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 L'antre de Nosferatu [feat Ketsueki Yami]

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Suna
Meïka A. Oniri
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Message(#) Sujet: L'antre de Nosferatu [feat Ketsueki Yami] L'antre de Nosferatu [feat Ketsueki Yami] EmptyLun 1 Sep 2014 - 15:19

    Une semaine s'était écoulée depuis la mort de Blake et j’étais encore loin de m'en remettre. Mes nuits étaient hantés par son visage, par l'instant de sa mort, le craquement de sa chair, le sang coulant a flot, ainsi répété encore et encore. Réveillée à de nombreuses reprises en sueur et haletante. Il mettait difficile de conserver un cycle de sommeil stable si bien que cela finissait par déteindre sur mon humeur comme sur mon visage, avisant de mes traits tirés ainsi que d'imposantes cernes cerclant mes yeux. J'avais su me montrer discrète quant à cet histoire, n'en susurrant pas le moindre mot, même à mes plus proches serviteurs. Il fut cependant aisé de clarifier mon état lamentable en rentrant au manoir. Étant officiellement partie en mission durant deux jours, un tel désagrément justifiait à lui seul mes blessures ainsi que le trou dans mon cuir chevelue. Cette marque désormais couverte de croûte était des plus immondes. Il me fallait faire mainte entretien pour la guérir en espérant que mes cheveux repoussent rapidement. En attendant, et pour dissimuler cette horreur, j'avais opté pour une queue de cheval afin de renvoyer autant que possible ma chevelure en arrière. Ainsi maintenu, la plaie demeurait cachée aux yeux des autres. Cette allure ne me convenait absolument pas. Une telle coiffure avait tendance à allonger mon visage tout en le rendant plus strict, ce que je détestai. Je devrais malheureusement prendre sur moi en attendant. La seule bonne nouvelle venait du fait que l’hématome laissé par mon paternel s'était pratiquement estompé. Un rien de fond de teint suffisait à le cacher et ma lèvre fendue s'était rapidement résorbée à grand renfort de crème hydratante. Toujours fut-il que j'arborai une mine bien moins ensorceleuse qu'à l'accoutumé. La petite fée frivole et charmeuses laissait place à une marginal au visage terne et fatigué. En effet, par le manque de sommeil, les idées parvenaient difficilement à s'équilibrer dans ma tête ayant pour conséquence des agissement fort maladroit. Je ne comptais plus les tasses de thés renversées ou encore les vêtements mit à l'envers. Miria n'avait eut d'autre choix que de m'aider à m'habiller et à me maquiller. Je trouvais cela assez déroutant, nous qui préférions généralement ôter mutuellement nos vêtements. Elle paraissait par ailleurs fortement attentionnée envers moi depuis ces derniers jours. Habituellement notre relation ne se limitait qu'à son vulgaire rôle de servante et au couche torride du soir. Pourtant cela commençait à changer. Elle m'accompagnait désormais dans chacun des gestes de ma vie quotidienne. Elle qui était habituellement maladroite passait son temps à corriger mes fautes. Je ne comprenais pas ce soudain attachement et ne préférai pas chercher plus loin.

    Aujourd'hui ne faisait par partie d'une journée comme les autres. J'avais eu l'infinie honneur d'être inviter à entrer dans la demeure du clan Ketsueki afin d'y retrouver ma douce et voluptueuse princesse des ténèbres. J'abordai cette retrouvaille comme un éclat de lumière dans la béatitude exaltés des ombres qui englobait ma vie en ce moment. Inutile de dire que je trépignai d'impatience d'enfin pouvoir retrouver ma belle. Miria avait insisté à de nombreuses reprises pour m'accompagner, mais je du ressortir mon caractère impétueux du placard pour la rabrouer à sa place. Je crois bien même y être allé un peu fort, me comportant presque de façon agressive avec elle. Si je l'avais peiné, elle n'en laissa rien paraître et encaissa mes paroles en courbant l'échine. Ce fut dans cette ambiance tendu que j'entrai dans le carrosse qui me mèneraient à mon lieu de rendez-vous. J'intimai au cocher de passer par les petites voies peu bondées quitte à prolonger notre trajet. Cela en valait la peine pour éviter le tumulte inhérent à la foule. En effet, le manque de sommeil et mon récent déluge émotif m'avait rendu partiellement sujette à de lourdes migraines qui se manifestaient notamment sous la lumière du jour et part grand bruit. Après plus de trois-quart d'heures de route, nous parvînmes finalement devant la demeure des Ketsueki. J'avouai n'y avoir jamais mise le pas. En effet, le repaire de ce clan déchu se trouvait à l'autre bout du village, lové dans un encastrement de la muraille naturelle qui nous protégeait tous.

    En sortant de la voiture, je ne pus qu'être saisie par la présentation des lieux. Au premier coup d’œil le manoir donnait l'impression de se trouver à l'abandon. Mais en insistant bien on se rendait compte que la cours était dégagée et les vitres propres et entretenue. Quant au reste, cela n'était guère reluisant. La voie menant à l'entrée nous étaient barré par un imposant et somptueux portail en fer forgée main dont les extensions s'étendaient tout autour du terrain. Leur sommet s'achevait à de vils pointes dissuadant touts intrus de l'escalader. La rouille aussi bien que le lierre semblaient avoir depuis longtemps prit possession de l'ouvrage.Les herbes folles quant-à elles, envahissaient le jardin. Une partie de la demeure restait dans l'ombre de la muraille, demeurant ainsi éclairée seulement durant les abords de l'après-midi et la fin de journée. Façonnée dans un style éminemment gothique, le manoir se composait de moult gravures et sculptures représentant diverses créatures mythiques et démoniaques appartenant au monde de la nuit. Le lierre avait également fait joug de la façade. La pierre visible, malgré qu'elle fut ternie par le temps, restait en parfait état. Assez haute, elle se terminait à une toiture faite de tuile sombre. Les tours est et ouest voyaient leur sommet fuselé surmonté de petites fenêtres. A ainsi aborder la battisse avec autant de recul, on devinait clairement qu'elle subissait les outrages du temps ainsi que du manque d'entretien. L'intérieur devait par ailleurs être assez peu éclairé au vu du faible nombre de fenêtre étroite visible à l'extérieur. Le tout avait néanmoins la chance d'être sublimé par un immense et magnifique vitrail circulaire siégeant au centre de l'édifice. Ce dernier attira tout de suite mon attention, mais il me fut impossible de deviner ce qu'il représentait.

    Descendant du carrosse le pas léger, j'ordonnai à mon cocher de disposer des lieux. Il ne sembla guère rassurer qu'en à me laisser en ces lieux aux abords si antagoniste, mais n'eut d'autre choix que de m'obéir. Dans un claquement de cuir, les cheveux enirs avant d’emboîter le trot. Les claquements de sabot sur sol pavé de galet continua de résonner durant une bonne minute avant de ne plus être audible. J'étais restée immobile durant tout ce temps là à m'examiner sous toute les coutures afin de m'assurer de ma convenance. Pour l'occasion je portais une tenu plus légère, moins grossière ou grandiloquente qu'à l'accoutumé. Ainsi arborais-je une longue jupe à motif floral brodés main ainsi qu'un corselet drapé blanc noué au niveau de mon épaule gauche, laissant la droite à nue. De longues et amples manches pagodes, reliées par de petit crochet, avaient étés ajouté à la panoplie pour renforcer cette sensation de légèreté dans mon apparat. J'avais également prit la peine de me coiffer d'un ample couvre chef ornée d'une fleure rose artificiel. Il s'agissait là de la seul pointe colorée, avec les perles azur fixées à lobe de mes oreilles, dans l'ensemble de ma tenue immaculée qui n'avait que pour but de distraire et éviter d'attirer l'attention sur mon visage épuisé. Malgré cela, je n'avais pu me soustraire à une petite coquetterie en ornant mon poignet de six petits anneaux d'argent qui ne cessaient de tinter entre eux à chaque mouvement.

    Avec légèreté et douceur, je fis face au portail me lançant dans la vaine recherche d'un dispositif de sonnerie avant de me rendre compte qu'il était tout simplement ouvert. Il m'aura suffit de le pousser d'un bout de la chaussure pour le voir s'écarter dans une série de grincements stridents. J'allais alors, d'un pas assuré en direction des escaliers menant au premier pallier qui débouchait sur la porte principal en bois massif. A cet instant, je ne sus vraiment que faire. Devais-je frapper en espérant que quelqu'un vienne m'ouvrir où devais-je oser moi-même entrer, en faisant fi des normes conventionnels de politesses ?Je restai une bonne dizaine de seconde, telle une idiote, ne sachant que faire, le cerveau embrumé par la fatigue. Ce fut alors que je sentis une ombre passer par-dessus moi. Elle venait probablement du manoir. Je me retournai alors brusquement pour voir les élégantes et graciles courbes de ma bien aimée atterrir silencieusement et dans un équilibre parfait sur la rambarde des escaliers. Ses vêtements comme sa longue chevelure d'ébènes oscillèrent sous l'effet de la brise. De haut de son piédestal elle m'abordait avec un sourire et un regard sombre que je lui connaissais si bien. Cela m'en fit décocher un à mon tour. Cette petite entrée en scène était vraiment magnifique, mais il ne faisait que renforcer le naturel de son charme nephilim. Elle était ma princesse des ténèbres, la seule et unique, la mienne...
    Toujours ornée de ma coiffe cachant partiellement mon visage , je relevais les pans de ma jupe pour m'incliner dans une révérence formel comme on m'avait si bien appris à le faire.

    -C'est un plaisir pour moi de vous retrouver ma chérie. Comment allez-vous ? Il me semble que des mois se sont écoulées depuis notre dernière rencontre. Je suis honorée et heureuse de goûter au privilège de votre présence qui plus cela étant en porte de votre demeure. Dis-je d'une voix affable dont la faiblesse ne pouvait que trahir mon abattement.


Dernière édition par Saibogu Oniri le Mer 3 Sep 2014 - 21:13, édité 4 fois
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: L'antre de Nosferatu [feat Ketsueki Yami] L'antre de Nosferatu [feat Ketsueki Yami] EmptyMar 2 Sep 2014 - 21:20

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    Aujourd’hui était un jour peu ordinaire. En effet, j’avais proposé à Oniri de visiter le manoir Ketsueki tout comme elle m’avait permis de voir sa demeure. Nous étions sur la voie de l’amitié, aussi était-il normal que je lui dévoile certains aspects de ma vie.
    J’étais désormais la seule résidente en ce lieu et le village avait mis en place une venue hebdomadaire d’une femme de ménage pour arranger la bâtisse ancienne qui avait traversé les âges.
    Son style baroque et néo-gothique exprimait clairement quel genre de clan y résidait : une famille atypique au pouvoir surprenant, en marge de la société…
    D’après ce que Megami m’avait expliqué, alors qu’elle possédait encore sa propre enveloppe charnelle, il fut un temps où ces murs abritaient de nombreux Ketsueki, que le temps et la guerre avait fini par amoindrir pour ne rester plus que nous deux…
    Il était possible que là, quelque part, se cachait encore des membres de mon clan. Suna avait abrité et offert l’hospitalité à mes semblables mais nous n’étions pas un clan originaire de ce village : il avait été notre lieu de repos et de quiétude.

    Je me sentais en sécurité dans la bâtisse où tout renvoyait à mes ancêtres. Pourtant, je m’y sentais bien seule… Comme recluse dans la tour de mon château, telle une bête attendant sa rédemption, ayant pour seul objectif de ne plus être soumis à la malédiction à laquelle on l’avait contrainte ou bien encore telle la princesse reclus malgré elle, attendant la venue d’un quelconque prince charmant venu la libérer de ses entraves…
    Je n’avais que faire de l’amour.
    Je voulais simplement qu’on me laisse en paix. Je souhaitais pouvoir connaître un jour la sensation d’être entourée et attendue : sentir que ma présence est requise, ne plus connaître la solitude…
    Peut-être ne serait-ce jamais possible… Peut-être que seul la mort me débarrasserait du mauvais sort qui m’avait frappé et qui me pourrissait mon existence…

    J’étais assise dans le hall d’entrée, scrutant le vieux piano a queue auquel il manquait quelques touches. Il était désormais bien brillant et vernis, bien qu’usé, depuis que quelqu’un venait faire l’entretien du domaine. Le carrelage ocre cassé avait connu des jours meilleurs et était parsemés d’éclats ici et là mais cette ambiance me collait à la peau et je m’y sentais bien…
    Alors que je montais à l’étage, j’entendis le portail en fer forgé grincer et je compris qu’Oniri était arrivée. Elle était d’ailleurs visiblement venue grâce à la foulée des chevaux dont j’entendais les sabots s’entrechoquer sur le sol. Ouvrant une fenêtre, je l’observais admirer le paysage puis sautais de celle-ci pour atterrir sur la rampe d’escalier, derrière elle.
    Elle arborait des vêtements fort élégants mais dans lesquels je ne me voyais pas du tout… Je lui adressais un sourire terni d’un regard sombre en constatant qu’elle avait rejeté ses cheveux en arrière et les avaient noué ainsi, probablement pour dissimuler l’automutilation qu’elle s’était infligée…
    Une semaine s’était écoulée depuis la mort de l’homme sans souvenirs et j’avouais ne plus y avoir pensé du tout. Seul la présence d’Oniri et son air fatigué me faisaient me le remémorer.
    J’avais plusieurs questions sur le sujet à traiter avec elle… Pourquoi cet attachement pour cet homme ? Pourquoi s’en rendait-elle malade à ce point ? Comment était-elle capable de se ruiner la santé et le moral pour quelqu’un ? Pourquoi malgré son élan d’émoi attristé avait-elle fini par déposer un baiser sur mes lèvres ternies de sang ?

    Oniri s’inclina devant moi, démontrant une fois de plus que la bourgeoisie était ancré dans ses gênes et ses manières : c’est ainsi qu’elle avait été éduqué et avait grandi… Je me demandais si les membres de mon clan avaient été du même genre… Pour moi qui avais grandi en orphelinat ce code éthique était totalement étranger.
    Elle essayait ensuite de me montrer son enthousiasme quant à sa présence ici mais je n’étais pas dupe et percevais très clairement cet état morne qui l’habitait. Une moue maussade se cachait derrière ses traits enjoués. C’était effrayant à dire mais je commençais à la connaître et ce n’était pas la première fois que je me faisais ce constat… Oniri devait être la seule personne que je connaissais autant… Je ne savais aucun détail sur la vie des gens de l’orphelinat que j’avais côtoyé pourtant pendant des années… Il fallait dire qu’ils étaient tous sans intérêt et que je n’éprouvais aucune curiosité quant à les découvrir…

    « Je vais bien. Dans la mesure où je peux aller bien en tout cas ! »

    Lui répondais-je dans un large sourire tout en poursuivant :

    « Il faudra bientôt que je régénères mon sang car Megami commence à être de nouveau casse-pieds de temps à autre… »

    Je disais cela avec un détachement certains : comme ci je parlais de quelque chose d’anodin tel que la pluie et du beau temps.

    « Il est temps pour toi d’entrer là où nul autre personne qu’un Ketsueki n’est venu… ou alors si mais n’en est pas ressorti… »

    Je laissais un flottement s’installer tout en observant sa réaction qui ne manqua pas de me faire sourire intérieurement. Lorsque Megami vivait ici seule, comme je le faisais aujourd’hui, elle avait quelques penchants… étranges et il n’était pas rare d’entendre hurler une personne retenue captive et torturée dans la cave pour son simple plaisir ou par vengeance : c’est d’ailleurs cette pratique peu conventionnelle qui avait entraîné sa mort et ma malédiction du même coup.

    Je l’invitais à entrer puis la laissait constater du hall, qui était ouvert sur deux escaliers opposés et symétriques menant au 1er, composé du carrelage que je venais de quitter ainsi que le piano. Le vitrail se reflétait au milieu de la pièce et ses couleurs chatoyantes apportaient un charisme certain à l’habitacle. Ce dernier représentait une coupe en argent rempli de sang. Son style mosaïque le rendait moins effrayant qu’il n’y paraissait et au contraire ses couleurs chatoyantes lui donnaient presque une dimension divine d’un certain point de vue…
    Je lui faisais visité alors l’ensemble du manoir : la grande salle à manger et son immense table, désormais bien vide ; le grand salon orné de tentures et de rideaux rouges en velours troués ici et là, masquant les ouvertures des fenêtres et créant une atmosphère un peu plus sinistre.
    Je passais devant la porte qui menait à la cave et lui certifiais qu’elle n’avait pas envie de descendre là dedans… Sa curiosité l’a perdrait et elle aurait alors l’impression de se retrouver en enfer même… Il était impossible de ne pas percevoir les effluves de sang qui se dégageait de cette porte fermée, ni même d’omettre les traces d’ongles qui parcourait le bas de la porte et qui se révélaient plus marquées encore à l’intérieur…

    A l’étage, je lui montrais les salles de bains et lui expliquais qu’il y avait de nombreuses chambres et qu’il était donc inutile de les visiter. Je m’arrêtais ensuite devant une porte et marquais un temps d’arrêt avant d’annoncer :

    « C’était la chambre à Megami… »

    Elle m’appartient toujours…
    J’ouvrais la porte et restais sur le palier, expliquant à Oniri que je n’aimais pas aller la dedans car toutes ses affaires s’y trouvais et qu’elle ne manquait pas de s’exprimer davantage en ce lieu.
    Puis vint le tour de ma chambre : un grand lit à baldaquin aux montants de fer forgées ornées de dorures et de motifs gravés dans le métal. Il était recouvert d’un voile léger gris et ma parure de lit était rehaussée par un couvre-lit de velours couleur rubis.
    En dehors d’une commode, ma chambre ne contenait rien d’autres. Aucun objet m’appartenant de longue date, je n’avais aucune attache matériel et n’avait rien à moi : je ne m’en portais pas plus mal pour ainsi dire…
    Je l’invitais a s’asseoir sur mon lit, ce qui eut l’air de lui plaire plus que de raison. Je décidais alors d’engager la conversation :

    « Comment te sens-tu ? Tu n’as pas vraiment bonne mine… Le sais-tu que tu as l’air encore plus blafarde que moi ?! »

    Je souriais de nouveau en plantant mes yeux dans les siens :

    « Tu n’es pourtant pas souffrante d’un manque d’hémoglobine alors quoi ? Ne peux-tu pas te confier à ta potentielle future amie ?! »

    J’avouais me surprendre moi-même à parler autant…

    « Il y a deux ou trois petites choses que je voudrais entendre de ta bouche car je ne les saisis pas bien… Pourquoi tant d’émotions à propos de ce Blake ? D’accord il est mort et c’est navrant mais c’est comme ça ! Ton état ne le ramènera pas, il faudrait que tu te fasses à cette idée… »

    Pour la première fois de ma vie je le remarquais : je me souciais d’elle…

    « Encore une chose : quelle était la raison de ce baiser alors même que son sang emplissait ma bouche ? Etait-ce une façon pour toi de partager un dernier échange avec lui d’une certaine manière ? Je ne comprends pas… »

    Je me grattais la tête et baissais les yeux sur le sol, l’air inquisitrice : je me demandais vraiment quelle était la raison à tout ce manège…
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: L'antre de Nosferatu [feat Ketsueki Yami] L'antre de Nosferatu [feat Ketsueki Yami] EmptyJeu 4 Sep 2014 - 12:14

L'effervescence des esprits maudits


    Yami me répondit de son ironie funèbre dont elle avait l'habitude. Elle fit également mention de cette fameuse Megami. Pour peu, j'en aurais totalement oubliée son existence notamment avec les récents événement. Ce fait était facilement excusable, car nul ne pouvait l'entendre en dehors de ma princesse damnée. La pauvre ne méritait pas qu'on lui afflige un tel fardeau. A l'origine, j’admettais avoir été suspicieuse quant à son histoire de possession pour craindre de la pensée déraisonné. J'avais heureusement, dans ma grande méticulosité, cherchée à en apprendre davantage sur l'histoire du clan Ketsueki. En effet cette illustre famille s'était pratiquement éteinte en ne laissant que la comtesse Megami en maîtresse des lieux. Déjà à l'époque de nombreuses et odieuses rumeurs circulaient à son encontre. Il s'avéra qu'elle fut une espionne au service d'un seigneur d'un pays voisins pour véhiculer des informations quant à l'évolution du village caché du sable. Elle semblait naturellement détenir certains savoir faire dans la façon d'interroger autrui. De nombreuses personnes ayant disparue dans le village suite à son arrivée. Son double jeu fut cependant découvert peu de temps avant qu'elle n'adopte une petite fille prénommée Yami. Lorsque les Shinobi de Suna menèrent l'assaut sur la demeure la Comtesse se défendit avec tant de hargne qu'ils n'eurent d'autre choix que de l'abattre avant d'aller libérer les prisonniers. Plus tard, son autopsie-révéla un corps momifié intégralement vidé de son sang. Ce fut ainsi que la dénommée Ketsueki Yami hérita de cette demeure. La lecture de ces nombreux documents dissipèrent littéralement mes doutes tant les faits coïncidait parfaitement avec son histoire. Cette même histoire qui semblait receler encore bien des mystères. En effet, suite à cette atroce histoire nul ne sut ce qu'il advint du corps de Megami. En dehors du rapport d'autopsie aucune autre informations ne circulaient à ce sujet. Comme si ce dernier s'était soudainement évanoui dans la nature. Je n'osai imaginer de quelle genre d'immondice ma dulcinée était la proie, mais je faisais le serment de tout faire pour la protéger. Dès lors qu'elle m'appartenait corps et âme, il m'incombait de veiller sur elle. Étant mon bien le plus précieux, la perdre reviendrait à un déchirement que je ne pourrais supporter.

    Heureusement, l'heure n'était à toutes ces craintes et mystères, car je m'apprêtai à passer le restant de la journée en charmante compagnie. Je devais m'efforcer de voir les choses de façon positive pour ne pas tout gâcher. Manque de sommeil ou non, idée en l'air ou pas je comptai profiter pleinement de chaque instant passé à ses côtés. Elle m'invita par ailleurs à entrer en introduisant une phrase d'un humour noir plutôt amusant qui me fit décocher un sourire. Parvenue à l'intérieur mes doutes se confirmèrent. Outre le fait d'être en grande partie plongés dans la pénombre les lieux se trouvaient vouées à la lente et méticuleuse agonie du temps. On pouvait constater un entretien régulier en ce qui concernait l'hygiène et la propreté, mais il ne pouvait cacher les dalles brisées, les tentures dévorées par les mites ou encore les statues brisées auxquelles manquaient des morceaux. Je fus outrée de constater dans quel cadre de vie se trouvait ma belle. Et par le diable, il n'y avait aucun domestique en vue. Cela signifiait qu'elle devait tout faire elle-même. Voilà qui s'avérait affreux...

    La visite se poursuivit dans l'une des ailes du manoir qui demeurait comparable à la salle principale. Aussi immense que ma propre demeure, chaque recoin, chaque angle paraissait cependant terriblement vide. On aurait dit que toute existence avait quitté les lieux depuis longtemps. L'état troublant de netteté qui imprégnait chaque pièce ne faisait que renforcer ce sentiment de mal-être. Car, à défaut d'apparaître tel un manoir hanté plein de chauve-souris et de toiles d'araignées, les lieux donnaient davantage l'impression qu'ils ne demandaient qu'à accueillir la vie entre ces murs. Entièrement vide, les armoires et étagères n'aspiraient qu'à être remplit de verrines, de porcelaines et outre ustensiles et couverts d'argents. Il s'agissait d'un paradoxe des plus troublants, mais aussi la principale source du mal-vivre inhérent à cette demeure.

    Tandis que nous traversions le long d'un sombre et interminable couloir nous passâmes devant une porte qui menait sans doute à la cave. Il y provenait diverses odeurs âpres de sangs, de décomposition mêlée à la moisissure. Pour mettre longuement documenté sur Megami, je savais précisément ce dont il en retournait. Un frisson de dégoût et de peur vint me parcourir l'échine. Par la suite nous montâmes à l'étage ou elle me montra brièvement les salles de bains avant d'expliquer que le reste ne se constituait que de chambre. Nous nous arrêtâmes finalement devant celle ayant jadis appartenu à Megami. Je fus cette fois-ci piquée de curiosité. Que pouvait-elle bien renfermer en dehors des horreurs perpétrer dans la cave? Les registres ne disaient que peu de chose à son sujet, mais elle devait être dotée d'incroyable pouvoir pour devenir à même de transférer son âme dans un corps par le biais du sang. Si je mettais tenue en territoire familier je ne me serais certainement pas gênée pour entrer cependant, je me doutai bien qu'il s'agissait d'une des dernières choses que souhaitait ma compagne. Elle m'ouvrit cependant la porte tout en demeurant sur le palier. Je ne pus rien discerner de concret à l'intérieur. En effet, les volets et les rideaux y étaient tirés s'y bien que l'opacité de la pénombre maintenait le voile de mystère en place. J'aurais souhaitai en voir davantage, mais il ne s'agissait certainement pas du bon moment pour Yami comme pour moi.

    Nous arrivâmes finalement dans la chambre de ma bien aimée et mon effarement fut le plus total. Vide, voici tout ce que m'inspirait son lieu de repos, de réconfort, ce qui était censé être son sanctuaire, son refuge personnel... Vide... Il n'exultait aucune vie de cette pièce. Seul s'y trouvait un grand lit à baldaquin ainsi qu'une commode sur laquelle ne figurait pas le moindre ornement. Sans doute fut-il ce qui me choqua le plus. Ma propre commode de pavait de nombreux artifices personnels où se mêlait miroirs, peluches, parfums et autre broutille inutile donc sincèrement indispensable dans la vie d'une jeune femme. Hors tout ceci faisait défaut à ma Yami. La pauvre ne semblait pas se rendre compte de la gravité de la situation ni de son cadre de vie tout bonnement désastreux. J'éprouvai de la peine pour elle. Ce sentiment fut d'autant plus amplifié par mon état de nervosité permanent. Il me fut impossible de dire si ma compagne l'avait remarquée jusqu'à présent, mais la moindre émotion suscitée en moi prenait des proportions ridicules ces derniers temps. Avec du recul je n'avais qu'à constater l'effervescence de mes pensées face à la moindre mise en situation. Durant tout notre trajet j'avais fortement joué de mon chapeau pour cacher mes expressions faciales en espérant ne rien laisser paraître. Ce fut lorsqu'elle m'invita à m'asseoir sur son lit pour m'interroger que je compris que j'avais échouée dans ma manœuvre. Entrer en contact sur le matelas om chère avait passée tant de nuit fit naître en moi une pointe d'engouement rapidement mit a plat par les questions qu'elle me posa.

    En temps normal j'aurai été comblée de joie en constatant qu'elle se souciait de mon bien être, mais dans l'état actuel des choses, cela me donnait plutôt envie de me refermer sur moi-même. Déjà qu'habituellement il mettait inconcevable de me confier à autrui, car s'agissant d'un grand signe de faiblesse. Elle finit par retourner l'argument de notre amitié contre moi. Je me sentis alors prise entre deux étaux. Toutes les paroles que je lui avais jadis adressées ne servaient que pour endormir sa vigilance à mon égard. Je n'aurais jamais crue qu'elle puisse prendre ces mots aussi sérieusement à cœur... Cela signifiait qu'elle commençait vraiment à s'attacher à moi ! Je sentis les battements de mon cœur s'accélérer dans ma poitrine. Encore un peu et les larmes me montaient aux yeux. Décidément, comment pouvais-je pleurnicher autant ? Ce n'était pas moi. Cela n'avait jamais été moi. Les seules larmes que j'avais versées au cours de ma vie avait été des larmes de caprices pour que l'on cède à chacun de mes désires. Mais depuis peu la facétie de ces perles satinées s'emplissait d'une véridicité des plus instables. Ne sachant que dire je restai ancrée dans un mutisme des plus dérangeant. Ses yeux rubis se posèrent sur moi, mais je ne trouvai pas le courage de les soutenir. Aussi penchais-je la tête vers le bas pour masquer mon visage de mon chapeau avant de me raviser brutalement. Comment pouvais-je faire preuve d'un manque de respect aussi odieux envers celle que j'aimais ? Je retirai alors ma coiffe en la posant délicatement sur le couvre-lit.

    Les questions que l'on m'asséna par la suite manquèrent de me briser. Jamais, ô grand jamais n'aurais-je imaginée qu'elle aborde un tel sujet avec moi. Blake ainsi que le baiser... Cela en faisait trop d'un coup pour moi. Je plaquai mes mains sur mon visage et respirait un grand coup. Je devais tenter de recentrer mes idées. Par quoi devais-je commencer ? Blake ? Oui, tout semblait nous ramener irrémédiablement à lui. Seulement avais-je la force de me confier à elle ? Qui plus cela étant j'ignorai moi-même tout de la nature de mon trouble. Je respirai une nouvelle fois tout aussi longuement avant d'écarter mes mains de mon visage. Je devais présenter une mine plus blême et fatiguée que jamais. Sans savoir pourquoi ni comment, je commençai alors à lui répondre. Peut-être était-ce du à l’intensité de son regard vermeille qui brisait ma volonté ou tout simplement parce qu’inconsciemment, je n'attendais que cela, de me confier...

    -Blake.... ainsi pris-je une grande respiration avant de poursuivre. Comme si prononcer simplement son nom m'avait coûté tant d'efforts Je... je ne sais pas vraiment... Je pensais que sa mort finirait par soulager ma colère. Cela à fonctionné d'une certaine façon. Cependant, depuis ce jour il ne cesse de me hanter la nuit. Il apparaît dès que je ferme les yeux. Toujours aussi désinvolte, mais avec une immense plaie à la gorge. Ses apparitions sont diverses. Il me dit parfois des choses. A chaque fois je me réveille en sueur, le cœur palpitant et les larmes aux yeux. Je... j'ai peur de dormir, peur de le revoir mourir encore...

    Ma voix était fébrile. Je me rendis compte que je tremblai. Mes doigts se crispèrent sur ma robe. Il m'était difficile de réaliser à quel point je venais de me confier à elle. Si l'on se fiait à ma nature et mon caractère cela s'avérait impensable. Pourtant les mots étaient sortie de ma bouche avec une appréhension certaine, certes, mais Yami les avait entendu. Quelque part je me rendis compte que le fait de lui dire tout ceci soulageait mon esprit d'un poids invisible sans pour autant éradiquer le problème. Je ne pensais pas que cette situation puisse un jour se produire. Bien que différente sur certains aspects Yami et moi avions pour point commun d'être très distante vis-à-vis des émotions que nous partagions avec autrui. A présent, elle s'inquiétait pour moi et je venais de dévoiler une part du mal qui pesait sur mon cœur défaillant. Cela pouvait-il alors signifier que commencions à nous rapprocher l'une de l'autre ? Après un instant de pause je décidai de reprendre la parole. Je sentais que je ne pouvais m'arrêter ici sans quoi il me serait impossible d'en parler à nouveau. Il demeurait cependant difficile pour moi d'articuler correctement. Cet étaux invisible continuait de resserrer autour de moi. Il mettait désormais impossible de bouger. Les tremblement n'avaient pas cessé, mais je m'efforçai, du mieux que je le pouvais, pour les réprimer. Je fis un effort pour me déjouer du regard de ma belle vampirique afin d'épier l'unique fenêtre de la chambre.Imposante et ornée de gravures toutes aussi rocambolesques que celles qui me fut permit de voir dans le reste du manoir. De cette dernière exaltait un doux et complaisant halo de lumière qui posait avec plénitude ses éclats sur le lit où nous nous trouvions. Cet effet laissait ainsi apparaître les particules de poussières en suspensions dans toute la pièce. La chaleur qu'il m'administra fut des plus apaisante et m'apporta réconfort et certainement la force nécessaire pour poursuivre mon discours.

    -J'ignore ce qu'il représentait pour moi. Tout comme ce que sa mort signifie. Je me noie dans un océan de confusion. Je ne sais plus que faire, que penser. Les idées s'amoncellent dans mon esprit dans un chaos des plus total si bien que j'éprouve continuellement un sentiment de déroute. Je marquai une pose. Sous l'engouement de l'émotion ma gorge venait de se nouer, empêchant la moindre parole de sortir de ma bouche. Je m'efforçai alors à la regarder de nouveau dans les yeux. Ces pupilles vermilles m'inspiraient tant d'émerveillement. Ce fut en elles que je puisais de nouveau le courage pour parler. Soyez consciente de l'honneur que je vous fais ma très chère. S'il n'avait point été question de vous jamais je ne me serais confié à qui que ce soit. J'espère qu'ils confirment une fois de plus à vous yeux toute la compassion que j'ai pour vous et les sentiments les plus sincères que j'éprouve à votre égard. Dis-je en tentant de rehausser le ton de ma voix pour mieux souligner ces affirmations.

    Épuisée par cette lutte psychologique contre moi-même je finis par laisser aller mon esprit en faisant fi de toutes les normes de savoir vivre que l'on m'avait enseignée pour me laisser littéralement tomber en arrière sur le couver-lit. J'eus l'impression qu'à présent il m'était possible de laisser évacuer toute la pression. Cela m'avait demandé tant d'effort de me confier à ma belle que je ne me sentais plus la volontés de faire quoique ce soit. Du moins pour le moment. Pour peu je me serais longuement adonné à la somnolence. Je me demandai si mes paroles avait put éclairer l'esprit de ma bien aimée quant à ma situation. Nous possédions de nombreux point commun, mais nous étions également très différentes face aux rapports humains. Penchant la tête légèrement sur le côté je la vis qui me dévisageai avec curiosité tout en arborant son air sombre. Je devinais qu'à son tour, de nombreux questionnement sillonnaient sa tête.

    Je devais à présent répondre de mon baiser. Ressassent cet événement dans mon esprit je sentis le rouge me monter au joue. Je réalisai qu'elle était la seule capable de me faire éprouver ces étranges et curieuses émotions qu'étaient la timidité et la honte. Plus je la regardai et plus le sentais mon visage blême s'empourprer. Comment pouvais-je me retrouver dans une situation aussi maladroite ? Je ne comptais certainement pas lui révéler qu'en à ce qui m'avait fait passé à l'acte. S'il advenait qu'elle comprenne la nature profonde de mes sentiments envers elle; je craignais qu'elle me rejette brutalement et définitivement. Elle qui ne connaissait rien de l’amitié et encore moins de l'amour. Comment pourrait-elle comprendre qu'une femme puisse en aimer une autre ? Il me fallait procéder part étape. En commençant par y aller lentement en faisant preuve de discrétion jusqu'à ce qu'il me soit enfin permit de goûter au fruit du péché avec elle. Je pris alors la décision de lui répondre dans une semi-vérité.

    -En ce qui concerne ce baiser, oui, il ne s'agissait que d'une façon à moi de partager un dernier échange avec lui comme avec vous....Toujours couchée sur le dos a fixer ma princesse, la fin de cette phrase s'était échappée de mes lèvres à mon insu.

    J'espérai ne pas avoir à le regretter et que Yami ne s'en questionne guère davantage. Je devais désormais être rouge comme une tomate. Toutes ces émotions successif m'avaient épuisée. Si je restai ainsi inerte je finirai inéluctablement par m'endormir, ce que je voulais à tout prix éviter. Aussi pris-je la peine de me redresser en faisant désormais face à ma belle. Posant mes mains entre son visage je ne pus qu'être subjuguée pas une telle merveille. Elle était d'une telle beauté... Viendrait le jour où elle serait entièrement à moi et où je pourrais goûter à loisir de ses lèvres...

    Après un bref instant complice, accompagnée de légères caresses, je me levai du lit en époussetant les pans de ma jupe. J'avais désormais de nombreuses choses à lui dire, mais qui portaient sur un tout autre sujet. Il me fallait cependant en finir avec cette conversation pour passer à la suite. Aussi décidais-je de la laiser me répondre afin que nous puissions passer à la suite.

    J'avais longuement détaillé chaque aspect de son manoir. Il mettait désormais hors de question de laisser ma bien aimée demeurer dans un tel lieu de perdition. La solitude comme la mort qui imprégnaient ces murs ne faisait que contribuer à l'effusion de la noirceur malsaine qui minait son existence en la coupa de toute relation social. J'avais dès lors une proposition à lui faire d'où j'étais prête à tout mettre en œuvre pour qu'elle me la concède tant pour son bien que pour mon plus grand bonheur. Plus jamais je ne voulais voir cette commode vide...

    -Désormais ma chère, vous savez tout du trouble dont je suis affublée. Mais je doute que vous soyez plus avancée que moi. Je vous suis cependant infiniment reconnaissante de l'intérêt que vous portez envers ma personne. Sachez que cela me touche du fond du coeur. Je tien également à vous rappelez que tout ceci est réciproque. S'il advenait qu'un sujet quelconque vienne vous perturbez sachez que je serais toujours là pour vous aider comme pour vous soutenir et ce quoi qu'il advienne. Ne nous sommes pas jadis jurez de devenir amies ? Dis-je en prenant ses mains dans les miennes pour renforcer la valeur de mes paroles tout en accompagnant ce geste d'un sourire emplit de sincérité.


Dernière édition par Saibogu Oniri le Ven 18 Sep 2015 - 14:22, édité 6 fois
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Message(#) Sujet: Re: L'antre de Nosferatu [feat Ketsueki Yami] L'antre de Nosferatu [feat Ketsueki Yami] EmptySam 6 Sep 2014 - 22:44

Music ♫:

L'antre de Nosferatu [feat Ketsueki Yami] Grapho12

    Oniri avait vraiment une sale tête... Elle ressemblait à un château de cartes qu'un minuscule courant d'air aurait pu détruire... Mes propos faisaient visiblement vacillé son château, la brisant peu à peu. Je l’observais attentivement, elle qui avait l'air d'une souris prostrée face au chat qui la questionnait pour mieux la manger...

    Son comportement me décevait ! Elle devait se ressaisir ! Je voulais d'une amie moi pas d'une enfant dont je devais faire la garderie !
    Oniri me racontait ses cauchemars, ses doutes, ses peines. Elle pleurait, tremblait, philosophait sur son état...
    J'écoutais attentivement tous ce qu'elle me disait mais j'avais dû mal a saisir toute la puissance et le fondement de son mal être...
    Elle se confiait à moi et je doutais que cela lui était un effort surhumain : je prenais pleinement conscience de sa confiance à mon égard. Toutefois, cette situation et son état me décontenançait et me faisait perdre mon calme !
    Pourquoi était-elle ainsi ?! N'avais-je pas souhaité une amitié profonde avec elle car je lui trouvais du potentiel ? Alors pourquoi étais-je obligé de m’embarrasser de cette Oniri lassante ?! L'ancienne Oniri me manquait et je devais bien avouer que cela me peinait de la voir ainsi... Sombre, déconnectée de la réalité, n'ayant plus d'objectif...

    Elle m'avait exprimée tout cela, me caressant la joue du bout des doigts, se levant pour me faire fasse en joignant ses mains aux miennes tout en énonçant une vague interrogation sur le fait que nous nous étions jurés de devenir amies.
    S'en était trop... Je bouillonnais intérieurement et serrais les poings pour retenir ma hargne, m'entaillant les paumes de mes ongles tant la rage m'emportait dans son tumulte criard.
    Cette facette de moi m'étonnait et me laissait pentue , me demandant même si la présence de Megami ne se montrait pas des plus présente malgré moi... Ma santé commençait à me faire défaut et me rendait plus impatiente qu'à l'accoutumé.

    J'attrapais Oniri par les épaules et la secouais vivement :

    « Reprends toi bon sang ! C'est pitoyable et pathétique ! Tu crois que j'ai envie de perdre mon temps à te voir pleurnicher pour des choses que je ne comprends pas ?! »

    Ces mots violents et durs étaient certainement une façon d'exprimer mon inquiétude car après tout si je me moquais de ce qu'elle ressentait, je n'aurais jamais pris le temps de la questionner au préalable. Même si mes paroles étaient pénibles, il fallait qu'elle les entendent pour se reprendre car sinon jamais elle ne redresserait la barre.

    Elle avait aussi parlé du baiser et du dernier échange qu'elle souhaitait avoir avec lui comme avec moi...

    «  Et puis comme avec moi quoi ? Qu'est-ce que tu attends de moi au juste ? Crois-tu seulement que te morfondre de cette façon va renforcer les bribes d'amitié qui se sont tissés entre nous ?! Crois-tu seulement qu'il s'agit d'une attitude que j'affectionne ? Absolument pas ! Je ne veux pas de cette relation là ! Alors tu devrais t'en souvenir et te reprendre rapidement ! Te voir ainsi m'incommode et me tracasse plus que de raison ! »

    Voilà c'était dit...
    J'étais prise d'un sentiment étrange qui couplait colère et inquiétude... Quel était donc cela ?! Pourquoi fallait-il que cela m'affecte à ce point ? Moi qui ne m'étais toujours souciée que de moi même. Pourquoi j'avais le besoin et l'envie de la protéger malgré son air abattu et franchement pitoyable ?
    Tant de questions qui demeuraient sans réponses...

    Je m'asseyais de nouveau sur le lit, énervée et croisant les bras sur ma poitrine, les yeux rivés sur le sol, tremblotante.
    J'espérais que mes paroles cinglantes auraient l'effet déclencheur que je leur attribuais... Si rien n'était fait elle ne s'en sortirait pas ! Je m'étais montrée patiente jusqu'ici et je restais compréhensible mais il fallait que cela cesse.
    Cet facette de moi même ne lui plairait peut-être pas mais au moins elle découvrirait tous les aspects de celle qui se voulait amie avec elle...

    J'inspirais et exprimais un grand coup avant de reprendre, de nouveau calme :

    « Bon... J'ai laissé ma colère m'emporter alors je m'excuse d'une certaine façon même si mes paroles sont sincères et que je les pense vraiment... Nous sommes réunis pour passer du temps ensemble et nous changer les idées alors ne ressassons pas les choses qui fâchent et amusons nous plutôt ! Suis moi ! »

    Nous sortions de la chambre, l'atmosphère entre nous encore électrique et emprunt de mal aise, nous dirigeant vers le hall et le grand salon, dont la porte ouverte communiquait avec l'entrée. J'observais le piano et lui expliquait que je n'étais vraiment pas doué pour en jouer...
    Je poursuivais ma tirade, qui cherchait clairement à faire passer à autre chose, en m'approchant du vieux tourne disque pour apporter une présence dans cette demeure bien vide...
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Message(#) Sujet: Re: L'antre de Nosferatu [feat Ketsueki Yami] L'antre de Nosferatu [feat Ketsueki Yami] EmptyDim 7 Sep 2014 - 21:03

Un cœur scellé par la solitude

    Alors que je venais de lui confier mon cœur , Que mon âme était mise à nue devant elle. Yami n'eut aucun scrupule à la piétiner. M'agrippant par les épaules, elle se mit à me secouer violemment tout en me criant dessus. M'insultant et me réduisant plus bas que terre. En fin de compte, je n'étais parvenue qu'à l'énerver. Chacune de ses mots étaient comme un coup de poignard enfoncé dans le dos. Toutes ces questions qu'elle me posait. Toute cette hargne dans le ton de sa voix. Et l'agressivité de ces gestes à mon encontre me confinèrent dans un état d'ébattement épouvantable. M'était-je inconsciemment endormi sur ce lit ? Car à présent, j'avais l'impression de vivre un véritable cauchemar. Tout mon univers s'effondrait autour de Yami, elle qui, dans une période aussi fugace inattendue, en était devenue le pilier. Pourtant elle n'avait pas hésitée un seul instant à en arracher les fondations. Crispée à l'extrême, les yeux révulsés dans cette brutale secousse, ses questionnements continuaient de m'assaillirent de toute part. Ils étaient tant d'échos tourmenteurs qui affligeaient cœur meurtri. Survint alors cette infime instant à la raison s'éclipsa au profit d'un profond de désarroi appelé le désespoir. Ma bouche s'ouvrit crachant un son révulsé et désinvolte.

    -JE NE SAIS PAS ! Luis répondis-je hurlant d'un son strident qui parut résonner en suspens dans la chambre.

    J'écartai alors les bras pour me dégager d'elle. Sans cette prise pour me soutenir mes jambes cédèrent sous mon propre poids. Je tombai à genoux prise de spasme et de tremblement et posai compulsivement mes mains sur mes oreilles en signe de fermeture. Je ne voulais plus l'entendre. Je ne voulais plus être ici. Plus dans ce monde. Je voulais m’enfermer dans ma bulle et demeurer en paix. Malheureusement cela mettait impossible. Je me trouvais toujours là, tremblant stupidement à genoux tandis que Yami m'observait de haut. Elle avait finalement raison. Qu'était-je devenue pathétique... Osant pour la première fois de ma vie faire par des tords de mon âmes, voici ce que j'en récoltai. Après tout que pouvais-je espérer d'autre de la part de ma bien aimée ? Cela n'aurait certainement pas été elle qui aurait trouvée les mots pour me réconforter. Après-tout peut-être même que personne ne l'aurait put. Je venais de faire cette indubitable et grossière erreur. Cette même même erreur que je n'avais jamais commise en sachant pertinemment qu'il s'agissait d'une preuve de faiblesse. En ayant dès lors fait par, il ne lui restait plus qu'à me rabaisser, m'écraser, me réduire à la misère telle une moins que rien. Oui, j'avais commise cette terrible erreur, mais en soit, je pouvais être reconnaissante envers ma bien aimée, car, plus jamais je ne la commettrai. A partir de cet instant et à jamais nul n'aurait conscience de mes réels sentiments. Ainsi décidais-je de former autour de mon cœur une coque protectrice cette fois-ci dénuée de toute serrure qu'il serait dès alors impossible à atteindre. Blake m'avait enseignée une importante leçon, Yami également et je ne pouvais que leur être reconnaissant. Révulsant au plus profond de mon être chacun de mes tourments je fis un effort incommensurable pour me ressaisir. Alors ne subsista à nouveau plus que ce grand vide. Cet étrange sentiment de non-existence où la pensée pure n'avait pas sa place. Tout y était froid et aseptisé comme les murs d'un hôpital, ou plutôt d'un asile...

    Je me rendis alors compte en débouchant mes oreilles que j'avais pratiquement cessée de trembler. Seul quelque imperceptible soubresaut mécanique secouait encore mon corps. Mon cœur battait intensément dans ma poitrine, mais je n'avais plus la gorge nouée. A contrario, la fatigue se faisait mille fois plus pesante. Désormais mon corps n'aspirait qu'au repos tandis que mon âme, elle, appelait à la présence de ma princesse. Cette dernière s'excusa pour son audace tout en me proposa de passer à autre chose.

    -Vous avez raison. Lui dis-je d'un ton totalement neutre.

    Je lui adressai un regard vide d'expression, l'esprit encore en camisole dans cet asile de fou qu'était l'intérieur de ma tête. Me redressant sur mes jambes fébriles, j'attrapais mon chapeau sur le lit avant de la suivre sur un trajet retour menant au hall. Delà ma chère commença à porter son dévolu sur le piano en expliquant qu'elle n'était guère une fine amatrice de ce genre d'instrument. Je pouvais presque en dire autant. Mes précepteurs malgré leur patience galvanisé par une paie faramineuse, n'était jamais parvenue à m'inculquer le moindre intérêt pour les arts musicaux. Pour tenter de repousser l'atmosphère électrique entre nous ma belle porta son dévolu sur un tourne disque situé non loin du piano. Voici par contre un outil que j'appréciais tout particulièrement. Prise de curiosité je m'approchai du gramophone pour voir Yami sembla éprouver quelque difficulté à mettre l'appareil en marche.

    -Permettez-je vous pris... Dis-je d'une voix cette fois-ci plus courtoise.

    Je m'inclinai pour ouvrir le boîtier de l'appareil afin de remettre quelques pièces en places de sorte à brièvement le réparer. Nous mîmes alors le disques sur son support avant de l'enclencher ce qui actionna la tête de lecture qui plaça sa mine de diamant sur la bandes du disques tournants. S'éleva alors dans l’ensemble du hall une sombre et raffinée une mélodie sur laquelle de nombreux Ketsueki avaient sans doute jadis valsés.

    La vasle des Seigneurs vampires

    L'air sinistre résonna par la clameur stridente de ses violons. Je prise d'émoi ; sans doute la première émotion qui me revenait depuis lors ; je m'écartai alors pour aller au centre de la pièce. Immense et majestueuse avec son splendide lustre de verre en son centre exaltait la colonne de lumière que laissait filtrer le vitrail. Les reflets de ces courbes se dessinaient alors sur le sol à l'endroit exact où je me trouvais. D'un mouvement gracile j'envoyai mon chapeau tournoyai pour le laisser atterrir sur le piano. Je m'élançai alors dans une splendide chorégraphie solitaire faisant tournoyer à vive allure les pans de ma jupe tandis que bras et jambes se mouvaient aux rythmes graciles de la mélodie. Durant mon enfance j'avais eu beau vouer une indifférente total pour les instruments musicaux, il fut cependant différent de la danse qui devint comme une passion, une seconde vie. Par ailleurs une demoiselle de mon rang se devait valser comme il se doit lors des festivités mondaines. Perdue dans ma candeur égoïste je ne me rendis compte que plus tard que ma belle Yami était demeurait immobile, debout, à côté du gramophone. J'avançais alors vers elle toujours empreinte de ce délicieux pas musical pour finalement tendre la main vers elle.

    -Me feriez-vous l'honneur de m'accorder cette danse très chère ?Lançais-je d'un ton hautain qui lui devait être si familier.

    Oui, j'avais entièrement refermée et scellée mon cœur pour elle. Si tourment il y avait, plus jamais elle ne le saurait. Désormais elle ne verrait en moi que la sublimation et non la perdition. Je serais celle qui lui ferais découvrir le monde riches de milles plaisirs, sensations et voluptés. Je voulais être sa première. Je voulais qu'elle soit mienne. Et j'étais prête à tout pour y parvenir quitte à renier la mélancolie qui rongeait mon cœur enfermé dans sa coquille.

    Au premier abord hésitante, elle finit par me céder au caprice en prenant ma main. Je l'attirai à moi en l’entraînant alors dans une splendide valse où j'étais la meneuse. On voyait clairement que la pauvre n'y connaissait absolument rien à la danse. Il s'agissait d'une des nombreuses choses que je désirais lui inculquer. La farandole se poursuivit, tournoyante, nous étions plus gracieuses que jamais et sa sombre beauté, toujours plus intense. A nous deux, en cet instant précis, formions une splendide allégorie. Celle de l'éternel dualité. Moi brillante et vêtu d'ivoire, elle sombre et vêtu d'ébène. Petit à petit ma princesse parvint à épouser le rythme si bien que nos mouvements devenaient indissociable l'un de l'autre. J'éprouvai alors un plaisir certain à me complaire de cette situation. Inéluctablement nous nous rapprochions l'une de l'autre. Cette suite de pas calculé à la perfection nous avait mené juste en dessous du reflet du vitrail, celui représentant une coupe ensanglanté. Nous achevâmes ce ballet en nous inclinant gracieusement mutuellement l'une devant l'autre sous cet halo d'or et de lumière. Je la regardai alors d'yeux admiratifs, souriant d'amour pour sa personne.

    -Ma chérie, qu'il est plaisant de voir à quel point vous apprenez rapidement. Cette valse était des plus charmante. J'espère que nous aurons l'occasion de renouveler une telle expérience. Fis-je d'un ton affable en m'approchant d'un pas léger vers tourne disque pour l'éteindre.

    Je retournai alors mon attention sur ma princesse.

    -Qu'avons nous de prévu pour la suite très chère ? Nous sommes en votre demeure, il vous est donc choix de nos distractions. Dis-je humblement.

    Malgré la dureté de mon visage, les cernes comme ma peau blême trahissait mon état alerte.


Dernière édition par Saibogu Oniri le Mer 8 Oct 2014 - 20:14, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: L'antre de Nosferatu [feat Ketsueki Yami] L'antre de Nosferatu [feat Ketsueki Yami] EmptyMar 9 Sep 2014 - 17:59

Music ♫:

    J’éprouvais quelque difficultés à me servir de ce gramophone : en effet, je ne l’avais encore jamais allumé. Le fait d’être également toujours encore un peu sur les nerfs du fait de notre altercation précédente n’aidait pas non plus à la concentration. Oniri se proposa donc pour le remettre en état de marche : après tout les Saibogu étaient des ingénieurs aguerris.
    La musique retentit enfin, laissant perdre ses oscillations dans l’écho de la grande pièce. Cet instrumentalisation avait quelque chose de très bourgeois et donnait des allures princière a la demeure décrépit des Ketsueki. Bon nombre des membres de ma lignée avaient sans doute déjà dansé sur cet air dans cette même pièce. Ayant grandis seule à l’orphelinat, je n’avais pas eu le privilège d’apprendre l’art de la danse.
    J’avais trouvé de nombreux indices quand au cadre de vie de mes prédécesseurs en farfouillant les diverses pièces que composaient le manoir familial et j’avais ainsi découvert que les Ketsueki était autrefois doté d’une grande puissance et d’une grande influence : une famille fortunée. Je n’avais pas été élevé dans ce milieu aussi ne parvenais-je pas à m’imaginer dans ce contexte bourgeois.

    Oniri coupa mon imagination en se mettant à danser avec grâce dans la pièce, au rythme de la musique : elle avait eu, pour sa part, une éducation noble. Je l’admirais alors qu’elle se mouvait avec aisance dans sa tenue immaculée, le vitrail imprégnant des mosaïques de couleurs qui se reflétaient sur son corps.
    La voir ainsi donner de la vie à mon attache familiale décimée me faisait sourire et me mettait du baume au cœur.
    Elle s’approchait soudainement de moi, m’invitant à la rejoindre. Un instant de doute me parcouru alors que je ne savais pas m’y prendre puis je me ravisais, la gratifiant d’un grand sourire alors qu’elle semblait redevenir la Oniri que j’avais connu. Mes paroles cinglantes avaient finalement peut-être portées leurs fruits…

    S’en suivait une valse effrénée et menée par elle, tandis que je m’évertuais a suivre le rythme et apprendre. Mes premiers pas se montrèrent maladroits et je ne manquais pas une miette de ce qu’elle faisait, reprenant ses mouvements avec un mimétisme parfait.
    Il était amusant de constater nos différences alors que nous tournoyons en harmonie. Elle vêtu de blanc et aux cheveux de la même teinte et moi son opposée.
    Le ballet se poursuivait, nous menant dans une farandole sous les halo du vitrail symbolique de mon clan : j’étais heureuse de la voir ainsi et de la savoir ici, avec moi. Ce sentiment me surprenait d’ailleurs… Il m’arrivait d’éprouver un vide certain en l’absence de ma coéquipière : moi qui m’habituais un peu trop à sa compagnie.

    Lorsque la danse fut terminée, nous nous inclinâmes tout deux devant l’autre, nous remerciant de notre participation mutuelle. Cet instant de détente avait véritablement brisée la glace entre nous depuis l’épisode de ma chambre. Il était plaisant de la voir m’adresser ce regard et ce sourire : elle allait mieux et retrouvait ses esprits après plusieurs jours de descente vertigineuse en Enfer. J’étais soulagée de constater de l’amélioration de son état et ne regrettais nullement de m’être emportée ainsi. Ma colère s’était totalement dissipée désormais et je préférais cet état d’esprit. J’en venais même à me demander quand est-ce que je pourrais lui prendre de son sang pour renouveler le mien…
    Elle m’adressait toute sorte de compliment en me faisant remarquer que j’apprenais très vite et qu’il serait bon de renouveler l’expérience, me questionnant ensuite sur les activités futures.

    « Il est vrai que je n’ai reçu aucun enseignement concernant la danse du fait de mon passage à l’orphelinat. Je me demande parfois comment aurait été ma vie si j’avais vécu ici… »

    Je marquais une pause, contemplative du lieu qui m’appartenait désormais.

    « Eh bien toutes ces émotions m’ont donné faim ! »

    J’accentuais délibérément sur le dernier mot. En effet, cela avait ouvert mon appétit et pas seulement celui de nourriture solide… L’appel du sang faisait son office et il était frustrant de savoir qu’Oniri ne pouvait pas me donner ce que j’attendais d’elle en cet instant…

    « Nous n’avons qu’à passer dans le salon, installe toi, je reviens tout de suite. »

    J’accompagnais mon hôte jusqu’au salon : baroque à souhait et son canapé de cuir noir qui avait du vécu. La pièce était plongée dans l’obscurité, aussi, décidais-je d’ouvrir en grand le rideau de velours rouge pour laisser entrer la lumière par la grande fenêtre du séjour : l’ambiance demeurait tout de suite très différente. Je me dirigeais ensuite vers le coin cuisine, qui d’après la grandeur de la pièce, avait accueilli de nombreux cuisiniers aguerris autrefois. J’apportais du thé et quelques biscuits secs pour l’accompagner, le tout sur un grand plateau d’argent pour faciliter leur transport.
    Je retrouvais Oniri assise sur le divan tandis que je m’asseyais à ses côtés tout en touillant mon thé duquel la tasse laissait échapper de grandes volutes de fumée.

    « Explique moi un peu pourquoi tu as tant d’attrait pour le contact charnel ? »

    Alors que je la regardais de façon tout a fait naturelle et décontractée, Oniri manqua de s’étouffer avec son thé, recrachant même quelques gouttes par la surprise. Avais-je dit quelque chose de mal ? J’haussais un sourcil interrogateur devant son attitude, tout en lui tendant une serviette pour s’essuyer la bouche.

    « C’est censé être gênant d’en parler ? Lorsque je dévisages les gens à l’idée de me repaître de leur sang tu arbores la même excitation lorsqu’il s’agit d’attirance sexuelle alors je veux comprendre pourquoi tant d’engouement envers ça ! »

    Je posais un doigt sur ma bouche, les yeux levés vers le plafond, interrogatrice en poursuivant :

    « Le sang est pour moi la chose la plus merveilleuse du monde. J’ai besoin de le réalimenter par rapport à ma maladie et j’aime ça car il fait partie intégrante de moi et de mon clan. Mais le sexe ? Qu’est-ce que ça peut apporter ? Y’a-t-il un véritable objectif ? Je veux l’entendre d’une bouche experte ! »

    J’écarquillais les yeux d’attention envers Oniri, toute ouïe envers elle et son savoir.

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Message(#) Sujet: Re: L'antre de Nosferatu [feat Ketsueki Yami] L'antre de Nosferatu [feat Ketsueki Yami] EmptyJeu 11 Sep 2014 - 23:20

Musique:

    L'entracte allait prendre place dans le salon. Je suivis ma compagne jusqu'à une plus petite pièce plongée dans la pénombre. Ma belle ouvrit les rideaux d'un grand gestes, laissant la vertueuse lumière de l'astre du jour illuminer les lieux. Ce geste pourrait paraître anodin, mais ils me firent que renforcer ce sentiment de délaissement à l'égard de ma bien aimée. Cet abandon constant auquel il lui faillait faire face. Ce salon le prouvait bien. S'il demeurait ainsi dans l'obscurité, il signifiait qu'elle n'y avait jamais recours. Je me demandai alors à quoi pouvait bien ressembler sa vie de tous les jours. Cette solitude devait être étouffante. Une certain abattement me traversa que je m'empressai de réprouver. Ayant laissée ma coiffe sur le piano dans le hall, je m'installai sur le canapé qui semblait avoir eux une longue existence devant derrière lui. Alors que mon hôte s’absentait pour aller préparer le thé j'en profitai pour examiner la pièce. Ce ne fut non pas la bourgeoisie, mais la noblesse qui se dégageait des murs. Je n'en doutai point. La preuve étant d'un goût et d'un savoir vivre dans l'habillement des lieux. Outre le somptueux canapé de cuir noir, la pièce s'ornait d'une table basse en marbre acajou parsemés d'éclats couleur ivoire. Une imposante cheminée était incrustée dans le mur à ma droite. Les gravures qu'elles arboraient étaient en tout point distinguées. Malheureusement la peinture d'or qui parcourait ses bordures s'écaillait lentement. Au-dessus de ma tête se trouvait un lustre, moins imposant que dans le hall, mais tout de même assez impressionnant par son originalité. Ni acier, ni or, ni argent, il se présentait sous la couleur de l'ébène ou d'un noir de jet profond. Il laissait s'élever au-dessus de lui une dizaine d'interstices à bougie. Nul doute, qu'une fois allumée, la lumière dégagée sur cette dernière devait se refléter de façon fortement énigmatique sur leur support. Dans le fond se trouvait deux armoires en bois massives également pavées de sculptures représentant divers sceaux et symboles ésotériques. Chacune d'elle se présentait désespéramment vide de tout ustensile. A croire qu'une bande de brigands s'était jadis introduit dans cette demeure pour la dépouiller de ses valeurs. Dans toute cette arborescence de richesses déchues, sans doute était-ce les murs qui laissaient le plus à désirer. Couvert d'un papier peint rongé par la moisissure et l’humidité, sa teinte, probablement à l'origine similaire à celle de l'ocre, relatait désormais davantage du jaunâtre. Malgré tout ceci il expirait de cette pièce un atmosphère plutôt cosy assez réconfortant.

    Une poignet de minutes d'attentes suffirent à Yami pour revenir a moi, transportant avec elle un ample plateau d'argent remplit de victuailles. Je ne pus cacher un sourire amusé en l'imaginant telle une parfaite petite soubrette à mon service ; jugeant que ce rôle lui sciait plutôt bien avec sa droiture exemplaire couplée à son merveilleux minois. Lorsqu'elle posa le plat sur la table basse je pus une nouvelle fois constater de son manque d'éducations qui devenait de plus en plus flagrant. En tant normal il était coutume de verser le thé en présence du goûteur. Avisant ce détail sans parler de la présentation du plat qui ne correspondait en rien aux normes de la haute société. Je me passai cependant de lui en faire le remarque, ravisée par l'indulgence que me faisait éprouver son cadre de vie. Elle avait donc tant à apprendre ? Soit. Ce petit jeu n'en serait que plus amusant. En effet, il m'était échoir en la matière de la façonner selon mes désirs afin qu'elle soit menée à devenir cet harmonieux ange ténébreux sulfurant de milles délices impies et charnels. J'avais dès lors fort à faire pour parvenir à ce résultat...

    Pas un seul instant n'avais-je cessée de l'épier depuis sa venue. Elle était merveilleusement belle... Je m'estimai honorée de me trouver ici-même en ce moment à ses côtés. Ainsi gouttais-je à une première gorgée de thé en portant la tasse à la commissure de mes lèvres. Le nectar se révélait légèrement amer, mais ce ne fut pas qui me révulsa. Les propos que venaient de me lancer Yami me désemparèrent si bien que je manquai de m'étouffer en avalant de travers. Je m'étranglai en reposant la tasse sur le plateau tandis que ma compagne me tendait une serviette. Ma gorge se dégagea enfin et je m'essuyai les lèvres d'un geste délicat, essayant de reprendre contenance tant bien que mal après cette remarque si soudaine. S'ensuivit alors d'autres questions de sa part qui m'acculèrent contre les parois de l'incrédulité.

    Aussi incroyable que cela puisse paraître, je sentis le rouge me monter au joue. Parce qu'il s'agissait de Yami mon teint blême s'empourpra au niveau de mes pommettes. J'avais moi-même peine à réaliser quel point je me sentais intimidée par ce sujet de conversation. Non pas que le sexe puisse être à mon égard un sujet tabou. Par constance, cela relevait davantage d'une simple familiarité. Néamoins, il s'avérait qu'aborder le sujet en présence du fruit de mes désirs provoquaient moult émois sur ma personne. Notamment sa dernière remarque qui semblait aussi bien impropre que dûment choisie. « De ma bouche experte ». Non mais que ne fallait-il pas entendre ?!

    -Je... heu.... Bégayai-je durant quelques secondes en sachant quoi lui répondre.

    Ces propos tombaient vraiment comme un cheveux dans la soupe. Ce fut tellement soudain que j'en perdis mes moyens. Voulant me ressaisir, mon cerveau fonctionna à vive allure pour recentrer mes idées afin de délier ma langue. Pour commencer il me fallait faire preuve de tact. La notion de plaisir charnel étant particulièrement abstraite pour ma chère. Il valait mieux éviter de la dérouter. Aussi ne pouvais-je trop lui en dire au risque d'éveiller sa curiosité et l'inciter indirectement à vouloir expérimenter ce type de rapport humain avec autrui. Ce serait une véritable calamité s'il advenait par malheur qu'elle accomplisse quoique que ce soit avec un individu autre que moi qui plus cela étant avec une homme. Je fus parcouru d'un certain dégoût mêlée de craintes rien qu'à y penser. Non, je ne pouvais le tolérer. Yami, sa première fois, ainsi que chaque parcelle de son corps m'appartenait et me revenait de droit. J'inspirai et expirai longuement afin de gagner suffisamment de temps pour jauger les bons mots.

    -Oh ma chère vous êtes loin d'imaginer de ce dont il en retourne. Je vous avouerai être prise au dépourvu et ne savoir par où commencer. Sans doute par le début ? Dis-je d'un ton gêné en m'interrogeant finalement moi-même.

    Je bus une grande gorgée de thé pour me donner du courage avant de reprendre en faisant tout mon possible pour éviter de croiser le regard interrogateur de ma belle sous peine de chavirer de honte.

    -Vous l'ignorez sûrement, mais vous comme moi sommes faites pour ce genre de chose. Tout le monde l'est. Seulement tout le monde n'en fait pas l'expérience à sa juste valeur. Lorsque j'ai appris à découvrir mon corps par le biais des autres il y a de cela quelques années, j'ai compris qu'il s'agissait d'une seconde nature pour moi.

    Mais qu'était-je donc en train de lui raconter ? Je tournai délibérément au tour du pot en lui dévoilant sans commune mesure l'histoire de mon intimité comme si cela avait une quelconque importance... Décidément ce malaise ne me quittait pas et je ne savais absolument pas comment m'y prendre pour exprimer tout ceci. Je n'aimais pas cette situation. Elle me donnait l'impression de ne plus rien contrôler. Je détestai cela. Pourtant, d'une certaine façon, allons savoir pourquoi, cela m'excitait... J'ingurgitai alors une deuxième grande gorgée de thé. Il n'en restait à présent qu'un fond d'où quelques minuscules grains étaient visible. Je remuai nerveusement ma tasse en fixant son contenue comme si un indubitable vérité pouvait en ressortir.

    -Ce que l'on éprouve durant l'acte est... est vraiment quelques choses de particulier... On a l'impression que son corps s'enflamme. Il est parcourut de milliers de picotements... un peu comme de minuscules décharges électriques. Alors on ne pense plus à rien si ce n'est au plaisir que cela nous procure. C'est... vraiment très agréable...

    D'accord ! J'avais sincèrement l'impression d'être la grande-sœur de vingt-cinq ans totalement coincée qui expliquait les choses de la vie à sa petite sœur de quatorze ans, prête à passer à l'acte avec son copain où tout autre individu du sexe opposé du moment. Il fallait à tout prix que je me reprenne au risque de finir ramassée à la petite cuillère. Je reposai brusquement la tasse sur le plateau et prix une nouvelle inspiration et me risquait à croiser le regard de ma belle. Grave erreur... Voir ces grands yeux interrogateurs ne firent qu'accentuer ma gêne. Je me rehaussai sur le canapé et secouai nerveusement la tête. J'ignorai s'il était question du thé ou des rayons du soleil flirtant dans la pièce, mais j'avais l'impression soudaine d'avoir plus chaud.

    Ne sachant plus que faire de mes mains je les joignis sur mes jambes puis me mis à me tortiller nerveusement les doigts. Toute cette histoire devenait horriblement gênante. Il m'était curieux de ressentir tout ce mal être uniquement suscité par les interrogations de celle que j'aimais. Elle seule pouvait avoir une telle influence sur moi... Je me rappelais alors soudainement que je devais par tous les moyens la dissuader de tenter une quelconque expérience en mon absence ou sans mon consentement. Cette pensée sonna tel un déclic dans ma tête. Comme une petite alarme retentissante m'avertissant d'un potentiel danger. Je redressai alors la tête pour enchaîner les paroles sans prendre la peine de méditer dessus.

    -Cependant. Il est avisé, notamment pour les femmes, d'y prendre garde. En effet la gente masculine ne nous perçoit que comme de vulgaire objet de jouissance. Nos états d'âmes les importes peu tant qu'ils obtiennent ce qu'ils désirent. Approchez vous en et ces derniers prendrons un malin plaisir à vous réduire à l'état de trophée, de vulgaire possession quand ils ne vous délaissent pas tout simplement.

    Mes mots se perdirent dans l'amertume. Je ne pus m'empêcher de repenser à Blake ainsi qu'à tout ce qui avait put se passer entre nous. Je me mordis la lèvre inférieur m'efforçant de ne pas ressasser toute cette histoire pour mieux la refouler en fond de moi. Mon regard se perdit dans le vide un instant avant que je ne parvienne à reprendre contenance. Surtout ne rien laisser paraître.... Ma poitrine s'affaissa dans un long soupir silencieux. Je me rendis alors compte que j'avais retenu ma respiration tout au long cette récurrence. Reportant mon attention sur ma bien aimée, je posai une main sur sa joue comme j'avais l'habitude de le faire pour y tirer courage et réconfort. Cette fois-ci mes pupilles s'emprisonnèrent dans les siennes.

    -Ma chérie vous êtes tellement loin d'imaginer ce qu'il en retourne. Je vous en prie, en tant qu'amie, faite moi cette promesse qu'est de cesser de vous interroger au sujet de toutes ces facéties charnels. Du moins pour le moment. Comme je vous l'ai jadis énoncé, il y a tant de chose en ce monde que vous devez apprendre. Laissez-moi vous guider pas à pas vers cette voie afin que je puis vous promettre à mon tour que tout ce qui est n'aura un jour plus aucun secret pour vous. Dis-je d'une voix douce en caressant sa joue de l'extrémité de mon pouce

    Je m'étais exprimée avec une clarté qui m'étonnait moi-même employant des termes qui ne me seraient jamais venu à l'esprit avant sa rencontre. Une révélation piqua alors mon esprit telle une aiguille de velours. J'eus un demi sourire ironique. Celui-ci s'adressait davantage à moi-même qu'à ma chère. Je retirai ma main de son visage pour me saisir d'un petit biscuit parmi tant d'autre sur le plateau. Je croquai dedans et sentis le sucre émoustiller mes papilles. Mes joues n'avaient toujours pas décolorées depuis lors.

    -A présent c'est à votre tour de m'en parler ma très chère. Tout ce sang... Que ressentez-vous lorsqu'il imprègne vos lèvre et galvanise votre corps ? Il n'est pas commun de s’abreuver de l'existence d'autrui. Il doit s'agir d'une expérience physique et psychologique des plus troublante.

    En fin de compte, il pouvait être amusant de voir jusqu'où nous menait toutes ces péripéties et de constater tous les changement qu'elles pouvaient opérer sur nous.
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Message(#) Sujet: Re: L'antre de Nosferatu [feat Ketsueki Yami] L'antre de Nosferatu [feat Ketsueki Yami] EmptyLun 15 Sep 2014 - 17:42

    Oniri semblait vraiment déroutée par ma question que je pensais pourtant banale… Le rouge lui montait même aux joues ! Je haussais les sourcils face à cette démonstration de timidité. Je n’étais pas une adepte des liens d’amitié mais n’était-ce pas pour ce genre de conversation qu’une amie servait ?
    Elle poursuivait tant bien que mal, se donnant volontairement du temps supplémentaire à travers des discours gênés inutiles.
    Mes yeux se plantaient dans les siens qui m’esquivaient : était-ce cela la honte ? Je penchais la tête dans sa direction pour mieux voir les émotions qui traversaient son minois. Il était fascinant de constater qu’une simple interrogation pouvait susciter tant de réaction de la part d’une personne, et ce sujet, je devais bien l’avouer, je n’avais pas penser un seul instant qu’il mettrait Oniri dans l’embarras… Je ne la connaissais pas encore très bien mais au vue de son escapade nocturne et facile avec Blake, d’après ce que j’avais pu en comprendre, je pensais au contraire qu’elle était habituée à ce genre d’ébats. La raison de le vouloir demeurait toutefois toujours abstraite…

    Elle m’expliqua alors que nous étions tous fait pour ce genre de chose. En voilà une nouvelle… Et pourquoi donc alors ? Pour quoi faire ? Jamais je n’avais ressenti le besoin de partager ces choses avec quelqu’un… L’idée même que quelqu’un puisse vouloir me toucher me dégoûtait et me révulsait. Elle ajoutait même que cela était une seconde nature pour elle… quelque chose d’inné ?!
    Puis vint enfin les révélations que j’attendais. L’acte procurait visiblement beaucoup de plaisir et d’après elle nous donnait l’impression que notre corps s’enflammait… J’aimais bien l’image mais de là a avoir l’impression d’être sur le bûché… C’était excitant ça ? Les gens aimaient ressentir cette douleur due à la chair à vif ?
    Je fronçais les sourcils en rivant mon regard sur le contenu de ma tasse que j’avais délaissé, captivée par les propos d’Oniri. Je ne pensais pas que les gens voulaient ressentir ce genre de sensations…
    Elle évoquait ensuite des décharges électriques… De mieux en mieux… Le sexe donnait l’impression d’être comme la sentence d’un condamné a mort… Sur le bûché ou sur la chaise alimentée au raiton ? Choisissez !
    Je fis la moue d’incompréhension… Oniri ajoutait même que cela était très agréable.
    Elle poursuivait en mettant toutefois en garde en m’avertissant que les hommes prenaient souvent les femmes pour des objets afin d’assouvir leurs envies puis de les délaisser. A part partir une fois l’affaire fini qu’était-il censé se passer de toute façon ? Les personnes ayant eu des rapports charnels n’allaient tout de même pas rester ensemble le restant de leur vie comme s’il s’agissait d’une symbolique vous enchaînant à vie à la personne avec qui vous aviez partager cet ébat si ?! Etait-ce pour cela qu’Oniri avait été si abattu à la mort de Blake ? Ce dernier avait-il mis fin à ses jours pour rompre cet attachement dont il ne voulait plus ?
    Elle caressa ma joue tout en me demandant de lui promettre de ne plus m’intéresser à cela et de la laisser me montrer par étape de quoi il retournait… Je me devais tout de même d’éclairer ma lanterne sur un point :

    « Pour résumer, les shinobi maîtrisant le katon et ceux maîtrisant le raiton sont comme des donneurs de plaisirs ? »

    Je la regardais fixement : pas vraiment sûre de mon raisonnement qui me paraissait moi-même incongrue. Elle failli s’étouffer une nouvelle fois avec un biscuit, écarquillant les yeux. Perdu… ça ne devait pas être ça… Toutes mes pensées se chamboulèrent pour réfléchir là-dessus mais je fus rapidement interrompue par une nouvelle tirade de mon invité qui m’interrogeait sur ma personne. Qu’est-ce que le sang me procurait ? En voilà une question… Je souriais grandement, affichant un regard sombre à la simple idée de tout ce que cela m’apportait…

    « Lorsque le sang est présent mes sens sont totalement inhibés. Tout mon être converge vers ce fluide si délectable ! J’aime sa texture, son goût et ce qu’il représente ! Il permet la vie et c’est pourtant lui qui me prend la mienne… Chaque sang est différent : certains sont plus ferreux, d’autres légèrement sucrés, d’autres amer voir avec une pointe d’acidité. Ils sont tous délectables ! »

    Mes pupilles vermeilles scintillaient de malice.

    « Ce n’est en rien troublant ! J’ai découvert cette possibilité par le biais de Megami, qui se trouve être le premier être vivant duquel je m’étais nourris. Avant de m’y résoudre, j’effectuais chaque semaine des transfusions sanguines à l’hôpital qui étaient lourdes à supporter et qui me fatiguait. Planter des aiguilles et des sondes dans mes veines me meurtrissaient le pli du coude ou le poignet : ils étaient couverts d’hématomes et douloureux. Désormais je peux me maintenir en vie sans avoir à supporter tous ces mauvais traitements et peux même en prendre un immense plaisir ! »

    Mes propos me donnèrent une idée : j’avais quelque chose à lui montrer. Je l’invitais dès lors à me suivre dans la pièce voisine : ouvrant, pour se faire, la double porte qui nous séparait de cette dernière. Les portes s’ouvrèrent dans un grincement tonitruant, nous menant à la bibliothèque. J’accélérais mes pas pour tirer sur la corde dorée de la fenêtre et ainsi ouvrir les grands rideaux de velours rouges pour laisser la luminosité pénétrer dans la pièce. J’étais certaine que les livres étaient une source d’intéressement pour un Saibogu mais je ne savais pas si cela plairait particulièrement à Oniri. La pièce circulaire était entourée d’étagères grimpant jusqu’au plafond, dans un merisier ancien et épais. Celles-ci étaient remplies d’ouvrages concernant l’histoire shinobi. J’avais eu beau fouillé, pas un seul d’entre eux ne relatait de propos par rapport du clan Ketsueki. Une échelle était accrochée à un endroit de la bibliothèque pour faciliter l’accès à l’ensemble des documents présents ici.
    Sur le mur en face de nous, se dressait une imposante cheminée aux allures baroques, surplombaient d’un immense portrait de la dernière maîtresse des lieux : Megami.

    Ketsueki Megami, 4ème Comtesse du clan du même nom :

    « Je te présente Megami »
    Dis-je, une certaine amertume dans la voix.

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Suna
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Message(#) Sujet: Re: L'antre de Nosferatu [feat Ketsueki Yami] L'antre de Nosferatu [feat Ketsueki Yami] EmptyJeu 18 Sep 2014 - 13:51

    Malgré ma gène persistante, je vis avec étonnement chacune de mes paroles éveiller en la personne de ma bien aimée nombre de questionnements. Elle semblait désespérée en se torturant les méninges pour parvenir à comprendre les tenants et les aboutissants de l'acte charnel. Il fallait avouer que je ne m'y étais pas prise de la meilleur façon. La honte m'avait tant bouleversée que j'avais abordé le sujet avec difficulté contrairement à l'aisance qui me sciait à l’accoutumé. Après tout ce que je venais de lui dire j'attendais désormais patiemment sa réaction, croquant allègrement une deuxième fois dans le petit biscuit sucré. Je me laissai un peu plus aller dans la fauteuil afin de me sentir plus à l'aise prenant la peine d'émettre un soupir soulagé car tout cette conversation m'avait coûté en grand effort psychologique. Décidément je n'aurais jamais crue que rencontrer Yami dans sa demeure se révélerait aussi riche en émotions. En dépit de ma bonne humeur en partie retrouvée, je ne pouvais cependant ignorer les relents de nervosités qui pulsaient dans mes tempes. Puis elle dit finalement ces paroles qui me firent craquer, mais dans le bon sens cette fois-ci. En effet ce fut trop pour moi. Avec toute ces histoires mon cerveau venait à saturation et sa réponse était la réplique de trop. M'étranglant une fois de plus avec mon biscuit, je manquai d'étouffer de rire. Un rire à la fois franc et nerveux qui me plia en deux. Je dus me tenir le ventre tant celui-ci me fit mal sous les convulsions. Cette réplique valait certainement toutes les promesses du monde.

    Ma voix cristalline résonna dans toute la pièce morne pour l’égayer un peu de sa mélodie. Cela durant une bonne trentaine de seconde durant lesquelles je crus bien m'étouffer mais qui, au final, me firent le plus grand bien. Le tout me donnant la sensation que toute la pression cumulée jusqu'alors venait d'être évacuée. Le visage plus rouge que jamais je me redressais en arborant un grand sourire. J'expirai lourdement afin de reprendre mes esprits. Cette fois-ci mon regard croisait sans gêne celui de ma princesse. Son innocence ne cesserait jamais de me surprendre. En même temps cela la rendait tellement mignonne, que, s'il me le fut permis, me donnait envie de la croquer à pleine dent. Si tout ceci ne tenait à rien je me serais fait une joie de lui montrer ici-même sur ce divan ce qu'étais la jouissance charnel. Je fus même prise, un instant d'hésitation. Partagée entre raison et passion, je sentis une certaine chaleur glisser dans le creux de mes reins. Devais-je tenter quelque chose ? Avisant ma belle avec une envie non dissimulée je secouai finalement la tête de gauche à droite pour me remettre les idées en place tout en refroidissant un peu mon tempérament. Non, je devais faire preuve de patience même si cette dernière ne faisait pas partie de mes nombreuses qualités. Chaque chose devait arriver en son temps. Je tenais à ce qu'elle soit prête pour notre première fois et que mon sang soit disponible afin que nous puissions nous donner mutuellement corps et âme l'une à l'autre. En attendant ce genre de situation fortement cocasse était à savourer à leur juste valeur. J'essuyai brièvement les larmes de rires qui embuait mes yeux puis me décidai à répondre à sa remarque.

    -Ma chère vous êtes tellement innocente ! J'en viens à espérer que, d'une certaine façon, vous ne changerez jamais. Votre ignorance vous rend si mignonne et attachante. Voilà en tout point le genre de défaut qu'il me plaît à vous voir exhiber. Retenez simplement que l'acte charnel n'est pas une chose à prendre à la légère comme j'ai tort à le faire. Soyez patiente, peut-être qu'un jour vous aussi saurez ce qu'il en retourne. Cependant, quoi qu'il en fut, sachez que je serais toujours là pour vous... Dis-je avec une pointe de taquinerie dans la voix.

    Je savais parfaitement qu'elle ne verrait pas l'allusion sur ma dernière phrase, mais cela n'avait pas grande importance. Je commençai à la connaître et pouvoir exprimer ce genre de chose librement devant sans qu'elle n'en descelle le sens profonds se révélait être un petit jeu de plus en plus amusant. L'incrédulité se lisait dans son regard comme dans un livre ouvert, mais mes questionnements vis-à-vis de son goût prononcé pour le sang ravivèrent aussitôt son engouement. Lorsqu'elle me détailla les sensations qui la traversaient à la vue de ce fluide vital, je crus retrouver la description d'une personne droguée en manque face à sa dose quotidienne. Cela devait être un peu ainsi à l'exception que sa survie en dépendait. J'avais depuis longtemps comprit qu'il s'agissait d'un élément à exploiter si je voulais un jour l'attirer dans couche. J’acquiesçai à chacun de ses propos en signe d'assentiment.

    -Je pense en partie comprendre ce que vous ressentez. J'espère être bientôt à même de vous offrir le mien. J'en serai fortement honorée ! Après tout, les amies peuvent aussi servit à cela. Expliquais-je en arborant un sourie attendrit que je lui adressai avec franchise.

    Sur ces mots, elle me convia à la rejoindre dans la pièce voisine. Une idée ayant germée dans son esprit tortueux. Lorsqu'elle ouvrit les rideaux je pus alors distinguer une immense bibliothèque dont les rangés s'élevaient jusqu'à un plafond haut de trois mètres. Il devait y avoir des centaines d'ouvrages. J'en apercevais de toutes les couleurs, de toutes les tailles. La plupart étaient usés par le temps, mais il n'entachait en rien l'immense savoir que cette pièce devait renfermer. Je ne faisais pas partie de ces personnes avares en lecture, mais de part mon extraction et mon nom je n'avais d'autre choix que de me pavaner avec un certain savoir dans de nombreux domaines. Aussi m'était-il gré de m'instruire en permanence. Si comme je le savais le clan Ketsueki possédait ses lettres de noblesse, il n'y avait fort à parier quant à la richesse du contenue de tous ces livres. Yami attira alors mon attention sur tableau accroché au-dessus d'une somptueuse cheminée de pierre. J'eus le sentiment qu'un vent glacial pénétra dans la pièce pour me figer l'échine. Un intense et pernicieux frisson me parcouru alors que je contemplais le portrait de notre Némésis : Ketsueki Megami. Une aura sombre semblait émaner de la toile comme si l'artiste avait sut s'inspirer de la noirceur de l'âme de la comtesse pour en imprégner son œuvre. Megami... Alors que je l'avisai enfin devant moi, je comprenais pourquoi tant d'effrois et de mystères étaient suscités autour d'elle. Il s'agissait d'une femme très belle, sans doute presque autant que ma Yami, mais il se dégageait d'elle une perdition totalement incomparable. Il était troublant de constater à quel point toute deux se ressemblaient. Elle devait être de son vivant une femme particulièrement dangereuse. Que devrions-nous craindre d'elle à présent qu'elle habitait le corps de ma bien aimée ? Je fus alors saisi par un sentiment d'horreur. Il fallait à tout prix que je l'éloigne de cette malédiction.

    -Ma chérie, je pense que nous devrions discuter sérieusement. J'ai vu à quel point vous étiez seule dans votre demeure et que ce dernier se révèle vide de toute vie. Voici la raison de pourquoi je souhaiterai vous faire une proposition. Pourquoi ne viendriez-vous pas vivre avec moi dans ma demeure ? Je sais que cela paraître si soudain, mais...

    Les paroles moururent au bord de mes lèvres, je ne savais pas si je devais lui dire ce que j'avais sur le cœur. Après un instant d'hésitation je décidai malgré tout à le faire.

    -Lorsque nous sommes entrées dans votre chambre et que j'ai posé mon regard sur votre commode cela m’a tellement peiné de voir ainsi vide. Sans le moindre effet personnel ni signe prouvant que vous vivez ici. Je sais que pour vous tout ceci doit être naturel. Malheureusement dans la réalité il n'en est rien. Vous pensez sans doute que vous n'avez pas besoin de tout cela et d'un certain côté vous avez raison. Cependant de l'autre vous ne réalisez sur toutes les petits plaisirs qui vous échappes. J'aimerai aussi vous faire découvrir cela. Permettez-moi de vous invitez à me rejoindre dans ma demeure. Vous n'avez pas à vous inquiéter. Il y a largement assez de place pour vous accueillir. Vous aurez des serviteurs sous vos ordres et nous pourrions nous voir plus souvent. Vous pourriez être plus heureuse avec moi qu'en restant seul en permanence parmi toute ces étagères vides et ses pièces sombres. Et puis...

    Je baissai la tête légèrement agacée par la situation. Je m'apprêtai à aborder un sujet particulièrement délicat avec elle. En effet tout ce que j'avais pus constater de sa vie jusqu'à présent m'avait horriblement perturbé certes, mais ma proposition n'était pas mû par cette seule raison.

    -Je pense qu'il est mieux pour vous de quitter ces lieux. Notamment en ce qui concerne Megami. Chaque pièce, chaque mur, chaque meuble tout comme ce portrait vous renvoient irrémédiablement à elle. Si existe un endroit où elle est là la plus forte, c'est sûrement ici. Peut-être, du moins je l'espère, qu'en vous éloignant du manoir Ketsueki, cela vous éloignera d'elle... Bien entendu, je ne vous oblige a rien. Je ne fais que vous proposer mon aide. J'espère seulement que vous saurez prendre à en considération tous ces faits.
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Message(#) Sujet: Re: L'antre de Nosferatu [feat Ketsueki Yami] L'antre de Nosferatu [feat Ketsueki Yami] EmptyVen 19 Sep 2014 - 15:10

Music ♫:


    Oniri venait de découvrir le visage de celle qui avait été ma sauveuse et mon gourou tout à la fois. C'était grâce à elle que j'avais pu quitter l'orphelinat, grâce à elle que j'avais pu en apprendre davantage sur mon clan au sein du manoir. Un clan dont j'ai tout ignoré pendant les quinze premières années de ma vie.
    Megami savait pertinemment que sa fin était proche due a ses agissements et ses coups en douce et elle avait fait en sorte d'avoir un nouveau réceptacle pour tout recommencer à zéro... Quoi que mieux pour cela qu'une jeune Ketsueki qui ignorait tout d'elle et de ses desseins...
    Elle s'était servi de moi et je lui en voulais pour cela... Toutefois, elle avait également été ma seule amie, la seule présence qui m'accompagnait constamment où que j'aille, me délivrant quelque peu de la solitude dans laquelle j'avais toujours été enfermée malgré moi.
    Cependant, j'étais parvenue à un point de non retour où sa présence se faisait toujours plus rude a chacune de mes faiblesses, chacun des moments où je baissais ma garde. C'est pourquoi je renouvelais mon sang quotidiennement du plus que je le pouvais pour amoindrir sa présence et me libérer de son emprise. Elle me tirait de la solitude mais m'étouffait tout à la fois, cherchant à me mettre de côté pour assouvir ses vils idéaux et demeurait pour moi mi amie – mi ennemie.
    Au fond de moi, je savais que j'appréciais sa présence malgré tout rassurante et qu'elle me conférait un sentiment que je n'avais jamais ressentie avant de la connaître : de l'attachement. Malgré ses mauvaises intentions clairement explicitées, elle m'avait permis de quitter la solitude et je lui en étais reconnaissante. Si un jour je parvenais a extraire Megami de moi je serais alors prise entre deux feux... Libérée de toute sa présence et enfin soulagée de ce poids constant qui me contraignait a maintenir ma garde et également attristée de perdre celle qui m'avait guidée et apporter un tant soit peu de considération...

    Je soupirais en observant son portait, me remémorant inévitablement sa venue à l'orphelinat pour m'en sortir puis l'instant fatidique où j'avais goutté a son sang... Premier sang que je récoltais à sa source pour en recevoir cette malédiction.
    Oniri semblait a la fois captivée et horrifiée par cette peinture, l'air grave, elle se mettait à parler d'un sujet qu'elle voulait sérieux, me demandant alors si je souhaiterais m'installer dans sa demeure.
    J'écarquillais les yeux de surprise a cette demande, prise au dépourvue. Je fixais Oniri, voulant être certaine de la véracité de ses propos mais nul doute que tel était le cas. Pourquoi voudrais-je partir ? Pourquoi voudrais-je quitter la seule chose qui me reliait à mon clan ? Pourquoi voudrais-je délaisser la présence d'autrefois qui imprégnait les murs du manoir ?
    Le clan Ketsueki décimé était un fait, la demeure du clan perdurait encore malgré leur disparition et j'en étais l'héritière. J'avais même entendue parler de l'obtention de mon titre de noblesse : Ketsueki Yami, 5ème Comtesse du clan du même nom, voilà ce qu'il y aurait écrit sous mon portrait...
    Mes pensées se bousculèrent, créant un tumulte d'indécisions au creux de mon crâne. Que devais-je faire ?
    Alors que mes réflexions étaient toujours en plein débat, Oniri ajoutait que de voir cet endroit si vide de mon empreinte, comme si je n'avais jamais eu mon passage en ce lieu, la rendait maussade car ma chambre demeurait épurée, sans le moindre effet personnel.
    Je la regardais, l'air vide, baissant fugacement les yeux au sol alors qu'une larme roulait sur ma joue. Oui... Ma présence ici n'était qu'éphémère... J'étais seule, tous avait disparu et jamais personne ne retiendrait mon prénom... Seuls mes parents avaient connaissance de mon existence mais ils avaient eu aussi disparus : péris ou exilés ? Je n'en avais pas la moindre idée et ne souhaitais de toute façon pas rencontrer des personnes qui m'avaient abandonné dans la prison dans laquelle j'avais grandi.
    Les penser morts était la meilleure des choses car s'ils ne l'étaient pas, je m'occuperais d'ajuster ce détail pour leur faire payer.

    Les paroles d'Oniri glissèrent sur moi comme de l'eau alors que je contemplais ma triste existence. Je l'entendais cependant évoquer la demeure Saibogu et ses domestiques qui seraient à mon service. N'étais-ce pas tout ce dont j'avais rêvé ? Être constamment entourée de personnes, dont certains seraient à mes ordres ? Cela ne serait pas comme habiter parmi les miens mais ça y ressemblerait davantage que la maison vide dans laquelle je vivais actuellement...

    J'écoutais désormais attentivement mon amie alors qu'elle évoquait un problème plus délicat encore : Megami.
    Selon elle, être entre ces murs renforçait son emprise sur moi et la rendait plus forte et apte à me contrôler : c'était sûrement vrai.
    La vraie question qui sous tendait derrière tout cela était : Etais-je vraiment prête a délaisser une nouvelle fois mon clan ainsi que mon héritage et tourner la page avec Megami, ne laissant plus jamais sa présence m'envahir ?
    Même si tout cela était rassurant, je n'en aurais plus besoin si je vivais entourée constamment...

    Je redressais la tête et plantais une nouvelle fois mon regard dans celui d'Oniri, m'exprimant d'une voix saccadée et neutre tout à la fois :

    « J'accepte ta proposition. »

    Après tout, rien ne m'interdisait de revenir ici de temps à autre : j'en éprouverais fatalement le besoin et le désir, mais au moins vivrais-je dans un environnement bien plus animé et distrayant que le manoir qui me rappelait inévitablement la déchéance de mon clan.

    « Quand pourrais-je venir habiter à la demeure Saibogu ? »

    M'imaginer là bas était quelque chose d'assez difficile et surprenant... J'étais certaine d'en apprendre énormément sur les nouvelles technologies et la vie en société parmi ces gens fortunés et régis par des codes éthiques similaires à ceux que devaient avoir les Ketsueki mais dont je n'avais pas bénéficié. Cela me permettrait de me rapprocher davantage de mon clan et de ces manières d'antan.

    Nous fixions mon départ à d'ici cinq jours, le temps pour Oniri de préparer mon arriver et d'en avertir le clan. Après plusieurs mises au point et devant le sourire ravi de la Saibogu, je la raccompagnais à la porte, son cocher l'attendant pour retourner chez elle.

    Lorsqu'elle fut parti, je retournais dans la bibliothèque, contemplant de nouveau le portrait de celle qui m'avait rendu si heureuse et fait si souffrir à la fois, versant quelques larmes silencieuses.
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: L'antre de Nosferatu [feat Ketsueki Yami] L'antre de Nosferatu [feat Ketsueki Yami] EmptyDim 21 Sep 2014 - 23:16

    Mes explications plongèrent ma compagne dans une profonde réflexion. J'avouai ne jamais l'avoir vue autant éprise par le doute. Comme à son habitude elle s'efforçait pour ne rien laisser paraître cependant je me doutais que cette proposition pouvait bouleverser son cadre de vie. J'espérai sincèrement qu'elle accepte mon invitation. Non seulement dans son intérêt afin quelle puisse avoir une chance d'être heureuse, mais aussi dans le mien. L'avoir ainsi à mes côtés en permanence pourrait se révéler être une véritable bénédiction. Cette bouffée d'air frais renouvellerai mon quotidien et serait peut-être le remède à tous mes mots du moment. Ce faisant, il ne me restait plus qu'à prier intérieurement de toute mes force pour qu'elle accepte. Retenant mon souffle, j'attendais avec impatience sa réponse. Ce fut un choc pour moi de voir alors une larme couler le long de sa joue. Je n'osai en croire mes yeux. Yami, ma chère et tendre Yami, elle qui semblait d'habitude si froide, si distante à l'égard des émotions humaines. Voici que cette perle glissait le long de sa joue trahissant ainsi le déluge émotionnel qui submergeait son esprit. Je ne pensais pas que l'idée de quitter sa demeure puisse l'atteindre à ce point.

    Ce constat me fit brutalement me sentir coupable en même temps que j'éprouvai une infinie compassion à son égard. Sans doute était-ce cruel à dire, mais la voir ainsi témoigner involontairement de son chagrin la rendait d'autant plus belle car, je savais, dès lors qu'il me fut possible de la voir, qu'un pans tout entier de son existence me serait désormais possible d'accès. L'une comme l'autre nous venions d'effectuer un formidable pas en avant dans notre relation. Sa peine me chagrinait en même temps qu'elle m'émerveillait. Je dus à mon tour me faire violence pour ne pas me laisser surprendre par les larmes. En temps normal je ne me laissai guère influencée par les sentiments d'autrui, mais parce qu'il s'agissait d'elle, je me sentais prise d'un certain émoi.

    Puis vint finalement la réponse que j'attendais temps. Celle-ci m’émus tant par la joie que je sentis mes yeux s'embuer de larmes. Oui, pour la première fois depuis des mois je me sentais enfin heureuse de vivre, comblée de bonheur à la simple pensé de la savoir à mes côtés. Aussi ne me privais-je pas de la la serrer contre moi. J'enroulai mes bras autours de ses épaules collant mon corps contre le sien en l'étreignant avec douceur de tout mon être tout. La quiétude m'enveloppa comme dans un manteau de velours tandis que je ressentais toute la pression cumulée depuis lors s'évaporer petit à petit.

    -Je vous promet ma chérie que vous n'aurez pas à regretter ce choix.

    Je frottai alors sa joue contre la mienne, désireuse de lui apporter toute l'attention et le réconfort qui lui était du.

    -Tenez, voici notre première leçon. Ceci est la chaleur humaine... Fis-je d'une voix apaisante. Souvenez-vous de cette sensation et repensez y lorsque les maux imbiberons votre cœur.

    Je retirai alors ma tête du creux de son épaule pour croiser nos regards plongeant longuement mes pupilles d'ambres dans les siennes de vermeilles. Il me fut grée de caresser une énième fois sa joue, chassant par l'occasion l'unique larme qui s'écoulait sur son doux visage tout en rabattant ses mèches de cheveux derrière son oreille.

    -Je vous ai fais la promesse d'être toujours présente pour vous. Ne l'oubliez jamais...

    Après quoi nous discutâmes des détails concernant son déménagement. Ce dernier aurait lieu d'ici cinq jours. Bien que parlant d'une voix calme et docile je ne pouvais m'empêcher intérieurement d'exploser de joie comme jamais. Qu'il pouvait être plaisant de ressentir ce genre d'état d'esprit. Durant notre conversation je lui adressai de nombreux petits sourires emplit de franchise. Lorsqu'il fut pour moi l'heure de partir je ressenti un petit pincement au cœur à l'idée d'abandonner ma princesse ; la laissant dans cet immense et sinistre manoir vide. Cependant, je me confortais en sachant que d'ici cinq jours ce problème serait réglé. Peut-être cela était-il prétentieux de ma part, néanmoins, à défaut d'être une Ketsueki, j'espérai devenir pour elle une nouvelle famille...
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