Je suis vraiment, mais alors vraiment enthousiaste ce matin. Ça change un peu du nombre de fois où je me réveille totalement ensuquée, les cheveux en pétard et la tête.... dans les nuages. Après m'être habillé sobrement – un jean noir, un tee-shirt bleu ciel et des tennis confortable – et avoir attaché mes longs cheveux blonds en un petit chignon, je prends mon petit déjeuner en quatrième vitesse. Je sais que je devrai avaler quelque chose de plus consistant, mais je n'ai pas la patience de perdre encore du temps. Il est 7h00. Plus qu'une heure. Je serai bien à l'avance, mais c'est pas grave. Je suis trop excitée. Et oui, hier, j'ai ENFIN reçut ma première mission. Pas de quoi casser trois pattes à un canard mais tout de même, c'est la première fois qu'on m'en confie une. Et j'en suis plus que ravie.

D'après ce que j'en ai compris, je vais devoir, avec un camarade ninja, collecter les meilleurs bonbons de la ville pour un certain Hiko. Bon, heureusement, j'ai déjà entendu parler de lui. Il est plutôt célèbre dans le coin, surtout en tant que mascotte locale. Un bon petit gars apparemment, proche de mon âge mais beaucoup plus puissant et reconnu. J'espère qu'un jour j'atteindrai son niveau. En attendant, j'ai une certaine chance puisque je suis également amatrice de friandises et diverses confiseries. Je connais donc pas mal de magasins spécialisés dans ce domaine. Mais bon, comme le jeune homme à l'air exigeant, j'ai intérêt à ne pas me tromper.

Je prends mes clics et mes clac qui m'attendent sur le divan de la salle à manger : un sac rempli de nourriture, un peu d'argent ainsi que quelques kunais. J'aime bien être toujours préparé en cas de danger. Petite mission ne veut pas dire petits risques. Je suis enfin prête. Je sors alors en direction de la rue marchande. Il me faut environs vingt minutes pour y arriver, ce qui me permet de me triturer l'esprit avec diverses questions sur le trajet : comment sera mon camarade ? Est-ce qu'il va être sympa ? Surtout, est-ce que les bonbons qu'on trouvera conviendront au jeune Hiko ? Bohhh, et puis autant ne pas s'en faire. Si tout est fait dans la bonne humeur, ça ne peut qu'aller.

Sans même m'en rendre compte – pour vous dire comment le temps passe vite – je me retrouve devant le café «A la petite chaumière», qui borde l'avenue marchande. C'est là que l'ordre de mission nous a demandé de nous rejoindre, à huit heure tapante. Je regarde ma montre une nouvelle fois. 7H45. Il me reste encore un quart d'heure avant l'arrivée de mon partenaire. A supposé que, comme moi, il ne soit pas lui aussi à l'avance. Ou pire, en retard. Je décide donc de m'asseoir à une table sur la terrasse, sommant un serveur d'un petit geste de la main.

«Bonjour M'sieur. Un chocolat chaud s'il vous plaît.»

Il fait pas tellement chaud ce matin, autant patienter avec un bon breuvage. Tandis que le serveur m'apporte ma boisson, je scrute la rue dans les deux sens, espérant apercevoir quelqu'un d'aussi perdu que moi, signe que j'ai trouvé mon futur partenaire. Je regarde ma montre. Plus que 10 minutes à attendre. Pfiouuuu, je suis impatiente.

Spoiler:

Spoiler:

Alors que je suis concentré dans mon chocolat chaud, espérant tant bien que mal que la cuillère ne tombe pas de la tasse (j'ai vraiment des jeux bizarres quand je m'ennuie), je sens une ombre au-dessus de ma tête. Je lève les yeux, surprise. Devant moi se tient un homme plus âgé que moi – ce qui n'est pas trop compliqué en même temps – aux cheveux d'un blanc légèrement bleuté. Son regard semble tendre et bestial à la fois. Musclé, son corps est parsemé d'étranges tatouages. Il est vêtu d'un pantalon noir et d'une cape du même acabit. Je l'observe tranquillement, soudain impressionnée. Est-ce lui, mon partenaire pour cette mission ? J'ai bien vite la réponse à ma courte interrogation puisque l'homme s'adresse à moi. Il se présente donc comme membre du clan Kaguya et son prénom est Doragon. Il me demande ensuite si c'est bien qui participe à la mission de récolte de bonbons. Bien, j'ai donc affaire à l'Heishi qui m'accompagnera. Je lui souris tout en lui tendant une main amicale, n'osant pas faire la bise à un homme que je ne connais pas.

«Bonjour à toi, Doragon! Non, tu n'es pas en retard, c'est moi qui suis à l'avance, j'étais trop pressé de cette première mission hihi. Moi c'est Kotomi Jisetsu, enchantée également. »

Je me lève, impatiente d'en connaître plus sur lui et sur notre mission. Bon, j'imagine qu'elle ne doit pas être trop compliquée, je pense que ça nous laissera le temps pour apprendre à nous connaître. Indiquant la rue marchande, je fais un pas en avant, lui sommant de me suivre. Comment dire que je me sens à l'aise avec lui. C'est étrange, mais ce garçon ne dégage pas une aura qui me donne envie de l'exécrer. Au contraire, son visage, bien que rustre, me pousse à vouloir lui parler et à en savoir un peu plus sur lui. Je suis jeune et insouciante. Ici, au sein de l'Empire, je ne connais pas encore grand monde. Je n'ai même pas de vrais amis, si l'on peut dire. Alors bon, autant essayer de faire une connaissance, voir un ami, au détour d'une simple mission qui peut paraître assez banale en apparence. Et, sans même regarder s'il me suit, je me mets à l'assaillir de question. Je suis comme ça, j'espère que ça ne le gênera pas.

«Viens, suis-moi, je connais un bon magasin pas loin d'ici. On peut commencer par là, qu'est-ce que t'en dis ? Au fait, tu viens d'où ? Et t'as quel âge ? T'as l'air bien plus vieux que moiiiiiiii, c'est bizarre mais j'aime bien. Et tu es Heishi depuis longtemps ou pas ? Désolé si mes questions te gêne au fait... »

Et je rembrunis, sans même regarder s'il me suit, tout en balançant mes mains de gauche à droite au rythme de mes pas. Il n'y a pas foule aujourd'hui dans la rue, ce qui s'avère plutôt agréable puisque plus enclin à la conversation. J'attends donc ses réponses, tandis que le magasin de bonbon pointe son nez à l'horizon. J'ai vraiment envie que cette missions soit une réussite – non seulement pour rendre le jeune Hiko heureux de nous – mais également afin d'avoir la satisfaction de réussir ma première mission, aussi peu dangereuse qu'elle se révélerai.

C’était bien la personne du rendez-vous. C’était une petite fille blonde banal, d’environ 12 ou 13ans à mon humble avis et je me demande pourquoi est-elle une Heishi ? Rien de son physique ne laisse envisager sa position de soldat, elle me fait plus penser à ses filles de son âge qui vont aller manger des machMallow dans une soirée pyjama. Elle semblait tellement enthousiaste de faire cette mission. Peut-être était-ce parce qu’elle allait manger des bonbons également? Je souris du coin de lèvre avec cette pensée. Nous voir tous les deux, c’est comme si j’étais un grand frère ou un babysitteur, un géant et une naine, enfin façon de parler ahaha.

Elle répond de mes salutations par les siennes. Jusqu’à ce qu’elle dise son nom, tout allait bien seulement voilà. Une Jisetu, oh merde c’est une tarée comme le gars de la dernière fois. Quoi que, elle est joviale et ne pas dit bonjour avec un coup de pieds. Elle décide de prendre les devants en se levant puis en commençant à avancer, je la suis à ses côtés quelques petits centimètres légèrement derrière elle. C’est là que je fusse assailli de question comme une rafale de tirs d’un flingue Saibogu.

Mon cerveau surchauffe, trop de questions à la seconde, je m’arrête une seconde histoire de refroidir le système puis continue de la suivre.

« Hmm d’accord pourquoi pas commencer par-là, tu m’as l’air de bien connaître la ville non ? Moi je ne suis ici que depuis que je suis Heishi il y a environ un mois, je me perds souvent c’est trop grand. Je suis d’originaire de Kanazawa après le drame de Kiri. Et toi ?»

Je regarde à quelques centaines de mètres devant moi, il y avait un magasin avec une énorme façade rose et une vitrine dévoilant nombres de sucreries. Je ne savais pas qu’un magasin comme ça existait en ville. On continue d’avancer jusqu’au pied du magasin me permettant de continuer mes mots à ses questions.

« J’ai 23 ans et toi ? Hmm laisses moi deviner j’aime bien ce petit jeu, je dirai 13 ans ? Et toi alors Kotomi, comment es-tu devenu Heishi, c’est à cause de ton clan ? Cela me dérange pas tes questions loin de là, j’aime bien discuter.»

Je lui souris puis j’ouvre la porte du magasin pour laisser rentrer ma partenaire, je reste émerveillé par les odeurs qui me viennent aux narines, mais aussi par toutes ces couleurs dignes du plus féérique de tous les arcs en ciel. Je suis tellement dans la lune avec tel émerveillement que j’oubli de baisser la tête pour rentrer. Ce qui devait arriver arriva. Je viens de me défoncer le front avec le haut de l’ouverture de la porte d’entrée. Mes mains se posent sur mon front pour le frotter et effacer cette vilaine douleur. Raa mais quelle tâche ! De quoi j’ai l’air devant elle maintenant ? En plus je suis sûr que je vais avoir un bleu. Ah quoi que, heureusement, j’étais derrière elle, elle ne m’a s’en doute pas vu même s’il y a eu un gros bruit, j’enlève vite mes mains pour devenir disons, ‘naturel’ haha.

Je regarde les rayons désemparé, je n’y connais rien en bonbons, je me tourne vers ma partenaire de mission.

« Dis moi tu t’y connais un peu en bonbon ? Ou il va falloir qu’on demande à un gars du magasin ? Va-t-on devoir tous les goûters pour choisir? »

Le magasin était en soit petit, mais il y avait tellement de sorte de bonbons. Je me refrotte la tête discrètement. Pas de bosse je suis soulagé pour l’instant et j’en souris bêtement.

Alors qu'on marchait tranquillement, le dénommé Doragon – qui me semblait dès lors beaucoup plus amical – répondit à mes questions. Lui aussi, apparemment, était originaire de Kiri. Ah, un frère de patrie.
Enfin, je fais la fille comme ça mais bon je n'ai pas non plus connu ce pays trop longtemps puisque j'en suis partie peu de temps après le décès de mes parents. Et il avait 23 ans. Holàs, c'est beaucoup plus vieux que moi. En même temps, quand on voit la taille du colosse – qui me dépassait, il faut le rappeler, d'un bon mètre – ça ne m’étonnai pas tant que ça.

«Ohhhh, moi aussi je suis originaire de Kiri. Mais bon, j'en suis partie très tôt alors j'ai très peu de souvenir. Mes parents sont arrivés ici par pur hasard, à la construction des bases de l'Empire. Et ouiiiii, j'ai bien 13 ans. T'es fort à ce jeu là hihi.»

Je me stoppe, réfléchissant soudain à la suite de ma réponse. Il m'a demandé si j'étais devenue Heishi à cause de mon clan. Je ne sais pas trop quoi répondre. Je ferme les yeux, soudain troublée, avant de les rouvrir et d'afficher un sourire, comme à mon habitude. Inutile de lui montrer mes sentiments troublés.

«C'est pas vraiment mon clan qui m'a poussé à devenir heishi... J'ai pas trop de contact avec eux, tu sais... Mais bon, je suit mon nindo quoiqu'il arrive. C'est plus simple comme ça.»

Et j'affiche alors un sourire qui se veut joyeux mais doit être empreint de mélancolie. Je me tapote le visage. Inutile de se laisser abattre. Nous arrivons devant un magasin, celui que j'indiquais précédemment. Très bien, il est ouvert.
Franchement, quand je suis rentré dans ce magasin de bonbons, j'y ai vu une féerie sucré qu'il m'a rarement été donné de voir. Pourtant, les bonbons, j'aime ça. Mais là, il y en avait tellement que je ne savais plus où donner de la tête. Si je la tournais à droite, j'apercevais une cascade de perles de différentes couleurs, étonnamment silencieuse malgré leur roulement. A ma gauche, des cannes à sucre, des bonhommes en pain d'épice et mille et une autre cochonneries se languissaient d'attendre une bouche accueillante pour les dévorer.
Mon immersion aurai été totale si, derrière moi, je n'avais pas entendu un soudain bruit sourd. Je me retourne prestement et aperçois alors mon camarade, tentant de cacher une gêne. Je comprends bien vite qu'il s'est rentré le haut de l'encadrement de la porte et qu'il ne veut pas le montrer. En même temps, bâti comme il est, il doit y avoir très peu d'endroit dans lesquels il ne se cogne.
Je lui sourie amicalement, choisissant de ne pas relever afin de ne pas le mettre mal à l'aise.
Il me pose alors la question de savoir si je m'y connais.

«Euh... pas trop, mais on pourrai demander à ce vendeur-là. Bonjour monsieur, on recherche des bonbons qui pourrai ravir les papilles d'un grand homme. Vous pouvez nous conseiller ?»

L'homme – un quarantenaire apparemment blasé par son boulot de vendeur pour gosse – se tourne vers nous d'un air déboussolé. Moi, la jeune fille frêle avec le phrasé d'une adulte, accompagnée dans mon ombre par un mec aussi haut et large qu'une armoire. *Au moins*, me suis-je mise à penser *Avec un tel garde du corps, je ne risque pas de me faire agresser.*

«Et ben... et ben, j'ai peut-être ce qu'il vous faut ! Par contre, il va falloir y mettre le prix !»

Et il s'en alla quelques instants, juste le temps de s'enfuir dans son sous-sol et de revenir avec une boite en bois, qu'il semblait protéger comme la prunelle de ses yeux.
Soudain, il l'ouvre et nous présente la friandise à l'intérieur. C'est vrai qu'elle à l'air ravissante, toute coloré et vernie de paillettes. Elle ressemble à une sorte de grosse sucette arc-en-ciel.

«Il nous a fallu plusieurs hommes pour un tel raffinement autant visuel que gustatif. Je vous avoue que son prix n'est sûrement pas dans vos...»

Je ne le laisse même pas finir sa phrase. Je suis polie habituellement mais le phrasé et le faciès de cet homme m’insupporte.
Je me tourne vers mon camarade, heureuse de pouvoir écouter sa réaction.

«On lui prend ? T'en pense quoi ?»

Je me refrotte brièvement la tête, je souffle de soulagement qu’elle n’est rien vue. Elle avait fait donc son enfance à la capitale, voilà pourquoi elle connaissait de tel lieu comme cette boutique, ou plutôt cette fabrique à carries. Elle était toute mimi avec son enthousiasme et les devants qu’elle prenait – vous savez, le genre de petit enfant tout sérieux avec leur innocence, on aurait envie de leur tirer les joues comme les grands-mères – en demandant au vieux de la boutique des informations sur la qualité des bonbons. Enfin sa façon de parler de la personne à qui on doit ces bonbons, le connaissait-elle ? Surtout quand elle parle de lui de « grand homme ». Cette question me démange trop.

« Tu connais Sairyo Hiko au fait ? »

On ne sait jamais peut-être qu’elle pourrait m’en dire plus sur ce type.

Le vieux marchant de bonbon nous parle d’un trésor gustatif puis part dans sa cave pour nous le ramener. Mes yeux reflètent les couleurs qu’ils observaient, c’était tellement de toute beauté. Enfin fallait pas trop s’emballer aussi, car de la forme, cela restait qu’une sucette. Peut-être la Royce Rolls Saibogu de la sucette, mais comment savoir si elles étaient si bonne que ses couleurs, sa forme et de ce que disait l’artisan de confiseries ?

La petite Kotomi se retourne vers moi me demandant un avis sur le petit trésor du Messieurs.

« J’en dis que ça me parait très bien mais on devrait prendre des bonbons banal à côté ? Comme ça cette sucette fera comme la cerise sur le gâteau. Il faudrait peut-être aussi que je la lèche un petit coup histoire d’être sûr qu’elle est si bonne que le visu qu’elle nous offre. »

Je me lèche les lèvres comme un requin près à passer à table. Puis je rigole de très forte voix. Je n’allais pas le faire c’est un peu sale de lécher de la nourriture pour ensuite la donner à quelqu’un. En plus la tête du gars qui m'a cru quand je me suis approché de la friandise, c’était un exquis et délectable faciès ahahah. Je me tourne et dévalise tout ce que je pouvais porter pour continuer la suite de la mission. Il y en avait pour 25kg de bonbons en plus de la petite boîte de sucrerie. Je prévois pas trop non plus, car je ne sais pas si d’autres magasins de ce genre éxiste.

« Donc ta sucette colorée et ses 25kg de bonbons, dis-nous ton prix le vieux. »

Je tourne ma tête vers celle qui pourrait être ma petite sœur.

« Kotomi, il y a d’autres magasins de bonbons dans la capitale ? S’il n’y en a pas, je te laisse choisir 50kg de bonbons en plus dans le magasin, je devrai pouvoir tout porter facilement sur mon épaule le temps de retourner à l’office des missions pour charger tout ça. Si tu as un autre magasin dans le coin je te suis à nouveau. Je suis désolé de ne pas servir à grand-chose sur la position des magasins. A moins que tu as une objection ?»

Je montre mes muscles veineux en remontant la manche gauche de ma cape afin de montrer que je pouvais porter le tout sans encombre. Au total, cela fera 75Kg de bonbons plus la ‘cerise’, si on s’arrête à ce magasin et si elle décide d’en prendre 50kg de plus. La mission demandait des bonbons, ba en veux-tu en voilà, il en aura pour Suna et pour son retour ici. Je ne sais pas trop quoi faire d’autre. Si je prends les devants dans les rues, on va se perdre…