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Le nouveau Kazekage désigné était Yamada Kioshi, j'avais voté pour mon maître mais sûrement à cause des rumeurs il n'avait pas été élu. C'était dommage pour lui, j’espérais qu'il n'en soit pas trop affecté. Le Yamada était son professeur l'avait désigné comme bras-droit, c'était peut-être là où il devait se trouver plus précisément. Je ne lui avais pas parlé depuis, nos relations étaient encore un peu tendues et c'était même assez froid. La bonne nouvelle dans tout ça était la nomination de ma sœur au titre de dirigeant du Kakumeigun. Elle le méritait, elle y passait beaucoup de temps et pouvait aisément prendre les responsabilités lui étant accordées. Le Kakumeigun était sans dire l'un des piliers de Suna, il représentait une page de l'histoire de notre village mais aussi les unités spéciales de celui-ci. On accordait confiance à cette organisation et malgré les récents événements, on le pouvait toujours d'après moi. Je pensais pouvoir demander à ma grande-sœur de me laisser une chance, de m'accorder la possibilité de rejoindre cette organisation si reconnue. Je ne le voulais pas pour la gloire, je me fichais éperdument de cet aspect. Ce que je souhaitais, c'était seulement d'apporter de l'aide à ma patrie, d'y contribuer autant que possible.

J'avais longuement réfléchi et je pensais avoir pris la bonne décision en voulant demander à Yami de me permettre de faire mes preuves. Mon objectif était de donner une vie paisible à Suna et pour cela je devais acquérir du pouvoir. J’espérais aussi surpasser mon maître, je lui avais dit et je continuais à le dire. Il était lui aussi un membre du Kakumeigun, si je rejoignais celle-ci je pouvais me rapprocher de ça et acquérir de l'expérience.

Ma récente promotion en tant que Chûnin était bien tombée et puis surtout méritée. Je m'étais battu corps et âme pour les habitants, je pensais que ce n'était qu'un juste retour des choses. Je n'avais à remercier personne si ce n'est mon acharnement et mon travail. J'étais loin de vouloir me vanter, je n'étais pas de ce genre mais je voyais seulement les faits. Ce grade pouvait m'ouvrir plusieurs voies. Je pouvais être proposé à l'académie, faire suivre des cours et apporter mon expérience à celle-ci. Seulement malgré mes efforts, j'avais encore du mal avec le social alors comprendre des enfants n'était pas facile. Surtout que je ne pensais pas être fait pour cela, le terrain il n'y avait que ça qui m'intéressait. Je ne comptais pas passer ma vie à apprendre à des jeunes genins à créer un clone, non je n'aspirais pas à cela.

C'était dans cette optique que je me décidai de rendre visite à Yami. Cela dit, avant ça j'avais quelque chose à faire. Le quartier Toshiro commençait à prendre le l'ampleur, ils avaient quelques maisons à eux et tentaient de s'emparer des commerces. Je connaissais la route et surtout celle de mon ancienne demeure. Elle n'était plus habitée, superstition et question d'héritage je n'en savais rien à vrai dire. Je m'étais dissimulé afin de ne pas être vu, je ne voulais pas être dérangé cette fois-ci. Devant le portail de cette maison me rappelant de bons comme de mauvais souvenirs, je me décidai à rentrer avec quelques hésitations. Je voulais me recueillir sur la sépulture de mon paternel, je ne l'avais plus fait depuis quelques années. Celle-ci se trouvant en ce quartier, ça m'était plutôt difficile. Je n'avais pas peur de mon ancienne famille, j'avais peur de ma réaction en les voyant désirer que je quitte les lieux. S'il y a une chose sur laquelle je pouvais commettre une faute, c'était bien celle-là. De temps en temps, je pensais même à tuer les dirigeants tellement ma haine avait atteint son paroxysme.

Devant la sépulture, je m'abaissai pour fermer les yeux quelques secondes. Une minute, deux minutes voir même cinq, finalement le temps passa et je ne dis un mot. Je ne faisais que penser, penser à lui et à mon passé. Je n'avais pas pour habitude de laisser mon émotion se refléter sur moi mais c'était les yeux humides que je tournai le dos à cette pierre laquée.

«  Je m'approche peu à peu de mon objectif, père.  »

D'un saut, je me retrouvai devant le paravent servant de porte pour cette vieille maison assez traditionnelle. Je m'étais fait renvoyé de ma propre famille et de ma propre habitation, j'avais oublié certains effets personnels et surtout une chose qui me tenait à cœur. Dans la chambre de mon père, je pouvais voir sur une table et un support son ancien Katana. Il était recouvert d'une épaisse poussière, je faisais attention à ne pas regarder les objets environnant. Je ne voulais pas pleurer non plus, ce n'était pas l'objectif. Après l'avoir nettoyé avec un morceau de tissu, je laissais entrevoir la lame, je la méritais enfin, je pouvais la mettre à mes côtés, aux côtés de Azura. Je pris la direction de la sortie, ma nouvelle destination était maintenant le quartier général du Kakumeigun.

J'aurais pu lui en parler avant, cela dit je voulais laisser notre relation de côté pour laisser place à l'aspect bien plus formel. Elle me connaissait et savait très bien que je n'étais pas du genre à profiter de la situation, je préférai de loin échouer en l'ayant mérité que réussir en ne l'ayant pas mérité. Une quinzaine de minutes plus tard, je pénétrai dans l'établissement qui était toujours actif. Je l'avais déjà visité aux côtés de ma grande-sœur, j'avais même causé un peu de désordre dans ses affaires. Elle ne m'en avait voulu que quelques secondes, après une mine boudeuse et un peu d'amusement on était reparti pour de nouvelles aventures.

J'arrêtai une damoiselle pour lui demander la direction de son bureau, elle avait peut-être changé je n'en savais rien. Je suivais ses paroles pour finalement me trouver devant la porte où je demandai la permission de rentrer. Après avoir entendu sa voix, j'ouvris la porte en esquissant un sourire à l'encontre de ma sœur.

«  Yami ! Comment vas-tu ? Félicitation pour ton nouveau poste.  »

Dis-je en prenant place face à elle. Je préférai être direct, je n'étais pas du genre à tourner autour du pot. Sans même lui laisser le temps de rétorquer, je pris à nouveau la parole.

«  Je suis venu ici pour te demander quelque chose, en vu de mon nouveau grade je souhaite rejoindre le Kakumeigun. Je te le demande en tant que Toshiro Ogami Chûnin de Suna et non en tant que petit-frère. Est-ce possible de rejoindre tes rangs ? Je veux évoluer, je veux donner plus à mon village et je pense que c'est une bonne chose ? N'est-ce pas ?  »

Je plantai mes yeux Azurs dans ses rubis comme j'avais l'habitude de le faire en l'attente de sa réponse.

Music ♫:

J'avais repris les rênes du Kakumeigun suite à l'élection de Kioshi en tant que Rokudaime. Il m'avait assigné à ce poste et même s'il était vrai que c'était la fonction que j'occupais depuis l'assassinat au vue de l'état du Yamada, cela me paraissait encore toujours étrange. Mon ascension faisait jaser, je le savais. J'étais moi même une jeune recrue de l'unité spéciale et n'étais entrée entre ses murs que depuis une année alors que plusieurs vétérans se comptaient parmi ses rangs.

Toutefois, quoi de plus logique que cette place qui m'incombait après mon rôle d'intendante ? J'étais celle la plus à même de gérer les effectifs et de mener à bien les affaires qui nous concernait. De toute façon, si les avis extérieurs me pensaient inapte à gérer ce poste, les membres de l'unité savaient que cela était tout le contraire, j'avais prouvé plus d'une fois mon acharnement et mon implication quant au Kakumeigun. Tous savaient que l'unité filerait droit et que nos missions redoubleraient, à commencer par l'enquête ouverte sur la mort de Zanshi qui était une priorité absolue car, en plus de concerner notre défunte Kazekage, cet attentat signifiait que des taupes se dissimulaient dans l'ombre de Suna, prête à frapper via une organisation rondement menée : il n'y avait qu'à voir comment tout cela avait été orchestré : même le système performant d'Ergastule avait pu être saboté, nous n'avions pas affaire à des amateurs et c'était bien ce qui m'inquiétait.

Mes effectifs étaient sur le terrain et tous étaient grandement occupés. J'avais besoin de nouvelles recrues et les promotions récentes m'aidaient à me pencher sur les futurs intégrants potentiels. C'était un comble d'aller vers les recrues potentielles alors que d'ordinaires elles venaient à nous mais je n'avais plus vraiment le choix il fallait gonfler nos troupes. Pour autant, je ne choisirais pas les nouveaux à la légère : il fallait qu'ils soient capables de supporter ce qu'impliquait faire partie du Kakumeigun en plus de prouver leur loyauté au village. Depuis l'attentat il n'était plus question de faire confiance à qui que ce soit : les sunajins étaient tous suspects jusqu'à nous prouver le contraire, voilà où nous en étions...

Toutefois mes plans devront attendre car au moment même où je me perdais dans cette réflexion, on frappa a la porte. Je reconnus la voix d'Ogami. J'observais les piles de dossiers présents sur mon bureau avant de faire rapidement du tri en refermant celui des nouveaux chunnin dont il faisait parti.

« Entre. »

Lui disais-je simplement.
Il pénétra dans la salle et s'approcha de moi tout en souriant, me demandant comment j'allais et me félicitant pour ma promotion. Je lui retournais son sourire :

« Je peux en dire de même pour toi. Je vais bien et toi ? »

En fait j'étais surchargée de travail et ma maladie n'aidait pas a la concentration mais j'avais appris a faire avec et tant que je n'étais pas alitée c'était que cela était supportable. J'avais de nouvelles responsabilités, je ne pouvais pas m'y dérober à cause de mon état de santé : surtout pas. Ce poste était l'accomplissement de mon intégration a Suna. Une Ketsueki chef de l'unité spéciale ? Qui l'aurait cru ? Moi même j'avais dû mal et pourtant c'était bel et bien le cas et je ne laisserais pas la confiance que l'on m'avait porté pour cette attribution ce voir gâcher à cause de ma santé décadente.

Je devais avoir une petite mine à force de passer mes nuits ici mais globalement je ne laissais rien paraître comme d'habitude.
Ogami s'installa face à moi et entra directement dans le vif du sujet : c'était ce que j'appréciais chez lui, il allait à l'essentiel sans se perdre dans ses réflexions. Il le savait, j'avais beaucoup de travail et je ne pouvais pas faire durer notre entrevue, pour autant je me montrais attentive. A peine avais-je effleurer l'idée qu'il me la présentait sur un plateau... C'était comme s'il parvenait à lire dans mes pensées... Je croisais mes mains et l'avisais avec sérieux. Ce n'était pas la Yami qu'il connaissait qui le jugeait du regard mais la Chef du Kakumeigun.

« Des postes sont toujours à pourvoir au sein de l'unité spécial, l'effectif n'est pas de trop. Encore reste-t-il à savoir si tu es méritant de rejoindre nos rangs... »

Je connaissais les capacités d'Ogami et je savais qu'il était près à se dépasser mais pour entrer dans le Kakumeigun il faudrait qu'il se surpasse encore davantage.
Je me levais de mon bureau et ne lui faisais plus face, observant par la grande fenêtre tout en croisant les mains dans mon dos.

« Les nouvelles recrues doivent passer un interrogatoire. Nous ne souhaitons pas recruter de taupes au sein de nos troupes. »

Je détournais légèrement la tête juste pour pouvoir l'observer dans les yeux :

« Je connais ta loyauté pour le village et je t'ai déjà fait passer des interrogatoires par le passé, tu en seras donc exempté. »

Je reportais une nouvelle fois mon attention sur l'extérieur en direction du désert qui nous bordait, avant de reprendre :

« Pour entrer dans nos rangs tu devras te dépasser. Chaque membre à passer un test différent. Le tien consistera en une traversée du désert d'un point A à un point B. Tu devras la faire en ayant ton chakra scellé en grande partie pour reproduire les conditions extrêmes dans lesquelles nous nous trouvons parfois. Tu disposeras également d'une gourde d'eau unique que tu devras parvenir à économiser pour qu'elle dure le temps de ta traversée. Pour prouver ta réussite, tu devras me rapporter une relique qui se trouvera au point B. Je t'équiperais aussi d'un dispositif de communication pour que tu puisses me joindre en cas de problème. En revanche, sache que si tu me demandes de l'aide, cela équivaudra à un échec. »

Je me retournais pour planter mon regard rubis dans le sien.

« Tu n'auras pas de deuxième chance. »

La vie ne permettait pas les erreurs irréversibles. Et s'il était amené à partir vers des contrées lointaines avec un nombre limité de ressources à sa disposition, il devait tout de même parvenir à se débrouiller.

« Tu devras te montrer vigilant et observer particulièrement ton environnement. Ce n'est pas parce que tu fouleras le désert que tu crois connaître que tu ne peux pas te laisser surprendre, reste aux aguets. As-tu des questions ? Il me faudra quelques jours pour mettre en place ta mission d'intronisation. »

Y voyait-il des choses à redire ?

Je m'étais assis suite à sa demande, malgré un petit mot au début j'avais l'impression d'être une personne comme une autre face à elle et j'appréciais beaucoup ça. Un lien fort nous unissait mais on parlait de tout autre chose à ce moment là, on parlait de l'élite du village et de mon avenir. Une élite qui était difficilement accessible, qui avait pour but de faire régner un certain ordre sur le village et d'accomplir des missions spéciales pour celui-ci. Le soir dans mon lit, je m'imaginais à l'étranger récolter des informations, œuvrer pour mon pays. Dans cette pensée, j'étais heureux malgré l'éloignement avec ma patrie. Je ressentais de plus en plus le besoin de servir Suna, au fur et à mesure que j'accomplissais des missions et prenais de l'importance, j'aspirais à tout faire pour servir les intérêts de Kaze no Kuni.

J'allais bien, un hochement de tête avait suffit à répondre à sa question. Après être allé à l'essentiel, elle me répondit en m'affirmant qu'il y avait des postes à pourvoir. C'était une information importante, ils cherchaient donc à combler les postes vacants. Je pensais donc à une chance pour moi, sauf que je n'étais pas seul et j'étais loin d'être le meilleur des personnes ayant mon grade. La concurrence était donc très rude et je me devais de donner le meilleur de moi même, je ne voulais pas échouer et je n'allais pas échouer. J'avais reçu les enseignements de Toshiro Yakou fier membre de Suna et Kibo membre de l'unité spéciale et dirigeant du Midorhato. Des maîtres auxquels je ne pouvais que faire honneur en entrant dans cette unité, l'échec serait comme les insulter en tant qu'élève.

Elle me parla d'interrogatoire, je comprenais vraiment cette précaution. Le Kakumeigun avait accès à des informations sensibles et réalisait des actions tout aussi sensibles, les traîtres étaient sûrement attirés par ces choses-là. Les récents avènements nous avaient prouvé qu'on était jamais assez prudent, nous devions faire attention à chaque personne. Si la confiance se perdait peu à peu, il y avait des raisons. C'était donc un double défi qui faisait face à ma grande-sœur, elle voulait redorer le blason de son clan tristement célèbre et il s'y approchait selon moi, maintenant elle avait aussi à redonner confiance aux habitants de Suna. Des taches difficiles selon moi, peut-être pouvais-je l'aider d'une façon ou d'une autre ? Je ne pensais pas seulement à rejoindre ses rangs, je pensais aussi à la soutenir comme un frère à une sœur, cela faisait parti de mon rôle.

Je pensais aussi à sa santé, encore et encore. La solution avait été évoqué mais je n'avais eu aucune nouvelle depuis, je ne voulais pas en parler non plus, les sujets fâcheux la concernant ne me faisaient que me mettre dans un mauvais état.

Elle me fit tout de même plaisir en me disant que je n'avais pas à passer l'interrogatoire, elle me connaissait personnellement et donc savait l'amour que je portais à mon village. Si ce n'était pas un entretien formel, j'aurais sûrement posé ma main droite sur sa tête en souriant comme je savais le faire avec elle. Je ne me voyais étrangement pas le faire avec une autre personne, c'était comme exclu comme idée. Yami était la seule à avoir ce lien immuable avec moi, certaines choses étaient inexpliquées et je pensais que ce lien en faisait parti.

«  Merci.  »

Dis-je simplement. J'écoutais donc ses paroles, elle me parlait d'un test d'intégration. Ce qui semblait tout à fait logique. Elle avait réfléchi assez rapidement à quelque chose, je devais rejoindre une position d'un bout à l'autre. Elle schématisait cela avec deux lettres : A et B. De A à B je devais donc fouler le désert afin de réussir l'examen. Quelque chose de facile si on enlève les conditions,  je n'avais le droit qu'à une seule gourde et mon chakra serait scellé le temps de l'épreuve. Un peu sadique comme épreuve, cela dit on pouvait apparenter cela à un stage de survie dans des conditions extrêmes. Une épreuve donc difficile même pour un fils du désert comme moi, elle me le fit remarquer et je ne prenais pas ses mots à la légère. Un dispositif de communication -Saibogu je suppose- allait m'être accordé en cas de réel problème. Seulement, à l'utilisation de celui-ci j'étais disqualifié immédiatement. Chose que je n'avais évidement pas envie mais qui était obligatoire lors d'une situation désespérée.

En se retournant, je pus voir une certaine lueur dans ses yeux. Elle voulait que je réussisse, j'en étais sûr, seulement j'étais comme les autres à ses yeux.

«  Je n'ai aucune question, je suis impatient de passer ce test et donc de le réussir. Je suis motivé et je vais pouvoir te le prouver.  »

L'entretien fini, je me dirigeai vers elle doucement pour poser ma main sur une de ses épaules. Un geste affectif d'un frère à sœur, après cela je la saluai pour repartir chez moi. Je devais me préparer au pire avec elle, ça allait être difficile.