Je m'étais éloigne quelques jours, replié dans le village Seki afin de me recueillir au cimetière du clan et devant chaque tombe. Cela faisait bien trop longtemps que je n'avais pas fait cela. C'était une bonne chose d'honorer la mémoire de ses ancêtres, des ninjas tombés au combat et de tous ceux du clan, même des commerçants ou des villageois. Chacun a contribué au développement du village, de notre clan et c'est grâce à eux si je suis là aujourd'hui et si notre Godaime actuel est un Seki. Ces quelques jours me furent bénéfiques et je pu clairement me ressourcer, ces vacances improvisés me firent le plus grand bien. Je ne ressentais plus réellement la tristesse, la compassion, mais le respect et le fondement qui régissait ma fonction de chef de clan était toujours présente. Ma philosophie de vie passe outre ma perte émotionnelle. Pour preuve, la disparition de mon ancienne compagne de mes mains ne m'avait pas si infecté que ça, raison de plus pour laquelle j'avais désiré rester au sein du village quelques temps. Le plus horrible en soit n'est pas l'acte d'enlever la vie à quelqu'un mais que cela ne nous infecte plus. Je devenais jour après jour une machine de guerre, une bête, mais avec l'esprit affûté qui était le mien.

Lorsque je revins au village, je passai directement au bureau du Raikage pour me présenter à Zennosuke et lui parler de ces derniers jours lorsque je fus avertis d'un arrivée très surprenante. Mon devoir en tant que membre du Satoru, surtout en connaissant le passif de celle qui venait d'arriver, devait être de m'opposer à son arrivée de tout mon poids. Elle était connue pour être dangereuse, pour ses nombreuses trahisons, pour avoir voulu empêcher notre alliance avec le pays du fer et surtout, pour avoir été partisante de Makka. Tout ce qui se passait avec les Furyous, c'était une ironie que de revoir une ancienne fidèle de Makka venir à nos portes, quelle folie. J'allais l'accueillir comme il se doit, j'allais lui montrer le Kumo du Godaime et qui était celui qu'on commençait petit à petit au sein de Kumo à surnommer Yokai du Satoru. Mon arrivée fut expéditive, le chakra explosant de sous mes pieds, Ragnarok sortit et fortement tenue entre mes mains, j'arrivais entre un jeune homme et cette Nukenin en un éclair et fixant cette dernière, j'en profitais pour expulser d'un coup de pied le shinobi de Kumo afin de l'expulser bien plus loin, plusieurs mètres derrière moi tandis que je restais à deux mètres d'elle, l'épée toujours dans ma main droite.

Vous ne me connaissez pas, mais je vous connais. Vous aviez disparu et vous voilà revenu mais pas vieillis. Je me fiche de ce qui a bien pu vous arriver. Pour le moment, disons que je veuille écouter ce que vous avez à dire à Kumo et que bien entendu, le moindre geste de votre part, votre tête sera délogé de votre corps. Pour la forme et parce que j'ai un minimum de savoir-vivre, je suis Seki Hasaki, membre du Satoru, conseiller du Godaime et chef de clan. Oui le Sandaime que vous avez dû connaitre a disparu de Kumo, je voulais vous offrir cette information.

La froideur à l'état brut, pour l'occasion, je n'avais pas fait main morte sur mon chakra noir et sur l'oubli volontaire de mes lunettes qui laissaient entrevoir mes yeux aussi noir que le reste avec des pupilles rouges écarlates. Ce chakra noir flotté autour de moi et de mon épée tandis que j'observais la jeune femme en face de moi. Par quel pouvoir avait-elle gardée son jeune âge ? Cela m'intéressait un peut en fin de compte, mais elle ne restait pas moins l'ennemi de Kumo et une potentielle adversaire. En tant qu'ancienne chef de l'An'tei et tout son passif, se battre en face des portes de Kumo ne devrait pas la déranger plus que ça. Mon aura digne d'un prédateur Furyou explosait et enveloppait petit à petit un périmètre de plus en plus grand. A l'instant, je ne désirais qu'une chose, lui décrocher sa tête de son corps si elle tentait quoi que ce soit, surtout la fuite. Maintenant qu'elle se trouvait en face de moi, elle n'allait pas partir si facilement qu'elle le voudrait et ne rentrerait surement pas, mis à part les menottes, les sceaux, une capuche noir et directement à la prison souterraine.

Le jeune garçon que je venais précédemment d'écarter titilla mes sens aux aguets comme en tant de guerre. Tester les acuités sensorielles d'un élite, qui plus est, d'un membre du Satoru, quel malheureux, cependant, ce n'était pas son tour, je me devais de m'occuper de la jeune demoiselle mais qu'il soit sur d'une chose, c'est qu'après cela, j'allais m'expliquer avec ce garçon au comportement plus que douteux et reprochable. Quel effronté et quel lâche surtout, de vouloir attaquer un homme qui pourrait lui avoir sauvé la vie si cela avait été quelqu'un d'autre, contrairement au Genin de l'autre fois qui avait comprit le pourquoi je l'avais tenu à l'écart de ce qui se passait. Je pense que l'on appellerait ça le plaisir, mais de mon point de vue actuel, l'esprit plongé dans les ténèbres, je ne ferais que lui dicter les règles à respecter au sein du village. L'insubordination, cela étant bien quelque chose que je hais le plus et ce dont ce jeune garçon venait de faire preuve devant témoin.

Le tour venait enfin à la jeune demoiselle. Mon ancien moi l'aurait surement trouvé jolie malgré son jeune âge, à l'exemple d'une petite sœur que je n'ai jamais eu, à mon grand regret. Je pouvais sans aucun doute assurer que mon ancien moi aurait été touché profondément par la situation que présentait cette jeune fille, par ses yeux larmoyants et la preuve qu'elle restait au fond une jeune fille fragile comme le verre. Cependant, ma garde ne se baissa pas, le sol craquela sous l'oppression de cette aura démoniaque émanant de moi-même et de mon épée. Je la fixais dans le blanc des yeux, comme pour la sonder, l'analyser, la comprendre.

Je pense pouvoir dire que je suis navré, mais l'homme dont vous parlez est déjà décédé. Son enterrement a eu lieu ce matin même au cimetière de Kumo. Cependant, il a laissé une lettre écrite par une ninja infirmière et dictée par lui à l'intention d'une ancienne connaissance portée disparue, je pense sans me tromper que ça doit être vous. Bien sur, cette lettre n'est pas en ma possession et si vous désirez la lire, il faudra me suivre au sein du village, de votre plein gré.

Je pense que je n'avais pas à préciser les quatre derniers mots mais cela était tout de même nécessaire, car cela devait être utile pour lui rappeler qu'elle n'avait que trois choix. Soit elle mourrait devant les portes, soit elle était amené de force au village avec la chance plus que faible de revoir la lumière du jour ou même la lettre, soit elle décidait de son plein gré d'entrer, et elle aurait d'une part la possibilité de voir la lettre et d'autre part, de voir un minimum la lumière du jour encore. Sa situation au final, serait allouée au Raikage en place, cela n'était pas de mon ressort, surtout pour une ennemi de son rang. Je doute qu'elle sorte de Kumo un jour, si ce n'est les deux pieds devant, comme dit une expression populaire. Le temps de discuter avec elle avait laissé le temps aux forces en place au niveau des portes de se renforcer, ainsi que la surveillance du village et de ses enceintes, elle c'était jeté volontairement dans la gueule du loup, à voir ce qu'elle choisirait de faire.

J'entendis son cœur se briser lorsque je lui appris la nouvelle du vieil homme. C'était un homme que j'appréciais au plus haut point. Lorsque je fus nommé Chuunin sur mon lit d'hôpital, il était encore le dirigeant des locaux. J'éprouvais énormément de respect pour cet homme et ce dernier appréciait semblait-il cette jeune femme. Au fond quand on y pense, même si je suis de jour en jour un monstre, je ne suis pas devenue insensible pour autant. Voir ce bout de femmes qui semble avoir perdu quelqu'un de très proche, en larme, tremblante et n'ayant plus peur de rien, encore moins de mourir ne me laisse pas de marbre. Cependant, je devais rester l'homme que je suis et nous devions rester la nation que nous étions. Attrapant à ma ceinture un parchemin qui libéra quatre bracelets détection et coupure de chakra, je les lui mis à ses deux poignets ainsi qu'à ses deux chevilles en m'accroupissant, tout cela d'une main, l'autre tenant fermement Ragnarok. Une fois fait, je mis mon épée dans le dos et je lui fis signe de me précéder en lui montrant une petite porte annexe sur le côté. Marchant derrière elle, les sens aux aguets, j'arrivai jusqu'à hauteur du Chuunin que je fixai l'espace de quelques secondes du regard avec une expression des plus meurtrières avant de m'adresser à lui tel un vent glacial venant lui couper la vie au moindre contact.

Pauvre fou ! Faire preuve d'immaturité en ne respectant pas les règles du village, jouer avec ta vie de cette manière et surtout, le pire, avoir la volonté d'attaquer par derrière un Kumojin, qui plus est, un supérieur directe ! La prochaine fois que j'entends parler de toi, je t'enverrais personnellement au frais et cela pour quelques temps ! T'as intérêt à te tenir à carreau jeune Chuunin ! Pour l'instant, tu es juste exclu de la surveillance du village.

Je n'avais pas plus de temps à lui accorder et mes ordres furent directes. Faisant un signe de la main, ma voix ayant traversé les murs, chaque personne présente à la surveillance venait d'entendre mes paroles et deux Jonin apparurent afin de reconduire le Chuunin à l'intérieur du village. C'était tout simplement inacceptable et je m'étais retenue de ne pas lui avoir coupé le bras qui avait lancé le kunai qui m'était destiné. Je sais très bien que mon Raikage n'aurait pas apprécié cela et c'est pour ça que je l'avais laissé en un seul morceau, uniquement pour cette raison. De toute façon, comme à chaque visite externe, un rapport devait être fait et celui-ci contiendrait en détail ce qui venait de se passer à destination directe du Raikage, avec recommandation spéciale pour la mise à l'écart du Chuunin ci-présent des prochaines missions délicates. Revenant à ma principale intéressée, je frappais à la porte quelques fois avant qu'elle soit ouverte. Nous arrivions directement dans une pièce possédant une table, des chaises et un fauteuil médical, ainsi que deux personnes en blouse blanche.

Ce n'est qu'un examen de routine, ils vont vous examiner, veuillez suivre leurs indications. Ils vous apposeront le sceau de suppression de chakra tant que vous serez dans l'enceinte du village. On vous laissera ces bracelets qui permettent à nous d'être plus tranquille lorsqu'un shinobi ne faisant pas partit du village et ayant un niveau supérieur à la moyenne du village entre à l'intérieur.

Sur ces mots, ses vêtements lui furent enlever, fouillés et puis redonner. Sur son dos lui fut apposé le sceau de coupure de chakra habituel, bien qu'il n'en reste pas moins un sceau supérieur, apposé par les deux shinobis à la fois, le rendant bien plus complexe qu'avec un seul spécialiste du Fuinjutsu. Une fois rhabillée, je lui donnai une petite bouteille d'eau et je la guidais ensuite vers la sortie du petit bâtiment. Sur le chemin, j'ouvris de nouveau la bouche, je m'adressais de nouveau à cette personne qui n'était pas la bienvenue au village, mais qui n'en restait pas moins un être humain.

Je sais ce que c'est que de perdre un être cher. Bien que je perde petit à petit toute humanité à cause de ce mal sombre qui se propage en moi... je vais exceptionnellement vous faire traverser le village et vous conduire à sa tombe où je vous confierais la lettre qui vous est destinée. Néanmoins, sur le trajet, j'aimerais que vous m'expliquez réellement votre implication lors de l'évènement avec Makka ainsi que votre passé ou encore votre situation avec l'An'tei, afin que nous puissions savoir si vous êtes une ennemie ou bien une potentielle alliée. Parlez-moi donc également de votre présence lors de l'alliance entre Tetsu et Kaminari, les raisons de votre implication en fait. On va dire, que ce sera la seule chose et le seul interrogatoire officiel que vous aurez à subir, si bien sur vous coopérez. Ne vous inquiétez pas pour ce que nous dirons, il n'y a que nous qui entendrons nos propres paroles, personne d'autres, soyez-en certaine. Ma position fait qu'il n'y aura que le Raikage au maximum qui saura ce qui c'est dit entre nous lors de votre passage au village.

Un petit bijoux de technologie que je détenais en collier, que j'avais mis lorsque nous étions sortis de la salle d'examen. Doté du chakra Onkyoton et d'une technologie sophistiqué, cela procure une sorte de bulle insonorisé de deux mètres environs, idéal pour les discussions délicates mais qui n'a pas beaucoup de temps d'autonomie et qui reste très rare comme objet. Marchant tranquillement, écoutant ce qu'elle avait à me dire, on ne mit pas longtemps à arriver jusqu'à destination, où lorsque nous fîmes enfin face à la tombe du vieil homme, le saluant avec respect, comme j'ai eu l'habitude de le faire ces derniers jours, je sortis de mes vêtements une enveloppe que je confiais à la jeune femme. C'était l'originale, mais nous avions fait une copie qui se trouvait bien enfouie aux archives de Kumo. je lui tendais l'enveloppe, sans ne dire autre chose, je l'observais tout simplement, restant à bonne distance mais lui laissant tout de même une intimité nécessaire pour qu'elle puisse présenter ses respects à la tombe de l'homme. Le Raikage avait d'autres projets pour Amaterasu, selon ce que j'apprendrais de sa bouche, j'avais pour indication première qu'elle ne devait pas s'éterniser au sein du village, ce que je ferais si seulement elle satisfaisait mes attentes. Dans le cas contraire, son corps ne ressortirait jamais de ce village.

Les informations me furent communiqués par la demoiselle tandis que nous marchions à destination du cimetière. Les détails sur son passé, qu'elle ne semblait pas cacher apparemment firent la lumière sur sa situation et son passé. Je ne possédais pas assez d'informations sur sa situation mais maintenant cela c'est arrangé. Je détenais ce que je désirais et ce pourquoi je l'avais interrogé. Je n'avais pas d'autres questions à lui poser et mes consignes étaient formelles sur son cas. Je l'observais toujours, malgré le fait qu'elle ai fondue en larme après la lecture de la lettre du vieil homme. Cette dernière disparu dans le néant comme si elle n'avait jamais existé. La personne qui était à côté de moi s'effondra en larme et remplit de tristesse, elle restait là pendant plusieurs minutes et je l'attendais patiemment. Elle se décida à se relever et à sécher ses larmes.

Tu m'as appris ce que je voulais savoir. Je te ramènes à la sortie du village. La prochaine fois, réfléchis à deux fois avant de revenir à Kumo, sauf si le Raikage a reconsidéré ta situation.

Sur ces paroles, dénués de sentiment, j'attendis qu'elle me précède avant de se diriger vers la sortie du village, le même passage que nous avions emprunté à l'allée. On ne mit pas longtemps à arriver à destination. Je ne parlais plus, je me dirigeais simplement vers l'entrée du village où une fois arrivée, je raccompagnais Amaterasu dehors sans autre forme de procès.

Au revoir, je pense.

Froid, sec, sombre. Ces trois mots résumaient à merveille ma personnalité et la façon dont je m'exprimais. J'étais directe, une grande qualité pour moi et donc je ne m'éternisais pas. Je restais tout de même en place, à la regarder partir sans aucune forme amicale ou respectueuse pour les formalités d'au revoir. Elle partait comme elle était arrivée, rapidement. Son passage fut bref, ce qui me plaisait, m'ayant prit pas plus d'une heure en tout, en comptant mon rapport bien entendu.