Le voyage que j’avais entrepris pour désespérément retrouver mon ami, mon maitre, m’avais pousser au bords de la frontière du pays de la cascade jusqu’au pays du feu. Petit à petit l’hiver avait fait place au printemps, noble saison. Saison qui d’après l’homme qui m’a entraîné, jours et nuit pendant 3 mois, signifiait la renaissance de toute chose. J’osais espérer qu’il pouvait signifier également le jour de ma renaissance. Minute par minute, heure par heure, je m’enfonçais davantage dans le pays du feu. Je ne savais point où tout cela allait m’emmener. J’étais désormais toute seule, et livrer à moi-même. Je ne savais pas du tout où je me trouvais, et sur quoi j’allais tomber. Après un court moment passé en la compagnie d’Aree, originaire de Suna, notre chemin s’était finalement et brusquement séparer à la fin d’un de nos entraînements journaliers à la maîtrise de mon pouvoir particulier lier à mon clan. Me laissant dans l’ignorance la plus complète, l'incompréhension obscurcie par mon incapacité à mettre des mots sur les émotions qui bouillonnaient en moi;



Mes paroles, meme si cela était un peu fou à concevoir, étaient belle et bien entendus par quelques personnes de mon alentours. Personne ne pouvait les voir à l’exception du Sunajin et de ma propre personne. Encore sur un point où je me sentais bien seul au monde. Cela fera sans aucun doute partie d’un autre objectif à réaliser lorsque j’aurai trouvé le moyen de déjouer la mort qui m’attend. Il faudrait un jour partir à la recherche des membres de mon clan éparpiller un peu aux quatre coins du globe, les réunir et en faire une famille unie. Cela faisait bien depuis quelques heures que je marchais sans aucune pose sous un soleil épuisant. Arrivée dans un espace réchauffant et lourd en énergie, une clairière, je décidai d’établir mon campement ici-bas, pour y séjourner un laps de temps. Je ne savais point ce que l’avenir pouvait me réserver, mais j’étais ouvert à toutes possibilités. En sortant mes affaires, un bruit étranger retenu mon attention.

L’intrus, si je pouvais la qualifier d’intrus, se dénonça, devant moi. Il s’appelait Hyuga Yu. À l’audition de son nom de famille, une étrange sensation parcourut le bas de mon dos et se propagea jusqu'à ma nuque. Le temps semblait s’être arrêté. Plonger dans les ténèbres, je ne ressentais plus rien, plus aucune caresse du vent sur mon doux visage… Plus rien. Je chutais encore et encore dans un univers noir et sans murs auxquels me accrocher. En direction des abysses, une douce lueur perça ma vision. Vers où ce passage pouvait-il bien m’emmener. Plus mon corps chutait, rattrapé par la graviter, et plus cette lueur se transformait en un trou, s’agrandissant au fur et à mesure que le sol lumineux se rapprochait de moi. Traversant une mer de ténèbres, j’atterris en douceur dans une salle immaculée de blanc. Une pièce très familière. Une porte identique celle que j’avais rencontrée lors de mon initiation apparue, tout droit tombé du ciel. Cette dernière s’ouvrit, laissant apparaître un homme très étrange. Une longue crinière blanche, deux cornes placées sur son front ainsi que des pupilles très spéciales d’une couleur blanche limite violâtre. Ce dernier murmura quelque chose, mais avant que je ne puisse comprendre outre mots, une force me tira en dehors de cette pièce divine pour me ramener à la réalité. « Sais-tu qui tu es réellement ?… » Fut la seule et unique chose que je pue déchiffrer.



Ayant un peu perdue la notion du temps, je repris mes esprits et redirigeai mon attention vers l’inconnu. Au son de sa voix ce dernier ne devait pas être plus âgé que moi de beaucoup. Ce dernier attira mon attention, sur le fait qu’il appartenait à un clan et que cette zone n'était pas trop bien délimitée certes, mais délimitée tout de monde. Reprenant mon sérieux et retirant ce sentiment d’incompréhension de mon visage, je rétorquai.



Essayant de paraître le moins bizarre possible, un sourire amical se posa sur mon visage. À tête reposée, et lorsque je serais au calme, en clair, plus tard, je devrais me pencher un petit plus sur la vision qui m’était apparue, et que voulais-il dire. Qui suis-je, est une question que je me pose moi-même tous les jours. Mais avant tout je devais paraître le plus normal possible. Quel était le lien avec ce Hyuga ? Pourquoi c’est au moment précis qu’il m’a fait part de son appellation que cette vision m’est apparue ? Cela faisait longtemps que les esprits ne m’avaient pas appelé de cette manière depuis mon initiation aux pratiques des Mamoru. Serait-ce un signe pour ma rédemption ?

Je ne m’étais pas encore totalement remis de la vision qui avait fait éruption sans prévenir. De nombreuses questions étaient restées sans réponses, et devront rester ainsi jusqu'à nouvel ordre. Cela était vraiment étrange. Ce moment allait rester gravé dans ma mémoire pendant longtemps, je peux vous l’assurer. Cela ne faisait pas longtemps que j’avais appris à me servir de mon pouvoir, et je dois dire, qu’il y a des moments, ce dernier me dépasse. Il m’arrive parfois d’être absent pendant un long moment. Des absences que celle-là provoque des situations étranges et bizarres. Je pouvais sentir le questionnement monter aux lèvres du Huyga. C’était l’effet que je faisais à tout le monde. Cela ne m’aurait pas étonné que les mères interdisent à leurs enfants de me fréquenter. C’était la dure réalité de la vie. Je pouvais sentir le regard du Hyuga se porter sur moi, tels des yeux observateurs et curieux. Avais-je l’air de quelqu’un atteint mentalement ? N’empêche, ce que le jeune Yu sortis comme phrase me faisait rire.



Apparement, je n’avais pas encore appris à filtrer le flux d’informations qui sortait de ma bouche. Pour moi tout paraissait si simplet et candide, que je ne puisse penser autrement qu’à la manière d’un enfant naïve. C’est un défaut qu’il me fallait rectifier au plus vite. Reprenant peu à peu mes esprits, je pouvais enfin prétendre à engager une discussion avec ce jeune Hyuga. Ce dernier d’ailleurs venait de me proposer de lui conter mon histoire. Ce livre de la vie ayant pour chapitre mon nom. Mon histoire ? Pour être honnête, ce n’était pas une question que je pouvais me poser tous les jours. La seule personne avec qui j’avais eu la chance d’être un temps soit peu moi-même était partie sans demander son reste. Donc, me mettre, à présent, à me remémorer tous ces événements loufoques et les partager avec une personne qui m’était encore inconnue était un grand pas pour moi. Bien sûre, il fallait que j’arrange cette histoire et règles selon les meurs de cette époque.

Le jeune Hyuga était à première vue… Enfin.. A premier écoute, très intéressé du fait de l’histoire de mon clan et ces pratiques. Comment les expliquer ? Franchement de vous à moi, je ne savais point comment tout cela fonction. Mais selon ce que me disait Yu, je pus tout de même mettre quelques mots sur la façon dont les esprits communiquent parfois avec moi. Je n’avais pas rencontré de personnes intéressées et prêtes à m’écouter parler d'une baille. Cela me manquait, je dois dire. Donc, vous imaginez point que j’allais faire ma fine bouche. Au son de sa voix, il paraissait vraiment intéresser. Ces questions, qui était loin des connes, me faisaient réfléchir un peu sur moi-même, la place que j’occupe en ce moment. J’avais en face de moi un septique. Selon mon ancien sensei, les personnes septiques étaient ceux qui ne voulaient pas porter leur regard au-delà du royaume terrestre. Il me dit également que pour les convaincre, les persuader, il fallait physiquement porter leur regard de force sur les choses d’une autre fréquence vibratoire. Il fallait qu’ils portent leur cœur au-delà des frontières de leur corps. La cœur était l’organe de l’âme. Il leur fallait libérer leur essence divine. Son âme devait voyager telle une poésie de la cour, une poésie de l’âme.


Une cour est une âme qui s’éveille dans une conscience neuve. Une cour est une âme qui écoute au lieu de vouloir être entendus. Une cour est une âme qui donne au lieu de vouloir recevoir. Et dans ce dont la liberté naît et dans cette liberté l’amour éclot. Et puis un jour le regard s’éloigne, recommence à regarder au loin, la cœur recommence à sentir, l’âme redevient sensible. Une conscience nouvelle s’éveille. Un mot, une pensée, une idée, une présence, ont fait naître une lueur et de cette goutte de lumière, un être commence à s’illuminer. Mon être… mon être d’homme saint, mon être Dieu divin. La brise fait bouger le voile. Le voile se soulève et apparaît une conscience nouvelle. Une connaissance nouvelle. Les esprits sont liés. Les âmes sont liées. Tout en ce monde est lié, et tout peut être connecté. Les sceptiques doivent parcourir cette vague de liens, pour pouvoir éveiller leur troisième oïl. M’appâtant avec une proposition alléchante, il me poussait à lui parler de moi. Comme j’étais naïve à cette époque.

La joie s'est envolée de ce doux nid d'amours où vous avez été bercés, mes oisillons ; sur la branche endeuillée ne restent que haillons dans cet écrin soyeux où vous vîtes le jour. Vous êtes, mes enfants, trop jeunes pour comprendre. Votre père ni moi ne sommes point coupables de ce déchirement qui nous rend détestables, mais pour lequel il n'est aucun compte à vous rendre. Les chemins de la vie sont parfois bien obscurs... Juger cruellement ou jouer la distance ne vous aidera pas à sortir de l'enfance où j'aurais tant voulu vous garder droits et purs. Mais combien je vous aime et de vous j'ai besoin ! Cruelle est ma souffrance à vous faire subir ce bouleversement que je ne puis fléchir et dont votre innocence est le triste témoin. N'éloignez pas ce sein qui a nourri vos âmes ; ne m'ôtez pas cet air que par vous je respire ; ne me condamnez pas, et avec vous, au pire : j'ai tant à vous donner, n'éteignez pas la flamme. Il n'est pas de seconde où vous me remplissiez, où mon sang maternel ne se glace en mes veines à la seule pensée des aubes incertaines désertées des câlins qu'avec moi vous tissiez. Tu me gardais confiance et vous avez raison : ma tendresse est acquise ; toi, dans ton regard la froideur se déguise : demeure auprès de moi, tu as ma bienveillance. Toi, en discussion je veux être entendue pour te livrer mon cours en réconciliation ; je ne me plierai pas à la résignation de perdre ton amour, ton respect et ta vue. Je sais que l'on t'a fait de vastes confidences qui sont autant de fers dégainés à ta fronde ; au seuil de ta vie d'homme un ciel d'orage gronde : je ne mérite pas ces piques d'insolences. Ta colère me brise, écartèle ma chair, et je lis dans tes yeux la noirceur de l'ombrage à l'unique soupçon dont on te fait l'otage, brûlant tes sentiments au souffre de l'éclair. Regarde, mon enfant : ma main sur toi repose, mes bras se font écrins, ma bouche dit ", je t'aime" ; ne me repousse pas, écoute ce poème : mon amour éternel en vos cœurs, je dépose. À que l’amour d’une mère pouvait être beau. Si j’aurais pu au moins vivre cela. Mais au contraire j’avais été privée de cet amour. Si je pouvais rendre ce service à ce Hyuga, je me sentirais peut-être mieux. Une occasion de parler avec sa défunte mère. M’approchant tout doucement de lui, j’apposai ma main sur son front pendant quelques secondes. Ce temps écoulé, je joignis les mains, pour pouvoir me concentrer, et ainsi invoquer l’esprit de la mère de Yu Hyuga.




Soudain, gardant les yeux fermés, je sentis un changement de températures. L’air se rafraîchissait. Spirituellement, je voyais petit à petit apparaître devant mes yeux, l’esprit recherché… Faisant face au jeune Hyuga, je faisais de mon mieux pour garder sa forme matérialisée, pour qu’elle puisse être vue par son fils. Elle était magnifique.

Il existe un sentiment, un sentiment qui rend heureux, un sentiment qui nous fait vivre, un sentiment qui nous attire, ce sentiment, c'est l'amour. Celui qu’une mère à j'ai pour son fils! Tourmenté et blessé, respirer ces gens, quel placebo surmontant son passé. Pour que l’instant lui semble beau surgi soudain une paillette qui bouge et chante, quelle illusion, vibrant sur sa peau de bête. Le souvenir de cette passion la tenir à nouveau, quel bonheur le monde autour disparaissant. Capturer timidement son odeur son coeur à l’intérieur compatissant. Une parenthèse s’est ouverte, des mots et gestes entassés, qu’il me faut déjà en alerte quitter le pré carré. Hélas ! La chimère s’envole et l’espoir ne lui est plus permis ; mais il défend que l'on me console. Ne le plaignez pas, mes amis. Il aime sa peine intérieure et l’accepte d’un coeur soumis. Sa part est encore la meilleure puisque son amour lui est resté ; ne le plaignez pas s'il en pleure. À sa lampe, aux soirs d’été, les papillons couleur de soufre meurent pour avoir palpité. Ainsi, son amour, comme un gouffre, l’entraîne et l’engloutit ; ne le plaignez pas s'il en souffre. Car il ne peut se repentir, et dans la torture subie, il a la volupté du martyr ; et s’il faut y laisser la vie, ce sera sans lâches clameurs. Le jeune Hyuga et sa fierté, malgré la chance qu’il eut de revoir sa mère une dernière fois. Voulant se montrer fort, il réussit à arracher une dernière lueur d’espoir sur le visage de sa défunte mère.



Soudain, le chakra me manqua, mes yeux s’alourdissent, puis vint ensuite le tour de mon corps. L’herbe fraîche caressait mon beau visage, en l’espace d’une seconde, je ne savais point si j’étais las. Je m’étais écroulé, sans énergie. Lorsque j’ouvris les yeux, je ne savais plus où j’étais, je ne savais plus si le jeune Hyuga était encore là, je ne savais également plus combien de temps je avais été inconscient. Doucement, je me relevai…

L’air se baladais de haut en bas dans mes poumons, je sentais peu à peu mon esprit revenir dans le monde des vivants. Cette nouvelle utilisation de mes pouvoirs Mamoru m’avait vidé de toutes mes forces. Difficilement mais sûrement je me relevai. Je sentais le moment dés au revoir approché de plus en plus. Le jeune Hyuga devait retourner à ces occupations et moi à les miennes, c'est-à-dire reprendre ma route vers le pays des cascades. Le pays d’où je venais. Cette expérience m’avait ouvert les yeux sur la folle idée de courir après un fantôme. Le jour où nos chemins se croiseraient arrivera si le destin en avait décidé ainsi. Mais pour le moment, je devais me défaire d’une tache : Trouver un chez soi, et perfectionner ma maîtrise de mes pouvoirs. Et ma route m'a destiné peut enfin débuter. Je ne suis plus un homme, mais le messager des âmes perdu. Je suis à la fois leur corps et leur messager. À chacun de mes pas, je m’apprête à noter à travers un carnet spirituelle: Le carnet des âmes recensé. Dans ce carnet intime du messager des runes. L'écriture est en transe et clignote à l'un des mystères, des amants et de leurs infortunes. Des adieux et des mains maladroites et moites au soir trop chaud raturent les fantaisies des esprits à travers le son d’un piano. Une certaine mélodie s’installe alors que je m’apprêtais à faire mes adieux à un homme que je ne rencontrais sans doute jamais, mais qu’il allait marquer le sentier qui délimiter ma vie.





La joie au cœur, et le feu dans l’âme, je repris ma route vers de nouvelles aventures… Sans même me retourné. J’avais débarqué telle une brise fraiche et c’est ainsi que je m’éclipsa à travers la forêt dense du pays du feu.