Kanpeki, 9 ans

Création de Suna, An 3

Voilà donc son nouveau foyer. Alors que Kanpeki avait vécu en tant que nomade durant neuf années, sa tribu avait décidée de se sédentariser dans cette immense arche de Noé. Une immense cité qui les avait accueillis à bras ouverts. Et tout ça grâce à une organisation dont le nom s'était étendu à tout Kaze no Kuni : Le Kakumeigun. Désormais, les Saibogu n'auraient plus à fuir et vivraient en symbiose avec d'autres clans de la Grande Guerre. Se baladant dans les rues encore fraîche de Sunagakure no Sato, la rebelle avait pu voir de près ses autres "familles". Et on pouvait dire que leurs capacités étaient pour le moins impressionnante... Des hommes élastiques, en passant par les bâtisseurs manipulateurs de sable, en s'arrêtant sur les femmes en chaleur... Il y avait de tout !

Intérieurement, elle se demandait si de simple mécaniciens tel que son "Clan" pourrait se faire un nom par rapport à toutes ces communautés aux Kekkei Genkai surprenant et intimidants. C'est alors que la jeune fille s'engagea dans un quartier qu'elle n'avait pas visitée. De drôles d'échoppes se dressaient de chaque côtés de l'allée principale. Toutes, ou presque, vendaient des marionnettes. Petite à imposante, il n'y avait que l'embarras du choix. Bizarrement, elle avait l'impression de se retrouver chez elle. Tous ces mécanismes et articulations n'étaient pas aussi inconnus aux yeux de la brune qui regardait ces inventions d'un oeil critique.

Mâchouillant son chewing gum, elle se pencha davantage sur l'un des pantins, son esprit scientifique prenant peu à peu le pas sur ces drôles de... jouets ? Bah oui, à quoi pouvait bien servir tout ces morceaux de bois articulés. Ils avaient beau être effrayants pour certains, il n'en demeurait pas moins de leurs utilités. De toutes manières si ce n'était pas un objet de loisir, alors qu'est-ce que c'était ? Une arme ? Comment ce truc, n'ayant aucun système automatisé, aurait pu être utile sur un champ de bataille ? Les épouvantails ne faisaient peur qu'aux volatiles, pas aux Shinobis. Ah moins que ce soit des bombes ? Haussant un sourcil face à cette idée, la Saibogu commença à tapoter le thorax de l'une des marionnettes puis posa une oreille sur cette dernière dans l'espoir d'entendre quelque chose. Mais rien, cette chose n'était pas vide, mais pourtant ce qu'elle contenait n'était, sans doute, pas dangereux pour deux Ryos.

C'est alors qu'une personne sortie de l'arrière boutique et arriva devant notre protagoniste. Toujours curieuse, la rebelle posa un regard sur le nouvel arrivant. Pointant un doigt en direction de l'objet de ses interrogations, la jeune fille parla :

— Hey. Ca sert à quoi ces trucs ?

Le garçon avait une drôle de chevelure rousse. Ayant à peu près le même âge que Kanpeki, cette dernière se demanda si ce gosse était le propriétaire de cette échoppe. Un orphelin de la Grande Guerre ? Toutes ses interrogations s'évaporèrent lorsque le garçon commença à parler. Les yeux toujours fixés sur la marionnette, Kanpeki écoutait, semi-attentive aux paroles de son interlocuteur. Cependant, lorsque le vendeur commença à l'avertir d'une de ses manœuvres, la jeune fille s'écarta. C'est alors, comme par enchantement, la marionnette s'ouvrit. Un gant en cuir s'en extirpa avec violence. Attaché à un ressort, ce mécanisme était une chose à laquelle la Saibogu ne s'y était pas attendue. Mais comment cette chose s'était animée ? Les sourcils froncés, la jeune fille cherchait la partie qui alimentait cette chose. Finalement, malgré tous les points de vue qu'elle prit, elle ne trouva pas un seul élément qui put la mettre sur la piste.

Un mystère à élucider. Cependant, la rebelle n'était vraiment pas fan des énigmes. C'est d'ailleurs pour cette raison que la Saibogu arrêta rapidement ses recherches. Cependant, elle n'hésiterait pas à le demander lorsque le moment ce prêterait à ce genre de questions. Finalement, le garçon, timide, lui demanda d'une manière assez coincée qu'elle se présente. Un regard dédaigneux sur le visage, la brunette posa ses pupilles dorées sur son interlocuteur.

— D'où est-ce que je te donnerai mon blaze ? On est pas pote à c'que je sache.

C'est alors qu'une idée germa dans son esprit. Le gosse recherchait une information et la gamine cherchait le mode d'emploi du fonctionnement de la marionnette. Du donnant-donnant.

— J'te propose un deal. Tu me dis comment fonctionne ta Marionnette et en échange j'te dirai comment j'm'appelle. Qu'est-ce que t'en dis ?

Un échange honnête... Que le garçon allait sans doute refuser. Mais bon, Kan' n'était pas du genre à se présenter comme tout ce beau petit monde bien éduqué qui parsemait le Yuukan. L'éducation, elle l'avait eu. Mais, les lois et les règles n'étaient pas sa tasse de thé. Elle était d'ailleurs l'une des seules à se sentir obligée de saluer, selon la tradition, une personne quand c'était vraiment -mais alors vraiment- nécessaire. Ce qui avait tendance à la mettre de mauvaise humeur d'ailleurs...

Continuant à mâchouiller son chewing-gum. la rebelle attendit la réponse de son interlocuteur. Une bulle caoutchouteuse se formant à l’extrémité de ses lèvres.

Finalement, le jeune garçon accepta le marché de la jeune fille. Satisfaite, elle attendit alors que son interlocuteur se lance dans ses explications. C'est alors que ce qu'il lui dit et lui montra, la cloua surplace. En effet, le pantin bougea, sa tête sans visage se tourna lentement en direction de l’intéressée en émettant un léger crissement. Ne comprenant toujours pas, la jeune fille promena son regard davantage, c'est alors qu'elle vit les mains de son interlocuteur bouger d'une étrange manière. Finalement, un détail se discerna dans son analyse. Elle était sûre d'avoir vu un fil. Pourtant ce dernier disparu rapidement. C'est alors que le jeune garçon fit bouger un autre de ses créations. Tendant mollement ses bras dans sa direction, le pantin arborait une attitude qui se voulait effrayante en avançant lentement vers elle. Ce qui fonctionna auprès de la brune. Enfin... étant du genre bourrine, la jeune fille n'était pas du genre à fuir ce genre de procédure. C'est donc plus un coup de poing pur et dur que la marionnette aurait reçue au lieu d'un cri d'idiote hystérique.

Finalement la marionnette retrouva sa position d'origine avant que le gros des dégâts arrivent. Desserrant les jointures de ses poings, Kanpeki écouta alors les détails supplémentaire que le garçon lui donna. Donc le fait de bouger des pantins avait un nom... Mouais pourquoi pas. Après tout on parlait bien de mécanique dans le cas de la rebelle. Alors Kugutsu... Ca ferait un mot de plus dans son répertoire peu fourni.

— Mouais... J'sais pas à quoi ça t'sert de pouvoir contrôler des marionnettes. Mais bon, j'suppose que ça doit bien avoir une utilité, si le Kaku' truc t'a autorisé, toi et ta clique, de vous ramener ici.

Soupirant, la jeune fille se devait, désormais, d'honorer son propre contrat.

— Sinon, J'm'appelle Kan'.

Ouais. C'était tout. Pas besoin d'aller plus loin dans des présentations plus détaillées qui ne faisaient que rendre les conversations ringarde. Pourtant, la rebelle sentait qu'elle n'était pas vraiment juste, alors que son interlocuteur avait prit la peine de bien lui expliquer certains détails de sa "capacité". Soupirant à nouveau, la jeune fille se sentit presque forcée, obligée. Se grattant l'arrière de son crâne, elle continua.

— Ouais, enfin... Le truc officiel, c'est Kanpeki. Mais j'préfère qu'on m'appelle Kan'. Ça fait moins pompeux, tu captes ?

Croisant ses tout petits bras, la Saibogu, posa à nouveau son regard sur les marionnettes.

— Non mais sérieux. Ça te sert à quoi de contrôler ces machins ? Rassure moi, ça sert pas qu'à faire ce genre de procédé merdique...

Plus son interlocuteur parlait et plus Kanpeki sentait que la capacité du Kugutsu était quasiment similaire à la confection d'objet des Saibogu. Ils avaient des tas de choses en commun. Tous deux fabriquaient des objets qui avaient une fonction militaire ou autre. Ils étaient des créateurs. Des Shinobis qui n'étaient pas forcément doué dans les arts Ninja en général, mais qui avaient tout de même réussis à survivre grâce à une chose que le petit peuple n'avait pas forcément : Un esprit créatif et innovateur. Grâce à des inventions aussi agressive qu'originale, ces personnes avaient réussis à traverser la Grande Guerre en se faisant plus ou moins un nom. Bah oui, comment auraient-ils pu rejoindre Suna s'ils étaient totalement inconnus ?

Finalement les liens chakratique que le garçon employait, s'attachèrent à quelque chose qui était hors de vue de la Saibogu. Quelques secondes défilèrent quand finalement, un énorme Ours en peluche, à l'allure plutôt horrifique fit son apparition. Immense, d'environ deux mètres, les poils de la bête étaient scarifiés par d'étranges coutures. Avertissant la rebelle, le jeune garçon fit alors émerger des griffes menaçante des pattes de la créature animée. Bras toujours croisés, Kan' observa attentivement les armes de l'animal. Du métal, de bonne facture apparemment. Comme quoi, cette attirail était réellement là pour trancher dans le vif, ce n'était pas que pour l'effet cosmétique.

C'est alors que le jeune vendeur continua dans son petit interrogatoire. Plutôt perspicace, il devina que Kanpeki était une Saibogu. En effet, puisque ces derniers étaient chargés de fabriquer la porte d'entrée de la Voie Illusionnée. Scientifiques dans l'âme c'est tout naturellement que le clan de la rebelle était facilement la communauté destinée à l'amélioration des défenses de la cité dorée.

— T'as vu juste. J'suis une Saibogu. Enfin, c'est l'nom qu'on a donné à notre pseudo-clan. A part mes frères et mes parents, j'ai aucun lien de sang avec les autres. Mais comme on partage tous la même passion, on se prend pour "une seule et grande famille". Tu vois le genre... Les adultes sont tordus parfois.

Secouant la tête, la brunette se rendit compte qu'elle devenait... sociable ? Alors qu'au final, elle ne connaissait rien de son interlocuteur ! A croire que parler lui faisait du bien. Sans compter qu'elle ne mettait pas souvent le nez dehors, préférant bricoler sur divers bibelots.

— Et puis si on pourra se revoir, j'en sais rien. J'suis pas trop du type à aimer la balade ou l'air frais.

Se grattant à nouveau l'arrière du crâne, la jeune fille montra sa gêne.

— En plus, tu m'as même pas dit ton nom.

Un sourire apparu sur son visage. Nul n'aurait pu dire s'il était amical ou autre...

— Ah moins que tu veuilles que j't'appelle le "Roux coincé" ?



Aki. Voilà donc comment se nommait le jeune garçon qui se dressait la brune. Timide, cela ne l'empêcha pas de répondre à Kan' d'une manière qui se voulait amusante et sarcastique. Bien, il y avait du progrès. Comme quoi, gratter un peu à la surface permettait de savoir ce que cachait réellement la carapace sentimentale d'une personne. Ce gamin n'était pas qu'un condensé de timidité et de coinçage. Finalement, après quelques secondes, ce dernier rigola... tout seul. En effet, la jeune fille ne comprenait pas la raison d'un tel amusement. Haussant un sourcil, elle le regarda sans vraiment saisir ce qui se passait. C'est alors que ce dernier lui expliqua la raison. Au fur et à mesure des paroles de son interlocuteur, son sourcil se haussa davantage. Finalement, c'est avec un air boudeur que Kan' parla :

— Que dalle ! J'ai... j'ai pas eu peur... du tout !

La Saibogu n'aimait pas les poupées. Durant sa plus tendre enfance. Chishiki, l'un de ses frères, lui avait raconté des tonnes d'histoires d'horreur qui mettaient en scène ces saloperies pour bambin. Naïve, la brune y avait crue dur comme fer ! Et même si ces contes étaient faux, en tout cas c'est ce que ses parents lui disaient, la jeune fille avait eu une grosse période d'insomnie pendant de nombreux mois. Et certaines de ces marionnettes à l'allure effrayante avaient réussis à réveiller cette phobie oubliée. Mais maintenant, voilà, la jeune fille avait grandie et ses talents combatifs s'étaient éveillés. Elle se sentait prête à faire face à ce genre de problème.

Toujours boudeuse et gênée par les paroles d'Aki, la jeune fille continua. Il fallait qu'elle s'affirme davantage ! A ce rythme, le rouquin allait penser qu'elle était comme toute ces gamines de son âge, frêle, idiote et particulièrement agaçante !

— Et fais gaffe ! Je peux aussi te frapper si tu m'emmerdes ! J'le fais bien à mes frères qui sont cinq fois plus grands que toi, alors ça me dérange pas ! Tu verras que ce s'ra loin d'être mignon !

Grognant presque, le lunatisme de Kanpeki venait encore de frapper. Elle n'aimait pas qu'on la perce à jour d'une manière aussi infantile. A ce rythme le Marionnettiste la connaîtrait encore mieux quelle ne se connaissait elle même. Finalement, se calmant légèrement, cette dernière continua.

— Bon, marre des questions.

Mettant ses mains dans les poches de son short, la jeune fille prit le temps de penser à ce qu'elle allait faire. Un petit blanc se dressant dans la conversation, quand finalement la brune reprit, se tournant à nouveau vers son interlocuteur :

— J'vais continuer mon chemin. J'ai pas fini de visiter le village... Tu peux m'accompagner si ça te chante.

— J'AI PAS EU PEUR !

Décidément, Aki était aussi têtu que Kan' était de mauvaise foi. A croire que ces deux là n'avaient rien en commun. Seul le fait qu'ils ne sortaient pas souvent ou qu'ils confectionnaient tous deux des objets les rapprochaient. M'enfin, à croire que la compagnie du rouquin lui apportait quelque chose puisqu'elle l'invita à se joindre à elle pour une exploration de la Cité dorée.

— Bon... On oublie cette histoire et j'te fous pas mon poing dans la figure ou dans celle de ton ours. Ok ?

Sur le chemin du départ, elle ouvrit la marche, avec à sa suite son compagnon Marionnettiste. Toujours de mauvaise humeur après les remarques d'Aki, la jeune fille resta silencieuse pendant une bonne partie du chemin. Quand finalement, ils arrivèrent au centre du village. Un immense bâtiment se dressait devant. Plus grand que la majorité des habitations environnante, Kanpeki comprit rapidement ce que cet endroit était : Le palais du Conseil. L'endroit où les membres du Triumvirat commandaient. Les fondateurs du Kakumeigun et de Sunagakure no Sato. Des héros qui avaient réunis l'ensemble des clans de Kaze no Kuni sous une même bannière. Jeune, la Saibogu ne connaissait l'histoire que dans les grandes lignes. Ses parents en savaient un peu plus, mais ils ne l'avaient pas partagés avec leurs enfants. En même temps, Kan' ne les avait jamais questionnés sur ce sujet...

Ses pupilles restèrent fixées sur le bâtiment, contemplative. De nombreuses questions traversèrent son esprit. Son Père lui avait dit que ce village représentait une chance immense d'améliorer les conditions de vie de milliers de personnes, mais aussi de faire des avancées technologiques encore plus importantes. Une opportunité que les Saibogu dans leur grande majorité avaient acceptés. De son propre point de vue, Kanpeki était contente d'avoir enfin un endroit où se poser. Sa famille avait toujours bougée d'un endroit à l'autre, l'obligeant à quitter ses repères et à en trouver de nouveaux. Mais voilà, tout cela était enfin fini. De l'histoire ancienne.

— Tu es heureux de vivre ici ? Au mileu de toutes ces personnes que tu ne connais pas ?

Bizarrement, la jeune fille n'avait pas l'impression de s'entendre. Cette brune là était plus perdue, pensive. Toute trace d'agressivité avait disparue de son visage. Elle était juste égarée dans ses questions et idées.

— Tu crois que nous arriverons tous à nous entendre dans ce village ? Qu'il n'y aura aucune dispute ? On a beau être protégé des ennemis de dehors.. Mais qu'est-ce qu'il se passera si des ennemis venaient de l'intérieur ?

Secouant la tête, Kanpeki s'en voulue de dévoiler ses idées d'une manière aussi ouverte.

— Et puis qu'est-ce que je raconte ? Tu dois me trouver bien conne à raconter de la merde...

Elle l'attrapa alors par le col, sa mine sévère réapparaissant sur son faciès.

— En tout cas, j't'interdis d'en rire Aki !

Le lâchant, elle remit ses mains dans ses poches et reposa son regard sur les quartiers du Triumvirat.

Se ressaisissant, Kanpeki craignait de recevoir un rire à la figure. Elle l'aurait mérité. Surtout que ce n'était pas son genre de se confier de la sorte... Finalement, son interlocuteur, après avoir placé un compliment qui rendit notre protagoniste mi-figue mi-raisin, lui répondit franchement. Sur un ton posé, ce dernier parla calmement, en confiant ses propres histoires et ressentiments. Hochant la tête au fur et à mesure que les paroles du garçon à la chevelure rousse fluctuèrent jusqu'à ses oreilles, Kanpeki se rendait compte qu'il était totalement dans le vrai. Sa dernière phrase eu le don de lui faire ouvrir les yeux. C'était exactement ça : Suna était un refuge. Pas un Paradis sur Terre, mais bien une protection contre la Guerre.

S'apprêtant à le remercier pour sa réponse, elle sentit les bras du marionnettiste s'enrouler autour d'elle. Rougissant, la jeune fille, pas forcément très câline, n'hésita pas une seule seconde à se dégager. S'exfiltrant de l'emprise du gamin, elle était à deux doigts de lui coller un poing... à nouveau. Les marques rougeâtre sur ses joues encore présente, elle était plus gênée que jamais :

— Ohé ! Ca va pas ?! Tu m'as pris pour une gamine en manque d'amour ou quoi ?! Me refais plus jamais ce coup là !

Aki était une personne très gentille, mais ce dernier l'était même beaucoup trop. Etant l'unique fille au milieu de ses quatres frères, la rebelle avait été chérie par son Père et sa Mère. Cependant, être constamment couvé, ça vous donne la sensation d'être étouffé. Et c'était exactement ce que ressentait Kan' à cet instant précis. S'éclaircissant la gorge, la Saibogu ferma les yeux, mains sur les hanches.

— Si on doit se revoir, il va falloir instaurer des règles.

Commençant à faire les cents pas, la jeune fille se lança, réfléchissant à tout ce qui pourrait servir de loi :

— Primo : Pas de câlins ou tout autre geste qui y ressemble. On est des Shinobis bordel ! Deuzio : Euuuuh... J'ai toujours raison, parce que... euh... parce que, j'suis une fille !

Fière de ses idées, la Saibogu inspira une grande bouffée d'air. Elle n'avait pas vraiment demandé l'avis à Aki, mais ce dernier allait devoir s'y faire. Même si la numéro 2 était peut-être un tantinet exagérée...

— Voilà déjà les deux premières règles. T'en penses quoi ?

Laissant à son compagnon le temps de répondre, la brunette resta pensive pendant encore quelques secondes puis reprit, le visage à nouveau sévère :

— Et puis qu'est-ce que tu voulais dire par j'te prends pour un être humain ? Evidemment que t'en ai un. N'importe quel idiot pourrait te le dire. Pas besoin de moi pour te le faire remarquer. Alors si c'est une blague... elle était clairement pas drôle.

Son expression fachée s'effaça, pour laisser place à un faciès plus calme :

— En tout cas... Merci. J'ai enfin les idées claires grâce à toi.

— Mouais...

Encore toute rouge suite à la réaction d'Aki, Kanpeki n'avait rien trouvé de mieux à dire face à ce geste d'affection. Finalement, après s'être excusé, le jeune garçon commença à montrer son désaccord face à la règle numéro 2. Quand j'vous disais que cette dernière était un "tantinet" exagérée... Soupirant, la rebelle dut se rendre compte de la même chose puisqu'elle ne rétorqua pas. Après tout, son jugement était loin d'être absolu.

Finalement son compagnon lui expliqua la raison de son étrange phrase. S'ensuivit alors une histoire de son enfance plutôt troublante. Haussant un sourcil, Kanpeki avait du mal à croire ce que son interlocuteur lui disait. En même temps, la brune ne pouvait s'empêcher de penser que le garçon avait du vivre un début d'existence bien triste. Pourtant, la Saibogu voyait bel et bien un Homo Sapiens devant elle. Et le garçon n'était clairement pas resté de marbre, il avait même rit. De toute évidence, la Mécanicienne ne pouvait pas se résoudre à suivre l'idée, que les autres personnes qu'il avait côtoyé auparavant avaient pensées de lui.

— Tsss. Fais pas gaffe à leurs remarques. J'te trouve même plus humain que certains de mes "cousins".

Lui tapotant l'épaule, elle tenta de le rassurer. Elle espérait que cela suffirait à le convaincre. Après tout, ce qu'il avait traversé avait dû être terrible pour un garçon de son âge. Un véritable Enfer.

— En tout cas, dis-toi qu'avoir un visage impénétrable... ça ne peut que t'être bénéfique en tant que Shinobi.

Un petit sourire s'afficha sur son visage alors qu'Aki la remercia à son tour pour une chose qu'elle n'avait pas pensée consciemment. ils se complétaient assez bien au final...

S'étirant de tout son long, la jeune fille poussa un soupir de soulagement. D'un geste leste, elle porta un regard à sa montre : Invention Saibogu qui lui permettait de connaître l'heure exacte de la journée. Elle y avait même ajoutée un dispostif qui lui permettait de connaître la saison. Habile et astucieux, même si à Suna on ne voyait pas la différence entre chaque changements de climat. Et la vérité était qu'il se faisait tard. Kan' allait devoir rentrer si elle ne voulait pas se recevoir une engueulade de la part de sa Mère.

— Merde ! J'ai pas fait gaffe à l'heure !

Posant ses pupilles dorées sur son interlocuteur, la Saibogu parla, gênée :

— Faut qu'j'y aille. J'vais pas tarder à dîner et ma Mère supporte pas quand je suis en retard. On se voit demain, ok ?