Elle avait la tête lourde, comme si on l’avait frappé à l’arrière de son crâne. Instinctivement elle passa la main dans ses cheveux pour vérifier si elle avait bel et bien une bosse mais rien. Ouvrant des yeux paresseux, l’Aburame allongée par terre se redressa lentement comme si elle venait de sortir de son lit mais se rattrapa soudainement alors qu’elle posait sa main sur le sol gelé. Que … Où était-elle ? Plus en alerte que quelques secondes plus tôt elle regarda autour d’elle les deux silhouettes qui lui faisaient face. Monwa… Et une sorte de spectre noir arborant un drôle de masque… Des Furyous. Que… Encore engourdie et ne sachant comment elle était arrivée là, la fugitive ne savait pas comment réagir. Non. Ce n’était pas possible. Le jugement allait enfin tomber … Il était revenu pour elle. Pour Daken.

C’est donc l’heure …

Se redressant, Miko prit conscience des deux autres personnes allongées. Une jeune femme dont le bandeau prouvait son appartenance au village caché du sable. Et un … Shukaijin, d’après l’insigne sur son bras, visiblement à bout de force vu comment il respirait difficilement. Probablement passé à tabac pour se retrouver là. Le Chef des nouveaux Furyous en était-il la cause ? Si oui c’était étonnant que le garçon soit encore en vie. Mais bon allait-il le rester très longtemps ? Et elle et la Sunajin ? Au moins n’était-elle pas dans le même état de faiblesse que le shinobi de l’Alliance.

Ou bien …

Elle avait présumé que sa présence était due au fait qu’elle abritait celui que Monwa cherchait mais ce n’était peut-être pas le cas après tout. Sa présence pouvait être due à la possibilité qu’elle soit l’hôte. Et si c’était le cas… Monwa avait laissé sous-entendre que d’autres possibles hôtes existaient. La Sunajin et le Shukaijin ? Avec un peu de chance l’un des deux autres étaient ce Furyou primaire tant convoité. Et avec encore plus de chance il la laisserait partir elle et l’autre chanceux. Mais elle n’y croyait pas vraiment. Peut-être qu’un beau F gravé sur son bras lui aurait permis de s’en sortir indemne… Si elle mourait ici, sa filature du Shoraizen n’aurait servi à rien. Une belle dépense d’énergie gâchée. Et un bel échec de la part de Konoha … Non. Elle ne mourrait pas ici. Peu importe ce que cela lui coûterait. Quitte à se battre contre ces deux entités de cauchemar. Ou à fuir en laissant les deux autres en pâture …

Spoiler:

Une douleur fulgurante lancinait mon crâne alors que je reprenais peu à peu connaissance. Que s'était-il passé ? Où étais-je ? Je doutais trouver une réponse concrète à la première question tant mon esprit me jouait des tours. Je ne connaissais pas cet endroit pour le moins... étrange.
J'observais mon environnement, cherchant des indices sur le lieu où je me trouvais : en vaine et me redressais légèrement, méfiante : je n'étais pas seule.
En effet, une jeune femme se trouvait à mes côtés et avait elle aussi reprit ses esprits. Plus loin, exténué pour une raison inconnue, je reconnaissais Arekushi. Qu'est-ce que le Jisetsu faisait là, lui aussi ?
Plus inquiétant encore, deux autres silhouettes nous observaient, menant visiblement les opérations.

Est-ce que tout ceci était en lien avec la voix que nous avions tous entendu ? Est-ce que l'homme qui se tenait devant moi, pieds nus était le fameux Monwa : le chef des Furyou ? Cela voulait-il dire que j'étais potentiellement le dernier Furyou primaire qu'ils cherchaient à sceller pour d'obscures raisons ?
Toutes ces hypothèses me donnaient mal à la tête. J'avais suffisamment assez à gérer avec ma maladie sanguine et Megami, l'hôte parasite de mon corps, pour ne pas en plus être l'un des Furyou sans que j'en ai la moindre idée !

La jeune femme à mes côtés prenait la parole, évoquant qu'il était l'heure... de quoi ? Probablement pour le scellement du dernier Furyou j'imaginais. Elle avait l'air plus au courant que moi sur ce qu'il se déroulait ici... Il n'était de toute façon pas question de fuir : nous imaginions tous la puissance d'un Furyou et je n'étais sûrement pas de taille à en affronter un alors deux... D'autant plus que leur Chef en faisait parti.
Cependant, aucune crainte n’émanait de moi, j'avisais la situation d'un œil observateur, cherchant à démêler toute l'histoire et la raison de ma présence.
Je ne voyais pas non plus l'intérêt de m'exprimer devant ce groupement dont je ne savais pas grand chose : le silence était d'or et j'affectionnais particulièrement le silence qui me permettait de réfléchir.

Arekushi était lui aussi le potentiel Furyou primaire qui manquait à l'appel ? Pourquoi était-il dans cet état ? L'avaient-ils tabassé pour qu'il daigne avouer qu'il était le Furyou ? Est-ce que la personne elle même le savait ou bien l'ignorait-elle totalement ? Dans le cas de la deuxième option, j'avais peut-être une raison de l'être alors... Mais comment étaient-ils venus à la conclusion que nous étions les potentiels hôtes ? Cela faisait combien de temps qu'ils le cherchaient ?!

Je me souvenais alors détenir sur moi quelque chose qui me serait peut-être d'une quelconque utilité... J'avais déjà rencontré Arekushi et j'avais bu son sang. Avec l'aide de Takeshi, un shinobi médecin du village, nous avions extirpé le sang du Jisetsu de mes veines pour le conserver dans un flacon pour me permettre d'agir rapidement si j'étais amenée à recroiser sa route... Je ne voulais aucunement lui nuire mais, cela pourrait peut-être s'avérer utile ou... peut-être pas...

En tout cas, une chose était certaine : je n'avais pas l'intention de mourir ici.

HRP:

Spoiler:

Obli les avait ramenées. Les deux kunoïchis manquantes. Kadoria Yoko et Myouga Nozomi « disculpées » il ne restait donc que trois possibilités. Et chacune était présente devant lui, tout en haut de la tour ou quelques temps avant Monwa avait scellé les deuxième et troisième Furyous primaires : Shizu et Shoka. Sa Majesté resta debout.

Il avait eu le temps de récupérer l’énergie qui lui fallait, malgré son combat contre Meteora. Il s’était servi du chakra emmagasiné par Jisetsu Arekushi et par Poupe pour à la fois communiquer une nouvelle fois avec tous les shinobis du monde et pour diriger ses Serviteurs sur le Shozaichi. Une cible qui s’était décidée à la dernière minute, avec un shinobi qui était devenu lui-même Serviteur et qui avait communiqué certaines informations. Un traitre au sein du Shûkai, que Monwa avait délibérément laissé maître de lui-même afin qu’il puisse jouer un double-jeu en récompense.

Les yeux de sa Majesté lâchèrent Obli, puis se reportèrent sur le trône. C’était là que Shoka était morte. C’était là que lui trouverait une forme qui dépasserait l’entendement. Il marcha vers le trône, mais le dépassa et alla chercher quelque-chose qui était derrière. Un trophée.

Jisetsu Arekushi, tu es un idiot. Tu pensais que même avec toute la force que tu as obtenue sur cette île, tu aurais pu me vaincre ? Cette énergie, c’est moi qui te l’ai fait absorber, pour pouvoir ensuite m’en servir.

Le Furyou fit volte-face et regarda le shinobi du Shûkai. Il fit quelques pas en avant, le trophée à la main.

Ceci est l’inhibiteur de Daken, le dernier Furyou primaire. Si je le pose et qu’il s’illumine, c’est que Daken est proche.

Sa Majesté se courba sous les yeux des trois shinobis. Il posa l’objet au sol. Ce dernier, une fois stabilisé, se mit à briller. Une forte énergie s’y dégageait. Monwa sourit.

L’inhibiteur cache le chakra pur et puissant d’un Furyou primaire. Il aspire et se nourrit des autres. Vous savez ce que ça veut dire ?

Le Furyou aux pieds nus se repencha pour ramasser le trophée, puis s’avança encore un peu plus des trois shinobis. Ketsueki Yami, Jisetsu Arekushi et Aburame Miko…

Si je colle ce trophée contre votre peau, soit il s’illuminera pleinement et Daken ne pourra pas se cacher ; soit il aspirera votre chakra jusqu’à votre inconscience. Cela pourrait même vous tuer. Alors si l’un d’entre vous a quelque-chose à dire…

Ce Shukaijin. Elle l’avait vu lorsqu’elle s’était elle aussi aventurée sur l’île. Il était déjà mal en point à l’époque. À croire que c’était une habitude. Quand on n’était pas suffisamment puissant, mieux valait faire profil bas. Visiblement ce garçon là n’avait pas compris l’ordre naturel des choses. En position de faiblesse il provoquait expressément le chef des Furyous. Très malin vraiment. Mais cela ne semblait pas réellement contrarier Monwa. Au contraire. Il semblait jubiler.

Quelque peu intriguée par la raison qui poussait Monwa à s’accroupir, Miko l’écouta néanmoins attentivement. Ils se trouvaient donc sur l’île. Cela concordait avec ce que venait de dire le garçon dont Meia avait déjà eu l’occasion de fouiller les souvenirs … tâche qui avait d’ailleurs demandé un grand effort et apporté beaucoup d’émotions à la rousse pourtant experte dans le domaine.

Silencieuse à l’image de la Sunajin qui s’était elle aussi redressée, elle écoutait impassible le discours de Monwa, évaluant la situation et jaugeant l’acolyte de Sa Majesté alors que celui ci venait de sortir un objet qu’il maniait avec de grandes précautions. L’inhibiteur de Daken. Son estomac se noua quelque peu. L’inhibiteur ? Mais … s’il le possédait, cela ne signifiait-il pas qu’il pouvait tuer facilement celui qu’il traquait comme ç’avait été le cas pour les shinobis et Makka ? À moins qu’il attendait autre chose de Daken …

Quel sens de la mise en scène. Vous savourez donc tant d’en finir avec Daken ? S’il est le dernier je suppose que Météora … Tsura, est-il … mort ? Au moins aurez-vous accompli quelques bonnes choses malgré tout.

Si Météora était mort, elle pourrait partir l’esprit un peu plus tranquille dans l'hypothèse où son heure était venue. Au moins ne reviendrait-il pas hanter Konoha à nouveau. Mais cette action n’excusait pas pour autant les actions de ces nouveaux Furyous.

Avant que la … cérémonie ne commence. Une question … Vous n’êtes pas Daken. J’en déduis que cet objet aspire également votre chakra ? D’où la présence de votre serviteur afin d’être sûr que rien ne vous arrive peut-être. Mais … ne pourrait-il pas être Daken lui aussi ? L’objet pourrait briller pour lui. La dernière fois que nous nous sommes vus vous n’avez pas caché le fait qu’il était possible d’héberger un Furyou sans en avoir conscience.

Se retenant de grimacer alors que quelque chose la démangeait continuellement à l’intérieur, l’Aburame espérait plus gagner du temps qu’autre chose. Il était sûr qu’une fois que Monwa s’approcherait d’avantage les choses allaient se compliquer. Et avec l’autre Furyou dans les parages … Peut-être allait-elle réussir à semer la discorde entre eux. Ou plus probablement allait-elle payer le prix de son impertinence. Mais si c’était le cas elle était prête à agir. Si elle voulait survivre à ce rassemblement elle allait devoir y mettre du sien.

Spoiler:

Arekushi s'était redressé à son tour, peinant à tenir debout tant il avait consommé de chakra : mais pourquoi ? Il semblait bien différent de la dernière fois où je l'avais croisé, ne ressemblant plus vraiment au tueur assoiffé de sang qu'il avait pu être et qui nous avait conduit à jubiler de la souffrance et la mort d'autrui.
Pour autant, il n'avait pas perdu sa détermination car ses paroles n'étaient clairement pas en adéquation avec son état ni même en accord avec la situation. Je ne craignais pas les Furyous, pour autant, je ne me serais pas amusée à jouer la maline devant eux...
Toutefois je comprenais son point de vue : nous allions peut-être mourir alors autant tenter le tout pour le tout plutôt que d'attendre sagement que le couperet ne tombe...
Nous nous trouvions vraisemblablement dans la tour de celle que nous avions appelé « l'île inconnue » : était-ce là leur véritable repaire ?

Le prétendu Monwa alla vers le trône vide – le sien ? - et dégotait un trophée de derrière ce dernier. Le chef des Furyou semblait jubiler rien qu'à la présence de ce simple artefact et je me demandais bien à quoi cette chose pouvait bien servir, ce à quoi il ne tardait pas à donner réponse. Il s'agissait du l'inhibiteur du fameux Daken, le Furyou primaire, que nous trois étions potentiellement. L'homme -ou ce qu'il était – nous expliquait alors que le trophée réagirait à Daken si celui ci se trouvait parmi nous et, après une mise en scène digne d'une pièce de théâtre, l'objet luisait d'une lumière peu commune.
Je me sentais mal à l'aise sans que je ne puisses l'expliquer... Quelle était toute cette énergie contenue dans un si petit artefact ?! Celui ci contenait le chakra pur d'un Furyou primaire et il drainait celui des autres pour s'en nourrir.
Monwa s'approchait de nous, trophée en main, pour nous expliquer qu'au contact de notre peau trois options s'offraient à nous : nous étions Daken, nous tombions inconscients après que notre chakra soit aspirer, nous mourions...
Tout cela avait le mérite d'être clair et précis au moins ! Je n'avais aucune envie d'être ce Daken et l'idée de mourir ne m'emballait pas vraiment non plus donc l'option de l'inconscience semblait encore être la meilleure option. C'est ce que j'aurais pu penser mais en fait rien de ce qui m'était imposé me plaisait. D'habitude c'était moi qui me nourrissait des autres et l'idée que cet objet aussi bien mystérieux que dangereux ne me touche pour me vider de mon énergie m’insupportais si bien que je me faisais violence pour rester encore à ma place et d'apparence calme pour ne pas m'attirer les foudres des Furyous. Après tout, les autres ne souhaitaient sans doute pas mourir non plus et allaient peut-être tenter quelque chose... Toutefois je ne pouvais pas non plus attendre après eux et je n'avais aucune certitude qu'ils seraient prêts a allier nos forces pour nous sortir de ce danger de mort et, pour avoir vu Arekushi agir, je n'avais aucune confiance en eux.

L'autre femme prit la parole à son tour, révélant une fois de plus qu'elle en savait bien davantage que moi sur tout ce cirque. Elle cherchait clairement à gagner du temps, voulant semer le trouble dans l'esprit du chef pour qu'il en vienne à penser que des dissidents se trouvaient parmi ses troupes.
Elle avait relevé quelque chose d'intéressant : Monwa touchait l'artefact mais ne semblait pas être vidé de son chakra : était-il immunisé en tant que Furyou ou bien …

« Avez-vous seulement du chakra … »

Lui demandais-je en complément des propos de la noiraude.

Ce n'était même pas une véritable question à vrai dire car je me doutais bien que je n'aurais pas la moindre réponse.
De plus, Il était question de nous toucher la peau avec le trophée pour connaître la vérité mais s'il ne parvenait pas à nous toucher : qu'est-ce qu'il en serait alors ?
Une idée venait de germer dans mon esprit... Je n'étais définitivement pas prête à mourir.

Tous les regards convergeaient vers lui. Monwa aimait ça, car comme l’Aburame l’avait souligné, il aimait les choses « bien faites ». Et qu’on remarque son « sens de la mise en scène » était toujours plaisant, surtout lorsque la scène était funeste, et allait être le point de départ d’une nouvelle ère. Sa Majesté allait dépasser l’entendement des humains, des shinobis, des Uchiwa. Tout ce pourquoi les Furyous avaient été créés allaient être dépassés et le résultat allait être quelque-chose que personne n’avait pu imaginer. Les pupilles dorées de l’instigateur de tout ceci alternaient d’horizon. Mais ce que Miko disait avait du sens. Peut-être trop.

Obli serait Daken ? Inconcevable. Mais la piste était fondée sur des choses que même la Nukenin n’imaginait pas. Premièrement, il était vrai qu’Obli pourrait abriter un Furyou primaire car certaines fois, ces derniers préféraient rester cachés. Deuxièmement, Obli avait toujours mis un point d’orgue et concentré ses efforts sur le problème de Daken : c’était lui qui avait utilisé le trophée dans les nombreuses batailles de shinobi pour repérer des suspects. Et enfin, il était vrai que de tous ses fidèles, Obli était celui qui était le plus souvent là. Etait-ce du zèle, de l’envie ou…

Obli, mon fidèle, être Daken ? Face à la mort, vous shinobis, semblez avoir un don pour la retarder. Soit, allons vérifier…

Ses pieds nus s’activèrent et lentement, il arriva devant le visage coloré et perdu de son serviteur. Celui-ci sembla le regarder avec un air aussi apeuré qu’hésitant.

Votre Majesté…
Ne dis pas un mot.

Le silence gagna la salle. Jisetsu Arekushi avait lui aussi beaucoup parlé et la question de Ketsueki Yami n'avait pas besoin de réponse, mais aucun d'eux n’avait soulevé d’autres hypothèses farfelues. Le trophée s’avança petit à petit, avant de se coller sur le cœur du serviteur. Mais l’inhibiteur ne brilla pas plus, au contraire, les éclats baissèrent en intensité.

Voilà tu as ta réponse kunoïchi. Obli ne peut de toute façon pas être autre chose que ce que je sais car… C’est moi qui l’ai créé. Ou plutôt, je l’ai ramené à la vie, n’est-ce pas plus juste ?
Si, maître…

Monwa esquissa un sourire, et se retourna aussitôt vers Aburame Miko. Il devait maintenant choisir quelle personne vérifier. Son regard hésita, mais se tourna vers celui dont il s’était pleinement servi : Jisetsu Arekushi. Il s’en approcha. Le trophée avait regagné en lumière.

Tu parles trop, shinobi de l’Alliance. Tu seras donc le premier…

Sans rien rajouter, il colla l’inhibiteur de Daken sur le cœur du Jisetsu. La lumière s’éteint, et le peu de chakra qui restait au membre du Shûkai disparut en même temps que sa conscience. Il s’écroula et sombra dans l’inconscience.

Jisetsu Arekushi. Ce n’était pas lui Daken.

Spoiler:

Le Shukaijin continuait sur sa lancée provocatrice. Miko avait beau parler d’avantage que lui, elle ne faisait que soumettre des interrogations à sa Majesté dans l’espoir de gagner du temps, mais lui s’amusait à titiller l’orgueil du Furyou secondaire. Pas très malin vu l’ego surdimensionné que son interlocuteur semblait posséder. Cependant Monwa fit semblant de l’ignorer, se concentrant uniquement sur une phrase qu’elle avait prononcé plus tôt, une hypothèse à laquelle elle-même ne croyait qu’à peine même si elle l’avait en effet espéré : son serviteur hôte de Daken.

Obli ? C’était donc lui ? Dévisageant la … créature qui se rabaissait devant son supérieur, l’Aburame n’arrivait pas à en croire ses yeux. Obli. Un Furyou qui s’amusait à trafiquer la mémoire de ses victimes d’après les informations de Suna, et celui qu’Onpu aurait rencontré. Un Furyou tout aussi dangereux que ses pairs. Pendant un bref instant elle espéra voir l’objet s’illuminer complètement. Que ce soit lui Daken. Mais rien n’y fit.

Du côté des shinobis le silence s’était installé alors que Monwa était on ne peut plus fier de leur expliquer qu’Obli ne pouvait le trahir car il l’avait réanimé. Sa Majesté n’était donc qu’un nécromancien ? Ses sujets forcés de lui obéir ? Un titre de souverain qu’il s’était donc auto-proclamé. C’en était triste. Mais même. Elle n’avait jamais rencontré de sa vie une telle forme de nécromancie. Non, Monwa n’était pas comme Irana la comparse tout aussi folle et destructrice de Makka. Il n’était pas humain et ne semblait l’avoir jamais été.

Un soupçon de doute tout de même.

Que cherchait-elle à faire à le provoquer de la sorte ? Montrer qu’elle, une simple kunoichi l'avait fait douter de son subordonné ? Mais elle ravala l’ombre de sourire qui était apparu sur ses lèvres alors que celui qui les retenait en otages s’approchait du Shukaijin. Une fraction de seconde plus tard, le Shukaijin s’écroulait inerte. Ah …

Bon … Si tu es Daken, n’hésites pas à intervenir histoire qu’on puisse s’entraider … Et inversement.

Elle avait beau s’adresser en douce à la Sunajin elle savait que les deux autres protagonistes l’avaient entendu. Elle était sûrement la prochaine, la Sunajin s’était faite bien discrète depuis le début. Et si elle tombait dans les pommes, nul doute qu’elle n’y survivrait pas. Tout comme Arekushi qui risquait d’être tombé dans un sommeil dont il ne se réveillerait pas. Les Furyous n’étaient pas connus pour leur clémence. Non, la seule chose qui l’empêchait de les tuer était qu’il ne voulait apparemment pas tuer l’hôte de Daken. Un ascendant qu’elles pouvaient avoir sur lui ? Pas avec son serviteur qui pouvait facilement les transformer en légume. Elle se retint à nouveau de grimacer alors qu’encore une fois l'un de ses insectes enfonçait sur ses ordres son aiguillon directement dans sa chair.

Un flot d’adrénaline la submergea subitement, aiguisant tous ses sens. Il était temps pour elle de contribuer à sa propre libération. En espérant que Daken ou l’autre kunoichi l’y aiderait. Avalant la très faible distance qui la séparait d’Obli, l’Aburame relâcha une dizaine de frelons tout aussi furieux qu’elle. Si elle arrivait à en mettre un KO même si pour le moment il se contentait de n’être qu’un simple spectateur, elle arriverait peut-être à faire en sorte qu’ils puissent tous survivre à cette réunion. Si comme l’avait supposé le garçon, Daken pouvait rivaliser avec Monwa … tout n’était peut-être pas perdu.

Le petit essaim meurtrier relâché dans le but de transpercer sa cible de toutes parts, l’Aburame recula contre le mur, jugeant les deux Furyous et la kunoichi de loin. Elle avait consommé une bonne petite somme de chakra pour rendre son attaque la plus meurtrière possible. Avait-elle vengé Onpu ?

Toujours aussi confiant sans aide de camp ?

Il devait lui rester la moitié de son chakra et elle avait encore ses petites surprises en réserve. Mais pouvait-elle vraiment lutter sans un petit coup de main extérieur ?

Spoiler:

Le stratagème de la kunoichi avait fonctionné : Monwa avait été traversé un instant par le doute suite à ses propos, voulant même vérifier par lui même en apposant le trophée sur la cœur de son acolyte. De toute évidence, ce n'était pas lui mais qui en aurait douté ?

Monwa nous apprenait une information capitale : son serviteur nommé « Obli » avait été créer par ses soins même réanimé et il était donc certain de ce qu'il était... Comment avait-il pu créer cet être, un autre Furyou... Son armée de Furyou secondaires était elle constituée uniquement de ses créations, ramenées à la vie ? Quand était-il de lui même ? Est-ce que Monwa avait lui aussi été créer par un tiers ? Existait-il seulement réellement ? S'il jouissait de facultés de nécromancien, ses serviteurs possédaient ils leur libre arbitre ou étaient ils forcés de lui obéir ?
Tant de questions auxquelles je ne trouvais pas de réponses.

Après ne démonstration sur Arekushi, celui ci tomba sur le sol : inconscient... l'étau se resserrait sur moi et l'autre Kunoichi qui m'intimait de passer a l'action si jamais j'étais le fameux Daken. Qu'est-ce que j'en savais ?

« De même pour toi... A deux nous aurons plus de chance et il va en falloir... »

Je n'étais pas du genre défaitiste mais il fallait être réaliste : deux Furyous face à nous, nos chances d'en réchapper indemne étaient minces... mais elle existait et nous devions faire en sorte de la saisir pour nous en sortir et ne pas nous avouer vaincu sans nous être démenées.

Suite à cela, la kunoichi ne se faisait pas prier pour attaquer et je ne pouvais que l'appuyer sur ce point : nous n'allions pas attendre sagement notre tour pour mourir. Lorsqu'elle déploya des frelons sur Obli, je ne perdais pas de temps à la rejoindre dans son initiative. Nous n'avions rien à perdre à riposter et l'entraide était notre seule option si nous voulions nous en sortir.

Parallèlement à ses actions, je m'entaillais les avants bras de la pointe effilée de ma bague, faisant tournoyer mon sang en bonne quantité à très grande vitesse autour de moi en effectuant quelques mudras. Mes filaments écarlates se déployaient alors brusquement, imprégnés de mon chakra fuuton, pour découper tout ce qui se trouvaient autour de moi, tentant de toucher Monwa ainsi que son serviteur. Je prenais soin d'éviter l'autre kunoichi du mieux que je le pouvais, mon attaque ayant pour but de détruire les murs de la tour pour la faire s'effondrer et ainsi espérer nous offrir une porte de sortie de cette réunion funeste qui se jouait devant nous.
L'union faisait la force et même si elle s'avérait une parfaite inconnue nous avions plus de chances de nous en sortir toutes les deux que séparément.

HRP:

De cet océan de non-vérité émergeait un énoncé incontestable et vrai, un phare dans la nuit : « Daken est proche ». Les possibilité s'effaçaient unes à unes, tombant comme des oiseaux aveuglés par sa lumière.

Le hasard, combiné à la clémence et au bon-vouloir de sa majesté, avait fait que les deux derniers suspects n'étaient pas les moins braves. En particulier, l'Aburame était douée, son assaut était un exploit d'agilité et de contrôle.

Lorsqu'elle se retrouva contre le mur, Obli n'avait pas bougé. Son corps avait été percé, proprement, à neuf reprises : d'épais cylindres de vide le traversaient, et rapidement le fluide noir et poisseux qui lui servait de sang commença à s'en écouler, ruisselant le long de ses jambes pour former une large flaque autour de lui. L'attaque de la Nukenin était un franc succès.
Un seul frelon, toutefois, ne l'avait pas perforé : il se trouvait à quelques centimètres du visage d'Obli, saisi dans un amas d'énergie obscure s'échappant de la base de la cape du Furyou. L'anguille avait frappé, l'avait figé sur place.

Alors, sans encombre ni douleur, il tourna la tête vers Miko.

J'en ai bien peur, lui répondit-il sobrement.

L'anguille convulsa, et broya le dernier frelon dans un sinistre crépitement.
Puis Obli fit danser ses doigts.

Et toi ?

La désertrice était brave, mais pas bien brillante. Ou alors, elle avait mal révisé sa leçon, en particulier le théorème stipulant l'invulnérabilité des Furyous. Le feu d'artifice de compétences qu'elle lui avait offert était grandiose, et l'avait amusé ; cela dit, aussi immortel fut-il, Obli n'aimait pas particulièrement se faire trouer.
Pour éviter que cela ne se reproduise, il avait donc lancé un sort. Mais pas à Miko.

En tendant l'oreille vers elle, les plus à l'écoute pouvaient percevoir la rumeur d'un triste bourdonnement, celui d'une ruche humaine au bord de l'implosion.

HRP:

Les yeux or de Monwa tombèrent au sol et s’arrêtèrent sur celui qui venait de tomber inconscient là, sous ses yeux. Jisetsu Arekushi, c’était bien dommage que ce n’eut pas été lui Daken. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il aurait été une proie encore plus simple à vaincre si le corps hôte n’avait déjà plus de chakra. Bien entendu, un Furyou primaire avait une réserve de chakra quasi infinie, mais le corps d’emprunt était tout de même une barrière importante. Pour retrouver sa pleine puissance, Daken aurait mis plus de temps, comme pour un humain qui aurait cherché à remplir une choppe de bière : elle se serait plus vite remplie s’il elle n’était pas vide.

Après la parlotte, le manque de jugeote. Les mots ne suffisant plus, les techniques fusèrent. Etait-ce le désespoir qui poussait ces deux kunoïchis à tenter l’impossible ? Sa Majesté regarda son serviteur se faire trouer son corps à de multiples reprises et endroits, alors que la sanguinaire de Suna donnait une danse qui fragilisait les murs de la salle. Voulait-elle faire tomber la tour ? Comme si ça pouvait changer quelque-chose. Mais intrigué, Monwa regarda la technique jusqu’au bout.

Et comme il s’en doutait, les murs tremblèrent mais ne s’écroulèrent pas. Les mouvements et ce que la Ketsueki faisait de son sang étaient plutôt impressionnants mais seulement… au niveau du « spectacle ». La technique n’était ni assez longue ni assez violente pour venir à bout de ces murs renforcés en chakra.

Cette tour a été construite par Shoka, le troisième Furyou primaire. Elle a utilisé tout son chakra et même entamé son énergie vitale pour construire l’île et tout ce qui y est, pour se protéger de moi et de mon armée. Pensais-tu honnêtement que tu pourrais la détruire avec… « ça » ?

Mais si Yami avait malheureusement pour elle échoué dans son entreprise, l’Aburame avait quant à elle plus ou moins réussi la sienne. Et Monwa ne pouvait tolérer qu’on s’en prenne de la sorte aux siens, qu’on les blesse ou non. Un trait d’énergie noir fonça vers Miko, et celle-ci se retourna directement pour l’esquiver.

Toi, tu bouges trop.

Mais sa Majesté était apparue derrière elle. Avec sa main libre il la retourna. Et avec son autre main il plaqua le trophée sur sa poitrine. La lumière de l’inhibiteur s’estompa.

Aburame Miko. Ce n’était pas elle Daken.

Spoiler:

Les murs de la tour et elle même n'avaient pas bougé... Rien n'avait oscillé, pas la moindre brève dans les parois du bâtiment alors que je venais de déployer ma technique la plus puissante... Je restais abasourdie par son non effet. Je me doutais bien qu'elle n'aurait pas été d'un franc succès mais pas totalement absorbé de la sorte par la tour qui semblait elle même être une entité vivante.

Monwa ne se pria pas d'aller de son petit commentaire pour me rabaisser plus bas que terre. Un spectacle hein ? Cette technique avait presque failli tuer Oniri et avait détruit l'intérieur du manoir Ketsueki et ici : rien ! Pas le moindre trou m'invitant comme une porte de sortie !
Toute cette île avait été bâti par une Furyou primaire et même ses murs avaient été renforcé au point d'empêcher la venue de Monwa : qui y était tout de même parvenue.

Tout s'enchaina ensuite très rapidement. L'attaque de la kunoichi atteignait sa cible et le serviteur se retrouvait troué de toute part, du liquide noir ,semblable a celui qui se trouvait dans nos laboratoires à Suna, s'écoulait de ses plaies sans que cela ne l'incommode aucunement : c'était à croire qu'il était immortel... L'intéressé usait d'une technique dont je ne comprenais pas les effets mais a voir ma camarade de galère défigurée par la douleur, il n'y allait pas de main morte.
Monwa semblait agacé qu'elle eu osée toucher son acolyte, et se retrouvait rapidement à sa hauteur pour placer l'artefact sur elle. En une seconde à peine, elle s'effondra sur le sol, inconsciente.

Je déglutissais et observais la scène avec un étonnement mêlé d'une grande inquiétude. J'étais la dernière debout...

« Non... »

S'agissait-il de moi ? Etais-je ce fameux Daken ? Non... Ce n'était possible... Si j'abritais une telle chose je le saurais non ?! Soudain, une possible révélation m'apparut : Megami... Cette Ketsueki déchue qui se trouvait en moi après avoir usé d'un stratagème et de notre lien de sang pour prolonger sa vie à travers la mienne... Cette Némésis qui me pourrissait la vie depuis le jour où elle avait élu domicile en moi... Elle se montrait d'ailleurs étonnamment silencieuse alors que ma vie était en danger... d'ordinaire inquiète de perdre son enveloppe charnelle, elle n'hésitait pas à se manifester pour me sauver la mise. Avait-elle peur de Monwa ? Etait-ce seulement ça ?!

Le chef de Furyou semblait m'aviser d'un œil intéressé. Qu'étais-je censée faire alors que mon jutsu le plus dévastateur n'avait pas même égratigné le bâtiment ?! Obli était blessé mais cela ne semblait pas le gêner outre mesure. Qu'étais-je censée faire contre deux Furyou ? J'étais prête à courber l'échine et à me laisser faire : je n'avais aucune chance mais ce Daken... peut-être...

Toutefois je ne m'avouais pas vaincue ! A situation désespérée mesure désespérée ! Je ne leur tendrais pas la gorge alors qu'ils me menacent d'un couteau : Non ! Je me battrais avec les ressources que j'avais même si elle ne suffirait pas : je le savais cependant, je refusais de donner mon consentement pour leur rituel funeste !

Je déployais devant moi une pluie de mon sang qui fusait sur eux depuis ma plaie ouverte sur l'avant bras. Mon liquide écarlate, s'il les touchaient, ne leur feraient aucun mal. En revanche, mon sang étant imprégné de mon chakra, je me servirais de ce dernier pour faire remonter mon élixir présent sur eux, dans leurs yeux, oreilles et bouches pour brouiller un tant soit peu leur sens. J'espérais que ce gain de précieuse seconde me permettrait de m'enfuir mais... j'avais sûrement tord...

Résumé:

Aburame Miko s’était écroulée presque aussi facilement que Jisetsu Arekushi. Les yeux de Monwa accompagnèrent le corps inconscient dans sa chute. Myouga Nozomi, Kadoria Aoko, Jisetsu Arekushi et maintenant Aburame Miko. Il n’y avait plus de place pour l’espoir ou le désespoir. Il n’y avait plus aucune chance pour les shinobis de s’en sortir, ou pour que Monwa échoue. Il n’y avait plus que…

Ketsueki Yami.

L’intéressée poussa un faible « non ». Elle devait être dans l’incompréhension la plus totale. C’était un sentiment étrange, mais légèrement compréhensible pour le chef des Furyous. Elle aurait pu avoir une mort comme les autres, rapide et unie avec celle de ses compagnons lorsque Monwa aurait réduit à néant les shinobis mais non, il avait fallu qu’elle héberge Daken, ce qui lui promettait une douleur atroce aussi bien physique que spirituelle. Avant d’être la criminelle la plus recherchée du monde shinobi, Gogyou Makka avait tant souffert lorsque Shizu s’était éveillée en elle. Et il en était de même pour Raiu no Kenji…

Symbole de son pouvoir génétique, elle envoya du sang, que sa Majesté chassa d’un mouvement de bras et d’un petit éclat d’énergie noire. Ce n’était pas la peine de se débattre, ou d’essayer de s’enfuir.

Il est trop tard.

Il disparut pour réapparaître derrière la fuyarde, qu’il saisit violemment par le coup avant de projeter vers le centre de la salle. Projetée à plusieurs mètres au sol, elle fut stoppée par le pied nu de Monwa, qui avait déjà eu le temps de réapparaître assis sur son trône.

Tu es faible, Sunajin. Mais celui que tu abrites est fort… bien plus fort que moi. Tu vas mourir, mais tu n’as rien fait pour. Alors en l’échange de ta vie, je vais te raconter pourquoi tu dois me la donner.

Reposant son bras droit sur l’accoudoir du trône de Shoka, Monwa dévisagea le corps-hôte de Daken.

Le clan Uchiwa et le clan Senju furent les clans les plus puissants que votre monde ait jamais portés. Leur lutte et leurs pouvoirs étaient tels que la plupart des clans du grand continent durent se rallier à l’un ou à l’autre. Mais jamais le conflit n’est sorti de l’équilibre en des dizaines d’années de guerre. Les Uchiwa se lancèrent alors dans un projet… Le Bras Armé.

Il soupira, se rappelant des souvenirs affreux. Il détestait ces Furyous primaires.

L’idée était de lancer des illusions tellement puissantes sur des corps entraînés pour qu’ils ne redoutent pas la mort ; pire encore : qu’ils la renient. Cinq sujets d’expérience survécurent et leurs âmes changèrent au point qu’elles ne pouvaient mourir. Si le corps succombait, l’esprit voyageait vers un corps proche ou vers un objet affectionné. C’est de là que sont nés les cinq Furyous primaires et leurs inhibiteurs. Mais pour survivre à la mort, il fallait que ces êtres aient chacun un objectif fixe, qui leur permettrait d’éviter la mort tant qu’il ne serait pas accompli.

Vif regard échangé avec son serviteur, Obli. Puis son regard se reporta vers le corps allongé de la kunoïchi.

Tsura, Celui-Qui-Chasse. Son ambition était d’avoir toute la beauté du monde pour lui.
Shizu, Celle-Qui-Baigne-En-Eux. Son ambition était de contrôler le sort de tout être humain sur terre.
Shoka, Celle-Qui-A-Faim. Son ambition était la disparition de l’espèce humaine.
Nosho, Celui-A-Aime. Son ambition était l’adoration du monde entier envers lui.
Et le cinquième…

Il se leva, le trophée à la main.

Daken, Celui-Qui-Domine. Son ambition était la domination de tout être et ce sur tout sujet.

Son corps se courba, et sa main libre alla chercher à nouveau la gorge de Ketsueki Yami. Il la souleva.

Les Uchiwa avaient réussi, mais ils n’avaient pas pu pleinement définir leurs ambitions. C’est pour ça qu’ils m’ont créé. Ils ont pris le modèle des Furyous primaires, et en ont retiré un peu de force et de chakra pour l’utiliser comme « catalyseur » de mon ambition. En clair, je suis né avec moins de pouvoir brut que les Furyous primaires, mais avec un esprit plus fort et une ambition claire : annihiler les Senju. Et en détruisant mes prédécesseurs, je serai l’être le plus puissant de ce monde.

Il plaqua le trophée sur le cœur de la jeune femme. Son corps se fit plus lourd. Monwa la lâcha, mais le corps s’écroula. Il regarda le trophée, qui avait perdu sa lumière.

Ketsueki Yami. Ce n’était pas elle Daken.

Spoiler:

Tout va bien, votre Majesté ? Vous avez l'air bien pâle.

Ketsueki Yami tomba.
Aussitôt, le sceau qu'Obli avait préalablement placé dans le creux du dos de la Sunajin s'activa, et une longue chaîne noire en sortit comme un serpent, puis transperça le corps de Monwa avant de s'enrouler autour de ses bras, ses jambes, son cou.
Des chaînes similaires jaillirent des corps de Miko et Arekushi. L'immobilisation de sa majesté était totale.
Puis Obli se mit à bouger, laissant une large trace de fluide noir derrière son passage.

Il marchait lentement, tournait autour de Monwa en boîtant comme un infirme, mais son énergie noire de décroissait pas. L'anguille de fumée noire s'était mise à danser tout autour d'eux, emplissant la tour de Shôka d'une obscurité macabre.

Ah, demi-frère... vous étiez le plus manipulable de tous. Si hautain, si dédaigneux, si prévisible... Délicat bonheur que celui de réécrire votre passé. Si je m'écoutais je le referais encore et encore, je pourrais tracer de nouveaux mensonges dans votre tête sans jamais m'ennuyer.
Regardez-vous, pauvre fou.

Monwa était perdu, la folie furieuse pouvait se lire sur son visage. Les chaînes noires l'étranglaient, étouffant sa plainte.

Les Furyous primaires avaient finalement tous le même point faible. Il suffisait de perturber l'accomplissement de leur obsession, et leur faire plier genou devenait un jeu d'enfant.
Déchaîner des vagues de puissance sur Shizu.
Déchiqueter son propre visage devant Tsura.

Humilier Daken en lui prouvant qu'il ne dominait rien du tout.

Vous voulez la vérité, Ô Souverain ? La voici.

Obli était à quelques mètres de Monwa. Il plaça ses mains sur son propre torse, les plongea dans l'un des trous que les frelons avaient creusé à travers sa chair froide.

Je suis tout ce vous n'avez jamais été. Et en absorbant MES prédécesseurs, JE serai l’être le plus puissant de ce monde.

Ses prédécesseurs étaient déjà tous scellés en sa majesté. Il suffisait d'une bouchée.
D'un mouvement sec, il ouvrit sa propre cage thoracique, et toute son énergie sembla de déployer comme une gigantesque cape vivante, déjà prête à se refermer sur Monwa.

Quant à vous, « Votre Majesté... »

Osmose.

Daken, c'est vous.

Il se retourna, et voulut nier l’évidence. Mais il était trop tard. Des chaines noires plongèrent dans son corps, des pouvoirs qui semblaient proches des siens. Un couleur qu’il manipulait avec brio, et qu’il avait transmis à ses fidèles. Obli était un fidèle, Obli était un Serviteur ! Il ne pouvait pas s’être rebellé !

Son regard se fit alors fuyard. Son assurance s’était évaporée en un instant. Lui qui avait toujours été au-dessus des infirmes, des shinobis, des humains… il était désormais le pantin de quelque-chose de plus puissant. Une force qui le dépassait, mais laquelle ?

Du calme. Si Obli avait tenté une rébellion, c’était pour le pouvoir, n’est-ce pas ? Il suffisait de le battre. Un maître ne pouvait que vaincre son élève. Un créateur ne pouvait vaincre que sa création. Dans un cri, Monwa déchira les chaines qui le retenaient. Il refusait de perdre. Il refusait de ne pas comprendre.

Serviteur, reste à ta place ! Tu es sous mes ordres ! Obéis-moi, Obli !

Mais Obli ne bougeait pas. Les chaines noires, d’où pouvaient-elles provenir si ce n’était pas des corps des potentiels Daken ? Mais qui avait pu les placer là ? Et ce trophée, pourquoi brillait-il encore si aucun des trois candidats n’était le bon ?

Arekushi, lève-toi, dévoile Daken !

Mais Jisetsu Arekushi n’était pas Daken.

Miko, laisse ton Furyou s’échapper !

Mais Aburame Miko était inconsciente, et ne possédait aucun Furyou.

Yami, relève-toi ! Affronte-le !

Mais Yami baignait dans son sang.

Il s’épuisait. Il titubait. Son regard cherchait de l’aide. Mais il était seul. Son soldat était là, mais il ne lui obéissait plus. Le trophée ! Ses mains le cherchèrent, alors que les chaines noires s’approchaient. Il le plaqua contre son cœur, et le trophée s’illumina comme jamais auparavant.

Daken, c’était lui.

C-comment…

Les chaines lui arrachèrent le trophée des mains, et l’entrelacèrent à nouveau. Obli s’approchait.

Pou-pourquoi ?

Obli marcha lentement. Ses plaies se résorbaient à vue d’œil. Il n’avait pas été surpris par le sursaut de force brute que Monwa avait démontré. Mais c’était du désespoir, de l’incompréhension. Lorsqu’il toucha le trophée, il dut comprendre par ses yeux et par son cœur qu’il était bien Daken. A présent, il voulait savoir. Mais en avait-il les moyens ? Pour expliquer les choses, Obli allait devoir s’y prendre par des chemins longs et parsemés de détails. Un homme qui parlait à une brebis.

Tu veux savoir, et tu en as le droit. Et pour faire simple, Furyou de première génération, commençons par le commencement. Ta création…

La tête du vrai Furyou de seconde génération s’inclina.

Notre géniteur vous a créé toi et tes frères pour détruire leurs ennemis, les Senju. Mais qu’est-ce qu’un voleur de visage, un artiste, un ennemi de l’humanité toute entière, un contrôler et un « dominateur » pouvaient faire ? A quoi pouvaient-ils servir si leurs ambitions n’étaient pas orientées vers les Senju ? A rien. Toi, tout comme les quatre autres, vous avez été des échecs. Il marqua un pause. Derrière son visage défiguré, Obli sembla avoir un regard noir. Le Bras Enchaîné a été créé… J’ai été créé pour réparer cette erreur. Les Uchiwa m’ont retiré de ma puissance pour me donner un esprit plus puissant que celui de n’importe qui, en se basant sur un clan connu de leur pays, les Yamanaka. Mais ma sous-puissance leur a aussi permis de m’inclure une ambition définie et inflexible : tuer les Senju. Mon esprit reconnaissait le sang d’un Senju.

Le processus de scellement s’était interrompu avec la courte « fuite » de Monwa. Il le relança, et des anguilles caressèrent le sol vers Daken.

Mais mon esprit et mon ambition furent tellement poussés à l’extrême qu’ils atteignirent le paroxysme. Et le sang d’un Senju au paroxysme… est le sang de tout shinobi. La légende parle de l’Ermite Rikudô, toi-même tu devrais le savoir, le « père des shinobis ». Qu’importe si cette légende est vraie ou pas, tous les shinobis sont des parents plus ou moins éloignés. Ils voulaient me faire devenir l’ennemi des Senju, mais je suis devenu l’ennemi… des shinobis. Et mon géniteur, un Uchiwa, fut le premier shinobi que je vis, et que je tuai.

Les anguilles titillèrent les pieds nus de sa Majesté.

J’ai tué nombre d’Uchiwa cette nuit-là, et c’est d’ailleurs grâce à ça que les Senju réussirent plus tard à les vaincre, et que la Grande Guerre de ces animaux s’arrêta. Mais ils avaient bien entendu libéré les Furyous primaires pour m’arrêter. Contrôler un esprit même aussi perverti que le vôtre, je peux. Mais cinq, non. Et comme je te l’ai dis, vous étiez chacun supérieur en terme de force que moi. J’ai été défait, mais j’ai réussi à vous faire oublier cette nuit de votre mémoire.

Les anguilles remontaient maintenant le corps de celui qui, un long moment, s’était cru le Furyou de seconde génération. Celui qui s’était cru le futur Maître.

J’ai l’esprit assez fort pour retarder mon ambition, mais pas pour la dénigrer. J’ai tué, un petit peu, tout en élaborant un plan. Car vous faisiez parti de mon ambition, je devais vous tuer non seulement pour retrouver la puissance qui m’était destinée, mais aussi parce que c’était mon devoir. Tsura, Shizu et Shoka étaient trop dangereux car leurs ambitions étaient liées à la mort. Mais Nosho et toi étiez plus « patients ». Je t’ai trouvé en premier, et tu m’as battu à une épreuve physique, ce qui me laissa largement assez de temps pour manipuler ton esprit à ma guise. Je t’ai donné mon rôle, car tu avais la puissance pour accomplir ce pourquoi j’étais destiné. Mais c’est terminé.

Les anguilles dévoraient petit à petit le chakra de Monwa, de Daken. Mais Obli continuait de le fixer.

Je lis et manipule les esprits comme personne, et ça ne t’a jamais mis sur la piste. Mais avant de disparaître, voyons les questions que tu te poses.

Il leva fébrilement sa main, et extirpa un peu de fluide noir de sa Majesté, qu’il synthétisa sous la forme d’une petite sphère, qu’il tint en main.

* C’est impossible, j’ai créé mon armée ! *

C’est exact, Daken a toujours maîtrisé l’art de l’Edo Tensei et de la nécromancie. Celui-Qui-Domine dominait la mort, cela aurait du te mettre sur la piste, non ? Je t’ai fais croire que j’étais une des personnes que tu avais ramenée à la vie.

* Le trophée, il n’a jamais brillé depuis que je l’avais ! *

Des fois non, mais quand tu avais le dos tourné, il brillait. Si je peux te faire oublier ton passé, imagine à quel point il m’est aisé de jouer sur un effet de lumière.

* La stèle du deuxième laboratoire, mon nom y était inscrit ! *

Inexact, il n’y avait qu’un « O », celui d’Obli. Détruire les preuves m’assurait encore un peu de temps avant qu’ils ne découvrent la vérité, ou que toi-même tu comprennes. Mais toi, si tu avais été vraiment « sa Majesté », pourquoi s’attaquer au Temple ? Tu n’avais presque rien à craindre.

* Aburame Miko, Ketsueki Yami, Kadoria Yoko, Myouga Nozomi et Jisetsu Arekushi… *

Nous cherchions les Furyous primaires, nous ne pouvions pas ne pas chercher Daken. Je les ai choisis aléatoirement pour te donner une piste à creuser. Toi-même tout à l’heure tu t’es demandé pourquoi j’avais été si insistant sur Daken, pourquoi j’avais fait de ce Furyou précisément, une obsession. Mais tu n’as rien fait.

* Mes soldats ne mourront pas même si tu me scelles ! *

C’est exact. Ton Edo Tensei est tellement poussé qu’ils n’ont pas de chakra et qu’ils utilisent directement leur corps pour se battre. Leur énergie noire est en fait leur sang pourri, leurs cadavres sont en décomposition s’ils se battent trop. C’est pour ça que tu avais besoin de temps entre chaque voyage ou assaut. C’est pour ça que tu pouvais remplacer les corps de tes soldats comme tu l’as fait pour Apeti. Mais maintenant, s’ils sont détruits, ça sera terminé pour eux. Mais rassure-toi, je ne vais pas les tuer, ils accompliront une partie de mon obsession en tuant encore quelques centaines de shinobis.

Il soupira. Daken était presque scellé. Mais il devait encore entendre. Accumulant l’énergie de ses demi-frères et demi-sœurs, il remit sa tête à l’endroit.

Tu étais le plus manipulable de tous, tout simplement parce que tu étais le plus idiot.
Ne t’es-tu jamais demandé pourquoi tu n’avais au final tué que peu de shinobis ?
Tu as tué Karasu Tsumei parce qu’il avait attenté à ta vie, mais qui d’autre ?
As-tu tué Aburame Miko, Jisetsu Arekushi, Kadoria Yoko, Myouga Nozomi et Ketsueki Yami une fois que tu savais qu’ils ne te servaient plus ? Non. As-tu éradiqué les Kirijins ? Non tu as détruits leurs terres. As-tu tué Kentaro Hattan lorsque tu l’as combattu ? Non, tu l’as humilié.
Tout simplement parce que ton obsession est la domination, pas la mort.
Tu as eu tant d’indices sous les yeux, mais jamais tu ne t’es douté de quelque-chose.
Tu m’as laissé faire venir Arekushi puis Miko et Yami sans te douter que je pourrai en profiter pour leur apposer un sceau sur leur dos sans qu’ils ne s’en aperçoivent.

Il soupira.

Moi, je n’aurai aucun mal à tuer ces shinobis. Je me suis servi de la seule chose que tu avais et que je n’avais pas : ta puissance. Et aujourd’hui, je viens reprendre la tienne et celle de tes frères que tu as scellé.

Daken fut brisé, et le processus terminé.

Spoiler:

L’anguille noire n’était plus, mais la couleur de la tempête apocalyptique ruminait tout autour de l’ombre d’Obli. Lentement elle s’infiltra dans tous les pores de sa peau blanche, puis en ressortit, avant d’y pénétrer à nouveau. Une succession d’aller-retour qui allait changer à tout jamais le corps d’un homme qui avait dépassé sa propre condition. Homme il était né, dompteur de la mort il était devenu. Mais il n’avait jamais été le seul. Cinq autres esclaves avaient reçu cette faculté : Daken, Tsura, Shizu, Nosho et Shoka. Mais aujourd’hui ils n’étaient plus. Ils n’avaient existé que pour rendre à Obli, l’unique être éternel ce qui lui revenait de droit : la possibilité de transcender un nouvel état.

Homme il était né. Dompteur de la mort il était devenu. Mais qu’allait-il devenir maintenant ?

Certains fluides noirs caressaient sa peau dans un art indomptable. Pourtant la violence était telle que cette énergie remodelait le visage du Furyou de seconde génération. Sous cette bulle massive d’ombre, un corps se métamorphosait. Et entre certains freins de douleur, une voix laissait échapper des mots formant une énigme insoluble qui devait trouver réponse. Une voix qui comme les questions qu’elle soulevait, comme le corps dont elle sortait, était en pleine mue.

Tout ne peut venir de rien. Les Hommes ont été modelés, jamais ils n’ont fait autre chose qu’évoluer. Ils ont nommé croyance la façon de répondre par l’inconnu à une question qui les effrayait. Aucun être vivant ne peut échapper à la peur d’un pouvoir qu’il ne peut égaler, voire comprendre. Mais si le Créateur, quel qu’il soit, a créé les pantins que nous sommes, ce n’était pas pour rien. S’il nous a modelés pour le vénérer, nous faisant alors l’idée qu’ainsi il ne reviendrait pas en arrière en nous détruisant aussi simplement qu’il nous a créés, c’est pour se prémunir. Car comme l’Homme qui ne peut aimer que son prochain ou donner la vie à un semblable : le Créateur n’a pu manquer de s’identifier dans ses créations.

La noirceur perdait en épaisseur, mais pas en couleur. Derrière la masse d’ombre, les reflets d’un corps nouveau se dessinaient.

Si le Créateur a fait de l’Homme un être ayant peur, c’est parce que lui-même redoute que quelqu’un finisse par transcender cet état, cette peur de ce qu’il ne peut comprendre.

Les pieds nus touchèrent le sol.

Mais il n’y a désormais plus rien qui puisse m’être incompréhensible. Et je n’ai plus peur.

Le corps d’Obli n’avait plus rien d’humain, excepté peut-être son ossature. Deux bras, deux jambes et un buste sans la moindre ride, veine ou même sans la moindre peau. Toute son enveloppe n’était qu’une surexposition d’énergie, de fluide. Une noirceur plus ou moins opaque.

Il n’avait plus d’yeux, mais il voyait plus loin que n’importe qui.
Il n’avait plus ni nez ni oreilles, mais il n’existait plus aucune chose qu’il ne pouvait ressentir.

Obli leva sa main droite, et aussitôt que sa paume fut ouverte une minuscule chose s’y forma. Petit à petit, elle prit la forme d’une sorte d’île qui flottait au dessus de ses doigts. Une miniature de l’île inconnue, pour laquelle Shoka qui était pourtant un Furyou primaire avait du utiliser presque tout son énergie qualifiée de presque illimitée.

Lui, il avait le pouvoir d’en créer une identique dans l’immédiat, sans le moindre effort.

Ressentant tout ce qu’il y avait sur le monde, il sentit bien entendu les faibles consciences des trois shinobis allongés autour de lui.

Je sens que vous êtes encore là.

La miniature disparut, mais sa paume resta entrouverte. Elle semblait serrer quelque-chose dans le vide. Mais il n’en était rien. Il serrait le cœur des trois shinobis dont il s’était servi.

Vous serez les premiers à qui je détruirai le cœur de ma main. Je le ferai rapidement pour que votre voyage vers l’ailleurs soit rapide. Mais il n’en sera sûrement pas de même pour tous les Hommes que je châtierai l’instant d’après.

Les Uchiwa l'avaient créé pour qu'il détruise ceux qui avaient du sang de Senju.
Mais l'obsession inculquée à Obli était si forte qu'elle lui avait toujours dicté la mort de tous les shinobis.
Et maintenant, non seulement il ne pouvait aller à son encontre, mais il avait tout le pouvoir de le faire. En un instant.
Les doigts de sa main droite se rapprochèrent doucement.

N’importe qui aurait été surpris de voir l’étendue infinie des pouvoirs reçus par l’assimilation des cinq Furyous primaires. Mais Obli avait même dépassé le stade de la « réflexion » ou de la « pensée ». Désormais, tout était fluide, clair, limpide. Il savait tout, et faisait tout. Sa seule ligne de conduite était son obsession : la mort de tous les shinobis.

Mais il avait également dépassé ce stade-là. Il n’allait pas écraser le cœur des tous les ninjas par obligation, mais simplement par choix. Sa seule chaine aussi infime était-elle devenue restait son lien avec les Uchiwa. Son obsession qu’il pouvait tenter de contredire avec tous les pouvoirs qu’il avait pouvait être détruire de la façon la plus simple du monde : il suffisait de la satisfaire.

Ainsi, en détruisant tous les shinobis, Obli serait libéré de toute contrainte. Le fondement même de son esprit, de son corps, de sa nature primitive : tout serait balayé et sa nouvelle essence recouvrerait alors le monde entier, qu’il pourrait modeler à sa guise.

Il n’avait qu’à en terminer. Il n’avait qu’à fermer sa main, pour faire taire à jamais les battements de cœur si nombreux. Et c’est ce qu’il voulut faire.

Non.

Incompréhension. Qui avait parlé ? La masse d’énergie se retourna instinctivement mais ses sens plus qu’aiguisés ne l’avaient pas trompé : il n’y avait personne. Mais qui avait haussé la voix ?

Tu ne peux pas tuer ainsi. Il te faut leur arracher leurs visages. La beauté ne peut que te revenir.

Tsura ? Etait-ce réellement Tsura qui lui parlait ? C’était impossible, Celui-Qui-Chasse avait été tué. Il avait été détruit par Monwa. Mais qui parlait ?

Non.

Nouveau volte-face, cette fois accompagné de quelques pas dubitatifs. Qui parlait ? Qui osait soumettre sa voix à Obli ?

Tu ne peux pas tuer ainsi. Le corbeau doit picorer la chair de ceux que tu juges devoir mourir. C’est à toi de dicter qui meurt et qui vit.

Shizu, la vierge de sang, celle que l’on avait appelé Gogyou Makka ? Mais ce n’était pas sa voix. Pourtant, Celle-Qui-Baigne-En-Eux… Obli se concentra pour la première fois, ses doigts se serrèrent.

Non.

Il ne put aller jusqu’au bout. Il ne pouvait que serrer les cœurs. Qui parlait ? La voix lui était familière ?

Tu ne peux pas tuer ainsi. Tout doit disparaître, pas seulement son cœur.

Shoka ? Comment l’Amazone pouvait être ici ? C’était son île, mais elle avait été scellée ! C’était insensé. Insensé !

Non.

Cette voix… D’où provenait-elle ? Obli relâcha sa main. Pourquoi ne pouvait-il pas aller jusqu’au bout ? Que se passait-il ?

Tu ne peux pas tuer ainsi. Avant de mourir, ils doivent s’incliner devant toi, ils doivent reconnaître ton art. Ils doivent mourir d’adoration.

Nosho ?! Celui-A-Aimer était présent ? Mais pourtant Monwa l’avait tué en premier, sur la colline entouré de nombre de shinobis ! C’était illogique ! C’était contre-nature !

Non.

Cette voix ? C’était la sienne. C’était celle d’Obli !

Tu ne peux pas tuer ainsi. Avant de mourir, ils doivent être battus, sur les domaines où ils se croyaient les plus forts. Tu dois les dominer.

Daken ? Impossible. C’était lui-même qui parlait, au nom d’Obli ?

Le Furyou tomba à genoux et serra son visage vide des deux mains.

Qui suis-je ?!

Il voulait tuer tous les shinobis.
Mais il voulait d’abord leur arracher leurs visages.
Mais il voulait d’abord donner leurs corps à manger à son corbeau.
Mais il voulait d’abord détruire non seulement le cœur mais le corps tout entier de chaque shinobi.
Mais il voulait d’abord que tout le monde l’admire.
Mais il voulait d’abord tous les dominer.

Tu es Celui-Qui-Doit. Obli.
Non. Tu es Celui-Qui-Chasse. Tsura.
Non. Tu es Celle-Qui-Baigne-En-Eux. Shizu.
Non. Tu es Celle-Qui-A-Faim. Shoka.
Non. Tu es Celui-A-Aimer. Nosho.
Non. Tu es Ceui-Qui-Domine. Daken.

En absorbant le pouvoir de ses prédécesseurs, il avait aussi aspiré leurs obsessions. Et chacune d’entre elle contredisait les autres. Incapable d’agir, Obli relâcha les bras. Il se releva et tituba. Son esprit était double. Son esprit était triple. Son esprit était quadruple. Son esprit était quintuple. Son esprit était sextuple.
Incapable d’agir, devant trouver une solution, Obli se retira dans un recoin du monde. Mais jusqu'à quand..?

HRP: