Prologue :

Je discutais avec ma sœur retrouvée depuis peu avant d'entreprendre un court voyage qui je l'espérais serai fructueux, qu'il m'apporte argent, savoir, puissance ou autre chose.

« Le monde est vaste ; le découvrir n'est pas du tout ma priorité, mais pour évoluer faut voir autre chose.. Donc.. »
« ha ha.. Tu as vraiment changé depuis.. Enfin, tu n'est plu une ''gamine''.. Hein. »
« Oué ; mais je suis habitué ; c'est pas aussi nouveau que ça en à l'air ; uhm.. Tu veux venir avec moi ? »
« Je veux bien te croire. Mais je ne peux pas t'accompagner, enfin, pas cette fois. »
« C'est comme tu le sens Anka. Bon ben je te dis à dans quelques jours ; on se retrouve vite, promis. »

Je savais très bien que ma proposition se solderait par un refus de sa part, depuis nos retrouvailles je ne pouvais vraiment la retrouver, j'avais du mal à la discerner ; je sentais notre lien fusionnel, fraternel encore très puissant, mais la brume de mystère qui l'entourait me pinçait le cœur, à mon retour, je le dissiperai.

Quelle serait ma prochaine destination ? Je voulais rencontrer des personnes avec qui je n'avais jamais eu de contact ; le pays du feu était donc exclu du choix ; celui du vent me semblait assez intéressant, mais comment dire... C'était le désert par là bas, le sable et le vent, pas pour maintenant pour le coup ; puis je passais sur le pays de l'eau, l'évocation de l'eau me dit penser à ma sœur, experte en suiton, en plus, elle avait vécu dans ce pays ; ma décision était prise ; Pays de l'Eau, je pourrais ainsi comprendre pourquoi elle l'avait choisi..





Il me fallut quelques jours pour rejoindre le pays ; une traversée prudente et rapide du pays du feu où je n'avais pas que des bonnes relations, konoha ne semblait s’intéresser à la traque des ''nuke nin''. Entrer dans ce pays n'était pas chose facile ; j'avais pu voir sur les cartes, lorsque j'allais à l'école du clan, qu'il était divisé en plusieurs petites îles, de plus, les frontières étaient gardées, surveillées. Mais quelques ryos, la bonne personne et je fus conduit sur l'île principale. Le vieil homme connaissait bien la route à emprunter, on longea plusieurs côtes, quelques récifs ; tous déserts. Je pouvais observer la flore, de loin ; un peu différente de celle de Kusa à première vue. Le ciel était nuageux, l'air humide ; son fond : froid ; L'automne était le même qu'à Kuza, c'était déjà ça. Mon guide m'avertit alors que nous arrivions, j'observais au loin et vit quelques cabanes de pêcheur.

« En fait, vous êtes un contrebandier.. Pour connaître aussi bien les routes maritimes en passant inaperçu.. »
« Observatrice la demoiselle.. On fait ce qu'on peut hein ; vous savez, le pays de l'eau n'est pas vraiment une terre accueillante et encore moins touristique.. Je me demande vraiment pourquoi vous venez ici.. Enfin cela ne m’intéresse pas, les ninjas ne m'intéressent pas, vous payez, je vous conduits, c'est tout. »
« Je vois... merci alors. »

La barque s'enfonça dans le sable de la petite plage, l'homme me salua, pas mécontent que je disparaisse. Il avait deviné que j'étais une shinobi ; en marchant je m'interrogeais, et finalement, posais les yeux sur Seï'Ruseï. Effectivement, peu de personne devait se déplacer avec des katanas à la taille ; et maintenant je le réalisais de plus en plus, l'arborer comme ça me trahissait constamment. Et toujours, tout en marchant, je réalisai quelques signes ; je fus dévêtu et revêtu dans la seconde, mon arme disparue et des vêtements plus ''civil'' m'apparurent sur le dos. Et je pénétrais le enfin, vraiment, le territoire de l'eau. J'arpentais le pays sans rencontrer la moindre résistance ; sans problèmes. Je croisais de temps des paysans, des citadins, enfin des personnes ne représentant aucunes menaces. J'avançais, j'avançais ; m'enfonçant de plus en plus profondément, traversant une espèce de forêt, très dense ; épaisse et avec la nuit naissante de plus en plus ''floue'', une brume semblait en fait s’immiscer dans la forêt, et là ; l'aspect paisible de ce pays semblait s'évanouir.

Malgré le manque de visibilité je continuais ma progression, quoiqu'un peu plus lentement et prudemment. Je ressentais cette impression qu'on a quand on est observé ou que quelqu'un ou quelque chose se rapproche.Les rayons de lune ne filtrait plus dans le feuillage de cette impénétrable jungle, finalement je ne savais pas où aller; alors je continuais. Puis, providentielle; une lumière, très ténue, atteignit mes yeux; devant moins; lueur blanchâtre, suffisante, celle de la lune. Je la rejoignis; une clairière; endroit dégagé de toute végétation encombrante. Vue resplendissante, et, moins enthousiasmante, bien que, celle d'un homme accroupi devant une stèle. Peut être ce pourquoi j'étais venu.

Je l'observais, lui et son chapeau ; peu communs l'un comme l'autre, couvre chef indéfinissable relevant à la fois du bonnet et du torchon ; cachant, de ce que je pouvais voir, une tignasse blonde ; sa voix, perçant le silence de la rencontre me fit rapidement comprendre que c'était un homme. Il semblait se recueillir sur ce qui ressemblait à une stèle, ou à.. une tombe. Il ne ressemblait à aucun autre shinobi que j'avais pu rencontrer jusqu'aujourd'hui, aucun signe distinctif ; je ne décelais aucune petite plaque en métal comme celle du konohajin ; enfin, je restais sur mes gardes, son assurance vis à vis d'un étranger, d'un inconnu était propre à celle d'un ninja, en tout cas, sa réaction n'était pas pour me déplaire, bien loin de là, c'était, ces temps ci, qu'on ne me saute pas dessus avant d'avoir fait les présentations. Enfin, quoi qu'il en fut, je décidais de rester cachée sous mon apparence civile et de jouer ce rôle. Pour feindre ma fausse identité je jouais la carte la plus simple mais pas forcément la plus fausse.

D'une voix assez douce et réellement empreinte d'hésitation, je lui adressais la parole en lui rendant son sourire, bien que le mien fut plus.. gêné.

« Je dois... Vous déranger, visiblement... désolée. » répondis je en observant la pierre tombale derrière ce bel inconnu.

Je lui tournais alors le dos, m'apprêtant à rebrousser chemin, mais je me rendis compte que j'allais très certainement commettre une erreur en le quittant ainsi, finalement je me retournais en me passant la main sur les yeux, et encore plus gênée, cette fois sans feindre quoi que ce soit, rougit par une espèce de honte dont je n'avais qu'en de rares occasions était la victime ; je repris la parole.

« En fait, je vais vous paraître ridicule ; mais je suis, comment dire, perdue... ? Je me suis éloignée de la route et je me suis faite surprendre par la nuit, et je dois dire que ce pays n'est pas vraiment bien éclairé, la nuit... »

J'avouais presque que je n'étais pas de ce pays, je prêchais le faux pour essayer de connaître le vrai, quelque part. Je voulais absolument savoir si cet homme était un ninja ou pas ; c'était une manie chez moi, pour ne pas dire une obsession. En tout cas le fait qu'ici on ne sache qui je suis, qu'on ne me reconnaisse pas, qu'on ne reconnaisse pas mes cheveux, entre autre, était une très bonne chose. Je quittais le sol couver de feuille, déchiré par les racines et posais le pied sur l'herbe, humide, de cet espace découvert ; de cette clairière ; de cet oasis dont la forêt était le désert. En fait, je me rapprochais de quelques pas, de l’individu, gardant ma température corporelle au plus bas possible pour éviter de faire s'enflammer quoi que ce soit, je n'avais encore le parfait contrôle de ce dont, je savais parfaitement comment tout faire brûler, mais l'inverse n'était ''vrai''.

« Veuillez excuser mon intrusion, une nouvelle fois... je m'appelle Zanshi ; Shinku Zanshi. »

Même rapprochée je ne pouvais le décrire avec plus de précision, la lumière de la lune projetait l'ombre de son chapeau sur ses yeux, mais j'arrivais néanmoins à percevoir qu'il n'était pas hideux.

« et les hommes à chapeaux ne me font pas vraiment peur, s'ils vous ressemblent tous. » ajoutais je souriant.

La rencontre de quelqu'un d'aussi accueillant dans cet endroit qui le jour paraissait si beau, mais la nuit bien plus effrayant ; me réconfortait un peu, même si je savais pertinemment que rien ne pouvait m'arriver, que la moindre menace serait réduite à l'était de poussière avant même de me toucher. . .

Quel que soit le sens que l'on peut donner au terme ninja, il demeure qu'un ninja est un ninja ; et cet homme, Taku, en était bel et bien un. Bon au moins c'était clair de chaque côté. Ce qui me plaisait le plus à cet instant était certainement le fait qu'il se fiche que je sois une nukenin, au moins, cette nuit, je pourrai dormir sur mes deux oreilles. La sympathie des inconnus m'étonnait toujours, c'était quand même un peu étrange de proposer l'hospitalité à quelqu'un sans le connaître, non ? Enfin, toujours était il que j'avais accepté son invitation, à vrai dire, les auberges ne me dérangeait pas tant que ça, au contraire même, j'aimais leur atmosphère, mais pouvoir aller chez l'habitant, c'était autre chose.

Ce fut la première fois de ma vie je mettais les pieds dans un villages ninjas, secrets ; et finalement, ce n'était pas si grandiose et spectaculaire que ça, ressemblant juste à un gros village ; enfin, je ne pouvais nier que son architecture était assez intéressante, elle était certainement due au pays lui même. Bref, on arriva devant un magasin, l'armurerie que tenait probablement mon hôte. On la traversa, effectivement, c'était une armurerie, rien à redire.. Puis on atteignit au final un appartement, un ensemble de pièce un peu plus en retrait, accolé au commerce d'armes. J'observais, curieuse de nature, je souriais, c'était bien mieux rangé que chez moi.

« Jamais aucune femme n'est passée par ici ? Alors je vous tire mon chapeau » dis je en rigolant, je faisais bien sur référence au sien, de chapeau. « Vous n'allez pas avoir de problème ? Je veux dire, ce n'est pas comme si j'étais un civil... » C'est vrai, cette question m'embêtait un peu, les villages ninjas pouvaient ils laisser n'importe qui, et surtout des ninjas inconnus entrer et sortir comme ça ? D'ailleurs, le village n'était il pas censé devoir rester caché ? J'avais quand même un peu de mal avec tout ça, c'était nouveau. Enfin et malgré ça, j'étais quand même contente d'être aussi bien tombée. Enfin, je n'allais pas le déranger plus que ça non plus, après tout, il savait ce qu'il faisait, et ce qu'il avait à faire.

« Désolée, j'imagine toujours plein de choses.. » Je scrutais la chambre, sympathique. Je fis alors un pas en arrière et pointai du pouce la salle de bain. « Euh.. je vais me laver » Je me retournais vers le couloir, m'apprêtant à quitter la chambre pour la pièce d'eau. « Je ne vous ai pas répondu sur le coup dans la forêt, mais, tu n'es pas loin du beau gosse, puis tu es drôle ». Et je disparaissais dans la salle de bain.

Un peu de présence humaine, même d'un homme, ne me faisait pas de mal, je me sentais moins seule, quelque part. Ce Taku était vraiment gentil, je l'appréciais de plus en plus, et il n'avait pas l'air d'être un pervers, il n'essayait pas d'espionner ni rien. L'eau coulait, à peine plus chaude que la chaleur que je dégageais naturellement, je me savonnais, doucement, tranquillement ; non pas que j'étais sale, loin de là, mais j'aimais sentir bon, normal. Je coupai l'eau, le temps de laver mes longs cheveux, puis je rallumai, rinçais. Et j'éteignis de nouveau, j'avais fini, cependant, je restais là, dans la vapeur, en appui contre le mur. Je repensai à ces douches que je prenais, avant, avec mon ami, je soupirai alors que les dernières gouttes s'échappaient. Je fus tirée de mes divagation nostalgique par la voix de mon hôte. Je savais que c'était lui, mais ne le reconnaissais pas, il semblait plus sérieux. Il éclaircissait enfin mes interrogations avec ses questions, qu'il montre enfin sa méfiance même de manière plutôt subtile me rassurait un peu.

Je m'assis alors dans la baignoire, je marquai un silence avant de lui répondre, il pensait certainement que j'étais là pour une raison précise, et il ne se trompait pas, mais je ne cherchais pas à nuire. Je pliai les genoux, croisai les bras sur ceux xi, et je reposai ma tête dessus. Je serrais les dents, et finalement je lui répondis en espérant qu'il entende, enfin, moi je l'avais entendu donc...

« Je ne suis pas là pour nuire.. non..  » commençais je d'une voix triste déformée par l'écho de la pièce et certainement par la porte nous séparant. Je soupirai à nouveau.

Je me levai alors, je n'eus pas besoin d'utiliser les serviettes, je m'auto-séchai. Et je prononçai à voix basse : « Fokusu no Hanka ». Un pantalon de jogging et un T-Shirt noir vinrent alors me couvrir, je ne pouvais tout de même pas sortir de là nue.

« Je sors. » Je poussai la porte, et fis face à Taku.

« *soupir* Si je suis ici, c'est parce que je cherche quelqu'un, en fait. Je ne suis pas là pour le tourisme. Cela fait deux ans que je cherche un garçon.. un homme.., depuis la fin de la guerre, au pays du feu.. »

Je restai là dans l'entrée de la salle de bain, la vapeur s'échappant de la pièce, dans mon dos. Je regardai le sol, cachant mon regard ; je ne voulais qu'il me considère comme une pauvre chose égarée, un genre d'âme en peine errant à la recherche de quelque qu'elle ne pouvait atteindre. Dans ces moments là je ne pouvais regarder quelqu'un dans les yeux, quand j'évoquais, que je me rappelait le simple fait qu'il est pu exister, mon cœur s'emplissait d'une tristesse implacable. Je perdais un peu de ma joie naturelle, en fait, je me cachais, je cachais mes faiblesses, ni plus ni moins. Puis je terminais ;

« et, plus ça va, plus je perds espoir à le retrouver... enfin, je te remercie encore pour.. la douche » Je relevai la tête en souriant, effaçant avec tant de bien que de mal, ma peine.

J’agitais ma boisson en écoutant le kirijin. Il avait raison, mieux valait il ne pas trop penser à tout ceci enfin, je devais garder à l'esprit l'objectif principal de ma venue dans ce pays le retrouver, penser que je ne pouvais pas le retrouver me pousserait à rejeter la faute sur ceux ceux ayant causés sa disparition, et franchement aujourd'hui je ne voulais plus agir par vengeance, par un désir haineux, en fait, cela ne servait à rien de ressasser tout ça, faire remonter à la surface de douloureux sentiments qui sont si bien enfuis, c'est idiot. Puis j'avalais une gorgée de thé, oui, l'alcool n'était mon fort, je ne voulais pas m'y risquer, me désinhiber était quelque d'assez dangereux, sous tous les sens imaginables. Je l'observai alors poser sa main sur la mienne..

Toujours sans détacher mon regard du sien, je me décidai à lui répondre.

« Merci mais tu m'aides déjà beaucoup en acceptant de m'héberger pour cette nuit, je ne vais pas en demander plus. Et après tout, ce sont mes problèmes, je ne vais y mêler quelqu'un que je viens juste de rencontrer, aussi gentil puisse t il être... »

Lui répondis je en souriant.

Libérant délicatement ma main, je levai le récipient, le menant à mes lèvres.

Au moins avait il eut le mérite de me rendre le sourire alors que quelques minutes avant je n'avais pas vraiment de pensée joyeuse, en plus il n'avait pas une tête à donner envie de se morfondre. Peut être m'étais je faite là un nouvel ami, enfin, rien n'était vraiment sûr mais en tout cas il ne m'inspirait plus le doute, j'étais assez douée pour ressentir ce genre de choses, les auras négatives, positives, malveillantes, bienveillantes. Je repris une autre gorgée de thé qui vida la tasse. Je l'observais alors, le silence s'était installé, presque gênant que je tardais pas à rompre tellement il me pesait. Mais que dire ? Je repensai alors à sa question, d'où venait ma tenue ? Je souris de nouveau et déchirai le voile du silence.

« Ce jogging ? Oui, il est à moi. Je vais t'expliquer ; il y a un sceau chez moi, là où j'habite, et le même est apposé dans mon dos... Lorsque je l'utilise, je suis ''rhabillée'' instantanément, comme je le souhaite. Mais j'évite de l'utiliser devant d'autres personnes... »

Fini je en souriant, en rougissant.

Effectivement, cette technique, ce fuinjutsu, lorsque je l'utilisais, me déshabillait, me dénudait, avant de me ''rhabiller'' ; et je ne l'utilisais que quand j'étais seule, ou quand mes vêtements brûlaient. Je pouvais en parler sans craindre quoi que ce soit, après tout il était lui aussi un ninja, il avait dût en voir et en entendre d'autres..