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 Money money bitch ! [Solo - A]

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Nukenin
Otsutsuki K. Nikkou
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Money money bitch ! [Solo - A] Empty
Message(#) Sujet: Money money bitch ! [Solo - A] Money money bitch ! [Solo - A] EmptyMar 24 Mar 2015 - 23:23

Ordre de mission:


La Lune obscurcissait le ciel et la scène se déroulant sous sa voûte étoilée. Michiki était là, tapi dans l’ombre, attendant le moment propice pour frapper. Devant lui, un bâtiment de plein pied construit à flanc de montagne. L’endroit était encerclé de rochers, mais surtout de gardes armés. Chacun avait son outil de prédilection : lance, katana, masse ainsi qu’une lampe pour chaque attachée à leur ceinture. De véritables lucioles humaines brillantes dans la nuit, donnant ainsi naïvement leur position au nécromancien embusqué. Ce dernier attendait que les pions se mettent en place avant de lancer la partie.

Tout avait commencé il y a quelques jours lorsque Michiki avait été contacté par un commanditaire soucieux du sort d’une fonderie d’or dont il possédait quelques parts sur le marché. L’endroit avait été investi par des bandits il y a peu, menaçant la sécurité des employés. Tout cela pour quelques lingots à refourguer par la suite sur le marché noir ou pour financer quelques magouilles pitoyables. Le but de Michiki était d’arrêter cette contrebande. L’employeur, un gars d’Ame qui l’avait reçu dans un modeste bureau perdu parmi les tours de la grande ville, le mit en garde sur l’éventuelle présence de shinobis sur place. La réponse avait été directe :

- Vous m’expliquez l’intérêt de me prévenir alors que je suis shinobi moi-même ? Une mission autant payée, c’est forcément important et non pas pour participer à un concours du plus gros mangeur.

- Haha ! Oui c’est vrai ! répliqua son interlocuteur d’un rire nerveux.

Parlons-en du prix. Une récompense anormalement élevée pour un simple nettoyage de brigands, ça cachait des choses. Peu importait Michiki. Il s’était tenu à l’affût de tout boulot impliquant de près ou de loin une mine ou une fonderie travaillant l’or. Les pépites attisaient bien des convoitises, à commencer par celle du Shinda. Il en aurait besoin pour le Fumetsu. Raison pour laquelle il avait sauté sur l’occasion lorsqu’il avait eu vent de cette mission, malgré le fait que cette histoire sentait l’embrouille à plein nez. Il se foutait royalement de la récompense. Elle n’était qu’accessoire, voire inutile.

Retour donc à la nuit et l’embuscade du Fossoyeur qui se refaisait le plan dans sa tête une dernière fois. Il avait eu le temps d’observer et d’imprimer les chemins de ronde. Il n’était plus très loin de la combinaison parfaite des positions des pions. Et ce fut enfin le cas. L’instant tant attendu. Les lumières des gardes s’effondrèrent une à une alors que les cadavres du nécromancien surgirent du sol. Pour sa part, Michiki avait accouru sur le type le plus proche de lui afin de le neutraliser. Une fois tout ce beau petit monde mis à terre, le Shinda révoqua sa garde pour réanimer celle fraîchement décédée. Il ordonna aux pantins de chair de récupérer chaque torche. En prime, il leur décrivit les différents chemins occupés pendant les tours de garde. Ainsi, pas moyen d’alerter les ennemis à l’intérieur du bâtiment le temps que Michiki s’y rende.

De plus, si quelqu’un dans le bâtiment regardait dehors, il ne verrait que l’habituelle route décrie par les lanternes. Puis Michiki bénéficierait de ce soutien extérieur comme d’un ticket de sortie si les choses se gâtaient. C’était son atout dans sa manche. Une fois son as préparé pour le jeu, il se mit en route pour la suite des opérations. Il ne ferait pas de quartier. La prise de ce lieu était très importante pour lui. Et le Fossoyeur avait prouvé à de nombreuses reprises par le passé qu’il était très déterminé lorsqu’il voulait quelque chose.

La menace des gardes éradiquée, il progressa sereinement vers la fonderie. Il dissimula tout de même son chakra par précaution. Il était inférieur en nombre mais il avait l’avantage de l’effet de surprise. Un atout non négligeable lors d’un affrontement. L’expérience le lui avait appris. Il finit enfin au niveau du mur est de l’infrastructure. La porte de service était à côté de lui. il sonda l’endroit. Quelques présences humaines. De simples guerriers. C’était louche. Il devait y avoir des shinobis. Il ferait attention à cela, les bougres étant sûrement cachés. Il inspira un coup puis se lança à l’action en défonçant le battant.

*****

Je dois bien admettre que ce gamin est plein de ressources. Déjà quelques années que nos chemins se croisent et nous continuons de nous surprendre. Et pourtant il ne comprend toujours pas. C’est bien dommage. Lui qui peut être si malin quand il le veut. Enfin il faut quand même avouer que sans cela, ce ne serait plus aussi distrayant.

Ma main lâche alors son contenu. Le crâne et le corps y étant rattaché s’effondrèrent au sol, un filet de bave coulant des lèvres bleutées. Je ne peux rien tirer d’un cadavre, je n’ai pas le talent de ce petit. Mais il s’est bien débrouillé sur ce coup. Très astucieux cette stratégie de d’abord se débarrasser des gardes. Il a voulu s’assurer le champ libre sans avoir de mauvaise surprise. Pour le coup c’est raté, car il risque d’être très étonné en me voyant.

Je souris d’avance à l’idée de la réaction qu’il aura. J’en suis tout impatient. Je me dirige donc vers les locaux construits à la base de la montagne. La mine et la fonderie n’y font qu’une. Mais l’essentiel de la mine ayant été exploité, elle a été condamnée et le bâtiment sert exclusivement à la fonte de lingots ou de petite monnaie. Je me suis un minimum renseigné avant de venir ici. Je me suis tenu suffisamment informé pour faire de ce plan une réussite. Les éléments sont en place, je vais pouvoir observer le piège se refermer sur ce petit nécromancien.

Alors que le bâtiment n’est plus très loin de moi, j’y entends déjà les fracas du combat, les cris et le fer qui se croise. Tout sourire, je passe la porte sans soucis. Cette dernière étant déjà ouverte en grand, je pénètre sans difficulté. Deux corps de l’autre côté attendent au sol. Il ne fait aucun doute sur leur sort ou leur état. Je les enjambe et continue sereinement ma route. Je trace mon petit chemin balisé par la piste encore chaude des cadavres. Ce lugubre dédale m’amène dans une large salle divisée en deux étages. J’emprunte l’escalier marquant cette distinction pour me retrouver face à un corridor où s’enchaîne les portes. Le couloir tourne sur la droite. Là encore je suis une piste cadavérique qui m’amène de nouveau à un tournant.

Et là, au bout de cette trainée de sang et de corps, je le vois. Il est de dos, il ne me voit pas. Mon camouflage étant toujours actif, je ne doute pas qu’il n’a même pas ressenti ma présence. J’avance vers lui. Il fait face à une porte béante. Il a donc trouvé ma petite surprise. Mon sourire, aussi envisageable soit-il, s’étire encore pour atteindre son paroxysme. L’excitation me gagne au point que j’en suffoquerais presque. Je prends une profonde inspiration, emplissant mes poumons d’une odeur âpre et ferreuse d’hémoglobine. Je suis comme une pile électrique. J’ai envie d’agir mais je sais que le seul fait de patienter encore un peu me procurera une satisfaction encore plus intense. Je ne suis qu’à quelques pas du binoclard mais j’arme déjà ma main, prêt à frapper.


*****

Le souffle haletant, Michiki se cala contre un mur le temps de se réoxygéner. Il n’avait plus autant de forme qu’à l’époque où il utilisait le Taïjutsu pour se battre. Même si ce n’est pas pour autant un croulant. Il venait déjà de s’enchaîner une bonne partie des preneurs d’otages. Difficile de dire où ces derniers se trouvaient. Il s’en soucierait une fois la menace armée totalement annihilée. Ses dons de senseur l’ont mené à l’étage où se cachaient les dernières poches de résistance. Il n’a même pas eu besoin de faire appel à ses renforts. Il restait une dernière cible. Elle se trouvait au bout du couloir dans une pièce dont la seule issue faisait face au nécromancien. il s’avança vers la pièce en bois, atténua sa respiration par une expiration prolongée. Puis il fit une nouvelle entrée fracassante dans cette antichambre de l’horreur.

La décoration y était austère. Un bureau encadré derrière par deux bibliothèques. Aucune fenêtre. Seulement un corps étripé et crucifié sur le mur entre les deux meubles littéraires. Ses organes dévoilés au grand jour, s’évidant de plusieurs litres de son liquide vital. Plusieurs projections sur tous les murs. Un pur massacre pour une scène de carnage de grande ampleur. Michiki resta bouche bée face à ce spectacle. Non pas par son caractère violent, lui qui était un habitué des bains de sang, mais plus par rapport au responsable de cette boucherie. Assis au bureau sur un siège trop massif pour lui, ruisselant de sang de la tête au pied, se tenait un enfant. Il devait avoir huit ans. Soin poing était serré sur un kunaï sanguinolent. Le regard vide, il ne semblait même pas avoir remarqué la présence du Fossoyeur.

Puis sa petite tête blonde finit par se lever. Il regarda son invité surprise, lui aussi l’arme au poing, avant de regarder celle qu’il avait en main. Michiki ne savait pas trop quoi faire. Il se retrouvait là impuissant. Un gamin ne pouvait être à l’origine de tout ça. Au moment où il se disait ça, le gosse finit par ouvrir la bouche pour difficilement s’exprimer :

- Aidez-moi monsieur…

En guise de réponse, le Shinda l’incita juste à le rejoindre d’un signe de tête. Le petit garçon enjamba alors le mobilier pour arriver au niveau de son « sauveur ». Qui remarqua alors un surprenant détail. L’enfant avait toujours sa lame à la main et il semblait assez vif pour venir le voir avec un…sourire ?! Là par contre y avait anguille sous poche. Michiki comprit avec un petit temps de retard. Pour autant le gamin n’avait pas la condition physique d’un shinobi. Le nécromancien eut donc le temps de bloquer son bras d’où allait provenir le coup de kunaï et de l’immobiliser. Le petit diable se débattit de tout son corps. Il se mit également à beugler :

- LÂCHE MOI ! SALE PETIT NÉCROMANCIEN DE PACOTILLE !

Michiki mettait l’effort nécessaire pour contenir ses gesticulations. Mais au-delà de ça, ses mots l’avaient troublé. Hanté même. Tel un vieux fantôme. Il ne connaissait qu’une personne qui par le passé l’avait appelé ainsi. Quelqu’un qu’il ne préférerait revoir que pour une seule et unique raison. Cette personne qui avait assassiné celle qui lui avait offert une seconde chance, une seconde vie. Sans elle, il ne serait jamais devenu ce shinobi. Il se serait juste retrouvé orphelin évité de tous. Entendre cette appellation dans la bouche de ce gamin était curieux. Alors que c’était le Corbeau qui l’appelait comme ça. Serait-il derrière tout ça ? Alors qu’il se posait la question, il eut un bref éclair de perception. Un mouvement derrière lui. Michiki pivota.

Le sang éclaboussa le visage du nécromancien. Les yeux élargis, autant que la plaie, par la stupéfaction. Il baissa la tête pour voir la blessure. L’arme était plantée dans le torse du gamin qu’il avait gardé tenu contre lui. Toujours immobilisé par le nécromancien, le petit avait pris le coup à sa place, véritable bouclier humain. Et de l’autre côté de la lame, tout sourire, le Corbeau le fixait tel un prédateur. Le Fossoyeur relâcha immédiatement l’enfant pour se reculer. Debout sur le bureau, il s’arma à son tour. Son opposant se mit à ricaner. Puis cela évolua en rire qui termina ensuite en une véritable crise d’hilarité. Il se calma pour finalement poser ses yeux cernés sur le Shinda :

- On dirait que tu n’as pas apprécié mon petit cadeau. Je l’avais pourtant choisi avec attention.

- Qu’est-ce que tu fous là ? se contenta de répondre Michiki encore surpris de le voir.

Un simple sourire en guise de réaction. Puis le Corbeau reprit :

- Une petite visite de politesse de temps en temps ça ne fait pas de mal ! Cela faisait tellement longtemps qu’on ne s’était vu.

- Et je m’en portais pas plus mal. Ça m’évitait d’avoir quelqu’un qui essaye de me descendre.

Le Corbac secoua la tête légèrement de gauche à droite.

- Non mon petit nécro de pacotille. Pas aujourd’hui. Je vais laisser les autorités d’Ame lâcher leurs forces sur toi. Et le simple fait de savoir que j’en suis l’instigateur me réjouit.

Michiki afficha clairement son scepticisme et son incompréhension. Ce qui arracha un sourire à son adversaire. Il commença par désigner le corps du gamin gisant à terre de son menton :

- Déjà lorsqu’ils apprendront que tu es le responsable du meurtre d’un jeune innocent, ça risque de ne pas leur plaire. D’autant plus lorsqu’il s’agit d’un gosse qui a été déclaré enlevé la semaine dernière.

Michiki commençait à comprendre peu à peu ce dans quoi il était tombé. Y compris où son ennemi juré voulait en venir.

- Tu es derrière tout ça. La prise d’otages. Et cet enfant était juste contrôlé par une de tes illusions.

- Ta perspicacité ne finira jamais de me surprendre ! Même si elle arrive un peu tard. Le temps d’éliminer les employés qui sont enfermés dans une salle que j’ai moi-même camouflé et Ame te traquera jusqu’à ta mort. D’ailleurs ils devraient déjà être en route. Etant donné qu’un informateur anonyme leur a signalé que celui qui t’as employé a été froidement assassiné.

- Je ne l’ai pas tué.

- Ils sonderont son esprit et se rendront compte que tu es le dernier à l’avoir vu en vie. Avant que tu ne la lui ôte bien sûr.

Là encore, manipulation du Corbeau. Ce type était doué là-dedans. Tout comme il avait profité de l’esprit fragile du jeune garçon étalé entre eux pour le briser et en faire un pantin à son service. Tout était une mise en scène de cet homme qui avait décidé de ne plus se salir les mains pour mettre fin aux jours du Shinda. Astucieux certes. Tout allait mener au nécromancien c’est sûr. Et en guise de réaction face à tout ce qu’il venait d’apprendre, il sourit. Ce fut au tour du Corbeau d’afficher son étonnement. Il interrogea implicitement Michiki d’un sourcil plus haut que l’autre. Le binoclard remonta ses verres sur l’arrête de son nez :

- C’en serait presque ingénieux… Mais laisse-moi t’apprendre des choses à mon tour.

Michiki retira son majeur de la monture centrale de ses lunettes.

- Si je te dis que tu m’as facilité la tâche tu me crois ?

Le Volatile se mit à réfléchir un instant. Il fit les liens tout seul comme un grand. Il exprima alors ses conclusions à voix haute :

- Tu savais que j’interviendrais.

Michiki ne dit rien. Il préféra laisser le soin à son adversaire de trouver tout seul les réponses aux questions.

- Tu voulais que cet employeur meure. Pour je ne sais quelle raison. Tu comptais le tuer pour qu’on ne fasse pas le lien avec toi. Ce qui signifie que tu as des projets pour cette fonderie.

Le nécromancien s’était contenté de rester immobile, l’arme prête à frapper et son chakra commençant à bouillonner. Il allait attaquer maintenant que tout était dit. Le Corbeau apporta sa petite conclusion :

- Tu t’es bien débrouillé petit nécromancien de pacotille. Ton plan semble en bonne voie de fonctionner. Sauf que tu ne sauras jamais où se trouvent les otages. Enfermés où ils sont, ils mourront de faim avant que tu ne puisses les sauver.

Il se retourna, prenant congé comme si de rien n’était. Michiki balança son kunaï droit dans son crâne. Mais l’arme de jet traversa l’homme. Une simple illusion qui pivota la tête à 360° pour adresser un sourire narquois au nécromancien :

- Tu as bien joué ce coup-ci. On se reverra plus tard. Petit nécromancien de pacotille.

Le Shinda ne s’attarda pas plus sur lui. L'image immatérielle disparut. Il devait déjà être très loin. Il devait se dépêcher. Le temps lui était compté. Une chose qu’ignorait le Corbeau, Michiki était doué de nouveaux dons. Il ouvrit sa perception du monde extérieur. Il se concentra un moment avant de finalement déceler une trace de vie infime. Son émission était faible. Mais elle était bien là. Il sortit de la pièce, enjambant le corps du gamin. Il courut à travers le dédale de couloirs. Les pièces étaient nombreuses c’est vrai. Mais le nécromancien trouva assez rapidement l’accès dans un sous-sol. D’autres pièces. Et une en particulier l’attendait. Il se retrouva devant une porte blindée. Ses bras changèrent d’apparence, devenant des griffes imposantes. Elles défoncèrent le mur comme s’il s’agissait d’un pan en carton. La poussière dégagée laissa alors apparaître une petite foule. Plusieurs hommes profitèrent de la faille pour sortir à la lumière et venir remercier leur sauveur :

- Merci noble seigneur ! Nous vous serons éternellement reconnaissants. S’il y a quelque chose que nous pouvons faire…

- Il y a une chose oui…

Quelques heures plus tard, Michiki était dehors. Suivi de la foule des otages, mais ils avaient tous quelque chose de différent. Le nécromancien tenait à la main un sac. Il en sortit une pièce d’or. Marquée d’un symbole :

Spoiler:

Le sourire carnassier sur ses lèvres, il rangea son butin. Cet or aurait une valeur toute particulière pour le futur du Fumetsu ainsi que pour ses membres. Tout allait commencer. Tout s’accélèrerait dans les jours à venir. Alors qu’un incendie commençait à dévorer la totalité du bâtiment. Le groupe qui le suivait se retrouva éclairé par la lumière des flammes. Ils avaient chacun le regard vide, la démarche claudicante et une blessure profonde à la gorge. D’un claquement de doigt, Michiki les fit disparaître tous. Les cadavres rejoignirent un rouleau de parchemin à sa ceinture. Cette mission était un succès total.
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