Je pourrais dire beaucoup de choses sur Goren. Je pourrais dire que c’est un être sanguinaire, que c’est un psychopathe, qu’il est complètement fou et qu’il n’a aucun respect pour les choses qui vivent et ça serait encore très loin du compte. Cependant, le Vétéran m’a tout de même donné trois conseils importants dans ma vie. Le premier, ne pas se fier aux autres. J’ai modifié ce qu’il m’avait dit qui ressemblait plutôt à « Ne fait jamais confiance ». Ainsi, en le modifiant, je prends donc maintenant sur moi de compléter les tâches ou de surveiller leurs avancements. Le deuxième, les forts ont raisons. Ce n’est pas tant que je fais confiance à ce genre de conseil, mais je suis certain que plusieurs êtres d’une force incroyable comme celle de Golem de Pierre y croient dur comme fer. Ainsi, comprenant cela, je peux mieux analyser les adversaires de la paix. Le troisième, Kumo est spécialisé avec les Parchemins Explosifs. C’est la raison de ma présence dans l’avenue commerciale la plus achalandée du village caché des Nuages.

Avant la mission à Ame no Kuni qui a rapidement tournée au vinaigre, je n’avais jamais compris l’utilité de ces écrits enchantés. Lorsque nous étions complètement enfouis sous des débris, Goren plus que moi, en fait, notre salvation a pris forme de ces artéfacts. Nous avons eu la vie sauve grâce aux parchemins explosifs.

*J’aurais dû laisser Goren dans ce trou,* me dis-je alors que je passe entre deux jeunes hommes discutant de leurs cours à l’académie.

Pour faciliter mes déplacements au sein de la ville j’ai laissé mes deux carquois avec Boke, mon cheval, à l’auberge Hors de la Tempête. Il faut dire que voir un voyageur aux cheveux longs et blonds se balader avec quatre-vingt katanas dans deux grands étuis peut tirer l’attention négativement, chose que je ne désire pas puisque mon objectif est une alliance avec cette cité. Donc, à ma taille, je n’ai que mes sept sabres habituels.
Depuis le combat contre Takumaru durant lequel les Ailes de la Vengeance ont été détruites et l’offrande des vieilles lames des légendes aux villageois à qui j’ai appris à combattre lors de l’aventure avec Eden, j’ai complètement changé mon équipement. Toutes ces lames ont, pour moi, une valeur bien différente! Ce sont les miennes, complètement, elles font partie de ma nouvelle personne!

En passant sous une sorte de toit fait de dizaines de tissus colorés pour se cacher des quelques rares gouttelettes et, par la même occasion, des rayons de l’astre diurne qui se réfléchissent dans les flaques et les vitrines, je découvre une bel étalage d’équipement qui semble convenir aux Shinobis. Sourire aux lèvres, je m’approche pour étudier le tout. Malgré ma richesse, je ne veux pas acheter inutilement et je désire comprendre de quoi il s’agit avec d’effectuer la transaction. Aujourd’hui, je veux tout apprendre sur les parchemins explosifs. Je veux en devenir un expert.

Je prends donc place dans la file qui jauge, tout comme moi, les produits des deux marchands prônant d’étranges têtes et des vêtements verts lime. Ces hommes montrent aux passants des pièces comme des Shurikens ou des Kunais tout en expliquant tout haut l’utilité générale de ces objets. Ma bonne humeur disparaît lentement alors que mes capacités de déduction m’indiquent qu’il s’agit probablement de charlatans. Les sourcils froncés, je sors de cet endroit et m’approche d’une autre personne sans accorder d’avantage d’importance à l’autre étalage. Mon attention n’est pas encore totalement revenue alors que j’interpelle ladite personne.

« Bonjour à vous! Connaissez-vous un endroit où il est possible d’apprendre plus sur les parchemins explosifs? Je suis très intéressé à savoir comment le tout fonctionne et, si possible, d’en acheter d’une qualité supérieure! »

L’homme devant moi semble déjà intéressé à m’aider sans que je n’aie besoin de demander d’avantage. Souriant, j’accepte sans toutefois laisser aller ma garde. Je ne sais pas quel est le taux de criminalité dans le village caché des Nuages. S’il est similaire à Konoha, je ne risque absolument rien, mais comme les points requis à l’entrée étaient gérées avec beaucoup de légèreté, je ne sais pas si judiciairement la situation est similaire.

Alors que le jeune homme aux pansements noirs et aux yeux jaunes me signifie de le suivre, je prends la décision de lui faire confiance. De règle générale, je suis un bon juge de caractère et il me semble plutôt sympathique. Je crois qu’il désire honnêtement m’aider. Ainsi, donc, je le suis aussitôt en conservant l’expression joyeuse que j’avais à sa rencontre.

« Merci de votre aide, monsieur, » commence-je alors que nous avançons vers je ne sais où. « Je me nomme Takusanken, mais vous pouvez m’appeler Taku! Je ne suis que je passage ici, à Kumo, et je ne connais pas encore très bien la région. C’est vraiment une chance d’être tombé sur vous, spécialement au sujet des parchemins! »

Tout en marchant avec lui, j’observe les alentours pour être certain de ne pas me retrouver complètement perdu si jamais je dois fuir ou revenir seul. Nous continuons donc pendant plusieurs minutes sur la même avenue commerçante jusqu’à ce que nous rencontrions une fontaine. Par la suite, nous changeons de cap et avançons vers le Nord pendant environ cinq minutes avant d’arriver devant un bâtiment qui semble être notre destination. Je me retourne donc vers mon nouveau partenaire.

« Donc, vous pouvez m’expliquer où nous sommes? C’est l’emplacement pour des parchemins, c’est bien ça? »

Je soutiens son regard pour tenter de dénicher une faille ou un mensonge. Je tente néanmoins d’afficher toujours un visage serein comme je le fais d’habitude. Je ne sais pas pourquoi, mais je suis sur le qui-vive. Peut-être est-ce parce que les choses semblent être trop facile ou simplement puisque je ne connais pas cette cité, mais j’ai l’impression qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond.
Je secoue rapidement la tête.

« Pardonnez-moi, » dis-je. « J’ai une bizarre d’impression. Je suis désolé si j’ai l’air, comment dire, coincé! »

Quelque chose me chicote, mais je ne sais toujours pas quoi. L’individu que j’ai rencontré il y a quelques minutes semble œuvré méthodiquement pour que je sois plus calme. Je décide de fermer les yeux un instant et de souffler un peu. Honnêtement, ce n’est pas dans mes habitudes d’agir de la sorte. Cet inconfort étrange m’exaspère surtout parce que je n’ai aucune idée de ce qui peut en être la source. Je suis apte à déduire beaucoup des gens, mais moins de moi-même.

Souriant, je prends une pose plus décontractée, moins tendue. J’espère ainsi forcer un réflexe de détente. Je penche lentement ma tête sur le côté et j’insère un cure-dent entre mes lèvres tout en conservant le contact visuel avec les yeux jaunes de celui qui s’est présenté comme étant Akashi. Ce dernier décide de me tutoyer, ce qui ne m’importune pas le moins du monde. Toutefois, ne connaissant pas mon code de conduite, j’espère qu’il ne sera pas froisser que je ne fasse pas de même.

Je passe finalement une main dans mes cheveux, tentant de les tenir en place contre la force du vent soudain, et je jette un œil à la bâtisse à ma droite. C’est un grand bâtiment en roches grises avec des symboles que je ne connais pas.

« Donc, c’est une sorte de bar, ici? » Glisse-je doucement. « Oui, pourquoi pas!? Nous pouvons prendre un petit verre avant de continuer! En même, je suis intéressé sur vos connaissances sur le sujet des explosifs! »

Ainsi, je m’avance vers la porte en faisant signe à mon guide de me suivre. Mon attitude est déjà moins anxieuse, mais, derrière, il y a encore une présence irritante. Je dois découvrir ce que c’est tout en conservant mon calme. Je suppose que ce n’est rien, mais il est important que je m’en assure.

*Qu’est-ce qui peut bien m’assaillir ainsi?*

En prenant place à une très petite table à deux places, je découvre l’intérieur de l’établissement. D’un brun sobre mélangeant bois et briques, l’endroit propose trois étages. La salle dans laquelle nous sommes est suffisante pour accueillir au moins une soixantaine de personnes et, je suppose, les autres planchers doivent être similaires. Les tables au centre de la grande pièce ont plutôt des formes circulaires alors que celles près des murs, comme la nôtre, sont de tailles moins imposantes et carrées. Toutes lesdites tables à angles droits sont juxtaposées à des trous dans les murs. Je comprends rapidement qu’il s’agit d’une méthode pour gagner de l’espace. C’est ingénieux.

Une fois confortablement installé, je commande une pleine bouteille de sake accompagnée d’une bouteille de vie rouge. Évidemment, comme à mon habitude, je discute longuement avec la charmante serveuse de manière à connaître les différences entre ses vins pour bien choisir lequel me convient le mieux.

« Et, pour vous, Akashi, qu’est-ce que ce sera? »

Je pose cette question comme s’il n’avait pas réellement le choix d’accepter une consommation. Sous le regard de la serveuse, j’attends qu’il énonce ses désirs pour finalement demander quelque chose à grignoter comme du fromage et du pain. La dernière, plutôt chaleureuse, m’indique que l’emplacement est doté du nécessaire pour produire différents types de viandes séchées uniques. Je saute sur l’occasion et en commande un plat complet sans hésiter une seule seconde.

Alors qu’elle disparaît, je joins mes mains sous mon menton et positionne mes coudes sur la table. Lentement, de petites veinures apparaissent sous aux bords de mes yeux qui se teintent de doré maintenant que la lumière est directement reflétée dans mes iris. J’avance mon corps complet en laissant le poids de ma tête tomber sur mes mains et je souris à Akashi. Il ne le sait probablement pas, mais je débute mon analyse.

APTITUDE UTILISÉE:

« Alors, monsieur, vous êtes dans ce village depuis peu. Dites-moi, pour le bien de la conversation, d’où venez-vous? Évidemment, si vous ne désirez pas répondre, je ne pousserai pas. »

Les veines aux coins de mes yeux prennent un peu de densité alors que mes idées dévalent rapidement. Mon analyse d’Akashi avance lentement. Je comprends de plus en plus de choses sur cet homme.

*L’homme est un spécialiste d’explosifs. Les Bakushô sont donc un clan spécialisé dans ce type d’armes. Celui-ci, en particulier, ne désire pas raconter son histoire. Son allure semble indiquer qu’il y a quelque chose dans son passé, quelque chose de douloureux plus que de simplement inintéressant. Ses bandages? Les bandages qu’il a sur le nez proviennent probablement d’un ami ou d’un membre de sa famille puisqu’il n’a pas de blessure. Sa manière de rire le prouve; il ne pourrait pas déplacer la peau de son visage aussi aisément si tel était le cas. Veut-il combattre sa famille? Cherche-t-il à se défaire du passé? De surcroît, je vois ainsi plusieurs choses : c’est un Shinobi, il connait l’utilisation des sceaux et du Chakra, il semble du type impulsif, voire explosif, plutôt que du genre pensif, il cherche sans insulte à défier mon regard et mon style, sa manière de m’aborder est plutôt sympathique, mais elle cache quelque chose. Mon observation hypothétique : il cherche à m’avoir dans sa poche, car il tient à pouvoir m’utiliser dans une autre situation. Au moment présent, nous ne sommes pas en territoire neutre, mais soit.*

Mon sourire s’agrandit légèrement. Je suis plutôt content de mon analyse. Je détache mes mains et les glisse sur la table pour savoir un morceau de viande. Je lui fais signe, par le fais même, de se servir s’il le veut puisque, de toutes façons, il l’avait déjà fait. Alors que j’enfile une petite tasse de Sake et une coupe de vin dans le silence en réfléchissant à sa question et à ma réponse, je fais attention à bien regagner ma sérénité et de faire disparaître les stigmates uniques à mon regard.

Mon attention revient aussitôt à Akashi par la suite. Ma main droite attrape mon cure-dent et se met à jouer avec, à le faire valser au fil de mes pensées et de mes mots.

« Donc, oui, je suis ici pour trois raisons, » dis-je en lui montrant involontairement le nombre grâce aux doigts de ma main libre contre la table. « De un, je dois rencontrer un membre officiel du village pour former une alliance entre le clan dont je fais partie et Kumo. De deux, je veux apprendre ce qui s’est passé au village nommé Osai lors de la Grande Guerre pour des recherches personnelles. De trois, je suis aussi ici parce que je suis curieux et amateur d’histoire et de culture. »

J’avale d’un trait une autre minuscule tasse de Sake et je me délecte d’une autre gorgée de ce vin délicieux. Je m’adosse plus confortablement sur le banc, observant encore le Kumojin avec intensité.

« Par respect, je vais tenter d’arrêter de comprendre qui vous êtes par déduction. On m’a dit que j’avais l’air plutôt étrange lorsque je le fais. Aussi, par politesse, je ne vous poserez plus de questions sur votre passé. Je ne veux pas, disons, vous incommoder, » dis-je en rehaussant mon sourire. « Je suis intéressé, néanmoins, à en savoir plus sur votre art qu’est celui des explosifs! Je suppose que comme tous les Ninjas, vous voulez conserver vos secrets, mais s’il y a des choses que vous pouvez partager, j’en serais très heureux! »

Attrapant le verre d’Akashi, je le remplie encore une fois d’alcool fort. Je soutiens le regard de mon partenaire de joute verbale tout en lui poussant le contenant. Une gorgée de vin se glisse dans ma bouche au moment même où il explique l’idée de pacte. N’étant pas amateur de secrets moi-même, je n’ai aucun problème à divulguer n’importe quelle information me concernant tant que ce n’est pas quelque chose qui pourrait mettre en danger mes amis. Et, qui plus est, je ne sens aucune hostilité provenant du Bakushô.

Avant que j’ai le temps d’accepter, il énonce qu’il connait les autres membres du clan Zen’Ryou! C’est une surprise, je dois l’admettre. Il décrit brièvement, mais directement Miyuki et Kennei. Mon regard devient plus sérieux, les veines réapparaissent.

*Est-ce un tour? Les connait-il vraiment ou a-t-il fouillé dans ma mémoire? Peut-être qu’il me monte en bateau depuis le début! Qu’on s’en prenne à moi, ça passe, mais qu’on s’en prenne à mes amis, c’est différent.*

Mon regard s’efforce de percer la défense d’Akashi au point où j’en deviens peut-être légèrement trop intense. Néanmoins, ce Shinobi ne bronche pas. Il ne semble pas perturbé. Il n’est pas alarmé par mes observations ni par mon analyse; il reste là, sans montrer signe de danger.

Je ferme mes yeux une seconde en avalant une autre gorgée d’alcool. Mes pensées défilent rapidement et je prends donc une décision plus ou moins éclairées, mais qui me semble logique à ce moment-là.

« Je vais vous faire confiance, » glisse-je par la suite. « Vous avez donc rencontré deux des autres membres du clan Zen’Ryou, clan duquel je fais partie. Ces deux individus sont des alliés et des amis. J’ai pleinement confiance en eux et je crois que s’il y avait le moindre danger au sein du village caché des Nuages, ils m’auraient averti d’une manière ou d’une autre. Donc, logiquement, vous n’êtes pas un danger. »

Je souris et me verse une autre coupe de vin. Tout en continuant à faire danser mon bout de bois selon mes paroles, je reste concentré dans la discussion.

« Bon, d’accord. Je vais jouer le jeu. De plus, je n’aime pas les cachotteries. Mon style particulier de combat nécessite plusieurs sabres, car je les lance et utilise ceux qui sont sur le sol en même temps que ceux que j’ai dans les mains. Je tente de toujours laisser un bon nombre de Katanas sur le champ de bataille et dans les airs pour obliger mes adversaires à se diriger où je le veux s’ils ne veulent recevoir de gouttes des pluies de lames. Je nomme ce style MICHINARANU BUSHIDŌ ou le Guerrier Immoral. »

Évidemment, j’ai d’autres tours dans mes manches! Je ne lui parle pas de mes autres méthodes. Ce style est simplement mon approche prioritaire au combat alors que mes autres capacités et habiletés me servent à maintenir un combat plus difficile ou à gagner contre des ennemis plus coriaces malgré mon dédain pour le meurtre.

« Donc, sieur Akashi, à vous! »

J’écoute avec attention mon guide dans cette cite qui semble incline à utiliser piques et notes passives-agressives pour me déstabiliser sans aucun effet. Conservant une attitude sereine et un regard doux, je prends le temps de peser chacune des paroles d’Akashi. Ainsi, après avoir expliqué qu’il a un jour rencontré mon alliés, il m’explique qu’il utilise, lui aussi, les sabres comme armes de mêlée principales. Je glisse, entre temps, deux gorgées de vin succulent dans ma bouche et je conserve le contact visuel avec le jeune Bakushô non-orthodoxe qui, contrairement à son clan, n’utilise pas les habiletés d’explosifs.

*Ainsi, il n’en a qu’une connaissance théorique! Enfin, qu’importe, c’est déjà largement plus que j’en possède!*

Alors que je lui verse une autre tasse, il me demande plus d’information sur le Clan Zen’Ryou. Toujours souriant, quelques mèches tombant le long de mon visage, je lui jette un œil rapide dans l’espoir de comprendre s’il se veut vile ou si ce n’est que sa manière d’approcher les gens qui manque légèrement de tact. Néanmoins, alors que je me redresse sur ma chaise et que je place le cure-dent sur mon oreille, je décide de répondre à ses questions.

« Dans mon langage natal, Zen’Ryou signifie la bonté et la vertu. C’est aussi la qualité de ce qui est honnête, » réponds-je avant de marquer une pause lors de laquelle j’avale une nouvelle gorgée de vin, vidant ainsi ma coupe. « Ça démontre bien l’attitude de nos membres, habituellement. Nous sommes un groupe qui vise à accomplir une paix durable. »

Le sake est une fois encore le bienvenu dans ma tasse que je lève à Akashi.

« Pour ce qui est d’être ou non pris au sérieux, sachez que nous sommes alliés avec la Shûkai, présentement, et que nos racines se rendent officieusement au sein de Konoha et de Suna. Nous allons officialiser ces alliances prochainement et nommer des représentants de chaque village qui prendront place dans notre association paisible et qui pourront nous aider lors de nos choix. C’est aussi la raison de ma présence à Kumo et aussi de la présence de mes partenaires. »

Je termine finalement ma bouteille de sake. Ma tête commence à tourner puisque je l’ai ingéré en moins d’une heure. Mon habitude face à l’alcool ne me permet pas réellement une résistance aussi grande, mais je suppose que simplement laisser le temps s’écouler me laissera encore en pleine forme d’ici environ une demi-heure.

Toutefois, mon corps est apte à rester droit même en état avancé d’alcoolémie et mon cerveau reste vif. C’est surtout mes réflexes qui sont diminués. De surcroît, je n’ai pas bu plus que les autres jours. Je l’ai simplement fait plus rapidement qu’à l’accoutumée. Mes doigts s’activent à jouer avec mon cure-dent sans que j’en sois conscient.

« Nous ne sommes pas imbécile non plus! Nous savons que les gens nous trouvent utopique ou idéalistes et qu’ils pensent que nous ne pourrons pas accomplir quoi que ce soit. Ensuite, ils voient nos actions et comprennent, » dis-je sans la moindre expression autre qu’un calme plat et un sourire amical. « C’est simple, Akashi, les gens désirent un futur plus paisible. Certains veulent réellement faire une différence et d’autres sont cyniques ou effrayés par le changement. Mais, un vent de nouveau se lève et personne ne peut rien y faire. J’espère franchement qu’il s’agisse d’un vent de paix! Avec tout ce que notre monde a vécu dernièrement… »

Une longue mèche glisse de l’arrière de ma tête jusqu’à cacher ma vision alors que je m’étire pour attraper un nouveau morceau de viande tout en écoutant les propos du jeune Shinobi. Je ne peux m’empêcher de laisser paraître un sourire un peu arrogant face à ces dires. C’est une vision personnel, je suppose, et je dois respecter sa façon de voir le monde. Néanmoins, il me fait penser à un jeune Goren. J’ai l’impression que le Vétéran était, à l’époque, lorsqu’il était plus jeune, ainsi. Cette idée m’indispose grandement et, donc, je préfère ne pas y penser d’avantage.

En conservant le même sourire espiègle, voire malicieux, je perce le regard d’Akashi. Alors que mes doigts reproduisent la même danse avec mon bout de bois, encore et encore, je laisse pendre ma couette blonde cachant la moitié de mon visage et je dépose le talon de ma jambe droite sur ma chaise, approchant par le fait même mon genou de ma poitrine.

« Votre violence prend le dessus, monsieur Bakushô, » dis-je avec un ton légèrement plus hautain que je ne l’aurais voulu. « Néanmoins, je comprends votre point de vue et je le respecte! En fait, mon problème, avec les batailles, ne sont pas les morts de ceux qui désirent se battre comme les militaires, les Shinobis ou les extrémistes, mais bien les gens au centre qui ne veulent pas participer à ce combat. »

Je verse une nouvelle coupe de vin pour adoucir mes propos.

« Alors, que les gens plus, disons, « pure » à leurs désirs, » énonce-je de manière odieuse, « s’entretuent est, pour moi, d’une importance seconde. Là où j’interviens est lorsque le commun des mortels, celui que ne veut pas combattre, est touché par ses affrontements. Disons que, dans cette situation, je me dois d’agir. C’est de même lorsque quelqu’un agit simplement en criminel ou en meurtrier sans aucune raison. Je capture ses personnes. »

Je lève la coupe, devant mon visage, laissant donc uniquement une partie très minime visible à mon interlocuteur puisque l’autre est dissimulée derrière une mèche.

« Et, je ne me considère pas comme un Shinobi. Je n’ai pas de lois ressemblants aux vôtres, je suis libre d’aller où je veux et de faire ce que je désire. »

Mon sourire s’agrandit un peu plus alors que je déguste ma dernière gorgée.

« Bref, Akashi, je vois que nos valeurs diffèrent et c’est quelque chose qui peut arriver. Si ma présence vous choque, je peux m’en aller. Je ne veux pas vous, disons, irriter! Je ne veux en aucun cas attirer la foudre de votre violence et de vos guerres, » terminais-je dans un fracas doux.

Il me semblait être une personne plutôt calme et gentille, au départ, mais maintenant, il tient tellement à ses valeurs qu’il considère comme plus importantes que notre relation qu’il préfère m’insulter qu’affronter l’idée d’un monde paisible. Je suppose que c’est ce que les Shinobis reçoivent comme enseignement entre les murs de Kumo. L’alcool a peut-être un peu à voir avec l’approche arrogante que j’ai présentement. Cependant, je suis encore lucide malgré mon manque de contrôle.

J’y avais été fort: une tirade hautaine suivit d’un ultimatum finalement emballé dans une note arrogante, voire blessant, pour le Bakushô différent des autres membres de son clan. C’est difficile, pour la majorité, de voir ses convictions assaillies. Je ne crois pas que l’être humain est né pour la violence et la guerre, mais je crois qu’il désire se développer et qu’il est essentiellement xénophobe. Les gens n’aiment pas se retrouver devant des différences, se retrouver devant quelque chose de complètement troublant, se retrouver complètement hors de leurs zones de confort. Le problème est là.

Ainsi, donc, Akashi subit mon assaut verbal avec tact et une politesse qui lui est totalement honorable. Aussitôt, alors qu’il est encore en train de parler, mon attitude change. Je sors de la légère position défensive que j’avais prise malgré mon attitude plutôt indirectement agressive; mon pied droit retrouve le grand tapis du sol et mon corps se balance un peu vers l’avant pendant que mes avant-bras se déposent sur le bord de la table.
Je secoue doucement la tête pour enlever mes cheveux dorés de mon visage et je conserve le sourire, mais sans la pointe de malice que j’avais au départ. Je vois qu’il fait un effort et c’est important pour moi de l’encourager dans cette direction.

*Définitivement, Akashi est difficile à cerner. Il a un penchant vers l’impulsivité et la violence, il est du côté de la guerre malgré la connaissance qu’il a des victimes que cela peut causer. Néanmoins, il peut redevenir poli et se soustraire à ses idées et principes pour ne pas blesser un étranger tel que je le suis. Son analyse est plus compliquée que je ne l’aurais cru au début!*

Je rigole sympathiquement en entendant son aisance humoristique. La situation est encore tendue, j’en conviens, mais il est de ma responsabilité de trouver un moyen désarmer cette joute verbale puisque mon guide a fait les premiers pas dans cette direction.

« Bien! Je suis heureux d’apprendre que l’alcool ne vous a pas volée la mémoire, » blague-je à mon tour. « Sachez que je ne suis pas contre une marche! L’air frais nous fera du bien et la recherche de l’endroit dont vous m’avez parlé devrait être une petite aventure à elle seule! »

Je me lève en retournant mon cure-dent dans ma bouche. Je me rends au comptoir et paye pour nos consommations en laissant un large pourboire. Je souris à la serveuse et je remercie le cuisinier en lui déclarant que les morceaux de viandes étaient sublimes et que le vin était un choix particulièrement succulent. Finalement, je reviens à mon guide sans presse. Je laisse ma main s’ouvrir et montrer la porte.

« Après vous, monsieur Bakushô! Je vous suis! »

Maintenant redevenu calme et sympathique, Akashi s’empresse de me diriger jusqu’à un coin ayant deux possibilités. D’un côté, il y a la ruelle sombre numéro un avec ses belles poubelles, deux rats et des planches qui semblent pourries. De l’autre, il y a la ruelle sombre numéro deux avec deux jeunes louches qui s’échangent sac douteux et argent, le mur de brique complètement délavé, la dizaine de cannes et un très chien qui dort. Le Bakushô me lance une pièce et propose de décider de mon, de notre en fait, destin par le hasard un peu à la même manière que le fait déjà le Clan Zen’Ryou.

Je souris aussitôt en attrapant le sou au vol. L’alcool a réellement diminué mes réflexes, mais je ne me sens pas complètement perdu. Habituellement, j’aurais eu le temps d’attraper l’objet argenté bien avant. Là, il a pratiquement heurté mon visage et c’est étonnant. Oui, j’ai bu un peu trop. Du moins, j’ai bu suffisamment pour qu’un combat contre quelqu’un de ma trempe soit un danger réel. Je pense que Kennei serait capable de me battre, à ce niveau-là.

« D’accord, je vais jouer le jeu! C’est ainsi que nous décidons, dans notre groupe, de la personne qui prendra les décisions lors d’une quête! Donc, oui, c’est mon genre! »

Je lance donc la pièce dans les airs.

« Nous suivrons votre plan. Pile pour la ruelle un, » dis-je en la pointant. « Et, face pour l’autre. »

Le sou tombe au sol et rebondit trois fois avant de tourner et de stopper. Je m’approche et l’observe de plus près. Sous la faible lumière de fin de journée, je peux distinguer qu’il s’agit de face. Je prends l’argent et le redonne à Akashi.

« C’était face. Donc, deux! Je vous suis! »

Mon attitude est bien plus sympathique et je suis vraiment plus heureux. Sortir était réellement une bonne idée. Nous aurions dû le faire avant pour éviter de se tomber sur les nerfs. Enfin, l’important est que pour l’instant, nous nous entendons plutôt bien.

Je ne compte pas le recruter pour notre groupe. Il n’a pas la maturité ni même l’intérêt, mais je pense qu’il ferait un allié intéressant sous certaines circonstances. J’aimerais lui offrir de voyager avec moi, un peu, pour ouvrir ses horizons. Cependant, je suppose que ça serait de déborder de mes droits en tant que visiteur de l’Éclair. En fait, l’alliance n’était pas encore complétée, je suppose que des Juunins ou autres gardes peuvent venir me chercher à tout moment pour que je rencontre un des officiels du village.

Nous avançons donc vers le chemin dicté par la pièce qui est, en l’occurrence, la seconde ruelle, celle où se trouvent les deux jeunes personnes aux allures de petits truands. Clairvoyant, j’avais pratiquement vu ce qui allait se passer. C’était évident, en fait, et je ne vois pas pourquoi je n’ai pas averti. C’est probablement parce que mes réflexes sont lents et amoindris par le haut taux d’alcoolémie dans mon sang. Donc, comme je l’avais imaginé, les deux hommes douteux se retournent et nous font face.

Akashi envoie valser le premier sans effort ni réel entrain. Il laisse l’autre passer et se diriger vers moi, couteau en main, frayeur et rage dans les yeux. Mon visage devient plus sérieux. Je n’aime pas ce défi. Sous le regard intéressé de mon guide, je me dois de me défendre, mais je ne veux pas blesser cet homme malgré son entourage probablement criminel.

L’individu aux fréquentations louches était en état d’instabilité, à la fois mentale, émotionnelle et, même, physique. Je le vois, dans ses mouvements, dans son expression. Son front est humide de sueur, ses iris sont fous, tout son corps penche vers l’avant parce qu’il n’est pas en équilibre et son ami vient d’être assommé en un seul coup. Oui, ça devrait mettre quiconque dans un état complètement différent.

Il s’avance dangereusement de ma poitrine et je pense lui laisse me frapper en me défendant qu’avec mon épaule, en lui laissant la pénétrer. Il aura encore plus peur et décampera. Toutefois, je n’ai pas envie d’être blessé et encore moins le désire de devoir m’expliquer puisqu’il aura probablement jusqu’à en parler avec des gens en positions légales.

Je m’approche terriblement rapidement de son oreille, en un seul mouvement brusque. Je suis pratiquement collé à lui, ma tête au-dessus de son épaule, mon corps entier est très près du sien. Il n’y a que quelques centimètres entre son torse et le mien. Je sens son coup se diriger vers moi et me raté. Il avait visé ma position d’une seconde auparavant, mais la vitesse d’un Samuraï n’a rien à voir avec ce genre d’attaque, elle est bien supérieure.

Il reçoit tout le vent de mon mouvement en plus de toutes mes mèches en plein visage. Alors que ma tête est camouflée par ma tignasse agitée par ce bond de l’avant vif, je murmure un Kiai.

« Châ. »

Souriant, je vois l’illusion prendre effet aussitôt. Je suppose qu’il se sent assaillit par une force inconnu sur le côté. Mon adversaire se retourne en frappant à sa droite. Alors qu’il prend un élan ridicule pour augmenter sa force, j’attrape son couteau et le range aussitôt dans ma poche. Par la suite, je le laisse tenter de comprendre ce qu’il s’est passé en avançant vers Akashi. Je suis certain qu’il disparaîtra tellement il est déboussolé. Outre me voir avancer rapidement, mon action était cachée par mes cheveux. Le Bakushô ne devrait pas se douter de ce que j’ai fait.

« Nous y allons? »

Technique:

Après avoir accepté silencieusement le compliment d’Akashi, nous nous sommes dirigés dans la ruelle que le destin nous avons octroyé. J’ai pris la décision, durant notre marche, de ne pas parler de la situation dans laquelle le jeune Bakushô nous avons mis. Effectivement, puisque la violence était à son minimum, je crois qu’il valait mieux ça que quelque chose de pire. De plus, je ne désirais pas rouvrir les plaies qui avaient été faites lors de notre conversation à l’intérieur.

Il semble que nous soyons particulièrement chanceux. Bon, une chance sur deux sont des probabilités réellement élevées pour un pari, mais ce pari est gagné. Nous sommes donc devant un bâtiment complètement moisi. Le bois des brun foncé et vert comme s’il était humide depuis des années. Je soupire tout en conservant le sourire. C’est plutôt une sorte de soupir de soulagement ou, peut-être, est-ce l’alcool qui lentement disparaît de mon sang grâce à l’air frais et un peu d’effort.

Akashi m’explique qu’il s’agit bel et bien de la meilleure boutique du village caché des Nuages, peut-être même de l’Éclair au complet. Selon lui, c’est l’endroit ultime pour obtenir ce que je lui ai demandé plus tôt dans la journée, c’est-à-dire des parchemins explosifs. Je sais qu’il n’est pas résident de Kumo depuis longtemps, mais je préfère lui faire confiance sur le sujet.

Je le remercie tout en entrant le premier. Derrière la porte, à l’intérieur du magasin, une odeur et une chaleur uniques s’emparent de moi. J’hume un parfum que je n’avais jamais senti auparavant, laissant involontairement glisser un « Ah? Qu’est-ce que c’est? » alors que j’avance plus au centre de la pièce bondé d’objets diverses. La chaleur, elle aussi, est différente. Je ne sais pas vraiment comment expliquer, mais elle ne semble pas naturelle. L’intérieur, comme je peux le voir maintenant, est en désordre le plus chaotique et complet.

Le propriétaire de l’échoppe apparaît de derrière une montagne de livres et nous salue bien bêtement. Il s’approche de moi, me fixe, ronchonne, et passe aussitôt au Bakushô. Il le regarde, sourit, et lui demande s’il peut faire quelque chose pour lui. Mes sourcils se froncent doucement, un peu blessé par l’attitude du vendeur. Je lance un regard inquisiteur à Akashi.

*Est-ce que c’est le genre des vendeurs de Kumo,* me demande-je.

Laissant mon partenaire se charger de la discussion, je fais le tour du regard. Il y a de tout! Kunais avec des symboles, parchemins, boîtes de toutes sortes, sabres, épées, potions, senbons et des dizaines et dizaines d’autres objets et artéfacts les plus diversifiés et étranges que j’ai eu la chance de voir.

« C’est génial, ici, » chuchote-je avant de prendre un ton plus haut pour que mon guide m’entende. « Il y en a beaucoup, dans ce magasin. Quel est le nom de cet endroit? »

Grâce à l’intervention d’Akashi, le vendeur me permet maintenant l’accès à son magasin. Malgré l’état chaotique de l’établissement, l’homme tient un inventaire très serré comme j’ai la chance de le découvrir lorsque j’ouvre le livre qui m’est prêté. J’investigue d’abord rapidement toutes les pages pour revenir ensuite sur les articles qui m’intéressent d’avantage.

Au départ, je ne désirais que quelques parchemins explosifs, mais, au final, j’ai découvert que plusieurs artéfacts m’intéressaient. Ainsi, en discutant en même temps avec le marchand à qui appartient Moeru’s pour en connaître les prix, je fais une belle sélection d’items diverses : certains pour le voyage, d’autres pour ma maison, la plupart pour les combats.

Les premiers allaient agrémenter mes lames. Donc, en discutant avec le marchand, j’ai découvert un système de détonateur et de parchemin explosifs que je pouvais installer dans mes manches. En plus de ça, l’homme m’expliquait qu’il était possible de faire en sorte que des symboles soient apposés sur des Bokens ou carrément des sabres pour faire en sorte qu’il y ait explosion aussitôt que cette lame touche quelque chose sans briser le Katana. Finalement, il m’expliquait qu’un clan du Pays du Vent nommé Saibogu possédait des technologies permettant d’ajouter des pièges et des trucs aux armes.

Par la suite, la discussion dévia vers quelque chose de plus intéressant. De un, je pris sur moi d’acheter une centaine de sabres. Ces lames seront envoyées au village Gio d’Ame no Kuni pour équiper les villageois que j’ai entraîné à cet endroit auparavant. Comme il se rendait compte que j’avais des connaissances sur les lames, principalement les sabres, il me présente à son armurerie spéciale dans laquelle se trouve des sabres de différentes personnes de notoriétés plus ou moins bienveillantes. Au final, je prends la totalité de ces armes-là.
Surpris, le marchand m’explique que le prix dépasse grandement ce qu’il vend habituellement dans une autre ce à quoi je lui réponds de simplement me laisser le temps d’aller chercher l’argent puisque je ne traine pas des sommes trop immenses avec moi en général. Je le demande de bien me trouver un nouveau carquois, un étui gigantesque, pour toutes ses armes.

De surcroît, j’investigue encore la brochure et je décide donc de prendre aussi une quantité impressionnante de livres sur les arts Shinobis et sur les clans du monde. J’ai décidé, à ce moment, de tout connaître. Je lui demande de bien faire livrer le tout à ma maison dans les îles prêts de feu Kiri et que je suis apte à payer compensation pour cette livraison.

Finalement, je m’approche d’Akashi et je lui tends la main, souriant.

« Merci beaucoup de votre aide, Akashi. J’apprécie. Maintenant, je devrai me rendre jusqu’à mes chambres pour payer monsieur Moeru ici présent. Dites-moi, puis-je vous acheter quelque chose pour vous remercier de votre aide? »

« C'était un plaisir. Je ne souhaite rien de particulier... Enfin si, mettons nos différents précédents de coter, après tout, chacun sa voix, et restons... Comment on pourrait appeler ça ? Restons ami peut-être ? »

Akashi s’était assagit et détendu. Depuis notre discussion mouvementée au bar, alors que l’alcool dénouait les langues, le jeune Bakushô avait pris une tournure plus calme, ce que j’appréciais particulièrement. N’étant pas particulière amateur de drame et conflit, je suis plutôt satisfait de la tangente qu’à pris notre rencontre. Certaines personnes tolère mieux le Sake que d’autres et, lorsqu’enivrés, il y a en qui deviennent pratiquement des monstres!

Néanmoins, un sourire aux lèvres, je hoche de la tête à mon guide en lui offrant une poignée de main ferme. Je place accessoirement mon autre main sur son épaule et je le fixe directement dans les yeux.

« Nous sommes alliés, bien sûr! Vous pouvez compter sur moi si jamais vous avez un problème ou simplement besoin de quelqu’un. »

Je retourne voir Meoru pour signer quelques papiers et lui assurer que je serai de retour dans quelques minutes avec la somme escompté. Finalement, je sors de l’établissement. La nuit est fraîche, en comparaison à la température étrangement chaude du magasin. Je jette un œil plus loin pour voir si les individus douteux étaient encore présents, ce qui n’est pas le cas.

Pour une dernière fois, je me retourne et je salue Akashi Bakushô, le jeune Shinobi aux opinions explosives et au caractère impulsif et direct. Je sais que nous nous reverrons, c’est pratiquement obliger. Il y a quelque chose de planant dans l’air, quelque chose qui n’a pas été répondu et sur lequel nous devrons un jour nous pencher. Je crois que c’est parce que nous n’avons pas trouvé de milieu, de terrain d’entente. Les questions planent encore : Est-ce qu’il est possible d’avoir une ère de paix? Est-ce que ce serait une bonne chose?

L’esprit toujours encombré de ses interrogations, je marche en direction opposée de mon guide, me dirigeant ainsi jusqu’à mon hôtel où je pourrai retirer l’argent nécessaire à mes dépenses.