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 Rumeurs dans les montagnes - Le retour du sabreur (SOLO)

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Sensoo Kiru
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Message(#) Sujet: Rumeurs dans les montagnes - Le retour du sabreur (SOLO) Rumeurs dans les montagnes - Le retour du sabreur (SOLO) EmptySam 13 Fév 2016 - 21:04

Une légère brume entourait le Mont Mori et ses alentours dans le Pays du Feu. Le ciel était couvert, menaçant même mais les températures étaient douces et agréables. Le printemps était bien là et le jour déjà bien entamé. On pouvait entendre quelques oiseaux chantonner ou encore le bruissement des végétaux au contact du vent léger qui aérait les imposantes montagnes. Hormis les éléments de la nature, le silence y régnait en maître. L’Homme ne peuplait pas ces régions et son rare passage n’était que temporaire, le temps d’une randonnée ou même d’une mission. Le village accueillant justement le genre humain était celui de Kitsunebi, à la lisière d’une forêt séparant le Pays du Feu à ceux du Fer, de la Pluie et de la Cascade. Il se situait à un nombre considérable de kilomètres des premières montagnes dont faisait partie le fameux Mont Mori.
Par ailleurs quelques rumeurs circulaient dans le secteur. On disait que dans ces montagnes, soi-disant inhospitalières, un individu aurait établi son campement. Ce dernier aurait élu domicile au beau milieu du massif il y aurait de cela trois ans déjà. Pour une raison inconnue, les racontars n’avaient jamais faibli une seule fois depuis que la nouvelle avait été lancé au sein d’un petit bar plus ou moins respectable dudit village au pied des montagnes. Ce bar, pratiquement jamais fermé, avait déjà ses quelques habitués en pleine journée. Ceux-ci passait leur temps à boire, à discuter ou encore à jouer aux jeux de hasard ou de force. L’emplacement du village faisait qu’il y avait souvent de nouvelles têtes, certaines partaient aussi vite qu’elles étaient venues, d’autres se faisaient remarquer et restaient dans la durée. C’était notamment le cas d’un individu assis au comptoir. Il était apparu quelques mois auparavant, un soir, et n’habitait visiblement pas le village. Pour certains, cet homme venait de l’Empire, plus exactement du Pays du Fer, pour d’autres il s’agissait d’un simple marchand ambulant qui avait choisi le village pour point de vente… En effet, il venait toujours avec sa propre petite roulotte qu’il tirait lui-même. Sur celle-ci, on pouvait trouver des ustensiles de cuisine d’un côté et diverses armes de combat de l’autre. Au village, son arrivée était souvent remarquée à cause des cliquetis réguliers de ladite roulotte et certains villageois disaient même que ce cliquetis le poursuivait lorsqu’il marchait sans son outil de travail…
Il portait toujours le même accoutrement, à savoir un long manteau noir surmonté d’une capuche qui ne quittait jamais sa tête dont on ignorait la quasi-totalité. Ses jambes étaient couvertes d’un pantalon sombre et ses mains dotées de gants noirs eux-mêmes recouverts d’une fine plaque de métal. Son teint basané avait été aperçu lorsque son menton dépassait parfois de sa capuche mais ce fut tout ce que l’on savait de son identité, pas même un nom… Alors on l’avait simplement surnommé :

Barman : « Shinkan(1) ! Oy oy Shinkan ! Tu joues aujourd’hui ? »

La capuche fit un léger geste de la gauche vers la droite en signe de négation et le chef d’établissement transmit simplement la réponse en la criant à quelques hommes assis autour de ce qui semblait être une table de jeu de cartes. Le mystérieux homme avala d’une trait son verre et leva l’index au passage du barman pour en demander un autre. On le servit rapidement et il se leva avant de prendre son verre pour se rendre à l’extérieur du bar. Quelques gouttes s’étaient mises à tomber et bientôt le doux bruit de la pluie s’installa pour de bon. Ce fut comme-ci l’homme encapuchonné avait pressenti l’arrivée du mauvais temps et qu’il avait accourut pour le voir s’abattre sur le village. Il semblait apprécier la pluie et ce n’était pas la première fois qu’il se comportait de la sorte en réalité. Il but un peu de sa boisson avant de jeter un œil à sa roulotte. Un soupir se discerna avec sa carrure qui se suréleva le temps d’une grande inspiration avant de redescendre brutalement lorsqu’il expira.
L’homme finit le peu d’alcool qui restait au fond de son verre, paya ce qu’il devait et partit en direction de la place du marché pour écouler les quelques marchandises qui lui restait.

Le soir arriva… La pluie s’était arrêtée depuis une heure ou deux et les rues redevenaient calmes progressivement. Un cliquetis familier se faisait entendre… L’homme au sombre manteau marchait avec sa roulotte nettement plus légère qu’à son arrivée le matin. Il passa devant le bar dans lequel il avait étanché sa soif plus tôt dans la journée et vit un homme déjà bien ivre discuter très fort.

Homme ivre, parlant à son acolyte endormi : « … et là t’as un cri qui sort de la montagne… et boum, ça explose de partout… »
Barman, blasé : « Tu devrais rentrer chez toi… Tes conneries sur l’homme de la montagne n’intéressent que toi… »

L’homme à la capuche ne put voir que l’amorce d’une gifle de la part de l’homme saoul vers son compagnon léthargique. Une nouvelle bagarre allait sans doute éclater mais ce n’était pas les affaires de cet homme qui se dirigeait nonchalamment vers les montagnes justement. La capuche tourna légèrement sur la droite comme s’il vérifiait que personne ne le voyait avant qu’il ne disparaisse tout simplement avec sa roulotte.

Le Mont Mori, une heure après sa soudaine disparition, l’individu sombrement habillé réapparut avec sa roulotte dans un petit tourbillon de fumée dégageant une légère bourrasque. Il se trouvait dans une zone récemment ravagée. La disposition des roches et la forme des parois aux alentours donnaient l’impression qu’une explosion avait eu lieu ici. En réalité, l’homme ivre du village n’avait pas raconté des histoires. Il avait assisté malgré lui à une caractéristique importante que l’homme à la roulotte tentait tant bien que mal à cacher depuis près de trois années : il était doué de la capacité à produire divers ninjutsus. Et l’explosion était en réalité, une phase d’entrainement pour notre mystérieux individu. Pour une raison qui lui était propre, l’homme ne souhaitait pas que cela se sache et avait eu une certaine satisfaction lorsqu’il avait compris que personne ne croirait ce que le soulard allait raconter. Ce serait une nouvelle histoire qui alimenterait la rumeur de l’homme des montagnes… sa propre rumeur.

Les jours se ressemblaient pour cet homme… Il disparaissait dans les montagnes la nuit et allait au village le jour pour vendre ses biens. Ceux-ci étaient toujours d’une qualité irréprochable et on commençait à se demander d’où tout cela provenait. Par deux fois, il refusa la proposition de s’installer gratuitement dans un local dédié. Il était apprécié malgré lui et vivait apparemment de ces ventes journalières. Nul ne savait ce qu’il pouvait bien lui arriver entre son départ du village et son retour…
Les villageois les plus observateurs avaient cependant pu constater qu’il s’absentait parfois pendant plusieurs jours. Il revenait parfois même accompagné d’une ou deux personnes encapuchonnées comme lui, qui n’étaient jamais restées plus d’une vingtaine de minutes aux abords du village… C’était comme-ci ces personnes suspectes venaient rendre un rapport ou quelque chose de ce genre à l’homme à la roulotte avant de repartir. Il y avait parfois eu des éclats de voix mais rien de bien plus impressionnant que ce que l’on pouvait parfois découvrir dans les bars du coin.
Un soir où le temps était réellement digne du printemps, on retrouvait notre mystérieux homme et ses deux acolytes aussi énigmatique que lui dans les montagnes. Ils étaient tous les trois devant une cavité de laquelle émanait une douce chaleur et une lumière enflammée. Les trois individus étaient plongés dans une conversation qui semblait avoir débutée quelques minutes auparavant. La première voix que l’on entendit fut celle de l’homme à la roulotte.

Shinkan : « … et donc toujours rien à son sujet, c’est ça ? »
Voix masculine : « Elle vient de te le dire… Il est introuvable ! »

Cette voix était un peu plus grave que celle du vendeur d’outils. Elle semblait avoir pris la parole à la place d’une troisième personne – une femme apparemment – qui avait été interrogé par le premier homme. Il semblait que la question posée n’était pas une première… Comme-ci elle avait été dite des milliers de fois. Un bref silence s’installa avant de se briser à nouveau par celui qui venait de parler.

Voix masculine : « Ecoute… ça fait trois ans maintenant ! Il est peut-être mort ! On connaît l’emplacement de la capitale impériale depuis presque deux ans maintenant, pourquoi on traîne encore dans ce pays ? »
Shinkan : « Ne redis jamais ça… Gekeï Pô ne peut pas mourir… Pas avant d’avoir atteint son but ! »
Voix masculine : « Si tu le dis… Mais je pense que tu t’éloignes de tes propres objectifs en te souciant de… »
Shinkan, le coupant : « Partez ! »
Voix féminine : « Mais… »
Shinkan, vociférant : « PARTEZ !!! »

Un son à peine perceptible se fit alors entendre et l’homme à la roulotte était seul. Les deux autres silhouettes s’en étaient allées très rapidement, de toute évidence tout ce petit monde était initié aux arts ninjas depuis plusieurs années. Celui qui était esseulé semblait regarder vers le bas, comme s’il était déçu de sa précédente conversation.

Les jours passèrent sans que l’on revit l’homme à la roulotte dans le village. Il réapparut soudainement au beau milieu d’une journée ensoleillée accompagné de deux personnes… certainement les mêmes avec lesquelles il avait eu une conversation plus tôt. A présent, tout le monde pouvait bien discerner les trois personnes. Elles portaient chacune le même long manteau sombre surmonté d’une capuche. L’une des silhouettes était cependant bien discernable des deux autres puisqu’elle portait quatre katanas au dos au niveau de la taille. Pour le reste, rien ne pouvait permettre de savoir l’identité de chacun d’eux si ce n’était qu’une différence de taille plus ou moins marquée. La personne se trouvant au milieu parla soudainement aux deux autres et on put comprendre qu’il s’agissait de l’homme à la roulotte.

Shinkan : « Bien allons-y… »

Cette simple parole signait la fin de leur passage dans cette région du monde, désormais, ils iraient vers une destination nouvelle… Leurs objectifs seraient bientôt dévoilés et l’aventure prendrait alors un tout nouveau souffle.
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(1) Shinkan : littéralement "Silencieux". Ce surnom a été donné à Kiru pour son mutisme général. Il a très peu parlé aux villageois depuis son arrivée et reste souvent dans son coin.
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