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 | | (#) Sujet: Un Yamada, une étoile particulière. Dim 13 Sep 2015 - 13:59 | |
| Les Yamada sont la chaleur. Mais qu’est-ce que la chaleur ?
« Il n’y a pas qu’un seul soleil. »
Une expression bien connue des Yamada. Nous sommes tous des étoiles plus ou moins chaudes suivant la période de la journée, ou de l’année. Un peu comme l’astre solaire qui nous inflige ses caprices de variation de température suivant son éloignement.
Les gens voient le soleil comme une bénédiction, un don, un ami. Mais ils s’arrêtent au superficiel, ils ne creusent pas assez le sujet. Pour les habitants de Yuki no Kuni, cet astre leur permet de vivre en luttant contre le froid polaire qui y règne toute l’année. Mais ici ?
A Kaze no Kuni, le pays reflète véritablement ce qu’est le soleil. La chaleur rappelle aux gens ce qu’ils appellent chaleur humaine, une émotion positive. Le soleil n’est pas la chaleur, il n’est que le chaud. Mais qu’est-ce que le chaud ?
Destruction et solitude.
Sinon, pourquoi serait-il seul, tout là-haut ? Aucune étoile ne demeure à ses côtés, personne ne vient lui tenir compagnie. Ici, le désert montre ce qu’il est. Aucune verdure, aucun nuage, quasiment pas d’eau. Le chaud chasse la nature et la vie. Il brûle. Il tue. Et c’est quand on y tient le plus qu’on la chasse plus rapidement encore.
Là, une oasis. Rare havre de vie dans ce désert sans fin. Même la terre ne s’y trouve pas ! Et quand je glisse mes pieds nus dans l’eau, très vite des bulles font leur apparition. Ensuite, le niveau de l’eau commence à diminuer… Et si je demeure ainsi, c’est toute l’oasis qui s’assèche. Si l’eau est source de vie, l’assécher symbolise la mort de toute vie.
Le chaud est mortel. Le soleil l’est. Et il est seul.
Là, je suis seul aussi. Et quand j’étais sur le point de perdre Zanshi, mon don n’eut pour effet que de la brûler davantage. Ma dernière étreinte n’était en aucun cas bénéfique. Mon nom de Yamada ne fit que la défigurer, elle qui comptait tant. Le soleil n’est pas positif. Le chaud est mal. Il ôte toute vie, il brûle, assèche, fond, tue.
Est-ce donc ce que nous sommes ? Pourtant, les Yamada ne sont pas le chaud, nous sommes la chaleur.
Il n’y a pas qu’un seul soleil. Mais nous ne sommes pas uniquement des soleils. Le chaud, nous pouvons l’absorber aussi. La chaleur est une énergie thermique que possède tout corps et qui nous indique l’état d’agitation de ses atomes. La chaleur n’est pas la température. Elle n’est pas le chaud. Elle n’est pas comme le soleil. Nous ne sommes pas que destruction…
Tout comme l’astre solaire n’est pas uniquement mortel. Il doit y avoir un moyen pour remédier à ça. Une façon de préserver la vie, et non seulement de l’ôter. Une méthode qui m’aurait permis de la sauver…
« Nous ne sommes pas que du chaud, de la joie et de la colère. Nous ressentons également la solitude, comme le soleil. Et même si ses larmes à lui ne peuvent couler, les notre le peuvent… »
Les Yamada ne sont pas qu’une boule de feu, de chaleur réconfortante ou un brasier. Le chagrin peut également nous atteindre. Et même si tout s’assèche autour de moi, si tout brûle, au fond de moi j’ai froid…
Une larme coula le long de ma joue et tomba dans cette oasis en train de s’assécher. Mais les bulles commencèrent à se dissiper, son évaporation diminua.
Il n’y a pas que le soleil dans le ciel. La nuit, il y a également la lune, la compagne de l’astre du jour. Une journée est composée des deux : le soleil et la lune, formant un équilibre.
Il n’y a pas qu’un seul soleil, mais y a-t-il une seule lune ? Le soleil est le chaud. Nous sommes chaleur, pas le chaud. Il manque donc quelque chose pour nous caractériser. Et si nous avions aussi une deuxième facette ? Celle de la lune ? Un éclat, mais moins chaud. Plus froid. Plus comme ce que je ressens actuellement ?
Le soleil et la lune sont seuls. Mais ensemble, ils sont éternels. Ensemble, ils n’ôtent pas la vie, ils la permettent grâce à leur cycle. Un Yamada peut-il aussi préserver la vie ? Puis-je aussi préserver cette oasis ?
Les bulles finirent par disparaître totalement. La surface arrêta de remuer. Puis, lentement, accompagnée par une autre de mes larmes, l’eau devint si froide qu’elle se figea. Elle arrêta de s’en aller, de disparaître. Du solide, de la glace. Malgré mon contact, la vie demeurait enfin.
La surprise se dessina d’abord sur mon visage, avant qu’un fin sourire s’y arbore.
Les Yamada sont la chaleur. Nous ne sommes pas uniquement le soleil, nous sommes un équilibre pouvant aller dans les deux extrêmes. Nous pouvons brûler, mais nous pouvons aussi geler. Nous pouvons assécher l’eau, mais nous pouvons également la figer. Nous ne sommes pas que destruction !
Il n’y a pas qu’un seul soleil. Mais il existe différents types d’étoiles. L’astre lunaire n’est que l’autre facette d’une même pièce.
Pourtant, mon sourire s’effaça très vite. Si seulement j’avais su. Tout comme je venais de figer l’eau, peut-être aurais-je pu figer l’existence de Zanshi, le temps qu’on la guérisse ? Au lieu de carboniser sa dépouille comme je l’avais fait…
L’oasis répondit à mon chagrin en reprenant sa forme initiale, puis en s’évaporant de nouveau, libérant mes jambes. Au final, j’étais tout de même seul.
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