Assis en tailleur voilà deux heures que je médite. ♫

Cela fait plusieurs minutes que je suis assis devant les kyrielles de bougies. J’observe, perdu dans mes pensées, la lumière produite. Dans la pièce où je me trouve, c’est la somme de toutes ces lumières qui confère au lieu un air ensoleillé et pourtant ! Au dehors, ce doit être le crépuscule. Pour ma part, toujours focus j’axe mes pensées autour de cette flammèche qui danse sur ce bout de mèche enfermée dans la cire. Une luette de feu qui fluctue tout doucement, évoluant dans un environnement où il n’y a guère de vent. Cette lumière semble avoir un effet apaisant sur moi. C’est un peu ce qui est recherché d’ailleurs dans la mesure où je suis en proie au doute et aux questionnements. Que faire de ma vie ? La voie que j’ai choisie est-elle la bonne ?

Je ferme les yeux. Il me semble que je peux trouver les réponses en moi. Dans le noir des profondeurs de mon être, dans le silence, je sais que les réponses à mes interrogations sont inscrites. Peut-être même les ai-je déjà ? Mais si je ne veux pas les reconnaître, le problème demeurera entier. Mes doigts des mains se lient entre eux. Ma concentration se fait plus accrue tandis que je m’évertue à chasser de mon esprit les images qui me hantent et qui polluent mon univers intérieur. La paix… C’est tout ce que je recherche. Même dans un des coins les plus calmes de l’archipel je suis traqué, pourchassé par ces mêmes images, ces mêmes problèmes qui m’épuisent. Tant que je n’aurai pas trouvé la voie, celle qui me permettra d’être en phase avec moi-même, en phase avec le monde et pleinement productif, je risque bien d’être un égaré. Un de ces nombreux déséquilibrés qui erre de par le monde, qui le mettent sens dessus-dessous pour se retrouver.

Il me semble avoir entendu un bruit. Je rouvre les yeux. Sans me détourner, je reste attentif à ce bruit. Peut-être est-ce un fidèle ou encore un pèlerin ou pourquoi pas un prêtre ? Je suis resté bien trop longtemps en ce lieu seul et sans présence humaine. Chose rare, presque anormale lorsque l’on se trouve dans le temple de Sanbi ; le démon à queue habitant dans les eaux de l’archipel. J’écoute, prêt à tout même s’il ne devrait rien m’arriver au sein du temple. Mais on n’est jamais trop prudent et un ninja doit toujours savoir rester sur ses gardes.

Assis en tailleur devant la kyrielle de bougies, mais posées sur mes jambes paumes tournées vers le plafond, il est certain que je prie ou du moins que je suis en posture de méditation. Devant moi se trouve l’énorme statue sculptée à la gloire du démon à queue Sanbi.