Mizu no Kuni
Année 4 – Printemps

Un homme ne cessait de courir à une vitesse folle, traversant une partie du Pays de l’Eau comme s’il voulait le fuir, alors qu’en réalité, il ne faisait que le pénétrer en son cœur. Jamais il n’avait traversé les contrées de Mizu aussi rapidement, il n’avait ni le temps de se repérer, ni le temps d’observer ! Son seul objectif, à cet instant, était de partir aussi loin que possible, jusqu’à ce qu’il trouve un lieu dans lequel il pourrait se réfugier, à l’abri des regards. Car oui, il ne devait pas avoir de témoin et chaque œil qui aurait le malheur de le reconnaitre comme un ninja de la Brume, se verrait aussitôt sanctionné de la pire des sentences, la mort…
Malheureusement, plusieurs fois il du se servir de son katana, ainsi que d’autres petites armes qu’il avait pu récupérer sur les morts Kumojins, et plusieurs fois, il mit des familles en deuil. C’était le prix de sa liberté et après ce qu’il avait vécu, cette rage folle qu’il éprouvait alors qu’il égorgeait ses adversaires, fracassait leurs corps et combattait injustement pour un camp, il n’en avait plus grand-chose à faire des mœurs de sa société. De plus, tuer était nécessaire, ce qu’il commettait était considéré comme un acte criminel et pouvait être sévèrement puni par son village. Déserter était passible de mort !
C’est pourquoi il ne devait pas y avoir de témoin, et sans montrer une once de pitié, hommes, femmes, enfants, jeunes, vieux, il n’y avait pas d’exception…

Sa folle chevauchée s’est déroulée pendant plus d’une heure, ses seuls obstacles étaient les civils, car avec la préparation d’un important conflit avec Kumo, puis l’empoisonnement du Mizukage, la grande majorité des shinobis devaient se trouver dans le village de Kiri !
C’est pourquoi, ce n’est que lorsqu’il arriva au nord de l’archipel, proche de la mer connectant sa nation à celle de Yuki, le Pays de la Neige, qu’il se permit de ralentir la cadence. Il avait besoin d’un lieu pour se cacher, se poser deux secondes afin de remettre ses idées en place et savoir ce qu’il devait faire, maintenant qu’il était mort aux yeux de la société. La grotte, située en bord de mer, qui se tenait devant ses yeux lui paru un endroit plus que satisfaisant. Il rentra dedans, d’un pas sûr, laissant sa silhouette se faire avaler par les ténèbres ambiantes…
Elle n’était pas très étroite, capable d’abriter en son sein plusieurs rangs d’une dizaine de personnes cote à cote. L’humidité y régnait en maître, on pouvait entendre de petites gouttes tombées ici et là, admirer les stalagmites et stalactites et, même dans ce lieu éloigné, la brume venait grignoter un peu l’espace. Aussi, quelques trous venaient percer le haut de la grotte, laissant quelques faisceaux lumineux éclairer un peu le chemin du criminel. Au moins, il savait que personne ne viendrait le chercher dans ce lieu et qu’il n’avançait pas vers la potence, il ne cherchait qu’un endroit où il pourrait s’asseoir confortablement et par la suite rentrer dans une profonde réflexion.
Il ne lui fallut que peu de temps pour atteindre le fond de la grotte, évidemment, il ne s’attendait à rien d’autre qu’un cul-de-sac, mais au moins il y avait un bon nombre de roches qui feraient office de siège. Il s’assit sur l’une d’elles…

Tenbatsu Kurasa, vingt et un an, orphelin depuis plusieurs années, déserteur du village de Kiri considéré comme mort. Ses yeux rouges fixaient le sol, il avait vécu bien des aventures depuis la mort de sa mère, des aventures qu’il n’aurait jamais soupçonnées faire partie de sa vie et il était temps pour lui de se trouver une idéologie qui ne changera plus ! À vrai dire, elle était déjà toute trouvée...
Il avait tué, connu l’envie de vengeance, déchanté quant aux idées de paix de ses parents, puis avait repris espoir en voyant des alliances se faire entre clans au point de pouvoir créer un village et faire de sa nation une grande nation ! Cependant, il était resté méfiant et il n’avait pas eu tort !
Il ne fallut que deux ans au village de la Brume pour rentrer en conflit avec un autre village, et pour des raisons stupides. Ce qui l’énervait était que chaque grande alliance, que ce soit Konoha, Kumo, Kiri ou le récent Suna, se proclamait comme étant porteur d’un message de paix alors qu’au fond, ils ne considèrent pas les autres comme leurs frères et seraient prêt à les éliminer pour leurs propres intérêts…
Comment une paix universelle, l’objectif que devrait avoir tout Homme, pourrait arriver avec un tel système ? D’ailleurs, quel système pourrait faire disparaitre tout ce qu’il y a de mauvais chez l’être humain ? Aucun ! C’est un cycle éternel qui ne pourra pas jamais être brisé !
Quant à ceux qui continueraient à soutenir et se battre pour cette idée…

« Ils mourront tous ! »