Cela fait déjà plusieurs semaines qu’elle est rentrée aux villages. Plusieurs semaines qu’elle sait éperdument ce qu’elle a à faire. Quand elle est revenu, elle a d’abord eu le choque d’apprendre pour la tentative de génocide. Une chose qu’elle aurait aimé apprendre autrement que pendant la réunion de crise de la Racine. Depuis ce moment, de nombreuses choses se sont passé. Elle a d’abord appris qui sont les survivants et qui sont les victimes, classant son grand frère dans la deuxième catégorie et sa nièce dans la première, par exemple. À chaque nom qu’elle voyait dans la liste des morts, un pincement au cœur la prenait. En tant que chef de clan, elle connaissait chacun d’eux, dont la majorité même personnellement. Lors de cette nuit, sa famille, son clan et ses amis sont morts…

C’est ainsi qu’elle a repoussé l’échéance, encore et encore, ne voulant faire face à… cette personne. Une certaines personne qu’elle n’a pas revue depuis environ 5 ans, espérant au fond d’elle qu’elle soit morte… Même si elle savait très bien que ce n’est pas le cas. Car oui, peut-on vraiment espérer qu’un immortel soit mort ? Absurdité totale. Or, l’esprit humain est une absurdité totale, ce qui explique qu’il puisse quand même espérer l’impossible. Oui, vous l’avez sûrement deviné de qui il s’agit. Un homme qui s’est fait couper la tête par l’ancien intendant de Konoha qui, soit dit en passant, a réussi à le vaincre. Une sanction qui ne l’a bien sûr aucunement tué.

Selon les rapports qu’elle a consultés le concernant, il se trouverait dans l’une des prisons les plus surveillés du village. Sa tête aurait été raccrochée à son corps de façon grossière et toute sa puissance bloquée par de puissant fuinjutsu Hyô. Meia sait pertinemment que là où il est, il ne représente aucun danger et c’est pour cela qu’elle s'est permise de prendre autant de temps avant de s’occuper de son cas. Lui-même le sait. Il sait que le jour où elle viendra lui rendre visite, cela signifiera sa fin. Car lui-même a prévu sa fin. Meia est la seule à savoir comment le… tuer. Enfin, savoir non. Avoir la chose lui permettant de faire cela, oui.

- Il est temps.

S’adressant à elle-même, dans sa maison à présent vide. La Yamanaka se dirige en direction de sa chambre à coucher. Puis, machinalement, comme si elle avait répété ces gestes en sachant qu’elle les ferait un jour, elle se dirige vers sa commode. Délicatement, elle ouvre le plus bas des tiroirs et fouille au fond de celui-ci. Sans une seule seconde de recherche, elle ressort une boîte d’une trentaine de centimètres de largeur. Suite à quoi, dans un geste quasi religieux, elle vient s’assoir sur son lit, la boîte sur les genoux.

Une seconde d’hésitation et de réflexion. Une inspiration. Une expiration. Sa main vient se poser sur le verrou, alors qu’elle essaie tant bien que mal de faire le vide dans son esprit. Essayant de se montrer forte, elle ouvre cette fameuse boite, contenant l’objet qui lui permettrait de tuer son propre père. Un simple rouleau. Enfin simple, pas si on le déplie, auquel cas on découvrirait un fuinjutsu des plus complexes et ce, continuant sur les quelques mètres que fait le parchemin une fois complètement déplié. Une œuvre mêlant à coup sûr la connaissance de son père en ce qui concerne l’esprit et sa puissance au niveau des sceaux. Un véritable prodige qui à son apogée pouvait aisément rivaliser avec la majorité des Kage. Peut-être même aurait-il pu être l’un d’entre eux si tout c’était passé autrement…

Le prenant entre ses doigts, la Dame de konoha respire un grand coup une dernière fois pour se donner le courage nécessaire. Elle a beau être forte, il est difficile de se dire qu’aujourd’hui, elle sera le bourreau de celui qui l’a élevé et qui lui a appris beaucoup. Qu’importe ce qu’il a fait, se dire qu’elle va mettre fin à la fin de son père aujourd’hui même lui demande un effort psychologique des plus complexes.

Mais elle est prête. Elle le sait au fond d’elle et c’est en se disant qu’elle se relève et adopte une expression plus que déterminée. Serrant fort le parchemin, elle finit par le mettre dans sa poche avant de se diriger vers la sortie.

Sa destination, vous l’aurez compris, n’est nulle autre que la cellule où se trouve son père.