N'oubliez pas que vous pouvez voter toutes les deux heures sur les cinq Topsites pour le forum !
Rappel : Chaque RP doit au minimum faire 15 lignes, soit 1400 caractères espaces non compris minimum.
-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal

Partagez
 

 Elucubrations hasardeuses d'un poète maudit...

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Nouveau
Katano Raion
Katano Raion
Informations
Grade : Jônin
Messages : 964
Rang : S

Elucubrations hasardeuses d'un poète maudit... Empty
Message(#) Sujet: Elucubrations hasardeuses d'un poète maudit... Elucubrations hasardeuses d'un poète maudit... EmptyDim 30 Nov 2014 - 9:06

Cela doit bien faire un long moment que je ne me suis pas arrêté pour me remettre en question. Qui suis-je vraiment ? Que suis-je devenu ? Il faut dire que j’en ai traversé du chemin… Le petit poète de Kiri a bien grandi. Je ne suis plus le petit gamin qui avait peur d’offusquer tous ceux qui se trouvaient autour de moi. Néanmoins, même lorsque je logeais au pays de la brume, je sentais ce vide, ce problème d’intégration. Je n’étais pas à ma place, je ne comprenais pas les codes sociaux que les autres semblaient appliquer. Une manière bien curieuse de percevoir le monde faisait que je me réfugiais dans la poésie. Mais vint la mort de Shord et l’imposition de ma haine sur mon esprit. De jours en jours –on pouvait le remarquer- je me faisais plus violent, moins patient. Jusqu’au jour de la rupture. En fait, ce n’est pas moi qui suis né ainsi, c’est mon art, la poésie, qui m’a fait tourner ainsi à la sauce haineuse. Je n’étais qu’un gamin un peu introverti et du jour au lendemain, les mots que j’écrivais commençaient à prendre sens. De la nature et des oiseaux, mes poèmes se sont mutés en hymne de l’honnêteté. Je ne voyais plus que l’hypocrisie autour de moi, plus que le mal. Je ne regardais plus l’humain avec un regard conciliant et compréhensif mais avec celui d’un homme qui juge, qui est dégoûté de ce qu’il voit. Je n’étais plus moi à proprement parler…

Me voilà donc, assis sur une pierre de Mizu no Kuni à ressasser le passé. Qu’ais-je bien appris de ces quelques années passées dans la nature comme un terroriste ? Je suis passé de soldat, à meurtrier, à paria. Je n’ai jamais vraiment été entier et chacune des périodes de ma vie s’est illustrée par une mutation qui n’était que le prélude de la suivante. Ais-je seulement apprécier le moment ? Ais-je seulement pris le temps de regarder au plus profond de moi et de me demander ce que je voyais ? Non… je ne suis pas de ceux qui se posent tant de questions qu’ils en oublient le sens de la vie. Je suis plutôt de ceux qui agissent, qui souhaitent changer les choses…

Lentement je sors un carnet de la poche arrière de ma tunique. Je le regarde, le laisse s’ensevelir sous la lumière du soleil qui traverse les branches des arbres environnants. Il est noir, dessus il n’y a rien. C’est un carnet classique, mais il a une tout autre signification pour celui qui le tient dans ses mains. Je l’ouvre et y retrouve quelques uns de mes premiers écrits. J’y retrouve le premier poème que j’ai jamais écrit. J’y retrouve la vérité sur l’homme que j’étais.

J'ai parfois le sentiment d'être étranger à moi-même

Comme une machine qui ne saurait pas ce qu'elle est

Et pourtant je suis, j'étais et serai tout de même

Un homme qui aime et un homme qui hait


Aucune structure dans ces premiers poèmes, juste de l’émotion, de l’émotion à en revendre. Aujourd’hui, par rapport à l’homme que j’étais, je me trouve plutôt vide. Je n’ai plus rien qui me pousse à écrire. D’ailleurs, lorsque je suis seul au repaire de l’organisation, que je suis assis sur mon bureau et que l’envie me prend de saisir ma plume, je ne peux plus rien écrire. J’ai perdu mon inspiration avec mon goût pour le monde. Désormais ce dernier n’est plus que déchet et mensonge. C’est sans doute pour ça que j’ai rejoint Goren et ses plans. Je ne peux pas me résigner à évoluer dans un univers où la vérité est superflue. Je préfère de loin accepter toute la part de monstre qui est en moi plutôt que de me voiler la face de manière lâcher et puérile. Malheureusement, c’est ce que la plupart des ninjas font de nos jours. Ils obéissent aveuglement à une doctrine qui leur est dictée et s’empresse d’ôter la vie à n’importe qui pour n’importe quelle raison. Moi, je n’ôte la vie que lorsque je trouve cela nécessaire. Il n’y a que ma décision qui entre dans la balance. Je peux faire ce qui me plait. Et j’aimerais que le monde vive ainsi. Malheureusement –et c’est cela qui est ironique- les hommes semblent attachés à leurs chaines comme s’ils avaient peur d’embrasser leur liberté.

Mes pensées sont vaines, je me rends compte que je tourne en rond et cela me dérange. Je ferme le carnet que j’avais ouvert sur une page blanche et le range dans la poche arrière de ma tunique. Je me lève et regarde vers le ciel… Quelque chose se prépare… je vais bientôt mourir, je le sens.
Revenir en haut Aller en bas
Nouveau
Katano Raion
Katano Raion
Informations
Grade : Jônin
Messages : 964
Rang : S

Elucubrations hasardeuses d'un poète maudit... Empty
Message(#) Sujet: Re: Elucubrations hasardeuses d'un poète maudit... Elucubrations hasardeuses d'un poète maudit... EmptyDim 30 Nov 2014 - 11:25

Je me lève et me dirige vers la pénombre. Il est déjà assez tard. Le soleil ne va pas tarder à se coucher. Je ressens déjà la baisse conséquente de température. Les poils sur mon corps s’irisent dès que le vent se fait plus oppressant. Longtemps je marche dans le noir de la forêt. L’odeur des mangroves et de l’eau douce me titille les narines avec douceur. Je me surprends à imaginer mon futur à mesure que je progresse dans la végétation. Je ne sais pas vraiment où je vais. Tout ce que je sais, c’est que j’éprouve le besoin de me déplacer. Le besoin de ne pas rester sur place. Mais au fond, n’ais-je pas éprouvé ce besoin toute ma vie. Je ne suis jamais vraiment resté « sur place ». Néanmoins, ce mouvement perpétuel, cet incessant besoin de se déplacer, ne m’a-t-il pas conduit à ma perte ? Ou du moins à la perte de tous ceux qui ont un jour compté pour moi ? Yuki, fille des glaces à qui j’ai offert mon cœur et qui l’a accepté comme un cadeau. Oni, princesse du désert qui n’avait pour elle que la souffrance et la peine de la perte d’un être chère.

Je m’égards dans mes réflexions. Peut-être n’y a-t-il vraiment plus rien à retirer de mon pauvre esprit désabusé. L’idée qu’un jour j’ai pu être un homme de joie et d’enthousiasme me perturbe, me paraît improbable. Mais c’est ce que j’ai été pourtant, il y a bien longtemps. Maintenant, je ne suis plus que l’ombre de ma haine. Mais il faut que je le demeure.

Le monde a besoin d’un homme comme moi. Aujourd’hui je le comprends. J’ai jeté ma vie aux orties pour sauver cet univers. Je me suis sacrifié pour lui permettre de voir un jour le soleil de l’honnêteté. Je n’ai plus besoin de faire comme si je ne le savais pas. Je suis déjà mort, c’est tout comme. Néanmoins, mon combat se poursuivra. J’ai sacrifié ma jeunesse à l’accomplissement de mon objectif principal et je ne le regrette pas : faire de ce monde un univers où l’homme pourra assumer son moi primaire. Un moi bestial et instinctif. Car l’homme est instinct et s’il porte un masque social pendant toute la durée de sa vie, il arrive parfois que ce dernier tombe. C’est ce qu’on appelle dans le langage courant : craquer !

Une ombre apparaît en face de moi. Je m’arrête. L’espace d’un instant, je suis assaillit de souvenir à la vue de celui qui se profile devant moi. Il glisse plus qu’il ne marche et s’extirpe de la pénombre avec une telle lenteur que cela en est douloureux. Mais lorsque les quelques rayons de lumières que le coucher nous offre s’abattent sur lui comme les flèches d’une armée divines, mon maitre prend une allure plus majestueuse que jamais.

« Ne vas-tu donc jamais me lâcher Shord ? »

Je suis immobile, attentif et absent à la fois. Je ne sais pas pourquoi je converse avec un spectre où l’illusion que mon cerveau se crée lui-même. Je ne sais pas pourquoi je m’obstine à considérer la présence de mon maitre à mes côtés. Néanmoins, ce dernier sourit de toutes ses dents et me jette un regard paternaliste, comme autrefois.

« Je suis avec toi, au moins jusqu’à la fin. »

Mes yeux doublent de volumes et mes sourcils de haussent. Je suis surpris par tant de sérénité. Je regarde l’ancien Kirijin avec l’expression neutre des hommes qui sont blasés de la vie et de ses délices.

« Tu ne restera pas là longtemps alors… »

« Pourquoi, tu compte finir ta vie plus tôt que prévu ? »

« La moitié du monde veut ma tête. J’ai des ennemis aux quatre coins du monde et les seuls alliés que j’ai sont plus du genre à me foutre un couteau dans le dos qu’autre chose. »

« Tu n’arrives plus à faire confiance… et c’est surement ça qui te fais penser que tu vas mourir bientôt. Tu n’as plus confiance en toi. »

Un silence s’installe. Un silence gênant et peu agréable. Le spectre de Shord se dresse toujours devant moi et je dégaine mon sabre. La lame noire de Crépuscule absorbe la lumière du soleil… Elle est comme moi, elle absorbe toute joie de ce monde pour la transformer en souffrance. Je jette un regard devant moi, le spectre a disparu.
Revenir en haut Aller en bas
Spécial
Narrateur
Narrateur
Informations
Grade : Staff
Messages : 1554
Rang : SSS

Elucubrations hasardeuses d'un poète maudit... Empty
Message(#) Sujet: Re: Elucubrations hasardeuses d'un poète maudit... Elucubrations hasardeuses d'un poète maudit... EmptyLun 22 Déc 2014 - 3:36


Une brume s'élevait, elle semblait s'extirper de la lame qu'un jeune homme venait d'exposer au monde, un qui le tourmentait sous les traits d'un mentor disparu. Le sifflement du vent pour seul bruit et ce dernier faisait danser des fils dorés avant de présenter aux yeux de l'épeiste, quelque chose qu'il connaissait mieux que personne, mais quelque chose qu'il n'avait jamais su voir.

Jusque là.

« Tu n'as besoin de personne. »

Au milieu de la cendre qui s'était échappée d'elle même du sabre légendaire, une silhouette s'était créée, une voix celle qu'il venait d'entendre qui émanait. Une femme, du moins il le semblait, dans un décor dépourvu de couleurs, assise sur un trône de cendres éteintes. Elle étirait un sourire, le même qu'avait le mentor de l'ex Kirijins. D'ailleurs, elle avait même pris sa place.

« Tu ne peux pas disparaître, pas après une si longue attente. »

La femme se penchait vers lui, réelle, mais irréelle ? En tout cas, bien matérielle, il pouvait sentir sa consistance en la touchant.

« Je suis la réponse à ton appel inconscient. »

Revenir en haut Aller en bas
Nouveau
Katano Raion
Katano Raion
Informations
Grade : Jônin
Messages : 964
Rang : S

Elucubrations hasardeuses d'un poète maudit... Empty
Message(#) Sujet: Re: Elucubrations hasardeuses d'un poète maudit... Elucubrations hasardeuses d'un poète maudit... EmptyLun 22 Déc 2014 - 10:12

Mon sabre réagit à la lumière du dieu soleil. Les cendres qui le composent s’extirpent lentement de son épiderme légendaire et semblent se rassembler pour former quelque chose. Je me surprends à ne rien ressentir à cet instant. D’ordinaire, j’aurais du être surpris, affolé, interloqué par un tel comportement de mon arme. Mais la vie m’a tant blasé que je n’ai même plus la force de m’inquiéter pour ma propre vie. Je me contente de contempler le curieux phénomène qui se produit en face de moi. Les cendres qui se sont rassemblés dessinent la silhouette d’une femme assise sur une sorte de fauteuil. Très vite, celles-ci cessent de se mouvoir et une vision divine m’apparaît comme si j’étais sous l’emprise d’un sort d’illusion. Sublimée par le manque total de couleurs alentours –les rayons du soleil semblant s’être éteints dans le néant- une femme à l’allure élégante et nocturne trône sur un siège de cendre faisant deux fois sa taille. Ses yeux sont plongés dans les miens et elle esquisse le même sourire que mon bien aimé spectre familier. Mon regard quant à lui est simple, une pointe de curiosité mais un océan de sérénité. J’attribue à l’apparition un objectif précis et je me tais donc devant la créature. Je fais bien puisqu’elle se penche vers moi et m’attrape la main de ses doigts féminins. Je peux sentir la douceur de sa peau cendrée. Une peau chaude et réconfortante. Elle me dit alors, de sa voix suave et sensuelle que je n’ai besoin de personne. Ses paroles résonnent dans mon esprit comme une mélodie qui se répète encore et encore et dont on ne peut se débarrasser. Ses paroles suivantes participent également à la valse, dansent au milieu de la fanfare folle qui régit mes neurones.

Je demeure là, immobile. Les yeux fixés sur la dame de cendre. J’ai tant de question pour cet être surnaturel dont je ne sais encore rien. Elle semble être là pour m’accorder l’occasion de faire de ma vie une œuvre plus resplendissante. Mais je n’arrive pas à formuler les questions dans ma tête. Les mots ne veulent pas s’aligner. Après tout, il faut bien l’avouer, je suis confus face à tant de féminité et un feu de désir s’allume en moi. Pas un désir charnel, ou du moins pas uniquement. Un désir qui m’était encore inconnu et qui s’épand dans mon corps comme le sang qui le réchauffe. Lentement je m’approche, fais un pas en avant. La créature ne semble pas avoir peur. Mes yeux se plissent, toute menace s’est effacée de leur pupille. Désormais il n’est plus question de faire preuve de snobisme. Ma langue humecte légèrement mes lèvres avec passivité et je prends le ton de l’homme sûr de lui, celui qui sait à qui il a affaire.

« Je suis perdu Crépuscule. Je ne sais plus si je dois continuer à avancer. Les obstacles sont trop importants, le combat me semble chaque jour un peu plus inutile. Je n’ai de cesse de me sacrifier pour des hommes qui ne veulent pas être sauvé. Je suis traité comme un criminel alors que je considère les combattre. Le monde ne me comprend pas et je commence à partager son avis. »

La dernière phrase m’est difficile à prononcer. Je tremblote presque. Le monstre qui est en moi s’est endormi pour laisser place à l’homme. Face à la dame de cendre, je fais plus figure de petit garçon que de terreur criminelle. Et c’est pourtant ce que je suis. Pas seulement un petit garçon et pas seulement un criminel. Je suis les deux, un assemblage improbable de deux créations opposées. Mes aspirations se sont éteintes dans le néant du vice de ce monde. Je n’ai pas su faire la transition correctement et me voilà à parler à l’esprit de mon arme. Je réalise enfin l’improbabilité de la situation. Je comprends ce que cette conversation a d’étrange. Mes yeux dans ceux de celle qui a partagé ma vie depuis ma naissance, je saisis le courage nécessaire pour pauser une autre question.

« Pourquoi es-tu là ? Qu’attends-tu de moi pour ne te manifester que maintenant ? »

Que fais donc l’esprit de mon arme en face de moi. Une question importante mais qui ne comble pas complètement mon esprit. La vrai demeure : Est-elle vraiment Crépuscule ? Même si la vérité semble absurde, je n’ai aucun problème à me laisser séduire par cette douce perspective.
Revenir en haut Aller en bas
Spécial
Narrateur
Narrateur
Informations
Grade : Staff
Messages : 1554
Rang : SSS

Elucubrations hasardeuses d'un poète maudit... Empty
Message(#) Sujet: Re: Elucubrations hasardeuses d'un poète maudit... Elucubrations hasardeuses d'un poète maudit... EmptyJeu 25 Déc 2014 - 3:11


La créature souriait en mimant une caresse sur la joue du jeune homme, pourtant elle ne le touchait pas, mais il pouvait sentir une douce chaleur sur sa peau, la cendre qui composait la femme qui s'embrasait.

« J'ai toujours été là, plus ou moins consciente. »

Plus ou moins oui, ou alors elle n'était que ce qu'il voulait voir ?
Aucune importance à cela, comme à ses craintes en fait, ou le sort des autres encore.

« Je n'attend rien. Je prend, la vie, ton temps, le destin qui se coupe sous ma lame aiguisée. »

Les humains demandaient des échanges, des contreparties, mais une épée, à part être entretenue et utilisée, à quoi devrait-elle aspirer ?

« C'est toi qui attend quelque chose, sinon je ne serais pas là. »

Une évidence, quelque chose qu'il devait à l'étrange marque qui s'animait autant qu'elle quand son doigt gris la frôlait.

« Ne les sauve pas. Écrase leur face au sol et impose. Le seul moyen pour toi de les sauver. Dominer. Tu as la force pour ça, ne la gâche pas... »

La cendre se dissipait, la silhouette avec elle, en partie du moins. Un besoin d'être maniée pour exister, un besoin d'une main aussi. Il était son alter-ego, ou mieux encore.

« Le monde va s'agiter bientôt, de quel côté seras-tu l'acteur ? Qu'est-ce que tu veux, qu'est ce tu cherches quand je deviens la prolongation de ton bras...? »
Revenir en haut Aller en bas
Nouveau
Katano Raion
Katano Raion
Informations
Grade : Jônin
Messages : 964
Rang : S

Elucubrations hasardeuses d'un poète maudit... Empty
Message(#) Sujet: Re: Elucubrations hasardeuses d'un poète maudit... Elucubrations hasardeuses d'un poète maudit... EmptyJeu 25 Déc 2014 - 10:04

J’avais comme l’impression de parler à une entité que je connaissais depuis toujours. Le sentiment curieux qu’elle me procurait était exquis. Comme un voile de chaleur qui m’entourait en permanence tant que je restais près d’elle. Néanmoins ses paroles me laissaient perplexe. Je ne savais que penser, que savoir. Que savais-je ou qui étais-je ? C’étaient des questions que j’avais depuis la nuit de ma vie et dont je n’avais toujours pas trouvées les réponses. Mais en écoutant les paroles du fantôme de cendre, j’avais comme l’impression, l’illusion de me rapprocher de la vérité. Mais comme tous les fantômes et créatures de la nuit, celle-ci savait comment me mener par le bout du nez et me manipuler. J’en étais à moitié conscient alors que je l’écoutais parler. Elle s’exprimait d’ailleurs avec une telle fluidité, une telle grâce et douceur qu’il m’était difficile de ne pas tomber sous son charme. La jeune femme parlait et approchait sa main de mon corps. D’abord celle frôla mon visage, ou ne le frôla pas, la sensation resta la même. Un bain de chaleur et de sentiments lumineux. Ensuite sa paume se pausa sur la marque des Furyous sur mon bras. La marque s’activa alors et je n’eus pas besoin de plus que cela pour comprendre. La jeune femme n’était pas l’esprit de ma lame. Ou peut-être l’était-ce mais pas complètement. Elle était l’outil de ces créatures qui terrorisaient mon monde contemporain. Elle était aussi esclave de ses maitres que je l’étais du monde et pendant un instant je me surpris à éprouver de la sympathie pour cette chose si fragile et pourtant si perverse.

Les paroles du spectre vengeur vinrent tinter dans mon esprit les cloches de la raison. Quelque part, elle avait raison. Je ne savais plus où aller mais elle avait une route à me proposer. Dominer, ne plus s’évertuer à tenter de sauver. Devenir une arme de destruction et réduire ce monde en cendre. Quelque part c’est ce que j’ai toujours voulu faire. Néanmoins j’avais comme le sentiment d’être bloqué par quelque chose. Ma morale ? Elle n’existait plus depuis belle lurette. Mes souvenirs ? Je n’en avais que pour me faire souffrir le soir venu. Peut-être simplement moi alors ? Oui, ça devait être ça. Mais je décidai de ne plus être un obstacle à moi-même. De devenir et l’épée et le sabreur.

« Je cherche ma propre mort… »

La silhouette commença à se dissiper. Je voulus d’abord la rattraper mais lorsque celle-ci se mit à parler, je compris qu’il n’y avait pas d’intérêt à en demander plus. Je concentrai mon chakra dans ma lame et celle-ci se reconstitua, aspirant ainsi le fantôme de cendre. Je souris, quelques vérités m’avaient été révélées ce jour là mais je compris aussi que mon sabre était peut-être la clé pour m’adresser à ces Furyous. Car oui, même si la question existentielle de ma vie dans le futur avait animé cette conversation, je demeurais bien décidé à user de cet intermédiaire. Je rangeai la lame dans son fourreau et commença à courir vers l’Est. Je n’eus pas à courir très longtemps puisque très vite je tombai sur un village pirate. L’île en regorgeait et je savais que je n’aurai pas à aller bien loin.

Je fonçai sur les portes de cet antre de la perversion et, sans même m’adresser au portier, je lui tranchai la gorge dans ma course. Me déplaçant dans les rues j’étais pris d’une ivresse du sang meurtrière. Chaque homme que je voyais se retrouvait la gorge tranchée, la tête coupée ou empalé tout simplement. J’étais comme possédé. Je pris une bonne heure de carnage pour me débarrasser de toute la populace. Les quelques femmes et enfants qui se trouvaient là, je me contentais de les enfermer dans leur maison, je leur réservais une toute autre surprise. Ainsi lorsque le carnage fut terminé et que les rues furent repeintes en blanc, j’usai de l’un de mes sorts raiton pour allumer une mèche reliée à la cale à poudre. L’explosion aurait le mérite de détruire l’intégralité de la cité du vice. Je courus donc rapidement hors de portée des dégâts et appréciais le spectacle. Les femmes et les enfants moururent dans les incendies, près de ceux qu’ils avaient aimé.

Je n’étais plus moi-même. Dans mes yeux, il n’y avait plus que le vide, le néant de l’homme qui ne croit plus au monde. L’homme qui a décidé de jeter sa vie aux orties et qui revendique le fait d’être un monstre. Du haut de mon jeune âge j’étais devenu très vieux en un instant. Ainsi, devant le spectacle de l’incendie, je sortis la lame blanche que j’avais utilisé pour créer ce magnifique carnage. Je la laissais s’imbiber du soleil pour ensuite déposer un peu du sang que j’avais sur les mains sur son épiderme métallique.

« Je veux parler ! Je veux parler des Furyous ! Je veux parler aux Furyous ! »
Revenir en haut Aller en bas
Spécial
Narrateur
Narrateur
Informations
Grade : Staff
Messages : 1554
Rang : SSS

Elucubrations hasardeuses d'un poète maudit... Empty
Message(#) Sujet: Re: Elucubrations hasardeuses d'un poète maudit... Elucubrations hasardeuses d'un poète maudit... EmptyJeu 25 Déc 2014 - 10:51


Encore une fois, la créature avait entendu son appel, mais ce qu'il ne comprenait pas, c'était que ce n'était pas ses mots qui l'animaient, mais quelque chose de plus profond, la femme était née d'un fantasme d'un esprit qui se rongeait, mais de base, elle était un bout du monstre qui l'avait créé. Un besoin de sang venu de là, mais plus elle en avait, plus elle s'animait, plus elle existait...

C'était ça, son but. Exister.

La lame encore une fois se dissipait dans un nuage brumeux, la tache de sang sur la joue de la créature s'animait sa peau grisâtre, sans vie et cette dernière bien que devenue pâle, prenait la douceur d'une consistance réelle. La chose attrapait la main de son manieur pour la glisser sur à peine l'espace d'un pouce où pouvaient se toucher leur chair. Quelque chose de différent qu'un bout métallique. Sa chaleur se transmettait dans tout le corps de son manieur avec une intensité plus forte, comme si ils avaient fusionnés.

« Il en faut plus, plus pour chasser l'emprise de la mort. Un sang meilleur, tu mérites mieux que ça, que eux. Il faudra monter plus haut pour quémander la présence des maîtres, mais je vais t'aider. »

D'un souffle chaud, mais pas trop, parfaitement contrôlé, la créature détruisait le tissu sur un bras et du bout de ses doigts cendrés, elle dessinait un emplacement sur ce dernier. Une zone de rassemblement de ninja, le prélude de l'histoire.

« Enlève tes chaînes. Ceux là ne te suivront pas, alors ils gênent ton ascension, mais la puissance est dans leur bras, la mort peut te prendre là bas, survie ou tu disparais. »

Dissipée à nouveau...
Revenir en haut Aller en bas
Nouveau
Katano Raion
Katano Raion
Informations
Grade : Jônin
Messages : 964
Rang : S

Elucubrations hasardeuses d'un poète maudit... Empty
Message(#) Sujet: Re: Elucubrations hasardeuses d'un poète maudit... Elucubrations hasardeuses d'un poète maudit... EmptyJeu 25 Déc 2014 - 21:03

La créature réapparut et enfin j’eus droit à mes réponses. Ces réponses que j’attendais. Néanmoins, celles-ci ne furent pas complètent. Habitués ou amusés par le fait de parler par énigme, l’esprit de ma lame ne fit en fait que me mener vers une autre direction. Elle attendait quelque chose de moi. Elle voulait plus de sang. Ça je l’ai compris instinctivement. J’étais d’ailleurs sur le point de me transformer en véritable tueur amateur de carnage pour avoir le privilège de m’adresser à ces fameux Furyous. Qu’importe si cela faisait parti de leur plan pour moi, je n’avais que faire de la prudence et de ces autres vertus. J’en avais assez de me battre uniquement pour les autres. Désormais je laisserais mon corps s’exprimer, mon être s’exprimer, le monstre en moi parler de sa voix la plus rauque. Car oui, je l’avais à nouveau réveillé et lorsque mon sabre me dit qu’il fallait maintenant s’occuper d’un groupe de shinobi autrement plus puissant que de simples pirates, je souris de toutes mes dents. Mes yeux eux-mêmes eurent une expression qui m’était jusque là inconnue. J’étais devenu une autre personne et je n’eus pour réponse à mon interlocutrice qu’une caresse sur la joue. Une joue chaude et douce, comme si elle était vraiment palpable. Cette dernière disparu alors dans un vent de grains de cendres. Je compris ce qu’il me restait à faire. Je rangeai mon sabre dans son fourreau et me mis à courir dans la direction indiquée par mon démon gardien.

Sur la route me menant à l'objectif, je ressassais tout le chemin parcourut pour me rendre compte que les seuls fois où je m’étais vraiment abandonner se comptaient sur les doigts d’une main. Je n’avais jamais vraiment laissé libre court à ma rage, à ma furie et mon courroux. Trop longtemps je mettais contrôler. Je savais pourtant que je pensais cela souvent. Mais cette fois-ci, c’était bien différent. Quelque chose avait changé. Quelque chose s’était brisée. Je m’étais enfin confié à quelqu’un et bien que ce dernier ait été un spectre, je me sentais libéré d’un poids. Je n’avais plus à me voiler la face, je pouvais affronter qui j’étais.

J’arrivai rapidement près du lieu que ma jeune amie m’avait montré sur la carte dessinée sur son corps. D’après elle, je risquerais ma vie dans ce combat. Néanmoins j’avais grandement envie de me battre et de faire couler le sang de ceux qui ne servaient pas ma cause. L’idéal aurait été de tomber sur des ninjas propres à un village mais ces derniers ne se déplaçaient pas ainsi dans la nature, sachant très bien qu’ils ne sont pas la bienvenue. Je rôdai alors autour de ce qui semblait être un campement. Il faisait jour alors il n’y avait pas de feu mais je pouvais sentir l’odeur de vois brûlé. Je fis rapidement le tour du périmètre et établi une zone de danger. Je pus, au cours de mon observation autour du campement, dénombrer une dizaine de shinobis. Je savais que j’aurais pu me lancer tout bonnement dans une attaque furtive et les éliminer un par un. Mais quelque chose me faisait dire que mon spectre aimerait plus s’abreuver du sang de victimes plus terrorisées. Je balançais alors trois bombes fumigènes en plein milieu du campement ce qui eu pour effet de faire gueuler certaines de mes cibles. Je courus alors dans la fumée et tout en utilisant l’un de mes sabres et mes capacités sensorielles pour me repérer dans la fumée, je commençai mon carnage. Malheureusement je n’eus le temps que d’en tuer deux avant que l’un d’eux ne déploie des ailes futon et ne commence à dissiper la fumée. Je concentrai alors une grosse dose de chakra dans ma main gauche et déployai un nuage de cendre incandescente sur trois ninjas alignés avant de cracher une barrière d’eau pour me protéger d’un assaut venue de derrière moi. Je fondis alors sur un autre ennemi et lui trancha la tête net. D’un coup de pied je fis d’ailleurs passer la tête dans la trajectoire d’un kunai adverse qui fusait vers moi. Je concentrai alors une énorme quantité de chakra en plein devant les verrous psychiques et j’en fis sauter trois d’un seul coup. Le reste ? Inutile de le narrer, je n’eus besoin que de ma nouvelle vitesse et de certains de mes jutsus pour me débarrasser de tout le campement. Une fois tout le monde mort, je découvris une jeune femme prisonnière, enchainée contre un arbre. Cette dernière avait l’air terrifiée. Je m’approchai d’elle et elle commença à me supplier de lui laisser la vie sauve. Je pris son visage entre mes doigts et lui susurra à l’oreille :

« Ne t’inquiète pas… »

Je reculai alors de quelques pas et assemblai mes deux sabres. Je donnai alors à ces derniers la forme d’un arc et créai une flèche de cendre. Je bandai la corde en cendre et tirai ma flèche en plein dans la poitrine de la jeune fille à l’air ébahi. Elle avait souris après mes mots et arbora après son décès une expression si horrifiée que cela en était effroyable. Ainsi, une fois tout seul, je fis sortir mon sabre et le caressa de nouveau du sang de mes ennemis. Je pensai très fort aux Furyous et murmurai :

« C’est bon, ils sont tous mort… »

Je ne senti pas venir le shuriken qui fusa vers moi par mon angle mort. Il se ficha dans mon dos et je me retournai de surprise. Un des ninjas était toujours vivant et rampai sur le sol. Je concentrai mon chakra dans mes sabres, j’étais énervé, presque fou de rage. La cendre s’infiltra dans son corps par les narines sans qu’il ne puisse rien faire. Je le fis flotter dans les airs puis donnai à ma cendre la forme de plusieurs piques qui l’éventrèrent de toutes part. Le pauvre dû souffrir atrocement, il pleura un peu avant de mourir, voyant sa fin arriver. Les cendres revinrent alors à mon sabre et je réitérais l’opération…
Revenir en haut Aller en bas
Spécial
Narrateur
Narrateur
Informations
Grade : Staff
Messages : 1554
Rang : SSS

Elucubrations hasardeuses d'un poète maudit... Empty
Message(#) Sujet: Re: Elucubrations hasardeuses d'un poète maudit... Elucubrations hasardeuses d'un poète maudit... EmptyVen 26 Déc 2014 - 23:52


La créature revenait, plus coloré encore, mais pas assez, définitivement pas assez, pourtant elle semblait plus que satisfaite.

« Bien, maintenant tu es prêt pour le début de l'histoire que seuls les vainqueurs écrivent. »

La créature tournoyait plusieurs fois autour de lui dans un rire aussi enchanteur à ses oreilles que funeste en réalité. Il était prêt. C'était tout ce qui comptait quand elle quittait son manteau de cendre, pour prendre celui de chair dans son dos. Ses bras sur les épaules du blond, ainsi que tout son poids, le désavantage de plus être de cendre, pour l'instant présent du moins.

« Direction le Shukai et ta récompense sera à la hauteur de ta performance. On ne fuit pas les maîtres. Comme on ne peut pas te fuir.»

Un nuage cendré bientôt, la fin de la rencontre d'aujourd'hui.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Informations

Elucubrations hasardeuses d'un poète maudit... Empty
Message(#) Sujet: Re: Elucubrations hasardeuses d'un poète maudit... Elucubrations hasardeuses d'un poète maudit... Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

Elucubrations hasardeuses d'un poète maudit...

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Le trésor maudit [Hakkyō]
» L'enfant Maudit [Mission Versus - Tatsuo]
» Mission Rang S - Kiri Jones et le temple Maudit (feat. Yoru)
» Toi qui m'a tout prit... Toi qui hante mes nuit... Toi qu'aujourd'hui je maudit... Il est temps pour toi de disparaître de ma vie... [Pv Katano Yusuke/ Kyu Goren?]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Shinobi no Hattan :: Archives :: SnH Legacy :: Pays de l'Eau :: Mizu no Kuni-