Les journées sont longues, très longues. Cela faisait plus d'une semaine maintenant que j'avais été blessé lors d'un affrontement. Un affrontement un peu trop rapide à mon goût, tandis que je m’attelais à arrêter Saibogu Oniri qui était revenue à la vie par je ne sais quel sort, un homme avait bondi derrière moi pour me transpercer au niveau de l’omoplate. Pour ce faire, il avait recouvert sa main de chakra Raïton pour la rendre plus incisive. L'homme inconnu avait une bonne maîtrise pour donner une forme si incisive à son chakra. La douleur était bien trop forte, je me sentais tout simplement m'en aller. Je pensais même que ma fin était proche ; Quand on est aux portes de la mort, on voit défiler notre vie, ce n'est pas une légende. Je pensais à me venger pour cela, à venger mon village qu'il avait aussi touché lors de son attaque. Yuki no Kuni, le pays de la neige, j'allais m'y rendre dans quelques temps. Je voulais faire souffrir mon ennemi comme il m'avait fait souffrir, non, je voulais décupler cette douleur.
Après quelques jours à l'hôpital, on m'avait relâché. En échange, je devais m'efforcer de maintenir un bandage bien positionné et très propre. Il contournait tout mon torse en passant par l'épaule droite pour consoluder le tout. Ce n'était pas agréable, je le sentais collé à mon corps. Je ne pouvais pas non plus faire de mouvements trop brusques et quand je marchais, je sentais comme une petite douleur au niveau de la poitrine. Les médecins avaient fait un travail formidable, personne ne pouvait le nier. Ils m'avaient sauvé la vie après tout, je ne pouvais que être reconnaissant envers eux. L'équipe médicale était tout simplement superbe, je ne fais que très rarement des compliments, c'était pour dire.
Que pouvais-je bien faire aujourd'hui ? J'avais passé à mon goût, trop de temps sur mon piano. J'avais beau aimer ça de tout cœur, j'étais lassé d'y avoir joué pendant des jours entiers. Il fallait que je prenne l'air. Le ciel était dégagé, le soleil accablant était présent comme à son habitude. Les rayons pénétraient ma modeste chambre pour venir éclairer mes joues. Après un petit soupir, je décidai de mettre un Kimono à fleurs et de placer Azura à mes côtés. Je ne pouvais me battre mais je restais fier, j'étais prêt même dans mon état à défendre mon village en cas de besoin. Rien n'était plus sûr à Suna, les habitants, beaucoup étaient morts suite à l'attaque de Rei. Je l'avais combattu corps et âme mais cela n'avait pas suffi. Si j'aurais été plus fort, j'aurais totalement annihilé son vrai corps ce jour-là.
Ce monde est trop vaste, j'étais si loin de mon but, si loin que des fois je le pensais impossible à atteindre. Dans ces moments de doutes, je repensais alors à mon père-.. Ma mère que je n'avais pas connu et bien sûr à ma défunte sœur, ils hantaient mes pensées à chaque moment de doute. Puis ensuite je voyais mon autre sœur, celle que je ne supporterai pas de perdre. Elle était encore en vie malgré sa maladie, je ne pouvais accepter sa mort.
Je quittai alors ma chambre au quartier général des Midorhato, passant par l'accueil je vérifiais si j'avais des lettres. Je n'en avais aucune, les missions ne m'étaient plus attribuées jusqu'à nouvel ordre. Je n'en pouvais plus, rester des heures à rien faire, vraiment ce n'était pas pour moi. Peut-être trouverais-je une occupation en me promenant dans la ville ? Je passais d'abord au marché où j'observais les stands avec une certaine curiosité à la recherche d'un objet qui pourrait me donner envie de l'acheter ; Quelque chose qui pourrait m'apporter un peu de distraction. Il y avait des partitions assez vieilles dans une caisse, après avoir négocié le prix j'emportais quelques unes d'entre elles.
Je tenais le tout dans ma main, j'étais fier d'avoir trouvé des partitions à ce prix mais au final ça me ramenait toujours à mon piano. Je fus arrêté par une boutique que je connaissais un peu plus maintenant, c'était celle à Satoru ou plutôt à son père. J'observais la devanture en bois avant d'esquisser un sourire en me rappelant la mission à ses côtés.
Peut-être était-il dedans et peut-être était-ce le rôle d'un ami de passer le bonjour à son ami ? Je n'étais pas encore très à l'aise avec ces formalités. Je m'étais fait des amis que très récemment et encore j'avais du mal à définir ce terme. N'étant pas du genre à hésiter, j'entrai pour me diriger au comptoir où je voyais un homme assis sur une chaise. C'était sûrement le dirigeant de la boutique, son paternel. Par politesse, je saluais son père avec respect en m'abaissant.
« Je me nomme Toshiro Oga mi, un Shinobi de Suna comme vous pouvez le voir ! Je suis un.. un.. » Je mis quelques secondes à reprendre. « Un ami à Satoru, est-il présent monsieur ? »
J'avais eu tant de mal à dire cela, cela prouvait une nouvelle fois mon manque d'expérience dans ce domaine. J'avais encore des efforts à faire, cela était indéniable. J'entendis alors des bruits de pas avant même la réponse de mon interlocuteur. C'était bien Satoru ! Il avait sûrement entendu son prénom pour venir à nous, il devait être en train de travailler en vu de ses vêtements. Je levai la main droite pour le saluer avec un petit sourire.
« Je voulais te passer le bonjour, tu dois être au courant d'une récente attaque dans les rues de Suna. Un homme m'a blessé et depuis je ne suis bon qu'à rester au domicile. On ne m'attribue plus aucune mission. »
Pouvait-il m'aider à rendre ces jours moins longs ?
