Plus de trois jours après le combat entre Seki Zennosuke et Hôritsu...

Kadoria Saitô avait été fait prisonnier, et il n'était pas en position de discuter l'ordre que le Nukenin lui avait donné. Le Genin avait donc envoyé une lettre à Kadoria Koüga, l'invitant à se rendre seul dans un endroit éloigné de Kumo mais toujours au sein de Kaminari no Kuni. Restait maintenant à savoir si le Jônin viendrait, et si oui, s'il allait venir seul...

Ordre de post :

• Kadoria Koüga
  
• Hôritsu

N.B. : Kadoria Saitô et un éventuel accompagnant que Kadoria Koüga aura choisi (comme Kadoria Akogare par exemple) pourront poster quand ils le voudront, restant au second plan dans ce RP.

« Tout shinobi doit tenir ses engagements. »
Art. I-IV

Le coucher du soleil approchait. Le Nukenin s’était débarrassé de tout ce qui ne lui était pas essentiel, à savoir qu’il n’avait gardé que de l’équipement et de la nourriture. Car il le savait, son plan mettrait encore une voire deux bonnes semaines à se porter ses fruits. Il avait refait les liens de son jeune otage, qui avait parfois du attendre dans des lieux reculés pendant que son ravisseur avait mis en place certaines choses pour les bienfaits de sa stratégie. Mais ce soir, avec la venue de Koüga, le Genin devait être là. Il le fit s’asseoir sur l’herbe, et lui tapota la nuque en lui jetant un regard d’une neutralité presque parfaite. Hôritsu était quelqu’un d’impassible et c’était cette impassibilité notoire qui en faisait quelqu’un d’imprévisible : alors qu’en réalité, c’était un homme droit et parfois totalement conforme. Mais les gens ne le connaissaient pas assez pour ça, tout comme la plupart des Kumojins.

Mais ce n’était qu’une question de temps…

En attendant l’arrivée du troisième Kadoria, Tsuhiro regarda une nouvelle fois les quelques feuilles du dossier que son ancien élève lui avait apporté. Ce rouquin avait rempli sa part en prenant le risque de se détacher de Mizu no Kuni pour lui apporter ses informations. Des noms de prisonniers, les trajets de convoi, des portraits des gradés de Kumo – qui étaient ennemis de l’Empire dans cette bataille sur le Pays de l’Eau – et en bref : toutes les pièces manquantes au puzzle qui allait faire d’Hôritsu le Rokudaime Raïkage.

Kadoria Koüga se montra enfin. En regardant un des portraits, il le reconnut immédiatement. Et tout portait à croire qu’il était venu seul. Mais qui pouvait faire confiance dans cette situation ?

« Bienvenue, Koüga. Avant toute chose, laisse-moi te prévenir de ce que j’ai mis en place pour notre propre sécurité et celle de Kumo. Kadoria Saitô a un sceau sur la nuque… Il me suffit de l’activer, et la montée fulgurante de la masse de son cou… Tu vois où je veux en venir. »

Toujours assis sur son rocher, il jeta un coup d’œil au sceau qu’il avait posé sur le Genin toute à l’heure : il le voyait d’ici. Et il était bien plus proche de l’otage que Koüga.

« On me surnomme Hôritsu, mais je suis en réalité le frère cadet de Kadoria Uriô. Je suis un déserteur du Shûkai et j’ai appris la situation catastrophique dans laquelle se trouve Kumo. Les mauvaises décisions de Seki Zennosuke, les nombreux problèmes internes au village, le fait que je sache mesurer la force de frappe de mon ancienne base militaire, les révélations que m’ont apportées les Shodaime et Yondaime font que je veux relever Kumo et le diriger… en tant que Rokudaime Raïkage. Mais j’imagine que tu sais tout ça, à moins que le Godaime ait été encore plus timide à mon sujet que je ne l’aurais crû ? Dans ce cas, laisse-moi te dire une chose que tu ne sais pas. »

Il marqua une courte pause, avant de reprendre avec son impassibilité accoutumée.

« Quelqu’un de bien placé dans le village de Kumo veut prendre le pouvoir du Daimyô. Pourquoi ? Je n’en suis pas sûr, mais je soupçonne qu’il soit envoyé par le Shûkai… Difficile de t’apporter des preuves de ce que j’avance, mais tu pourras, en rentrant à Kumo, vérifier les récents évènements qui se sont déroulés au palais du Daimyô. »

Hôritsu sortit deux feuilles de son dossier. Les deux portraits étaient ceux de Seki Zennosuke et de Seki Hasaki. Il les montra de loin au gradé.

« Je suis sûr qu’au fond de toi, tu sais que c’est possible. Rien que la décision d’envoyer autant de troupes à Mizu no Kuni, qui n’a jamais concerné Kumo ou le Pays de la Foudre, est une preuve de la conduite instable et tyrannique de ton Godaime. Si le village n’a pas été vidé de ses soldats, c’est parce que le Daimyô, qui est encore la seule personne civilisée qui peut rivaliser en terme de pouvoir décisionnel, le lui a dit. »

Les deux portraits reposés, il en chercha d’autre. Il y avait une bonne trentaine de portraits. Tous les Kumojins qui avaient rencontré des membres du Shûkai devaient avoir eu leur portrait robot. Mais rares étaient ceux qui étaient importants dans le cadre actuel des choses.

« Bien sûr, tu peux penser que c’est moi… Mais pourquoi tuerais-je le Daimyô ? Cela ne me ferait pas accéder au titre de Raïkage, au contraire ça réduirait toutes mes chances. Alors si tu veux m’aider, ou simplement sauver ton protégé… Il jeta un regard vers Saitô, qui lui avait toujours rétorqué que Koüga n’était pas son senseï. Je vais te proposer un échange. Je veux que tu ailles à Kumo et que tu reviennes ici avec Mikami, le captif de l’Empire que vous avez, je sais que vu ton grade ça ne te sera pas difficile, surtout avec Kumo en sous-effectifs. En échange de ce dernier, tu récupéreras Kadoria Saitô, et je t’indiquerai même… »

Il montra le portrait d’un autre Kadoria. C’était Kuroba, qui lui aussi était un soldat gradé de Kumo.

« … où son transfert passera. Tu pourras aller le libérer. Je suis l’un de ceux qui ont rédigé la plupart des lois de l’Alliance avant qu’elle ne devienne un Empire. Les règles de transfert et de diligences n’ont pas changé. Tu peux compter sur la validité des informations que je te donnerai. »

Son regard se fit plus insistant, et entièrement dirigé vers Koüga.

« Nous voulons la même chose, Koüga : le bien de Kumo. »

« Au sein d'une nation, l'intérêt commun prévaut sur l'intérêt personnel. »
Art. III-II

Ce qui était sûr, c’était que Kadoria Koüga était plus intelligent et plus ouvert d’esprit que tous les gradés que le Nukenin avait pu rencontrer. Il n’avait pas remis en cause la version qu’on lui avait apportée, et avait même souligné qu’Hasaki était quelqu’un d’impulsif. Tant mieux, pensa l’instigateur de tout ceci, la hâte du bras droit du Raïkage ne pouvait lui être que plus profitable. Mais il ne fallait pas perdre de vue la totalité du plan, et c’était donc étape par étape qu’il devait continuer d’avancer… jusqu’à la fin.

Mais Koüga n’était pas non plus aveugle au point d’accorder sa confiance à un plan à peine dévoilé, instigué par quelqu’un qui malgré les apparences trompeuses, avait tout de même usé d’une façon peu orthodoxe d’aborder les problèmes. Les interrogations qu’il posait étaient censées, ce qui rassurait l’autoproclamé Rokudaime de savoir que Kumo comptait encore de bons éléments.

« Je te donnerai toutes les informations que tu veux une fois que nous en aurons terminé avec cette affaire. Mais si jamais tu veux vérifier la véracité de ce que je dis, demande donc à ton élève, il n’a cessé de chercher comment je peux utiliser les pouvoirs de notre clan sans la moindre contrainte. »

Il ne s’en vantait pas. Mais savoir que le jeune Saitô pouvait servir pour gagner la confiance de son chef d’équipe était un fait qui ne devait être ignoré. Sur son rocher, Tsuhiro haussa ensuite les épaules.

« Je ne suis pas spécialement intelligent, mais j’ai foi en l’ordre et au respect des lois. Néanmoins, les décisions et le régime législatif de Kumo ne sont pas bons. En faisant mine d’attaquer Kumo et en attirant Seki Zennosuke, j’ai voulu vérifier par moi-même la situation catastrophique du village. Et en voyant le Kage arriver avec deux Genins pour seuls coéquipiers… Il jeta un rapide coup d’œil à son otage avant de reprendre. Non seulement il a disséminé vos effectifs, mais le refus de l’aide que je lui ai proposée, qui aurait pu d’ailleurs tuer ses deux Genins si je n’avais pas été là pour l’empêcher, démontre bien qu’il ne veut pas perdre la moindre parcelle de son pouvoir. »

Trainer n’était pas dans son intérêt, surtout que pour que tout se passe bien, Koüga avait encore au moins un aller-retour à faire. Il fallait donc essayer de terminer cette conversation au plus vite, sans oublier que le but était d’avoir un semblant de confiance mutuelle.

« Pour sauver la nation, il faut empêcher trois choses : empêcher que le Shûkai ne devienne un véritable ennemi, stopper la situation de sous-effectif de Kumo et surtout trouver qui de Zennosuke ou Hasaki menace le Daimyô directement ou indirectement. Ce n’est qu’ainsi que l’on pourra obtenir le consentement du seigneur et enfin changer le village. »

Il fallait en venir au sujet de Mikami. Et Hôritsu venait d’avoir une meilleure idée d’organisation.

« Tu vas ramener Mikami et un autre Kadoria, pourquoi pas celui qui avait combattu sur le Sentier Perdu avec Saitô ? De là, nous nous diviserons en deux groupes. Tu iras sur la diligence de Kadoria Kuroba et tu procèderas à un échange avec Mikami tandis que j’irai m’occuper de libérer Monjara Shinji. Ensuite, je saurai faire en sorte d’attraper le coupable qui menace Kumo et le Daimyô. »

Il marqua une pause, sans pour autant bouger de son petit rocher, sur lequel il était toujours assis.

« T’occuper toi-même de Mikami te montrera que tu peux me faire confiance… Néanmoins tu comprendras qu’il faut que je garde un Kumojin avec moi, pour être sûr d’avoir un moyen de pression sur toi si jamais tu venais à trahir notre plan. Que ce soit avec Saitô ou un autre Kadoria que je doive partir pour libérer Shinji, qu’importe, tu choisiras. Les conditions sont désormais, je pense, plus claires pour toi et surtout plus avantageuses. Je te l’ai dis, nous recherchons la même chose, Koüga. »