Ce matin, tu t'es levée un peu dépitée à la perspective de la journée qui allait venir. Encore enfouit sous tes draps, le soleil tape sur ta fenêtre, mais tu refuses de le voir ou même de te montrer.

Il y a trois jours de cela, tu as rencontré un jeune homme du nom de Kibo. Il s'est présenté comme le bras droit du Kazekage et devait être ton professeur pour la journée.

Oui, mais voilà, tout ne s'est pas passé exactement comme prévus, car du simple exercice qu'il t'avait prévu, une impressionnante montagne s'est dressée devant toi. Une montagne que tu as bien de la peine à imaginer un jour pouvoir franchir.

Tu t'es enfuit après plusieurs essais infructueux, heureuse qu'il n'est pas essayé de te retenir. Tu es tellement nulle de toute façon, cela n'en valait sans doute même pas la peine de son point de vue.
Cet exercice qu'il t'a proposé, bien que normal chez les shinobis, te semble étrange. Le chakra ! C'est cette forme d'énergie que tu dois produire, mais tu n'arrives pourtant pas à la visualiser se serait-ce qu'une seule seconde. Existe-t-elle vraiment ou est-ce juste fabulation de la part de ces guerriers de l'ombre ?
Au fond de toi, tu espères que c'est bien réel et c'est pour ça que sous couvert de ton drap, tu t'entraînes en secret sans grand succès pour le moment malheureusement.

Tes mains restent vides de cette substance appelée chakra et lorsque l'horloge du village sonne, tu trembles légèrement.

Ton rendez-vous est dans une heure et tu n'es même pas encore sorti du lit, pourtant, il va bien falloir que tu te décides à l'affronter ...

Tu te laisses retomber sur le plat de ton matelas en soupirant. Tu n'as vraiment pas envie décidément, mais pourtant, tu finis par ramper au bord de ton lit et tomber lourdement sur le parquet de ta chambre dans un grognement douloureux alors que tu t'extrais tant bien que mal de l'amas de tissus.

Tu te redresses et te faufiles jusqu'à devant le miroir. Tu as d'immondes cernes sous les yeux. Normal puisque tu n'as presque pas dormi de la nuit tant tu es anxieuse vis-à-vis de ta rencontre avec l'ombre du vent.
Tu finis par te glisser dans un short en toile tout simple et un débardeur foncé tout aussi ordinaire. Tu redresses tes cheveux sur ta nuque dans une queue-de-cheval très désordonnée et finalement, tu te glisses en dehors de la maison.

Il fait déjà très chaud et le soleil tape très fort lorsque tu arrives, d'un pas lent vers le point de rendez vous. Un homme se tient là, droit avec un large chapeau de forme carré au dessus de sa tête. Ça doit être lui le Kazekage car il t'adresse directement la parole et tu rougis tel une rose, tout en baissant les yeux :

"Bonjour ..."

Tu écoutes ses paroles, surprises que l'autre jeune homme lui a parlé de toi. Intimidée par tes piètres exploits et d'autant plus honteuse par la situation à laquelle tu as été confronté. Le kazekage te pose pourtant une question et tu ne sais pas vraiment quoi lui répondre.

Pourtant, il faut bien lui en apporter une alors tu redresses doucement la tête, fixant son menton pour éviter de le regarder dans les yeux et tu fais légèrement la grimace, tordant ta bouche dans un rictus singulier. À la question t'en sens tu capable, tu réponds juste :

"Je ne sais pas ..."

Car c'est la pure vérité.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'homme que tu as en face de toi essaye de se montrer engageant avec toi. Peut-être dans le but de te mettre à l'aise. Si prend-il vraiment de la meilleure des façons ? Tu ne sais pas encore quoi trop penser, pourtant sur ta dernière réplique, il rebondit assez facilement. Ne pas savoir n'est pas une tare, mais comme il l'affirme lui-même, donner cette réponse un peu trop souvent peu s'avérer de mauvaises augures. Tu baisses les yeux en rougissants et en donnant un petit hochement de tête positif à l'encontre de sa réplique.

Il te parle ensuite du chakra, cette étrange énergie que tu ne parviens toujours pas à produire, ou du moins à ressentir. Tu gardes toujours les yeux fixés vers le sol en écoutant ce qu'il te raconte. Il reparle de son bras droit et de la conversation que tu as eut avec ce dernier il y a quelque jours. Oui, devenir shinobi est bien ton choix, mais de là à y parvenir, il y a encore un très long chemin. Il veut t'enseigner. Tu espères silencieusement que cet homme est plein de courage, car il va lui en falloir compte tenu de ton niveau. Depuis combien de temps n'a-t-il pas été confronté avec des élèves de l'académie qui en temps normal sont beaucoup plus jeune que toi ? Tu l'ignores, mais tu continues malgré tout à ouvrir les oreilles et à lui prêter une écoute des plus attentives.

Il te parle alors de la vie des shinobis. Une vie dangereuse mais prestigieuse, une vie qui te laisse pourtant de marbre, car tu ne sais pas si tu y trouveras vraiment ton compte, mais ça sera toujours mieux que de rester cloisonner chez toi. Pour l'heure, tu continues à garder le silence. Cherches-tu le bonheur au travers de cette voie ? Non, plutôt un épanouissement personnel ce qui est totalement différemment du bonheur de ton point de vue. Est-ce que tu souhaites suivre ton enseignement ? À cette phrase, tu prends finalement la parole dans un murmure :

"Je vais m'y employer !"

La suite du programme ? Des méthodes peu conventionnelles. Cela te fait redresser la tête et offrir pour la première fois au kazekage le plaisir et l'honneur de contempler tes pupilles émeraude :

"Que voulez vous dire par pas forcément les plus conventionnelles ?"

Pour le coup, il a réussi à attirer ta curiosité et pour l'heure, c'est avec un regard curieux que tu le dévisages.

Lorsque le kazekage t'explique enfin ce qu'il veut dire par non-conventionnel tout en te donnant l'intitulé exact de l'épreuve que tu dois accomplir. Tu restes de marbre. Ton visage fermement levé vers le sien et ton regard planté dans ses pupilles. Tu te remémores d'ailleurs plusieurs fois ce que tu dois accomplir avant d'avoir une première réaction qui est celle de la surprise. Tes yeux s'agrandissent et tu observes longuement l'homme en face de toi, consciente que l'épreuve a débuté et que tu perds un temps précieux.

Puis, tu regardes à droite, puis à gauche en rougissant, comme si tu cherchais une échappatoire à cette situation. Cependant, ce n'est pas le cas. Non loin de là, car tu es justement en train de réfléchir, de calculer les probabilités pour que tu arrives à trouver, depuis ta position actuelle les éléments de sa requête.

Dans la rue où vous êtes, il n'y a, n'y fenêtre, n'y corde à linge qui aurait pu présenter un seul vêtement féminin en train de sécher. Ton regard se porte une nouvelle fois sur l'homme en face de toi.

Il y a une probabilité de 100 % pour que tu ne réussisses pas cette mission avec des vêtements trouvés dans la rue.
Le bâtiment derrière toi te semble désert, donc cela ne veut dire qu'une chose. L'ombre du vent essaye de voir jusqu'ou tu seras capable d'aller pour accomplir une mission, un ordre. Jusqu'à quel point, tu seras capable de donner de ta personne pour ton devoir.

Tu baisses les yeux et tu réfléchis cette fois, sans pour autant bouger de ta position. Deux minutes se sont déjà écoulées. Il faut que tu agisses maintenant, alors tu regardes l'homme en face de toi et tu prends la clé d'entre ses mains avant de rentrer dans l'immeuble.

Le lieu est sobre, n'y sale, n'y propre. Il semble abandonné même si une certaine présence humaine semble y être présente. Toutes les portes sont ouvertes et tu t'avances résolument dans le couloir, jetant des coups d'œil rapide dans chacune des pièces.

Dans la rue où vous êtes, il n'y a, n'y fenêtre, n'y corde à linge qui aurait pu présenter un seul vêtement féminin en train de sécher.

Elle est sobre comme le reste du bâtiment, mais le lit est immense, ce qui laisse présager à bien des choses sur l'utilité qu'a pu avoir ce bâtiment auparavant. Maison de passe ou simplement résidence secondaire pour riches visiteurs ? Tu n'en sais rien. Tu prends ton temps pour parcourir les lieux et finalement, alors qu'il ne reste que trente secondes, tu t'installes sur le lit, assise, et tu regardes la porte, attendant ton futur professeur.

Tu regardais ton professeur pénétrer dans l'appartement où il t'avait demandé d'accomplir ta mission sans pour autant bouger d'un centimètre. Les jambes croisaient l'une sur l'autre, tu restais patiemment là, à attendre de nouvelles instructions, ou alors un rapport sur le petit test que tu venais de passer. Ce dernier ne tarda pas à venir, lorsqu'un regard interrogatif se posa sur toi. Tu observais alors l'ombre du vent dans les yeux, sans ciller, mais avec un charmant sourire sur le visage, une façon pour toi, de lui faire comprendre que tu jouais avec sa logique. N'avais-tu vraiment pas compris le but de ce test ?

"Si j'ai compris le but de votre test ..."

Tu soupirais et finissais par baisser les yeux non sans t'arrêter de sourire timidement, plus du stress qu'autre chose au final ce sourire :

"Vous vouliez simplement savoir si j'étais capable de tout pour accomplir l'ordre d'un supérieur !"

Tu tapotais l'objet du crime, le lit, d'une main délicate, avant de reprendre :

"Hors, les probabilités que je me procure ce genre de tenue, compte tenu de la rue où nous étions, de l'heure de la journée en moins de cinq minutes étaient quasi nulle, ce test visé à me faire perdre mes moyens, paniquer pour au final faire la seule chose viable..."

Tu le dévisageais alors, cherchant dans les pupilles de l'homme, l'esprit malsain qui l'habitait, car seul un mauvais esprit pouvait avoir émis l'idée d'avoir mis un tel test en place. Ou alors, le Kazekage était tout simplement un gros pervers. Tu te raclais la gorge tout en posant doucement ta main au-dessus de ta poitrine :

"La seule solution pour moi était de venir ici, de me séparer de mes propres sous vêtements. Hors, vous n'avez pas donné plus de précision sur cela, aussi, je pense avoir accompli ma mission. Mes sous-vêtements ..."

Tu pointais ton entrejambe :

"Sont placés sur ce lit !"

Ce n'était pas forcément ce qu'il attendait de toi, mais compte tenu de ses instructions, tu avais parfaitement accompli ta mission. Tu le regardais donc désormais en rougissant avant de baisser une nouvelle fois le regard.

Le kazekage essaye de te déstabiliser et il réussit bien dans son entreprise, car alors qu'il prend la parole pour te sermonner sur ta façon de procéder, ton regard se voile et tu finis par baisser la tête honteuse. Oseras-tu seulement lui en avouer la raison. Tu hésites et tu sembles même soudain mal à l'aise. Ta jambe droite et prise de tremblement nerveux alors que tes points se serrent, pourtant le sermon continu et enfin, vint le moment ou ton présumé sensei te propose de quitter la pièce tout en poursuivant le test hors. Tu sais très bien qu'à partir de cet instant-là, tu seras grillée. Une étrange grimace s'affiche sur ton visage et ta bouche se tord bizarrement alors que finalement, tu avoues la vérité :

"En fait ... J'étais destinée à échouer à ce test dès le début, car il ne repose que sur un seul point ..."

Tu lèves alors timidement les yeux vers lui et tu deviens d'un rouge cramoisi très prononcé alors que ta voix baisse d'un ton à mesure que tu parles :

"Ma capacité à me séparer de mes vêtements."

Tu baisses une nouvelle fois les yeux et tes mains s'agitent elles aussi nerveusement sur tes genoux alors que tu n'oses pas vraiment avouer la vérité. Ce test, tu étais destinée à le rater de toutes les façons possibles, car l'ombre du vent n'avait pas prévu un critère bien particulier :

"J'ai échoué à ce test dès que vous avez annoncé ceux qu'il fallait faire. Il m'a fallu uniquement deux minutes pour comprendre que je devais déposer mes propres sous vêtement sur le lit, mais avant ça, j'ai essayé de voir si je pouvais m'en procurer ailleurs ... Ce qui n'était pas possible comme vous le savez bien, cela m'aurait pris beaucoup plus de temps que prévus ..."

Puis, là, toujours le regard baissé vers le sol, tu baisses encore plus d'un ton, à un point que ta voix devient parfaitement inaudible alors que tu avoues :

"Je ne porte jamais de sous-vêtements ... J'étais destinée à échouer à votre test ..."

Ce n'était pas des plus facile d'avouer l'un de tes pêchés les plus secrets et tu en ressentais alors la gêne affichait le plus clairement du monde par tes joues pourpres et ton regard fuyant. C'était pourtant une pratique commune, mais dont on ne parlait pas. C'est vrai, pourquoi s'encombrait de vêtement qui entravait tous nos mouvements juste par pudeur alors que nous étions, cent fois, mieux sans !

Baissant les yeux, tu attendais désormais une nouvelle parole de ton futur sensei, peux être une façon pour toi d'espérer qu'il ne pousserai pas le vice à te demander de prouver que tu ne mentais pas. Finalement, il préféra changer de sujet quant à l'évaluation qu'il t'avait fait subir. La seule réplique que tu trouvas à donner à ses paroles fut juste :

"C'est déjà un bon point non ?"

Essayais-tu de faire de l'humour ? C'était un trait de caractère qui était plutôt assez nouveau chez moi, car tu ne me le connaissais pas. Tu te tus d'ailleurs presque immédiatement après avoir fait cette remarque, retournant dans ton mutisme habituel tout en observant le visage de ton professeur du jour. Vous quittiez alors l'immeuble ou vous vous trouviez avant de vous balader de façon plutôt aléatoire à ton humble avis dans les rues de Suna.
L'ombre du vent te demanda alors si tu avais des questions et tu restais longuement sans rien dire en te demandant bien ce que tu pourrais lui poser comme question. Kibo t'avait bien expliqué ce qu'était le chakra, et même si tu avais du mal à le ressentir, tu continuais à bosser la dessus. Peut-être pourrais-tu poser une question plus tournée vers ton clan :

"J'aimerais bien savoir pourquoi les gens me regardent étrangement quand je déclare appartenir au clan Saibogu ?"

Oui, ça s'était plutôt bien comme question.