Bip… bip… bip… Un son strident, régulier, désagréable, familier.. Ce bip était celui de la machine qui donnait les battements de cœur aux médecins dans un hôpital. Etait-ce donc là qu’il se trouvait ? Il n’était pas mort ? Ses yeux s’ouvrirent lentement, la lumière l’aveugla tout d’abord. Il se redressa ensuite pour voir une chambre totalement blanche, même lui était en chemise blanche. Il vit une infirmière qui, en le voyant se redresser, se dirigea vers lui avant de mettre un oreiller derrière son dos, laissant la vaine politesse prendre le dessus sur son travail. Ne répondant pas, l’infirmière décida donc de sortir, certainement pour prévenir que le Sandaime était encore en vie, et qu’il venait de se réveiller. Soroshiya prit un moment avant que ses yeux ne s’habituent à la lumière, puis il analysa son état. Ses jambes étaient trop engourdies pour répondre, il avait la nausée, il se sentait vraiment mal. Cela devait faire quelques jours qu’il était allongé sur ce lit d’hôpital.

Pendant de longues secondes, il se remémora ce qu’il s’était passé. Alors que le Sandaime Raikage avait décidé de revenir à Kumo après cet « exil » si l’on peut dire ça comme ça, il s’était fait attaquer à mi-chemin. Un duo étrange, vêtu d’une drôle de façon et répondant à des noms à consonance grecs. C’était la première fois qu’il voyait cet accoutrement. Mais en tout cas, le duo était parfaitement rôdé. Même en étant le Sandaime Raikage, donc normalement l’un des plus puissants shinobis de ce monde, il avait été mit à mal, laissé pour quasi-mort. Fort heureusement, dans les montagnes, Soroshiya avait réussi à tuer l’un des deux et faire s’écrouler de gros morceaux de rochers sur le deuxième. Celui-ci avait réussi à esquiver, mais avait abandonné le combat. Mortellement blessé, Soroshiya avait appliqué de l’argile sur sa blessure pour diminuer l’hémorragie avant de se diriger vers Kumo, dans ses dernières forces, appelant à l’aide. Puis il s’était réveillé…

Sans frapper, quelques hommes entrèrent ensuite dans la chambre. Et l’œil affuté du fanatique de l’explosion reconnu immédiatement l’un des hommes. Il ne le connaissait pas personnellement, et se demandait même s’il l’avait connu du temps où il occupait le trône de Kumo, mais à son allure et son assurance, il se rendu compte que cet homme n’était autre que l’actuel Raikage. Yondaime ? Godaime ? Rokudaime ? Il l’ignorait, mais il était Raikage, cela se voyait rapidement. Même un novice aurait remarqué l’allure de cet homme. Encore fragilisé par ses blessures, Soroshiya tenta de prendre la parole : « S..Seigneur Raikage… Yondaime ? Godaime ? Pardonnez-moi, j’ai manqué pas mal de pages de l’histoire ces temps-ci.. ». Dit-il avant de tousser, se tenant la cage thoracique. A ce moment, une infirmière ayant suivit tous les hommes s’approcha du Sandaime avant d’appuyer sur son épaule pour l’allonger, ou du moins, le tasser dans son oreiller. Avec de telles blessures, il allait prendre un peu de temps pour s’en remettre, ou même pour devoir combattre.

Tristement, Soroshiya reprit alors la parole. Il voulait des nouvelles, de bonnes nouvelles : « Avant tout Raikage, rassurez-moi, comment se porte Kumo ? Qu'en est-il du Genei Ryodan ? »

Ainsi donc, le Sandaime Raikage était de retour à Kumo. Rien que ça ! Avant même qu’il ne pénètre dans Kumo, avant même qu’il ne se présente aux shinobis du Kazai, les équipes de surveillance du Chokkatsu, via le système que nous avions récemment mis en place m’avaient signalé sa présence. Étonnant. J’étais resté un moment figé dans ma position, doigts des mains liées entre elles, coudes posées sur mon bureau, regard fixement rivé sur cet homme. En réalité, j’avais du mal à le croire. Tout simplement. En général, lorsqu’un Raikage disparait, c’est qu’il a disparu pour… toujours. Nous en avions eu la preuve avec le Shodaime, avec le Nidaime et même lui, le Sandaime Raikage Bakusho Soroshiya. Comment ceci pouvait-il s’expliquer ?

Je crois que j’étais resté là abasourdi, comme atteint par une technique d’immobilisation pendant au moins cinq secondes. Cinq secondes qui avaient dû paraître bien longues pour ce shinobi devant moi. Ce dernier devait se sentir obligé d’attendre que je formule un ordre. N’importe quoi. Par instinct, je savais qu’il m’obéirait. Lui et tous les autres. Mais, je le savais, j’avais encore l’opportunité de prendre du recul par rapport à cette venue inattendue.

« Que le village soit en alerte. Procédez aux tests d’usage pour la catégorie 2, et menez à l’hôpital. Qu’il y soit traité selon son rang de Kage. S’il n’a rien, vous lui aménagerez la résidence réservée aux hôtes de prestige. Il mérite tous nos égards. Cependant… Deux Jonins et un Satoru doivent être constamment à sa surveillance. Évidemment, le plus discrètement possible. »

Mes premiers ordres sur cette question. Le membre du Chokkatsu avait disparu. J’étais sûr que mes ordres seraient correctement appliqués. Je pouvais à présent réfléchir à cette situation inédite. Bien entendu, mon premier sentiment fut la méfiance. Il passerait les tests d’illusions et forcément, nos équipes allaient se rendre compte qu’il était celui qu’il prétendait être. Je pouvais d’ores et déjà écarter l’hypothèse. Qui était assez fou pour se henge en Kage ? Par contre, si cette hypothèse saugrenue se vérifiait, alors, cela voudrait probablement dire qu’il s’agissait d’un leurre. D’une agitation que l’on crée d’un côté pour frapper de l’autre. Voilà pourquoi j’avais demandé que le village soit en alerte. Par simple précaution. Tous les Satoru, Jonins, les shinobis du Kazai et le Chokkatsu seraient à pied d’œuvre. Prêts à toutes éventualité, jusqu’à ce que je décide du contraire. Dans les faits, je n’allais pas mobiliser tout ce beau monde pendant longtemps. Juste le temps qu’il faudrait pour m’assurer que nous ne serions pas floués par cette apparition soudaine.

Puis j’attendis, le temps qu’il fallut pour que tout se tasse et que l’on me donne l’assurance que tout était en ordre, sous contrôle.

« Très bien. »

Un silence. Très court.

« Informez le Seigneur de Kaminari no Kuni du retour du Troisième pilier. »

Froidement. J’avais le défaut d’être un homme loyal, envers ceux à qui j’avais prêté allégeance. Et mon allégeance allait au Daimyo. C’était lui qui m’avais mis en place à la tête de Kumo. Et c’est ce même Daimyo qui avait placé sa confiance jadis en Soroshiya.

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Plusieurs heures avaient passé. Il était temps pour moi de me rendre au chevet de cet homme attaqué par des gens dont Kumo ne savait rien. Du moins, ce sont les informations qui sont remontées à moi. J’en aurai le cœur net. Avec le temps. Au bout de plusieurs minutes de marche, me voici arrivé à l’hopital. Immédiatement, celui que l’on pouvait considérer comme le Directeur de l’hôpital me reçut et me guida lui-même jusqu’à la chambre où se trouvait le Sandaime. J’entrais dans cette chambre, sans frapper, mais avec une certaine douceur emprunte de respect.

Sur le pas de la porte, mon regard parcouru dans la chambre, pas tout de suite sur le Sandaime. Je voulais m’assurer qu’il disposait du confort minimum. Il me semblait que c’était le cas. À présent, je pouvais m’intéresser à cet étrange hôte. Le voilà qui me parlait. Je fronçais les sourcils. Tous ces noms, ces titres, sortant de sa bouche me paraissaient bien lourds.

« Appelez-moi Godaime Raikage, l’un des deux ou tout simplement Zennosuke. J’ai été un de vos hommes par le passé. »

Un ton neutre, yeux plissés, j’étais comme affecté par ce que je voyais. Bakusho Soroshiya était un Kage que je respectais énormément par le passé. Sobre, efficace, pleinement intéressé par le développement de Kumo et très certainement à travers notre village militaire, le développement de Kaminari no Kuni. Je m’étais placé dans son camp, dès que les brouilles avec les Kadoria s’étaient déclenchées à l’époque. Par pure loyauté envers l'ordre établi. Je ne le regrettais pas, même si je ne comprenais toujours pas, comment il avait pu disparaître par après. Lui aussi. Comme tous les précédents Kage, hormis le Yondaime. En repensant à ce dernier, un passage de sa lettre me revint… Faire attention aux coups qui proviendraient de l’intérieur…

Je m’approchais du Sandaime Raikage. Il venait de parler d’un groupe terroriste qui avait dû hanter ses journées et ses nuits à l’époque. Le Genei Ryodan… Je me souviens.

« Le Genei ? Après votre départ, ils nous ont causé du souci encore et encore jusqu’à ce qu’une opération, soigneusement préparée, en simultané avec Konoha, ait raison d’eux. Leur base a été démantelée, la quasi-totalité de leurs membres, tués. Mais, je crains que leur leader ne soit encore en vie. Malheureusement. »
Une légère pause.

« Pensez-vous qu’il y ait des chances que ce ne soit pas fini ? »

Des propos qui indirectement laissaient entendre le lien que pouvait faire le Godaime, entre l’état actuel du Sandaime et cette épineuse question du Genei Ryodan.

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