La réunion avait commencé depuis presque une heure. Les huit personnes, pourtant très différentes, avaient toutes en commun le fait de ne pas voir les minutes défilées, tant leur discussion était d’une importance capitale. Hommes et femmes, bras croisés ou relâchés, coudes sur table ou embrassant les accoudoirs de leurs fauteuils, ils étaient tous là, à écouter et à prendre la parole pour le bien de leur groupe.

Mais cette fois-là était une première. En effet, c’était l’unique fois que l’octuor s’était parfaitement retrouvé pour débattre de points qui leur paraissait à tous essentiels. Et leurs pourparlers portaient des fruits sûrs.

« … mais maintenant que nous nous sommes débarrassés de lui, nous avons le contrôle, depuis longtemps.
─ Nous pouvons donc agir sans nous préoccuper des risques.
─ Exactement. »

Presque tous s’échangèrent des regards témoignant à la fois d’un soulagement mais également d’un calme olympien. Fous, brillants, organisés : les membres de l’octuor avaient au moins le mérite d’être totalement sûrs d’eux. Et les faits jouaient pour eux : aucune organisation, aucun village shinobi ni aucune nation n’avait connaissance de leur existence. Et pourtant, à eux seuls, ils représentaient une menace pour chaque groupe de shinobis, pour chaque peuple.

En face de chacun des inconnus, un dossier dont la couverture était vierge. Les informations qui y étaient contenues étaient confidentielles, mais il n’y avait aucune mention d’indiquée. Ce n’était de toute façon pas nécessaire, l’existence même du groupe ou de ses membres étant déjà des secrets à eux seuls. Tous l’avaient déjà ouverts et y avait lu les renseignements.

« Le Patriarche était l’une des dernières personne qui pouvait être au courant de nos actions. Mais apparemment, ce n’est que la face visible de l’iceberg qui a été révélée.
Finalement, ce ne sont que quatre ou cinq membres des villages qui seront arrêtés, et l’affaire s’arrêtera là. Nous sommes désormais sûrs que personne ne dispose de la moindre information sur le groupe. »

Quelqu’un dans le groupe avait relu ce que renfermait le dossier. Et cette personne se montrait un peu sceptique. Avait-elle raison ?

« Aburame Miko, Monjara Shinji, Rakuzan Satochi, Howaito, Kawaguchi Tsukiko, Saibogu Oniri, Nara Natsuki, Bakushô Yoh… Les villages cachés semblent plus organisés qu’il y a quelques années. Il ne faut pas les sous-estimer.
─ Mais leur réactivité était nécessaire. C’est justement parce qu’ils ont été si nombreux que le Patriarche a pu être poussé dans ses derniers retranchements.
─ Et désormais nous savons qu’il n’est pas une menace pour notre secret. Il ne savait rien. »

L’un des membres de cette assemblée montra aux autres la dernière page du dossier. C’était une liste de noms. Certains étaient barrés en rouge, et d’autres continuaient d’être pleinement lisibles. Parmi les identités éliminées de cette liste, il y avait des noms de Kage, des politiciens connus et des shinobis de renom comme le Patriarche ou Monjara Otenba.

Les sept autres personnes imitèrent leur collègue et regardèrent l’avancement de cette feuille.

« Il n’en reste plus beaucoup.
─ En effet. Nous avons commencé par les plus gros, mais désormais il faudra agir avec une nouvelle méthode pour ceux-là.
─ Oui, ce sont des cibles isolées, moins puissantes que des Kages, moins importantes que des seigneurs ou politiciens. Mais forcément, elles vont être moins faciles à trouver et surtout à tester. »

Il ne restait plus beaucoup de noms qui n’étaient pas barrés sur la dernière feuille du dossier. Toutes les trouver ne serait pas quelque-chose de simple, mais rien n’était impossible pour leur groupe et ils l’avaient tant prouvé, toujours secrètement d’ailleurs.

« Restons-nous sur notre première idée les concernant ?
─ Je suis pour, il serait mieux de nous occuper de chacun d’eux en même temps. »

L’un pointa une autre feuille du doigt. Elle y recensait une information qui était cruciale. La tenue prochaine d’un évènement majeur à Kaze no Kuni.

« Il faut néanmoins agir vite, car il va y avoir la tenue d’un Examen Chûnin à Suna. Et il serait suicidaire d'agir à Ki no Kuni en ce moment, à la vue des récents évènements.
─ Justement, localisons toutes nos cibles. Capturons-en un maximum avant le début de l’examen et si jamais certaines nous échappent d’ici là, nous profiterons de la présence de tous les villages cachés pour prendre celles qui nous manqueraient.
─ Nous avons fait terminer les préparatifs depuis quelques jours, il ne nous reste plus qu’à les trouver et à les amener. Mais cette précipitation pourrait bien nous conduire à révéler au monde notre existence. »

Pourtant personne ne sembla inquiet. Ils le savaient tous. Un jour ou l’autre, leur groupe serait connu du monde entier. Et ce jour approchait…

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