5h00. Les lumières solaire traversaient lentement les ouvertures qui servaient de fenêtres à l'atelier. L'obscurité laissait peu à peu place à sa soeur. Le Soleil se levait tôt à Kaze no Kuni, tout comme les températures grimpaient vite. Et au fur et à mesure que l'Astre du jour se propageait, il révelait ce qui était caché. Une silhouette se dessina. Les cheveux bruns, les yeux fermés, avachie sur la table. Trop fatiguée pour rejoindre son lit, la jeune femme du nom de Kanpeki était restée devant son ordinateur toute la nuit. Ce dernier qui n'était toujours pas éteint, révélant des données pixelisée d'un vert informatique façon Matrix, sur un fond noir. Les premiers prototype n'étaient pas vraiment des bêtes de technologie. Et même si les Saibogu avaient sans doute améliorés ces objets au fil des années, Kan' ne s'était pas aventuré sur cette voie et possédait encore un vieux modèle.

Les lignes de code s’enchaînaient à en disparaître de l'écran. Si on se fiait à la barre de défilement, on pouvait être certain qu'atteindre la fin mettrait un petit bout de temps. Au moins de quoi endolorir votre index. Pour un néophyte, ce texte était du pur charabia indescriptible. Mais pas pour une habituée du genre. Le codage avait été crée en même temps que ces engins et pour le moment seuls les Ingénieurs en profitaient. Enfin ça c'était la version officielle. Au vu des derniers événements, il ne serait pas étonnant aux yeux de la Rebelle que les autres Nations se soient accaparés le savoir Saibogu. Encore une fois. M'enfin, ce n'était, pour le moment, pas la première préoccupation du moment pour la Brune qui dormait comme un loir. Bave dégoulinant sur son clavier, ronflement digne d'un homme barbu ivrogne au ventre énorme, c'est le bruit de la porte qui la réveilla en sursaut. Dans un soubresaut de ronflement, elle donna un coup de poing dans le vide. Visiblement, elle rêvait de combat.

— Bouffe ça la blonde !

Son bras retombant lourdement à ses côtés, elle porta un regard hagard en direction du bruit. Sa mère se tenait à l'entrée plateau à la main. Elle apportait le petit déjeuner. Sourire au lèvres, elle observait sa benjamine. Cette dernière ne resplendissait pas la forme. Les marques de touches étaient profondément présente sur sa joue et des restants de bave dégoulinaient sur le coin de sa bouche entrouverte. Sa chevelure, rêche, était ébouriffée sur le sommet de son crâne. Bref, la classe la plus totale.

— Bien dormi ?

Passant une main sur son visage, la jeune femme tentait de faire disparaître les traces de fatigue. Prise en flagrant délit, la Brune affichait une mine boudeuse.

— J'me reposais les yeux. C'tout. J'dormais pas.
— Oh oui ! Bien sur... Un regard amusé se trouvait sur le visage de sa mère. Oh, tu as encore un peu de bave ici.

D'un geste nerveux, elle essuya ce qui restait.

— M'man t'es chiante ! Laisse moi bosser. Tu vois pas qu'tu déranges !

Kan' était agacée, au plus grand plaisir de son interlocutrice qui pouffa de rire avant de poser le plateau et de sortir en fermant la porte derrière elle. Soupirant longuement, la Saibogu analysa attentivement son écran. Les yeux plissés par la fatigue, elle se relut. Lisant chaque ligne de code avec le plus grand soin, elle ne remarqua pas d'erreur. Passant une main dans ses cheveux ébouriffés, elle continua à tapoter son clavier entrant différent caractères qui n'avaient ni queue ni tête. Les aiguilles de l'horloge avançaient, les bâillements s'enchaînaient et le contenu du plateau diminuait. Il ne restait plus rien lorsque que Kan' observait de son regard injecté de sang l'écran de l'appareil. Joignant ses deux mains à la manière d'une prière, la jeune femme inspira profondément. Puis tel une épée de Damoclès, laissa planer son index sur la touche "Enter". Fermant les yeux, craignant ce qui allait se passer, elle appuya.

L'unité centrale commença à s'emballer sérieusement, le processeur travaillant à fond. L'écran commença à se brouiller, les écritures s'étirant dans un gribouillis de millions de petit carrés puis revenant à la normale pour quelques millisecondes, avant de redevenir un chaos visuel, sous le regard insistant de la Bête de Métal. Ce dont elle avait peur était une surcharge qui provoquerait à terme l'extinction du système et la perte de donnée. Ce qui miraculeusement n'arriva pas. Non. Au lieu de cela, les écritures disparurent, laissant place à un écran totalement vert. Un son strident sortit des enceintes. Il se saccada petit à petit jusqu'à ne plus être audible.

Les secondes passèrent sans que rien ne se passe. Kan' regarda la machine presque désespérée. Allait-il crasher ? Ou allait-il rester bloqué comme ça ? Elle n'en savait trop rien. Visage dans les paumes de ses mains, la Saibogu dut se rendre à l'évidence : Elle avait échoué. S'approchant de l'unité centrale, elle s'apprêta à jeter l'éponge. A l'éteindre. Quand soudain, une voix se fit entendre. On aurait dit le même son strident qui fit son apparition quelques instants plus tôt mais modifié afin de produire une phonétique compréhensible.

— Bon...Kssshhhh...jour. Je m'appelle...Ksshhhh... Sonzai Prime. Numéro de série... 1. Connexion aux systèmes en cours... Calcul des données...

Alors que la voix de sa création lançait son premier protocole de base, Kanpeki Frankenstein observait bouche bée sa réussite. Elle l'avait fait. Elle avait crée sa première Intelligence Artificielle. Peut-être même la toute première.

— Oh putain... Les yeux vitreux elle continuait d'observer l'écran qui commençait à faire apparaître des données. OH PUTAIN ! D'une poussée elle se leva à en faire tomber sa chaise. Les bras au ciel façon Rocky Balboa, elle continua de plus bel. J'AI REUSSI ! J'AI REUSSIIIIIIIIIIIIIIIIIIIS !

Voilà maintenant 10 ans qu'elle bossait là dessus. Même si ces recherches sur une vraie IA avaient ralentis vers la fin, elle était finalement arrivée au bout. Il ne lui restait plus qu'à tester ça sur un système plus avancé : Metal Gear. A elle les assistants de combat inséré à son système de visée permettant de voir les coups de ses adversaires à l'avance, les scans d'armure afin de déceler ne serait qu'un grain de sable dans ses inventions, les machines motorisées intelligentes pouvant se battre en totale autonomie. Elle serait imbattable et tous les Scientifiques du Kenkyuujo tireraient une gueule grande comme ma... baguette.

C'était une avancée majeure. Un grand jour pour les Saibogu.