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 Devil May Cry

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Suna
Meïka A. Oniri
Meïka A. Oniri
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Message(#) Sujet: Devil May Cry Devil May Cry EmptySam 17 Oct 2015 - 20:51

Le serpent continua de s'enrouler autour de mon bras, je pouvais sentir ses écailles glisser sur ma peau tandis qu'il remontait le long de mon épaule. Son regard de reptilien se planta dans le mien qui, à cet instant, n'était pas si différent.

-T'as de beaux yeux tu sais ?

Pour seul réponse l'animal agita sa langue pour capter les molécules olfactives présentes dans l'air. Je me demandais ce qu'il pouvait sentir avec sa langue et si j'étais moi-même capable de ce genre de prouesse. Faisant alors fit de ma personne, il continua à glisser sur mon épaule jusqu'à passer derrière ma nuque. Je tournais la tête de sorte à le garder en face de moi. Désormais, mon visage n'était plus qu'à quelques centimètres de cette fameuse langue bifide. Ce faisant je l'imitai en tirant la mienne, mais aucunement dans le but. Non, je voulais simplement lui tirer la langue et cet idiot me répondit sans même s'en rendre compte.

L'assise de mon canapé de cuir crépita lorsque je me repositionnais afin de m'asseoir en tailleur. Dehors la journée battaient à son plein. Nous approchions de l'heure de midi et le soleil était certainement haut dans le ciel, sauf qu'ici, dans mon loft, nous étions plongés dans la pénombre. Les volées de deux grandes bais vitrés du salon étaient rabattues. Seul un mince filet d'éclat parvenait à filer depuis le bas donnant naissance à de petites bandes lumineuse courant le long du mur. Je vivais ainsi depuis mon retour de Yuki recluse du reste du monde. Je ne savais plus quoi penser de moi depuis la découverte d'une part de mes origines. Perdu dans cet océan de confusion, incapable de répondre à mon devoir de Kunoichi j'avais préféré rester loin des autres, loin du village, loin de tout. Certain de mes proches avaient bien essayé de me faire sortir, mais cela n'avait était qu'une courte interlude de répit.

J'avais besoin de temps pour me remettre et m'accepter. Plus que ma condition de non-humaine, j'avais appris certaine chose sur mon passé qui justifiait mon bouleversement présent. Désormais je n'avais plus que cet tout petit pendentif que m'avait offert Hélios, ainsi que pour compagnon Honda, cette couleuvre jaune et verte d'à peine un an que je m'étais offerte la semaine dernière peu de temps après mon retour à Suna. Sans comprendre pourquoi, la présence de cette chose avait le dont d'apaiser mes doutes. Depuis mon éveil j'étais devenue respective à bien des choses, notamment au monde animal. Malgré-cela je devais admettre qu'il y avait plus communicatif qu'un serpent. Honda passait juste sont temps à ramper, dormir, rester à l’affût de proies inexistantes jusqu'à ce que je lui donne sa souris hebdomadaire. Ce n'était pas très intéressant, voir ennuyeux. Pour cette raison j'envisageai depuis peu d'adopter des scorpions. Le problème étant que la plupart de ceux vivant dans le désert étaient capable de terrasser un chameau d'une seule piqûre. Cela me rappelait par ailleurs que je n'avais toujours pas fait retirer son venin à Honda.

Un soupir de lassitude s'échappa de mes lèvres après quelques longs instants passés à contempler le reptile qui, intuitivement, donnait l'impression de m'apprécier. Je me relevais du fauteuil, mes pieds nus rejoignirent en silence le carrelage froid et me portèrent jusqu'au vivarium de mon protéger que je plaçais délicatement à l'intérieur. Les lampes suspendues au dessus étaient la seule source d'éclairage de cet ancien petit hangar réaménagé. Celle que j'étais n'avait guère besoin de davantage pour voir dans l'obscurité. Je retournai à ma place, sans conviction, laissant ma tête retomber sur le dossier. Mon regard se planta sur le ventilateur plafonnier qui tournait en continu.

Lentement, ma main glissa dans la poche de mon short pour en ressortir ce fameux pendentif. Un minuscule ouvrage en argent fins sur lequel était dessiné l'emblème de famille Aozora.

« Hélios Aozora S. Oniri... Quel nom à rallonge... » Pensais-je avec ironie.

La vérité résidait dans le désarroi de ce constat. Je ne savais même plus comment m'appeler, ne sachant même plus qui j'étais ni ce que j'étais. Une fois ouvert il m'apparut clairement cette minuscule photo incrustée dans le couvercle. Je restai un long instant à la contempler puis refermai brusquement le tout en sentant les larmes me monter aux yeux. Au même moment j'entendis quelqu'un frapper à ma porte. Si distraite que j'étais il m'avait été impossible de ressentir la présence de cet arrivant, justement avant qu'il n'arrive. Fait étonnant je ne reconnu pas son chakra. Il ne s'agissait donc pas d'une personne que j'avais l'habitude de côtoyer. Je rangeai le pendentif dans ma poche, m'appliquai à remettre un peu d'ordre dans ma longue tignasse d'ivoire avant d'aller longer le bar pour rejoindre la porte d'entrée.

D'ordinaire je n'aurais eux que faire que l'on me voit dans un état aussi débraillé, mais ces derniers temps je ne me préoccupai plus de grand chose si ce ne fut de l'essentiel. Seulement je n'aurais jamais pu m'attendre à retrouver celui qui se cachait derrière cette porte. La première chose que je vis fus sa chevelure argenté puis ses fameux tatouages sur le visage. Je restai dubitative, papillonnant des yeux comme pour m'accorder le temps de remettre les idées en place.

-Nara-san ? Parvins-je à sortir d'une voix absente.

Jusqu'alors je l'avais totalement occulté de mon esprit, mais je me rappelai à présent que nous avions prévu de nous revoir lors de l'examen chuunin. Hors ce dernier était imminent.
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Konoha
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Message(#) Sujet: Re: Devil May Cry Devil May Cry EmptyMar 20 Oct 2015 - 23:03

Natsuki s'éveilla dans son nouvel appartement, celui qui lui avait été généreusement mit à disposition par Suna le temps de son séjour dans le Village Caché du Sable. C'était loin de ressembler à une suite royale, mais en même temps, il n'avait pas besoin d'une chambre ou d'une salle de bain qui faisait la taille de sa maison à Konoha, ni de couloirs longs comme une piste d'atterrissage pour les relier. Non, son logement actuel était plus que suffisant pour répondre à ses besoins : dormir, manger, et se laver. Et comble de la veine, il y avait une cuisine. Beaucoup se demanderaient l'intérêt d'une cuisine dans une chambre pour visiteurs, sachant que ces derniers ne se donneraient en général pas la peine de préparer quoi que ce soit s'ils étaient ici en vacances, mais la Nara tatoué lui s'en fichait un peu. C'était sûrement une maison utilisée à l'époque, avant que le Sunajin qui y vivait ne décède, et que faute d'héritier, le Village avait mit la main dessus pour la transformer en chambre d'hôte. L'important demeurait en effet la présence de ladite cuisine, qui lui avait permit de préparer le cadeau gustatif qu'il avait offert au dîner de hier à Kibõ et sa suite. Il aurait emprunté le fourneau d'un voisin ou du Palais du Kage le cas échéant, mais l'effet de surprise
aurait été un peu gâché – surtout pour le contenu des beignets.

Hier avait été festif en l'honneur de l'arrivée de Mizuki et de sa garde, mais aujourd'hui les devoirs et les responsabilités de chacun reprenaient du service. L'assistante de Miko était partie avec Kibõ afin de finaliser tout ce qui avait besoin de l'être pour l'examen Chûnin à venir, et Senwashi avait reprit route vers Konoha pour informer l'Hokage qu'ils étaient bien arrivés – et qu'il allait parcourir en deux jours ce que eux avaient fait en huit. Ne restait que Natsuki qui lui n'était assigné à aucune tâche officielle, et qui pouvait très bien passer sa journée à se tourner les pouces dans son lit s'il le désirait. Loin s'en fallait cependant : il y avait une quête toute personnelle qu'il voulait accomplir, et mieux valait pour lui commencer au plus tôt, car il ignorait combien de temps cela allait prendre. Et au plus tôt, c'était tout de suite.

Il devait trouver Oniri.

Il savait qu'elle habitait à Suna, mais sans davantage d'exactitude. Tandis qu'il s'habillait, il envisageait plusieurs façons de procéder pour obtenir ce dont il avait besoin. Parmi beaucoup d'idées, il y avait celle de se pointer au département Saibogu avec une perruque rousse sur la tête et un badge autour du cou sur lequel serait noté au stylo noir '' VIP '', qu'il brandirait en disant '' multipasse '' à quiconque s'interposerait sur sa route. Un plan relativement mauvais, il l'admettait, mais c'était encore le matin, il fallait qu'il laisse chauffer ses synapses. Il pouvait aussi se pointer à la réunion de travail de Kibõ, et lui demander s'il en savait un peu plus. Malheureusement, il craignait des questions du genre '' Pourquoi ? '', car répondre '' parce que je suis très intéressé par son corps, et elle par le mien '' pouvait être mal interprété si sortit du contexte initial. Un contexte qu'il ne tenait absolument pas à évoquer, par ailleurs. Au final, il opta pour la méthode la plus simple, et la plus sûre : utiliser l'adresse indiquée aux dos des lettres qu'Oniri lui avait envoyé, et interroger les autochtones dans le Village pour trouver la bonne rue. Repérer le numéro devrait ensuite être dans ses cordes.

Si la méthode était sûre, elle était aussi plutôt longue, puisque personne ne connaissait vraiment toutes les rues de son Village. Natsuki dû donc interroger un bon nombre d'honnêtes citoyens, jusqu'à trouver par chance quelqu'un qui vivait justement dans cette même rue. Suivant donc les indications qui lui avait été fournies, il finit par trouver la maison... qui était en fait un hangar ? Il dû regarder à plusieurs fois pour s'assurer qu'il ne s'était pas trompé. De l'extérieur, cela ne payait pas de mine, mais divers signes comme une boite aux lettres et des fenêtres indiquaient qu'il s'agissait bien du bon endroit. Il haussa les épaules, puis gagna la porte qu'il étudia d'un œil circonspect. Il ne remarqua aucun mécanisme particulier, aucune cloche ou autre moyen quelconque de signaler sa présence, ce qui provoqua une petite déception. Venant des inventeurs Saibogu, il s'attendait à quelque chose d'à la hauteur de leur génie ou de leur inventivité, comme une caméra, un interphone ou un robot tueur chargé de réguler les entrées, mais rien. Même lui avait une sonnette sur sa porte pourtant, bien qu'elle ne fonctionnait plus depuis des années... Il se résolu donc à faire chez les Romains ce qu'il faisait chez lui : il frappa à la porte.

L'espoir de voir une quelconque réactivité de la part de la planche à serrure mourut rapidement.

Les bras croisés, il patienta plongé dans ses pensées. Sa visite chez Oniri n'était pas anodine, et il ne se passait pas une seule seconde sans qu'il se demande si c'était une bonne idée. Il était loin de chez lui, et prenait un gros risque en se dévoilant. Car oui, ils n'allaient pas se contenter de discuter. Il y allait y avoir quelques banalités, peut-être un café et deux muffins, mais très vite, ils allait tomber dans le sujet sensible, celui qu'ils s'efforçaient tous deux de cacher sous leur peau à l'ensemble du monde. Il s'était passé beaucoup d’événements depuis leur rencontre au Pays du Riz, mais sa situation n'avait pas changé pour autant. En était-il de même pour la jeune femme ? Elle lui avait dit penser pouvoir l'aider dans ses lettres, et que quelque part, cela l'aiderait elle aussi. Mais qu'était-elle capable d'accomplir avec un pouvoir qu'elle ne maîtrisait pas ? C'était un coup de poker sur lequel Natsuki misait, mais d'un autre côté, il n'avait pas vraiment le choix non plus. Il était dos au mur, et ne pouvait qu'avancer, ou rester sur place.

Quatre ans qu'il piétinait, autant dire que sa décision était prise. Oniri avait été mise dans le secret, plus aucune raison de faire machine arrière maintenant. Il avait prit autant de précautions qu'il le pouvait, il était temps d'inspirer grand une dernière fois, et de se jeter dans le gouffre dont il ne voyait pas le fond. Il n'avait plus d'autre option que de jouer risqué s'il espérait s'en sortir un jour. Saisir les opportunités, et croiser les doigts pour que tout se passe pour le mieux – ou au moins, le moins pire...

La porte s'ouvrit finalement, révélant une Oniri à la coiffure achevée à la main et à l'air vraisemblablement surprit. Visiblement, il n'était pas très attendu.


« Bonjour Oniri. Vous avez une mine affreuse ce matin. Je vous ai réveillé ? »
salua-t-il d'une voix légère.

Il afficha ce qui ressemblait à un sourire.


« Ou peut-être seulement dérangée. »


Dans tous les cas, il apparaissait comme clair qu'il n'était pas inclus dans le programme de la journée.


« Il est vrai que je passe un peu à l'improviste, mais c'est vous qui avez encore mon aigle, je n'ai pas pu vous prévenir de mon départ de Konoha – qui a été retardé par les événements du Pays du Bois entre autre. Je venais pour prendre des nouvelles de la prothèse que vous a commandé mon Hokage, Aburame Miko, mais si vous êtes occupée, je peux venir une autre fois, ou vous retrouver ailleurs si vous préférez. »


Le crochet de Miko n'était pas l'unique but de sa visite, mais le seul qu'il souhaitait aborder dans la rue : par respects pour ses hôtes, il n'avait pas chercher à s'assurer si un chaperon le gardait ou non à l’œil.
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: Devil May Cry Devil May Cry EmptyMer 21 Oct 2015 - 8:01

Je ne l'avais pas vu depuis des mois et il se présentait à ma porte de bon midi telle une fleure ayant poussé sur le perron durant la nuit pour me dire que j'avais l'air passablement déconfite. Stoïque, je m'efforçai de ne pas répliquer même si de nombreux noms d'oiseaux me tournaient autour de la tête.

-Également heureuse de vous retrouver mon cher...

Le ton de ma voix n'avait pas pour but d'être convaincant. D'autant plus qu'il ne risquait pas de me réveiller étant donné que je n'avais pas fermé l’œil depuis huit jours. Il paraîtrait que c'était seulement à partir de cinq que l'on commençait à devenir fou. Le fait de ne plus être humaine m'octroyait une certaine marge. Tout du moins était-ce que je pensais.

Toujours fut-il que je restai agacée par son comportement. Cela se voyait qu'il n'avait aucune expérience avec les dames pour ainsi m'aborder. En tant que membre de la gente masculine il lui incombait de savoir qu'il ne fallait jamais, ô grand jamais, dire à une femme qu'elle avait une sale mine même si cela était vrai.

-Non, vous ne me dérangez pas j'étais simplement en train de...

Pleurer sur mon fauteuil ?
Discuter avec mon serpent ?
Échafauder un plan pour capturer des scorpions dans le désert?

-De lire un livre.

Je me rendais compte, qu'en outre mon état d’égarement chronique depuis mon retour à Kaze, la surprise suscitée par la soudaine venue du Nara m'avait passablement chamboulée et j'éprouvai des difficulté à combler ma tête vide. Et jusqu'à présent seules des pensées futiles s'y étaient engouffrées. Je m'appliquai cependant à edoubler d'attention lorsqu'il daigna m'expliquer les raisons de sa venue. Les yeux plissés j'avais quelques difficultés à soutenir son regard. Ces derniers jours passés dans le noir n'avaient en rien arrangés ma vision déjà amoindri par mon œil aveugle. Ces paroles me rafraîchirent la mémoire par la même occasion et je me rappelais que cette fameuse prothèse prévue pour l'Ombre du Feu n'était pas encore terminée. Celle-ci aurait du être achevée il y a plus d'un mois de cela, malheureusement j'avais entre temps été kidnappé pour être enlevée à l'autre bout du continent. Autant dire que la commande de Konoha n'avait plus eu sa place dans mon esprit depuis lors. Il me faudrait cependant m'y remettre. J'avais fait cette promesse l'Aburame, Hokage en devenir, d'autant plus qu'il en valait de l'image de Suna.

-Elle est terminée. Cependant j'ai commencé à effectuer quelques travaux d'optimisations. J'ai cru comprendre qu'elle tenait à ce qu'on insère un système de briquet dans le pouce. Mis à part cela, elle sera disponible à la fin de la semaine.

C'était un magnifique mensonge. Pour le reste je venais de m'assurer une absence total de sommeil pour les nuits à venir.

Cela aurait put s'arrêter là. Il aurait tout aussi bien pus me dire « merci » accompagné d'un « au-revoir » des plus affables et moi je me serais contentée de lui claquer la porte au nez sans autres sommations. L'idée se révélait plutôt séduisante d'autant plus lorsque je réalisai à quel point je redoutai la conversation qui allait suivre. J'ignorai si je me sentais capable de pouvoir lui raconter ce qui m'était arrivé ni même si je le devais vraiment. Car la vérité était bel et bien là, il s'agissait de la véritable raison de sa venue. Nous devions parler de nos conditions d'Akuma. La prothèse n'était qu'un prétexte. Pourquoi sinon se serait-il embêté à trouver mon adresse pour venir directement frapper à ma porte ?

-Me feriez-vous le plaisir d'entrer ?

Je poussai un léger soupir qui serait certainement interprété à tort comme de l'agacement. Seulement il n'en était rien. Je me sentais de plus en plus nerveuse. Ce faisant je m'écartai pour le laisser franchir le seuil de ma résidence. Je pressai le pas pour aller activer le système de fermeture automatiques des volets. Ces derniers se soulevèrent d'eux-mêmes laissant la lumière traverser les deux grandes baies vitrées qui inonda le loft. Mon œil d'Akuma s'était beaucoup trop adapté à la pénombre à un point où seules quelques rayons lumineux suffisaient à me donner la migraine. Je me doutai cependant que mon hôte devait être le plus déboussolé par les lieux.

Nous étions dans un ancien entrepôt de céréale que j'avais fait réaménager en domicile, le tout présentant une seule et même pièce d'une superficie assez peu commune. Toute en longueur, elle était découpée en quatre grandes parties. Tout d'abord la cuisine aménagée proche de l'entrée. Le salon principal avec sa table à manger ainsi que ses fauteuils disposés en cercle contre le mur, le tout accompagné d'une grande bibliothèque. Ma chambre en mezzanine située au-dessus était accessible par un petit escalier de bois. Et enfin dans la partie du fond se trouvait mon atelier. Si la plus grande partie du loft était assez moderne tout en restant humble, mon atelier, lui, semblait tout droit provenir d'une salle du Kenkyuujo que l'on aurait arraché puis installée ici.

Armes et outils en tout genre étaient accrochés aux murs tandis que de nombreuses et lourdes machines étaient agencée de façon hasardeuse dans l'espace mit à dispositions. Une multitude de câbles plus où moins épais traînaient sur le sol, reliant les appareils entre eux. Constatant par moi-même ce désordre je m'empressai d'aller tirer les énormes battants qui servaient de séparation entre mon laboratoire et le restant de la pièce.

-Navrée, j'ai emménagé récemment et je n’ai pas encore eux le temps de tout correctement installer. Dis-je en me cachant derrière un petit sourire gêné.

Le pire dans cette histoire étant que c'était la première fois que je lui disais la vérité depuis que nous avions commencé à dialoguer.

-Voulez-vous boire quelque-chose ?

Je me pressai de revenir vers-lui, l'invitant à s'asseoir sur l'un des fauteuils tandis que je poursuivais mon chemin jusqu'à la cuisine. En apercevant mon reflet dans le frigo je remarquai que, effectivement, j'avais vraiment une sale tête. Dérangée à l'idée de me montrer en pareil état, je dérogeai à ma tache en prenant la direction des escaliers.

-Veuillez m'accorder cinq minutes, je reviens tout de suite.

Montant les marches deux par deux je finis par disparaître de son champ de vision. Dès lors il ne pouvait qu'entendre le son de mes pas sur le parquet. J'enfilai des vêtements attrapés dans un tiroir. Mon short fut ainsi troqué par un pantalon déjà beaucoup plus habillé.

-J'imagine que pour venir à Suna vous avez préféré privilégier la voie de la mer plutôt que celle du désert. Tout du moins pour la première partie de votre voyage. Vous êtes-vous arrêtez à Odaichi ? La capitale est plutôt agréable en cette saison malgré les vents marins. Par ailleurs vous pouvez vous estimez chanceux de n'avoir eut affaire à aucune tempête de sable durant la traversée.

Dis-je tout en me recoiffant. Je parlais surtout pour éviter qu'il ne se sente abandonné après mon soudain départ. Le pauvre n'avait même pas encore eux sa collation.

Je redescendis quelque minutes seulement après être montée et, sans plus attendre, prenais la direction de la cuisine. Je me dépêchai de prendre le nécessaire puis allait lui apporter sa boisson. De mon côté je prenais place dans le fauteuil en face de sien. Je laissai échapper une léger soupir après avoir bu une première gorgée de jus de fruit.

-Alors... Dites-moi. Que me racontez-vous de nouveau depuis votre dernière lettre ?

Nerveuse, je portais une fois de plus le verre à mes lèvres, ne sachant toujours pas si je devais lui raconter ou non ce qui m'était arrivé.
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Konoha
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Message(#) Sujet: Re: Devil May Cry Devil May Cry EmptyMer 21 Oct 2015 - 9:40

Le masque souriant de Natsuki s'éclipsa au premier contact avec Oniri. Elle n'était pas particulièrement ravi de le voir, et lui n'avait pas envie de se forcer le rictus sur ces bases posées. A priori, il allait rester sur le sujet officiel, et le boucler rapidement. Du moins, c'est ce qu'il aurait fait dans des conditions habituelles, ce qu'il n'y avait pas ici. Il avait besoin de l'aide de la jeune femme, qu'il le veuille ou non.

Il l'observa plus en détails tandis qu'ils poursuivaient les formalités. La façon dont elle se tenait, son expression, sa posture, ses réactions. Quelque chose clochait, et ce n'était pas tant qu'elle semblait singulièrement différente de la dernière fois qu'ils s'étaient vu, ou même écrit. Il voyait en elle des stigmates qu'il connaissait, pour la bonne et simple raison qu'il les portait lui-même, bien que d'un tout autre niveau. Cette femme ne dormait plus, ou très peu.

Sa crainte initiale fut qu'Oniri commence à développer les mêmes symptômes que lui, et qu'à finalité, elle termine de la même manière. Mais il était encore un peu tout pour émettre une telle hypothèse. Elle avait très bien pu passer un très mauvais moment, une expérience de la vie qui met le moral à plat, et qui se relance en boucle dans l'esprit jusqu'à le saturer. L'obsession n'était pas beaucoup mieux, mais il souhaitait cela à n'importe qui plutôt que ce que lui vivait au quotidien. N'importe comment, elle allait devoir passer au-dessus de tout cela avant d'être en possibilité de l'aider. Restait à voir si Natsuki aura la possibilité de la soutenir dans l'épreuve ou non.


« Oui, un briquet et deux trois autres menus fonctions dont elle m'a fait la commission. »
compléta-t-il en revenant sur le fil de la discussion présente. « Si cela ne tenait qu'à moi, je lui aurai déconseillé le briquet, vu que le tabac est nocif pour la santé, mais ce serait une remarque bien stupide de ma part, digne de quelqu'un qui n'a pas d'insectes dévoreurs de goudron dans les bronches. »

Il haussa les épaules.


«  Mourir d'un cancer est un luxe de toute façon : ce n'est pas comme si nous avions un métier qui nous permettait de vivre vieux. Avec ses trente-huit ans passées, la Dame tient de la vétérane. »


Le ton de la discussion retrouvait de sa légèreté, bien que personne ne jugea utile de sourire. Il attendit le premier pas, Oniri lui proposa d'entrer, bien que l'offre semblait tenir davantage de la politesse que de l'envie. Qu'importe, il accepta d'un hochement de tête. Il se baissa juste un instant avant de passer la porte pour récupérer le panier qu'il avait posé derrière lui en attendant.

Sitôt le pallier passé, un détail le marqua immédiatement lorsque la porte se referma derrière lui : l'obscurité quasi-total qui régnait dans l'appartement. Les rayons du soleil ne filtraient qu'avec grandes difficultés à travers les épais volets clos, laissant à peine à l'oeil de quoi distinguer les issus proches. Il savait du propre aveu d'Oniri que la jeune femme voyait très clairement dans l'obscurité grâce à l'iris particulier qui ornait son globe valide. Vivait-elle ainsi au quotidien afin de l'entraîner ? Une déduction était sûre en tout cas : hormis un aveugle, personne ne vivait avec elle. Dans deux minutes lui par contre se sentira comme un poisson de l'eau.

Ses yeux toutefois n'eurent pas le temps de s'habituer à la pénombre dans laquelle la demoiselle lisait jusqu'à son arrivée, car après quelques instants un bruit mécanique s'enclencha. Telles des portes coulissantes, plusieurs volets se levèrent tous ensemble d'eux-même, faisant entrer par conséquence la lumière qui se déversa progressivement dans l'appartement comme une vague mielleuse. Tout devint plus clair tandis qu'il regardait autour de lui. Il aperçu différentes pièces qu'il identifia à ses meubles comme étant la cuisine, le salon, une large bibliothèque – où figurait probablement les livres qu'il lui avait conseillé de lire – et même un atelier dont l'agencement et les machines qui s'y trouvaient tranchait drastiquement avec le reste de l'habitation, à l'image de douze mètres² de jungle égarée au beau milieu du désert aride. Seul un escalier, l'absence de lit et de commodité le laissèrent supposer que d'autres pièces devaient se trouver plus haut.


« C'est très... spacieux comme maison. »
risqua-t-il.

Puis lorsqu'elle lui demanda ce qu'il désirait boire.

« De l'eau, cela suffira merci. »[/b][i]

Il aurait pu se laisser tenter par quelque chose de surprenant, qui ne se trouvait que dans cette partie du monde, mais sans le sens du goût qu'il avait perdu, c'était lui donner de la peine pour rien. Il l'arrêta toutefois avant qu'elle ne se dirige vers la cuisine en lui tendant le panier qu'il portait.


« Tenez, ce sont quelques spécialités de Konoha que j'ai préparé hier, pour le Bras Droit de votre Kazekage. J'en avais mit une poignée de côté pour vous. Les beignets peuvent être mangés tel quel, mais je vous suggère de laisser les flans reposer au réfrigérateur une bonne heure avant de les consommer. »


Il s'installa dans le fauteuil qui lui était indiqué, et suivit Oniri des yeux. Cette dernière avait visiblement d'autres squelettes dans ses placards à mieux cacher, puisqu'elle décida soudainement de s'absenter quelques minutes dans son étage supérieur sans faire le service de rigueur. Une rigueur dont il ne lui tien pas, puisque tout ceci n'était jamais qu'un simulacre de relations sociales. Aucun des deux n'avait vraiment besoin de cela, si ce n'était pour tenter de repousser un peu plus loin le moment fatidique que l'un ou l'autre finira forcément par aborder. Peut-être aussi pour se donner l'impression que tout allait bien, et qu'ils n'avaient aucun problème. Mais qu'est-ce qui était vraiment normal dans ce monde fantaisiste ? Il se contenterait déjà bien assez de ne pas avoir envie d'agresser sauvagement tous ceux qui l'entouraient.

Calé dans son fauteuil confortable, il profita du temps offert par l'absence d'Oniri pour porter un regard plus appuyé sur sa maison. Il avait l'impression de revenir quelques années en arrière, lorsqu'il avait dû assurer la sécurité de l'équipe de réalisation de la saison trois de Shinobi Sentaï. Le plateau de tournage était immense, et différent lieux montés de toutes pièces sans aucun rapport les uns avec les autres se coutoyaient. Quelques pas suffisaient pour passer d'un désert à une ville géante, un simple saut en avant, pour quitter un cockpit au profit d'un salon de loft. Le lieu de vie d'Oniri lui évoquait exactement ceci. Il n'y avait qu'une seule pièce, sans aucun mur pour découper les différentes parties de la maison, seulement du mobilier. Cela donnait une impression d'immensité, tranchant drastiquement avec ce que l'on s'attend à voir en entrant chez quelqu'un. Le genre d'endroit où il peut faire bon vivre, mais uniquement seul – sauf si l'on peut se passer du besoin d'un minimum d'intimité. En ce qui le concernait, Natsuki savait déjà qu'il ne s'y sentirait jamais à son aise...

La voix éloignée de son hôte le tira de son souvenir.


« Oui c'est cela. »
répondit-il sans regarder dans la direction d'où provenait la voix affairée. « C'était ma première traversée en bateau, mais rien de mémorable. Quant à Odaichi, je n'en ai pas vu grand chose. Nous y sommes arrivés assez tard, et n'y avons passé que la nuit : nous étions déjà en chemin pour Suna aux aurores. Mais je suis persuadé que Mizuki, l'assistante de notre Hokage, vous en dira le plus grand bien : c'est elle qui a profité le plus du voyage. » annonça-t-il sans la moindre once d'humour égarée dans la voix.

Oui, une tempête de sable, il n'aurait manqué plus que cela pour saupoudrer l'humeur déjà exécrable de la jeune femme. Mais bon, ils auraient été en sécurité avec leur guide, ce dernier connaissait probablement les dangers naturels, et comment s'en protéger. Kibõ avait beau avoir tout du petit plaisantin, il ne leur aurait pas envoyé le premier pelé venu pour les escorter jusqu'au Village Caché.

Oniri vint le rejoindre alors qu'il arrivait au bout de son récit de voyage qui s'était résumé en trois étapes globales : courir, voguer et courir. Enfin, en ce qui le concernait, car pour Senwashi, cela avait plutôt été voler, voler, et voler, alors que le triathlon de Mizuki comportait râler, vomir, et se plaindre. Des détails dont il fit grâce à son hôte. Cette dernière s'était rendu plus présentable pour son invité, avec une tenue moins traine-savate du dimanche et une chevelure plus en ordre. Devait-il y voir de la simple coquetterie, ou un désir de combler une brèche qui menait vers le problème plus profond qu'il soupçonnait ?


« Un rien vous habille à ravir je vois. »
s'essaya-t-il en glissant un maigre sourire avec.

Le pantalon révélait moins mais suggérait plus, le haut assortissait l'ensemble élégant, et la coiffure aux épis domptés la ramenait à cette jeune femme propre sur elle que Natsuki avait rencontré au temple. Pour autant, elle avait beau tenter de se réfugier derrière le quotidien, elle-même devait sentir qu'elle ne parvenait pas à masquer une certaine nervosité. En était-il à l'origine ? Il avait du mal à y croire. Tel qu'il l'avait fréquenté, elle avait plutôt été à l'aise sur le sujet tabou – ne s'était-elle pas entièrement révélée à lui ? Il devait y avoir autre chose, qui ne le regardait pas. Soit cela, soit quelque chose qu'elle avait apprit les concernant, et qui risquait de changer la donne... Une petite led dans son esprit clignotait à la lueur de cette information, lui suggérant fortement de prendre des pincettes.


« Pas grand chose de neuf depuis mon dernier courrier. »
confia-t-il en observant davantage son verre d'eau qu'Oniri. « L'examen Chûnin approche à grands pas, maintenant que Mizuki est là pour collaborer avec Kibõ, mais celui-ci ne me concerne pas directement. Ma mission était d'escorter la demoiselle jusqu'ici, rien de plus. D'une certaine manière, l'on peut donc dire que je suis en vacances maintenant. »

Il tapota des doigts sur l'accoudoir de son fauteuil, puis souffla brièvement par le nez, comme s'il se remémorait un souvenir amusant.


« Je ne me souviens même pas de la dernière fois que je me suis considéré comme '' vacancier ''. Et même si c'était le cas, je n'aurai jamais imaginé les passer ici, à Suna. Je n'ai pas de très bons souvenirs avec votre Village. En tout et pour tout, sans compter aujourd'hui, je n'ai mit les pieds que trois fois à Suna. La première fois, c'était pour l'examen Chûnin, il y a cinq ans. Le Mizukage de l'époque m'avait battu à mort dans l'arène, et ce n'est pas à l'arbitre que j'ai dû de m'en être sortis. Cela a été l'occasion pour moi en ce temps-là de découvrir que votre hôpital était très perfectionné. J'envoie encore chaque année un bouquet de fleurs à votre chirurgien pour avoir réussit à recoller tous les morceaux, et dans le bon ordre qui plus est. »


Natsuki regarda sa main droite qu'il ouvrit et referma à deux reprises, comme s'assurer qu'effectivement, tout avait bien été remit à la bonne place jadis.


« La seconde, ce fut pour le Conseil des Kage, qui fut le point de départ de l'affaire des '' Furyou '' avec la première apparition d'Envizib. Et la troisième, à l'occasion d'un event bouche-trou bâclé et fini sans trop que l'on sache comment, si ce n'était que Kibõ, un Kumojin et moi-même avions empêcher l'Académie d'exploser. Je ressortais tout juste d'une crise particulièrement violente de ma maladie à cette époque, qui s'était conclu par une hibernation de plus de six mois. J'étais ravagé, squelettique, et bien triste à voir. Et avec en fond, un patch qui avait retiré le Henka des pouvoirs spéciaux jouables, j'avoue que j'avais songé à désamorcer le bâtiment piégé avec ma tête. Cela m'aurait fait un beau départ, et qui serait resté dans les mémoires, quoi que pas aussi marqué que la destruction du temple de Kyubi par Meteroa. Hahaha. »


D'une rotation du poignet, il fit faire un tour à l'eau contenu dans son verre, sans que cela présente un intérêt quelconque.


« Enfin, c'est de l'histoire ancienne tout cela. Aujourd'hui, je suis là et bien vivant, quoi qu'en disent les apparences. J'espère en tout cas me faire de meilleurs souvenirs d'ici cette année. »


Il en doutait. La soirée de hier au restaurant avec Kibõ sera probablement le seul événement à peu près plaisant du séjour, compte tenu de ce qu'il comptait faire et de ce qui l'attendait.


« Hum, tant que j'y pense, voici la liste des optimisations supplémentaires que mon Hokage m'a demandé de vous transmettre. »
dit-il en lui tendant une enveloppe. « Faites au mieux et n'hésitez pas à dire si c'est impossible. »

La technologie Saibogu avait elle aussi ses limites après tout. Des limites sans cesse repoussées au fil des années, certes, mais tout de même existantes.


« Avez-vous déjà eu l'occasion de visiter le Pays du Feu Oniri ? C'est une nation qui vous plairait probablement, ne serait-ce que pour la... moto ? Les routes y sont un peu plus praticables que les dunes du désert je pense. Car j'ai l'impression que vous aussi, vous auriez besoin de vacances. Je vous sens très... stressée. Ou du moins nerveuse. Est-ce ma présence qui dérange ? »


Le ton restait léger, mais il ne souriait pas sous son masque. Il n'avait jamais vraiment sourit.
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: Devil May Cry Devil May Cry EmptyMer 21 Oct 2015 - 13:23

Des flans et des beignets... Ces présents étaient assez inattendu notamment de la part d'un ninja expérimenté venu d'un pays voisin et ayant traversé le désert afin de récupérer une main mécanique pour son supérieur. Ce n'était pas vraiment le genre de plat que l'on trouvait ici, ce qui laissait supposer que le Nara les avait préparé lui-même. Un shinobi, protecteur et tueur de son état, doté d'un penchant prononcé pour la cuisine. Cela sonnait étrangement. Je pensais alors que je vivais tellement enfermée dans mon travail que j'en oubliais presque que nous étions également humain, que nous avions également le droit de vivre, d'avoir des goûts, des opinions et des caprices. Et moi je me sentais bien sotte à ranger ses flans dans le réfrigérateur alors que je savais à peine faire cuire des nouilles.

Habituellement mes opportunités culinaires se limitaient à commander mes repas lorsque je me trouvais à Suna faute de temps et de compétences ou à attraper un quelconque prédateur nocturne dans la désert afin de le faire griller en brochette durant les missions. Quelque part ce présent ne me laissa pas indifférente. Cela signifiait qu'il avait daigné pensé à moi. Ce n'était pas tellement le cadeau en lui-même, mais le simple fait de se faire offrir quelque chose qui me toucha. Je n'étais pas habituée à cela. Et cet idiot parvint presque une nouvelle fois à me mettre mal à l'aise lorsqu'il me complimenta sur mon apparence. Au moins apprenait-il de ses erreurs, ou alors se contentait-il de dire tout ce qui lui passait à l'esprit, ou bien était-il hypocrite ? Le pis étant que je ne voyais même pas pourquoi je me posai ce genre de questions.

-Ho... Merci... Me contentais-je de dire en me grattant le haut du crâne tout en prenant soin de détourner le regard.

Mon regard restant ensuite rivé sur son verre d'eau posé sur la table tandis qu'il me narrait les récits de ses histoires passés à Suna. Je tenais toujours mon jus de fruit dans la main et le sirotait nerveusement tout en me forçant à l'écouter. Pourtant ce mot, cette image continuait de défiler dans ma tête.

Un verre d'eau...

Pourquoi ? A mon sens il n'y avait aucune logique à cela. Ce n'était guère une attitude de bon-vivant, mais plutôt de non-vivant. Alors pourquoi ? Je continuai encore de me poser bon nombres de questions dont la plupart n'avaient pas de sens. Malheureusement fort fut de constater que je n'avais d'autre choix que de me plier à cette règle si je voulais éviter de penser à l'essentiel, à ce qui me tiraillait depuis mon retour à Suna. Sauf que le Nara était arrivé tel une bombe, m'obligeant à retourner à la réalité en plus de faire face à eux. Car oui, indirectement cet homme me renvoyait à moi-même et donc à mes propres démons. Il tenta malgré-tout à plusieurs reprise de faire un peu d'humour, sans doute désireux de détendre l’atmosphère. Je me demandai alors si je paraissais aussi nerveuse que je l'étais vraiment. Toujours fut-il que l'hôpital de Suna n'était pas vraiment le genre de lieu à évoquer avec moi. J'en gardais trop de mauvais souvenirs et ceux pour deux raisons principales. Ce faisant, je retirai la main que j'avais instinctivement posé sur mon bas ventre.

-Dites-vous qu'au moins vos voyages à Suna resterons toujours dans votre mémoire, même si ce n'est pas pour les meilleurs raisons. Enfin cette fois-ci je ne vois pas ce qui pourrait vous empêcher de passer de bons moments ici. A moins qu'une organisation terroriste à l'échelle mondial n'entre en scène pour perturber l'examen, mais cela serait assez mal venu de la part de l'administration.

Cependant, si les perturbations n'émaneraient pas de l'extérieur je pouvais dors et déjà affirmer qu'elle viendrait de l'intérieur même du village. Il y avait de forte chance pour que tout ne se passe pas comme prévu. Si cela devait arriver, je veillerai à ce que le moins de personne possible ne soit affectés, après tout, telle était mon devoir. En tant que Conseillère je devais veiller sur la sécurité de mon village, mais ce n'était pas uniquement cela car, en tant que Kunoichi c'était l'avenir mon pays qui m'importait.

-Peut-être que vos vacances vous paraîtrons plus agréable si accompagné d'un guide pour vous montrer les différents aspects de Suna, du désert, et de la vie en général à Kaze.

Je le savais assez intelligent pour le laisser comprendre ma proposition indirect. Officiellement je n'étais pas chargée de la sécurité de l'examen, l'essentiel du travail avait été effectué en amont par mes soins avec l'aide de Kibô. Le Kakumeigun devait de charger de maintenir l'ordre sur place et de s'assurer de la protection des participants et des hauts dignitaires. En soit mon rôle se cantonnait simplement à faire figure dans une tribune en siégeant aux côtés du Kazekage. Seulement Kioshi avait accepté de me mettre en arrêt suite à ce qui s'était passé à Yuki. Compréhensif et certainement réaliste quant à mon état, il avait concédé à me délester de mon devoir ce qui se traduisait depuis lors à resté enfermé dans le noir en passant le plus clair de mon temps à lire des livres ou me lamenter sur mon sort.

Alors je repensai à cette nuit aux pays des rizières que nous aurions presque crus toute droit sorties d'un compte de fée avant de virer au cauchemar. Ces deux événements m'avaient autant marqués l'un que l'autre, hors le premier avait réussi à me redonner du baume au cœur et à me faire reprendre goût à la vie l'espace de cet instant où nous étions suspendu au milieu des étoiles. Il aurait été naïf que d'espérer ressentir cela à nouveau. Seulement j'éprouvai depuis peu ce besoin presque viscéral de me changer les idées. De m'éloigner de toute cette folie, de penser à autre chose, de connaître la liberté. Ce Nara était le seul être réellement parvenu à me faire connaître cela depuis bien des années. Alors si l'avoir à mes côtés pouvait m'y aider, je ne comptais pas m'en priver.

-Si l'académie, l'hôpital, et le désert sont les seuls choses qui vous ait été gréé de découvrir lors de vos voyages. Je puis vous affirmer que vous n'avez absolument rien vu de ce qu'est réellement le Pays du Vent.

Un nuance de fierté était perceptible dans ma voix presque totalement transformée par la fatigue et le stresse. Suite à cela j'attrapai la feuille qu'il venait de me donner concernant les fameuses modifications pour la main de l'Hokage. Je fis semblant de la consulter brièvement avant de soigneusement poser le tout dans un coin de la table. Puis la discussions reprit de plus belle, portant cette fois-ci davantage sur les étendues verdoyantes peuplées de feuille de Hi, plutôt que celle pavées de sable de Kaze. Seulement je ne tenais pas à en discuter pour l'instant. Je commençai à en avoir assez de toute cette comédie. Nous qui essayions de gagner du temps pour ne pas aborder le sujet principal. Pourtant celui-ci s'introduisit de lui-même dans les paroles de mon hôte. Je marquai une pause, gardant le silence, expirant par les narines avant d'avaler le fond de mon jus de fruit comme si cela pouvait me donner du courage.

-Oui, c'est en quelque sorte du à votre présence. Je venais de perdre une occasion de lui mentir. Mais ce n'est pas votre faute. Je suis dernièrement passée par une période disons... difficile...

Une boule se forma dans ma gorge. A nouveau, j'eus l'impression d'être littéralement écrasée par ce que je m'efforçai de réprimer depuis ces dernières semaines ; telle une immense vague ampli d'émotions tourmentées. Mes doigts se resserrèrent autour de mon verre. Il me fallut faire un effort de volonté afin d'éviter qu'il ne se brise. Au lieu de cela ce fut ma main qui se mit à trembler. Devant se constat je m'empressai de poser le récipient vide sur ma table. Ma tête était penchée vers elle, mon regard fuyant dans une autre direction que celle du Nara. Je devinais ses yeux interrogateurs posé sur moi. Il attendait une réponse et je devais la lui donner. C'était en quelque sorte dans les termes qui régissaient notre accord. Après un long instant et beaucoup de travail sur moi-même je parvins à reprendre la parole.

-J'ai... j'ai découvert mes origines... Lors de notre première rencontre j'étais encore à moitié humaine... Il me fallut marquer un nouveau temps d'arrêt pour supporter le frémissement qui courut le long de mon échine. Ce n'était pas temps en parler qui me perturbait, mais le fait d'être forcée de repenser à tout ceci. Aujourd'hui je ne le suis plus, je n'ai plus rien si... si ce n'est l'apparence.

Ainsi que des souvenirs, d'innombrables souvenirs. Douloureux pour la plupart et dont la moitié ne m'appartenaient pas. Cette fois-ci je me rendis compte que les tremblements c'étaient étendus à tout mon corps.

-Excusez-moi... Parvins-je simplement à lâcher avant de me rediriger d'un pas précipité vers la cuisine.

Je profitai de me retrouver dos à lui et face à l'évier pour m'asperger le visage d'eau glacée. Ce contact fit taire les sueurs froides qui coulaient le long de mes joues. Ou était-ce des larmes ? J'inspirai et expirai longuement à intervalle régulière, les mains cramponnées sur le plan de travail. Malgré l'espace de mon appartement j'éprouvai une fois de plus cette sensation d’oppression. Tout autour de moi me semblait toujours trop étroit, trop petit. Le silence venait de retomber. Il n'y avait pas un bruit si ce en fut les échos des gouttelettes d'eau perlant le long de mon visage venant s'échouer dans le fond de l'évier. L'atmosphère semblait soudainement saturé. Saturé par je ne sais quoi. Je fus éprise d'un petit rire sarcastique qui se répercuta avec noirceur sur les murs de l'ancien entrepôt.

-Vous devez me croire complètement folle ! Vous auriez raison... Dis-je avec une pointe d'amertume.

Je n'avais plus toute ma tête et je le savais bien. Mais que pouvais-je y faire au vu de toutes les horreurs par lesquelles j'étais passées ? Le souffle court, je rassemblai quelque peu ma volonté qui se traduisit par ces quelques mots :

-S'il vous plaît ne partez pas... Je pensai simplement avoir anticipé sa réaction. Celle de fuir, de me laisser, de ne pas vouloir me déranger. A dire vrai j'ignorai moi-même ce que je voulais vraiment. Nous avions un accord n'est-ce pas ? Je vais donc tout vous dire...

Quelque peu parvenue à retrouver contenance j'attrapai un torchon propre et m'essuyai le visage avec. J'ouvris le réfrigérateur pour en sortir une bouteille d'eau fraîche ainsi qu'une autre d'un placard. Celle-ci contenait du sirop d'agave. Je ramenai le tout jusqu'à la table basse fin de me servir un verre. Un fond de sirop, pour un peu plus d'eau. Je mélangeai le tout avec une cuillère puis bus une première gorgée qui vida le contenu de moitié. Le sucre ôta le vertige qui sévissait dans ma tête depuis quelques minutes. Je soupirai de fatigue. Si j'avais à un quelconque instant tentée de faire bonne figure devant mon hôte, mes dernières actions et réactions avaient suffit à tout gâcher en plus de me couvrir de honte.

-J'ignore si je vous en avais déjà parlé, mais je suis à l'origine issu du Pays des Neiges. Kaze n'a été ma terre d'adoption qu'à partir de mes quatre ans.

Cette simple révélation expliquait pourquoi ma peau et mes cheveux étaient longtemps resté aussi pâle malgré le climat du désert. Pourtant depuis mon retour je me rendais compte que ma chevelure avait prit une légère teinte cendrée et que ma peau perdait sa teinte d’albâtre pour se matifier progressivement. Je supposai que c'était du à mon pouvoir d'Akuma qui, plus que jamais éveillé, adaptai mon corps à mon environnement.

-Des informations que j'ai pus en tirer, il semblerait qu'une entité démoniaque nommée Yorn ait vécu sur cette terre il y a de cela plus d'un millénaire. Ce dernier était vu comme un destructeur de civilisation. Un peuple parvint cependant à le vaincre en le divisant en quatre fragments. Ma... Ma mère était l'un d'eux...

Je me risquai à lever les yeux dans sa direction. Son regard aussi bleu que ciel semblait captivé par mes propos. Avais-je toute son attention ?

-Étant en quelque sorte une être crée artificiellement elle n'était pas vouée à procréer c'est pourtant ce qui arriva lorsqu'elle rencontra mon père. Je vins eu monde en tant qu'être incomplet, mi-humaine mi-akuma. Mon existence n'était pas vraiment prévue, c'est un peu comme si elle allait à l'encontre des lois de ce monde. Il était impossible à mon humanité de coexister avec ma nature démoniaque et inversement. Face à un tel déséquilibre mon corps à commencé à s'autodétruire...

Mon regard ce fit plus insistant.

-Le comprenez-vous ? Je n'aurais jamais du exister. Ma mort était en quelque sorte programmée depuis ma naissance...

Ceci n'était qu'un détail parmi tant d'autres, un remise en question de plus auquel il m'était impossible de donner suite. L'ironie n'en était pas moins présente. Toute ma vie j'avais vécu tel quel en ignorant que mes jours étaient comptés. Aujourd’hui sauvée, je n'avais désormais plus l'impression d'exister ne sachant plus où trouver ma place dans ce monde.

-La seule solution pour me sauver étant de faire de moi une Akuma complète. Et c'est ce qui est arrivé. Ce corps qui se tien face à vous n'est plus le même que celui de la dernière fois. Il n'est pas humain, il en a seulement l'apparence... Finis-je par dire d'un ton plus calme tout en me caressant les mains.

Je passai volontairement à côté du drame familial lié à cette histoire. Ce n'était pas nécessaire, il n'avait pas besoin d'en apprendre davantage cela ne le concernait pas, et surtout, je ne tenais aucunement à en parler bien qu'il s'agissait effectivement de la partie submerger de l'iceberg. Je baissai une fois de plus la tête centrant mon attention sur un point invisible à l'endroit où se situait mes mains.

-Voilà... Vous savez désormais tout ce que vous avez à savoir... Impressionnant n'est-ce pas ?

Je tentai un petit sourire. Mon visage avait certainement rougi sous le coup de l'émotion. Je me demandai comment est-ce qu'il allait réagir.

Sérieusement, je m'en voulais d'être aussi pitoyable...
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Message(#) Sujet: Re: Devil May Cry Devil May Cry EmptyMer 21 Oct 2015 - 13:51

« Je ne doute pas un instant ne pas avoir tout vu du Pays du Vent... mais honnêtement, tout ceci ne m'intéresse pas vraiment. »

Il passa son index et son pouce sur ses yeux dans un geste las. Oniri faisait partit des rares à savoir qui il était vraiment, aussi il ne se donnait avec elle pas la peine d'afficher son rôle de façade.


« Je vous avouerai ne plus avoir intérêt dans grand chose, et cela depuis des années. J'ai demandé hier au Bras Droit du Kazkage s'il était possible de visiter l'un des oasis célèbres de la région pour faire bonne mesure, mais entre nous, j'espère que l'information n'a fait qu'entrer par une oreille pour en sortir par l'autre, et qu'il ne dégagera personne pour moi. »


Il soupira.


« C'est épuisant de devoir sans cesse jouer sur les apparences, quand toutes les cellules de votre corps vous incitent à l'inverse. Que votre volonté est brisée, et si ce n'est de tuer, vous n'avez qu'une envie, c'est de vous terrer dans un trou et attendre que le temps passe. Mais ce n'est pas une vie cela. Pas vie digne d'être menée en tout cas. C'est pour cela que je veux en finir avec mes problèmes, pour pouvoir enfin vivre plutôt que simplement occuper de la place. Quoi que nous soyons vous et moi, nous y avons le droit. »


Le pire était que effectivement, ce droit, personne ne le contestait : c'était Natsuki qui se l'était retiré à lui-même. Ou plus exactement, c'était ce qu'il gardait enfermé en lui qui s'en était emparé, résultat d'une lutte entre un corps conçu pour détruire qui ne s’embarrassait d'aucune valeur ni désir afin d'y parvenir, et un esprit qui se rattachait désespéramment à des idées qu'il n'aurait jamais dû connaître.

Oniri se lança finalement dans le sujet que chacun redoutait d'aborder, mais dont les deux savaient qu'ils s'étaient rencontrés pour celui-ci. Un sujet à l'origine de souffrance, de difficultés et de doutes, un sujet qu'aucun n'aurait aimé avoir à vivre. Il l'écouta d'abord, sans l'interrompre. Il respecta ses temps de silence, voyant très bien que la période difficile qu'elle avait cité tenait de l'euphémisme. Si ce n'était sa voix, c'était toute l'attitude de la jeune femme qui la trahissait. Depuis combien de temps gardait-elle cela pour elle ? Tout comme lui, elle ne pouvait montrer de signe de faiblesse devant les autres, condamnée à cacher son état réel derrière des sourires, des mensonges et des flans. Les masques pouvaient tomber quand ils étaient entre eux, ils n'avaient plus rien à se cacher depuis qu'ils s'étaient montrés l'un à l'autre. Mais cela n'avait rien de plaisant pour autant. Ce n'était pas des moments de délivrance, de détente ou de répit, juste des instants durant lesquels ils cessaient de se voiler la face, et avançaient ensemble vers le cœur de leur problème. Un problème qu'ils portaient désormais à deux plutôt que chacun séparément.

La jeune femme n'avait pas tournée longtemps autour du pot. Juste le temps de réunir son courage, de faire face à son traumatisme évident, et elle lâcha la bombe. Impassible, Natsuki écouta encore, comprenant petit à petit pourquoi Oniri se comportait de façon si différente de leur première rencontre, ou même d'autre travers ses lettres. Toute motivation de la Sunajin de découvrir sa vérité avait éclaté maintenant qu'elle avait atteint son but. Ce qui aurait dû être sa délivrance s'était révélée être sa malédiction, une réalité plus cruelle encore que ne l'avait été l’ignorance.

Oniri opta pour la fuite. Le Nara tatoué resta immobile dans son fauteuil, sans chercher à la retenir. Elle était en crise, il le voyait. En elle, il reconnaissait les symptômes qu'il avait lui-même montré lorsqu'il avait prit conscience de ce qu'il devenait. La panique, la crainte, la croyance illusoire que de l'eau fraîche sur le visage pouvait laver l'horreur qui suintait sous leur peau. Elle qui ne dormait plus, craignait-elle les rêves qui la hantaient chaque nuit, ou était-ce les milles pensées qui l'assaillaient qui l'empêchaient de trouver son sommeil ? Allait-elle devenir comme lui à terme ?


« Pourquoi devrai-je partir ? »
demanda-t-il simplement depuis son fauteuil lorsqu'elle lui demanda de rester.

Oniri était abattu, elle avait besoin de son assistance dans cette épreuve tout comme elle la lui avait offert au Pays des Rizière. Une aide qu'il doutait pouvoir lui apporter, car incapable de s'aider lui-même d'abord. N'importe qui se serait levé en la voyant ainsi, aurait sentit l'envie de la prendre dans ses bras pour lui apporter un réconfort illusoire, et absorber ses larmes intarissables dans son pull. Natsuki n'éprouvait rien de tout ceci. C'était le contexte et la réflexion qui l’amenaient à penser que ce serait peut-être apaisant pour la jeune femme d'agir ainsi, et non l'empathie ou le désir sincère de la soulager de sa peine. Sa malédiction l'avait dépourvu de tout cela, le rendant aussi froid qu'un automate, juste bon à simuler des émotions en fonction de la situation. Iji et la Saibogu avaient pu lui rendre l'essentiel, des bribes d’espoirs, mais il n'y en avait pas assez pour deux.

Alors il resta juste assit, laissant de l'eau et un évier faire davantage auprès d'Oniri que lui n'en sera jamais capable. Il conserva le silence, laissant à son hôte le temps dont elle avait besoin pour lui exprimer ce qui la rongeait. Elle lui avait dit qu'elle avait perdu ce qui faisait d'elle un humain, mais c'était vague. Il avait dû attendre la suite pour commencer à comprendre, pour réfléchir sur ce qui ressemblait à une fable toute droit sortit d'un imaginaire particulièrement inventif. Pourtant il savait que c'était vrai. Ce monde était le berceau de tant d'étrangetés que n'importe laquelle pouvait être réelle, il suffisait de les regarder eux. Lui, un être assoiffé de sang dont le corps se métamorphosait de sa propre volonté pour accomplir au mieux sa tâche unique, et elle, l'héritière d'une civilisation éteinte et croisement entre deux entités qui n'auraient jamais dû se rencontrer.

La première chose qui lui vint aux lèvres lorsqu'elle lui demanda s'il comprenait fut de répondre '' oui '', mais les mots ne quittèrent jamais sa gorge, tout comme la question '' connaissez-vous quelqu'un qui dès sa naissance n'est pas destiné à mourir ? ''. Les jours de chaque être vivant étaient comptés, c'était un fait naturel. L'horreur d'Oniri était donc sans fondement. Mais Natsuki savait que dans des moments comme celui-ci, faire appel à la raison et à une réflexion logique ne menaient nulle part. Les traumatismes narcissiques étaient profonds, et tout individu blessé de la sorte n'était plus capable d'entendre rationnellement raison. Toute tentative ne pouvait que se solder par des réponses typées telles que '' vous ne comprenez pas '' ou '' non mais moi... ''. Oniri s'était enfermée derrière un mécanisme de défense naturel, et s'il voulait l'atteindre, c'était tout autrement qu'il allait devoir attaquer.

Les doigts liés et le regard rivé sur Oniri, il médita un bon moment sur tout ce qu'il avait entendu, ne ponctuant la rhétorique de son hôte que d'un :


« Impressionnant, en effet. »


Que pouvait-il en dire après tout ? Oniri s'était découverte être la descendante d'un peuple crée dans l'unique but de détruire un démon millénaire. Elle avait apprit la vérité il ne savait comment, et cela avait conduit à la perte de son corps '' humain '' au profit d'un autre, seul moyen pour éviter qu'il ne se détruise de lui-même comme atteint d'une maladie auto-immune. Natsuki devait s'avouer qu'il ne parvenait pas à comprendre toutes les pièces du puzzle, et encore moins de faire des liens avec sa propre situation. Était-il pareil ? Lui aussi comptait-il dans son arbre généalogique un être artificiel ayant servit d'arme à la lutte contre ce Yorn ? Risquait-il tout comme elle de disparaître, rongé par son propre corps incapable de maintenir l'équilibre ? Et si c'était le cas, pouvait-il trouver un humain pour stabiliser sa moitié plutôt qu'un démon, et ainsi se débarrasser à jamais de cette part de lui qui l'incitait aveuglément à la violence ?

Oniri lui avait ouvert de nombreuses pistes de réflexions, des possibilités qui nécessitaient davantage d'explications ou d'indications pour pouvoir être explorées. Mais tout cela allait devoir attendre, car avant de pouvoir à nouveau se pencher sur son propre cas, celui de la Saibogu devait être soldé. Elle qui était aujourd'hui la plus désœuvrée des deux, il se devait de se tenir à ses côtés alors qu'elle arrivait à l'un des croisements les plus importants de sa vie.


« Parlez-moi de votre nouveau corps, Oniri. »
demanda-t-il d'une voix posée.« Avez-vous ressentit des changements dans votre attitude, dans vos besoins ou votre psyché depuis ? »

La question n'était pas évidente à répondre, pour la bonne et simple raison de l'état de la Sunajin : elle était ravagée. N'importe qui en état de dépression perdait goût à de nombreux plaisirs qui ponctuaient au préalable sa vie, et restait recroquevillé sur lui-même à broyer du noir. La vie devenait fade, l'énergie quittait le corps, et l'esprit ne trouvait plus de motivation à rien. Difficile dans ses conditions de se dire que rien n'a vraiment changé en soi. Aussi Le Nara tatoué ne s'arrêta pas là.


« Une idée fixe par exemple, un objectif unique qui s'impose de lui-même à votre esprit, peu importe à quoi vous essayez de penser, ou un besoin pour lequel vous seriez prête à tout abandonner pour l'assouvir, comme planter un forêt, conduire l'humanité à la félicité éternelle, ou exterminer toutes les formes de vie qui se présente à vous ? »


Pour son dernier exemple, sa voix s'était faite soudainement plus sèche, lâchée presque comme un reproche, tandis que son visage se renfrogna. Il connaissait déjà sa réponse, il savait que ce n'était pas le cas.


« Pas facile d'appliquer ses propres conseil, n'est-ce pas ? '' L'important n'est pas qui nous sommes, mais ce que nous voulons devenir. '' »


Son ton était acéré, ses mots lancés avec la véritable intention de blesser.


« Je croyais que malgré que vous ignoriez ce que vous étiez, vous saviez vous désiriez aller. N'est-ce pas ce que vous m'avez dit au Pays des Rizières ? Tout n'était que du vent ? Alors qu'est-ce qui a changé aujourd'hui ? Qu'est-ce qui a brisé votre volonté et vos valeurs ? Qu'est-ce qui vous empêche d'être celle que vous avez toujours été avant ? De décider et de devenir ce que vous voulez être, peut-être non plus en tant qu'humain, mais comme individu ? »


Une vague de colère bourdonnait en lui, mais il ne s'en rendit pas immédiatement compte. Se forçant alors à se taire, il chercha à se calmer en contrôlant sa respiration. Il refusa à l'admettre, mais l'élément déclencheur était la jalousie. La Saibogu avait enfin pu trouver le fin mot de son histoire, et une solution s'était imposée à elle. Une solution qui lui avait permit de sortir de l'ignorance, et de rester '' Oniri '' malgré tout. Lui au contraire était encore loin d'être sortit de son cauchemar. Pourquoi les autres avaient-ils le droit de s'en sortir si facilement, alors que lui devait continuer de subir les affres de sa malédiction malgré ses incessantes batailles ? Oniri avait trouvé les réponses tant cherchées, acquit le droit de vivre sa vie comme elle l'entendait, et elle osait se plaindre de sa situation devant lui.

Cela le mettait hors de lui...
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Message(#) Sujet: Re: Devil May Cry Devil May Cry EmptyMer 21 Oct 2015 - 20:08

J'ignorai ce que j'avais espéré en disant cela. Cependant je ne sus quoi ressentir lorsqu'il donna suite à cette question qui ne demandait pas de réponse. J'avais l'impression qu'il était littéralement en train de se foutre de moi. Je baissai les yeux vers la table, encore toute penaude. L'idée de prendre mon verre pour lui lancer à la figure dans l'espoir qu'il se fracasse sur sa bouche me traversa l'esprit. J'expirai lentement, refoulant cette pulsion ridicule et sans fondement. Ce faisant je restai ainsi prostrée tentant de me calmer, mais aussi me languissant quelque part de sa réaction qui tardait à venir.

-Vous dites ne plus rien éprouver ? Et ce qui à eut lieu à Ta... N'est-ce que du vent ? Faisiez-vous également semblant ?

Malgré-moi j'avais de plus en plus l'impression que l'on continuait de se foutre de moi. Cette nuit avait été un des rares instants de répit dans une vie chaotique. Cela aussi avait-il été illusoire ? Était-ce trop demander de passer un bon moment avec une personne ? De souhaiter juste un peu de chaleur humaine ? Je n'étais attaché à aucun sentiment. J'éprouvai simplement le désir d'exister, mais même cela je ne pouvais y avoir droit.

Lorsqu'il voulut s'enquérir de mon état je ne sus quoi répondre. Une suite de question s'ensuivit pour finir sur une note acerbe que je ne parvins à interpréter en raison de tout ce qui me torturait l'esprit. Le pis étant que je n'avais rien à fournir. Il m'était impossible de qualifier mon état sans dévoiler la tragédie de mon passée. Je n'étais plus vraiment seule dans mon corps, mais en même temps je l'étais plus que jamais. Il y avait ses souvenirs et puis les miens. Parfois il m'arrive de les confondre.

Parfois ce ne sont pas mes mots qui sortent de ma bouche...

-Rien... Si ce n'est fuir loin de tout, loin du monde...

Je m'étais contentée de dire la première chose qui m'était venu à l'esprit, qui sonnait comme une évidence, seulement là encore j'ignorai s'il s'agissait vraiment de moi. Pourtant chaque action durant ces dernières semaines tendaient à pencher en direction de ce précepte. Je réalisai alors que j'étais certainement en train de passer pour une folle dépressive, ce qui n'était pas totalement éloigné de la réalité.

-Pour tout vous avouer j'ignore ce que je suis censé penser ou dire. J'ai l'impression de ne plus exister ici, mais d'être en permanence ailleurs. Je ne perçois plus les choses de la même façon. Tout me semble si différent, si étranger...

Mes amies, ma famille, mon village, ce désert, ils n'étaient plus les mêmes depuis mon retour. Où alors était-ce moi qui avait changée ? Beaucoup trop dans ce cas... Et pour toute réponse je n'eus qu'une nouvelle remarque acéré dont le tranchant de l’intonation était plus affûte que celui des mots. Mes doigts se crispèrent sur les accoudoirs. Il continua dans ses reproches. Je n'en comprenais pas le sens, ni les fondements. Toutes ces questions... Je ne savais que dire ou penser.

Seulement ce gouffre abyssal logé dans ma poitrine.

La confusion laissait progressivement place à la panique. Ce ton plein de reproche... J'ignorai pourquoi, mais cela faisait si mal. Je n'avais toujours pas trouvé le courage de soutenir son regard, au lieu de cela je m'étais davantage enfoncée dans mon siège comme pour y trouver refuge. J'eus le vain espoir de le voir soudainement partir après qu'il eut finit, hors il se tenait toujours là en face de moi et je me rendis compte que j'avais pratiquement cessé de respirer.

-Laissez tomber, c'est sans importances...

Le ton de ma voix fut à peine audible. Pourtant je pus moi-même y percevoir une forme de résignation. Je contractai chacun de mes muscles afin d'éviter de trembler, l'appartement me semblait soudainement silencieux, comme s'il s'était remplit de vide. Je tendis maladroitement la main en direction mon verre pour me donner contenance, prête à parler à nouveau. Ce fut une mauvaise idée. J'étais bien trop crispée. Le verre éclata entre mes doigts pour déverser ses éclats sur la table basse. Et moi je restai figée dans cette posture, perdant à jamais l'occasion de terminer mon geste. L'intérieur de ma main venait de prendre une couleur écarlate tandis que de petites gouttelettes tombaient depuis les abords de mon poignet. Cela paraissait dérisoire, mais à mes yeux il s'agissait de cette petite pichenette faisant basculer un vase d'eau beaucoup trop rempli.

Alors simplement, je m'enfermai dans un rire qui vola progressivement en éclat. Un rire satyrique, moqueur, nerveux, mais en même temps empreint de temps de désespoir. Lorsqu'on croit perdre la raison, après avoir connu le chagrin il fallait toujours qu'elle pointe là au moment le moins opportun. Je faisais évidemment référence à « Sa Majesté des Rires » qui surgissait de nullement pour briser la glace, à l'image de ce verre sur la table. Hors, comme un feu d'artifice ou une bombe, cette explosion était éphémère et Sa Seignerie repartait aussi promptement qu'elle était venue, laissant ainsi le silence retomber.

-Excusez-moi, il fallait que cela sorte ! Dis-je tout en reprenant peu à peu contenance.

J'essuyai mes yeux larmoyant d'un revers de la manche puis effectuai un énième allé retour depuis la cuisine pour nettoyer et panser ma blessure. J'en profitai également pour débarasser le désordre laissé sur la table.

-Vous devriez boire même si vous n'en avez pas envie. Il fait très chaud ici vous savez. On peut facilement se dessécher sans s'en rende compte.

Après avoir finit d'essuyer la table je retournais à ma place initial sauf que cette fois-ci un bandage assez sommaire couvrait ma main. Je m’asseyais en tailleur dans mon fauteuil, fiers et droite, les bras croisés.

-A présent c'est à votre tour de parler. Avez-vous apprit de nouvelles choses concernant ce mal qui vous ronges ? Vous sentez-vous mieux depuis ? Est-ce que cela stagne ou au contraire ? De mon côté je sais que mon corps s'abreuve des énergies de ce monde, de ce que l'on appel le Chakra Naturel. Pour être encore plus précis il s'agit du pouvoir que renvoient les rayons du soleil reflétés par l'astre nocturne. Pour résumé je suis influencée par le cycle lunaire, mais pas d'histoire de Gekei-loup, je vous rassure. Tentais-je de plaisanter en souriant.

Que pouvais-je croire ? Que pouvais-je espérer ? C'était toujours la même rengaine. A croire que tous les humains étaient ainsi fait. Il se prétendait monstrueux, mais dans le fond n'était pas si différent d'eux. J'ignorai pourquoi il s'était montré si blessant avec moi ne tenant nullement à le savoir ou le comprendre. Je n'en avais plus la force...

-Pourriez-vous être également influencé par ce genre de chose ? Pas nécessairement le cycle lunaire. N'y a-t-il pas des périodes ou des instants particuliers durant lesquelles vous vous sentez différents ? Tantôt fort, tantôt faible ? Y a-t-il des hauts et des bas injustifiés ? Si tel est le cas, peut-être pourrions-nous explorer ce genre de piste pour tenter d'apaiser ce mal.

J'étais simplement fatiguée de cette vie... Et le pire étant que je ne savais pas pourquoi est-ce que je continuai de l'aider. Après-tout j'avais finis par découvrir mes origines. Il ne pouvait plus rien m'apporter, il m'était devenu inutile. Alors pourquoi était-il toujours là en face de moi ?
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Message(#) Sujet: Re: Devil May Cry Devil May Cry EmptyVen 6 Nov 2015 - 15:38

Les poils de ses bras hérissèrent lorsqu'elle ressortit le dossier de leur rencontre. C'était si commun de rejeter la faute ou de lancer une autre attaque en détournement lorsque l'on se retrouve accusé – car c'était clairement ce qu'était en train de lui faire Natsuki : des reproches. Mais les propos d'Oniri étaient étranges. Il l'avait violenté au Pays des Rizières, probablement même rossé si la situation avait continué sur sa lancée et qu'elle ne l'avait pas arrêté, et s'il était sûr d'une chose, c'est qu'il n'avait pas fait semblant à ce sujet...

« Quel est l'intérêt de soulever ceci maintenant ? Cela toucherait à votre fierté si je répondais oui, il n'y avait que de la colère derrière mon sourire ? Cela blesserait votre égo de savoir que je n'ai pas eu la trique quand vous vous êtes déshabillée ? »


Le ton s'envenimait.


« Sincèrement, vous n'avez pas à vous inquiéter : vous êtes encore très loin d'avoir transcendé votre condition d'humaine si vous vous préoccupez encore de ce genre de choses triviales. »
lâcha-t-il, acerbe. « Mais si vous voulez tout savoir, oui, je me serai probablement amusé si je n'avais pas éprouvé qu'une envie, celle de vous tuer. Comme aujourd'hui. Comme tous ceux que je croise dans la rue. Comme tous ceux que je vois dans mon quartier. Comme celui que je retrouve dans la glace chaque matin. Et il n'y a que vous qui ayez réussit à me faire sortir la tête de tout cela. Quand vous m'avez touché cette nuit là, pendant une heure, vous m'avez offert un répit à mon cauchemar. Vous voulez des remerciements en guise de pommade peut-être ? Merci. »

Probablement que dans un état plus '' normal '' ou en tout cas '' moins chauffé à vif '', Natsuki aurait été moins incisif dans ses propos. Mais maintenant qu'il avait commencé à monter en tension, que la colère tronquait en partie sa réflexion, attendre du tact et de la retenu de sa part relevait du fantasme : il devenait de moins en moins en capacité de mâcher ses mots – à supposer qu'il s'en tienne à cela... Il voyait bien qu'il la blessait, et il n'en tirait aucun plaisir, aucune satisfaction. Mais il continuait de la clouer dans son fauteuil, parce que c'est ainsi qu'il avait été contraint de fonctionner ces six dernières années.

Oniri lui parla de ses symptômes, de la façon dont le monde était différent pour elle depuis. Natsuki avait éprouvé la même chose au début. Il l'avait détesté. Et puis il n'avait pas eu le choix que de vivre avec cela, ces sensations étaient devenu la norme. Le monde n'avait pas changé, c'était lui qui le percevait autrement, de la même manière que l'on découvre une image à double sens. Une petite lumière s'alluma dans un coin de son esprit, une LED qui rappelait que la jeune femme n'avait pas fait son deuil de sa situation, qu'elle avait besoin de temps. Mais l'éclat lumineux ne parvenait pas à percer les ténèbres de sa malédiction : lui ne voyait qu'une femme en train de se plaindre d'avoir perdu un billet de 500 ryos au sans-abri qu'il était.

Et rien n'évolua dans un sens davantage rationnel. Le verre d'Oniri se brisa dans sa main, ce qui entraina un rire dément chez cette dernière, sous le regard froid et immobile de Natsuki. Rire même dans la pire des situations était un mécanisme de défense du corps, un moyen de ne pas laisser l'esprit complètement sombrer dans la folie, s'il n'avait pas été déjà ensevelit. Une tentative de ramener un peu de couleurs dans un monde désespérément fade, ou d'évacuer une émotion accumulée depuis trop longtemps sous cloche. Quelque chose dont le Nara tatoué n'était même plus capable...

Le sang coulait le long de la main de la jeune femme, mais il ne fit pas le moindre geste pour lui venir en aide. C'était inutile. Il attendit simplement, attendit qu'elle cesse en luttant contre ce désir malsain d'enfoncer ses doigts dans sa gorge et de lui arracher les cordes vocales pour la faire taire à jamais. Il ferma les yeux, à la recherche d'un peu plus de paix intérieur. Comme il avait apprit à le faire par lui-même, comme il avait pu le développer au fil des années grâce à Iji. Il s’exhorta au calme, coupé du monde extérieur : il pouvait se le permettre. Plus même, il le fallait, car cette discussion prenait une très mauvaise tournure, et qu'il en était probablement la cause. Peut-être que le point de non-retour avait même été franchit.

Lorsqu'il émergea, ce fut au son d'une voix qui l'incita à boire. Il ouvrit les yeux, et se découvrit moins prompt l'agression. Ce n'était pas pour autant que la chaleur envahissait ses paroles.


« Il y a quatre ans... »
répondit-il en la fixant de ses yeux dénués de vie. « ... j'ai tenté d'en finir avec tout cela. Je me suis installé dans ma chambre, sur mon lit, et je me suis tranché la gorge, tout simplement. Je me suis vidé de mon sang dans les draps en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Et vous savez ce qu'il s'est passé ? J'ai reprit conscience deux jours plus tard, dans une marre écarlate séchée. Aussi je doute que la déshydratation puisse faire quoi que ce soit contre moi, mais c'est aimable à vous de vous en inquiéter. »

Il la remercia de son attention en vidant son verre d'une traite. Oniri avait retrouvé un certain contrôle sur la situation, et cela se voyait dans sa posture. Elle devait en avoir assez d'être la victime, et avait reprit le fil en main : c'était elle qui posait les questions maintenant, en les étayant de ses propres découvertes.


« Non, je n'ai rien apprit de nouveau. Les lieux dont je vous ai parlé dans mon précédent courrier ne m'ont conduit à rien de probant, de la même façon que remonter la chaine de mes souvenirs n'a pas été possible au-delà du point de mes trois ans, quand tout à commencé pour la première fois. Je me contrôle certes mieux, assez pour pouvoir rester en société, mais c'est encore très précaire, comme vous avez pu le constater. Surtout quand ce sont les sujets qui fâche qui sont abordés. Je réagis moins à la douleur aussi, et les phases de crises simulées sont moins longues. En comparaison au début en tout cas. Quant aux pics de crises aigües, spontanés et sans motif, ils se terminent rarement par une métamorphose, même partielle. Juste des besoins plus... intenses. »


Des besoins qu'il parvenait à réfréner, mais jamais discrètement.


« Pour le reste, c'est toujours le vide, il n'y a que cela qui est omniprésent. Je ne sais pas si je peux qualifier cette situation de '' mieux '', mais au moins, c'est moins pire. Pour ce qui de ce chakra naturel, vous m'en aviez déjà parlé dans votre lettre. Je vous avais répondu que c'était une théorie qui semblait probable, puisque moi-même me montre sensible à la période de l'hiver. Un bas injustifié, comme vous l'appelez. Au Pays du Feu, l'hiver est froid, et la nature meurt. Y'a-t-il un rapport avec le fait que depuis ma plus tendre enfance, même avant que Ca ne se réveille, je me retrouve avec des forces et un moral complètement sapé durant cette période-là ? Je supposerai que oui. »


C'était ironique d'ailleurs. Durant la saison froide, il sentait que ses pulsions meurtrières étaient moins présentes, moins vindicatives, mais en parallèle, il n'avait pas l'occasion d'en profiter : son humeur elle aussi tombait en chute libre, et il devenait plus irritable qu'à n'importe quel autre moment de l'année. Là était peut-être l'explication de toute cette force qu'il était capable de déployer, bien supérieure à celle du commun des mortels, voire de l'élite des shinobis : il disposait d'une seconde source de pouvoir, extérieur que son corps absorbait en continue. Une puissance inutile, car il n'en avait en somme qu'une maîtrise toute limité. Il doutait d'ailleurs d'en avoir envie : s'il cherchait à la maîtriser, c'était pour la neutraliser.


« L'hiver est pour bientôt ici, du moins selon le calendrier du Feu. Je doute que vous ayez jamais vu la neige dans le désert. Je n'ai jamais passé cette saison ailleurs qu'à Konoha, j'ignore donc comment cela va se dérouler pour moi. Probablement que j'en serai indifférent, vu qu'il ne se passera rien. Cela dit, je doute que nous explorions que ce soit prochainement. »


Son ton se fit plus sérieux, pour peu qu'il ait cessé de l'être à un moment. Il avait bien observé Oniri depuis qu'il était ici, et la conclusion s'imposait d'elle-même à lui. Une conclusion égoïste qui l'agaçait.


« Vous êtes épuisée Oniri. Comment voulez-vous faire quelque chose pour moi, alors que vous êtes incapable de vous occuper de vous-même ? Vous ne maîtrisez plus rien, si ce n'est une maigre conservation des apparences. Mais les masques sont tombés entre nous. Vous avez découvert les réponses à vos questions sans que je puisse faire quoi que ce soit pour vous y aider, et vous vous trouvez maintenant dans une situation critique. Malheureusement, je ne suis pas en mesure de faire quoi que ce soit pour vous en sortir, car tout comme vous, je n'ai déjà rien pour moi-même. Je vous suis inutile dans mon état actuel, de la même manière que vous vous me l'êtes dans le votre. De cela, je sais que vous en avez conscience. Alors sachez que je ne suis pas un jouet qui vous servira à échapper à votre réalité et penser à autre chose plutôt qu'à vos propres problèmes jusqu'à ce qu'il casse. »


Il était prêt à tout pour s'en sortir, à expérimenter presque n'importe quoi, mais Oniri n'était pas prête. Au Pays des Rizières, il lui avait offert la certitude qu'elle n'était pas seule, et elle lui avait donné un espoir d'arranger sa vie. Elle le tirait vers le haut, et lui était sa compagnie sur un chemin d'incertitude et de doute : une relation qui pouvait fonctionner. Mais maintenant qu'ils en étaient tous les deux au même niveau, enfoncés jusqu'au cou, ils ne pouvaient plus rien pour l'autre, sinon se faire sombrer l'un et l'autre davantage. Le ton qu'avait prit leur discussion plus tôt en était la preuve : ils allaient juste se détruire ainsi.


« Je suis pas l'aide dont vous avez besoin pour cette épreuve, et vous n'êtes plus en mesure de m'offrir celle que je cherche. Je suis incapable de compassion, et vous d'accepter un pouvoir qui n'est néfaste que dans votre tête. Nous devrions en rester là, Oniri. »
suggéra-t-il finalement. « Autrement, nous allons juste empirer nos situations, et nous blesser plus que ce qui a déjà été fait. Je reviendrai quand je serai en mesure de vous proposer une main secourable similaire à celle que vous m'avez tendu au Pays des Rizières, si vous en aurez encore besoin à ce moment là. Mais de mémoire, vous êtes de votre aveux mieux entourée que moi, alors je doute que nous nous revoyons. »

Personne, sinon les amis, ne travaillait gratuitement dans ce monde. Et lui n'avait qu'une dette à offrir en guise de paiement pour les services de la jeune femme.

Il ne s'était pas encore levé, mais il connaissait le chemin de la sortie.
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: Devil May Cry Devil May Cry EmptyVen 6 Nov 2015 - 19:42

Il se comportait comme un véritable gamin. A cet instant ce n'était plus lui qui parlait, mais la rancune. Je me demandais ce qu'il en était réellement. Pourquoi se comportait-il ainsi ? Dans tous les cas je dus me faire violence pour ne pas me lever et le gifler après ses dernières remarques. Il n'était qu'un imbécile, comme tous les hommes. Et c'était bien pour cela que je ne pris pas la peine de répondre. A quoi bon chercher à envenimer les choses si ce n'est pour finir par nous étriper sur place ? J'essayai simplement d'échapper à cette issue alors qu'il m'était devenue impossible de réfléchir convenablement. La pression dans l'atmosphère était si dense qu'elle me donnait l'impression que ma tête était écrasée. Enfermée dans ma bulle, incapable de prendre le recul nécessaire je peinais à comprendre ce qu'il se passait. Comment en étions-nous arriver là ? Avais-je fais quelque chose de mal ? Était-il vraiment idiot ? Plus rien ne semblait avoir de sens. Je voulais seulement que tout ceci cesse. Pourtant il n'avait pas encore été viré de chez moi même si l'envie et la détermination ne me faisaient guère défaut. C'était comme une impression, une idée, voir une philosophie. Je ne comprenais pas d'où cela venait. A croire que j'aimais me faire du mal inutilement.

Ses paupières se refermèrent. Il n'était plus là à me juger à travers ses yeux. Cela sonna comme un instant de répit. J'en profitai pour expirer tout le dioxygènes coincés dans mes poumons depuis ces dernières minutes. Cette action naturelle me fut des plus bénéfiques. Le temps de faire il rouvrit les yeux décidés à parler de lui. J'appris alors de nombreuses choses. Certaines informations auraient pu m'être utile pour l'aider. Bien qu'incapable de les contrôler mes pouvoirs étaient en mesure d'influencer le chakra naturelle de notre monde. Si son état démoniaque était d'une façon ou d'une autre liée au cycle des saisons, voir à la défloraison de la nature durant les périodes hivernales alors cela signifiait qu'une solution pouvait être envisager. Malheureusement pour lui je n'éprouvais plus aucun engouement à l'idée de lui venir en aide. S'il pensait se jouer de moi il pouvait dors et déjà se mettre le doigt dans l’œil et ce n'était pas son attitude désormais plus posée qui y changerait quoique ce soit.

-J'ai bien peur de ne rien pouvoir faire pour vous à ce niveau-là. La nature n'est pas vraiment mon domaine de prédilection. Je suis plutôt tournée vers la mécanique. Peut-être devriez-vous voir du côté des Gekei où des Hayashi. Ces derniers sont dans votre village et possèdent un lien étroit avec l'environnement qui les entours.

Mes paroles étaient sans saveurs. J'avais l'impression de réciter un poème que l'on aurait fait apprendre par cœur à une enfant en bas âge. Lui continuait de me fixer de ses yeux blêmes vides de sens. Il semblait si inerte, froid et indifférent. Il me donnait envie de le prendre par les épaules et de le secouer violemment. Il me faisait également pitié. Parce qu'il me renvoyait à ma personne une fois encore. Je détestai cela et je me demandais... Peut-être aurais-je du en faire de même à l'époque ; m'ouvrir la gorge plutôt que de compter sur des médicaments et de l'alcool pour faire le travail. Cela aurait été plus expéditif. Ainsi je ne serais pas là aujourd'hui, obligée à vivre tout en supportant les conneries de ce bas monde.

Les mots de la fin en faisaient partie. Elles se voulaient à l'origine sage, mais se résumaient à un fait des plus ridicule. Nous étions devenus parfaitement inutile l'un pour l'autre alors ce n'était plus la peine de nous côtoyer ni même de chercher communiquer. Cela allait se terminer ainsi ? Sur un simple débordement sans raisons ni fondement ? Après-tout pourquoi pas ? N'était-ce pas ce que j'espérai avidement depuis les dix dernières minutes ; a savoir me débarrasser de lui ? Je ne répondis pas tout de suite car j'en étais purement incapable. Les fils qui formaient les connexions logiques dans mon esprit venaient de s'emmêler de façons tortueuses si bien que l'on n'y retrouvait ni le début ni la fin. Il me fallait cependant parler ne serait-ce que pour donner une suite à cette histoire.

-Vous avez certainement raison. Nous devrions en rester là. Cela vaudra mieux pour nous... Dis-je tout en suivant aveuglément le cours de la rivière même si celle-ci devait mener jusqu'à un ravin. Après tout notre but premier était bien de faire en sorte de nous aider mutuellement et non d'empirer les choses. Je vous recontacterai dans l'éventualité où les choses iraient en s'arrangeant, dans le même cas vous saurez comment me joindre.

Des formules d'usages. Je ne pensais pas vraiment ce que je disais, pas plus que je savais si je souhaitai le revoir ou non. Dans tous les cas une chose était certaine : Il allait partir d'ici. A partir de là je pourrais enfin retourner à ma solitude. En jeune femme bien élevée je pris tout de même soin de l'accompagner jusqu'à la porte que j'ouvris devant-lui.

-Vous recevrez directement la prothèse pour l'Hokage dans votre résidence d'ici une semaine. Soyez simplement présent au moment de la réception.

Toujours donner dans les faux-semblants. Après tous cela était le propre de toute Kunoichi qui se respecte. Non ?

-Au revoir. Nara-san.

A ce rythme je risquai de finir exactement comme lui....


Après qu'il fut parti je refermai ma porte à double tour et restait de longues secondes interdites dans la contemplation de l'immensité lumineuse de mon loft. Après ce déluge d'émotions ma tête s'était soudainement vidée de toute pensée. J'étais terriblement fatiguée, mais n'avais aucune envie d'aller me reposer. Je retournais donc m'installer sur mon fauteuil en attrapant au passage un des nombreux livres dans ma bibliothèques. Confortablement assise en tailleur, je dévorais l'ouvrage en un rien de temps. Seulement le courant de ma lecture n'était pas continue. Il m'arrivait de lire de nombreux passage plusieurs sans parvenir à conserver mon attention dessus. Nerveusement mon œil jetai de temps à autres des regards en direction de la cuisine. Je reposai mon livre sur le côté avant de me lever jusqu'au frigo. De-là j'attrapai une des pâtisseries qui m'avait été offerte. Armée d'une cuillère je retournais à la table basse. Quelle spectacle bien déplorable que celui de cette jeune femme solitaire au milieu de ce grand espace, assise en face d'un flan qu'elle s'apprêtait à déguster. Cela en devenait presque risible.

Et comme une gamine je m'amusai à jouer avec en utilisant ma cuillère, le poussant par les extrémités et l'aplatissant par le haut pour mieux le voir reprendre forme. Quelque part tout ceci résumait assez clairement notre dernière conversation. Il ne s'agissait que de flan. Et cela aussi, il l'avait servit uniquement par convenance ? Je sentis une boule ne colère se former dans ma gorge. A cette dernière vint s'accumuler les ressentis des derniers mois. L'impulsion irradia mes veines. Mon poing s'abattit sur le versant de la table qui s'envola pour s'encastrer dans le mur emportant avec elle la pâtisserie. Je me relevai brusquement, poussant un râle à la lors du rugissement animal. Ma main fouetta l'air. Mon canapé fut éventré par trois traces de déchirures. Je portais attentions sur mon bras noirci. Un jeu de cinq griffes venaient de remplacer mes doigts. Un grand effort de contrôle fut fourni pour m'éviter de tailler en pièce l'ensemble du mobilier restant. Au lieu de cela je cessai de trembler, laissant retomber mon bras transformé le long de mon corps.

Après avoir appuyé sur l'interrupteur les volets commencèrent à se fermer, plongeant progressivement les lieux dans une profonde pénombre. Des yeux reptiliens me toisèrent dans le reflet d'un miroir. Il brûlait d'une intensité sauvage. Je n'en pris pas cas et montai directement les marches qui menaient jusqu'à ma chambre en mezzanine. Ici, le haut n'avait pas grand chose à voir avec le bas. L'architecture était presque entièrement faite de bois et ne possédait que peu de structures murales. Des rambardes servaient majoritairement de séparation entre l'intérieur et le vide. Des poutres au niveaux des angles faisaient la jonction entre la plate-forme et le plafond. Le plus déroutant était certainement la présence de cette abondante végétation qui poussait tel du lierre pour former plusieurs rideaux de feuillages accentuant la séparation entre l'intérieur et l'extérieur. Une petit bureau accompagné d'une bibliothèque se trouvait directement à droite de l'entrée contre un des rares pans de murs. Ces derniers se voyaient pour la plupart ornés de tableaux représentant divers paysages du monde. Le désert de Kaze, La forêt de Hi, les Mangrove de Mizu ou encore les sempiternelles montagne de Yuki.

La chambre tranchait radicalement avec le reste de mon loft. Elle donnait l'impression d'être aménagée dans un arbre et représentai un rêve d'exploration longtemps oublié. J'avais aménagé cela dès mon retour.

Dans un dernier acte de volonté je me laissai choir dans le lit à baldaquin. Tout compte fait la fatigue eux raison de moi et je m'endormis pour la première fois depuis de longues semaines.
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