Ta No Kuni, le pays des rizières. Un territoire dont il ignorait encore l’existence il y a peu, mais qu’il foulait à présent, en quête de vérités. Cela avait pris du temps, mais il avait pu trouver le bout de la ligne. Il ne restait plus qu’à remonter, jusqu’à sa source. Combien de temps avait pu passer avant qu’il n’ait enfin quelque chose ? Combien de saisons avait-il vu se succéder avant d’avoir quoi que ce soit. À vrai dire, il y avait longtemps qu’il avait cessé de compter, longtemps qu’il n’avait plus eu cette lueur dans le regard lors d’un de ses déplacements.

Quand on y repense, il en avait fait du chemin depuis sa désertion. Le pays de la Givre, des Sources Chaudes, celui de l’Eau. Trois pays à parcourir pour enfin pourvoir dénicher quelque chose. Il ignorait encore ce qu’il allait trouver lorsqu’il avait quitté la base du Shôraizen sans un mot encore une fois. Contrairement aux autres fois, il laissa Oz aux soins de ses associés et voyagea seul. Pas même le Reiki, cette lame dont il ne se séparait jamais n’était à ses côtés. Le Pays des rizières étant décrit comme une zone neutre et généralement calme, voyager de manière peu voyante était plus conseillée.

Son bateau accosta dans une ville que l’on lui indiqua comme étant la ville de Tahori. Sa localisation lui était inconnue. Quittant le port il s’avança vers le centre-ville. Il y avait vraiment tout d’une ville portuaire, contrastant bien avec l’image qu’il avait d’un pays connu comme étant une immense plantation de riz. Un virage à gauche, puis un autre, avant d’arriver à un cul de sac lui indiquant qu’il était perdu. Montant sur le toit de la batisse la plus proche, il bombarda la zone de particules. Ce n’était rien de nocif pour les gens, juste de quoi se faire un plan des routes et déterminer le chemin à prendre pour sortir de cette ville. Cela fait il redescendit de son perchoir et se mit à vadrouiller jusqu’à la première boutique qu’il croisa. Y entrant pour une fois d’une manière polie, il se présenta au comptoir en quête d’informations.

-Bonjour !

-Bienvenu Monsieur, que désirez-vous pour vous ?

-Serait-il possible d’avoir une carte du pays et ainsi qu’une boussole s’il vous plait ?

-Une carte du pays et une boussole… Je vous apporte cela tout de suite !

-Merci !

Passant son regard dans la boutique en attendant le retour du vendeur avec les objets souhaités, il aperçut une brochure qui retint son attention. La prenant pour la feuilleter un instant, il revint se présenter au comptoir lorsque le commerçant l’y invita.

-Alors la carte vaut soixante-douze ryos, et la boussole quatre-vingt-neuf !

-Rajoutez-y cette brochure je vous prie !

-Très bien, ça fera un total de cent quatre-vingt-dix-sept ryos !

L’achat fait, il reprit son chemin avant d’aller s’asseoir sur un banc non loin du port. Prenant la brochure, il se mit à la lire attentivement. Pour une fois, il faisait quelque chose sérieusement en dehors de ses entrainements et combats. Il y apprit la présence d’une force que l’on pourrait considérer comme la protectrice du pays.

Tchh… Des moines hein ? Intéressant…. Très intéressant

Un choix judicieux que de prendre cette brochure, car il en apprit beaucoup sur ce pays grâce à elle. Un manuel si riche qu’il se rendit compte avec horreur que l’achat de la carte du pays était superflu. En effet, sur sa première partie, le livre parlait de l’histoire du pays, depuis le peuplement jusqu’au couronnement du Daimyo actuel. Puis à partir de la double page centrale qui se trouvait être une carte très détaillée du Pays des Rizières, jusqu’à la fin, une carte des différentes villes du territoire. Un constat qui lui hérissa les poils à l’idée des dizaines des ryos qu’il avait jeté en brousse. Déposant le livre un instant, pour regarder la carte qu’il avait en question, il constata avec horreur que ladite carte était bien moins enseignante que celle du livre.

Je me suis bien fait avoir… Enfin, je m’occuperais de ce charlatan à mon retour !

Rangeant le tout dans son sac, il prit la direction de la taverne la plus proche pour s’y installer et glaner des informations sur sa destination, Las Coutz. À son grand regret, ce lieu ne figurait nulle part sur les cartes aussi dû-t-il user de patience et de diplomatie pour obtenir une information valable.

C’est sous les coups de six heures du soir qu’il tomba sur quelqu’un qui savait quelque chose sur ce nom. Malheureusement l’information ne fut pas vraiment gratuite. Quatre tournées, voilà le prix que lui coûta l’info, et quelle info. Savoir qu’il s’agissait non pas d’une ville mais d’une grotte. Une excavation béante en flanc de montagne que l’on retrouvait dans la chaine montagneuse du Sud-Est du pays, entre le Mont A’ Kan et le village de Sonumi. Soit plus de cent cinquante kilomètres à fouiller en flanc de montagnes. C’était une idée qui ne lui plaisait guère du tout, mais il finit par s’y résoudre, vu qu’il n’avait pas trop le choix. Sortant de nouveau la brochure et la boussole, il commença à dresser son itinéraire.

Le premier point à atteindre dans cette entreprise fut vite déterminer. Traverser le fleuve Sumaru pour atteindre le village d’Entei, sur les rives du lac Anatame, deux cent soixante kilomètres à parcourir donc. Rien de bien inquiétant pour lui qui parcourait bien plus lorsqu’il allait camper au Sud du village de Kumo. Il partit au quart de tour comme à son habitude. La route était longue mais il était endurant. Aussi ne se retint-il pas de quitter d’un pas rapide et peu orthodoxe à un sprint sur une centaine de kilomètres. Le paysage défilait à toute vitesse alors que lui ne cessait de repenser sur le trajet aux propos que ce vieil homme lui avait dit lorsqu’il lui conseilla d’aller fouiller du côté de Las Coutz.

-Abandonne ta quête mon garçon ! C’est un chemin sombre que tu souhaites emprunter. Tu recherches des ombres que ce monde a oublié, et n’aimerait pas revoir…

-Nyéé??? Crache le morceau l'ancêtre ! Fusse le Kyuubi à terrasser je le ferais car je suis l'home qui surpasse l'infini.... Le Roi Lion Aux Yeux d'Argents!!!

Pauvre fou!!!-Tu ne sais rien de ce qui t'attend !

-Tu vas cracher le morceau ou pas l'ancêtre? J'ai déjà vu bien pire ! La mort elle-même me fuit !

Folieeeee!!!...Mais je t'aurais prévenu….. À Ta no Kuni, le pays des Rizières ! Là tu trouveras tes réponses. Las Coutz détient la réponse, mais soit prudent mon garçon… Les douze veillent !...

Des propos inquiétants en soi, qui tendaient à vouloir ébranler sa détermination. Préférant ne pas trop y songer, il se concentra sur ses motivations. Une mère qui l’attend, là-bas quelque part, une femme qu’on lui avait décrite morte. À cette pensée, il fut galvanisé et monta encore un peu plus l’allure en utilisant les déplacements ultra-rapides des ninjas. Un effort qui eut vite fait de le ramollir pour ne pas dire l’exténuer. Faisant une petite halte, il reprit son souffle au petit trop en traversant le fleuve Sunami. Ressortant sa brochure pour jeter un coup d’œil, il fit un petit virage à l’Est et marcha sur les cinquante kilomètres qui séparaient la berge du lac Anatame.

Pour la première fois depuis son arrivée, il pouvait enfin comprendre pourquoi ce pays était appelé Pays de Rizières. Entei se trouvait droit devant, et un peu sur sa gauche, on pouvait contempler les champs inondés de riz. Un paysage bien beau, qui allait bien avec le climat et l’atmosphère de ce pays. La lune était déjà bien haute, aussi décida-t-il de jeter un coup d’œil le lendemain, pour l’heure le lit devait être sa priorité.

Après un bref moment de discussion avec les gardes à l’entrée, et l’obtention de la localisation d’une bonne auberge, il pénétra enfin dans ce village. Il était minuit moins le quart à sa montre. Prenant la direction de l’auberge indiquée, il se détendit un peu. L’étape une était achevée en un peu plus de cinq heures. C’était ça de fait. Maintenant, un bon repos et il pourrait reprendre. Il ne chercha pas à négocier le prix de la nuit et paya directement. La fatigue se faisait sentir dans ses muscles. Montant rapidement les marches d’escalier, et longeant le couloir jusqu’à cette chambre qui lui fut attribuée, il y pénétra en silence. S’attardant sur ce qui était autour de lui en faisant attention au moindre détail, il fit une inspection complète de la chambre, au cas où on y aurait dissimulé un quelconque piège. Après tout, il était un déserteur, le ciel seul pouvait savoir qui pouvait bien être sur ses traces. L’inspection complète, il se mit à son aise dans un bon bain avant de sombrer un quart d’heure plus tard dans le sommeil. Un premier jour plutôt motivant pour la suite en somme…

Les premières du jour le trouvèrent dans une de ses séances de méditation journalière. Un petit rituel qu’il avait développé pour commencer ses journées avec le sourire. Bien que cette fois son sourire resta caché en cette matinée. Il n’était pas en voyage d’agrément mais sur une mission qui lui tenait à cœur. Aussi, après une bonne douche, il choisit de sortir en ville pour faire le plein de provisions en vue de son prochain voyage à travers les contrées de ce pays. La destination ? L’antre de la force défensive de ce pays, le temple Maskine. Un trajet de plus de mille kilomètres qu’il fallait préparer.

Ce n’était pas tant le voyage qui l’inquiétait en tant que tel, au point qu’il devienne si pointilleux sur les préparatifs cette fois. C’était la destination et surtout ce qu’il allait y trouver. Vous l’aurez compris. Faire les courses était une couverture à sa tentative pour glaner des informations sur ce temple Maskine. La brochure ne parlait que très peu de ces moines, mais les présentait comme les protecteurs du pays. Aucunes informations ayant véritablement de l’importance de trouvable ici et là… Un vrai mystère autour de ce groupe. Tout restait évasif sur ces derniers. Une inconnue qui ne tentait vraiment pas notre aventurier actuellement. Tout ce qu’il put dénicher fut une place sur convoi qui y allait. Il rentra à l’auberge récupérer ses affaires et se dirigea vers la forge la plus proche. Il lui fallait au moins une lame, au cas où. Cet achat fait il retourna au lieu de ralliement de tous ceux qui partaient pour le temple, où il dut patienter toute l’après-midi, avant qu’ils se mettent enfin une route.

L’arrière d’une charrette remplie de foin, rien de très glorieux comme moyen de locomotion, mais il n’allait pas cracher dessus vu que ça l’empêchait de faire tout ce trajet à pied. En plus de cela, il avait de la compagnie sur sa charrette… Enfin, rien de bien amusant mais de la compagnie quand même. Allongé dans son coin, il contemplait le paysage changeant en pensant à des personnes qui lui manquaient. Entre marécages et rizières inondées, c’était là un bon contraste… qui soulevait certains beaux souvenirs. Un bref moment de nostalgie qui fut interrompu par un chant entonné par tout le convoi. Un chant qui lui fut décrit comme une supplique aux divinités pour que les récoltes soient bonnes. Une bien belle berceuse qui ne tarda pas à détendre notre bon ami pour finir l’endormir.

Trois jours plus tard!

Ces trois jours de voyage en compagnie de tous ces gens fut comme une grosse fête sans arrêt. Les rires, les danses le soir autour du feu, les baignades au premier cours d’eau aperçu, un grand moment de relâchement pour Shiwoon, qui lui permit de faire chuter la pression et de retrouver son état d’esprit habituel, celui d’un délinquant insolent, qui fit bien rire tous ceux de la charrette, jusqu’à ce qu’on leur crie que le temple Maskine serait en vue d’ici peu. Une nouvelle qui ramena du sérieux au garçon qui passa à l’avant de la charrette pour observer ledit temple.

Il était en vue. Loin, là-bas en plein milieu de la plaine, on le voyait impérialement dressé. Telle une tour que l’on aurait élevé jusqu’au firmament. C’était un édifice imposant et vraiment très beau. Le convoi descendait vers lui, lorsque Shiwoon choisit de descendre et de continuer à pied, à la grande surprise de ceux qui assistèrent à la scène. La capuche remise pour masquer son identité, il n’allait pas prendre l’option de visiter le lieu. Il choisit de contourner la muraille qui entourait le temple et se dirigea directement vers l’étendue d’eau à l’arrière. Normalement il devait s’agir du lac Tochiro. Il sentait les regards des moines sur les tours de guets sur lui, mais ne fit pas attention.

Longeant les bords du lac, il finit par arriver sur le Tiochi, ce fleuve qui descendait jusqu’à la chaine montagneuse où il voulait se rendre. Épiant de gauche à droite pour trouver un moyen de parcourir le fleuve en toute tranquillité, il vit au loin une enfant qui essayait de mettre sa barque à l’eau. Après une petite négociation et les présentations faites, il s’embarqua avec la jeune demoiselle.

Se laissant porter par le courant, ils étaient là assis. En cet instant, Shiwoon se voulait silencieux, très silencieux même. La chaine montagneuse était encore bien loin dans le paysage, et pourtant, déjà son corps était parcouru de légères convulsions, comme si quelque chose en lui s’affolait par un simple regard sur la colline. De nouveau, les paroles du vieil homme qui lui avait conseillé ce côté lui revenait en tête, surtout la fin. Les douze… De quoi avait bien pu vouloir parler cet homme d’âge avancé par cette formulation ? Il avait la vague impression d’avoir oublié l’essentiel de la conversation qu’il eut avec le vieil homme. Rompant le silence il s’adressa à la fillette qui rentrait chez elle.

-Astria?...Tu as dit que tu rentrais chez toi maintenant tout à l’heure, tu habiterais le village de Sonumi ?

-Oui, c’est mon village. C’est là que tu te rends nee-chan ?

-Pas vraiment, je ne sais pas moi-même où je me rends…Tu connaitrais un endroit proche de ton village qu’on appelle Las Coutz ?

Une question qui sembla soulever l’effroi dans le regard de la jeune fille qui resta un long moment sans rien dire.

-Je suis désolé, nee-chan…. Mais c’est interdit d’en parler ! Ne me demande pas s’il te plait !

-…Tu peux au moins m’indiquer sur une carte à peu près où cela se trouve ? S’il te plait, c’est important !

-….D’accord… Mais n’y vas pas nee-chan !

En voilà un comportement qui annonçait la couleur. Les mauvais pressentiments qu’il avait à son départ du quartier général des ombres du désespoir, tendait à présent à se justifier…

Merci !

Après avoir fait tout ce chemin, il n’allait pas reculer maintenant, pas si proche de la destination. Pour rassurer la fillette il lui dit qu’il se rendait au Mont A’ Kan. Mais maintenant qu’il avait la localisation de ce Las Coutz, l’excitation l’envahissait à un point. Que pouvais-bien avoir cette excavation pour que tout le monde s’en inquiète ? Prenant ses affaires et la fille sur son dos, il s’élança sur l’eau à toute vitesse, laissant la barque dériver. Il était pressé, la vérité était peut être proche. Sa mère et son frère était peut être là à côté… à seulement quelques kilomètres devant.

Déposant la jeune demoiselle au pied de la berge à l’endroit où elle l’avait souhaité, il s’élança à toute vitesse dans les bois dans la direction opposée. D’après les indications de la demoiselle, il était impossible de louper la grotte si l’on trouvait l’arbre sacré Saint Daeva. Ayant ralenti l’allure maintenant, il fit une halte après être monté de quelques kilomètres. Ce jardin suspendu était bizarrement désert. Pas un seul chant d’oiseau, ni même un écureuil sur une branche. C’était comme si la forêt était vierge de tout forme animale. Un constat qui fit de nouveau réfléchir Shiwoon…

Il se voulait téméraire et fier… Il n’était pas fou. Quelque chose ne tournait pas rond en ce lieu. Quoi ? Il ne trouvait pas, et cela accentuait le malais qu’il éprouvait. Il sentait qu’il avait oublié quelque chose d’essentiel et n’arrivait pas à s’en rappeler malgré tous ses efforts. La nuit tombait lorsqu’il décida de s’arrêter. Il était proche de la destination et anxieux. Mais une fois le ventre plein il sombra comme une pierre dans un long sommeil. À son réveil, il avait l’impression que ce n’était pas le lieu où il s’était assoupit. Le paysage était totalement différent, il n’avait plus son sabre, et surtout, il y avait cet arbre énorme dont on ne voyait pas le sommet à cause des nuages, où était planté une épée.

Non d’un chien…Il se passe quoi ici ?

Une question bien choisie. Car voilà qu’il avait l’impression que cette lame l’appelait à chaque fois qu’il y posait les yeux. Se rapprochant, il examina attentivement l’objet. La lame était émoussée et il semblait ancien. Sans doute un vestige d’une bataille qui avait eu lieu ici. Empoignant l’objet pour le retirer, il le lâcha en catastrophe lorsqu’il sentit comme une épine s’enfoncer dans sa chair. Réitérant l’expérience une nouvelle fois, mais en faisant plus attention, il finit par dégager la lame du tronc d’arbre, qu’il attacha dans son dos avec sa ceinture. Heureusement cette fois son pantalon était à la bonne taille et tenait sans souci.

Le lieu de la piqure était rouge et il y ressentait des démangeaisons à présent. Contournant l’arbre pour continuer son ascension, il s’arrêta net, étant comme pétrifié par ce qu’il avait en face de lui. Elle était là en face de lui. La grotte qu’il était venue pour voir. Il claquait des dents et tremblait de partout alors qu’il sentait ses forces l’abandonner. Il tombait à genou à présent, et sombrait peu à peu dans une torpeur inquiétante. Un empoisonnement ?

Tout était toujours sombre, mais il revenait à lui. Rester conscient n’était pas une chose des plus faciles. Sans cesse il tendait à se rendormir. Il finit par se forcer à ouvrir les yeux. Sa vue était encore un peu trouble, mais il constatait déjà qu’il était tranquillement allongé dans un lit bien douillet. Tout était encore brumeux pour lui lorsque cette voix retentit :

On peut dire que tu nous as bien fichu la frousse, toi !

Non seulement il se rendait compte qu’il n’était pas seul, mais également, qu’il ne connaissait que trop bien cette voix. Pour avoir fait ses débuts en tant que ninjas confirmés avec son propriétaire, ainsi que la majeure partie de ses missions et entrainements…

Sho ?? C’est bien toi ?

Qui veux-tu que ce soit ?

Chui en prison c’est ça ?

Prison? Haha, l’hosto plutôt, oui !

...C’est toi qui m’as capturé ?

Capturé ? Mais de quoi tu parles ??

Ben j’avais déserté le village

Hahaha ! Raconte pas de bêtises tu veux, tu dois confondre ton rêve avec la réalité. Cela va faire plus d’un an que tu étais dans le coma. Repose toi le temps de tout remettre en place dans ta tête je repasse cet aprèm avec les autres Ok ?

D’accord…Merci vieux !

Sa vue restait toujours trouble… Ses yeux avaient du mal à s’adapter à la lumière, il lui faudrait surement du temps pour ça ! Quelle ironie pour un maitre de cet élément ! Refermant ses yeux il émit une onde pour essayer d’avoir une image spectrophotométrique de la salle, mais il n’obtint aucun retour, un peu comme s’il n’y avait rien. Un constat qui lui sembla bizarre. Après près d’un an sans exercice avait-il oublié comment cela se réalisait ? Dans son insouciance habituelle, il se laissa aller à dormir de nouveau.

Lorsqu’il émergea cette fois, toutes les lumières étaient éteints. Il devait être tard dans la nuit supposa-t-il. Se forçant pour se redresser, il réussit à s’asseoir et commença l’inspection de sa chambre. Il n’y avait rien d’exceptionnel, une typique chambre d’hôpital. Se laissant aller de nouveau, il commença à envisager la perspective selon laquelle il aurait vraiment dormi plus d’une année. Mais alors se posait une question à laquelle il n’arrivait à donner une réponse pour le moment. Que lui était-il arrivé pour qu’il termine dans cet état. Essayant de descendre de son lit pour se mettre debout, il s’affala totalement sur le sol dans un bruit assez important qui ne manqua pas d’alerter quelqu’un, un visage qu’il n’avait pas vu depuis fort longtemps. Le simple timbre de sa voix fit trembler le corps du jeune garçon qui ne l’avait pas du tout oublié. Elle, la dame de fer du village de Kumo, Kadoria Yoko. Que pouvait-elle bien faire ici ?

Si les jeunes du village vous voyaient que penseraient-ils donc Rokudaime ?

ROKUDAIME ??? Le terme sonna dans la tête du garçon qui crut avoir rêvé, alors que la Kadoria usait de son attribut héréditaire pour le remettre sur son lit. Encore sous le choc du terme employé par la balafrée, il se risqua à demander ce qu’elle voulait entendre par Rokudaime. La femme se lança alors dans un long monologue explicatif que coupait de temps en temps Shiwoon pour poser des questions. Les nouvelles étaient vraiment dures à encaisser, il eut l’impression d’avoir sombré dans un monde parallèle où tout lui allait. Continuant à poser de plus en plus de questions, il finit par apprendre que l’alliance qu’il avait à l’annulaire gauche était bien ce qu’il pensait. Une nouvelle qui lui souleva un grand sourire. Ainsi donc, il avait épousé Koémi. Une nouvelle qu’il aurait bien savourée encore un peu si la Kadoria n’avait pas soulevé un nouveau point. Elle était devenue en quelque sorte sa belle-mère ?

Objection… Je REFUSEEEEE !!!

Et la terrible claque partait pour l’envoyer de nouveau dans un long sommeil. Une longue torpeur dont il émergea pour voir un visage qu’il avait cru ne jamais plus revoir. Mais comment cela était-il possible ? Celui qui se tenait là devant lui était mort il y a bien longtemps. Comment pouvait-il être là ? Une incohérence avec ses souvenirs ? Confondait-il encore ce rêve avec la réalité ? Peut-être était-ce cela car le Bakushô semblait bien vivant pour sa part. Des retrouvailles qui lui firent de nombreuses larmes…. Larmes….Larmes…… Quelque chose n’allait pas… Il ne sentait pas les larmes qui coulaient le long de ses joues. Il avait pu jeter un œil à sa fiche de suivi plus tôt et n’avait eu vent d’aucune défaillance nerveuse... Alors à quoi pouvait bien être dû tout ceci ? Regardant le soleil longuement, il constata de nouveau une divergence avec ce à quoi il était habitué. Comprenant alors qu’il était victime de ce qu’on appelle "genjutsu", un sort d’illusions, les propos du vieil homme lui revinrent de nouveau.

Autant la lumière éclaire les pas des hommes…Autant les ténèbres obscurcissent les cœurs. Prend bien garde à ce que tu verras mon garçon ! Ne flanche pas devant leurs œuvres, ou bien tu erreras à jamais dans l’au-delà !

Voulait-il dire cela ? Surement conclut Shiwoon qui commença à se réciter tour à tour les différents enseignements qu’il avait reçus. Bon, ça va prendre du temps...Houston... Comment qu'on sort d'un genjutsu déjà???