Du changement s'annonçait à Suna, et non seulement, dans l'organisation du monde. Un tas de dossiers trônait comme d'habitude sur mon bureau, mais je portais une attention toute particulière aux informations qu'on m'avait fournies le jour précédent. Je savais qu'une jeune femme du Shukai était arrivée à Suna quelques jours plus tôt, et d'après la lettre de son supérieur et oncle, ou grand père; peu importait, elle était là pour tisser des liens avec notre village, notre nation.


Rien ne me dérangeait dans cette tentative de rapprochement si ce n'était l'origine de ces personnes. J'y avais réfléchi un moment et finalement j'avais accordé une entrevue à la dénommée de Samui Yuki, l'ex kunoichi de Kiri et maintenant représentante du le l'alliance des pays neutres. Quelque part leur alliance dans le sens de notre village, suivait la même pensée, néanmoins je n'en savais que très peu sur cette soit disant alliance et c'était d'ailleurs pour cette raison que la jeune femme allait se retrouver devant moi dans quelques minutes.


Mon assistant, un junin du Kakuleigun, d'une trentaine d'années tout comme moi venait de frapper à ma porte. Et entra alors celle que j'attendais. Cette jeune femme était ravissante, et je comprenais mieux pourquoi Kibo s'y était intéressé. En effet, je n'avais pas oublié à sa demande lorsqu'il était encore genin, et ce prénom, Yuki; ne m'avait pas échappé. Elle faisait preuve des mêmes boniments que l'élève de Kioshi, il n'y avait rien à redire là dessus. Cependant, je n'avais pas le temps, en ce moment, de m'accorder de longues discussions avec des personnes qui s'avéraient au final être de parfaits inconnus.


Je l'observais, et la première chose que je lui proposais fut de s'asseoir; voir les gens gesticuler sans avoir quoi faire m'exaspérait profondément. Ensuite je répondis à sa question sans plus la faire attendre. En fait, je me doutais déjà du genre d'informations qu'elle allait m'apporter, de ses explications. Mais j'allais faire comme si je ne savais pas, pour voir si elle irait au fond des choses, si elle aborderait tous les sujets ou si au contraire elle se tairait.

"Je suppose que vous devez me parler de quelque chose d'important, pour que votre supérieur s'assure que je ne vous renvoie pas chez vous sans même vous avoir écouté, Yuki. Bien, la raison de votre venue n'est surement pas la décoration de mon bureau, si ? Commencez donc, je vous en prie."

Dis-je en croisant les bras devant mon bureau. J'essayais de ne pas lui faire ressentir mon envie d'en finir rapidement afin de me consacrer à d'autre sujet. Mais je ne devais pas négliger sa présence non plus, la suite des événements reposait aussi en partie sur ces "relations". Alors, maintenant, je l'écoutais patiemment comme je l'avais toujours fait avec les ninja qui pénétraient dans mon bureau.

La première question que je me posai en écoutant la jeune Samui fut : le Shukai était il une nation ou une alliance ? En se basant sur ce qu'elle venait de dire il était difficile de faire la différence et pourtant il y en avait une et de taille. La place sur la scène politique n'était pas la même, les revendications non plus. Malgré mes interrogations sur le sujet, je laissai l'émissaire de "la nouvelle nation" s'exprimer jusqu'au bout. Vint assez vite le sujet de Goren. Ce dernier ne manqua de me faire soupirer. Cet homme n'était plus vraiment le problème de Suna, il n'avait à craindre pour sa personne que s'il mettait les pieds à Kaze no Kuni alors autant le dire, les histoires qui lui étaient liées ne m'intéressaient pas vraiment. Enfin, elle en avait parlé; au moins maintenant j'étais au courant. Puis elle termina sur un dernier point qui à mes yeux semblait plus intéressant, voir troublant que le reste. Un Sunajin portait la fameuse marque des Furyou. La courte histoire qu'elle me conta était touchante, néanmoins j'étais trop habituée à la duperie et aux mensonges pour me laisser amadouer par de douces paroles et quelques larmes.

"Goren... Il a été banni du village et du pays; ce qu'il fait en dehors de notre territoire, tant que cela ne met pas en péril nos intérêts, ne m'intéresse pas. D'après ce que vous dites, leur groupe ne représenterait une menace que pour votre 'jeune nation'. C'est une occasion de montrer votre force, et votre détermination. Réglez ce problème par vous même et prouvez que vous êtes dignes de prétendre à l'unité d'un pays. En revanche, si ces hommes venaient à mettre les pieds à Kaze no Kuni, il y aurait de fortes chances pour qu'ils n'en reviennent pas. Enfin... A moins que vous ne me prouviez que leurs actions en dehors de notre pays impactent nos "intérêts". "

Je ne pouvais décemment pas clore notre entrevue sur ce premier sujet. Je me doutais que ma jeune interlocutrice attendait davantage de ma part. Si ma première réponse résonnait comme un refus de les aider quant à cette faible menace, ce qui était vrai, son écho ne signifiait pas pour autant que nous nous refusions à tout dialogue et encore à toute collaboration sur d'autres points tels que, notamment, les Furyou. Le premier dossier rapidement parcouru, je l'abandonnais sur ma gauche pour me préoccuper du second. L'ordre d'importance était, les Furyou étaient bien plus dangereux que Goren et ses acolytes.

Cette fois, un fin sourire éclaircit mon visage jusque lors fermé. Ces informations étaient précieuses pour ne pas dire rares. Yuki de son prénom, feuilleta le dossier pour moi, certains des éléments constituant cet agglomérat d'informations faisaient déjà partis de nos archives, cependant, le dernier répondant au pseudo de Poupe attira mon œil. Je n'ajoutai aucun mot sur ce levé de rideau, ne faisant qu'acquiescer d'un bref mouvement de la tête. Ce n'était pas le moment pour s'entretenir sur les Furyous, les stratégies à mettre en œuvre... et ce n'était certainement pas non plus la bonne personne. La seule chose qui comptait vraiment était ces informations ou tout au moins le geste qui accompagnait leur livraison. Un signe de bonne foi, de volonté à appliquer leurs paroles ? Peut -être.

"J'apprécie grandement ce geste, cela fait gage de votre bonne foi. Et cela me permet de mieux comprendre vos attentes qui semblent-elles, être les mêmes que les nôtres : l'éradication des Furyou. Saibogu Suzuka serait donc l'un de leur serviteur ? Aah... Les Saibogu... Ils ne savent s'attirer que des ennuis, c'est épuisant. Soit, je m'entretiendrai avec elle dans ce cas; tout le monde a le droit de se défendre. Mais son avenir au sein au Suna ne dépendra pas que de moi, malheureusement. Le village est régit par un conseil souverain, vous savez."

Soit elle se sous estimait, soit elle me sous estimait; le choix était là. Ses paroles précédentes et suivantes furent à mes oreilles parfaitement claires et à mon esprit parfaitement limpides. Où était l'utilité d'une reformulation ? Je décelai chez la jeune femme du shukai une pointe de stresse et peut être un manque de confiance en elle. En effet, la pression était là. J'oubliais assez souvent la place que j'occupais, la figure que je représentais pour mes interlocuteurs. En fait il n'y avait au sein du village que deux personnes qui pouvaient me voir autrement que comme la Kazekage, et c'était bien peu malheureusement. Donc voilà, jeune émissaire du Shukai, venant probablement de Kiri vu son nom se retrouvant face à un Kage afin de négocier une alliance...

Alliance... Je n'aimais pas vraiment ce mot, je me souvenais parfaitement de ce qu'avaient produit toutes les précédentes alliances avec un autre pays, avec un autre clan. Je n'aimais pas l'idée de devoir, dans un avenir proche ou lointain, quelque chose à quelqu'un sous prétexte d'une alliance, d'une entre aide. Néanmoins, Suna était jusqu'à son extinction, allié avec Kiri, et les principaux interlocuteurs que j'ai eu l'occasion d'avoir n'étaient que des Kirijin, enfin je me limitais à deux personnages descendant qui plus est du même clan... Enfin, ces personnes m'étaient parues comme étant de valeur. Ah... S'engager dans une relation était si compliqué. Je frottai mon bras marqué d'une cicatrice et repris la parole.

"Vous savez, je n'ai jamais rien eu à reprocher à Kiri si ce n'était son manque de communication; mais je n'étais pas à cette place à l'époque... Puis, votre nation ou organisation... N'a rien fait contre le pays du vent ou Suna donc nous n'avions aucune raison de vous considérer comme une menace et si tel aurait été le cas... Nous nous serions affrontées sur le champ de batailles -souriais-je- Bref, J'accepte donc cette entraide et cette allianc. Néanmoins lorsque cette affaire, celle des Furyous j'entends; sera close, aucun de nos deux camps ne devra quoi que ce soit à l'autre. Aucune contrepartie, aucun service, rien ne sera demandé à Suna, ou au Shukai en compensation de ce qui pourrait arriver. Vous ne pourrez donc compter sur Suna que si, et seulement si vous acceptez cette condition. Nous pourrons bien sûr réviser le terme de l'alliance si besoin est."

Je m'arrêtais de parler un instant, le temps de penser à ce que je venais de dire. Les conseillers ne seraient sans doute pas heureux d'apprendre que je venais de donner mon accord à cette messagère sans même les avoir consultés au préalable. Enfin, ils pouvaient bien dire ce qu'ils voulaient, je prenais rarement de mauvaises décisions; j'avais une bonne intuition, une intuition de femme en somme. Je me levai, face à la Samui du Shukai et avec un sourire franc lui tendis la main.

"Les conseillers ne seront pas contents, mais j'ai envie de vous faire confiance."

J'attendais simplement une poignée de main, la jeune femme serait elle hésitante ou bien saisirait elle ma main telle l'opportunité qui se présentait à elle et ses compatriotes.