Depuis quelques temps, Shinichi me prenait vraiment pour son larbin. Il crée un dojo et ne s'en occupe qu'une fois sur trois. Le reste du temps, c'est à moi de m'en charger. Maintenant il voulait un temple et c'était qui qui était chargé de le construire ? Moi évidemment. Monsieur Kitase écrit les plans et laisse son ami d'enfance Katsuo construire. Certes il était à Kumo et ne pouvait donc pas se charger de délivrer les plans et les illustrations souhaitées toutefois ce n'était pas une raison pour se permettre de me redonner le travail comme si de rien était. Oui, il avait simplement envoyé une lettre. Lettre où je pus lire quelques formules de politesse lors des trois premières lignes. Celles-ci passées, il n'y avait QUE de l'impératif ; « Fais ceci ,fais cela ». « Penses à ajouter tel détail ». Le pire dans l'histoire, c'est que j'obéissais.
Non, je n'étais pas son larbin ! J'avais juste quelques dettes envers lui. Ce n'était donc qu'un juste retours des choses. Quand j'avais eu besoin de lui, il était là. Alors je me devais d'être présent quand lui avait besoin d'aide. Ainsi, bien que cela m'agaçait et que cela puisse paraître idiot, j'allai construire son fichu temple. Ou plutôt devrais-je dire, l'aider à construire. Car oui, je n'avais aucune connaissance en création de bâtiment pour l'aider. En revanche, je comptais bien sur la populace et sur les différents charpentier et travailleurs en tout genre pour m'aider à mettre bien le projet de Shinichi.
Une fois sortit du dojo, je me dirigeai vers le centre-ville, dégotai quelques travailleurs compétants apte réaliser le chantier. Il me fallut quelques heures de recherche pour réunir tout les artisans. Graveur, sculpteur, charpentier, maçons. Le bouge de Shinichi n'avait vraiment pas fait dans la dentelle. En effet, au vue de tout les détails qu'il souhaitait voir dans son temple, toutes les personnes embauchées n'allaient pas être de trop. Vous noterez aussi que le Kitase m'avait forcé à engager tout un éventail d'artisan travaillant dans diverses profession. Certains possédait des dons artistiques, comme les sculpteur, les peintres, d'autre en revanche étaient plus là pour faire ce que l'on appeler le « sale boulot ». C'était le cas des maçons ou des charpentier par exemple. Enfin bref ; Tout ce beau monde se mit en route et au travail.
Le premier jour, les fondations se firent. Bien évidemment, comme dans tout chantier, il y eut des complications. J'avais dû ordonné trois fois la recréation des fondations puisque cela ne convenait pas avec exactitude aux attentes du maître de l'Eiba Eki Kara. Le chantier prenait du retard. Heureusement que Shinichi était à Kumo car, croyez-moi, s'il voyait cela il aurait – comme à son habitude – poussé un coup de gueule sur tout les ouvriers. Je me devais de recarder tout cela sans quoi nous n'allions jamais finir pour le retour du Kitase. Il m'avait fait confiance, je ne devais rien laisser au hasard. Le soir, je réunis donc toute la troupe puis leurs fis part de mon mécontentement.
Le lendemain, le travail fut plus efficace, nous n'avions pas pour autant rattraper le retard de la veille néanmoins nous étions sur la bonne voie. Finalement, au bout d'une semaine et demi, le temple du lutin prenait forme. A vrai dire, il était presque totalement ériger. Seul bémol, les peintres. Les charpentiers et autres maçon avaient fait leur boulot c'était désormais à ces pseudos artistes de se bouger. Chose qu'ils ne firent pas de suite puisque, je cite, : « L'art ne se commande pas ». Autre chose que je ne pouvais commander, ma patience. S'ils n'accéléraient pas le rythme, j'allai me débarrasser d'eux. Des lutins bon sang, je ne leur demandais pas le ciel, juste des fichus lutins à peindre.
Après un énième coup de gueule, les bougres avaient vu leurs inspiration fortement augmenter. Comme quoi, quand on veut on peut. Plusieurs jours de peinture, de sculpture, ce triste temple gris prenait désormais des couleurs et gagnait en beauté. Shinichi allait être satisfait. Il devait revenir dans quelques jours seulement de Kumo et le temple n'attendait qu'une seule chose, la venue de son maître.