C'était une réalité. L'Intendance de Konoha prenait peu, à peu, fin. J'avais dit au Rokudaime absolument tout ce que je savais. Les Furyou, les Uchiwa, mon sceau... Absolument tous mes secrets, comprenant aussi ceux du village. Mon attitude extrémiste était la seule solution face à la déchéance dans nos rangs, et à la perte du village. Que l'on me déteste, où que l'on m'aime, cela n'avait guère d'importance pour moi. J'avais, et depuis longtemps, appris à être et à subsister en tant que paria...

Au fond de moi, je le sentais. Ma vie ne tenait plus qu'à un fils, et le pire, c'est que j'adorais cette sensation. J'étais né, et on m'avait forgé avec cette sensation de danger permanent me guettant. Pour certains, c'était épuisant, pour moi, c'était me sentir vivant... Étais-ce une malédiction pour un Sabakyô n'ayant vu que la guerre, la mort, la discrimination et le rejet ? Au fond, qui était le pire des monstres ici ? Ame ? Nous ? Les Shinobi ? Dans toute cette souffrance, nous n'avions trouvé qu'une seule oreille... Konoha. Et pour lui, j'étais prêt à redevenir un paria, et à mourir en tant que paria.

La chose serait difficile, mais dès mon arrivé au pouvoir, j'avais pris cette décision. Ao Rin avait un bon cœur, je l'avais rencontré, c'était un signe de prospérité pour le village. Il manquait encore un peu de solidités, mais au final, il aurait pu allier n'importe quelle personne à sa cause. C'était sa force, et il y avait, encore un petit espoir, qu'il revienne pour le village. Mais ce n'était pas le sujet actuel.

Devant la porte, j'apportais le dossier, parfaitement classé, synthétisé, et ordonné, de la situation actuelle du village, attendant mes deux autres compères. Nara Natsuki et Hayashi Raito. Je respectais légèrement le premier, il avait simplement eu ce rôle stressant au mauvais moment, le plongeant dans une torpeur meurtrière dangereuse. Mais au final, il avait réussi à reprendre le dessus, même si cela était à la fin de l'intendance. Quand au deuxième, j'avais pitié. Où était-ce du mépris ? De la haine ? Je n'en savais rien. Il avait fui son poste comme un lâche, abandonnant Konoha. Si le Rokudaime n'avait pas pris ses dispositions, il n'y aurait plus personne à la tête du village...

Mais j'étais là. Devant la porte, dossier en main, information en tête. Un récapitulatif de presque 1 an complet d'intendance d'un village aussi actif de Konoha... Entrant avec mes compères dans le bureau, après avoir toqué et eu l'autorisation, je prenais la parole. En vérité, seul moi en avait le pouvoir...

« Maître Hokage, voici le dossier du récapitulatif de l'Intendance du village en votre absence. Il est classé, synthétisé, et ordonné. Vous le lirez à votre convenance... »

Je déposais le dossier sur la table, en regardant le Hokage. Il avait eu les informations officieuses peu auparavant, il allait maintenant avoir les informations officielles. La situation politique, économique, et actuelle de Konoha...

« Au vu de l'urgence de la situation, Ao Rin fut prévenu et nous as renvoyé un message comme quoi il lui était impossible de revenir assuré son poste. En suivant vos indications, je suis donc devenu intendant par cet intermédiaire. »

Commencer par le commencement, c'était là mon but...

« Après une réunion au sommet, nous avons décidé de renforcer les défenses du village et du pays du feu, au vu des désertions récentes et de la destruction de Kiri. Suivant votre volonté d'établir un contact avec le Shukaï, nous n'avons pas entreprit d'actions menaçantes pour celui-ci. »

J'allais clairement dénoncer l'attitude de mes deux compagnons, sans aucun remords. Ce n'était pas pour les accusés, mais s'il devait y avoir un fautif, mieux valait qu'un seul Shinobi, au lieu de trois.

« À la suite de quoi, Nara Natsuki a eu des problèmes personnels, l'empêchant d'assurer correctement et sainement sa tâche d'intendant. Quant à Hayashi Raito ici présent et bien... Nous dirons que ces jeunes épaules n'ont pas eu la force de porter tant de responsabilités sans votre présence. Simplement, retenez que je fus seul pour assurer l'intendance du village. »

Je regardais ensuite Hayashi Raito et Natsuki d'un regard explicite : il ne fallait rien dire d'autre à ce sujet. Limiter les explications foireuses, c'était mon but.

« Suite de quoi, sans nouvelles de l'alliance avec Kumo, j'ai pris la peine de renforcer toutes les entrées et sorties. Aussi, Yamanaka Natsumi m'a fait parvenir les informations de Suna au niveau des Furyou, et j'ai envoyé une lettre à la Kazekage pour la remercier, et suite à quoi, elle semble profitable à une future alliance. Mais quand les émissaires Kumojin sont arrivés, cela a explosé, comme l'enregistrement présent dans le dossier vous le montreront. Après un entretient avec Seki Hasaki, et vu son attitude diplomatique déplorable, j'ai suspendu l'alliance avec Kumo pour des raisons de sécurités. L'inquiétude des villageois à cause de l'absence de deux autres intendants ont fait de cette décision une nécessité. Avoir un village Ninja allié voulant récupéré vos informations secrètes sans se soucier de votre position ne rassure pas le peuple, loin de là... Et c'est sans compter la fuite sanglante de Meteora...»

Et c'était la stricte vérité. Le peuple était inquiet de l'absence du Rokudaime, et de l'absence de deux autres Intendant. Le seul moyen de ne pas finir à l'eau était de renforcer la sécurité, et faire croire que nous avions la situation bien en main...

« L'attaque des Furyou sur Kusa no Kuni et l'annonce de Monwa ont aussi fait des traîtres dans nos rangs. J'ai du donc prendre des mesures de sécurités encore plus drastiques pour stabiliser la situation, en l'attente de votre retour... Quand le Raikage est arrivé, j'ai essayé de prendre des dispositions afin de protéger Konoha, mais ce fut un échec, comme vous l'avez remarqué. »

Je prenais une pause, avant de continuer...

« Mais à part ça, tout va bien. La Situation économique du village est stable, le gouvernement d'Ame est confiant, d'autant plus avec votre retour. Les relations avec le Shukaï se profilent, ainsi qu'une autre possible alliance, ou collaboration primaire, malgré la trahison de Katano Yusuke. Ma vie ne tiens qu'à un fil, mais mieux vaut une vie que celle d'un village entier. »

Je n'avais exclu aucun détail important, tout en exposant clairement mon point de vu. Si je devais mourir pour Konoha, qu'il en soit ainsi.

Les yeux cernés, Raito était le bureau de son sensei. Il était encore exténué par les derniers évènements qui lui étaient arrivés. Sa santé restait fragile, mais l'Hayashi se devait d'être là. L'ANBU s'en voulait de n'avoir pu assumer sa tâche, alors que tout Konoha comptait sur lui. Il lui restait bien du chemin à parcourir avant de pouvoir devenir Hokage. Mais cela lui donnait encore plus de raisons d'être motivé pour pourvoir ce poste, il fallait qu'il montre au village qu'il était capable d'assumer ce rôle. Malgré les progrès fulgurant qu'il fit ces dernières années, son but était encore loin d'être atteint, il en avait conscience, mais il n'en restait pas moins motivé. Il n'était bien entendu pas seul dans le bureau de l'Hokage. Son ami Natsuki se trouvait également présent, tout comme le Sabakyô. Rien qu'en le voyant, des sentiments de haine le prirent. Décidément, il n'aimait pas ce type, il n'était pas fait pour diriger Konoha. Néanmoins, Raito devait bien admettre qu'il avait le seul Intendant à avoir tenu à « bien » sa mission. L'Hayashi estimait que ce ninja pouvait être un bon chef d'équipe, mais pas un bon dirigeant, du moins pas à Konoha. Il n'avait pas la bonne philosophie.

Lorsqu'il prit la parole pour dénoncer l'absence de ses deux compères, Raito ne put retenir un rire d'agacement. Décidément, cet homme faisait tout pour être détestable. Le jônin ressentait les mêmes élans meurtriers qu'il avait découvert pour la première fois avec Natsuki, heureusement depuis, il avait appris à les contrôler. Raito le laissa néanmoins terminer sa phrase. Cherchait-il à se mettre en avant ? A avoir la reconnaissance de l'Hokage ? A être dans ses bons papiers ? Raito ne le savait pas encore, mais il n'aimait pas son attitude.

- Je ne vais pas chercher à me défiler, ne t'inquiète pas Seitô... On' je pense que tu me connais assez pour savoir quelle était ma motivation lorsque j'ai appris l'honneur que tu m'avais fait en me nommant Intendant. J'ai eu cependant des problèmes de santé, dont je te parlerai plus en détails... en privé. Néanmoins j'avais pris mes dispositions pour m'assurer que le village reste en bonne état sous la seule garde de Seitô.

Raito faisait bien entendu référence aux ANBU, il était sûr qu'On' le comprendrait. Il ne voulait en aucun cas faire de révélation en présence des deux autres shinobis, l'Hayashi n'avait aucune confiance en la personne du Sabakyô et depuis quelque temps il ne savait plus trop quoi penser du Nara... qui avait bien changé. Raito écouta la suite et fin du discours de son compère. Il fut agacé par la décision qu'il avait pris concernant Kumo. Le jônin, lui, aurait pu faire sorte que les relations entre les deux villages restent intactes, du fait de la relation amicale qu'il entretenait avec le Raikage. On' trouverait bien une solution, Raito en était persuadé, et il se tenait à sa disposition pour l'aider. L'air agacé, les yeux clos, le Konohajin prit la parole, et c'était comme si chaque mot lui brûlait la bouche, mais il n'en restait pas moins sincère.

- Seitô, je n'ai pas aimé ta politique et je ne l'aime toujours pas. Si j'avais été présent, les choses se seraient sûrement passées différemment pour Konoha. Je n'ai pas souhaité être absent, néanmoins les absents ont toujours tort, et malgré les différents que nous avons, j'aimerais te remercier pour le travail que tu as du accomplir, d'autant plus que tu étais seul. Konoha est toujours en un seul morceau, et je dois admettre que cela est de ton fait.

Raito avait lui même du mal à croire qu'il venait de prononcer ses paroles. Bien sûr, il estimait que la gérance du Sabakyô n'avait pas que fait du bien à Konoha, mais il fait réussit à garder à flot le village. Néanmoins, l'Hayashi était bien content qu'On' soit de retour. L'ANBU était désormais prêt à faire ce qu'il fallait pour aider le village.

HRP:

Silencieux, avec des cernes qui n'avaient à envier à Raito et la mine aussi sombre que ce qui était devenu '' d'habitude '', Natsuki attendait aux côtés des deux autres Intendants devant la porte d'un bureau qui n'a pas été bien longtemps le sien : celui des Kage de Konoha. Cela dit, ce ne fut qu'une Intendance partagée, et les fauteuils étaient inconfortables, aussi l'on ne pouvait pas vraiment dire que la pièce lui avait réellement appartenu. Et désormais, il espérait que lorsqu'il entrera à nouveau ici à l'avenir, ce ne sera que pour voir le meuble qui servait de table du côté '' visiteur ''.

Une fois que chacun fut prêt, Seitô frappa à la porte, et le trio s'engouffra à tour de rôle dans la pièce. Pas un sourire, mais Natsuki était satisfait de retrouver le Luthier dans son pyjama. Non pas parce que le seul Intendant efficace du trio avait été mauvais, mais parce qu'il y avait des sujets qu'il ne pouvait qu'aborder avec Onpu. Sa rechute en faisait partie. Les problèmes personnels n'étaient cependant pas à l'ordre du jour, à plus forte raison quand il était aussi évident que quelque chose clochait chez le Kage. A tous les coups, le voyage de ce dernier lui avait réservé des surprises inattendues.

Seitô fit gagner du temps à tout le monde, et entra directement dans le vif du sujet, abordant différents thèmes dont Natsuki n'avait eu pour la plupart que récemment connaissance par l'intermédiaire d'Iji. Son long sommeil suivit de la majeur partie de son temps occupé à essayer de contenir à nouveau son monstre déchainé ne l'avait pas beaucoup aidé à se tenir informé de l'actualité. A titre d'exemple, le carnage de Meteora lui était passé relativement inaperçu...

Il resta silencieux tout au long de la présentation, ne faisant pas grand chose de plus qu'occuper de la place dans l'espace du bureau. Seitô était clair et précis dans ses propos, résumant parfaitement la situation qu'il avait eu en main, et assuré seul. En effet, Raito avait disparut de la circulation un sacré moment, et lui-même avait démissionné de son poste seulement un mois après le début de son intendance, prétextant un bénin cancer des poumons pour justifier son amaigrissement extrême dont il portait encore quelques séquelles. En simplifié, et comme l'avait expliqué le concerné, Seitô était à l'origine de tout ce qui s'était fait à Konoha : tous les mérites, les conséquences, les félicitations et les blâmes lui revenaient de plein droit.

Quand ce fut au tour de Raito de prendre la parole, il prouva que le temps n'avait pas vraiment amélioré la relation tendue qu'il entretenait avec Seitô. Néanmoins il fit un pas en avant vers celui-ci, lui laissant ainsi la balle dans son camp quant à la réaction à adopter. Mais loin de porter le moindre intérêt à leurs querelles passées et présentes, Natsuki se démenait plutôt avec l'envie lancinante qui lui démangeait les doigts, et le poussait à s'interroger sur le temps qui lui serait nécessaire pour arracher le visage les trois autres personnes dans la pièce. Une sensation qui elle aussi s'était inscrite dans son quotidien.

Ne lui restait plus qu'à attendre le commentaire d'On' sur la situation, probablement une plaisanterie douteuse de son cru, et il pourra retourner chez lui gérer sa propre vie à la dérive.

Et mieux valait qu'il fasse vite s'il voulait être prêt pour la fin prochaine de l'humanité.

Le rapport collectif semblait à l'image de l'intendance telle qu'elle était décrite.

Onpu buvait les informations, les plaçait silencieusement pièce par pièce sur l'image virtuelle qu'il se faisait de la situation. Jongler entre les souvenirs qui lui appartenaient et ceux qu'on lui avait racontés était une gymnastique permanente, mais sous la pression induite par la reprise des activités, il prenait enfin le pli.

Depuis son retour, il avait eu le temps de comprendre une chose : les trous qui avaient été percés dans sa mémoire n'étaient pas binaires, la perte d'information était en tous points quantifiable. Certains visages lui revenaient davantage que d'autres, sans raisons évidentes.

C'était le cas de celui de Nara Natsuki. Concernant Raito, en revanche, c'est la voix, le ton franc et sans détour qui lui évoqua vaguement quelque chose. Du reste, il savait tout ce qu'il avait à savoir publiquement sur les 3 individus, même s'il avait eu l'occasion de parler avec Seitô bien davantage depuis son retour.
Les deux autres ne semblaient pas remarquer quoi que ce soit d'anormal chez On'. Ça n'allait probablement pas tarder.

« Raito est ton élève », se remémora-t-il. « Parle lui comme il te parle ».

- Ne t'en fais pas, Raito-s... -san ? -kun ? Rien ? Rien. … euh Raito. Je commence à croire que l'idée même de séparer le pouvoir en 3 était mauvaise.

« A tel point que je ne me souviens même pas l'avoir eue », se retint-il d'ajouter.
La présence sonore de Natsuki dans la pièce se limitant à son silence inquiétant, son regard regagna rapidement celui de Seitô.

- Cependant, associer toute la politique d'un village allié au comportement d'un émissaire est quelque peu réducteur. Je ne dis pas que le Raikage se serait comporté différemment si les bases de l'échange diplomatique avaient été posées sur un sol plus solide, mais je préfère vous prévenir : si ça arrive encore...

Il hésita. Son autorité était encore boiteuse.

- Allons. Ce qui est fait est fait.

« Après tout, songea-t-il, Konoha s'est tenu à carreaux par rapport au Shûkai et à Suna, c'est déjà miraculeux. »
Il était temps d'entrer dans le vif du sujet.

- Nous avons à faire à des dieux. De mauvais dieux.
A force de vouloir m'approcher d'eux, j'y ai laissé mes ailes, et vous me voyez actuellement en situation de handicap : mon acuité auditive est tout ce qu'ils m'ont laissé.

Cette même sensorialité était là pour l'assurer que personne d'autre n'était assez proche pour entendre cette déclaration d'incompétence.

- Je vais tout faire pour me sortir de cette situation le plus vite possible, et m'entraîner nuit et jour pour faire en sorte que cela passe inaperçu. Si je n'y parviens pas et que mon inaptitude à protéger le village me rattrape, il faudra me remplacer. Du reste, le peuple comme le Daimyô seront sensés l'exiger.
En attendant, pour revenir à Meteora, inutile de revenir sur les circonstances de son escapade – si j'avais vraiment voulu le garder captif, je n'aurais jamais dû autant m'en éloigner. Mais comprenez bien qu'il va falloir qu'on le retrouve.

La perspective d'affronter une nouvelle fois le faucheur de visage dans son état actuel lui glaçait les os.

- Les nouveaux Furyou le cherchent, lui et ses camarades de la première génération. Ils est probable qu'ils les cherchent parce qu'ils les craignent. Si nous avons Meteora, nous aurons potentiellement à la fois un levier de négociation et une arme contre eux.

Meteora n'était pas la seule option. Avec l'agitation continentale, les deux derniers Furyous du pentacle originel allaient probablement pointer le bout de leur nez d'une façon ou d'une autre. Tous possédaient cependant un dénominateur commun : ils étaient supposés imbattables. Pourtant, On' avait dominé le plus épouvantable d'entre eux, le plus miraculeusement du monde. Mais il avait déjà donné, ses cicatrices faciales en étaient témoin.

Il s'agissait simplement de compter sur un nouveau miracle. C'était la seule option, Onpu avait eu le temps d'y réfléchir bien avant son retour.

- Sur ce, je déclare officiellement la fin de votre intendance. Dans les faits, l'avenir du village réside encore et plus que jamais entre vos mains.

« Du moins pour tout ce qui sort du cadre de la diplomatie », pensa-t-il avec apréhension en baissant les yeux sur le dossier que lui avait remis Seitô.

L'Hayashi avait plié le genou. C'était à la fois respectueux, mais aussi inquiétant pour l'avenir du village. Il avait, en théorie, était le chef de l'Anbu. Et même s'il se vantait d'avoir pris ses dispositions pour l'unité spéciale du village, j'avais du clairement prendre le contrôle de l'Anbu. En vérité, pendant cette intendance, j'avais tout simplement dû prendre le contrôle du village comme un Hokage suppléant. Que je la trouve bonne ou mauvaise, cette expérience avait était enrichissante. Je n'étais pas un Homme de papier, mais le poste d'Intendant m'avait valut, à sa façon, des intenses moments de tensions. Aussi réel qu'un combat, le sang en moins.

Mais ses excuses étaient sincères. L'Humilité n'était pas pour moi quelque chose de primordiale, et la vantardise non plus. J'étais tout simplement neutre. Que quelqu'un est envie de se dire meilleurs qu'il ne l'est, où de se dénigrer, ce n'était pas pour moi quelque chose d'important. La seule chose primordiale, était de savoir évaluer raisonnablement la force de son adversaire et la sienne. Les mérites de son adversaire et les siens. Et c'était tout bonnement ce que l'Hayashi venait de faire, même si cela lui avait brûlé les lèvres. Sa niaiserie et son idéalisme avaient donc des limites... Peut-être m'étais-je trompé, peut-être pouvions-nous faire de lui autre chose que le piètre Shinobi qu'il est actuellement.

Je ne répondis pas. Je n'avais rien à dire, ni même a prouvé. Il suffisait d'entendre la majorité de l'opinion générale pour comprendre que, malgré la fin de l'alliance avec Kumo et l'attaque des Furyou, il régnait une bonne santé éconnomique. Que malgré les dangers, la vie avait pu reprendre un court normal pour les villageois de Konoha et du Pays du feu. Renforcer les défenses et la sécurité était un choix que j'étais loin de regretter. Cela avait permis au village de continuer à prospérer, sans perdre cette notion de liberté pour nos concitoyens. En soit, c'était une bonne chose. Même si certains Ninja, comme Yamanaka Meïa, n'avaient rien compris à cela et c'était simplement buté à voir la fin de l'alliance comme une catastrophe. Ils avaient peur. Peur de l'évolution, tout simplement. Ils étaient faibles.

Les dires du Hokage étaient clair. Malgré la quantité d'informations subjectives, j'avais pu retenir quatre points importants :

Le premier, c'est un message plutôt personnel. Je ne devais pas prendre en compte l'attitude de deux émissaires maladroits pour l'attitude d'un village entier... Le second était l'état critique du Hokage. Il devait rester secret et c'était primordial. Le troisième, était qu'il fallait retrouver Meteora le plus rapidement possible afin d'avoir une arme potentielle contre les Furyou. Enfin, que l'intendance prenait fin dès maintenant. Il avait fini, et j'allais recommencer à prendre la parole.

« Vous savez que Yamanaka Meïa aide actuellement Kumo, ayant refusé d'aider le village de Konoha pour le compte de nos ex-alliés. Ce dossier comporte toutes les informations que j'ai recueillies à ce sujet. Fait, ce que vous souhaitez d'elle, cela n'est plus de mon ressort. Le fait qu'elle appartienne au village, et votre position actuelle, ainsi que la connaissance du Raikage sur votre état. Ce sont ces trois facteurs qui permettent son actuelle survie en liberté. Nous avons les pieds et les poings liés, c'est pourquoi je ne ferai rien à ce sujet. Néanmoins, elle a choisi un autre village avant le siens. Réflechissez-y à deux fois avant de lui faire confiance et de lui laisser accès au point clé de la hiérarchie du village... »

Je regardais le Hokage intensément. Un regard prédisant la suite de ma phrase...

« Si elle devient un danger potentiel pour le village d'une manière ou d'une autre, je la supprimerai sans aucune pitié ni remords, comme je l'ai fait avec toutes les personnes s'étant graver un F sur la main. La trahison se doit d'être punie. Même si cela doit être de la laisser dans les griffes de nos ex-alliés. »

Je prenais une légère pose, laissant parcourir dans mon regard ma conviction au Hokage. Mes yeux traduisais une inquiétude au sujet du chef du clan Yamanaka, mais aussi ma confusion et ma déception. Je n'avais vu le coup venir de la part d'une Shinobi aussi importante. Mais le pire était que Kumo pouvait s'en servir de monnaie d'échange. Une fois cela fait, je reprenais.

« Vous trouverez aussi ma candidature pour devenir membre de l'Anbu. J'ai eu l'occasion de travailler en profondeur avec eux, et je pense qu'il est temps pour moi de les rejoindre pour servir le village plus activement. Mon expérience en tant qu'Intendant ont aussi fait qu'ils requiert mon aide, en tant que compagnon d'arme. Certains ont même évoqué le souhait de m'avoir à la tête de l'Anbu. Je vous laisse prendre une décision sur les deux derniers points. »

Je m'avançais vers la porte.

« Bonne journée et bon rétablissement, Maître Hokage. Si vous avez besoin de moi, un seul mot suffira. Natsuki, Raito. »

Je saluais les anciens Intendants, avant de repartir dans mon repère. J'avais encore tellement de choses à faire...