Réunion sur le toit du Palais du Hokage. Elle avait hésité à convoquer les différents participants à l’examen directement aux portes du village pour partir mais s’était finalement résolue à ne pas perturber la routine des habitants plus que nécessaire. Konoha ne se vidait pas de son armée de ninjas. Loin de là. Leur Kage, une poignée de gradés et quelques Genins s’absentaient du village pour se rendre à Suna pour l’examen Chûnin, ce n’était pas non plus la mer à boire. Enfin. Pour ceux qui ne participeraient pas. Les Genins, eux, avaient l’air particulièrement tendus alignés de la sorte devant elle alors que les accompagnants qu’elle avait choisi pour le voyage se tenaient en rangs derrière elle.

Bien, je vois que vous êtes tous prêts à partir. Comme vous le savez, nous nous rendrons à Suna. Le voyage prendra entre deux et trois jours selon que certains d’entre vous ralentissent le convoi ou non. Nous couperons directement par les terres pour rejoindre Kaze no Kuni. Les forces Sunajins stationnant à la frontière viendront nous accueillir. Sans surprise, les règles habituelles lors du trajet. Ne faites pas de vague, si soucis quelconque, prévenez l’accompagnant le plus proche de vous. Ceux-ci ont déjà reçu les différentes consignes relatives à votre sécurité.

Faisant craquer l’auriculaire de sa main droite nouvellement retrouvée grâce au talent médical de Nozomi, l’Aburame continua sur sa lancée après avoir fait une petite pause le temps que son précédent monologue soit assimilé.

À Suna vous rencontrerez des shinobis de tous horizons. Suna, l’Alliance, Kumo, les Pays Neutres. Certains d’entre vous ont très probablement des rancœurs envers certaines de ces institutions, ou de certains shinobis que vous serez amenés à croiser là-bas et que vous avez déjà rencontrés, que ce soit de manière informelle ou en mission. Cependant, sachez que je n’accepterai aucun écart, d’aucune sorte. Que ce soit de votre part, ou de celle de vos supérieurs debout derrière moi. Tout manquement, irrespect ou violence envers un shinobi d’un autre village aura de très lourdes conséquences. Bien évidemment le dernier point ne s’appliquera pas dans le cadre de l’examen.

Craquement de l’annulaire. Son visage était plus que fermé. Non. Aucun écart de conduite qui embarrasserait Konoha ne serait toléré.

Comprenez-moi bien, je ne vous demande en aucun cas de vous écraser en situation de conflit. Je vous demande d’éviter ces dites situations. Il ne sera pas dit que les représentants Konohajins sont des gamins immatures au sang chaud. Vous aurez amplement de quoi démontrer votre valeur durant les épreuves de l’examen qui ne seront pas de tout repos. Mais tout cela vous l’avez certainement déjà assimilé j’en suis sûr. Si vous avez été sélectionnés pour représenter Konoha, c’est avant tout car nous pensons que vous pouvez relever le défi et être suffisamment matures pour endosser les responsabilités qui incombent généralement à un Chûnin du village.

Nouvelle pause.

Je vous demande donc de vous conduire en humains civilisés. Pliez-vous une fois sur place aux règles et aux indications des autorités Sunajins. Soyez irréprochables ou vous aurez affaire à moi. Sur ce, il est temps de nous mettre en route.

* * * * *

Le trajet s’était déroulé sans encombre. Aucune complication quelle qu’elle pouvait être. Pas d’attaque, ni de problèmes de santé des autres ou d’elle-même après sa toute récente opération. Nozomi avait plus d’une fois vérifié ses signes vitaux durant le trajet, la greffe avait visiblement été un franc succès. Enfin. Elle avait enchaîné cigarette sur cigarette tout au long du trajet pour rattraper le temps perdu. Quelques Sunajins les avaient comme promis récupéré à la frontière et les avaient guidés dans le désert, dressant à la nuit tombée un campement de fortune en manipulant le sable alentours. Ils avaient un certain savoir vivre, elle devait l’admettre.

Les murailles brunâtres de Suna se dressèrent enfin devant eux, massives et écrasantes. Ils ne mirent pas longtemps à franchir la dernière distance les séparant de l’entrée du village caché du Sable. Enfin. La dernière partie du trajet en avait sûrement épuisé plus d’un, il était temps pour eux de se reposer, et surtout de se rafraîchir. La chaleur ici était un véritable problème. Mais elle y était habituée avec toutes les couches de vêtement qu’elle avait pour habitude de revêtir même en été. Rien de tout cela aujourd’hui, sa simple tenue de kunoichi était cachée par une longue cape à capuche qui tirait sur le beige. Précédant les Sunajins qui encadraient le cortège, l’Aburame s’avança tout en rabattant son capuchon.

Miko Aburame, Nanadaime Hokage, avec derrière-moi la délégation Konohajine pour l’examen Chûnin.

Une arrivée adressée à la cantonade avant de voir quelqu’un s’avancer. Probablement le responsable.

Débarrassons-nous rapidement des formalités d’entrée, je pense que nous avons tous hâte de nous reposer.

Sourire amical, elle tendit de son unique main valide la lettre de convocation scellée attestant de la véracité de ses dires et prouvant qu’elle était bel et bien l’Hokage. Certes, si elle ne l’avait pas été et l’avait intercepté en chemin, elle aurait tout à fait pu prétendre l’être. Mais c’était en cela que résidait la subtilité d’avoir un Gekei en guise d’oiseau messager.

Spoiler:

Avoir main mise sur un clan était une chose fatiguante, mais agréable sur certains aspects. Par exemple, elle savait exactement où était attribuée chacun des Kawaguchi, jusqu’à quelle date et pour quelle raison. Elle avait autant accès aux différents rapports ou lettres de « ses » shinobis … Ce nouveau pouvoir, apportant une part d’indépendance était plaisant.

- Les candidats de Konoha ainsi que l’Hokage devraient arriver aujourd’hui, dit-elle à sa domestique. Apporte-moi une tenue adéquate.

Celle-ci était composée d’un pantalon en toile beige, d’une ceinture et d’avant-bras en cuir, avec comme « bonus » une capuche et son foulard pour la protéger des coups de soleil ou de l’irritant sable qui avait une tendance à s’introduire partout. Entourée d’un seul garde, elle se dirigea aux portes, profitant de l’attente pour s’informer sur la garde tenue par les Kawaguchi, les ennuis, les erreurs … etc.

Chef, elle se devait de rendre le clan plus fort, et irréprochable. L’honneur du clan, c’était maintenant son honneur en quelques sortes.

- Il y a du mouvement non loin, Kawaguchi-san. Pas mal de monde.

Ils ne tardèrent pas à recevoir un premier message indiquant l’approche des Konohajins, guidés par les Sunajins. La marche boitée et extrêmement lente, elle descendit que grâce à un petit nuage de sable à même le sol. Appuyée sur une canne, ne dévoilant que tardivement son visage, elle accueillit les visiteurs de Suna.

- Je vous connais bien Nanadaime, finit par dire la blondinette, récupérant la lettre, et ne la lisant qu’en diagonal.Vous voir ici m'apporte grande joie. J’espère que vous avez passé un bon voyage, et que les sunajns ont été agréable compagnie.

Si elle ne pouvait guère avoir une influence sur tous les Shinobis, elle pouvait au moins punir ceux de son clan pour tout irrespect.

- Je vais vous faire patienter encore un peu, Hokage-sama, je me dois de vérifier les procédures d’entrée en vigueur pour ce grand événement. Je vous prie d’attendre, à l’ombre du mur, et de savourer un peu d’eau fraîche.

Sans tarder, elle se retourna, appela quelqu’un pour qu’il se renseigne sur les procédures d’entrée, et un autre pour qu’il apporte de quoi désaltérer et revigorer ces Konohajins épuisés.

- Et dépêchez-vous, clôtura-t-elle chacune de ses ordres.

Spoiler:

Une réunion était prévue depuis un moment déjà, au sein du Kakumeigun. Cette réunion devait parler de l'examen Chûnin en général, des procédures à appliquer afin d'assurer la sécurité du village et des participants de l’événement international. Bien sûr, j'avais assisté à la réunion pour tout d'abord m'informer et ensuite comprendre quel était mon rôle. Une fois la réunion finie, un papier résumant le tout nous avait été fourni. Je m'étais empressé de bien comprendre ce qui nous était demandé afin d'accomplir mon devoir correctement.

Je me devais d’accueillir aux côtés de deux confrères du Kakumeigun -des senseurs- le village de la feuille. Un village que je n'avais jamais eu l'occasion de voir de mes propres yeux, seulement j'avais déjà combattu à leurs côtés contre un Furyou. Une femme nommée Yamanaka Meia et sa défunte élève étaient présentes, je n'avais pu servir étant donné mon niveau de l'époque mais je gardais tout de même un bon souvenir des habitants du pays du Feu. Je m'en étais voulu de n'avoir pu avoir la force nécessaire pour mettre à bas le démon, la créature qui engloutissait notre chakra et référait ceci à de la nourriture. Aujourd'hui, je ne me sentais toujours pas capable de parvenir à l'arrêter, une dizaine d'années d'expérience me manquait selon moi.

Enfin, le lendemain se trouvait être le grand jour pour accueillir le village invité à l'examen. Nos relations étaient cordiales d'après les dires et on pouvait avoir confiance en cette organisation Shinobi. Je m'étais vêtu pour l'occasion d'un Kimono noir, simple ; Une ficelle me permettait d'attacher mes cheveux à l'arrière et mon Katana -Azura- se trouvait toujours à mes côtés. J'avais rejoint mes deux partenaires pour ensuite nous rendre à la Voie Illusionnée pour agir selon les ordres de la dirigeante du Kakumeigun.

Une table assez longue était disposée au centre, c'était ici que nous allions réaliser les formalités d'entrées. Quelques places étaient disponibles, la Hokage devait être aussi présente pour s'assurer du bon déroulement de la chose. Finalement, je vis arriver le convoi des Konohajins. J'esquissai un sourire tout en finissant la préparation de la table et des dossiers qu'on devait compléter au fur et à mesure. Au loin, Kawaguchi Tsukiko s'occupait déjà d’accueillir convenablement la dirigeante du village de Konoha. Vint ensuite à nous, un homme qui se trouvait à ses côtés pour demander comment devait se passer les formalités d'entrées. Je fis signe à celui-ci avant de le suivre pour aller à la rencontre de la Kawaguchi et de nos invités.

«  Bonjour à vous et bienvenue à Suna. Je me nomme Toshiro Ogami, Chûnin et membre du Kakumeigun. Nous allons essayer d'écourter au mieux les procédures afin que vous puissiez vous reposer. Veuillez me suivre nous allons nous asseoir et commencer. Il est demandé que le dirigeant du village concerné reste à nos côtés pour s'assurer du bon fonctionnement des formalités. »

Je marquai une pause de quelques secondes avant d'esquisser un sourire à Tsukiko. Je me souvenais d'elle, elle m'avait demandé en quelque sorte d'épier son coéquipier qui se trouvait être mon maître durant notre voyage. Je n'avais pu mener à bien cette mission, malheureusement.

« En tant que dirigeante du clan Kawaguchi, une place vous est destinée. »

Je me dirigeai donc vers notre table pour y convier la Hokage et Tsukiko. J'étais pour ma part entouré de deux Sunajins sensoriels pour vérifier les dires des interrogés.

« Avant de commencer, on nous a demandé de prévenir que chaque Kage ou dirigeant est responsable des actes des membres de son village ou de son organisation. Chose faite, commençons rapidement.  »

La première personne pouvait finalement venir à nous pour répondre à l'interrogatoire qui se trouvait être abrégé pour assurer une confiance entre nous et nos invités.

«  Présentez votre bandeau et donnez nous votre nom et votre prénom pour confirmer que vous êtes sur la liste. »

Si cette étape était validée, on pouvait donc passer rapidement à la suivante.

«  Comptez-vous faire quelque chose qui aille contre les intérêts de Suna ?  »
«  Avez-vous des raisons d'en vouloir à Suna ? »
«  Êtes-vous ici pour l'examen Chûnin ? »

Ces questions se trouvaient être simples, voir même un peu bêtes mais pouvaient donner des indications essentielles aux deux Shinobis senseurs qui étaient à l'affût du moindre mensonge.

«  Bienvenue à Suna. »

Chaque Konohajin allait devoir répondre à ces questions, j’espérais que cette première journée se passe bien pour accomplir mon prochain devoir.

Indications:

Pouaaaaaah c’était la mort. Enfin arrivés à Suna. Le cassage de Sunajins allait pouvoir commencer, qu’est-ce qu’on allait se marrer. Mais bon, il y aurait aussi des Kumojins et des Shukaijins, et sûrement d’autres peuplades. Pfff. Relou. Enfin non pas tant que ça, ça permettrait de voir du pays, mais tout l’événement allait être empreint d’un sérieux protocolaire qui serait sans aucun doute une chiantise sans nom. Rattrapant Miko qui s’était avancée par rapport au reste du groupe, le Yamanaka spécialisé en communications déplacé exprès pour l’événement regarda la blonde en face de lui.

Ah mais si ! C’était cette Tsukiko Kawaguchi qui était venue avec des accords à signer. Elle paraissait cent fois moins souillon que lors de son passage à Konoha. Comme quoi, le mal du pays ça rendait vraiment les moches. Deuxième sunajin. Hein, cheffe Kawaguchi ? Elle avait pas été foutue Chûnin d’après les dires de Miko ? Suna ou les montagnes russes des promotions. Mais bon, à chacun sa politique et à chacun son village.

Heureuse de vous revoir également Tsukiko, vous avez visiblement gagné en galons. J’ose espérer que vous m’en direz plus une fois que nous serons installés. Ah et … À l’avenir, si vous continuez la picole, veuillez éviter de m’envoyer des lettres bourrées de fautes d’orthographe et qui semblent avoir été écrites par une gamine de sept ans. Niveau relation internationale, je me permets de vous dire que vous n’apparaissez pas sous votre meilleur jour. Sinon, je vous suis. Et oui, les consignes de responsabilité m’ont déjà été communiquées, ne vous en faites pas, tous les Konohajins ont déjà été mis au courant. Iji ?

Elle l’avait invité à passer en premier, bwoh si elle voulait. Après tout il était le plus proche. Le bandeau ? Ouais ok … Enfin bon le bandeau prouvait rien donc bon. Déposant le bandeau initialement noué autour de son bras, il se soumit aux trois questions. Une bataille de sensorialité hein ? Et s’il leur disait qu’il était un éléphant rose à points verts ? Qui gagnerait ?

Comptez-vous faire quelque chose qui aille contre les intérêts de Suna ?
Là tout de suite maintenant ? Non. Et non aussi le temps de mon séjour à Suna normalement.
Avez-vous des raisons d'en vouloir à Suna ?
Bah … Ouais. Des Sunajins ont détruit le Temple de Kyûbi il y a de cela des années, plus les différentes guerres, plus les différents clashs de mission.
Êtes-vous ici pour l'examen Chûnin ?
Alors là par contre vous allez rire … Mais pas vraiment en fait. Enfin j’suis là sur demande de Miko.
Iji fait partie du clan Yamanaka et est l’un de ses meilleurs éléments d’ailleurs. Je l’ai en effet fait venir sur demande de Kioshi. Je ne sais malheureusement si je peux vous en dire plus.

Elle était maligne Miko à faire chier son monde et bloquer carrément tout le processus … Quelle connasse. Pour ça qu’elle l’avait fait passer en premier. Pour qu’il fasse chier les mecs à l’entrée avec sa situation particulière. L’Aburame s’autorisait même un petit sourire à savoir que les procédures allaient probablement prendre dix ans pour lui sauf contrordre du Kazekage. Mais en même temps, s’il crachait la raison de sa venue ouvertement, il s’exposait à un gros gros gros danger. Parce qu’on allait pas se le cacher mais Suna niveau complots et trahisons, c’était carrément la mort ! Seul point positif, s’il crevait, Miko pèterait un câble et ça, ça serait marrant, même s’il était pas là pour voir ça.

Je me suis arrangé avec l'un des officiers Kawaguchi de Suna pour être affecté à la protection des portes en ce jour maudit. Jour qui verra Suna et notre belle nation noyée sous le flot d'étrangers. Je redoute une véritable invasion! Mais je serai au moins aux premières loges pour y faire face. Et avec un peu de chance il y aura une altercation aux portes avec l'une des délégations. Si ça arrive je compte bien y participer!

Pourtant c'est plus la curiosité qui m'a mené à demander cette affectation journalière et non le désir de combattre. Il y aura un temps pour le sang. Maintenant il s'agit avant tout d'observer les différente délégations, de me faire une impression générale des genins que chaque village caché a sélectionnés. Transpireront-ils l'assurance? Où auront-ils déjà compris qu'il n'y a pas le moindre espoir de victoire pour eux à Kaze? Soutiendront-ils mes regards? Des petits détails qui ne suffiront pas à me faire une idée précise de mes éventuels futurs adversaires mais qui m'aideront à les cerner... En tout cas j'espère qu'il y aura un Akimichi dans le tas! Que je puisse voir s'ils sont aussi gros qu'on le dit!

Je suis au sommet de la muraille gauche quand je vois Tsukiko s'avancer avec un seul garde à la rencontre de la délégation de la Feuille. Depuis qu'elle a été élue cheffe de clan elle ne se sent plus! Pour un peu on pourrait la prendre pour la Kage... Il va falloir que je la fasse redescendre sur terre! Pour le bien du clan comme pour le sien... Devenir cheffe de clan n'est pas une finalité en soi. Ce n'est que le début d'un long chemin! Et ma cousine serait bien avisée de s'en souvenir au lieu de parader et organiser des fêtes comme s'il ne lui restait plus rien à prouver...

Les Konohajins parviennent finalement à hauteur de la blonde qui les accueille comme il se doit. Forcément, après une marche dans le désert on ne peut pas dire que la délégation soit au mieux de sa forme. Quand on est pas habitué à ce climat et à l'océan de sable on ne peut pas espérer s'en tirer sans fatigue. C'est un art qui s'apprend avec du temps et de la patience...

*Ce serait tellement simple de leur fondre dessus alors qu'ils sont en état de faiblesse...* je déplore cette occasion gâchée. *Ils ne pourraient opposer qu'une résistance symbolique. Et au final on priverait chaque village de son Kage et de son futur...*

C'est irritant de devoir subir ainsi le désir d'ouverture de notre clochard de Kage. Pourquoi ne pas exterminer chacune des délégations? En privant nos futurs ennemis de leurs dirigeants et d'une génération entière de genins, il serait aisé de les mettre à genoux. Une opportunité pareille ne se présentera sans doute plus! Et notre incapable de Kage risque de s'en mordre les doigts un jour ou l'autre. Encore une erreur à son actif...

Ogami fait à son tour son apparition, sans doute flanqué de deux senseurs. Et pendant qu'il commence à interroger les nouveaux-venus qui n'ont pas terminé de manger ou boire. Dire que nous devons en plus fournir une partie de nos vivre à ces étrangers... Fort heureusement nous leur feront payer le prix de cet accueil lors des épreuves qui ne tarderont pas à commencer. En attendant je reste bien en retrait sur ma muraille en laissant mon regard vagabonder sur les shinobis de la feuille. Chaque chose en son temps...

HRP:

Pour être honnête, je m'attendais à passer quelques interrogatoires sans problème. Seulement, je me trompais et je le vis clairement avec le premier Konohajin à se présenter. Il se nommait Iji, c'était ce que j'en comprenais car je n'avais pas eu de réponse à ma première question. Au lieu de me répondre simplement, il s'amusait à ajouter quelques sottises. Cela eut le don me faire esquisser un sourire, s'il croyait être énervant, ça ne l'était pas pour moi. Je notais sur le dossier ses réponses tout en demandant à mes partenaires s'ils n'avaient pas repérer le moindre problème. Les deux premières questions étaient satisfaisantes, la dernière l'était par contre moins.

Il ne se trouvait pas être là pour l'examen Chûnin mais suite à la demande de la dirigeante du village de la feuille. Je me penchai alors légèrement de la chaise pour écouter ce qu'elle avait à dire ; Si je n'avais pas eu son identité auparavant, je l'avais maintenant. Iji se trouvait être un membre du clan Yamanaka et un des meilleurs. Le Rokudaime s'était sûrement entretenu avec la Nanadaime pour répondre à une attente. Une attente qu'elle ne savait pas s'il était possible de divulguer, je hochai la tête de haut en bas à l'encontre de la femme avant de reprendre ma position initiale.

«  Je comprends, dans ce cas nous allons transmettre à notre Kazekage son arrivée et savoir ce qu'on doit faire. »

Un des senseurs qui se trouvait être Jônin demanda à un Shinobi de Suna de venir nous rejoindre pour quelques instants. Il m'incitait alors à prendre la parole pour pouvoir obtenir des réponses à nos questions. Je ne pouvais pas faire autrement et nous n'avions pas le luxe de pouvoir faire selon nos souhaits. Je devais réagir comme un militaire et prendre des initiatives dans ce cas-là n'était pas vraiment conseillé à mon avis. Je poussai ma chaise en arrière pour rejoindre « le messager » et lui parler quelques instants.

«  Allez voir le Kazekage et demandez ce qu'on doit faire avec le Yamanaka qu'il a demandé. Faites vite. »

Je regardais le messager partir avant de reprendre ma place au milieu des deux senseurs. Je jetai un coup d’œil à la Hokage avant de détourner mon regard en direction du Yamanaka.

«  Nous allons attendre les directives du Kazekage, pendant ce temps, veuillez rester aux côtés de votre Hokage. Les formalités doivent continuer, merci. »

Dis-je avant d'indiquer à la prochaine personne de se présenter à moi. En effet, malgré le problème je ne pouvais pas arrêter les interrogatoires. Je ne voulais surtout pas retarder, un temps m'était accordé et même s'il était assez large. Je ne souhaitais pas prendre de retard, de plus la traversée du désert avait dû être rude pour des non-habitués. Il était fort possible que le convoi tout entier veuille se reposer. Je repris donc ma charge d'aujourd'hui.

«  Présentez votre bandeau et donnez nous votre nom et votre prénom pour confirmer que vous êtes sur la liste. »
«  Comptez-vous faire quelque chose qui aille contre les intérêts de Suna ?  »
«  Avez-vous des raisons d'en vouloir à Suna ? »
«  Êtes-vous ici pour l'examen Chûnin ? »

Quelques interrogatoires plus tard -ou pas-. Le messager revint à nous et se pencha à mon oreille pour me donner les instructions concernant le Yamanaka. Je n'avais aucune information concernant la raison de sa venue mais ce n'était pas vraiment un problème. On me disait seulement de l'amener au quartier général du Kakumeigun pour qu'il rencontre Yami. Une affaire donc ? Par curiosité, je m'y pencherai un peu plus tard.

«  Yamanaka Iji, bienvenue à Suna. Le Kazekage vous remercie et vous convie à rejoindre le quartier général du Kakumeigun pour rencontrer la dirigeante de l'unité spéciale. Cet homme va vous accompagner.  »

Le messager allait être utilisé comme accompagnateur cette fois-ci, bien sûr il fallait l'autorisation de la Hokage mais je ne doutais pas de sa réponse. Le problème étant réglé, je n'attendis pas pour continuer.

« Hyûga Munemasa »
« Non »
« Non »
« Oui »

Ce furent là les quatre informations du protocole de sécurité à l’entrée de Suna que devaient passer tous les shinobis de la délégation de Konoha venue ici pour l’examen Chûnin. Il y avait quelques jours, ils s’étaient tous réunis sur le toit du palais du Nanadaime afin de faire un petit briefing sur les règles que tous devaient appliquer en compagnie de Sunajin. Il était vrai que même sur les shinobis de haut rang s’en rendaient compte, les petits Genin ne voyaient rien d’autre là qu’un banal examen pour pouvoir grandir dans la hiérarchie, si problème il y avait, certains seraient assez matures pour pouvoir le gérer et réagir de la bonne façon. Cependant, certains n’écouteraient que leur fierté et fonceraient dans le tas sans se soucier des conséquences que leurs actes pourraient avoir sur les relations diplomatiques entre les nations. Surtout que là, toutes les nations seront présentes : Konoha, Suna, Kumo, et l’Alliance des pays neutre.. Plus si neutre que ça..

En arrivant quelques jours plus tard, ils furent accueillit tout d’abord par des Sunajins aux frontières entre Konoha et Suna, puis une fois arrivée aux remparts du sable, ils eurent tous, de façon très protocolaire, des questions auxquelles il fallait répondre pour la sécurité du village. Encore une fois, Munemasa répondit aux questions, bien qu’elles semblaient moins nombreuses que lors de sa dernière visite. Il présentait bien comme il le fallait le bandeau de Konoha en donnant son nom. De toute manière, même sans le bandeau, ses yeux entièrement blancs comme la neige pouvaient se porter garant de son appartenance à Konoha. Après tout, le clan Hyûga était l’un des pères fondateurs du village de la feuille.

S’approchait alors derrière le Professeur une jeune femme avec les yeux aussi blancs que les siens. Cette femme se nommait Hyûga Tsugumi, elle n’était rien d’autre que la demi-sœur de Munemasa, héritière de la Bunke. Elle était venue avec lui pour l’informer des derniers résultats avec le Daimyo du feu ainsi que de sa parole prouver à l’actuelle Hokage la véracité des propos de Munemasa. Le Professeur se devait de prévenir Miko des agissements de ce ministre Shiro, cet homme politique peu scrupuleux et avec assez de moyens humains et financiers pour faire basculer la balance politique. Si le Daimyo devenait un homme de se calibre, il ferait tout pour priver Miko de son pouvoir et ainsi la renverser, voir prendre sa place. Et que feraient-ils si un tyran prenait la place de l’Hokage ? Une guerre civile..

« Hyûga Tsugumi »
« Non »
« Non »
« Oui »

La Hokage nous avait fait un briefing avant notre départ du village. Il était question du respect envers autrui et de la bonne conduite que nous devrions avoir durant le séjour.
Nombreux étaient les genins sur le départ pour tenter leur chance lors de l'examen Chuunin International qui aurait lieu a Suna.

Bien entendu, j'avais moi aussi envie de tenter ma chance et de parvenir à être remarquée pendant l'examen pour être promu chuunin mais je savais d'avance que cela serait difficile... Suna était en plein milieu d'un désert... Autant dire que le climat n'était pas du tout en adéquation avec ma nature élémentaire d'eau... Mes parents étaient sereins quant à ma réussite et je n'osais pas leur faire part de mes doutes mais je savais que la traversée et vivre quelques temps dans cette contrée aride se montrerait déjà une véritable épreuve sans même parler de celles qui auront lieu dans le cadre de l’événement...

Je craignais d'avance que ceux qui savent pour ma nature n'auraient de cesse de me demander de l'eau a tout va pour se réhydrater sous une chaleur accablante... Ce n'était pas que je ne voulais pas jouer les distributeurs d'eau ambulants mais je serais moi même suffisamment mal en point pour ne pas en plus gâcher mes forces pour les autres... Il n'y aurait éventuellement que Kihran, mon meilleur ami, qui pourrait bénéficier de ce privilège et la Nanadaime au besoin mais j'imaginais qu'elle n'était pas à sa première traversée du désert et qu'elle savait à quoi s'en tenir alors que cela demeurait assez flou pour moi...

Ce ne le fut en revanche pas bien longtemps... La marche avait débuté et si cela s'avérait être une promenade de santé jusqu'aux frontières du Pays du Feu je me rendais compte que justement ces derniers portaient très mal leur nom... C'était supportable chez nous mais le Feu était bien plus présent à Kaze no kuni et même si le vent était bien présent ce n'était que pour plus nous malmener avec des grains de sables chauds qui fouettaient nos visages durant la traversée.

J'avais l'impression de perdre de mon eau un peu plus à chaque pas, comme si j'allais m'évaporer peu à peu, ne restant plus qu'une flaque bien vite aspirer par le sable sans que nulle trace de mon passage sur cette contrée ne subsiste... Quelle triste fin... J'avais le mérite de ne pas ressentir là soif au moins c'était là le seul point positif de ma condition. Toutefois, je ne tarderais pas à la connaître si ma substance aqueuse continuait de se dissoudre comme neige au soleil... J'avais même l'impression d'avoir rapetisser quelques peu...

Je voulais mourir tout de suite, que l'on abrège mes souffrances tant cette traversée était un véritable enfer. Je tenais toutefois bon, car je ne pouvais pas m'avouer vaincue à mi parcours, alors même que rien n'avait encore eu lieu et que j'étais ici justement pour prouver ma valeur. C'était ainsi que je me réconfortais. En me disant que quoi qu'il arrive je devrais être fière de moi pour ma présence en ce lieu totalement inappropriée pour la Gogyou que j'étais. Si je parvenais à tenir tout le séjour alors en soit j'aurais déjà remporté une victoire et celle-ci n'en serait que plus jouissive si je parvenais à obtenir le titre de Chuunin.

Bien sûr cela ne serait guère aisée... S'il y avait des affrontements je ne serais guère en mesure de faire grand chose avec ce climat... Ce n'était pas comme si le suiton serait des plus utiles par ici... Il me faudrait prouver avant tout ma faculté de réflexion et miser sur tout ce qui ne toucherait pas au combat, si tant était qu'il y avait des épreuves de ce genre sinon je pouvais déjà faire mes valises et rentrer à Konoha...

***

Le reste de la traversée se déroula sans encombre, hormis la chaleur harassante qui nous épuisait déjà pratiquement tous. Des Sunajins vinrent à notre rencontre pour nous guider et nous mener à leur village. L'imposante Voie Illusionnée était des plus impressionnantes... Le Village aussi en fait... Ses remparts étaient massifs mais le désert à lui seul offrait à ce village une protection naturelle des plus sécurisantes. Il valait mieux connaître son chemin et la vie ici si on souhaitait s'y aventurer...

Notre Hokage fut accueillie par une Sunajin boitant qu'elle semblait connaître avant qu'un homme se présentant comme membre du Kakumeigun – l'unité de sécurité de Suna me semblait-il – qui devait exécuter une procédure d'entrée sommaire pour chacun d'entre nous.

Mon tour venait si bien que je m'approchais de l'homme et m'asseyais à la table face à lui pour répondre à ses demandes.

« Riba Yell, voici mon bandeau. »

Je le présentais aux Sunajins et répondais ensuite aux interrogations :

« Non. »
« Non. »
« Oui. »

Les hommes restants silencieux analysaient mes réponses pour constater d'un éventuel mensonge mais ils pourraient en chercher il n'y en avait pas. C'était là bel et bien mes intentions.
Finalement on valida mon entrée et on me demanda de patienter le temps que mes camarades passent à leur tour cette formalité qui, je l'espérais, n'allait pas s'éterniser car j'étais exténuée...

En temp que messager de Konoha, j’avais prévenu les hautes instances de Suna que la délégation Konohajin devait être sur son départ au moment où je leur annonçais cette nouvelle. Un branle-bas de combat s’empara du village du sable, planifiant les derniers préparatifs avant l’arrivée des invitées. Je participai moi aussi à la tâche, ayant tout de même quelques tâches à accomplir en tant que Konohajin sur place. Puis le grand jour arriva, celui où les miens devaient arrivés. Une petite délégation fut choisi pour les accueillir, à laquelle je fut intégrer non seulement pour mon appartenance au village mais aussi pour ma vitesse, qui en avait impressionnés plus d’un lors de mon séjour. Je fus donc ajouter un duo de Sunajin : un Kawaguchi, sur sa petite plateforme de sable volante, et un marionnettiste qui, étrangement, chevauchait celle-ci pour suivre la cadence. Le voyage se fit dans le silence, n’étant moi-même pas de nature très bavarde.

Nous dirigeant vers le Nord-Est, nous arrivâmes finalement aux frontières d’Ame no Kuni, petit pays annexé à celui du Feu, et nous attendîmes sur le dessus d’une haute dune l’arrivée des autres Konohajins. L’attente ne fût pas très longue et une bonne dizaine de Konohajins apparurent aux loin. Une fois sur nous, j’attendis que les Sunajins accueillent l’Hokage puis que le chemin ait reprit avant de me diriger vers la Nanadaime.

- J’espère que le voyage c’est bien déroulé jusqu’à présent, Madame. Tout a été mis en place à Sunagakure pour notre arrivée.

J’avais remarqué son bras intact et, malgré mon stoïcisme, je me réjouissais intérieurement que l’opération ait été un succès. Nozomi-san semblait être doué, particulièrement si l’Hokage elle-même faisait appel à elle, alors ce n’était rien d’étonnant après tout. J’informai par la suite la Nanadaime desdites préparatifs qui avaient été mise en place au village du Sable. Puis vint enfin la nuit froide du désert. Durant le jour, une chaleur écrasante régnait sur le désert mais, une fois l’astre solaire disparut, le désert était alors couvert de la lumière blanche et froide de la lune. Un camp avait été monté par le Kawaguchi alors que la marionnettiste, lui, patrouillait les environs sur sa fameuse marionnette. Le départ se fit tôt le lendemain matin, atteignait l’immense muraille de Sunagakure alors que le soleil atteignait son zénith. Ce fut Miko-sama qui prit la parole ou se présenter elle-même ainsi que ceux qui l’accompagnaient. Ce fut toute récente chef de clan Kawaguchi qui nous accueilli en premier, se souvenant apparemment de l’Aburame. Ne pouvant malheureusement pas nous faire directement entrer, elle nous offrit tout de même à boire, ce qui n’allait pas être de refus après ce voyage en plein désert.

Un jeune homme aux cheveux bleu vint finalement s’ajouter à la Kawaguchi, se présentant tout d’abord puis en nous invitant à le suivre pour la suite des procédures. À l’intérieur, une longue table avec plusieurs sièges autour nous attendaient. Nous demandant alors de prendre place à la table, il demanda ensuite à ce que nous présentâmes nos bandeau tout en citant nos noms complets. Nous avions ensuite un trio de question auxquelles nous devions répondre. L’Hokage envoya un Yamanak pour ouvrir le bal ce qui me tira un léger sourire en coin, ceux-ci étant connu pour être un peu des emmerdeurs avec les interrogatoires. Ce fut effectivement laborieux, mais le Sunajin s’en tira finalement pour ensuite tomber sur un Hyûga, il n’y avait aucun doute là-dessus. Non seulement possédait-il les fameuses pupilles blanches, mais aussi les longs cheveux noirs de jet et l’allure noble de ce clan renommé. Ce fut ensuite la jeune fille qui se cachait jusqu’alors derrière lui qui répondit ensuite pratiquement la même chose que son aîné. Quelques Genins prirent la parole avant que finalement mon tour arrive. Je retirai donc mon bandeau de sur mon bras puis le posai sur la table.

- Senwashi Gekei. Non. Non, plus. Je suis effectivement ici pour l’examen, mais je ne suis pas ici pour y participer si tel était le sens de votre question.

Le jeune homme me souhaita alors la bienvenue, comme il l’avait fait à chacun avant moi, puis il continua sa tournée des Konohajins.

Les nouvelles vinrent de Senwashi, qui assurait la liaison entre Konoha et Suna avec l'efficacité d'un aigle possédant la puissance de feu d'un chûnin en attente de promotion. Il annonça le départ des genin du Village de la Feuille désireux de participer à l'examen international se déroulant au Pays du Vent, ainsi que de leur escorte menée par la Hokage en personne. Etant plus rapide que la troupe grâce à ses ailes, il les avait devancé pour prévenir de leur arrivé au cours de la journée du lendemain. Deux jours de voyage seulement... Natsuki ne comprenait toujours pas pourquoi Mizuki et lui avait dû prendre le bateau pour leur escapade, une disposition qui n'avait rien fait d'autre que de rallonger le trajet. Miko avait-elle souhaité offrir cinq jours de repos à son assistante, en prévision du travail qu'elle aura à abattre à Suna ou pour récupérer de tous les efforts déjà fourni jusque là ? Si c'était le cas, elle avait très mal pensé, car le navire n'avait pas eu un effet des plus positifs sur la demoiselle...

Il ne l'avait d'ailleurs pas revu depuis leur soirée d'arrivée à Suna. Elle travaillait d'arrache-pied jusqu'à tard le soir – probablement, il ne la surveillait pas -, alors que lui s'ennuyait ferme depuis un sacré moment. Des faits marquants, il y en avait pourtant eu. Par exemple, sa visite personnelle chez Oniri, dont la conclusion lui laissait un arrière goût amer sur les dents, ou son invitation à la journée pour assister à l’intronisation du nouveau chef de clan des Kawaguchi, une jeune femme avec qui il avait accompli une mission peu reluisante par le passé. Mais ici n'était pas chez lui, et il n'était ni d'humeur à rencontrer du monde, ni à profiter de la culture et de la gastronomie locales. Il n'avait que deux désirs à l'esprit, et ce depuis des années. C'était '' tuer '', et '' guérir ''. Oniri aurait dû être un des moyens pour se débarrasser du premier en parvenant au second, mais...

************************

Le groupe de Konoha arriva finalement aux Grande Portes de Suna, escorté par quelques Sunajin, les seuls capable de voir au travers du mirage naturel qui protégeait le Village du Sable. Tout comme Mizuki, Senwashi et Natsuki, chacun des membres de la troupe fut interrogé à l'endroit prévu pour cela sur leurs intentions. La procédure était plutôt rapide – tout comme la sienne – ce qui laissa supposer le Nara tatoué qu'eux aussi avaient eu droit à la version courte. L'examen au sein d'un Village constituait donc le meilleur moyen de faire entrer des troupes sans se heurter à trop de résistance, nota-t-il dans un coin de sa tête.

Adossé à un mur non loin de l'entrée, il avait observé l'arrivée de Miko, et la façon dont elle avait été accueillit par deux membres éminents de Suna – du moins le supposait-il, car s'il reconnaissait la chef du clan des Kawaguchi, l'autre au contraire ne lui disait absolument rien. Son regard s'était porté ensuite sur les différentes têtes qui attendaient de passer leur examen d'entrée, puis sur celles qui l'avaient déjà passé. Encore une fois, il n'en reconnaissait presque aucun. Miko et Iji, bien évidement, puis Nozomi et Senwashi, mais c'était tout. Quelque chose clochait. Finalement, il avait bien fait de venir à la rencontre de sa Hokage : elle avait exigé sa présence aux Grandes Portes lorsqu'elle arrivera, sans doute pour qu'il fasse justifier son salaire de misère, mais c'était désormais pour un peu plus que simplement occuper une place vide.

Il se détacha du mur, lequel continua de tenir merveilleusement bien tout seul debout, et se rapprocha des Konohajin. Iji fut éloigné à ce moment même du groupe par un homme, qui l'escorta il ne savait où. Natsuki avisa la situation en fronçant les sourcils sous son chapeau, puis reporta son attention sur Miko avant de hausser les épaules : elle aussi était occupée. Tant pis, il se rabattit sur Nozomi. Il se fondit naturellement sans discrétion particulière parmi les siens, puis interpela la concernée au corps tatoué.

« Bonjour Nozomi, vous avez fait bon voyage ? » demanda-t-il avec le ton et le sourire qu'elle savait être un masque. « Dites-moi, je ne vois pas l'un de mes étudiants, Okasaki Shiya. Il me semble qu'il avait été sélectionné pour venir à l'examen de Suna. Vous ne l'auriez pas vu ? »

Natsuki cherchait encore des yeux une civière avec un corps recouvert d'un drap dessus, des fois que la troupe avait essuyé des ennuis en chemin.

Suna, Kaze, le désert, un soleil de plomb quasiment dénué d'humidité et de d'eau. Un lieu aussi aride qu’inhospitalier à l'égard de toute forme de vie humain... Mais c'était génial ! Je ne pouvais pas rêver mieux pour partir en voyage. Là-bas c'était bien, il n'y avait que du sable et du soleil. Tandis qu'à Ame ou l'on ne trouvait que de la boue et de la pluie. J'avais beaucoup voyager durant ma fougueuse jeunesse, mais je ne m'étais encore jamais rendu à Kaze qui, à mon sens, pouvait être qualifié de paradis terrestre. A la simple idée de penser à ce climat de fou je me sentais pousser des ailes de feu. Sans parler de l’exotisme du coin, de tous ces trucs à découvrir. La nourriture, les traditions, les danses, les sarcophage enfoui dans les profondeurs et grouillant de momie.

Peut-être pourrais-je en rencontrer un ? Avec un peu de chance j'aurais même la possibilité de la capturer afin de la ramener à Konoha. Elle ferait bien dans mon sous-sol. Ainsi j'aurais alors la possibilité de me vanter en disant « J'ai une momie dans mon sous-sol. Et ouai ! ». Mais plus que tout cela, plus que toutes ces merveilles aux milles et une nuit. Il y avait quelque chose que j'avais hâte de découvrir par dessus tout : Les femmes de Suna ! Il paraîtrait qu'elles étaient méga-chaude. Le Kazekage devait vraiment se refaire.

Non sérieusement je sentais que cela allait être de bonnes... Heu... un bon examen Chuunin. Et en parfait soldat inspiré j'avais pris soin d'emmener avec moi tout le matériel nécessaire à ma survie. Des shorts, des chemises, différentes paires de lunettes de soleil (une pour chaque jour de la semaine) et bien évidemment le plus importants : Mon corps de rêve. Et cela j'allais en vendre à plus d'une.

La traversée se fit sans embrouilles. Le désert était exactement comme je l'imaginai, autrement dit désertique. Je voyais tout le monde autour tenter de faire bonne mine tandis que l'ardeur du soleil faisait fumer leurs neurones. Moi je restai plutôt cool, marchand en tongs sur le sable bouillant. Je n'avais pas besoin de boire, de manger et encore moins de me reposer. A dire vrai je me sentais même plus en forme que jamais. Mon moral crevait le plafond. Il m'arrivait parfois de siffloter durant le voyage pour essayer de donner un peu d'entrain à la troupe, mais la fatigue était-elle pour eux que je me fis rapidement insulter. Je me doutai qu'ils étaient juste jaloux de mon endurance légendaire à toute épreuve. Ce fut pour cela que dans ma grande mansuétude je leur pardonnai ce petit écart.

Et finalement nous arrivâmes à Suna... Un immense bloque de pierre qui sortait du paysage... Moi qui m'attendait à trouver des femmes en bikini sirotant du jus de cactus j'étais quelque peu déçue. La sécurité semblait plutôt drastique et me donnait l'impression de retourner en taule.

-Non
-Non
-Ouai !

La première étape fut expédier. Ce fut a cet instant que mon œil d'aigle repéra une splendide fleur du désert en train de discuter avec des gardes. Une petite blonde aux airs de mauvaises fille un rien rebelle. Elle marchait avec une canne ce qui était assez curieux, mais n'entachait en rien son charme. Avec une classe divine je retirai mes lunettes pour les coincer dans la commissure de ma chemise. Ce faisant je m'approchai avec une certaine nonchalance de la demoiselle.

-Bonjour ! Sakebi Strike ! Enchanté de faire votre connaissance mademoiselle...? Excusez-moi d'être aussi prompt, mais ne connaîtriez-vous pas Kawaguchi Suji ? C'est une amie de longue date que j'aimerais retrouver. Pensez-vous pouvoir m'y aider une fois la procédure d'entré passée pour tous ? Dis-je d'un ton aussi poli qu'amical.

Kawaguchi Suji ? Je ne savais même pas d'où est-ce que je sortais ce nom...

Spoiler:

« Putain de désert ! Saloprie de sable qui se glisse partout ! Rah, voilà pourquoi je ne pourrais jamais vivre dans un pays pareil … En plus ils n’ont même pas la mer à côté de leur village. »

Et ça grogne, et ça plains encore et encore. Quelle chieuse franchement. Jamais contente. Je vous présente ma Milly ! Un peu plus du mètre soixante dix pour une bonne cinquantaine de kilo. Le genre a bien vous pourrir la vie sans aucune raison. Elle est cool hein ? Héhé. Bref.

Une traversée du désert tout sauf plaisante, même en voyageant de nuit. Et à pied en plus hein, dormir à l’ombre quand il fait trop chaud, se couvrir pour ne pas attraper un rhume une fois le soleil couché. Faut vraiment aimer souffrir pour vivre ici … Mizu no Kuni c’est mieux, d’abord. Y a plus d’eau déjà, et puis beaucoup plus de verdure ! Et des animaux aussi ! Pas des scorpions et autres araignées toutes velues super venimeuses. Non définitivement, ce n’est pas le village caché que je choisirai pour ma nuit de noce. Cela dit, leurs oasis sont sympa, tout n’est pas perdu.
Nous arrivions enfin devant les portes de Suna, et sans trop de surprise il y avait déjà beaucoup de monde. Un comité d’accueil était là aussi pour réceptionner tout le monde. Intéressant. Je sortis le morceau de journal traitant justement du sujet, juste au cas où, et observa la troupe en silence, sans montrer la moindre animosité. Un bandeau de Konoha, un autre, encore un autre. Et encore là-bas. C’est la sortie périscolaire ? Oh y a même Nozomi ! Oh ça c’est bien, très bien ça. Je ne pensais pas qu’elle participerait à l’examen elle aussi. Une toubib de son niveau, quelle surprise. Les autres par contre je ne les connais pas. Ah si. Miko … Toi je te buterai un jour, sois-en certaine. Au moment où tu t’y attendras le moins, sale traitresse. Vicieuse opportuniste …

Évidement, il ne fallut pas longtemps pour qu’on remarque un détail. Un tout petit, si minuscule mais ô combien important. J’ai rien à foutre ici ! Je me contentai pourtant simplement de sourire aux têtes konohajin interrogatives. Soyez cool les gens, d’accord je veux buter votre kage, mais pour le moment on reste calme et disciplinés, dac ? Bien.
L’un des ninjas de Suna ; yeux bleus, coupe mi-longue pour une tignasse brune, visiblement plutôt jeune, la vingtaine peut-être mais pas beaucoup plus ; demandait à présenter son bandeau, à donner notre nom et prénom pour vérifier notre présence dans « la liste », puis à répondre à quelques questions rapides. Une liste … Mmh, improvisons :

« Kaguya Milly ! Je suis errante, j’ai donc pas de bandeau, je viens de nulle part mais vous avez dû avoir des consignes de la part de Saibogu Oniri à mon sujet, normalement. » Si elle a bien respectée notre accord. « Non je ne compte pas faire de tord à votre village, aucune raison valable et oui je souhaiterai participer à cet examen. »

Je tendis la page de journal toute abîmée, depuis le temps que je l’a trimbale, décrivant l’évènement. Après quoi je rajoutai une petite info à l’attention des autres participants, venant du village de la feuille.

« Je fais tache, je m’en doute bien au milieu de tous ces konohajin mais rassurez-vous, je ne suis pas totalement étrangère non plus. Pas vrai Miko ? » Crève salope. « Ça fait plaisir de te revoir. » Poufiace je te souhaite tous les malheurs du monde. « Et coucou Nozomi ! Merci encore pour l’autre fois. Bon courage pour cet examen. »

Un grand sourire s’afficha sur mon visage à l’attention de l’ex-toubib du Shoraizen, avant de me reporter sur les gardes de Suna, et attendre leur verdict.

Le soir, quand j’arrive pas à dormir, je me fais des soirées philosophie avec moi-même (chut, c’est bon). Et hier, la pensée du soir était : « Et si tout était écrit ? ». Alors oui, vous êtes en train de lire des écrits, donc tout l’est, aha, quelle grosse tranche de rigolade. Mais je ne parlais pas de ça, mais du destin. Peut-être que dès la naissance, on pouvait prévoir que telle personne allait avoir des jambes qui courent pas vite pour le sport (non, non, rien à voir avec moi), que telle personne allait mettre des chaussettes avec des sandales en été (alors encore une fois, rien à voir avec moi) ou alors que celle-là serait allergique aux biscuits à la framboise (et ça doit être un lourd fardeau à porter).

Du coup je me suis dit que j’étais pas la seule débile à me dire qu’on avait un destin pré-écrit et que tout était décidé d’avance. Et bingo puisque pour voir ce que le destin te réserve, il y a… L’horoscope. Ô joie. Quel que soit ton signe, quand tu lis un horoscope, « votre journée sera radieuse et vous ferez une rencontre déterminante ». Vas-y, prends-moi pour une conne. Si j’avais suivi mon horoscope tous les jours, j’aurais dû rencontrer 57 fois l’homme de ma vie, Miko m’aurait donné plus d’argent 963 fois et j’aurai déménagé 33 fois. Faut vraiment que les astrologues laissent la moquette par terre, parce qu’il y a des simples d’esprit qui y croient, à ces conneries. Prenons le cas d’une Sunajin ordinaire que j’ai croisé il y a peu : Sakura Iwata. Bah la petite Sakura, tous les matins, elle ne sort pas de chez elle avant d’avoir lu l’horoscope du Singe. Et moi je dis stop, parce que madame l’astrologue, vous qui vous délectez de vos prédictions à la noix chaque matin, c’est pas toi qui support Sakura toute la journée et que de 9H à 17H elle te répète « Faut que je fasse gaffe, mon horoscope d’aujourd’hui m’a prédit que j’allais dans une faille interstellaire ». L’angoisse, quoi.

En plus ça n’a rien de cohérent. Quelque chose de plus véridique serait quelque chose comme ça (j’ai encore des tas de dossiers à rendre – pour l’examen chûnin, bien entendu !!! – mais je m’amuse à faire ça. Normal) :
Singe : Un grand bouleversement se profile à l’horizon (un changement de sexe, par exemple, est envisageable). Pour les natifs du deuxième décan, une carrière politique vous donnerait l’occasion de concilier votre physique ingrat et votre adoration pour Aburame Miko.
Coq : Qui a eu cette idée folle, d’un jour inventer l’école ? Certainement pas vous, abruti. Heureusement, Vénus, de passage dans votre signe, vous donne une gastro-entérite et vous empêche d’aller vous ridiculiser auprès de vos camarades. Quelle chance !
Dragon : Votre pessimisme chronique et votre double personnalité font de vous un être instable que tout le monde rêve de voir crever étouffé par un ramen. Attention aux ramens, donc.
Mouton : Mars de passage dans votre signe vous emmerde bien profond, et votre père c'est Jisetsu Demon. On compatit.
Tigre : Vous êtes plus antipathique qu'un coléoptère constipé, personne ne vous aime à part votre chien, mais c'est à cause de l'odeur de Canigou que vous dégagez. Un seul remède à ça : sacrifiez Myouga Nozomi à minuit douze un soir de pleine lune.
Chien : Non, on ne congèle pas son enfant sous prétexte qu'il ne veut pas finir sa tartine de Kiri (même si ça énerve, au prix du Kiri, sale morveux). Emmenez le plutôt jouer au bord d'un lac en pleine nuit.
Cochon : Une nouvelle journée qui s'annonce remplie de surprises, uniquement pour les Cochons chauves à jambe de bois. Pour tous les autres ce sera une belle journée de merde.
Serpent : L'influence de Jupiter vous promet une mort tragique et brutale impliquant un tractopelle et Kurokami Yusei.
Cheval : « Noblesse bien remisée ne trouve jamais l'hiver à sa porte close ». De rien.
Buffle : Natifs du mois de Janvier, on vous conseille de courir nu dans le temple de Kyûbi en criant « JE SUIS L’ANTECHRIST ET J’EMMERDE LES RENARDS ». Vous serez sans doute crucifiés avec des vis rouillés (parce que c’est cher quand même les vis), vous mourrez du tétanos et pas du sang qui se videra, mais vous le vivrez bien. Et que Dieu bénisse.
Lapin : Vous êtes à la société ce que Rakuzan Satochi avant métamorphose physique était au bon goût capillaire. Suicidez-vous. Merci pour nous.
Rat : Vous vous êtes jamais dit que c'était pourri comme signe ? Nan mais c'est vrai, Dragon ou Tigre c'est trop la classe, ça inspire le respect. Mais Rat c'est de la merde, hein. « T'es quoi toi ? », « Bah moi je suis rat. » La honte.

En plus mon horoscope ne m’a jamais averti de l’arrivée de la délégation de Konoha aujourd’hui. Sortant de la chambre qui m’avait été attribuée, je me dirigeai donc vers la Voie Illusionnée où je reconnus de loin la chevelure noire de Miko Aburame, pour l’occasion tout de blanc vêtue. Je lui adressai un sourire.

- Bon voyage ?

Maoh:

- Sauf votre respect Hokage, je n’ai pas bu au point de me perdre en vous écrivant une lettre … enfantine. Je ne vois donc pas de quoi vous parlez, disait-elle, les sourcils arqués, se demandant si c’était une mauvaise blague ou non de la Hokage. Cependant, oui, je serais enchantée et honorée si vous acceptez mon humble invitation pour un repas dans ma demeure.

Elle ne désirait pas voir Miko uniquement dans le but superficiel de prétendre qu’un Hokage avait mis pied dans sa demeure – son professeur était un Kazekage – mais surtout pour parler d’une affaire non résolue : le parasite dans son coup. Elle en avait guère pu parler par lettre au vu de la surveillance de la correspondance, ou des entrées ou sorties de Suna, ainsi que de son désir de maintenir la relation Konoha et Suna aussi intact que possible. Pour quelle raison n’avait-elle pas été énervée ? Pour quelle raison n’avait-elle pas été désireuse de tout dire à Suna ? Elle ne savait pas, c’était une simple « envie » de ne pas apporter d’ennui ni à Konoha, ni à Suna.

Le Vent et le Feu devaient se soutenir et embraser tout ennemi qui osait les défier !

A peine avait-elle répondu à Miko, qu’un autre Konohajin s’approcha d’elle pour lui poser une question forte étrange. Il semblait chercher une Kawaguchi Suji. Elle arqua à nouveau les sourcils, fit un signe de la tête en guise de salut – se pencher était un trop grand effort – et répondit avec un ton amical, mais bien militaire.

- Kawaguchi Tsukiko, chef de clan. La journée risque d’être longue et rude pour tous, et au vu de ma condition, je ne serais guère rapide. Je vais vous confier à cet homme, compétent, qui vous guidera vers la personne recherchée. Si vous avez un quelconque besoin, n’hésitez pas à l’indiquer à nouveau aux autorités de Suna ou à moi-même si cela concerne mon clan, répondit-elle avec le plus de diplomatie possible.

Son garde acquiesça. A cette délégation, s'ajouta des nomades, dont une que Tsukiko reconnut : Kaguya Milly. La Kawaguchi se promit de parler à la demoiselle, dont elle gardait encore le collier en os sous son haut. Tant de personnes, connues comme non connues, ne la rendait que plus heureuse. Et aussi un tantinet énervée : qu'allait-il se passer durant l'examen ? Tout allait se dérouler paisiblement, ou non ?

Finalement, elle finit par suivre tant bien que mal toute la délégation, dans une salle où les premiers interrogatoires avaient lieu. Le tout premier était un Yamanaka qui disait être là pour une raison secrète, et connue uniquement du Kazekage. Tsukiko soupirait déjà, et lança un regard interrogateur à l’égard de la Hokage. Cependant, à peine avait-elle ouvert la bouche qu’on l’interrompit. Son garde présent s’était approché d’elle, pour lui susurrer ceci à l’oreille.

- Vous auriez une missive importante, qui devrait être lu avant votre départ pour votre séance à l’hôpital.
- Très bien, répondit-elle à nouveau à mi-voix et reprit avec plus de clarté la suite, Mesdames et Messieurs, j’ai une affaire urgente à régler. Je vous souhaite à tous et à toutes la bienvenue !

Elle souriait, elle apparaissait du mieux qu’elle pouvait sous son meilleur jour.

- Ogami, je te fais confiance pour la suite de la procédure. Passe une bonne journée, disait-elle au membre du Kakumeigun, disait-elle avec une sincère bienveillance. Prends soin de nos alliés, rappela-t-elle subtilement.

Sur ces mots, boitant toujours, elle quitta la pièce.

Le problème du Yamanaka était maintenant réglé, je passais donc à la suite pour voir plusieurs personnes défilées sous mes yeux. Pour ma part, trois petites questions ne permettaient pas d'avoir des informations bien précises, mais nous avions tout de même tenté de généraliser les principales réponses à avoir. Je ne pouvais cependant que me plier aux exigences de mes supérieurs, ils avaient décidé quelque chose et je devais l'appliquer tout simplement. En même temps, je comprenais cette décision qui devait être mûrement réfléchie, le monde Shinobi regorgeait de tension et on ne pouvait pas en créer davantage au sein de notre village. Pour instaurer même l'once d'une « confiance», on faisait tout en « délicatesse ». Ces méthodes ne me convenaient pas et c'était peut-être quelque chose qui me différenciait d'un diplomate, j'avais du mal avec les compromis.

Tout se passait bien, un Konohajin m'avait fait d'ailleurs sourire en tentant d'approcher la nouvelle dirigeante des Kawaguchi. Il osait, ce n'était pas approprié à la situation, mais malgré ça, il avait réussi à m'ôter l'air sérieux dessiné sur mon visage. Vint alors une Kaguya, nommée Milly. Celle-ci étant une Kunoichi errante, elle ne disposait pas de bandeau. Et d'après elle, je devais avoir reçu une consigne de la part de la conseillère, Saibogu Oniri. J'observai de haut en bas l'errante avant de feuilleter les papiers mis à ma disposition. Je laissai alors tomber ma tête en arrière en soupirant, finalement, on accumulait les exceptions et les demandes. Notre organisation laissait-elle à désirée ?

« Bien Kaguya Milly, je vais demander à un confrère de rejoindre la conseillère pour confirmer vos dires. Pendant ce temps, mettez-vous sur le côté. »

Son nom me disait quelque chose, j'avais entendu quelques histoires au sujet de son clan. Ces histoires avaient été contées par mon défunt père lui-même, il m'avait même dit avoir été sous le charme d'une personne de ce clan dans son enfance. Utiliser ses os ? C'était ça grossièrement la capacité dont ils disposaient, ça paraissait étrange voir même répugnant mais à Suna on avait bien pire à mes yeux : Les Ketsueki, utilisant le sang, les Akuzu pouvant agrandir leurs membres-..

Quelques minutes plus tard, l'homme qui devait obtenir une confirmation revint. Il avait déjà fait le trajet pour le Kazekage et recommencer pour la conseillère, il me semblait épuisé. Je pris le papier qu'il me tendit avant de prendre un peu de temps pour le lire. Non seulement l'information était vraie, mais elle n'était pas la seule à avoir été acceptée par Oniri. Je trouvais ça étrange une telle autorisation mais je faisais confiance en le jugement de la damoiselle. Elle me guidait depuis peu, je ne pouvais que la suivre et l'aider à ma façon. Hashimoto Ether était aussi concernée mais elle ne s'était pas encore montrée. De toute façon la queue était loin d'être terminée, je demandais au suivant de venir après avoir souhaité la bienvenue à la Kaguya.

Le bras-droit de l'Hokage se joignit à nous, je lui fis un signe de la tête pour la saluer respectueusement avant de voir arriver un Shinobi transportant sur son épaule, une bête. Je croisai les bras en jetant des coups d’œils à mes partenaires qui eux, examinaient non seulement les réponses de mon interlocuteur nommé Kihran, mais aussi la bête l'accompagnant. Ici ce n'était qu'un contrôle, après toi la Hokage se portait garant de sa délégation.

« Bien dans ce cas, je vous souhaite la bienvenue à Suna Hayashi Kihran. »

C'était alors au tour de la deuxième personne autorisée exceptionnellement à participant de se présenter à moi. Hashimoto Ether, une nomade n'ayant pas de village comme la précédente. Ses réponses étant satisfaisantes, je n'avais qu'à lui souhaiter la bienvenue à elle aussi.

« Vous n'allez pas être déçue par nos spécialités, j'en suis sûr. Bienvenue à Suna Hashimoto Ether et bonne chance pour l'examen. »

Quelques instants après, Tsukiko ne se trouvant pas en très bonne forme décida de prendre congé. J’acquiesçais d'un signe de la tête avant de me remettre au travail. J'avais hésité à la tutoyer mais finalement je n'aurais pas dû. J'étais tout de même content de pouvoir apporter ma contribution. Je voyais en cet « interrogatoire » bien plus qu'une sécurité, il nous donnait des informations sur des Shinobis d'autres villages. On pouvait donc utiliser ces informations dans le futur, les stocker et apprécier l'examen pour compléter ces dossiers. Chose que je ne tarderai pas à faire une fois mon travail fini.

Eh bien quelqu’un se fait passer pour vous et c’est bien malheureux. Mais bon, j’aurais dû m’en douter lorsque l’expéditeur m’avait promis en votre nom que vous seriez ma domestique tout au long de mon séjour à Suna. Pourquoi pas pour l’invitation. N’hésitez pas à me le rappeler en temps et en heure.

Cette version de Tsukiko cheffe de son clan semblait bien plus sèche que la gamine alcoolique d’Ame ou l’adolescente franche et fébrile de Konoha. Une façade ou … Retenant une moue étonnée mais positivement étonnée adressée à la Kawaguchi, l’Aburame fit signe à Iji d’accepter la consigne. Qu’il aille donc commencer à tâter le terrain, il aurait toute la durée de l’examen pour se pencher sur le problème en question. Elle aurait les détails plus tard.

Les Konohajins commencèrent à défiler, tous plus ou moins fatigués de la traversée du désert. En espérant que les Sunajins leur apporteraient un minimum de confort et ne les logeraient pas dans des tentes comme de vulgaires vagabonds … En parlant de tente … Tsukiko lui avait dit à l’époque que le Kazekage en utilisait une en guise de bureau. Elle verrait enfin de ses propres yeux si elle avait exagéré la chose ou pas.

Soupirant en se passant la main sur le visage lors du passage de Strike, elle se craqua l’annulaire d’agacement alors qu’elle découvrait avec un rictus mauvais que Kihran avait ramené son animal de compagnie. Les taloches ne tarderaient pas à pleuvoir pour eux … Et Milly. Que faisait-elle ici celle-là.

Je n’en doute pas Molly, je te retournerais bien le compliment mais je m’avoue juste surprise pour le coup. Je ne savais pas que les ninjas errants participaient à l’examen Chûnin, n’ayant pas de rangs militaires. À moins que tu ne viennes ici en tant que représentante de Kumo ou quelque chose comme ça.

Puis Natsuki et Mizuki. Que de retrouvailles mine de rien. Mizuki semblait avoir légèrement bronzé. Elle devait probablement se prendre des bains de soleil de temps à autre au lieu d’effectuer le travail pour lequel elle avait été envoyée.

Relativement bon oui mais je crois que tout le monde ici n’en dirait pas autant. Et toi ? Comment étaient les vacances à Suna ? Sais-tu si Natsuki a terminé le travail que je lui avais demandé ? Mais bon nous discuterons de tout cela plus tard, quand nous ne serons que toutes les deux, j’ai moi aussi quelques petites choses à te raconter.

Oh mais il y a Ether aussi ! Finalement elle avait pu quand même venir et réussir à convaincre ses parents. C’est cool. Hachimoto, Ether Hachimoto. Ça sonnait bien. Ça alors, Tsukiko est aussi là ! Je lui souris, hésitant presque à lui faire un coucou en agitant un bras, mais elle avait l’air particulièrement occupée. On est chez elle après tout, les responsabilités doivent être bien plus importantes qu’à notre dernière entrevue. Elle annonça à ses collègues qu’elle ne pouvait pas continuer et qu’elle leur laissait le soin de terminer tout ça. Ce serait bien de la revoir après l’examen, de papoter et discuter plus convenablement que lors de l’escorte du Shoraizen vers le village de la feuille. Accompagnée d’une tasse de thé et des petits biscuits, le truc chic, vous voyez ?

L’un des sunajin, un certain Ogami si on en croit comme l’a appelé Tsukiko, répondit à ma candidature comme quoi il allait se renseigner pour vérifier mes dires. J’approuvai d’un mouvement de tête avant de tilter. Pourquoi il a besoin de vérification pour moi et pas pour Ether ? C’est dégueulasse ça ! Punaise le favoritisme oh ! Elle aussi, elle est errante ! Fichue gamine …
Nozomi demandait si Tsubaki était avec moi, et Miko exprima sa surprise sur la participation d’errants à un examen chûnin, sans avoir de grade eux-mêmes. A moins que je ne sois là en tant que représentante de Kumo. Elle s’amusa même à m’appeler Molly plutôt que Milly. Provocation gratuite bonjour. Je lui souris simplement et alla rejoindre l’ancienne médecin du Shoraizen. Cependant je fis exprès de passer tout proche de l’Hokage, sans montrer d’animosité ou de danger. Calmement je lui chuchotai à l’instant où nous étions juste assez proche pour que personnes d’autres ne puisse entendre, tandis que des gros insectes moches sortaient de son cou, prêt à défendre leur hôte au besoin :

« Continue donc, tu payeras pour ta trahison … »

Et je continuai ma route tranquillement, l’air de rien, jusqu’à arriver à côté de Nozomi, toujours mon sourire aux lèvres. Je ne vous cache pas que l’envie de l’insulter fut particulièrement grande. Mais patientons, tout vient à point à qui sait attendre. Je fis tout de même attention à ce que l’Aburame ne me colle pas une de ses bestioles au passage. Elle en serait bien capable cette garce.

« Nop, Tsubaki est restée chez nous. On s’est trouvé un petit nid douillet, tu verrais c’est super mignon. Faudra que tu viennes visiter un jour. Tu seras toujours la bienvenue. »