Je n’ai pas souvent eu l’occasion de mettre les pieds à Ame no Kuni. Bien que la contrée soit jolie et agréablement urbanisée ici et là, je n’ai jamais ressenti le besoin de m’y rendre. Mais cette fois-ci, c’est différent. J’ai récemment reçu un message de la part de Near me faisant part de mouvements inhabituels parmi les forces de l’ordre du pays. Apparemment, il y aurait du grabuge mais il n’en connaît pas la cause. Je n’ai pas grand chose à faire en ce moment alors un petit voyage dans ce pays que je ne connais que trop peu ne peut que m’être bénéfique. Du moins c’est la phrase qui m’est passée par la tête lorsque j’ai pris la décision de quitter le QG pour prendre la route. Je ne fais pas souvent ce genre de chose mais quelque chose, un élément dans la manière de me communiquer l’information dans la voix de Near m’a fait penser qu’il y aurait matière à retrouver certaines informations intéressantes.

Je suis donc sur la route, je ne pense pas à grand chose si ce n’est que ça commence à se rafraichir. Toujours habillé de ma sempiternelle tunique noire et encapuchonné comme un concombre espagnole, je marche à l’intérieur d’un sentier d’arbres parfaitement dessiné. Je me laisse emporté par l’air rafraichissant et le champ des quelques oiseaux qui survivent à l’hiver. Le monstre en moi semble s’être endormi depuis quelques temps et la sérénité de la routine me gagne depuis lors. Mais alors que je m’arrête pour regarder un nuage ayant la forme d’une énorme poire, j’entends un bruit des plus suspect provenant de la végétation environnante.

Je ne suis pas né de la dernière pluie et je suis un homme avisé bien qu’un peu jeune. Je sais que lorsque je perçois un bruit de ce genre, c’est qu’il se passe quelque chose d’anormal. Je pose ma main sur le manche de l’un de mes sabres et me prépare. Cela ne m’étonnerait pas que ce soit une attaque de shinobis ennemis. Konoha et le Shukaï veulent tous les deux ma peau et je ne pense pas que c’est une simple tunique qui les empêcherait de me retrouver. J’attends quelques secondes mais rien ne se passe. Au contraire, le bruit continue, sans se rapprocher. Ce n’est pas de moi qu’il s’agit. Par contre, il se passe quelque chose dans la végétation. Mon regard orienté vers le foyer sonore, je pèse le pour et le contre de la décision que je m’apprête à prendre. Enfin, poussé par une curiosité maladive et la possibilité infime que j’ai enfin droit à un peu d’action, je pénètre dans le rideau de fleur et de feuilles. Je marche quelques secondes avant d’être tout prêt des bruits qui ne cessent pas. Je m’arrête derrière un buisson et m’accroupi, adoptant une position propice à la furtivité. Je regarde la scène qui se déroule en face.

Un homme au dessus d’un autre, apparemment l’un des deux est mort. Sur le bras du cadavre je reconnais le bandeau frontal des ninjas du pays du feu. Un Konohajin. Mais le second individu, qui est-ce. Il ne semble pas porter de bandeau, ou s’il en porte un je ne le distingue pas de là où je me trouve. Lentement je le regarde dévisager l’homme au sol. Vient-il de le tuer ? Est-ce un ninja ou un simple meurtrier ? Peut-être ni l’un ni l’autre, comment le savoir ? En tout cas il s’agit là d’un homicide, que ce soit lui ou non le coupable, il se trouve sur les lieux du crime. Quelque part, ça le rend responsable de quelque chose.

Encore une fois, j’hésite à faire mon entrée en scène. Est-il vraiment nécessaire que je me mette dans cette situation ? Parfois il vaut mieux rester à distance, ne pas se mêler de ce qui ne nous regarde pas. Pour m’être trop souvent embarqué dans de beaux draps, je connais bien ce genre de cas. Mais l’envie d’adrénaline prend à nouveau le dessus. Je me relève et avance à travers le buisson. Je suis maintenant visible par cet inconnu qui se trouve toujours au-dessus du cadavre. Je ne sais pas vraiment quoi dire mais toujours est-il que j’affiche une expression de neutralité parfaite et d’indifférence.

« Il n’est pas bon de se trouver sur les lieux d’un crime contre un grand pays… »

Un ton fantomatique, à la manière d’un esprit malveillant. Bien que le monstre soit endormi, je suis toujours le même. Le tranchoir fantôme. Je ne suis pas un sain. D’ailleurs l’envie de retirer à l’individu en face de moi un ou deux membres me gratouille l’esprit. Mais je ne suis pas Goren non plus, il ne faut pas exagérer. Cependant cette situation cocasse a réveillé en moi une curiosité enfouie. J’aime savoir ce qui se passe autour de moi et cela spécialement quand cela concerne la mort d’autres individus.

« Que faites-vous là ? »

Ma main lentement se pose à nouveau sur le manche de mon arme. Si jamais l’attitude de cet inconnu est hostile, je sais au moins que je pourrais me défendre et le tuer avant même qu’il n’ai eu le temps de lever le petit doigt.

Matawa releva la tête devant cet inconnu, essuyant son tanto encore couvert du sang chaud de son ancien ami devenu ennemi suite au triste évènement qui l’avait séparé de cette nation qu’était le pays du feu. Il lui ferma les yeux en signe de respect et lui retira son bandeau avant de le rayer d’un trait et de le mettre dans l’une de ses poches en compagnie des autres, le tout toujours en analysant son nouvel adversaire ? Non, il ne semblait pas être un ninja de plus envoyer par On’. Il était différent et dégageait une aura meurtrière encore plus effrayante ou égale à celle de Seitô… Intéressant, ce pouvait-il que Tenzin aie eu raison ?

- Je pourrais te pauser la même question ou pire, essayer de vous tuer puisque vous m’avez vu… Mais mon petit doigt me dit que je n’ai pas affaire à un ennemi.

S’était spéculer que de porter une telle affirmation, mais sans vraiment savoir pourquoi, un petit quelque chose l’attirait dans cet homme en noir, une sorte de mystère. Peut-être que c’était se regard ou le simple fait que contrairement aux autres, il n’avait pas dégainer ou fuie devant un tel carnage, preuve d’une force plus importante que la normale. De plus son visage ne lui était pas inconnu, mais sans en être sur il ne voulait pas porter de conclusion hâtive. Il porta donc son doigt à son cou et parla ouvertement avant de lever un doigt en signe d’attente. Grossier ? Non, pas pour Matawa. C’était simplement un geste comme un autre.

- Tenzin, je crois que je l’ai trouvé. Oui.

Puis lâchant son cou, il rangea son arme avant de s’avancer tranquillement vers cette inconnue, traversant le sol rougis par le sang de son ancien frère d’arme comme s’il n’existait déjà plus. Arrêtant à distance raisonnable, il fit une courbette et se présenta, il faillit bien dire qu’il appartenait au clan Hyô, mais une telle information aurait pu être mal prise par lui.

- Avant que vous ne preniez cette situation pour un malentendu, je tiens à jouer franc jeu avec vous, je me nomme Matawa. La personne que je viens de contacter est tout comme moi un ennemi du village de Konoha, sauf que lui contrairement à moi est assez fort avec tout ce qui englobe la surveillance et les Nukenins. Laissez-moi présumer que vous êtes bien celui que je cherche…

Faisant une petite pause, Matawa le fixa un moment droit dans les yeux avant d’ajouter :

- Le Tranchoir Fantôme de Kiri ? J’avoue avoir été agréablement surpris d’apprendre que vous étiez dans les parages.

Bien sûr il restait une possibilité qu’il ne soit pas Katano Yusuke, mais bientôt Tenzin lui confirmerait l’identité de cet homme grâce à son chakra, c’était sa spécialité après tout…

Un air à la fois condescendant et respectueux. Cela fait longtemps que je n’ai pas vu ça. Néanmoins ce blondinet qui se lève pour m’accueillir semble curieusement au courant de mon identité. Il me balance une menace suivie d’une phrase plutôt amicale. Clairement, j’ai affaire à un type adepte de l’ambiguïté. Je demeure impassible à ses remarques et attend de voir ce qu’il va faire. Il lève un doigt vers son cou et touche une sorte de dispositif : un émetteur de voix. Il est en communication avec quelqu’un qui possède le même appareil. Voilà déjà un point de plus, cet homme n’agit pas seul. Mais s’il vient bel et bien de tuer le Konohajin qui git sur le sol en ce moment même, cela voudrait dire qu’il a des complices. Ma réflexion est lente mais pointue. Je continue de l’observer tandis qu’il marmonne quelque chose. Il retire enfin son doigt de son appareil de télécommunication et fais un léger salut de la tête avant de me sortir une tirade longue de trois mètres pour me faire comprendre à peu près qui il est et ce qu’il fait ici. Un mot cependant dans son discours me donne particulièrement envie de lui foutre mon sabre à travers le corps. « Recherche ». Il était donc à ma recherche ? Est-ce ce que je dois comprendre ? Je ne retire pas ma main du manche de mon sabre et fais un pas en avant. Je veux intervenir mais il me coupe dans mon élan. Il m’appel par mon surnom et m’avoue être agréablement surpris de me voir ici. Je ne comprends pas de quoi il s’agit et cela me dérange.

Je m’arrête, retire la main du manche de mon sabre et lève celle-ci vers ma capuche. Je la baisse doucement et libère ma crinière blonde. Ma cicatrice prend le soleil et mon visage retrouve un peu de ses couleurs d’été malgré le froid ambiant. Je jette un regard lourd de sens à mon interlocuteur qui n’a pas cessé de me dévisager jusque là. Lui qui connaît mon nom et qui sait surement de quoi je suis capable. Il est curieusement bien renseigné. Mais ce qui m’intéresse le plus, c’est l’homme qui s’est vidé de son sang sur le sable. Son identité à lui m’intéresse bien plus que celle de mon interlocuteur. Je pointe donc de la main le cadavre et soutiens le regard de celui qui se dresse en face de moi.

« Pourquoi lui avoir fermé les yeux ? C’est un signe de respect qu’on ne croise pas généralement. »

Je m’arrête, lui laisse le temps de se rendre compte que je n’ai que faire de toutes les informations qu’il m’a données. Tout ce que je veux, c’est voir comment une conversation sans queue ni tête pourra me mener à quelque chose de plus intéressant. Moi-même, je ne sais pas vraiment dans quelle direction je vais.

« Il fait frais et le vent souffle assez fort. C’est un temps agréable. Pourquoi tuer des hommes par un si beau temps ? »

Le plus effrayant dans les phrases que je prononce n’est pas le fait qu’elles soient particulièrement banales mais bien le ton avec lequel je les prononce. Un ton neutre, vide d’émotion. En effet, le monstre dormant à l’intérieur de moi, je n’ai aucune raison de me montrer esclave de quelconque émotion qui me traverserait le cœur. Je continue de regarder Matawa en face de moi. Il doit bien se douter que quelque chose ne tourne pas rond.

« Que vas-tu faire du corps ? »

Encore une question… je ne sais pas non plus pourquoi je la pose mais bon. Toujours est-il que cela ne me dérangerait pas de le porter à Konoha en signe de bonne foie. Malheureusement je serais bien vite pris au piège. Qu’importe ce que je dirais, je serais toujours coupable. Mais quelque part, cet homme m’intrigue. Pas le cadavre non, celui qui se dresse devant ma personne et qui me tient d’interlocuteur. Il sait bien trop de chose pour être seul avec son compagnon au bout du fil, je le sens. De plus, il ne dégage pas la puissance adéquate à un soldat de très haute volée. Je me demande si… Non, je ne le tuerai pas. Pas maintenant en tout cas.

Le monstre se réveille. Il ne prend pas procession de mon corps mais je sens qu’il est là, qu’il se tient prêt au cas où. Après tout ça fait un moment qu’on n’a pas eu un peu d’action. Je commence malgré moi à m’enliser dans une routine qui n’est pas dans ma nature. Peut-être cette rencontre dégénèrera-t-elle suffisamment pour que je puisse enfin briser cette dernière.

Je demeure silencieux. Toujours immobile, toujours le regard plongé dans celui de mon interlocuteur dont je connais maintenant le nom. Je l’écoute parler, il a des choses à dire visiblement. Je ne l’interromps pas, pas pour le moment. Il commence en me parlant du corps, de pourquoi il lui a effectivement clos les paupières. Quelque part je ne crois pas trop à son histoire bien qu’elle tienne debout. Mais je ne fais pas plus attention que cela à ses propos. Pour autant que je le sache ils sont surement couverts de mensonges. Je n’aime pas les mensonges mais ils font partie intégrale des conversations de nos jours contemporains alors vu que je ne peux pas tuer tout le monde… Je fais avec. Et je continue d’écouter. Voilà maintenant que Matawa se met à parler de ma réputation. D’après lui, j’aurai laissé une longue ligne de cadavres dans mon sillage. Il ne sait surement pas que les villages aiment inculper les criminels lambda de tous les crimes possibles et imaginables, qu’ils les aient commis ou pas.

« Tu ne devrais pas te fier à la réputation d’un homme. La foule a parfois tendance à trop glorifier un nom populaire. »

Mon ton est toujours aussi lugubrement neutre. Je ne laisse passer aucune émotion par mon visage. Je dois demeurer un roc, un vrai mur. C’est comme ça que je gagne chacune de mes joutes verbales. C’est ma technique. Là où les autres laissent place à un surplus d’émotion, je me vide des miennes. Je n’en ai pas besoin et n’en ai jamais ressenti le désir. Je peux passer des journées sans exprimer ne serait-ce qu’un bâillement témoignant de ma fatigue. C’est peut-être triste mais c’est ainsi que je vis le fait d’être un grand criminel comme le dit si bien Matawa.

Mais mon interlocuteur ne s’arrête pas à ses insinuations et continue son discours. Il répond à ma troisième question et me montre un sac. Il déverse le tout sur le sol. Beaucoup de bandeau. Beaucoup trop. Tous sont marqués d’une raie au niveau de la feuille. Tous ont dû mourir donc. Cela ne me plait guère. Ce genre de message est trop personnel, trop barbare. Ce n’est pas comme ça que je fais les choses. Bon il est vrai qu’en bossant avec Goren, c’est plutôt les têtes qu’on a tendance à envoyer plutôt que les bandeaux mais de mon côté, je me serais contenté d’un message plus direct. Je lâche quelques secondes le regard de Matawa pour regarder les bandeaux au sol et tenter de les compter. Au bout de dix je m’arrête, je n’en ai plus le cœur. Certes certaines morts sont inévitables, mais d’autres quelque part ne se justifient pas. Et c’est bien moi qui dis ça ? Ah quoi bon penser de la sorte. Mort c’est mort à point c’est tout !

Je m’égare dans mes pensées. A croire qu’il reste encore des traces de ce jeune garçon qui vivait autrefois à Kiri. Je reprends mes esprits, je n’ai rien laissé transparaitre à travers mon faciès heureusement. Je suis toujours de marbre. Matawa s’écarte de moi et va s’asseoir sur une souche d’arbre mort. Il me fait signe de me rapprocher mais je ne fais qu’un pas en avant. Me retrouver plus près me donnerait des idées malsaines et ce n’est pas le moment de jouer au cuisinier japonais. Je continue donc de l’écouter avec civilité. Renverser Konoha, obsolète, croire… je retiens tous les mots de son discours et ces derniers s’impriment dans mon esprit. Tout jusqu’au fameux dernier mot : offre. C’était donc de cela qu’il s’agissait… Je comprends mieux. J’écoute néanmoins.

Je l’écoute jusqu’au bout. Ce discours qu’il me récite, je l’ai déjà entendu mainte et mainte fois. Je l’ai parfois moi-même prononcé. Mais c’est bien parce que j’ai aussi été de l’autre côté que je saisis toute l’ampleur des mots qu’il utilise. Ils sont absurdes. Ils ont du sens quelque part, dans une logique humaine bien proportionnée. Mais Goren m’a appris à penser comme un Goren et je ne suis pas prêt d’oublier à quel point cela à changer mon monde. J’attends que mon interlocuteur termine enfin de radoter pour prendre une profonde inspiration et le fusiller du regard.

« Vous autres allez chercher trop loin. Vous cherchez sans cesse des raisons de vous battre. Tu dis toi même que tu n’es qu’un pion ? Un vrai homme n’est pas un pion. Si tu n’es qu’un pion alors ton groupe n’est pas différent des villages et fatalement un jour, vous finirez comme eux. Que crois-tu qu’ils étaient avant de bâtir des remparts et des palais ? Des organisations, tout comme la votre. Tu me demandes si je connais le Shôraizen. Non je ne le connais pas. Mais quelque chose me dit que tu ne vas pas tarir d’éloge à son sujet. Or je n’aime pas les éloges. Je préfère les faits. Donne moi juste les faits, juste ce qu’il faut savoir. Et fais le seul. »

D’un seul coup, à la vitesse de la l’éclaire, je dégaine mon sabre et balaye l’air. L’appareil au coup de mon interlocuteur s’écrase au sol. Un millimètre de trop et c’est sa gorge qui y passait. Une manière de lui faire comprendre que je ne suis pas là pour rigoler et que si je me suis donné la peine de sortir une longue tirade, il y a une raison. Je n’aime pas qu’on se foute de moi. Mais ses informations ont l’air importantes.

Matawa se lève et se rapproche un peu plus de moi. Je n’aime pas beaucoup cette nouvelle proximité. Comme je l’ai dit tout à l’heure, je ne suis pas fan du « viens me parler tout près de l’oreille ». Après je n’ai aucun problème contre les gens dont c’est le truc mais ce n’est pas le mien. Je m’égare… Je regarde Matawa, il me sort un nouveau long discours. Néanmoins je l’écoute un peu mieux. Il a su piquer ma curiosité tout à l’heure je ne peux donc pas me montrer aussi indifférent de l’intérieur que je le voudrait. Mon expression faciale reste cependant sérieuse et neutre. Je n’ai pas oublié les leçons de mon défunt maitre sur les négociations bien faites. Matawa parle de l’homme au sol, m’affirme qu’il ne s’agit que de sa seconde victime. Il se effectue d’ailleurs un signe incantatoire qui transforme la plupart des bandeaux en kunais. Un stratagème ingénieux mais qui reflète encore le manque d’honnêteté et de franchise dont il fait preuve depuis le début de la conversation. Je demeure muet face à cette révélation qui me fait soulever un sourcil d’étonnement. Je pensais vraiment que ces bandeaux étaient réels.

Matawa continue de débiter le discours bien écrit par le chef de sa pseudo organisation. Il est vrai que si je l’avais dans mes rangs, il me serait d’une grande utilité car je sens une force et une loyauté spéciale chez ce garçon. Néanmoins je perçois aussi un manque cruel de créativité personnelle. Il suit un homme de manière aveugle, un peu comme moi avec mon maitre il y a bien longtemps. Je me revois dans ce gamin. Il m’explique tout ce qu’il y a à savoir sur le Shoraizen mais au fond, je sais bien qu’il ne s’agit que d’un discours de recrutement et c’est bien cela qui me chagrine. Il finit enfin de parler et plonge son regard dans le mien, essaye de sonder mes pensées et mon esprit. Il a arrêté de parler mais une dernière question passe la barrière de ses lèvres…

Pourquoi est-ce que je me bats. C’est une bonne question qu’on ne m’a posée que trop souvent. Je n’ai jamais vraiment donné de réponse claire. Toujours dans l’évasif, toujours dans le brouillard. Après tout, il faut parfois rester un peu mystérieux. Si le monde entier sait tout ce qu’il y a à savoir sur vous alors vous êtes l’homme le plus faible du monde. C’est comme ça que je vois les choses et c’est comme cela qu’elles sont d’une certaine manière. Mais pourquoi je me bats… Au fond je ne crois pas avoir de réelle réponse à cette question pourtant si basique. Ou en fait, j’en ai une, mais elle ne satisfera pas mon interlocuteur qui –je le vois dans son regard- tente de m’arracher les vers du nez.

« Je me bats parce que j’aime ça. Lorsque je suis sur le champ de bataille, je me sens à l’aise, en phase avec moi-même et mon côté le plus noire. Je ne sais pas si vous pouvez comprendre parce que vous êtes plus des idéalistes qu’autres choses, mais je ne me bats pas pour une cause spéciale. Je fais ce qui me fait me sentir vivant et je le fais bien. Après, il y a forcément une petite idée derrière, tous les hommes ont besoin d’un objectif. Mais je ne le dévoilerai pas aujourd’hui. »

Mon regard soutient le sien. Je sens qu’il y a une connexion. On se comprend plus qu’on voudrait bien le faire croire. Malheureusement nous appartenons à deux routes différentes. De ce qu’il m’a raconté à propos de son organisation, je ne peux que me sentir adhérant à leurs idées. Mais ce ne sont pas les miennes et aussi dur que cela puisse paraître, je ne suis pas fait pour rejoindre des illuminés qui pourraient bien avoir raison. Je suis un homme qui a tort et un homme maudit quelque part. Je me complais dans cette malédiction. Le carnage est nouveau passetemps que j’aime bien mais que je ne pratique que quand il est justifié. Tiraillé entre une morale contraignante et un instinct primaire déroutant, je ne sais pas vraiment où donner de la tête. Je baisse les yeux quelques secondes et les relève ensuite vers mon interlocuteur.

« Pose ta question Matawa. J’y répondrais et nous pourrons ensuite nous séparer si c’est ce qu’il faut faire. »

Spoiler:

La phase d’observation est terminée. Maintenant, que j’ai bien compris comment se bat mon adversaire, il me sera plus facile d’élaborer une stratégie. Grâce aux dernières secondes de ma technique de sensorialité, je comprends que Matawa saute ou s’envole à la verticale pour éviter mon attaque. Une manière comme une autre d’esquiver je dirais. D’un autre côté, je sens parfaitement la présence de son renard et mon adversaire n’a pas l’air de savoir où je me trouve. C’est un bon point pour moi après tout. Malheureusement, j’ai trop utilisé de chakra pour une simple phase d’observation, il va me falloir me montrer prudent. La première chose à faire est de me débarrasser de ce renard, ses flammes vont bien finir par me toucher si je le laisse vivre plus longtemps, il faut qu’il meure… Oui, clairement ça me faciliterait la vie. De plus, je ne peux pas me permettre de me dévoiler. Caché ainsi dans la brume, je ne peux qu’être en sécurité et prendre le temps d’élaborer une stratégie.

C’est le moment d’agir ! Je sors mon deuxième sabre et désagrège les cendres que je fais converger en plein vers les énormes narines du renard. Le désavantage lorsque l’on fait six mètres cubes, c’est que tout est beaucoup plus imposant. Que ce soit la taille des crocs ou des narines. Très vite une quantité importante de cendre se retrouve dans l’appareil respiratoire du renard. Je n’ai pas besoin de vous faire un dessin, j’active le réchauffement fulgurant de mes particules de basaltes et les faits transpercer tout l’intérieur de cette petite bête. Un cri horrifiant se fait entendre tandis que la créature se voit percée de partout de l’intérieur. Elle disparaît dans une sorte de fluide noire qui s’écrase au sol. Au moins là, je me suis débarrassé de quelque chose de gênant…

Mais le combat n’est pas terminé, je suis toujours dans la brume et mon adversaire toujours hors de portée de ma technique de sensorialité que je stoppe d’ailleurs, il ne serre à rien de perdre inutilement du chakra ainsi. Je rappelle mes cendres et recompose mes deux sabres. Je me tiens debout sur ma branche tandis que le brouillard peu à peu se dissipe. Je remarque alors, à mesure que ma purée de poix devient moins épaisse, que c’est Matawa qui a grands coups d’ailes s’amuse à disséminer les particules d’eau ici et là. Un léger sourire s’imprime sur mon visage quand je comprends qu’il est plus un fin stratège qu’un gros bourrin. Il ne m’a pas encore remarqué sur ma branche vu le brouillard toujours un peu opaque.

J’en profite, je sors d’une de mes poches un parchemin d’où je sors deux gros Shurikens. La fameuse technique du Shuriken Fuma… Je balance les deux projectiles en plein dans sa direction, ça ne devrait pas être difficile à esquiver. J’accompagne le tout de 4 Kunais lancés de manières horizontale par rapport à sa position. Si avec ça il ne se rend pas compte de ma présence.

Une fois le travail des projectiles accompli, je me redresse sur ma branche, toujours mes sabres en main. Je jette un regard de défi à mon adversaire. J’aime ce combat, il me grise jusque dans le coup.

« Si tu descendais un peu de là où tu te trouve qu’on puisse s’amuser un peu. Je ne suis pas fan du combat à distance. Et puis tu n’as fait qu’utiliser des créatures pour se battre à ta place jusque là ! »

Bon c’est vrai que quelque part je le provoque un peu mais en même temps, c’est contre lui que j’ai envie de me battre et pas contre ses créations visqueuses dont je n’ai pas encore compris la composition. Est-ce une sorte de magicien d’Oz. Je ne pense pas. Après tout il a dans le regard une sorte de virilité malsaine qui me fait penser que s’il n’était pas entré dans le Shoraïzen, il aurait fait un parfait compagnon dans le Kurai Hikari… Mais trêve de mots, place au combat !

Résumé:

Il ne réagit pas vraiment…Il se contente d’esquiver mes shurikens avec un mouvement dans les airs. Ce n’est pas vraiment drôle, il aurait au moins pu tenter quelque chose de plus spectaculaire. Je suis déçu. Je lui gueule de redescendre, il n’a pas l’air de le vouloir. Ce n’est pas un gros problème, je pointe mon sabre vers lui comme signe de défi. Je remarque alors qu’une sorte de liquide en découle. En y repensant, je remarque qu’il s’agit du même liquide laissé par le renard après sa mort et qui constitue une flaque énorme au milieu du terrain. Cette substance ne m’inspire pas du tout confiance et j’ai bien l’impression que cela pourrait me jouer des tours. Je sors un mouchoir vite fait et essuie la lame avant de balancer le mouchoir dans les airs comme un gros pollueur. Je range ensuite mon sabre dans son fourreau. M’en servir maintenant serait trop dangereux. Je ne connais pas les risques. Je ne sais pas ce qui pourrait bien arriver. Au moins s’il est dans son fourreau mon adversaire ne pourra pas s’en servir contre moi. Et puis après tout il me reste encore un tranchoir, je n’ai pas à m’en faire. La lame blanche d’Aurore est toujours là pour me permettre de régler mes problème…

Néanmoins, cette substance noire et visqueuse me pose problème, et principalement parce qu’elle n’a pas totalement disparue du terrain après la mort du renard. Se pourrait-il qu’il se reconstitue tout seul ? J’ai bien l’impression qu’il s’agit d’essence, ça en a la couleur mais pas l’odeur. Il n’y a qu’un seul moyen de le savoir. En cherchant dans ma sacoche, je sors un kunai explosif que je balance vite fait bien fait dans la marre au milieu du champ de bataille. Il y a détonation et un véritable brasier s’allume. Il s’agit bien d’essence donc. Mon adversaire doit posséder une technique pour masquer l’odeur. C’est comme ça que son renard crachait du feu ! Il faut que je fasse attention en toute circonstance, un ninja qui contrôle l’essence, je n’ai jamais vu ça.

Mon regard revient vers Matawa, il prépare quelque chose, je le vois chercher dans ses poches. Je fais de même. Cette fois il ne me fera plus sauté et je sais déjà grâce à tout à l’heure que s’il utilise des kunais, ils seront explosifs. Je suis prêt à riposter, il n’y a pas meilleur tireur de projectile que moi.

Une première salve, je balance le même nombre de kunais et dévie la trajectoire de chacun d’eux. Les kunais vont s’exploser au sol faisant détoner un grand nombre de ces curieuses mines que j’avais remarqué tout à l’heure. Le terrain entier est un piège, mon adversaire n’est décidément pas comme les autres. A croire qu’il n’aime pas se battre face à face avec l’ennemi. Malheureusement, il est tout le contraire de moi. Je commence à sentir qu’il me sous-estime. Moi de mon côté, je suis particulièrement déçu de ne pas avoir un combat comme je les aime. Je voulais affronter un soldat, pas un poltron. Et bien que la tactique de rester à distance soit noble dans certaine circonstance, le bretteur qui est en moi réclame du contact réel.

Deux salves suivent la première, je les contre de la même manière. A ce rythme, nous allons épuiser tout notre équipement. Je n’aime pas ça. C’est un combat qui stagne. Mais je vois clair dans le jeu de mon adversaire, il veut me faire perdre le plus de chakra possible. Or ce n’est pas comme ça que je compte perdre ce combat. Parfois il faut faire preuve de patience et de sagesse. Je l’aurai à l’usure mais plus avec la même approche. D’ailleurs l’expression de mon visage change à mesure que les kunais explosifs déviés explosent sur le champ de bataille terrestre. Je reprends mon ton neutre, j’ai perdu l’envie de m’amuser. Bien au contraire, moi qui croyais le monstre en moi bel et bien endormie, il commence à se réveiller. Dès lors mes yeux prennent un air hautain et supérieur. Je garde les lèvres closes et serrées et je rabaisse mon capuchon. A la lumière de cette belle journée qui commence à toucher à sa fin avec le couché de soleil, je n’ai plus besoin d’être le gentil soldat, je peux redevenir ce que je suis vraiment. Peut-être même qu’à la nuit tombée, le monstre sortira-t-il complètement.

Je lève encore plus la tête vers Matawa qui flotte toujours dans les airs. Je lui jette mon regard le plus vide de sentiment. Je n’aurai jamais dû lui offrir le plaisir de me voir satisfait, ça lui a donné l’impression qu’il pourrait se mettre à ma hauteur et me provoquer. Pour la peine, je ne bougerais pas. Lentement, je place mon sabre à l’horizontale devant mes yeux, position de défense du sabreur. Je suis prêt à défendre ma branche aussi longtemps qu’il le faudra… Le tranchoir fantôme va peut-être enfin se réveiller de son long sommeil.

résumé:

Je me tiens sur ma branche, je suis immobile, en position de défense. Que va donc faire mon adversaire ? Va-t-il continuer de m’attaquer avec ses techniques d’invocation et d’explosifs ? Je ne suis pas vraiment fan de ce style de combat mais en temps que shinobi, j’apprends à m’adapter. Je ne suis pas vraiment plus jeune que celui que j’ai en face de moi, je pense que nous avons le même âge. Néanmoins j’ai l’impression d’avoir une expérience des combats qui lui est on ne peut plus supérieur. Peut-être est-ce cela qui fera la différence en définitive. L’expérience. Car il faut se l’avouer, je suis en mauvaise posture. Face à ce style d’adversaire, je ne peux que me vider de mes réserves de chakra de manières drastique et involontairement rapide. C’est un problème non négligeable dans un combat et je ne suis pas loin de perdre toutes mes réserves et de ce fait, voir la victoire m’échapper. Des réflexions objectives sur la situation… je retrouve le Katano qui s’est fait une réputation de criminel.

Matawa balaye des ailes dans le vide. Il essaye de calmer l’incendie provoquer par l’essence de son renard. Bien que je n’en sois pas sûr, il m’est d’avis qu’il maitrise bien cette affinité rare qu’est le pétrole. Cela me rend perplexe. Si mon adversaire est un maitre de l’explosion et de la combustion comme le suggère mon analyse, un combat rapproché ne serait peut-être pas la meilleure idée qui soit. J’aime réfléchir dans un combat, mes méninges marchent à plein régime et je suis particulièrement concentré, je ne lâche pas mon adversaire des yeux.

Matawa redescend sur le sol, c’est au moins cela de gagner. Je descend de ma branche et me pose sur une zone sûre dénuée d’explosifs. Avec tous les shurikens explosifs qu’il m’a envoyé, il y en a un peu partout sur le champ de bataille. Champ de bataille qui est d’ailleurs complètement retourné dans tous les sens. Mon adversaire me demande de ne pas toucher à son oiseau. Il m’assure que ce dernier ne me fera rien. C’est étrange mais crédible. Je ne réponds à sa demande que par un silence prononcé. Il a perdu la chance de voir un Katano bavard en m’exaspérant tout à l’heure. Désormais je ne laisse rien me distraire. Je ne laisse rien au hasard et je vais lui montrer comment se bat un vrai shinobi avec de l’honneur.

L’oiseau s’envole et Matawa effectue des mudras. Quatre clones apparaissent à ses côtés, je n’aime pas ça. D’après mon expérience, quand on invoque ce nombre de clone, à savoir quatre, et à partir de ce que je sais de mon adversaire, il y a fort à parier qu’il s’agira d’un clonage d’essence. M’arrivera-t-il quelque chose si j’attaque de front ? C’est une possibilité importante. Mon adversaire est malin, il a vu que j’étais enclin à me battre au corps à corps et il tient surement à tirer profit de ma hargne. Mais un vrai shinobi est toujours dans l’auto-modération. Je ne suis pas le premier venu, j’ai commencé à me battre à partir de quinze ans et je sais à quoi ressemble le monde depuis mes seize ans. Je ne suis pas n’importe quel adversaire et celui en face de moi non plus.

Il y a une distance d’à peu près dix mètres entre moi et les clones ennemis, suffisamment pour me laisser le temps de riposter à ma manière. Les clones foncent sur moi et de mon sabre –qui en une fraction de seconde s’est métamorphosé en éventail- je balaye l’air en face de moi en plein vers les clones. Un nuage de cendre incandescente apparaît alors devant moi libéré par quelques cendres de mon sabre. Ce nuage fonce vers les clones. Malheureusement pour mes adversaires qui foncent comme des moutons enragés dans la gueule du loup, je doute qu’ils aient le temps de d’esquiver ou d’effectuer la moindre technique. Après, je ne m’attarde pas sur cette pensée mais plutôt sur le contrecoup de sa technique. Très vite je lance mes deux chaines sur deux branches différentes et me projette dans les airs. Je reçois alors quelques shurikens dans ma direction qui sortent du nuage, je fais des cabrioles dans les airs pour m’en défaire, ce qui s’appel esquiver avec grâce. Sachant surtout que le contact avec ces derniers pourrait bien me valoir un séjour dans l’enfer de l’explosion.

En me réceptionnant au sol, je me rends compte qu’il y a quand même beaucoup d’essence sur mes vêtements. Heureusement pour moi, je ne suis habillé que d’une tunique noire et j’en ai plusieurs exemplaires. D’un mouvement de bras sur la fermeture j’envoi la tunique valdinguer dans les airs, dévoilant ma tenue de tous les jours que personne ne voit jamais, à savoir un jean noir et un marcel noir. Car oui, ma couleur préférée est le jaune.

Mon nuage disparaît dans les airs, cette fois je ne ferais pas la connerie de ramener les cendres à mon sabre et je me rends compte qu’il n’y a plus personne sur le terrain. Mais avant de rechercher mon véritable adversaire qui se cache surement autour de moi, je balance un kunai explosif dans la marre d’essence provoquée par l’explosion de clones de mon adversaires. Une formalité de sureté.

Je suis outré ! Je me battais contre un clone depuis le début ? Je ne peux pas le croire. Mais alors… où se trouve l’original ? En avançant un peu et en me plaçant au beau milieu de la clairière, je cherche à avoir une vue d’ensemble de mon environnement. J’essaye de réfléchir à où peut bien se terrer Matawa… Sous terre ? Peu probable… Dans les airs ? Ce ne serait pas la première fois. Mais quel élément m’a échappé ? Je réfléchis… le Konohajin au sol ! Non… il ne m’aurait pas eu comme ça. Si c’est le cas je suis le roi des imbécile. Au moins, j’espère pour lui qu’il a essayé de fuir de cette manière parce que si j’ai raison et qu’il est quelque part dans les airs avec son piaf, je vais vraiment me mettre en colère… et personne ne veut me voir en colère.

Résumé:

Il y a un silence de mort. Les explosions et tous les dégâts causés à l’écosystème environnant y sont surement pour quelque chose. On a dû tuer la moitié des êtres vivants qui vivaient dans ce périmètre de la forêt. Ce n’est pas une grande perte mais la conséquence demeure la même : je n’entends plus que le bruit du vent siffler doucement contre mes oreilles. Mon adversaire est invisible, ou alors il n’est plus sur le champ de bataille. Une minute passe et il n’y a toujours personne. Je commence à croire que Matawa a abandonné le combat. Ce ne serait pas la première fois que cela m’arrive mais avec ce garçon, j’ai quelques doutes. Je ne le vois pas capable de me laisser comme ça en plant sans aucune information complémentaire. Après tout jusque là, c’est lui qui domine le combat. Il m’épuise plus vite que je ne parviens à l’épuiser et il sait se servir de la ruse comme d’une stratégie qui lui ait propre. Au fond il n’y a rien à dire, il se bat comme un ninja devrait toujours se battre.

Un son lourd et puissant vient titiller mes oreilles. Quelque chose se rapproche dans les airs. Je lève les yeux au ciel et voit Matawa et ses éternelles ailes d’essence. Il se pose comme un ange sur le sol et avec un peu trop de théâtralité, il recroqueville ses membres sur son dos. Il s’incline ensuite tout en maintenant les mains en l’air, quelque chose a dû se produire parce que je ne sens plus en lui cette combativité caractéristique du début de notre combat. Il se rapproche de moi et je comprends alors que notre affrontement est bel et bien terminé.

Il parle, je l’écoute. Il n’y a pas grande chose à lui répondre. Il me parle de ses devoirs et de comment il a apprécié le combat. Apparemment je l’ai distrait. Cela devrait me vexer mais quelque part je m’en fous un peu royalement. Je ne suis pas blessé et bien que je sois un peu attristé que lui ne le soit pas, ce n’est pas d’une importance capitale. Matawa tend sa main vers moi, il aimerait que je la serre. Je le vois dans ses yeux. Cela scellerait une sorte de respect quelconque entre nous deux. Etrange cette coutume que les gens ont. Je ne suis pas vraiment fan des frivolités de ce genre mais il faut bien rentrer dans le rang parfois.

Je serre la main. Malheureusement, comme je l’ai souligné tout à l’heure, Matawa a réveillé le véritable Yusuke, celui qui généralement ne se donne pas la peine de sortir le bout de son nez hors de mon corps. Je ne souris pas et ne dit rien. Je serre la main et me retourne. Je fais un signe ninpô et disparais dans un nuage de cendre. J’ai encore tant de choses à faire…