Illusion ou désillusion, allez bien savoir ce que cela voulait dire.

Un mois s'était écoulé depuis que j'avais échouée autant lors de mon examen genin. Cela faisait également un mois que Mizuki, la sensei de Ryokai était devenue la kunoïshi la plus importante du village.

Il va sans dire que j'avais assez mal réagi à la nouvelle. D'abord, il y avait eut cette envie de fuir loin d'ici par peur de représailles de sa part. Cette peur de me voir mourir comme la sensation que j'avais eue lorsque nous étions dans l'arène. J'en faisais encore des cauchemars la nuit et souvent, je me réveillais en sursaut lorsque les insectes finissaient pas me dévorer le cœur ou les yeux. C'était une sensation indéfinissable et j'avais eu vraiment beaucoup de mal à supporter cela, au point que Natsuki avait du sacrément contribuer à me remettre sur pied. Cette situation n'avait en rien était arrangé par ma propre situation personnelle et familiale, mais maintenant, c'était chose faites. J'habitais seule, dans un petit studio au cœur de la ville et de l'agitation du clan. Un mal pour un bien me direz-vous, mais je vivais désormais tranquille au point d'occuper mes journées avec seulement la mission que je m'étais fixée, et aussi mon travail quotidien à la boulangerie, mais aussi mes entraînements qui duraient en général jusqu'à des heures avancées de la nuit ou Ryokai venait le plus souvent me ramasser à la petite cuillère, mais sans jamais s'interposer. C'était la règle que nous nous étions fixé tous les deux. Le boulot devait rester impérativement hors de notre sphère personnelle tant que cela était possible afin de pouvoir profiter au maximum et dans de bonnes conditions l'un de l'autre.

Ce soir-là, la lune était déjà haute dans le ciel et je continuais à m'exercer à la lueur des lanternes qui berçaient d'une douce lueur le terrain d'entraînement couvert de verglas. Difficile de s'entraîner en utilisant la nature autour de soit quand cette dernière était au repos. Surtout dans le cas présent ou comme moi, je m'entraînais à l'art délicat des illusions.

Les yeux fermés et assises à même, le sol glacée, j'essayais de procéder à un exercice de relaxation que Natsuki m'avait enseigné avant de reprendre mon exercice.

Pour cela, j'avais été cherché un chien à la clinique vétérinaire afin de plonger ce dernier dans de simple petite illusion. Rien de douloureux rassurez-vous, mais il était toujours drôle de voir l'animal courir après un morceau de viande parfaitement imaginaire sans même que l'un de nous d'eux ne bougent. Un parfait compagnon d'entraînement, il n'y avait pas à dire.

@Yamanaka Shigo

J'étais concentrée sur mon exercice. Si bien que lorsque la voix d'un homme retentit, mon premier réflexe fut de sursauter tout en observant à droit, à gauche, mon entourage pour trouver la provenance de cette voix. Puis, finalement, mon regard se porta sur le nouvel arrivant. Un homme dont le visage était caché par un masque. Un homme que je ne connaissais pas. Mes sourcils se froncèrent alors que je faisais désormais acte de méfiance en l'observant avant de lui demander :

"Qui êtes-vous ?"

Je ne le connaissais n'y de vue, n'y même à la voix et toute l'ambiance autour de nous, que ça soit l'heure, le temps, le lieu se prêtait à la méfiance. Je me redressais alors. Libérant le chien du genjutsu qui sembla être légèrement hébété durant les quelques secondes que durèrent l'adaptation pour revenir dans le monde ordinaire, il finis par se rapprocher de moi et s'asseoir à mes pieds alors que je continuais d'observer l'homme attendant une réponse de sa part. Étais-ce un ennemi ? Si cela était le cas, je pouvais rire jaune, car je n'arrivais pas à sortir de ce foutu village sans me faire chopper, mais cela aurait voulu dire que n'importe qui aurait pu rentrer comme dans un moulin.

Mais si c'était vraiment un ennemi pourquoi ne m'avait-il pas déjà attaqué ? Et comment devrais-je réagir ? Cela faisait beaucoup de questions qui se bousculaient dans ma tête sans que je ne parvienne à trouver les réponses adéquates à la situation.

Natsuki avait essayé de m'apprendre quelques trucs, mais depuis mon échec à l'examen, et depuis notre voyage à Nami no Kuni, je m'étais découverte une certaine peur dans tout ce qui était inhabituelle, ou du moins qui sortait de ma zone de confort. Et voir un homme masqué aux allures de démon en plein milieu de la nuit, tout ça s'était clairement en dehors de cette fameuse zone de confort. Je sentais déjà la peur me paralyser une nouvelle fois les sens et bien que je tente de me contrôler, il était difficile de dissimuler les tremblements de mes jambes. Peut-être pourrais-je faire penser qu'il s'agissait du froid ? Oui, c'est ça, c'était le froid. Une nouvelle fois, j'avisais l'homme qui me faisait face et je lui reposais la question, mais d'une voix chevrotante cette fois-ci :

"Que faites vous ici ? Que me voulez-vous ?"

L'individu s'avança vers moi avec des pas mesurés et des paroles semble-t-il choisit avec soin. Était-ce une façon de me berner ? Je restais malgré tout dans une position inconfortable, prête à essayer de me défendre, même si ça serait somme doute vain. L'individu semblait dégager une certaine puissance, ou bien était-ce seulement le reflet de ma propre peur. Je n'en savais rien, pourtant ses paroles menaçantes ne firent pas mouche dans mon esprit. Mon regard se fit aussitôt plus dur, plus hautain alors que de ma bouche, je persiflais :

"Et vous pensez vraiment que c'est avec une façon de m'approcher aussi peu amicale que je vais vous faire le plaisir d'exécuter le moindre de vos désirs ?"

Il pensait vraiment que j'allais me plier à ce qu'il me disait juste parce qu'il se la jouait homme mystérieux, presque tueur. J'avais beau trembler de tout mon corps, je n'en restais pas moins fière dans ma façon d'être et de penser. Jamais je ne ploierais l'échine devant un individu pareil. Ce n'était pas mon genre et ce n'était surtout pas mon intention.

J'attrapais une laisse qui traînait non loin de moi avant de m'accroupir pour la glisser dans l'encoche du collier de l'animal avant de me redresser et de quitter le terrain en passant devant l'individu. Hors, je m'arrêtais à sa hauteur et tournais mon visage de poupée vers lui. Je ne souriais pas, je n'avais pas non plus un visage amical à ce moment-là. Les paroles qui sortirent de ma bouche furent froides :

"La prochaine fois que vous souhaitez demander quelques choses à quelqu'un, prenez vous-y d'une autre façon. Ça s'est mon conseil en réponse à tout ceux que vous m'avez donné ! Sur ce, bonne nuit !"

Il avait raison. Konoha était un endroit assez bien surveillé malgré tout et je ne pensais pas qu'une quelconque attaque puisse vraiment avoir lieu sur un endroit comme celui-ci. Peut-être me trompais-je. Je m'adressais alors au caniche :

"Viens Poupine !"

Je prenais la direction de la sortie.

J'avais tourné talons, mais je ne m'attendais pas le moins du monde à une réplique aussi violente de la part du jeune homme. D'abord l'écho dans ma tête. Un télépathe ? C'était assez peu commun. A part moi, je n'en connaissais aucun autre mais je ne bronchais pas. Je n'étais pas une guerrière contrairement à ce qu'il pensait et je portais encore les séquelles de mon combat contre l'actuelle hokage, ce qui m'avait passablement refroidi sur les combats en tout genre. J'étais doucement en train de reprendre confiance en moi et ce n'était pas pour me laisser abuser par le premier venu qui souhaiterai en découdre avec moi. Je ne savais même pas ce qu'il envisageait de faire lorsque je tournais doucement la tête, attiré par un mouvement derrière moi. Il s'en fallut d'ailleurs de peu car son canif se planta dans la peau de mon bras, m'arrachant un cri de stupeur alors que je lâchais la laisse du chien. Ce dernier, apeuré, partie en lâchant des bruits stridents de terreur en direction du village pendant que je posais immédiatement ma main sur la plaie qui venait de se former, prise à la fois, de peur, de colère et de stupeur :

"Non mais vous êtes malade ou quoi !"

Des larmes de douleurs venaient de jaillir de mes yeux alors que j'essayais d'arrêter l'afflux sanguin qui commençait à perler de la blessure sans pour autant perdre l'individu qui me faisait face. Il était complètement irresponsable ce dernier :

"Ça vous prend souvent de menacer les gens de la sortent et de les attaquer quand ils ont le dos tournés ! C'est une grande preuve de témérité et de courage ! Vous n'êtes qu'un lâche doublé d'un idiot !"

J'avais les mains couvertes de sang à présent et la plaie semblait profonde. J'allais avoir besoin de soins à n'en pas douter et puis il faudrait que je retrouve le clébard qui s'était enfuit. C'était bien ma chance tout ça.
Je regardais une nouvelle fois ma blessure en faisant la grimace à la vue des dégâts:

"Je vais avoir besoin de me faire recoudre …"

Sans autre mot de plus et après un regard mauvais en direction de l'individu, je pris la direction de l'hôpital. Il était inutile de rester d'avantage. J'étais malgré tout choqué par la violence dont-on pouvait faire preuve pour obtenir quelques choses, juste parce qu'on était shinobi.

hrp: