Une nouvelle journée de printemps s'était levé au-dessus du village caché des feuilles et comme à son habitude, Satochi avait le nez penché dans les dossiers.
La masse de paperasse avait largement diminué et pour cause le Jônin avait fournit un travail dantesque pour classifier ce qui devait l'être et étudier ce qui le nécessitait.
C'est lors de ce fameux travail qu'il était tombé sur le dossier d'un certain Yanaka Keiji. Un shinobi de la feuille ayant un projet assez fou, mais qui pourrait décupler la force de reconnaissance de Konoha.
Avec lui, le brun tenait un bon bout et le nouveau Chef de l'ANBU serait bientôt disposé à proposer ce plan à l'Hachidaime Hokage.

En parlant d'Hachidaime, cette dernière était sur le point de pénétrer le bureau d'Engetsu, elle était accompagnée par Natsuki. Cette visite imprévue était tout aussi surprenante, mais le brun était tout à fait disposé à recevoir tout ce beau monde.
L'occasion de parler du projet Keiji ? Trop tôt encore pour le savoir.
Le brun n'hésita donc pas un seul instant et se redressa afin de mieux les accueillir.

- Hokage-sama dit-il baissant légèrement la tête, Natsuki... Que puis-je faire pour vous ?

Ses salutations envers son ancien mentor avaient été brèves, les années de tutoiement étaient sans doute à l'œuvre ici rendant ainsi la tâche difficile pour le brun lorsqu'il s'agissait de prendre des pincettes pour s'adresser à celui qui lui avait beaucoup appris.
L'Ombre de la feuille répondit qu'elle souhaitait une réunion avec deux autres membres de l'ANBU, Suzaku et Kodama. Allez donc savoir pourquoi Yusei et Takeo étaient également conviés... En tout cas, cela promettait des choses intéressantes.

- Nodeshi, tu sais ce qu'il te reste à faire. Convoque-les dans la salle de réunion numéro une.

- Oui, Engetsu-sama (oui moi aussi j'y ai droit)

Dès lors, Satochi invita les deux plus hauts-gradés de Konoha à sortir de son bureau et les escorta vers la salle de réunion où ils s’installèrent.
Yusei et Takeo ne tardèrent pas et le vif du sujet pu enfin être évoqué.
Tout ceci concernait donc la première action de Konoha dans la guerre l'opposant à Suna.
Un mouvement capital en soit. Mizuki détailla le tout en montrant à l'aide d'une carte les points clefs que les escouades composées de Takeo et Yusei d'une part et de Natsuki et Satochi devraient prendre pour cible.

Le Chef de l'ANBU comprit rapidement le but de cette opération, en soit elle n'était pas bien difficile, mise à part les potentielles forces Sunajins auxquelles les vert seraient très probablement opposés. Mais mettre un coup au moral de l'ennemi était capital. Les Konohajins ne pouvaient échouer sous peine de recevoir l'effet boomerang sur le plan moral.
Il n'y avait rien de pire que d'entreprendre une manœuvre et d'y échouer. Échouer serait le meilleur moyen de donner confiance et l'ascendant à Suna, chose qu'il était impensable d'imaginer.

Muzuki finit par évoquer ses dernières recommandations comme le fait de favoriser la capture au meurtre, que le départ était pour le lendemain et qu'un petit prélèvement de chakra était nécessaire.

- Aucune.

Ayant vaguement eut vent des pouvoirs du Nanadaime, Satochi se douta qu'ils étaient sans doute similaires chez Mizuki. C'est pourquoi il n'hésita pas un instant à la sortie de la réunion à attendre sagement que les insectes de l'Aburame aient terminé leur doux repas.

Son poing s'abattit avec force sur la mâchoire de son adversaire, lequel jugea bon de rester à terre et sombrer dans l’inconscience. Autour de lui, d'autres avaient fait le même choix, laissant Natsuki avec un visage tuméfié de coups et clairsemé de sang, mais vainqueur. Il tituba jusqu'à l'immense porte à l'intérieur du hangar, et empoigna le mécanisme d'ouverture qui tenta vainement de résister. Trois hommes étaient nécessaire pour actionner les poignées, mais un seul avec la volonté du Nara tatoué suffisait. Le métal gémit un instant sous l'élan de force qui lui était imposé, puis dans un long grincement renonça et céda. La porte de trois mètres s'ouvrit alors, son entrebâillement largement suffisante pour permettre à Natsuki d'entrer. Les lumières s'allumèrent progressivement jusqu'au fond de la salle en clignotant un peu, et révélèrent plusieurs centaines de mètres² de rayonnage. Devant cette vision, et malgré son état, Natsuki ne pu s'empêcher de sourire comme un nécrophile dans une morgue.

« La réserve nationale de céréales Captain Ukulélé... » murmura-t-il.

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Inutile de préciser que lorsque le réveil sonna, arrachant Natsuki à son rêve, l'humeur du Nara tatoué était au plus mal. La guerre contre Suna avait entrainé la suppression du commerce entre le Pays du Sable et celui du Feu, et de fait, malgré son immense réserve faites en prévision, le stock des précieuses céréales de Natsuki dont Kaze avait le monopole sur la production avait finit par se tarir. Et voilà que maintenant, la réalité lui retirait même le plaisir de profiter de son seul péché de gourmandise en songe. Lui qui avait une mission aujourd'hui, il n'allait clairement pas amener le sourire dans le groupe, et il était même probable que les éventuelles victimes recevront bien plus que ce qu'elles mériteront réellement.

La veille, Mizuki l'avait convoqué à une réunion dans le quartier général de l'ANBU, pour un briefing sur les premières hostilités qui allaient être lancées depuis l'attentat sur Miko. Encore une histoire qui allait faire beaucoup de morts juste parce que l'on ne pouvait décemment pas mettre l'accusé et sa victime dans une cage pour régler le problème en les laissant se dévorer. C'était moins éthique que de se faire s'entretuer des individus qui ne se connaissaient pas et ne se détestaient pas, ou qui trinquaient encore ensemble deux ans plus tôt à l'occasion d'un examen, parait-il. Pour autant, ce qui attristait le plus Natsuki était que, bien qu'il était convié pour travailler une fois de plus avec les ANBU, il était le seule de cette petite sauterie à ne pas être masqué – Mizuki ne comptait pas, elle ne sera pas là le lendemain. Ses questions à la fin de l'exposé se limitèrent donc à deux:

« Ai-je le droit de porter un masque moi aussi pour demain ? Et pourrait-on procéder à une révision de mon nom de code ? »

Sur le coup, cela lui avait parut amusant, mais aujourd'hui, alors qu'il contemplait son casque, il n'était plus d'humeur à rire. Il se prépara tout de même, son réveil n'ayant pas le droit d'impacter son efficacité en mission.

Laissant la brise fraîche du matin glisser sur ma peau moite, je la laissai me refroidir tandis que je poursuivais mon jogging matinal talonné par mes deux ninkens. Ces derniers étaient là que pour la forme et pour me tenir compagnie, ce genre d’exercice étant loin de leur être nécessaire avec la quantité d’air qu’ils déplaçaient en une journée. Pour moi, c’était une façon parmi tant d’autres de reprendre la forme après l’hiver. Pas que j’avais chômé lors de la saison froide, mais elle amenait toujours un petit engourdissement qu’il me tardait à me débarrasser. Je commençais donc chaque journée par un petit jogging à travers le village qui en plus d’aider mon corps me permettait également de me sortir des vapes du sommeil afin de commencer la journée avec toute ma tête. Qui aurait cru que la journée qui s’en venait me demanderait justement toute ma vivacité d’esprit.

Je tournai le dernier coin de rue et portai un coup d’œil instinctif vers mon appartement que je pouvais voir d’ici, troisième porte du deuxième étage. C’était un réflexe que j’avais développé avec le temps, comme si pour une raison obscure cela me rassurait de le voir alors que j’étais loin de toujours attendre de la visite. De toute façon, si j’avais eu un invité je l’aurais senti bien avant. Effectuant un dernier petit sprint, je ralentis graduellement ma vitesse pour m’arrêter complètement devant les escaliers. Je pris une trentaine de secondes pour reprendre mon souffle puis je grimpai les marches avec la ferme intention de prendre une bonne longue douche. La journée avait toutefois d’autres plans pour moi puisqu’en ouvrant la porte j’eus la surprise de voir une petite note au sol, sûrement glissée de par-dessous la porte. Reniflant l’air autour de moi, je déduisis que je devais l’avoir manqué que de quelques minutes. Je m’empressant aussitôt de l’ouvrir et je vis qu’il s’agissait d’une convocation de la part de Nodeshi-san. Nodeshi-san…? Ah, oui! Il s’agissait de celui qui assistait notre nouveau chef d’unité. Lisant rapidement les quelques mots, j’appris que j’étais convoqué dans les plus brefs délais au quartier général. Tenaillé entre mon devoir et ma puanteur, je finis par décider qu’il valait mieux ne pas arriver au travail en empestant la sueur. Je sautai cinq minutes sous la douche et j’étais sur mon départ.

Mon uniforme revêtit et toute trace de mes ninkens disparues – ces derniers étant remplacés par des copies de moi-même – je me dépêchai d’aller rejoindre la salle de réunion numéro une, là où on m’attendait. J’ouvris prestement la porte, la refermant derrière moi, et vis que déjà trois personnes étaient là et pas d’importe qui : Mizuki-sama, Natsuki-san et Satochi-san étaient assis autour de la table. Un bref hochement de tête en guise de saluation, je m’installai à la table avec eux et à peine mes fesses s’étaient-elles installés sur le siège que la porte s’ouvrait de nouveau derrière moi, laissant entrer l’odeur sulfureuse de Yusei. Comme de fait, Suzaku avec son masque d’oiseau vint s’installer à mes côtés. Nous étions apparemment les seuls qu’ils attendaient puisque la réunion commença aussitôt alors que l’Hachidaime nous envoyait à chacun un dossier avant d’attirer notre attention sur une carte de Kaze no Kuni qu’elle plaça sur la table. En un rien de temps, je compris ce dont il s’agissait : nous leur retournions la monnaie de leur pièce pour en avoir atteint à la vie de Miko-dono.

Dans les minutes qui suivirent, mon attention fut partagée entre la carte, les explications de Mizuki et le dossier qu’elle m’avait donné. Par un quelconque miracle, mon cerveau était capable d’assimiler toutes ces informations en même temps afin de créer une image globale mentale de la situation. Dès les premiers mots de l’Aburame, j’appris que notre cible était nul autre que la merveille technologique de Kaze no Kuni, soit leur système de transport ferroviaire. Puis, alors que je gardais en mémoire les différents détails dans le dossier – qui, je me rendis compte, complémentait le briefing de notre Hokage – j’écoutais le plan qui avait été concocté par les hautes sphères du village. Divisés en deux équipe, Natsuki et Engetsu d’un côté et Suzaku et nous de l’autre, nous aurions chacun une cible spécifique que nous devrons atteindre et détruire avant de prendre la poudre d’escampette. Bien sûr, cela serait loin d’être aussi facile puisque nous devions nous attendre à être rapidement repérés en terre du Vent et donc rapidement interceptés. Comment nous réagissions face à cela était de notre ressort, mais nous devions tout mettre en œuvre pour revenir au village quitte à fuir; cela serait un combat remis à un autre jour. Terminant avec les derniers détails, elle conclut en nous demandant si nous avions des questions. Pour ma part, tout était clair. De plus, j’étais loin d’en être à ma première mission avec le Yôgan, je n’avais donc aucune inquiétude à me faire à ce sujet; je savais que je pouvais me remettre à lui en cas de besoin.

- Tout est clair, Hokage-sama.

Une fois la question du nom de code de Natsuki réglée, la réunion fut ajournée et nous quittâmes tous les uns après les autres, non sans avoir laissé une petite collation pour les insectes de Mizuki-sama. Ensuite de cela, je retournai chez moi puis passai la journée à me préparer pour cette opération et à réviser le document qu’elle nous avait donné. Il n’était pas question que je l’apporte avec moi demain matin, il était donc impératif que je mémorise chaque page de ce dossier avant de partir. Kaze, avec qui nous avions pourtant de si bonnes relations, allait regretter de s’en être prit à la Feuille.

Ce jour-là, au sein du village du clan Yôgan, une importante décision devait être prise. En effet, alors que nous étions toujours dans le printemps, nous devions faire en sorte de faire respecter les traditions du clan, et prévoir l’avènement du prochain tournoi des Champions qui devrait être organisé cet été. Le problème était cependant sur le moyen de procéder. En effet, maintenant que le clan n’était plus logé dans son propre village, il n’avait plus la possibilité d’accéder à l’ensemble de ses équipements, et cela comprenait donc l’arène dans laquelle s’effectuaient les combats. Plusieurs détails étaient donc à régler, comme le fait de trouver un lieu de combat. Certains proposèrent ainsi le Colisée de Konoha, et c’était sans doute le seul choix que nous avions à notre disposition. Cependant, pour d’autres, le problème était de savoir si l’on laissait l’accès ou non aux autres membres du village en tant que spectateurs. Il était bien évidemment hors de question que l’on laisse d’autres membres du village extérieurs au clan y participer.

Le débat faisait rage entre les membres du conseil. D’un côté était les favorables aux traditions, qui consistaient au fait qu’il fallait rester reclus, isolés, afin de pouvoir laisser les élèves dans la tranquillité pour la maîtrise de leur don. De l’autre étaient ceux qui voulaient essayer de nouer des liens avec le reste du village, puisqu’ils estimaient que nous devions apprendre à connaître le reste de notre entourage, si nous étions amenés à devoir travailler avec eux. De mon côté, j’étais plutôt partagé sur la décision, si je devais en effet préserver les traditions du clan en tant qu’héritier de Maguro, ou alors d’encourager la socialisation en tant que membre de la feuille. Voyant que les hommes étaient beaucoup trop lancés dans le débat, je décidai de m’éclipser en m’en allant prendre l’air afin de pouvoir avoir les idées au clair.

Sortant dehors, je fus surpris de voir une personne en train de m’attendre dehors, avec le visage caché par un masque de l’ANBU. Il semblait vouloir éviter que l’on fasse de suspicion sur ma double identité, puisqu’aussitôt qu’il me donna son message, il disparut. L’ouvrant, je me rendis compte que j’étais convoqué pour une mission spéciale, ou du moins, pour son Briefing. Soupirant, j’effectuai un müdra afin de créer un clone, qui devrait se charger de continuer le conseil en mon absence. Les ordres donnés, je fonçais en direction du QG des forces spéciales afin de pouvoir me changer entièrement, afin d’assister à la réunion en tant que Suzaku. Changé, je me précipitai ainsi en direction du lieu de rendez-vous, à savoir, la salle de réunion, où je fus accueilli par Engetsu, Kodama, ainsi que l’Hokage et son bras-droit.

Une fois que je pris ma place, la présentation de la mission commença, et nous apprîmes ainsi le but de notre opération. En vue de la guerre avec le village du Sable, et par extension, le pays du Vent, le village avait choisi de s’en prendre à leur moyen de transport qui fut inventé récemment, sous le nom de « locomotive ». Les détails techniques mis à part, nous fûmes ainsi les informations géographiques des emplacements stratégiques, et donc, ceux qui seraient attaqués. Nous apprîmes également que pour l’occasion, nous procéderons par équipe de deux, moi-même étant à travailler avec Kodama, chose arrangeante. Les détails au niveau de l’opération donnés, lorsque la chance de poser des questions fut donnée, je ne me gênais pas pour faire deux remarques.

« - J’aurais en effet deux questions. Tout d’abord : le nom de l’opération n’aurait pas été plutôt « Brasier » ou lié au feu, plutôt que Tonnerre qui serait plutôt lié à Kumo ? »

Cela consistait en effet une bonne question pour ma part, puisque le sens du détail était quelque chose d’important lorsque l’on était haut gradé. Bien évidemment, je pouvais me rendre compte que ma propre proposition n’était pas la meilleure, j’avais également en tête opération « Hanabi », « Explosion », « Déflagration » ou autre… En voyant que ma question ne semblait pas faire l’unanimité, je pris le silence pour un non-catégorique, et passa à la question suivante.

« - Et ma seconde interrogation : si l’opportunité s’offre à nous, doit-on en profiter pour voler des plans de la machinerie ? »

Cette question semblait un peu plus légitime et importante aux yeux des membres de la réunion (bien que je trouvais la question du nom de code de Natsuki tout aussi intéressante). En effet, en plus de la destruction, je pensais que le vol d’information pourrait nous être utiles pour diverses raisons, comme l’appropriation de cette technologie à notre avantage, ou bien même l’optimisation d’opérations futurs pour déterminer quelles parties saboter pour obtenir des résultats optimum. La réponse de l’Hokage fut claire : tout ce qui paraîtrait utile et qui n’obstruait pas la fuite après l’opération devait être ramené. Satisfait de cette réponse, je fis signe que je n’avais plus aucune attente et fis comme mon collègue (à savoir, laisser un peu de mon chakra aux insectes de Mizuki) pour ensuite quitter les lieux, me préparant pour l’opération du lendemain.

Une fois changé, je me rendis ainsi en direction du clan Yôgan, et attendis que mon clone me remarquât afin qu’il puisse me rejoindre et disparaître. Au même instant, je pus entrevoir les informations qu’il avait accumulées : il avait au final choisi de trancher la question du conseil en décidant que les membres de Konoha pourraient assister au tournoi sans y participer pour les préparations. Je pus également constater qu’il allait avoir du mal à expliquer mon absence le lendemain, chose que je savais déjà en lisant la lettre que m’avait laissé le messager. Soupirant en observant le dossier dans ma main, je me dirigeai dans mes quartiers afin de me préparer tant en terme d’équipements que d’informations pour une opération qui se voudrait des plus explosives.

« - Je savais qu’« Explosion » aurait mieux sonné… »