"Pardonne-moi."

**Mamoru Loki** Informations **Messages** : 57 **Rang** : C

CHAPITRE 2 ─ Fragment 2.01
"Pardonne-moi".
Naara Dan & Mamoru Loki

À destination de Monsieur Naara Dan, Konoha.

Les temps sont sombres. Alors que les lames coupent les gorges sans vergogne et que le sang coule le long des joues d'enfants, certains souffrent davantage de la vie que des coups et des assassinats. Malheureusement, et à en juger par certaines informations qui m'ont été faites part, vous faites partie de la seconde catégorie, celle qui endure les pires tortures morales, et je m'en excuse; du moins, comptez mes condoléances comme celles qu'aurait pu vous faire le destin. Toutefois, pour que ces dernières soient considérées de votre part, je vais vous révéler qui je suis. Ainsi, il sera de votre bon gré de comprendre la suite de la lettre ou non.

Je me nomme Loki, membre à part entière du célèbre clan Mamoru. Nomade depuis ma plus grande jeunesse, j'ai décidé de conserver l'exil de mon village pour apporter mon aide à tous, qu'il s'agisse de Konoha, de Suna ou de Kumo, sans consacrer mes talents au village de Shûkai. Ainsi, tout comme certains de ma lignée, j'ai le pouvoir de m'adresser aux non-vivants, ou plutôt aux esprits de défunts. Cette particularité, souvent utilisée à des fins personnelles et égoïstes par mes frères, doit être considéré comme une bénédiction que je tente au mieux de répandre en offrant la parole de personnes ayant quitté le monde des vivants à ceux qui leur manquent, ou simplement de permettre à ces derniers d'accomplir leur dernière volonté; et ce m'a poussé à vous contacter, un homme aimerait vous octroyer ses dernières phrases. Je vous prierais de les considérer de façon à ce que son âme soit libérée de la hantise qu'il avait de ne pas vous les avoir offertes plus tôt.

"Mon fils... pardonne-moi. Je te supplie de m'accorder grâce en comprenant que je ne vous ai pas abandonné, toi et ta mère, sans raisons. Pardonne-moi d'avoir lâchement agi sans réfléchir et de m'être retrouvé dans de beaux draps. Pardonne-moi d'avoir pensé à moi à tel point que j'en ai délaissé les miens, vous qui m'êtes si précieux et l'avez toujours été. Pardonne-moi d'avoir du offrir ma vie et me sacrifier pour une erreur que j'avais commise dans le passé; mais sache que j'ai agi pour vous protéger, et jamais pour vous nuire. Enfin, pardonne-moi de ne jamais t'avoir pris dans mes bras pour te dire à quel point je t'aimais. Je veillerais sur toi, de là-haut, en espérant que le ciel m'ouvre ses portes plutôt que les barrières souterraines de l'enfer.
Ton père, qui t'aime."

Cordialement vôtre,
Loki.

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"Pardonne-moi".
Naara Dan & Mamoru Loki

À destination de Monsieur Mamoru Loki,

Comme vous l'avez si bien précisé, mon ami, nous vivons dans une époque sombre. Une époque si sombre, si dure, que la vie pousse chacun d'entre-nous – shinobi comme civil, riche comme pauvre – à être plus mesquin et plus trompeur chaque jour. Voyez-vous, monsieur Mamoru, je ne crois pas à la magie. Je crois aux genjutsu capable de vous enfermer dans une psychose où vous pensez voir des âmes défunts, comme je crois aux Fûinjutsu écrient sur des papiers et apte à vous paralysez l'esprit à leur simple lecture.
Nous sommes en période de guerre. En faite, nous l'avons toujours été. L'ennemi est partout et est prêt à tout. J'ai vu des anciens déserter mon village, des amis retourner leurs vestes et je n'ai plus assez de doigts pour compter les Konohajins qui sont devenus des Nukenins. Et vous, peut importe où vous vous trouvez, vous pensez bien faire en rouvrant les plaies du passé. Êtes-vous un super-héros, un manipulateur ou un escroc ?

Voyez-vous, j'ai fais des recherches. J'ai effectivement trouvé l'existence d'un clan qui se dit maître des morts. Malheureusement, j'ai aussi remarqué que ses membres sont plus liés à des actions négatives que positives. Assassinats, escroqueries, vols et je passe les meilleurs.

Puis je me suis dis " Pourquoi pas ? ". Vous dîtes vous même ne pas être comme vos confrères, et pourtant, j'ai toujours une réticence. Pourquoi vous ? Pourquoi mon père est-il venu vous voir vous? Comment cela fonctionne ? Est-ce que vous avez une sorte de panneau publicitaire dans les Limbes ou vous donnez votre carte de visite à chaque passant (mort) ?

Si vous voulez vraiment que l'âme de mon père soit libéré, soit. Je souhaite une preuve. Une preuve authentique. Car pour l'instant, rien ne me dit que tout ceci est un piège; que vous cherchez la tristesse au fond de moi pour qu'elle me pousse à vous trouver et que finalement, c'est votre lame qui me trouve. Ou peut-être êtes-vous simplement à la recherche d'informations secrètes sur le village (que je n'ai malheureusement pas) en échange d'une tromperie bien ficelée ?

Cordialement,
Dan.

**Mamoru Loki** Informations **Messages** : 57 **Rang** : C

CHAPITRE 2 ─ Fragment 2.02
"Pardonne-moi".
Naara Dan & Mamoru Loki

À destination de Monsieur Naara Dan, Konoha.

Bonjour à vous, Dan.

Je suis attristé de voir qu'apparemment, vous n'avez pas fait confiance à mes mots, à en juger par cette âme qui étincelle d'une lumière terne et grisée, et compréhensif sur le point qu'en effet, il pourrait s'agir d'un piège. Considérez-moi bel et bien comme une menace si vous le souhaitez, toutefois, ce n'est pas de ma personne dont la lettre parle, mais de celle de votre père. Ainsi, au cours de cette lettre, je vous demanderais de reconsidérer votre opinion.

Les dernières volontés de votre père étaient le pardon. Alors que certaines âmes sont tourmentées de ne pas avoir pu offrir les derniers mots, et peuvent reposer en paix à partir du moment où ces derniers sont transmis, acceptés ou non, ce n'était pas le cas de votre défunt paternel qui, tourmenté par le fait de ne pas vous avoir chéri comme il le souhaitait à en juger par les mots de la lettre, s'est donné pour dernière mission de vous faire accepter son départ sans lui en vouloir.

Je n'ai pas de preuves à vous offrir, simplement car la communication avec une âme n'est pas si simple. Je ne l'aperçois pas comme une personne avec qui je suis libre de parler, mais plutôt comme une lumière m'offrant une phrase, parfois deux de son plein gré, sans pour autant répondre à mes interrogations. Concevez que je ne peux lui poser de questions telles que "Que puis-je lui dire que seul vous, son père, sachiez ?" et j'en passe. Mon rôle a déjà été accompli au cours de cette relation épistolaire; voyez-moi comme un messager, et de ce fait, je suis neutre. Je ne vous demande pas d'informations ne vous concernant pas, je ne vous demande pas d'informations vous concernant, et comme vous avez pu le remarquer, mes écrits ne sont pas piégés d'un Fuînjutsu, ni porteurs d'un Genjutsu. Mes mots ne sont porteurs que d'une seule valeur : la vérité; que vous êtes libre d'accepter ou non, le choix de la négation me faisant simplement baisser la tête de tristesse pour votre père et sa mélancolie post-mortem.

Cordialement vôtre,
Loki.

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"Pardonne-moi".
Naara Dan & Mamoru Loki

À destination de Monsieur Mamoru Loki,

Excusez-moi si mes paroles vous ont paru abruptes, mais comme nous le réalons tous les deux, les temps sont durs. Les villages n'ont jamais été aussi mal, les tensions sont à deux doigts d'éclater, et les guerres ne sont entre les villages, mais dans les villages. C'est pourquoi je reste continuellement sur la défensive. Ne l'êtes-vous d'ailleurs pas vous, vagabond sans village et sans compagnons ?

Mais je dois avouer que plus je relis vos mots, plus j'y décèle une certaine bonté d'âme, un respect d'autrui et une certaine générosité. Si vous n'êtes pas un charlatan comme vous le prétendez, sachez que vous êtes dans ce cas bon et que votre travail est noble. Malheureusement, si une deuxième vie après la mort existe, je ne pense pas que les portes d'un paradis quelconque soit un jour ouvert à mon père. D'après vous, membre du clan Mamoru et maître des mots, ne faut-il pas mieux laisser une mauvaise âme errer sur terre au lieu de l'envoyer purger sa peine dans un éternel enfer rempli de souffrance et de douleurs ?

Dans tous les cas, soit. Si mon défunt père souhaite obtenir mon pardon, il peut l'avoir. Je ne tiens dans mon cœur aucune haine et je ne veux pas réouvrir les séquelles du passé. D'ailleurs, si vous me permettez de vous poser une énième question, avez-vous déjà fait face à des personnes tourmentées par la vengeance et ne souhaitant pas accorder leur grâce ?

Cordialement,
Dan.

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CHAPITRE 2 ─ Fragment 2.03
"Pardonne-moi".
Naara Dan & Mamoru Loki

À destination de Monsieur Naara Dan, Konoha.

Il est amusant de noter dans votre précédente lettre que vous vous souciez de l'endroit où ira votre père après son état d'esprit errant, ça prouve que vous portez ne serait-ce qu'une once d'intérêt à ma cause, et je vous en remercie, car grâce à votre croyance, l'âme de votre père peut désormais rejoindre le lieu qui l'attend; ce qui me pousse à en venir au second point, à votre interrogation.

Non, il ne sert à rien de laisser une âme tourmentée dans le purgatoire. Imaginez-vous dans une salle entièrement vide, blanche, dans laquelle vous ne pouvez parler à personne et où le temps s'arrête. Souhaiteriez-vous passer des milliers d'années que vous ne sentiriez même pas à ne rien faire, et à souffrir de solitude, de lassitude et d'ennui, ou vous rendre dans un lieu où on vous portera une attention, aussi néfaste soit-elle ? Il n'existe aucune pire torture que la solitude, et si cette dernière est éternelle, alors elle est bien pire que l'enfer. Après tout, y compris après des millénaires, une âme tourmentée ayant passé tout son temps au purgatoire pourrait rejoindre les enfers, et souffrir encore plus. Autant abréger le temps qu'elle passera seule.

De plus, il n'est pas de mon ressort de juger si une âme mérite ou non les enfers; elle l'a prouvé de son vivant. Je ne suis pas capable de diriger une âme vers l'au-delà ou l'outre-tombe de moi-même, seule elle en est apte. Si de son vivant, ses actes étaient pêchés, ses mots étaient blasphèmes, ses idées étaient chaos, alors le mal l'ayant consumée lui sera rétribué à sa mort, une fois dans le monde des esprits. Si au contraire de douces colombes portaient l'esprit qui se meurt le jour de son décès, alors elles le suivront y compris post-mortem.

Oui, il est déjà arrivé qu'on n'accorde pas à mes mots l'importance qu'ils devraient. Incompréhension. Chagrin. Remord. Colère. Ces facteurs et tant d'autres inciteraient n'importe qui à ne plus distinguer la réalité de l'illusoire, mais le temps finit toujours par leur expliquer la triste vérité. Si l'Homme n'est pas capable de réaliser la mort d'un proche par mes lettres, il le sera en voyant le corps inerte de son bien-aimé ou de son paternel, jonchant le sol. C'est triste, mais c'est là la plus pure des destinées humaines.

Quoiqu'il en soit, merci d'avoir permis à votre père de rejoindre le monde qui lui était accordé; n'hésitez pas à me contacter si vous en ressentez le besoin.

Cordialement vôtre,
Loki.

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