Beaucoup d'autres genins étaient partis à Suna pour l'examen chûnin et moi je me trouvais encore à Konoha. Qu'il en soit ainsi ! J'avais beau être au bas de l'échelle du ninja, cela ne me gênait pas le moins du monde. Au contraire, j'avais moins de responsabilités, et plus de temps pour moi. Mon but premier n'était pas de servir le village de Konoha. C'était de servir mon clan. Je voulais exceller dans ses domaines de prédilection : la médecine des plantes, le taïjutsu et le plus effrayant : nos genjutsu. Nul doute que cela me prendrait énormément de temps avant de devenir une véritable petite mante religieuse.
Ainsi, mon père ne vouait pas non plus un grand patriotisme à Konoha. Il avait été, comme moi, choisis par le clan pour aller le représenter dans la force militaire du pays. Nous étions donc là pour que les bonnes relations entre le clan Akizakura, situé au pied du Mont Mori, et Konoha perdurent. Et qui de mieux pour cette mission que le mari et la fille de la chef de clan ? Elle était douée ma mère ! Elle savait faire les bons choix.

J'étais donc parti pour toute la journée, gambader dans notre beau pays. La nature était là où je me sentais le plus en phase avec moi même. C'était aussi le plus grand jardin disponible si l'on voulait cueillir telle ou telle plante, récolter telle ou telle sève, ou encore des pollens. Et c'était mon objectif de la journée. Faire mes courses chez mère nature. Comme le faisaient depuis des lustres les membres de mon clan pour concocter ses poisons et ses diverses mixtures.
Le temps était clément aujourd'hui, mais l'air était frais et il faisait même plutôt froid. Ben oui, nous étions en hiver. Le ciel était juste découvert et blanc avec le plein soleil hivernal. J'avais traversé la forêt en direction du Sud, passant non loin du temple de Kyubi, mais préférant l'éviter. J'aimais les plantes. Pas les lieux de cultes à des créatures monstrueuses. C'était d'une débilité sans nom. D'heure en heure, ma cueillette fructueuse remplissait mes quelques sacoches amenées pour entreposer les plantes. Quelques tubes étaient eux aussi remplis de sève, ou de pollens. Mais il me fallait plus que tout trouver une plante du nom de Rizalis qui poussait dans les montagnes du Sud, au Mont Ishi. Ses propriétés étaient... sublimes !
J'avais donc atteint l'endroit où un chemin sauvage et escarpé permettait de s'enfoncer dans le coeur de ces montagnes. Neige, rocaille et végétation se côtoyaient. Plus je montais et plus il faisait froid. Il fallait endurer pour mettre la main sur ce trésor, je le savais bien. Mais moi je trouvais ça jouissif de chercher un petit bout de plante dans l'immensité. Quand on la trouvait, cela n'était que meilleur.

Et je la trouvais finalement ! J'avais dû m'introduire dans une grotte dont la "salle principale" était éclairée par un puits de lumière. Cela rendait l'endroit mystique. Il y avait aussi un peu de glace fondue qui coulait en un petit ruisseau, et sur ses bords, la Rizalis. Avec ses pétales bleus et jaunes. Elle était de toute beauté. Un sourire béas s'était dessiné sur mon visage tandis que je la caressais de mes doigts. Un vrai velours de fleur ! Mais des larmes coulaient déjà sur mes joues parce que je sortis le petit sécateur qui allait me servir à la couper au niveau de la tige. Il fallait la tuer. Il fallait les tuer. Cette plante était si rare que j'allais en dévaliser cette grotte. Cependant, je prendrais soin de laisser deux ou trois pousses, pour que la Rizalis puisse à nouveau s'épanouir sans s'éteindre à cet endroit. De cette manière, je saurais où en trouver la prochaine fois.

La Rizalis sous mes yeux, je repensais à ce que j'avais lu sur cette plante. On ne trouvait pas, ou peu d'ouvrages qui en parlaient. Ses effets étaient des plus merveilleux puisqu'elle permettait un regain de vitesse et une amélioration conséquente des réflexes de celui qui l'ingérait. Et je l'avais trouvé ! Enfin, j'étais joyeuse mais nul doute que des ancêtres à moi avaient déjà mis la main dessus par le passé. Peut-être même mon père tiens... blablabla, en tout cas je ne devais qu'à moi-même d'avoir découvert ce petit végétal bien particulier. Une plante avec des fleurs bien précieuses. Un frisson me parcourut le corps de haut de bas. Un courant d'air ? Non, je savais que c'était dû à l'excitation et à l'impatience.

Je me pressais donc de récolter autant de pousses que je pouvais dans cette caverne glaciale et j'en laissais deux intactes pour y revenir dans quelque temps et les récolter à nouveau. Elles allaient repousser bien entendu. Je regardais un peu la sacoche qui contenait toute la Rizalis et étirais un énorme sourire. La joie, le bonheur, l'excitation ! Je sautillais en cercles sur le sol tantôt gelé et tantôt fertile. Sautant à plusieurs reprises par dessus ce ruisseau de glace fondue qui devait bien couler infiniment puisque son lit s'était creusé tel celui d'une rivière.

- Hihihi ! Rizalis, rizalis, rizaliiiiiiis ! Je suis trop contente !

Les mots sortaient tout seuls de ma bouche. Je ne pus m'empêcher de regarder à nouveau dans ma sacoche et une petite idée naquit en moi. Exactement, j'allais tester ses effets tout de suite ! Que risquais-je dans une grotte perdue dans les montagnes, sans personne pour me juger ? La nature était parfaite pour ça. Elle ne vous jugeait pas. Elle se contentait de vous accompagner en silence.
Je logeai donc ma main dans la sacoche pour en tirer un des extraits de Rizalis que j'avais cueillis. Si belle encore une fois, même quand elle n'était plus liée à la nature. Je n'avais pas le temps d'en faire une mixture et de l'insérer dans une fiole cependant. Alors j'optais pour une voie plus classique. J'allais l'ingérer comme on le faisait avec certains champignons, par la bouche. J'y logeais donc la Rizalis puis mâchais tranquillement. Bon, elle n'avait pas un goût à vous faire saliver mais c'était mangeable. Après une bonne minute, j'avalais le tout. Une, deux, trois... Les effets arrivaient plus lentement que si je me l'étais injectée par le sang. Mais bientôt je verrai le résultat ! Réflexes améliorés, performances améliorées dans la vitesse de déplacement et d'actions. J'attendis encore un peu.

Le noir total. Mes yeux ne me servaient plus à rien, il n'affichaient que du noir. De plus je ne sentais aucuns effets sur mes réflexes ou autre. Le seul truc que je ressentais, c'était la perte de ma vue. Rizalis ?

- C'est quoi ce BORDEL ?!

Le mot bordel résonna dans la grotte de glace dont le puits de lumière éclairait la surface. Mes pensées s'alignaient l'une après l'autre. Pourquoi ? Et si je restais comme ça tout le temps ? Est-ce que c'est passager ? Est-ce le seul effet ? Trop d'inquiétude. Mon souffle s'accélérait progressivement et je n'osais pas bouger. Je compris rapidement que je n'avais qu'une chose à faire pour passer cette épreuve : attendre. Et sagement. Je fis alors simplement deux pas vers l'avant puis m'asseyais en tailleur sur le sol. Je fermais les yeux, ce qui ne changeait absolument rien vu l'effet de la plante qui brouillait totalement ma vue... Mes idées se rassemblaient et tout devenait plus clair dans la concentration. Finalement, la Rizalis était sublime. Si j'arrivais à utiliser son effet lors des combats, elle serait une alliée des plus précieuses...