Ordre de mission:

Un nouveau jour venait de se lever et pour Kurasa, c'était le début de ses aventures au nom de l'organisation qu'il venait de rejoindre, les mercenaires du monde, autrement appelé, le « Youhei no Sekai ». Le lendemain de son recrutement, il avait eut le droit à un entraînement intense, dispensé par le leader de ce groupe, en personne, dont le nom était Yamanaka Hiro. Il avait fait de son mieux pour montrer ce qu'il valait, malgré la différence de niveau qui écartait les deux ninjas, attaquant férocement avec toute la puissance brute qu'il avait au fond de lui. Il espérait avoir marqué des points ce jour-là, prouver que l'ancien ninja de Kiri qu'il était n'était pas à sous-estimé et que les paroles qu'il avait prononcées le jour de leur première rencontre n'étaient pas à prendre à la légère non plus. Son objectif était clair, il avait des cibles, des idéologies et un système à détruire et il espérait bien que cette organisation de mercenaires se développe, l'aide à devenir plus fort et qu'elle puisse rassembler plus de membres, afin de mener à bien leurs projets et le sien également. D'ailleurs, le matin où il rencontra son chef, il avait dans l'idée que, pour le moment, il n'était que trois cependant, il apprit assez rapidement qu'un nouveau camarade avait rejoint la cause. Il ne savait que très peu de choses sur cette quatrième personne, et c'est grâce à sa prochaine aventure qu'il allait en savoir un peu plus. Qui était-il ? Pourquoi avait-il rejoint le groupe de mercenaires ? Quels étaient ses motivations et ses objectifs ? Quelle était sa puissance ? Pourrait-il s'avérer être une future aide pour le ninja masqué ? Toutes ses questions allaient très vite trouver des réponses, alors qu'il patientait, en restant toujours aussi silencieux qu'il en avait l'habitude, à l'extérieur de l'auberge...

S'il allait devoir faire équipe aujourd'hui, c'est avant tout sur ordre de son leader, qui le chargea d'accompagner la recrue, tout aussi nouvelle que lui, afin de l'aider dans sa formation. Il n'avait aucune idée de quel genre de shinobi il pouvait avoir accepté pour qu'il ait besoin d'être formé, peut-être y avait-il une raison derrière ce recrutement ? Cela ne ferait pas très sérieux d'engager quelqu'un de faible sans qu'il y ait eu une demande, ou un contrat, particulier alors que les mercenaires se vouaient à des ambitions sérieuses, impliquant un grand danger. Quoi qu'il en soit, cela pouvait attendre aussi, de toute façon, il obtiendra cette information en même temps que les réponses à toutes les questions qui lui trottaient dans la tête. Mis à part ses interrogations, le ninja masqué avait reçu quelques renseignements de la part de Hiro, concernant les péripéties qui s'annonçaient. Il avait eu écho que certains événements problématiques avaient fait leur apparition dans un des pays voisins, Shimo no Kuni, pour être précis. Il semblerait qu'un village, plutôt isolé, soit le théâtre d'un important désastre, ayant causé la mort de tous les habitants et pour ne rien arranger à l'affaire, le sinistre semble se répandre, lentement, mais surement, à ses alentours, infligeant la malade et retirant la vie à quiconque ose rester dans le périmètre. Si l'affaire semble intrigante, il ne faudrait pas que le futur binôme fonce tête baissée, car elle pourrait s'avérer plus dangereuse qu'ils ne le pensent, s'ils décidaient de ne pas prendre de précaution, ils pourraient s'ajouter à la liste des victimes de cet incident qui frappe depuis plusieurs jours le Pays du Givre. Cela n'arrivait pas si souvent et pourtant, aujourd'hui, Kurasa semblait manquer d'informations sur bon nombre de sujets et il était pressé que les heures commencent à défiler pour qu'il puisse s'extraire de cette situation...

Il n'eut même pas le temps de commencer à s'agacer que la porte de l'auberge s'ouvra. Une personne, qu'il n'avait pas encore pris la peine de regarder, sortit et s'adressa à lui, cela ne pouvait être personne d'autre que celui qui allait devenir son coéquipier pour la journée, et pour les futures aventures qu'ils vivront en mettant leur vie en jeu pour le Youhei no Sekai...

Spoiler:

Un petit garçon courait le long des champs de Ta no Kuni, ignorant royalement les rires amusés des passants ou encore le regard étonné de certains mères de famille. A cet instant, il se fichait royalement des nombreux bleus sur son corps ou encore de son épuisement dû à un entraînement avec Hiro sur la maîtrise du chakra ou encore sur les bases du corps à corps. Sa seule et unique pensée à cet instant était d’être à l’Auberge où les Mercenaires avaient établi leur base afin de rejoindre son coéquipier pour sa toute première mission des plus intéressantes.

Ce n’était pas sauver la veuve ou l’orphelin, ou encore combattre pour une cause perdue. Rien de tout cela. La mission était tout simplement à la hauteur de ses véritables talents de médecin : un poison étrange qui tuait toute forme de vie. Déjà le petit homme savait quoi emmener pour ne pas « mourir » soi-même ou encore « enfermer » quelques échantillons de ces effluves pour des analyses.

« Si seulement j’avais un meilleur matériel ! » se plaignait-il. Malheureusement, il avait à patienter.

Enfin, à sa grande joie, l’Auberge se profilait à l’horizon. Sans ralentir – accélérant même – il ouvrit la porte dans un grand fracas, esquiva avec brio une ou deux serveuses qui appréciaient lui pincer les joues à chaque entrée et sortie et approcha du seul et unique mâle peu amical en apparence de l’auberge.

- Tenbatsu Kurasa ? Enchanté ! Sana Kiseki, médecin de génie et futur grand médecin de ce monde, s’introduisa-t-il « modestement », le souffle saccadé par la course, trempé dans sa propre sueur mais les yeux brillants et l’air sur et heureux.

Cet enfant n’était pas prêt d’admettre ses faiblesses ou alors il travaillerait doublement pour être de leur niveau, et ne plus être à la traîne. Impatient également, il ne put attendre une réponse de cet homme bien plus âgé et bien plus calme que lui.

- Je me prépare ! Je prépare mon matériel ! Et on y va ! Je reviens bien vite !

Et sans laisser du temps à Kurasa d’agir, telle une flèche, il disparut. Ses nombreuses heures de course avec son père ajouté à cela les entraînements de Shinobi avaient bien façonné l’agilité et la rapidité du gamin. Dans quelques années, il serait un excellent expert au corps à corps, alliant précision de la médecine et la vitesse propre au Taijutsu.

Il prit rapidement une douche, bombarda son sac de voyage de différents parchemins et livres et descendit aussitôt.

- Il nous faut faire des achats ! annonça-t-il de but en blanc. Il nous faut des masques hermétiques aux effluves, pour protéger nos voies respiratoires, mais également une tenue étanche au cas où l’anomalie affecte l’épiderme. Chacun achète son équipement, évidemment.

Le petit commençait dangereusement à manquer de fond. Dans le fond, la mission était une excellente opportunité qui tombait à pic : une nouveauté médicale associée à une bonne rémunération pour – enfin – mettre en place les premières pierres d’un matériel médical ambulant qui sera bien plus fixe par la suite.

- On se met en route ? Maintenant ? N’est-ce pas ? demanda-t-il, sautillant sur place d’impatience, le sac de voyage ayant presque sa petite taille de gamin de dix ans, le rendant drôle.

La porte de l'auberge s'était ouverte, de son coin, il jeta un œil pour voir qui était la personne qui venait de pénétrer dans le quartier général provisoire de l'organisation. Ses yeux rouge-sang n'étaient restés que quelques secondes en direction de la silhouette qui ne correspondait pas vraiment à une personne menaçante. Elle était petite, courait à toute allure, tentant d'éviter les pincements de joues des serveuses qui semblaient avoir fait du petit homme leur chouchou. Il allait devoir patienter qui encore un peu en attendant son camarade, il ne l'avait jamais vu, mais il était certain que ça ne pouvait pas être le gamin qui venait de rentrer. Pourquoi un homme sérieux comme Yamanaka Hiro irait s'embêter dans la formation d'un garçon d'une dizaine d'années alors qu'il avait la capacité de recruter des personnes beaucoup plus dangereuses ? Tant pis, ses questions allaient devoir, elles aussi, attendre un peu pour trouver leurs réponses adéquates. Kurasa était reparti dans ses pensées, réfléchissant à toute sorte de choses pour faire en sorte qu'il ne ressente pas les longues minutes passées. Comment allait bien pouvoir se dérouler la mission du jour ? Comment et quand serait le prochain entraînement ? Le groupe allait-il bientôt pouvoir accueillir de nouveaux membres ? Et bien sûr, son sujet de réflexion principal, son nindô. Il se posait encore et toujours des questions sur la véritable nature de l'homme, sur son futur, sur les prochaines guerres potentielles, sur la manière de réaliser la voie qu'il s'était choisi. Il était complètement parti dans son monde quand tout à coup, quelqu'un vint l'interpeller. Son nom venait d'être appelé, seul les membres des Mercenaires du Monde pouvaient le connaître, et pourtant, la voix qui venait de prononcer ses paroles appartenait certainement à un gamin. Il n'avait même pas encore tourné la tête qu'il était surpris de la situation !
Alors là, il ne s'y attendait pas. Le petit garçon, qui était rentré quelques secondes plus tôt dans l'auberge, était le mercenaire qu'il allait devoir accompagner en mission ! Essoufflé, il se présenta en tant que Sana Kiseki, futur grand médecin, de génie qui plus est, avant de partir aussitôt à toute vitesse après avoir indiqué qu'il allait chercher son matériel. Rester silencieux, le ninja masqué observa le mioche s'exécuter, au moins la première de ses questions avait été répondu. Pour ce qui était de sa puissance, il allait s'efforcer de rester prudent, il pouvait peut-être cacher un grand potentiel, de plus il pouvait avoir les compétences idéals pour le contrat qu'ils devaient accomplir. Pour le reste, il allait le découvrir par la suite, il poserait les questions nécessaires ou aura l'occasion de voir le gamin à lunettes à l'œuvre...

Il tenu parole et effectivement, il était revenu rapidement, son sac était prêt. Peut-être un peu trop, il était bien trop énorme pour l'expédition qu'ils allaient faire et à la vue de celui-ci, l'ancien ninja de Kiri ne put s'empêcher de laisser échapper un soupir. Il ne savait pas comment il allait devoir gérer son coéquipier, qui avait bien trop d'énergie pour lui. Ce dernier dicta une petite liste d'équipements à acheter pour faire face aux problèmes énoncés dans le contrat qu'ils avaient reçu, il savait de quoi il parlait, c'était déjà ça de gagné. D'un signe de la tête que le nouveau mercenaire voulut bien concéder, il acquiesça. Il ne le dit pas à haute voix, mais il ne comptait pas les acheter, déjà que les deux camarades acceptaient de se déplacer jusqu'à Shimo pour résoudre ce mystère, il estimait que c'était la moindre des choses que de leur donner les équipements dont ils ont besoin pour accomplir le contrat. Et s'ils leur venaient à l'esprit de refuser, il prendrait le nécessaire par la force, de plus, il n'avait jamais de quoi payer sur lui...
Sautant sur place, le gamin à lunette était pressé de partir et en fit la demande, exaspérant un peu plus le ninja masqué qui l'observait comme si c'était une créature qu'il n'avait jamais vue auparavant. Effectivement, il devait se mettre en route rapidement, le plus vite, ils parviennent à accomplir le contrat, le plus vite, ils pourront se concentrer sur une nouvelle tâche.

« Allons-y. »

Il sortit de l'auberge, accompagné de son petit camarade avec qui il allait bien devoir faire connaissance. Ils seront à coup sûr amené à faire plusieurs missions ensemble, alors il valait mieux être en bons termes tout de suite, connaître les capacités de chacun pour pouvoir mieux se coordonner. Et puis, avec le temps, le jeune Kiseki pouvait devenir puissant et acquérir des capacités dévastatrices en tant que ninja médecin. Au final, Kurasa se laissa convaincre par l'aspect de la formation néanmoins, le jeune garçon d'une dizaine d'années allait malgré tout devoir faire ses preuves...
Cela faisait déjà quelques minutes qu'ils marchaient en direction de Shimo no Kuni, à leur rythme ça allait prendre un peu de temps, mais rien ne pressait, il était prévu qu'ils arrivent au Pays du Givre que le lendemain. Ils avaient encore le temps d'apprécier le fait de parcourir les contrées de Ta, bien que le plus vieux du binôme s'en fichât royalement d'apprécier le paysage. Depuis leur départ de l'auberge, ce dernier était resté silencieux, se contentant de marcher dans la direction nécessaire, mais voilà que la curiosité, un vilain défaut du Nukenin, reprit le dessus !

« Eh gamin ! Tu m’as l’air un peu fragile pour vivre une vie de mercenaire, comment se fait-il que tu ais pu rejoindre l’organisation ? »

Au grand bonheur du petit garçon, ils se mirent en route vers leur étrange et passionnante mission. Si son compagnon de route était l’être le plus inexpressif de tout le Yuukan, Kiseki comblait cette lacune en faisant preuve d’une très grande motivation et expressivité. Il était aux anges même, et ne daignait à le cacher. En rien ce sourire béat ne disparut de son petit visage lorsque Kurasa souleva l’épineux sujet de sa « force », ou plutôt de sa « faiblesse ».

- Je suis l’élève d’un autre ninja m’ayant recruté. Cependant suite à une mission très dangereuse, apparemment, il a confié mon éducation … militaire à Yamanaka Hiro. Et puis, je ne suis pas si fragile que cela ! Je t’interdis de dire cela ! Vois-tu je suis un vrai génie en médecine, et un jour, je serais le plus grand médecin que cette planète n’a connu !

Bien entendu, le petit homme n’allait pas se limiter à clamer quelque chose qui ne se passerait que dans un futur lointain. Non … Il allait déjà prouver à cet être désagréable qu’il était « déjà » un véritable virtuose des virus, poisons et plantes curatives en rapport. Aujourd’hui, il se promettait que Tenbatsu Kurasa allait être à ses pieds, à lui supplier un petit remède d’un poison de sa propre décoction … en ajoutant, évidemment, qu’il était un « Génie de la Médecine » ou encore « l’Avenir de la Science ».

« Cela va être drôle ! » se promit-il, se souvenant des leçons de sa délurée de mère : ne jamais, ô grand jamais, se laisser faire et comment ? En usant et abusant de la chose la plus chère à l’être humain, soit santé. Sans la santé, on ne pouvait rien faire en ce monde. Absolument rien. Enfin, comment Kurasa pourrait se douter un court instant des pensées du garçon n’affichant qu’un air boudeur de gamin de dix ans ? Il ne s’appelait pas Yamanaka Hiro – sûrement le seul être à réellement lui faire peur en raison de ce don dérangeant ! Son esprit était le sien, et non la propriété d’une montagne de muscles blondinette !

- Pourquoi tu as les yeux rouges ? Tu es né comme ça? demanda soudainement l’enfant, ayant vu les yeux rouges de cet homme. La naissance m’étonnerait. Je veux dire, peut-être qu’un albinos peut en avoir des rouges, je l’ai lu quelque part, mais tu as bien les cheveux noirs et une pigmentation de la peau totalement normale, pas trop dépigmentée.

En somme, Kurasa était normal mais aussi blanc que les fesses d’un tout nouveau-né.

- Est-ce une maladie ? T’a-t-on déjà diagnostiqué ? A-t-on déjà évalué ta vue ? Durant le trajet, on peut le faire hein … s’assurer que tu as bien une excellente vue ! J’ai tous les sérums physiologiques nécessaires pour nettoyer la pupille, clarifier la vision, ou encore la tester … sans douleur, évidemment !

L’ophtalmologie, il n’aimait guère mais il était plus ou moins expert CAR il portait lui-même des lunettes. Plus d’une fois il avait testé sa vue pour réajuster ses lunettes et leur précision, ou encore s’assurer qu’elle ne se détériorait pas.

Voilà une réponse qui rassurait en partie le ninja masqué. Le leader du Youhei no Sekai avait accepté d'entreprendre la formation, ou plutôt l'éducation militaire, du très jeune médecin sur demande d'un autre ninja qu'il connaissait et qui devait certainement être très puissant. Le petit compagnon de Kurasa n'avait pas laissé échapper un nom, mais ses propos indiquaient que son précédent mentor avait décidé de le laisser dans les mains d'une autre personne, qu'il estimait bien sur être de confiance, car il allait entreprendre une mission très dangereuse. Il ne fit aucun doute que le shinobi en question devait être un déserteur, ou du moins un ninja errant, mais, l'ancien ninja de Kiri n'avait pas plus d'indices que cela. Il ne savait pas qui cela pouvait être cependant, il pouvait porter ses principaux soupçons sur une des deux organisations les plus connues, qu'étaient le Shoraizen et le Kurai Hikari. Mais là encore, il paraissait surprenant que ce gamin ait pu être pris sous l'aile de quelqu'un appartenant à une de ces organisations de Nukenins considéré comme étant très dangereux par l'ensemble des villages cachés. Décidément, soit il cachait réellement un potentiel dont il était très difficile de voir de prime abord, soit c'était un gamin qui avait énormément de chance !

Évidemment, la petite remarque lui rappelant, ou non, sa fragilité ne passa pas dans l'oreille d'un sourd. Il n'accepta absolument pas cette critique et osa, probablement grâce à son inconscience de petit garçon, interdire ces mots-là à son camarade ! Rappelant, au passage, sa promesse qui consistait à dire qu'il était un génie en matière de médecine et qu'à l'avenir, il sera connu à travers toute la surface du globe comme étant le meilleur médecin du monde !
Sa réaction aurait probablement pu faire craquer n'importe quelle personne qui aurait un tant soit peu d'affection pour les enfants, mais ce n'était malheureusement pas le cas du ninja masqué. Il observait la mine boudeuse du mioche de ses yeux rouge-sang et avant même qu'il ait eu le temps de poser une nouvelle question, que Kiseki le bombarda de plusieurs interrogations concernant la couleur de ses yeux. Peut-être était-ce la première fois qu'il croisait un Homme ayant cette couleur d'iris et pour un jeune chercheur ou scientifique comme lui, c'était sans aucun doute un sujet de recherche qui pouvait le passionner !
Seulement, Kurasa n'était pas vraiment du genre bavard, avec lui, les conversations étaient brèves et devaient concerner des sujets ou des informations qui lui seraient utiles. Parler de la couleur de ses yeux ne l'intéressait pas le moins du monde et sa réponse devait être celle qui allait satisfaire son interlocuteur puisqu'il n'y allait pas en avoir de deuxième.

« Mes yeux ont toujours eu cette couleur-là et cela ne m'a jamais posé de problème. Tu auras l'occasion, et le devoir, de me montrer tes talents aujourd'hui, mais, en aucun cas, je serais ton sujet. Nous aurons une mission à accomplir et, s'il s'agit d'un problème faisant appel à tes connaissances, tu seras le plus compétent pour faire en sorte qu'elle soit un succès. Je ne suis là que pour t'accompagner. »

Son ton était sec et il espérait que son regard sévère serait suffisant pour calmer le gamin. Il n'y croyait pas vraiment étant donné qu'il commençait, petit à petit, à connaitre son partenaire, bien trop énergique et insouciant à son goût, mais, l'ancien ninja de Kiri avait une capacité qu'il traînait depuis longtemps. Inconsciemment, il avait toujours tendance à adopter une allure et un regard assez menaçant pour faire fuir les plus faibles d'esprit et aujourd'hui devait être la première fois où il décidait d'user cette aptitude intentionnellement.

À en juger par la distance parcourue et par le déplacement effectué par le soleil depuis leur départ de l'auberge. Il ne leur restait que quelques heures avant d'arriver au Pays du Givre afin de se mettre, enfin, au boulot.
Les paysages qu'ils traversaient actuellement étaient familiers au ninja masqué, qui eut déjà l'occasion de les voir lorsqu'il avait débuté son voyage à travers le monde, avant de faire la rencontre d'Ozaï à Ta no Kuni et puis de rejoindre par la suite l'organisation fondée par les deux mercenaires. Ils étaient donc en train de marcher à travers les contrées de Yu no Kuni depuis quelques dizaines de minutes et alors qu'ils pénétrèrent dans un de ces nombreux champs de hautes herbes, pouvant atteindre plusieurs mètres de long, Kurasa en profita pour poser la question qu'il avait en tête tout à l'heure, en espérant que le terrain n'allait pas lui infliger le malheur de perdre de vue son camarade qui n'était pas très grand vu son âge...

« Eh gamin. Avant qu'on arrive à notre destination, il faut que je sache quel genre de ninja tu es. Quel genre de techniques utilises-tu ? D'ailleurs, est-ce que tu as déjà combattu ? »

« Pfff il est nul ! » conclut-elle devant les réponses courtes de son interlocuteur. N’aurait-il pas expliqué s’il tenait cette étrange couleur d’un membre de sa famille ? Plus que jamais, Sana Kiseki était prêt à écouter toute l’arbre généalogique de son « sujet », quitte à remonter à trois ou quatre générations. Cependant, si parler de la famille était gênant, Etait-ce de faire un petit topo de son passé médical ? A nouveau, le petit brun était prêt à tenir sa langue pour le moindre souci personnel et absolument pas viril.
 
- Tu sais, tu peux tout me dire si jamais tu as le moindre souci un jour ! Une fois, j’ai même apporté les bons conseils pour un Pirate qui disait que son entrejambe puait ! Deux bains par semaines … Ca s’est calmé soi-disant ! Un autre, il était un peu déprimé, et j’ai donné une ou deux pilules magiques et il était sur pied en moins de deux !
 
Il oubliait de préciser que ce dernier en était devenu un véritable accro et qu’il se détruisait l’organisme comme le mental avec cette « chose ». Il « oubliait » car il valait mieux. Cela risquerait de ternir sa future réputation de médecin légendaire, n’est-ce pas ? Cependant, ses paroles étaient rentrées d’une oreille pour en sortir d’une autre. En imitant Kurasa, il écoutait à peine le reste des paroles, aussi « flatteurs » soient-elles. Sourd, il voulut éviter de répondre aux dernières questions de son coéquipier mais devant son regard insistant, ou son air absolument pas avenant, il sortit le drapeau blanc.
 
« Tu verras que je suis un grand médecin ! » se jure-t-il intérieurement.
 
- Je maîtrise les sceaux. Sinon … On m’entraîne au corps-à-corps, petit à petit mais j’ai encore du mal à encaisser le moindre coup ou esquiver. Je suis rapide, c’est déjà ça apparemment ! dit-il plus ou moins fièrement, remerciant intérieurement les nombreuses heures de course imposées par son père pendant des années. Non, je n’ai jamais combattu jusqu’à maintenant, mentit-il.
 
Oui, il avait combattu face à une compagne de voyage de Goren et autant dire qu’il s’était fait battre à plate couture par le brin de femme. Il préférait ne pas en faire référence, encore honteux de cette défaite, rassurant son petit cœur de mâle que le combat avait été injuste de base. Elle maîtrisait les arts ninjas, et non lui. S’ils avaient été de niveau équivalent, elle serait morte voyons ! Enfin, « morte » était un grand mot. « Blessée » grièvement. Mais à nouveau, il n’y avait rien à craindre. N’était-il pas un médecin de génie après tout ?
 
- J’ai pu améliorer un peu les parchemins explosifs standards pour qu’ils explosent en faisant plus de dégât, et j’ai aussi la petite et première base pour absorber et, j’y travaille, recracher une technique à mon encontre. Sinon … c’est tout.
 
Il s’était retenu de parler à la dernière minute, ne voulant pas dévoiler de sitôt ses petites cartes secrètes comme un ou deux Kunais paralysant ou rendant tremblante le membre touché. Certes, ce n’était que très léger mais c’était déjà un premier début. Un jour, lorsqu’il aura suffisamment de connaissance, les cibles ne seront pas un « corps » mais une « énergie ». Il était curieux de voir comme un chakra contaminé et malade réagissait dans un corps humain.
 
- Notre matériel ! Il ne faut pas l’oublier ! rappela-t-il à l’ordre en arrivant non loin d’une petite ville.
 
Sans surprise, il n’était pas pourvu de matériel médical. Soit, Kiseki n’abandonna pas pour autant ses efforts et durant son voyage, il ne cessait d’éplucher un à un ses différents parchemins où différentes choses étaient stockées. Il se demandait si sa prévoyante mère avait pu prévoir deux ou trois petites choses dans ce genre de cas, et lui aurait fait signe sur un des parchemins – oui, elle avait annoté chacun avec les objets ou médicaments que son enfant avait scellé -. Aussitôt, son visage s’illumina. Il avait un seul et beau masque contre toute émanation dangereuse dans l’air.
 
- Ma mère pense toujours à tout ! Par contre pour toi, je ne sais pas ce qu’on fera … conclut le gamin. Et c’est avec ce type d’interrogations qu’ils continuèrent leur petite route. Sinon, mes talents de médecin … Alors j’ai déjà guéri de plusieurs petites maladies, je sais plus ou moins plâtrer correctement. Pour les poisons et virus, je les travaille. C’est un peu plus délicat car selon la composition, soit c’est le fluide, soit c’est les effluves qui sont dangereux… Je dois bien …
 
Et « blablablabla » littéralement. Le petit s’était emporté dans un long discours sur comment créer un poison sans se blesser, en invoquant des noms de plantes ou de matériels sortis tout droit du futur. Oui, ses parents étaient de véritables avant-gardistes, sans morale et sans scrupules. Ainsi, dire qu’il fallait peler la peau d’une bête ne le choquait pas, dire qu’il fallait extraire du vivant pour obtenir x fluide ne posait aucun problème ethnique …. Il « oubliait », encore, de signaler que pour comprendre le fonctionnement du corps ou des poisons ou des maladies, ses parents n’hésitaient pas à disséquer. Mort souvent, mais de temps en temps vivants. Et de temps en temps, ils « chassaient » ces petits malades.
 
Un monde de fou.
Cependant, la science n’avait si barrière sociale ni code ni éthique …. N’est-ce pas ?

C'était à peine si Kurasa avait regretté de poser ces questions. Son petit compagnon débordait d'énergie et, malheureusement, elle ne résidait pas que dans le fait de bouger partout tel un hyperactif, même lorsqu'il devait ne serait-ce que parler, il s'élançait dans des discours que parfois seul lui pouvait comprendre. Néanmoins, il fallait bien que l'ancien ninja de Kiri compose avec et, même s'il ne prêtait qu'une oreille à tout le baratin que son camarade sortait, il tenta de retenir les informations les plus importantes. Hormis la médecine, qui pouvait dans le futur devenir une compétence très importante et dangereuse, le gamin commençait doucement à maîtriser l'art du Fūinjutsu, indiquant qu'il possédait avec lui des parchemins explosifs, ainsi que des sceaux permettant d'absorber une technique. Il ne manqua pas de rappeler, au passage, qu'il avait aussi subi quelques entraînements de combat au corps-à-corps, même si ceux-ci n'étaient pas encore très concluants. Bien, si jamais ils étaient amenés à faire de nouvelles missions ensemble, en admettant que Kiseki survive jusque-là, il saura qu'au moins leurs compétences, à chacun, se complètent. Il fallait compter sur l'entraînement qu'allait lui dispenser les membres de l'organisation et surtout sur celui d'Hiro, qui était son principal responsable.
Cependant, un point noir subsistait, le jeune garçon n'avait encore jamais combattu selon ses dires et cela était bien dommage, le binôme ne savait pas ce qu'ils allaient devoir affronter lors de leur mission à Shimo et selon le degré de danger, il se peut que le ninja masqué ne puisse pas défendre son camarade. De toute façon, il n'avait pas le choix, rebroussé chemin n'était pas une option et tout ce qu'avait à faire le plus vieux des deux mercenaires était de retenir ce qui constituait les points forts et les points faibles du futur plus grand médecin du monde...

Pour le coup, au vu de la situation, c'était probablement Kurasa qui allait montrer un certain point faible puisqu'il était celui qui manquait clairement de matériel médical. Les deux personnages ne savaient pas à quoi ils allaient être exposés, mais, en voyant le gosse d'une dizaine d'années dérouler tous ses rouleaux, remplis de tout le matériel que lui avait, apparemment, soigneusement préparé sa mère. Ce qui en ressortit le plus était ce masque à gaz dont il n'avait qu'un seul exemplaire. Dommage pour l'ancien ninja de Kiri, il allait devoir s'en trouver un tout seul. Seulement, il n'était pas du genre à se démener pour chercher un objet du genre pour, seulement, une mission de bas rang, même s'il savait bien que ça pourrait lui être utile et que ça serait dangereux de s'aventurer dans la zone décrite par le contrat sans cela. Tant pis, s'il trouvait quelque commanditaire que ce soit, il l'ordonnerait d'aller lui en trouver un, sous peine d'abandonner le contrat et de laisser les habitants de Shimo avec ce problème sur les bras. Évidemment, ça ne serait qu'une menace pour leur faire peur, il n'avait pas vraiment le droit de laisser tomber un contrat, même s'il tenait une relation respectueuse envers les deux fondateurs de l'organisation, il était fraichement recruté et ne pouvait pas se permettre de faire comme bon lui semble. Il avait, malgré tout, une réputation à tenir.
Au pire, il pourrait faire appel aux compétences de celui qui l'accompagnait. S'il aimait tant travailler la médecine, les virus et les poisons, il devait aussi savoir comment mettre au point un antidote qui parviendrait à contrer leurs effets.

« Je me débrouillerai une fois sur place. Si je n'arrive pas à en obtenir un, ça ne fera qu'une occasion de plus pour montrer et exercer tes compétences. Continuons à avancer, il ne nous reste que quelques heures de marche pour arriver au Pays du Givre. Nous allons bientôt pouvoir découvrir ce qui en ressort de ce village qui sème la mort tout autour de lui... »

Et effectivement, quelques heures plus tard, les deux membres du Youhei no Sekai dépassèrent la frontière et arrivèrent enfin à Shimo, dont la moitié de ses territoires étaient marécageux, tandis que l'autre moitié était montagneuse. Malheureusement pour le binôme, ils étaient arrivés par le mauvais côté du pays et ils allaient devoir traverser les marécages pour arriver à leur destination, un village isolé, situé un peu plus loin que le village d'Isori, côtoyant les bords de la mer.

C'est quand le soleil commençait à se coucher qu'ils parvinrent à quelques kilomètres du lieu qui les intéressait, alors qu'il s'arrêtait justement dans ce village d'Isori, où les attendait celui qui avait fait appel aux services de mercenaires pour résoudre ce problème. Peut-être allait-il devoir faire une halte dans une petite auberge, avant de reprendre le boulot le lendemain. Ce n'était absolument pas à cause de la fatigue de Kurasa, qui passa tellement de nuits blanches, causé par l'insomnie, que le peu qu'il arrivait à dormir lui suffisait amplement pour tenir, au moins, deux journées...

« Gamin, t'es fatigué par le voyage ou on peut s'occuper de cette affaire dès maintenant ? »

Ils marchaient encore et encore jusqu’à ce fameux pays. Que pouvait-il dire ? Beaucoup d’enfants se plaindraient de l’austérité du lieu, de son climat des plus frisquets, des milliers de mouches des plus grosses dont l’alimentation était des plus douteuses ou encore de cette odeur imposante et persistante tout le long de ces immenses marécages. Sauf que le petit Kiseki n’était pas n’importe quel petit garçon. Il était un médecin, un pionner de la science avant toute chose.
 
- Non ! Allons voir ! Je veux avoir un premier aperçu pour bien réfléchir durant cette nuit, assure-t-il.
 
En effet, il voulait tout d’abord étudier à l’échelle globale les effets de cette « fumée » pour pouvoir se pencher sur les différentes possibilités dans le calme de la soirée, et tester ainsi plusieurs solutions pour comprendre le phénomène, savoir si c’était le premier cas de figure de l’histoire ou une simple répétition.
 
« Demain, il faut également étudier l’histoire de ce pays. Tous les virus, leurs origines, leurs mortalités, leurs effets, leurs durées … » énuméra-t-il dans son tout petit esprit. Une énumération qui s’arrêta subitement lorsqu’ils arrivèrent sur le lieu de l’infection. Abandonnant Kurasa dans les abords du village « isolé » - il ne se souvenait plus du nom de village, et peu lui importait à bien y réfléchir -, enfilant son masque à gaz ainsi qu’une tenue des plus imperméables – le tout scellé dans des parchemins grâce à des parchemins extrêmement basiques –
 
Intrépide, il marcha en direction de ces étranges effluves. Il fit un tour et un second tour, observa les petites ou grandes crevasses, préleva quelques échantillons de terres ou encore mesurer – en travers d’un thermomètre – la température ambiante. Ces deux ou trois échantillons en main, il rejoignit le petit village et plus particulière Kurasa pour faire part de ses premières observations.
 
- Il faut faire beaucoup de choses ! conclut-il. Il faut qu’on capture quelques bêtes, qu’on les attache près des effluves, du centre, et étudier chaque minute les différents changements, faire des prises de sang.
 
Il se tut quelque instant, pour regarder autour de lui. Il serait bien plus aisé si on laissait directement un ou deux humains inhaler cette étrange odeur, et les examiner à chaque minute.
 
- Il faudrait également étudier leur sang ou même se renseigner sur leur état. Peut-être ont-ils été contaminés avec l’eau ou la terre qu’ils tentent de cultiver.
 
Il avait encore gardé son masque à gaz ou sa tenue imperméable, prise d’un profond doute sur la qualité de l’air, de la terre et de l’eau. Trois composants essentiels à l’homme, trois composants qui pouvaient être totalement contaminé. Petit à petit les tâches se dessinaient dans sa tête.
 
- Ensuite … pour l’origine même de l’effluve, je ne sais pas si on devrait creuser et s’y enfoncer ou si on attend les premiers résultats ?
 
Cette fois-ci, il demandait sincèrement à Kurasa ce qu’il pensait.
 
- Ce soir, je vais étudier encore deux ou trois livres sur les gaz toxiques, finit-il par dire. Après quelques minutes de silence, il osa. As-tu encore un peu de nourriture ?
 
Il ne voulait pas risquer son petit corps ici … Pas avant d’avoir la certitude que l’eau était propre, l’air non empoisonné et la terre fertile et saine.

Bonne nouvelle pour le ninja masqué ! La passion pour la science du jeune garçon, qu'il accompagnait, était si grande qu'il n'avait aucun souci à commencer les choses sérieuses sans attendre une seconde de plus ! Malgré les longues heures de marche qu'ils avaient dû franchir pour arriver jusqu'au Pays du Givre, Kiseki était encore plein d'énergie, ce qui n'était pas pour déplaire à son acolyte, qui était pressé d'en avoir fini, avant même que la mission n'ait réellement débuté, pour retourner accomplir ses aventures personnelles.
Ayant eu une réponse qui le satisfaisait largement, il observa les mouvements du petit mercenaire, se contentant de le suivre, alors qu'il partait déjà en direction du village mis en cause. Cependant, avant de rejoindre le scientifique, l'ancien ninja de Kiri se rendit très rapidement à l'auberge où patientait le commanditaire principal du contrat, afin de lui faire part de leur arrivée et de faire une demande qui ressemblait plutôt à un ordre.

Un homme un peu âgé attendait devant le lieu où le binôme de mercenaire aurait dû se rendre en premier. Comme souvent, il eut un peu d'inquiétude à voir une silhouette aussi imposante et menaçante que celle de Kurasa. À mesure qu'il avançait, il le fixait de ses yeux rouges et, d'une main, il sortit le parchemin sur lequel était inscrite la demande. C'était simplement pour montrer qu'il faisait bien partie de l'organisation crée par Hiro, mais, vu son allure, n'importe qui aurait pu croire qu'il s'apprêtait à sortir une arme...
Heureusement, il ne prit pas la fuite et le contact pu se faire sans aucun souci. Soulagé que quelqu'un ait accepté de répondre à sa requête, sa courbette fut longue et bien trop basse par rapport au statut du ninja errant. Profitant de sa supériorité, il accentua un peu plus son terrifiant regard pour bien faire comprendre au commanditaire à qui il avait à faire.

« Je suis venu accompagner d'un autre membre de notre organisation qui s'est déjà mis en direction du village concerné par la mission. Trouvez-moi un masque à gaz pour demain, sinon nous mettrons beaucoup plus de temps à résoudre cette affaire, et ni mon coéquipier, ni moi, ne restera dans une zone trop dangereuse, quitte à causer des centaines de morts. »

Ses menaces étaient plutôt sérieuses, mais, en tant que nouveau venu dans l'organisation de mercenaire, il n'allait pas les mettre à exécution. Il trouverait toujours une alternative en faisant appel aux compétences de son partenaire. Puis, une fois ses paroles prononcées, il bondit en direction de l'Est et alla rejoindre Kiseki.

Bien sûr, ce dernier n'avait pas oublié d'enfiler son masque à gaz pour se protéger de tout poison coupable des maux de cette région du globe. Il sentait bien que le petit médecin aurait de nombreuses choses à étudier pour éclaircir cette affaire qui était en train de faire tant de mal à la faune et la flore et, silencieusement, il espérait qu'il n'allait pas avoir à trop l'assister...
Dans le futur, alors qu'il gagnera en puissance et en notoriété, il allait devoir se trouver quelques sous-fifres pour récolter tous les matériaux ou cobayes dont il aurait besoin. Ce genre de réflexion, il allait les apprendre ou les acquérir pendant sa formation, qu'elle soit longue ou non, au sein du Youhei no Sekai. Les personnes qui se lancent dans une voie de ninja, de mercenaire qui plus est, n'ont pas de temps à perdre et doivent accomplir leurs missions, contrats ou objectifs le plus rapidement possible !

Ça y est, ils étaient arrivés à un deuxième hameau. Un village situé en plein dans les marécages où peu de personnes vivante erraient encore. Les maisons étaient assez rustiques et une étrange, mais légère, brume venait envahir toute la zone, cette dernière émanait certainement du village mis en cause dans le contrat, qui devait se situer encore un peu plus loin. L'herbe commençait doucement à mourir, les fleurs étaient fanées et l'eau semblait avoir une couleur douteuse, mais, peut-être n'était-ce que le fait de savoir l'endroit potentiellement empoisonné qui lui donnait cette impression-là.

La liste des besoins commençait à dérouler. Capturer des bêtes n'était pas une chose très difficile et pour peu que Kiseki maîtrise le maniement des armes, il pourrait le faire tout seul, mais, il ne fallait pas que le ninja masqué se berce d'illusions, il savait bien que ça allait être son rôle...
Ne prêtant pas plus attention que ça au reste du baratin du jeune garçon à lunettes, il fut cependant interpellé lorsque celui-ci demanda réellement son avis. Kurasa n'était pas vraiment le mieux placé pour prendre ce genre de décisions. Il avait plutôt pour habitude de foncer dans le tas et de découvrir les choses au fur et à mesure. Seulement, cette fois-ci ce n'était pas la même chose...
Une sensation étrange naissait chez le Nukenin, quelque chose de sombre émanait de toute cette affaire, mais, il ne savait pas encore quoi. La réponse à cette enquête pourrait être un simple sinistre naturel ou un empoisonnement qui aurait pris des proportions fâcheuses. Ou ça pouvait être autre chose de bien plus dangereux, de calculé, destiné à tuer en masse...

« Attendons d'abord d'avoir des résultats. Je vais capturer quelques animaux pour que tu fasses tes expériences, nous nous rejoindrons à ce même endroit dans une demi-heure. Fais attention, j'ai un mauvais pressentiment sur les découvertes que nous allons faire... »

Puis, il partit en un éclair, laissant l'opportunité à son camarade de faire ce qu'il voulait...

Et sans un mot supplémentaire, Kurasa disparut de vue, abandonnant le petit Kiseki dans ce lieu aux aliments des plus douteux. Marmonnant qu’il n’avait pas vraiment faim, il se contenta de demander une carafe d’eau, monta dans sa chambre, déploya un parchemin, invoqua une petite bille qu’il laissa plonger dans l’eau. Cette dernière, pour les trente prochaines minutes, prenaient une couleur tantôt blanche, tantôt grise, avant de retrouver sa transparence. Cela signifiait qu’il pouvait maintenant boire l’eau, que toute mauvaise bactérie avait été annihilé pour sûr. Il avait demandé à Kurasa si ce dernier avait des réserves pour l’unique et simple raison que ces billes étaient couteuses et n’étaient pas produites à foison dans le monde. Il aimait bien les réserver au maximum, préférant les utiliser dans des situations bien plus désespérées.
 
« Ça doit être une situation désespérée » se rassura-t-il.
 
Cependant il ne tarda guère à réfléchir sur cette histoire de bille couteuse, préférant se concentrer sur la mission actuelle. Plus vite ils termineront leur travail ici, plus vite ils récupéreront leur « salaire » et plus vite ils pourront acheter leur futur matériel. Enfin, surtout Kiseki qui commençait à manquer de matériaux ou équipements pour ses différentes activités ou intérêts scientifiques et médicaux. Il passa une bonne partie de son temps à tester l’eau locale, ou encore la terre récupérée sur les lieux de « l’empoisonnement », et enchaina en parallèle quelques lectures.
 
« Ça peut être treize maladies ou virus ou causes différents. Comme quatorze si ce n’est pas une chose répertoriée. Il me faut voir les effets sur un être vivant ! » finit-il par conclure après une longue et terrible nuit blanche. Il fit part de cette observation à son coéquipier, les yeux avec plein de poche. Loin de demander de dormir, il remit sa combinaison spéciale et remarcha en direction du lieu empoisonné.
 
- Les bêtes ! demanda-t-il. Sans tarder, il posa ses pauvres animaux prêts de la crevasse, attaque l’un à une corde pour le descendre au fond de la crevasse, pour le ramener à lui toutes les cinq ou dix minutes.
 
Bien évidemment, calepin et crayon en main, il nota chaque observation. Par exemple, l’incroyable volonté de fuir de ces bêtes au départ, pour au final adopter une attitude tout autre et bien plus différente – résignés à leur condition, ou à leur mort, ou alors sous les effets de ce « venin » ?.
 
- J’aurais opté pour le gaz « Sarin ». Il arrête le système nerveux, entraînant la mort par arrêt respiratoire ou cardiaque. Les gens de l’auberge se plaignent de maux de tête ou encore ont les pupilles dilatées, signe qu’ils y sont mêlés en petite dose. Le seul souci avec ce « gaz » est qu’il ne devrait pas persister des jours sur une zone. Ça devrait « disparaître » au bout de quelques minutes ou quelques heures.
 
Il y avait tout autant d’autre gaz mais, encore une fois, aucun ne persistait sur une telle période. Il y avait quelque chose qui générait ce gaz. L’utilisation de denrées chimiques nouvelles ou alors l’action de quelques sombres groupuscules. Kiseki se fichait de la vie des civils … mais il était curieux de connaître l’origine. Un gaz apte à durer des jours et des jours … voilà une belle curiosité du monde ! Effectivement pourquoi ne pas se laisser porter par le vent, disparaître ou se répandre ? Pourquoi se limiter à « ici », un lieu plein de marécage ?
 
- Il faut plonger, pour découvrir la source. Voir si c’est naturel ou humain, conclut le petit homme.
 
Il releva la bête mise dans la crevasse. Elle était morte. Kiseki la jeta au fond de la crevasse, la laissant comme « point » de repère une fois à « l’intérieur ».

Voilà quelques minutes qu’il avait quitté son partenaire scientifique afin d’aller chercher quelques animaux susceptibles de faire de bons petits cobayes. Le rôle du ninja masqué était essentiellement d’être l’accompagnateur du jeune garçon, il participait à sa manière à sa formation et il espérait que ce dernier se rendait compte son importance dans cette mission. À vrai dire, Kurasa n’était qu’une arme, au service du petit génie, dans cette aventure et il allait faire du mieux qu’il pouvait pour tenir son rôle. Il ne connaissait pas vraiment Kiseki, n’avait pas d’affinité avec lui et, si le contexte s’y prêtait, il l’aurait volontiers laissé mourir tellement il s’en fichait. Cependant, il doit le considérer comme un membre à part entière du Youhei no Sekai et par conséquent l’échec de ce contrat était inenvisageable pour l’organisation montante que représentaient les mercenaires ! Malgré tout, il profitait de son âge et de sa puissance pour imposer son programme au jeune garçon… Trente minutes, voilà tout ce qu’il lui laissait comme temps pour mener ses premières expériences !
Pendant ce temps-là, le Nukenin bondissait au-dessus des quelques crevasses empoisonnées, scrutant les marécages alentours, à la recherche de quelques volatiles, reptiles et mammifères qui feront l’affaire. Ayant eu l’habitude de vagabonder, seul, à travers quelques pays, il avait acquit une certaine facilité pour capturer des animaux et s’adapter à son environnement, sans forcément faire appel à ses armes. Après tout, il devait se nourrir seul après que ses deux parents soient morts, il y a une dizaine d’années, ou lorsqu’il décida enfin de poser pied à terre sur le grand continent.

Ce n'est que lorsqu’il fut content de ses trouvailles, une demi-douzaine de bêtes capturées, qu’il retourna aux portes du village, qui subissait légèrement les effets des effluves. Seulement, un certain problème se manifesta, une gêne qu’il aurait pu facilement envisager, Kiseki n’était pas là. Il lui avait pourtant dit qu’ils devraient se retrouver à ce même endroit et pourtant, il avait quand même trouvé le moyen de se faire remarquer par son absence. Tant pis, les bêtes avaient été bien assommées et elles n’allaient pas se réveiller de si tôt. Seulement, il n’allait pas attendre là comme un imbécile, il fallait qu’il fasse quelque chose pour que la mission avance, car aucun membre du binôme ne voulait franchement trainer à Shimo. Sa décision était prise assez rapidement, il attacha comme il le pouvait les bêtes, à l’aide de quelques cordes qu’il vola et alla en direction du village isolé, celui qui abritait probablement en son sein la clé de toute cette affaire !
Il ne lui fallut que quelques minutes pour y accéder et ainsi avoir un spectacle assez désolant en face des yeux. Non seulement, il était isolé, situé au bord d’une mer douteuse, mais en plus, il était vide ! Pas une seule âme, pas même celle d’un animal, n’errait encore dans ce coin maudit, tout ce qui y était représentait la mort. Les quelques habitations tombaient pour la plupart en ruine, la terre n’avait aucun chance d’être fertile, l’eau portait une teinte encore plus suspicieuse que le village précédent et cette brume toxique y était encore plus pesante et dense ! Y pénétrer n’était peut-être pas la décision la plus intelligente et pourtant Kurasa s’y risqua ! Si seulement il avait eu la chance d’avoir un masque à gaz lui aussi, il espérait que le commanditaire allait pouvoir lui en trouver un pour le lendemain sinon la suite des événements allait être difficile à mettre en place…

Tirant au maximum le tissu, qui lui recouvrait le visage jusqu’en haut du nez et qui lui servait accessoirement de masque, il avança doucement à la recherche du moindre indice. Il n’hésita pas à rentrer dans de nombreuses baraques, à longuement observer la mer qui bordait les côtes du village, à rester immobile et concentrer quelques instants pour voir s’il ressentait ne serait-ce qu’un peu de chakra qui pourrait être à l’origine. D’ailleurs, c’est ce dernier point qui le mena à quelque chose d’intéressant ! Il y avait effectivement un soupçon de chakra qui émanait de cette brume, et plus il s’approchait de la mer, plus ce ressenti devenait puissant. Logiquement, il inspecta de fond en comble les maisons qui bordaient la large étendue d’eau, mais il ne trouva rien de suspect. Rien hormis une chose ! Dans une des maisons, dans laquelle il dut y avoir un sacré bordel vu qu’elle était complètement sens dessus dessous, il tomba sur des traces de sang qui s’était violemment écrasées contre le sol. Un combat certainement, seulement une chose étrange interpela Kurasa, celui-ci était encore frais… Un peu plus loin, un masque à gaz traînait contre le parquet. De plus en plus curieux, peut-être appartenait-il à un scientifique d’Isori ? Laisser une protection si importante relevait de la stupidité, alors il devait certainement y avoir une raison ! Peut-être était-il condamné ? Peut-être qu’il le laissa là en attendant d’aller plonger dans la mer ? Mais l’hypothèse la plus logique, peut-être qu’il l’avait perdu pendant son affrontement et que le sang qui peignait les murs de la maison était le sien ? Bien c’en était assez pour une première enquête !
Le membre du Youhei no Sekai partit rapidement du village isolé, ne voulait pas être exposé plus longtemps à ce gaz toxique, peut-être qu’il était déjà empoisonné. Il n’avait pas oublié de prendre le masque à gaz avec lui, si son partenaire arrivait à bien le nettoyer, il pourrait s’en servir et être plus tranquille pour enquêter de nouveau ! L’ancien ninja de Kiri n’était pas un détective expert, mais il n’était reparti bredouille du village isolé. Il avait un grand sentiment que le cœur de cette affaire résidait là-bas, qu’elle était probablement souterraine, qu’elle nécessite l’utilisation du chakra et que des êtres vivants rôdaient encore dans les parages !

La nuit eut le temps de passer. Kurasa était parti retrouver ses bêtes et parti à la recherche de Kiseki, qu’il retrouva quelques minutes plus tard devant le lieu supposément empoisonné. C’est bien, il avait juste quelques heures de retard…
Il n’eut même pas le temps de montrer son mécontentement que le petit garçon, qui était visiblement encore en forme, fit part de ses hypothèses avant de s’exclamer à la vue des bêtes ! Tant pis, le sermonner sera pour une prochaine fois, au moins il donnait l’impression de ne pas s’être prélassé pendant toute la nuit. Il lui livra les animaux, que le médecin se chargea d’attacher comme un grand, et l’observa démarrer ses expériences. Le voilà reparti dans un baratin scientifique dont le ninja masqué ne voulait bien prêter qu’une seule oreille…
Plonger pour découvrir la source ? La proposition du petit scientifique de génie interpella l’homme aux yeux rouge !

« Oui, je suis d’accord, mais pas ici. Cette nuit, je me suis rendu au village isolé et comme je te l’ai dit, j’ai un mauvais pressentiment. Là-bas, j’y ai ressenti du chakra dont les ondes devenaient de plus en plus puissantes lorsque que je m’approchai vers la mer. Ce que nous cherchons se trouve là-bas, j’en suis sûr. »

La nouvelle avait certainement dû surprendre Kiseki ! Si Kurasa s’était rendu sans grande protection, il y avait de grandes chances qu’il soit empoisonné et qu’il ait pu contaminer son camarade ! Cependant, il n’avait pas fini. Il sortit de l’intérieur de son gilet le masque à gaz qu’il avait trouvé dans la maison baignée de traces de sang et le tendit au garçon d’une dizaine d’années…

« Je l’ai trouvé dans une maison tout près de la mer. Il y avait également du sang frais sur le parquet et sur les murs, il n’y a aucun doute sur le fait que des êtres vivants rôdaient encore dans les parages il y a peu. Il faudrait que tu puisses me nettoyer ce masque à gaz pour qu’on puisse aller à deux, sans grand risque, dans le village isolé et peut-être qu’il faudrait que tu mettes au point un antidote temporaire. Je suis resté assez de temps dans le village pour être empoisonné aussi. Une fois que ça sera fait, mettons-nous-en route. »

- Aucun souci, se contenta de répondre le petit bonhomme.

Finalement, il abandonna ses recherches pour se diriger vers un coin moins « contaminé » et ainsi nettoyer du mieux qu’il pouvait ce fameux masque à gaz. Il avait évidemment tout le matériel : chauffer pour éliminer les microbes, une eau déminéralisée ou encore des chiffons à usage unique conservés dans un lieu hermétique de tout microbe ou virus. Une petite quinzaine de minutes lui suffirent pour être certains de vider ce masque à gaz de tout corps indésirable, et même de vérifier les différents filtres ou points importants pour la protection de l’homme.

- Voilà ! conclut le petit brun. Par contre je ne pourrais pas créer le moindre antidote si je ne sais pas le poison exacte que c’est. Je peux administrer un médicament qui pourrait que renforcer le poison.

Et donc entraîner plus rapidement les effets indésirables du dit poisons. La vie de cet homme lui était égale MAIS s’il mourrait, Hiro ne sera pas content et il risquerait de ne plus avoir les fonds nécessaires pour ses futures recherches. Et il avait besoin de ces dits fonds.

- Allons au lieu où il y a le sang ! Je pourrais dire la date exacte même où il y a eu ce crime ou combat. Ou du moins l’estimer, si cela peut aider. Demande le petit garçon. Aussitôt dit, aussitôt fait.

Avec ses mains gantés, il tâta le sang, étudia attentivement la consistance et finit par sortir – ou plutôt invoquer encore d’un de ses petits parchemins – une solution. Aussitôt mêlée au sang, cette gouttelette répandit une couleur bleutée très claire, se mêlant à merveille avec le sang.

- Avant-hier, dans ces eaux-là, finit-il par dire. Je vais encore récupérer de ce sang, peut-être est-il contaminé et donc plus aisé à étudier.

Des suppositions et hypothèses. Soit, maintenant, que pouvaient-ils faire ? Peut-être qu’étudier la maison de fond en comble ne serait pas une mauvaise idée. Si Kurasa regarda un peu autour, le petit homme se dirigea directement vers la librairie. Une large collection sur la géographie et l’histoire du pays, ainsi que quelques ouvrages sur des mines.

Kiseki savait que quelques pierres dégageaient des gaz toxiques. Ainsi, sans réfléchir, il prit un des livres, et feuilleta à très grande vitesse, cherchant des mots clés. Il fit de même avec l’ouvrage sur la géographie du pays, surtout pour le chapitre sur la composition du sol et du sous-sol. Il les nota sur un bout de papier qu’il trouva quelque part. Rat de bibliothèque, il ne mit qu’une trentaine de minutes pour terminer avec ces deux livres, n’ayant examiné que les paragraphes intéressants ou inconnus et non la culture ou les pierres précieuses bien trop connues de tous.

- C’est du Mercure qui cause tout ce souci. Il y a quelques mines apparemment. A température ambiante, il peut être liquide. Chauffer, ses effluves sont très toxiques. Par contre, je ne sais plus pour quelle raison on l’utilisait. Une histoire d’or ou de récupération d’or…

Il ne disait plus rien, attendant de voir ce que Kurasa avait trouvé.

Étrangement, le fait que Kurasa présente un risque de contamination ne dérangea pas Kiseki plus que ça. Il s’imaginait sûrement que son partenaire aurait eu une réaction extrême comme la crainte d’être à son tour contaminé ou au contraire, un grand enthousiasme à l’idée d’avoir un cobaye à sa disposition. Au lieu de ça, il se montra docile, acceptant la nouvelle sans broncher et alla nettoyer le masque, trouvé par le ninja masqué un peu plus tôt, à l’aide de ses nombreux outils de scientifique. Ne voulant pas en savoir plus, ce dernier attendit à l’écart une bonne quinzaine de minutes le temps que cet objet, dont il aurait eu besoin depuis le début, soit entièrement purifié. Il s’était risqué une fois à se rendre dans le village isolé et il n’y aurait certainement pas de deuxièmes fois sans protection, il ne savait rien de ce qui pouvait, ou non, l’avoir contaminé ! Et commençant peu à peu à connaître le caractère de son camarade, il ne voulait pas franchement lui laisser l’occasion de faire des expériences sur son corps si jamais son état venait à empirer !
Bien qu’il puisse paraître rester les bras croisés à ne rien faire, l’ancien ninja de Kiri était plongé dans une réflexion autour de ce qui pouvait avoir causé tout ce malheur…

Cependant, contrairement à son camarade, il ne croyait pas trop que la recherche scientifique était la première tâche sur laquelle ils devaient s’attarder. D’abord, il fallait découvrir la provenance du Mal qui rongeait peu à peu cette région du Pays du Givre puis après le petit génie pourrait mettre au point un antidote pour aider les habitants ayant déjà été exposés au brouillard. Il n’avait aucun doute sur le fait qu’il avait ressenti du chakra dans ce hameau puant la mort et que la solution se trouvait sous terre. De plus, quelqu’un ou un groupe de personnes devaient entretenir la diffusion de cette brume toxique, ce qui expliquerait qu’ils aient éliminé la curieuse personne qui s’aventurait dans les nombreuses habitations de ce lieu maudit…
Voilà que le jeune garçon était de retour avec dans les mains le masque à gaz de son camarade. Il indiqua dans la foulée qu’il ne pouvait rien lui administrer hormis un médicament qui renforcerait sûrement les effets du poison ! C’était logique, seulement la proposition qui venait avec n’était pas très alléchante…

« On s’occupera de mon cas après avoir résolu le mystère. »

Puis, sur décision de Kiseki, le binôme était prêt à repartir en direction du village isolé ! Le mercenaire masqué rajouta une nouvelle couche de protection en enfilant son masque à gaz et suivit son jeune partenaire jusqu’au lieu source de tous les maux !
En arrivant dans le village vide, l’homme aux yeux rouge ressenti de nouveau cette faible émanation de chakra à travers le brouillard et espérait ne pas avoir à le faire remarquer au petit binoclard. Leur objectif était de retourner dans cette baraque où leur plus gros indice résidait. Les traces de sang étaient toujours là et déterminer de quand ils dataient était à présent le rôle du scientifique du Youhei no Sekai, ce qu’il fit en moins de temps qu’il fallait pour le dire.
Seulement, alors que son camarade était plongé dans des bouquins dont il espérait qu’ils lui viennent en aide, il y avait autre chose qui dérangeait Kurasa. Il se sentait surveiller, comme s’il dérangeait à être dans cette habitation. Il jeta un œil suspicieux autour de lui, mais rien ne semblait anormal, si jamais il y avait un ennemi, il ne se trouvait pas au même endroit que les mercenaires. Une fois que ce ressenti tomba un peu, il se dirigea vers une fenêtre qui donnait vue sur le rivage et c’est alors que les mots de son collègue lui revinrent à l’esprit. Plonger pour découvrir la source…

Du Mercure ? Voilà la conclusion que le garçon d’une dizaine d’années avait trouvée ! Pourquoi pas, mais l’expérience du ninja masqué lui disait que cela serait beaucoup trop simple pour qu’il y ait une part aussi naturelle dans tout ce problème. Que fait-il du meurtre qu’ils avaient sous les yeux ? De cette faible quantité de chakra qu’on pouvait ressentir dans la brume ? Il ne s’y connaissait peut-être pas en Science, mais la vérité lui semblait être tout autre. Il ne savait pas non plus dans quel milieu avait vécu Kiseki, mais il lui paraissait clair qu’il restait trop centré sur les théories purement scientifiques plutôt que de penser à l’hypothèse de groupuscule, des mystères du chakra, etc…

« Non ça ne peut pas être ça. Les mines de Shimo se trouvent bien trop loin pour avoir un impact sur ce village. Ne ressens-tu pas ce chakra ? »

Il détourna son regard de la fenêtre et marcha lentement en direction de l’entrée de la maison. Il réajusta son masque à gaz, posa une main sur son katana et ouvra de l’autre main la porte. Cette sensation de surveillance ne l’avait pas quitté et il se préparait à toute éventualité de combat, mais rien… Rien hormis ce brouillard verdâtre et toxique. Il regarda derrière lui, en direction de l’autre membre du Youhei no Sekai..

« Tu as dit tout à l’heure qu’il fallait plonger pour découvrir la source. C’est ce que nous allons faire, suis-moi. »

Il se dirigea sans dire un mot de plus vers le bord de la mer et fixa cette étendue d’eau dont la couleur était douteuse. Il n’avait aucunement l’envie de plonger là-dedans et préféra attendre son camarade avant d’entreprendre quoi que ce soit. Il n’avait jamais entendu parler de ninja marin, ni de secte aquatique, alors il se doutait que ce qu’il devait trouver était un passage souterrain ou une grotte…

Qu’allaient-ils y découvrir ? Quelle arme aussi dévastatrice s’y cachait ? Qui en était à l’origine ? Bientôt le mystère du venin de Shimo allait être découvert !

« Stupides esprits ! » se disait-il lorsqu’il vit le total désintéressement de Kurasa à l’égard d’une profonde et complète recherche scientifique sur le mal qui tapait ce pays. Cependant, après une petite réflexion, il finit par rejoindre l’avis de son partenaire de mission : il fallait retrouver les auteurs de ce mystérieux mal. Et il fallait qu’il demande personnellement comment ils avaient eu une telle idée et comment avaient-ils pu la mettre en marche ! Certes, il n’aurait pas le temps de poser de telles questions avec un certain Kurasa sur les talons mais il ne le savait guère du haut de ses dix ans.

La vie était si simple derrière ses lunettes nettoyées au millimètre près. Il ne voyait aucune complication si ce n’est un profond intérêt sur le fonctionnement du corps humain ou du chakra. L’évolution du premier et les effets du second sur le premier …. Voilà des domaines intéressés. Et certains – notamment le second – de totalement inexplorés !

Ainsi donc, le petit homme poursuivit docilement l’infecté. Discrètement mais sûrement, il observait la peau de Kurasa. Virait-elle à une couleur inhabituelle ou à un rouge extrême ? Se démangeait-il très souvent ? Transpirait-il plus que d’habitude ou alors était-il soudainement desséché ? Avait-il un besoin de vomir, des nausées ou alors au contraire, a-t-il un soudain grand appétit ? Tant de questions qui ne trouveront une réponse qu’au fur et à mesure de l’avancée de la mission.

« Et au retour … » Au retour, il était censé offrir un remède. Quelle plaie que de vouloir guérir immédiatement ! Quelle plaie d’avoir « à guérir » des personnes tout simplement ! Mais voilà des pensées qu’il gardait pour lui-même car à plus d’une reprise, cela l’avait mené à plus d’un problème et ennui. ET il fallait qu’il gagne un semblant de confiance de ces mercenaires pour mener à bien ses propres projets. Il était bien obligé …

- Je voudrai bien savoir comment tu ressens le chakra d’autrui, demanda-t-il avec curiosité. Personnellement, il ne ressentait absolument rien.

Quant à l’extérieur, non loin d’un cours d’eau, il n’était nullement rassuré. L’eau était un brin trop sombre, et carrément « inconnu » dans le sens où ni l’un ni l’autre n’avait la garantie que l’eau était dépourvue de toute infection ou autre bactérie mortelle ou non. Si Kiseki ne craignait rien avec sa combinaison, c’était une toute autre affaire avec son partenaire.

Il ne disait rien, se contentant juste de regarder autour pour une voie ou un indice. Après une recherche d’une bonne heure, ils finirent par mettre une main sur ce qui semblait une entrée. Où et comment ? Où était une entrée à une grotte dans un coin assez éloigné et très isolé – et ardu à atteindre dû à de nombreux obstacles comme des montagnes de pierres branlantes ou encore une ou deux rares végétations nombreuses et épineuses – et comment était dû à des traces de pas clairement visible sur un sol dégagé et boueux.

- Et on rentre comme ça ? demanda le petit Kiseki, ayant tout de même quelques rudiments de la prudence et de l’infiltration grâce à une existence aux côtés des pires criminels, espions et pirates que ce monde pouvait offrir et qui s’étaient réunis à Nami no Kuni.

Comment faisait-il pour ressentir le chakra ? Kurasa n’avait même pas pris la peine de répondre à cette question. Son camarade avait vécu une enfance tellement différente de la sienne, en plus de vouloir à tout prix rattacher ses découvertes par une explication scientifique, qu’il ne savait même pas comment il pourrait lui faire comprendre ce qu’il ressentait. D’ailleurs, le chakra qu’il pouvait percevoir à travers cette brume toxique était infime et ne lui permettait en aucun cas d’en localiser la source. C’est pour ces raisons-là qu’il préféra laisser tomber cette question. Le jeune Kiseki en saura plus sur cette force mystérieuse au fur et à mesure de sa formation, en perfectionnant sa maîtrise du chakra et en combattant avec d’autres utilisateurs, pendant ses séances d’entraînement où lorsqu’il sera en mission…

Une fois arrivés à son niveau, les deux mercenaires fixaient cette masse aqueuse suspecte, restant silencieux pendant qu’ils réfléchissaient au risque que cela pouvait présenter de sauter dans cette mer infectée de toutes sortes de bactéries. Aucun des deux ne voulait prendre de décision, comme si par la suite, il pourrait infliger la responsabilité sur l’autre en cas de problème, bien que cela ne soit pas le caractère du ninja masqué. De plus, il pouvait sentir son état de santé en train de se dégrader depuis quelques minutes déjà, caractérisé par une montée d’une légère fatigue et d’une transpiration qui n’était pas due à son équipement, ni au masque à gaz qu’il portait.
Cela ne pouvait être que la responsabilité de ce brouillard empoisonné. La température ne volait jamais très haut dans les terres de Shimo et en particulier dans ce village qui puait la mort ! Un vent frais soufflait, poussant la brume à envahir de son aura toxique les terres un peu plus lointaines, tuant de nouvelles herbes, une multitude d’animaux et infectant aussi les humains, qui mettaient probablement plus de temps à subir le même sort…

Finalement, le binôme décida de ne pas plonger et de trouver un passage qui leur paraîtrait plus approprié pour accéder aux sous-sols du Pays du Givre. Il leur fallut une bonne heure pour mettre la main sur une grotte des plus suspectes. Malin étaient ceux qui avaient choisi cette entrée pour établir leur base ou pour cacher leur arme secrète ! En effet, le passage découvert n’était vraiment pas facile d’accès et pouvait décourager plus d’une personne à y pénétrer, a l’exception du petit scientifique qui fut celui à en avoir fait la trouvaille. Les doutes s’accumulèrent quand ils découvrirent des traces de pas, que Kurasa se pressa à analyser ! Ils étaient encore frais et l’ancien ninja de Kiri ne pouvait pas s‘empêcher de les lier à la présence qu’il avait cru ressentir plus tôt. Ils étaient sur la bonne piste et n’avaient d’autre choix que de pénétrer dans cet antre sombre et menaçant.

« Allons-y Kiseki, c’est au fond de cette grotte que se trouve la source de tout ce Mal. »

Il fit le premier pas et rentra dans ce ténébreux repaire sans exprimer la moindre frayeur. Cela lui rappelait une de ses aventures dans son pays d’origine, Mizu, lorsqu’il dut faire face à la secte des Serviteurs d’Anun. Ces derniers avaient également établi comme repaire une grotte, afin d’exécuter leurs sacrifices horribles au nom de cette déesse dont personne ne connaissait rien ! Peut-être qu’il allait une fois de plus se battre dans ce type de lieu, bien qu’il ne soit pas très à l’aise pour y exécuter ses techniques Ninjutsu…

Comme il pouvait s’y attendre, l’ambiance n’était pas des plus joyeuse ! Il marchait lentement, faisait attention au moindre bruit qu’il pouvait entendre, tentant de desceller une présence humaine à travers les sons des lourdes gouttes d’eau, qui venaient s’écraser sur le sol, et des animaux encore vivant. La brume meurtrière ne venait étrangement pas envahir ce coin, il faudrait la confirmation du scientifique, mais Kurasa en déduisait que ce qui constituait la source utilisait volontairement la mer pour faire passer le poison. S’il suivait sa logique, le profil des criminels se rapprocheraient de ninjas ayant la capacité d’utiliser des techniques Suiton qu’ils associaient à un pouvoir spécial dont il n’avait pas connaissance. Quoi qu’il en soit, il fallait continuer le parcours jusqu’au bout…
Le Nukenin n’avait aucune idée du temps qui était passé depuis leur entrée dans la grotte, mais déjà, il commençait à sentir des effets indésirables. Plus il se rapprochait de la source, plus il sentait l’infection prendre le dessus sur son corps ! Si jusqu’à présent cela ne se limitait qu’à de la transpiration et une fatigue naissante, les dégâts prirent une tournure plus inquiétante lorsque Kurasa mit violemment un genou à terre ! Dans la foulée, il retira son masque à gaz et mit sa main devant sa bouche et cracha du sang ! Cela arriva d’un coup et avait sûrement dû surprendre Kiseki, qui ne subissait évidemment pas la même chose, lui qui était entièrement protégé depuis le début…

« Ce n’est rien. J’imagine que plus les infectés s’approche de la source, plus ils subissent les effets de cette brume empoisonnée. C’est comme une protection mise en place par les criminels pour se débarrasser des curieux… Ça doit faire partie du pouvoir de cette technique. On continue. »

Puis il se releva difficilement, remis son masque à gaz et reprit la marche comme si rien ne s’était produit. Il savait bien que les risques étaient grands, mais il ne pouvait pas laisser le médecin de dix ans aller seul au bout de ces ténèbres. Que ferait-il s’il se retrouvait face à une organisation de ninjas ? C’était la mort à coup sûr. Il n’avait d’autre choix que de compter sur son endurance pour survivre jusqu’au bout, découvrir cette arme redoutable et rentrer à Ta sous les soins de son partenaire, ce qui n’était pas forcément la situation qu’il aimait envisager…
Le parcours était descendant et l’odeur de plus en plus humide de la roche rassurait l’idée qu’avait le mercenaire sur le lieu de la source. Traversant comme il le pouvait, en évitant de glisser, la roche humide, il fallut quelque temps au binôme pour arriver devant une piste encore plus sérieuse !

Une énorme porte se trouvait devant eux, illuminés par deux petites torches sur les côtés, qui peinaient à maintenir leurs flammes. Les pieds des deux mercenaires pataugeaient dans de l’eau boueuse et en faisant confiance à son sens de l’orientation, il était possible qu’il se trouve en dessous de la maison où avait été commis un crime. C’était le repaire des criminels à n’en pas douter ! Aucun des deux ne savait quel genre d’horreur ils allaient trouver derrière cette porte, ni même s’ils avaient à affronter les auteurs du désastre que rencontrait le Pays du Givre.
Kurasa réajusta son masque à gaz, se tenait aussi droit que son corps lui permettait et tourna la tête en direction de son camarade. Il voulait s’assurer que celui-ci était mentalement prêt à le suivre dans un lieu aussi dangereux que celui qui se tenait derrière cet accès. Il n’avait probablement jamais eu affaire à une situation aussi périlleuse…

« Tu es prêt ? »

Si le petit homme avait observé depuis le début son compagnon de route, il ne put guère s’y attarder plus longtemps dû à la pénombre soudaine de la grotte. Quelques grosses gouttes d’eau vinrent perturber sa vision également et même son ouïe. En effet, derrière cet équipement, chaque gouttelette ou coup de vent était amplifié avec ces tissus qui se pliaient au gré des caprices de la nature, faisant résonner cette dernière comme un écho à ses petites oreilles.

- Allons-y Kiseki, c’est au fond de cette grotte que se trouve la source de tout ce Mal.
- Un mal ? C’est pas si mal que cela voyons ! Une fois qu’on découvre les agents qui causent tout ce tort, il sera aisé normalement de trouver un contre-effet. C’est plus … une épine aux pieds. Par contre on peut parler réellement de Mal si ce sont des ex…

Il pourrait parler longuement que Kurasa n’écouterait pas. Kiseki s’en était rendu compte et il avait finalement abandonné son blabla scientifique incompréhensible où des erreurs pouvaient s’y glisser sans que quiconque puisse venir les corriger. Toujours est-il, retenons que pour le petit brun, ce n’était en rien un « Mal » tant que cela ne le touchait pas personnellement.

- Tu es prêt ?
- Non.

Non il n’était pas prêt à affronter un éventuel danger si son compagnon de route – le seul apte à le protéger – était presque à terre. Aussitôt, sa petite cervelle se mit en route. Pourquoi donc le virus au sein de Kurasa s’activait sérieusement à l’approche d’une prétendue Source du Mal ? Etait-ce une pure coïncidence ou alors une vicieuse relation entre une gêne posée dans le corps qui réagirait selon un signal ou une autre gêne véhiculait dans l’air, plus ou moins concentré ?

- C’est ridicule de se lancer stupidement dans un lieu où une surexposition à une quelconque source signera ta mort. Attendons à l’extérieur, le temps qu’un de nos … mystérieux hommes sortent. Ils doivent bien sortir n’est-ce pas ? Et plantons des pièges. J’ai quelques parchemins explosifs améliorés par exemple.

La solution lui semblait bien plus logique. ET plus important, en tant que médecin curieux, il voulait vérifier le fait suivant :

- Et puis nous verrons si t’éloigner ou te rapprocher de ce lieu dégrade ou améliore ton état.

Ce n’était en rien une attention adorable et sincère mais une pure curiosité scientifique. Il voulait la confirmation de sa théorie. Si oui, alors il voulait le secret ! S’il pouvait agir ainsi, il ne serait que des plus heureux ! En effet, imaginez un court instant que vous puissiez distiller un petit virus. De loin, il est inoffensif, indétectable, n’apportant aucun mal ou conséquence à l’homme … mais se déclenchant à l’approche d’un corps – peut-être lui, pour se protéger d’ennemi - ?

Si oui, ces mystérieuses personnes étaient des génies. Etait-ce nécessaire de les tuer ?

« Il me faudrait une technique pour conserver les mémoires. Peut-être le cerveau, et le brancher à un outil ou appareil traduisant le tout … ou alors les maintenir en vie ? » Les Edo Tensei, il en avait entendu mais il n’en avait jamais vu. Il faudrait qu’il se penche également sur ce cas : comment des morts pouvaient-ils « encore » marcher ?

La réponse était sèche et, sans grande surprise, négative. Certainement motivé par de l’inquiétude, Kiseki ne voulait pas entendre parler de l’idée de s’enfoncer encore un peu plus dans les ténèbres de cette grotte afin de découvrir la source de cette brume toxique. L’état de Kurasa n’était pas franchement glorieux et les doutes quant à la réussite de la mission reposaient évidemment sur lui, sur le fait qu’il soit intoxiqué et que sa santé empire à chaque pas…

La situation lui avait permis, pour le plus grand malheur de son corps, à pousser les effets de la maladie à un point critique, montrant, par la même occasion, tout le potentiel qu’avait la technique utilisée, ainsi que celui du mystérieux groupe de criminels. À grande échelle et sans la restriction que pouvait présenter le fait d’être a proximité ou non de la source, cette technique pouvait représenter une menace pour le monde si elle venait à être améliorée ! Peut-être que le petit scientifique du Youhei no Sekai pourrait prendre avantage de cette aventure et créer une puissante technique à son retour ? Cela serait une bonne chose pour l’organisation et pour le jeune garçon !

Les propositions du médecin ne firent guère écho aux oreilles de l’ancien ninja de Kiri. Rebrousser chemin alors qu’ils étaient arrivés aux portes de la réponse qu’il cherchait depuis le début ? Hors de question ! Le ninja masqué était un homme têtu et il n’avait pas envie que cette péripétie au Pays du Givre dure plus longtemps. S’il pouvait parfois se montrer plus calme, prudent et prêt à faire preuve d’un peu de patience, cette fois-ci, il voulait en finir rapidement avec ce contrat. Peut-être que cette forme de réflexion nerveuse était due à sa santé dégradante ? Quoi qu’il en soit, il allait profiter de son autorité pour forcer les choses et emporter son camarade au bout de ce tunnel, qu’il le veuille ou non !

« Je connais mon corps mieux que personne et ce n’est pas une infection de ce genre qui me tuera. Et je n’ai pas l’impression qu’il y ait des ennemis dans le coin. Je n’ai aucune preuve, mais j’aime me fier à mon intuition. De toute façon, que ce soit avec moi ou Hiro, il va bien falloir que tu apprennes à te défendre seul. On continue ! »

Cette affirmation était basée sur rien de bien concret, le ninja masqué n’avait jamais été confronté à une technique de ce genre et il ne savait pas si son corps allait pouvoir le supporter. Seulement, face à son camarade, il ne pouvait pas se montrer affaibli, incapable de faire un pas devant l’autre ou encore dans l’impossibilité de se battre. Là encore, il n’y avait pas de raison concrète, juste une manifestation de sa fierté qui entrait en jeu !

Il s’avança vers de nouveau vers la porte et posa ses mains sur celle-ci. Leurs potentiels ennemis avaient beau être intelligents, ils n’avaient pas pensé à mettre un système de sécurité sur l’entrée de leur repaire. Peut-être estimaient-ils que personne ne serait capable d’échapper à leur vigilance ou d’arriver en vie jusqu’ici ! Mais ce fut le cas des deux hommes du Youhei no Sekai !
Faisant appel aux muscles de ses bras, Kurasa poussa difficilement la grande porte et provoqua, en conséquence, un bruit monstre dans toute la grotte. Si jamais les membres du groupuscule de Shimo étaient dans les parages, ils avaient obligatoirement entendu que quelqu’un avait pénétré leur cachette ! Sans crainte, l’ancien ninja de Kiri continua sa marche en avant, attendant que son camarade fasse la même chose…

L’ambiance ne s’égayait pas, bien au contraire ! Les ténèbres étaient, certes, déchiré par les quelques lampes torches situé le long des murs, mais le bruit du vent qui traversait les couloirs, depuis l’ouverture de la porte, avait créé un chant lugubre n’inspirant guère confiance. Néanmoins, il fallait continuer à avancer jusqu’à cette « source ».
Kurasa faisait mine de ne rien ressentir, il allait de l’avant avec une grande détermination, ne se préoccupant même pas des signes inquiétants de son corps. Une chaleur étouffante l’envahissait, des gouttes de sueur coulaient à flots et, comme il y a quelques minutes, une envie de cracher du sang refaisait surface. Plus il avançait, plus ce qu’il infligeait à son corps devenait critique, et pourtant rien ne semblait pouvoir l’arrêter. L’homme aux yeux rouges se disait que cette épreuve ne ferait que le renforcer ! S’il arrivait à en sortir vivant bien sûr…

Étonnamment, et comme l’avait pressenti Kurasa, aucune présence menaçante était venue perturber leur investigation et le binôme se trouva sans l’ombre d’une difficulté en face d’une deuxième porte, qui paraissait bien moins solide que la précédente. Deux berceaux de flammes étaient disposés de chaque côté et des inscriptions venaient orner cet accès qui ne pouvait qu’être la dernière étape de leur mission !

« Ce qu’on cherche depuis le début et ce qui a causé tous ces dégâts à Shimo se trouve derrière cette porte. Prépare-toi, je n’ai aucune idée de ce que sa découverte aura comme effet sur nous. De toute façon, c’est toi le médecin… »

Un moyen peu sympathique de mettre toute la pression et responsabilité sur le gamin de dix ans, mais qu’importe ! Il poussa cet ultime obstacle avec tout de même un brin d’appréhension. Tout à coup, une forte rafale de vent souffla sur les deux ninjas et lui résister n’était pas chose aisée !
Kurasa mis ses deux bras en forme de croix et les souleva devant son visage, ne laissant qu’un petit espace pour que ses yeux puissent voir cette redoutable arme. Ses yeux s’ouvrirent grand et à la vue de l’immonde chose, il ne put se retenir plus longtemps et retira son masque pour vomir une crachée de sang ! Il n’avait jamais rien vu de tel !

Cela ressemblait à une mangrove immense, plongée dans de l’eau, qui devait sûrement être reliée à la mer qui bordait les côtes du Pays du Givre. En son sein, au milieu de toutes ses branches pourries et cloitré dans une grande cuve en verre, on pouvait apercevoir quelque chose de difficile à décrire. Cela ressemblait à un démon, cependant, il ne correspondait en rien à ceux des légendes que l’on raconte dans les différents Pays, à travers le monde. Il ne ressemblait pas à Sanbi, ni à Kyuubi par exemple. Celui-ci paraissait grandir, comme créer artificiellement ! À ses côtés, deux autres cuves en verre, dans lesquels se trouvaient un gaz douteux et facilement détectable grâce à l’émanation de chakra violet qu’il exposait, probablement celui dont se servait le groupuscule pour créer cette brume toxique ! Enfin, pour protéger le tour, une légère barrière de chakra se tenait devant avec un sceau dessiné dessus.

Il fallait tout détruire ! Seulement, les paupières de Kurasa devaient lourdes et ses forces commençaient à le quitter. Il posa un premier genou à terre ! Il allait bientôt perdre connaissance et laisser Kiseki dans l’obligation de se débrouiller tout seul ! Avant cela, il devait au moins lui faire part de son avis sur le monstre qui se tenait devant eux, il se retourna avec un regard sévère, mais qui n’avait de rien de mal intentionné pour son camarade, c’était juste lié à la dangerosité de la situation…

« Kiseki ! Ça va être à toi de t’occuper de cette affaire. Ce monstre à l’air pour le moment inoffensif et la seule barrière qui nous sépare de lui est ce Fuuinjutsu. C’est ta spécialité non ? Débarrasse-nous en le plus vite possible ! Pendant ce temps-là, je vais charger mon chakra pour lui porter une lourde attaque ! »

Cependant, son plan n’allait pas avoir lieu et la vedette du jour serait probablement le jeune Sana Kiseki ! À peine avait-il eu le temps de finir sa phrase qu’un deuxième genou se posa à terre ! Sans l’aide de Kurasa, qui était tout de même plus puissant que son partenaire, l’échec était la seule conclusion qui se présentait à eux ! À moins que…

« Eh gamin. Je ne vais pas pouvoir t’aider, je crois, sers-toi de mon chakra… Et fais tout exploser ! »

Son corps tomba lourdement sur le sol, laissant tous les espoirs de réussite de la mission reposer sur Sana Kiseki. Il espérait qu’à son réveil, tout serait réglé…

- Oh génial ! Je te l’avais dit ! disait-il mais au vent car Kurasa avait succombé à l’agent, ou au virus, ou au microbe … enfin, qu’importe, toujours est-il que la « Chose » l’avait battu avec aisance, laissant le petit homme bien seul face à cette fabuleuse et intrigante créature. Et puis, soit pas stupide, pourquoi détruire cette beauté ?

Les yeux brillants d’intérêt, il se rapprocha de la bête pour l’observer longuement et sous toutes les coutures. Ses belles branches pourries intriguaient le petit être, s’interrogeant si elles étaient la cause de ce gaz violacé non loin. Enfin, plus important, quelle était la substance de ce fameux gaz.

- Je le veux ! disait-il sans aucune pitié et honte.

L’affaire était simple : détruire le sceau protecteur, sceller tout l’attirail dans un merveilleux et précieux parchemin et quitter le lieu ni vu ni connu. Peut-être même devrait-il sceller l’humain dans un sceau cependant un vivant dans un tel procédé, cela n’avait jamais été testé ? Si ?

« Peut-être est-ce le temps de faire quelques folies ? » se disait-il, sortant un gros rouleau vierge. « Mince, je n’ai qu’un seul rouleau pouvant contenir un corps important ».

Un long regard entre les cuves et Kurasa, et il prit bien vite sa décision : La Mangrove, évidemment ! D’une, c’était plus important qu’une énième vie humaine mortelle et fragile. De deux, il l’avait bien cherché à ne pas écouter le petit génie. De trois, sans mangrove, peut-être recouvrira-t-il à ses sens… Si non, Kiseki lui injectera des vitamines de sa composition personnelle !

Ainsi donc, il réussit à détruire le sceau-barrière, et scella bien vite la « petite » bête dans ce grand rouleau après avoir bougé difficilement mais sûrement deux ou trois installations sur le parchemin, proprement, les uns après les autres. Ensuite il se rapprocha de Kurasa … Mais, à ce moment-ci, deux hommes masqués entrèrent.

Le petit garçon ne mit guère longtemps à réfléchir. Il envoya plusieurs Kunai explosifs – améliorés, précisions – vers ses assaillants, injecta l’étrange vitamine à Kurasa, et attendit la suite des événements, la peur au ventre.

« Pitié, pas à l’aube d’une si grande découverte … ». Il aurait pu discuter science et médecine avec ces hommes ingénieux mais il doutait franchement qu’ils soient d’accord après que le petit ait clairement fait preuve de vol – tout le matériel avait bonnement et simplement disparu … « Enfin, il bouge ! ».

Effectivement, Kurasa pouvait ouvrir ses yeux et apprécier les effets des vitamines améliorées de l’enfant. Réveillé pendant une dizaine de minute, les sens étaient au « maximum », les blessures à peine « senties » et les gestes bien, bien plus rapides … Malheureusement, booster ainsi le corps à des limites non franchies apportaient son lot de malheur et les dégâts reçus étaient reçus, et la douleur se faisait sentir à terme …

Mais le plus important, pour le moment, était sa vie, sa découverte … N’est-ce pas ?

Heureusement qu’il était tombé inconscient, admettre que le virus avait été capable de le vaincre, alors qu’il affirmait le contraire, mettrait un coup bien trop violent à sa fierté, de plus cela donnerait raison à son petit camarade, qui l’avait pourtant bien prévenu, et ça, il ne pouvait pas laisser une telle chose se produire ! Si jamais l’ancien ninja de Kiri venait à avouer son erreur, la fierté du scientifique ferait un bond si énorme qu’il serait difficile pour le ninja masqué, voir tout le groupe du Youhei no Sekai, de continuer à le former. Il allait devoir trouver un moyen bien malin de répondre à la remarque certaine que ferait son camarade, mais pour l’heure, là n’était pas la question…
Comment le jeune Kiseki allait-il s’en sortir sans pouvoir tirer parti de la puissance de son camarade ? Parviendrait-il à se débarrasser tout seul de la découverte qu’ils venaient de faire ? Et si jamais les auteurs de la menace qui pesait sur Shimo se montraient, serait-il capable de se défendre tout seul ? Tenbatsu Kurasa allait avoir la joie de découvrir ces réponses qu’au moment où son esprit mettrait un pied à l’extérieur des ténèbres dans lesquelles il voyageait à présent. Du moins, s’il ne lui arrivait pas le malheur de perdre la vie en plein coma…

Le ninja masqué avait l’impression d’avoir déjà vécu ce genre d’aventures, coincé dans son inconscience en attendant de revenir parmi les conscients par la bonne grâce du hasard de l’esprit. À quel moment, cela s’était-il produit ? Dans quelles circonstances ? Et surtout par quel moyen avait-il eu recours pour en sortir ? Le mercenaire avait beau y réfléchir aussi intensément qu’il le voulait, aucun souvenir ne venait soulager sa conscience. Il était coincé ici aussi longtemps que nécessaire…
Il vagabondait dans l’obscurité la plus totale, marchant sur un sol qu’il ne voyait pas, mais qui émettait des ondes à chacun de ses pas, comme s’il marchait sur un océan d’ombres infini. Il ne savait pas ce qu’il allait pouvoir faire pour occuper son temps ! Ici, il n’y avait rien, pas d’ennemis à combattre, pas d’environnement dans lequel il pouvait s’entraîner, c’était juste un endroit où il pouvait se permettre d’attendre. De relâcher un peu de pression que lui amenait le quotidien de sa vie de ninja, puis d’avoir un peu de temps afin de pousser ses nombreuses réflexions, sur ce qui l’entourait, ainsi que son objectif encore un peu plus loin…

Que ce soit ses réflexions sur la nature humaine, sur ses perspectives d’avenir en ayant rejoint une organisation de mercenaire, sur l’hypocrisie dont faisaient preuve les villages en se revendiquant du partie de la paix, de son envie de voir ces derniers être mis à feu et à sang et du nouveau monde qui fera son apparition lorsque celui-ci aura été détruit. Les mêmes sujets revenaient sans cesse dans sa tête et tous méritaient d’être passé en revue. Il était déterminé à faire en sorte que les choses s’accélèrent enfin !

L’écoulement du temps ne semblait pas fonctionner de la même manière dans cet amas d’obscurité, il ne savait pas si cela faisait quelques minutes, des heures ou même des jours qu’il était inconscient ! Mais alors que le silence régnait en maître des lieux depuis le début, quelques éléments vinrent secouer ce calme absolu. Comme ce fut le cas pour cette étrange brume, il commençait doucement à sentir du chakra se manifester ! Ce n’était certainement pas le sien, alors serait-ce celui de Sana Kiseki ? Peut-être bien. S’en suivit, venu de nulle part, un souffle chaud qui vint lui ôter son Sugegasa du crâne. Le monde des conscients commençait probablement à l’appeler, en tous les cas, ça devait sérieusement commencer à s’agiter là-bas !
Comme si cela ne suffisait pas, des gros coups résonnaient dans tout cet espace vide comme si un marteau géant tentait de briser les ténèbres. En tendant un peu l’oreille, le Nukenin trouvait que ces frappes ressemblaient étrangement à des battements de cœur et comme une conséquence à cette découverte, il se rendit compte que le sien battait au même rythme et ne cessait de devenir plus rapide ! Son corps commençait à déborder d’énergie ! Surpris, Kurasa regardait ses mains, serrait ses poings et tentaient de comprendre ce qui était en train de se produire. Encore un coup de Kiseki…

Il ouvrait les yeux ! Le ninja masqué eut besoin de quelques secondes pour se rendre compte d’où il se trouvait et quelle était la situation. Paradoxalement, le fait qu’il se trouve encore à l’intérieur de la grotte le rassura un peu, dans un laps de temps aussi court, son partenaire ne pouvait pas avoir eu le temps de faire des expériences aussi étranges que sa curiosité lui permettait !
Un coup d’œil rapide derrière lui, la mangrove géante et empoisonnée n’était plus là. Qu’en avait fait son partenaire ? Il ne l’avait certainement pas détruit, l’endroit était bien trop propre pour en déduire une quelconque trace d’explosion. Quelle fourberie, il l’avait certainement scellé dans un parchemin afin de l’étudier plus tard et mettre au point des techniques empoisonnées très puissante. Cela devait être la manifestation de chakra perçu plus tôt. Ce n’était pas plus mal, si jamais ses techniques pouvaient être mises au service du Youhei no Sekai et de leurs grandes ambitions, Kurasa était toujours preneur !
Un autre coup d’œil en face de lui, une épaisse fumée se trouvait là. Peut-être avait-elle un rapport avec le souffle chaud ressentit dans son inconscient ? Puis ses yeux se posèrent sur son camarade, il était en position de combat et tenait dans sa main un kunai explosif. Les choses se mettaient en place. Il y avait un danger tout proche !

« Oï Kiseki ! Qu’est-ce que tu m’as injecté ?! »

À peine s’était-il relevé que deux hommes masqués bondirent de la fumée ! Il n’avait même pas le temps d’analyser les effets que son corps ressentait qu’il se voyait déjà obliger d’attraper son katana pour contrer le premier assaut ! Il se sentait tellement en forme que malgré la succession d’offensives de ses deux adversaires, il n’exprimait aucune inquiétude et arrivait à les gérer avec aisance. Il n’avait aucune idée du produit auquel Kiseki avait eu recours, mais il tenait peut-être là une petite merveille !

« Laisse-les-moi ! »

Certainement trop rapide pour un civil, l’affrontement battait son plein, et si jamais il y avait eu des témoins, ils auraient eu l’occasion de voir des combattants utilisés chaque surface de la zone de combat pour en tirer avantage. Les ninjas bondissaient sur les murs, lançaient des shurikens et des kunais à tout-va ! Kurasa se sentait plus rapide et plus fort que jamais, et lorsqu’il parvint à se saisir de la manche d’un de ses opposants, c’était tout comme si le glas de la défaite avait sonné pour eux.
Profitant de leur peur, il envoya avec force la proie qu’il avait capturée sur l’autre ennemi et se mit immédiatement à exécuter une série de mudra. Apparemment, bien que la bataille semblât gagner d’avance, le ninja masqué avait décidé d’y mettre un terme et avec la manière !
L’eau, qui abritait autrefois en son sein l’arme qu’ils étaient venus chercher, commença doucement à bouger comme si elle s’était mis à bouillir ! Deux grands requins aqueux apparurent et sans attendre une seconde de plus, ils foncèrent en direction des deux hommes masqués ! Un dernier mûdra, celui du serpent, fut exécuté lorsqu’ils arrivèrent à proximité de leur cible. Une puissante explosion retentit !

C’était une des nouvelles techniques de Kurasa, qui s’approcha de ses deux adversaires qui n’étaient rien de plus que des cadavres. De nombreuses traces de brûlures pouvaient être aperçues sur leur corps ce qui pouvait paraître étonnant pour une technique Suiton. C’était comme si plusieurs explosions avaient été concentrées au même endroit, au même moment !

« Je crois bien qu’ils sont morts. Allons-y, nous n’avons visiblement plus rien à faire ici. »

Le mercenaire eut enfin le temps de se rendre compte qu’il ne ressentait plus les effets de la brume toxique. En ayant fait disparaître l’arme qui la produisait, est-ce que le fléau que se traînait Shimo depuis plusieurs jours avait disparu ? Il n’allait avoir la réponse qu’en se dirigeant vers l’extérieur.
Sans dire un mot de plus, le ninja masqué commença à traverser la grotte avec une grande vitesse, en direction de la sortie…

Kurasa ouvrit ses paupières et se releva bien vite. Trop vite, même au goût du petit Kiseki. Il lança un regard perplexe au produit dans sa main, s’interrogeant sur les propriétés mais également sur les effets secondaires. Plus le médicament faisait bon effet, et plus les retombées étaient violentes ces temps-ci avec ses « expérimentations ».

« Pourtant, ce ne sont que des vitamines normales » s’interrogea-t-il, tout en prenant garde de se cacher non loin pour laisser son coéquipier en finir avec les autres. Sans tarder, ils s’éloignèrent de ce lieu à un rythme effréné ; Si Kurasa était à l’aise, le petit homme comptait encore et encore dans sa petite tête, ne cessant de guetter avec impatience une source de lumière indiquant la sortie.

- Kurasa, ça te dit qu’on se repose ? demanda-t-il d’une petite voix peu essouflée – son endurance était une de ses meilleures capacités, le rendant apte à suivre le plus aguerri des shinobis de ce monde. Enfin, pour toi.

Des fois, malheureusement, aucun de ses coéquipiers ne l’écoutaient. On ne cessait de l’ignorer ou le rabaisser ou l’entraîner durement, une attitude qui le frustrait plus qu’autre chose. Et davantage lorsqu’il avait « enfin » une innocente attention : la santé de Kurasa. Cet homme allait s’écrouler bien lourdement au sol … et allait être inapte à protéger Kiseki ! Comment cela, ce n’est pas si désintéressé que cela ? Dans son monde, ça l’était. Sa santé et sa protection étaient les choses les plus importantes !

- Les médicaments … Ils vont t’assommer. Il faut se mettre à l’abri. Et non, ne me regardes pas méchamment. C’était ça, ou rien ! commença-t-il immédiatement à se défendre, habitué un brin de trop aux réprimandes de chacun.

Bon gré mal gré, l’abri avait été décidé et à peine s’y étaient-ils engouffrés que Kurasa pouvait ressentir toute la fatigue du médicament, ainsi que toutes les douleurs des coups. Le jeune médecin tenta d’alléger le tout en travers de quelques premiers soins, mais c’était surement bien maigre comparé à la douleur soudaine et subite.

Et il attendit sagement le réveil du coéquipier. La journée avait laissé place à la soirée, et petit à petit, il put sentir les premiers mouvements.

- Bonsoir ! Avant que tu ne m’engueules ! Détruire une telle beauté de la science est un crime ! Il faut l’étudier ! Ensuite pour les vitamines, c’était ça ou rien. .. mais il semblerait que j’ai peut-être mélangé mes vitamines expérimentales très efficaces avec mes vitamines normales, peu efficaces … C’était pas fait exprès ! JE LE JURE !

Pour une fois de sa vie, il était sincère le petit Kiseki.