Après la rencontre avec les autorités du Village et la permission d’y pénétrer, j’aurais dû rester à mon lieu de repos avec les autres pour me préparer à repartir. Pourtant, je devais avouer que l’excitation d’en apprendre plus sur un autre Village Caché que celui de Konoha rendait impossible tout repos. J’ignorais si on me surveillait, ce dont je me doutais fortement, mais je ne pouvais le jurer. Pourtant, il me suffirait de me promener tranquillement, de ne pas faire de grabuge et de simplement m’imprégner du Village de Kumo. Étrangement, probablement à cause de sa position en hauteur, je me sentais moins coincer qu’à Konoha. Baku lui ne semblait pas aussi heureux que moi, regardant autour de lui avait méfiance. Pour le détendre, je lui grattais un peu l’oreille avant, d’un geste sec de la main devant moi, l’envoyer courir. Il partit comme une flèche dans la rue de Kumo, plutôt calme à cette heure, la soirée était déjà avancée, en regardant fréquemment dans ma direction comme si je le traquais, puis, sans prévenir, je tapais sur ma cuisse pour le faire revenir. Comme si le but du jeu était de réagir le plus rapidement possible, il revenait vers moi.

Après presque une demi-heure de ce traitement, son surplus d’énergie utilisé et la fatigue le gagnant, il sembla plus détendu. Je me mis à regarder les magasins dans la rue, un peu déçu de savoir la vie nocturne commencée. Dommage, j’aurais voulu simplement regarder des boutiques, admirer par la vitrine les gens agir en attendant leur pièce de viande, passer près des restaurants pour écouter les gens qui mangeaient sur les terrasses par les chaudes journées. Pourtant, le calme était plaisant, Kumo était plus petit que Konoha et les lumières y brillaient moins. En levant les yeux, surtout à cause de l’altitude, les étoiles semblaient plus brillantes. Je savais que la vie ici n’était pas mieux que celle de Konoha, mais je devais avouer que me laisser aller à l'illusion était tentant. Non, si je voulais pouvoir comprendre les gens de Kumo, je ne devais pas me laisser aller à des sentiments touristes. Ce n’était pas mon premier voyage, j’étais un nomade… C’était tout de même mon premier en tant que Konohajin. Le contact du museau de mon chien contre ma main me sorti de mes pensées. Je souris un peu, avant de le relancer dans des allers-retours nerveux.

Je faisais bien étrange figure, à marcher dans une rue de magasins fermés, un chien décrivant des allers-retours sous mes ordres, mes lunettes sur mes yeux et mon équipement encore un peu tâché par la route et sa poussière.

Soudainement, mon chien se contenta d’arrêter les allers-retours, au bout de l’un des deux, avant de revenir vers moi plus tranquillement. Je fronçais les sourcils et posai un genou au sol pour laisser ma main sur sa poitrine et remonter jusque dans sa nuque. Je terminais en lui grattant le derrière des oreilles. Je me contentais de me relever et de le suivre un peu. Après quelques pas, une femme s’approcha un peu, gardant néanmoins une distance raisonnable. J’hésitais une brève seconde, avant de donner la permission à mon chien de se détendre. Je doutais que cette femme me surveille, sinon elle ne se serait pas dévoilée ainsi. Ses questions me poussaient à croire que sa surveillance, si s’en était une, ne servirait à rien une fois dévoilée. Je fis signe au chien de l’approcher un peu, mais réagissant naturellement à sa nervosité, il s’assit devant elle, à quelques mètres, entre nous deux. Le chien sembla se tourner un instant vers moi, avant, comme sur un signal invisible, de s’approcher d’elle.

- « Tu as obtenu sa permission bien avant la mienne on dirait. »

J’observais la femme alors que Baku s’était lancé dans les présentations avec patience, cherchant une caresse de sa part. De mon côté, je voulais éviter à tout prix qu’elle ne s’en prenne à lui, tout en sachant que ma paranoïa était probablement injustifiée. En relevant un peu les yeux, je réalisais que le silence devenait long et un peu lourd. Ayant beaucoup appris au contact de Shio, je pris une inspiration en relevant mes lunettes sur mon front pour prendre la parole.

- « Je ne cherche rien en particulier, je me promenais pour me faire une idée de Kumo tranquille. Je viens de Konoha, nous sommes en visite pour apporter un message de l’Hokage… Je voulais en profiter pour voir en quoi les Villages sont différents… »

Je venais de lâcher beaucoup d’informations. Je m’assurais une certaine protection, car nous étions en visite officielle. Depuis quelques temps, surtout après l’examen, j’avais acquis la certitude que ces Villages ne visaient qu’à poursuivre la guerre qui avait ravagé le pays des années plutôt, mais en la concentrant à des troupes plus concentrés. Mieux choisie, plus existantes dans ce seul but, probablement pour épargner les civils et les économies des Pays. En apprendre plus sur elle serait positif, mais je devais avouer que ces considérations ne parvenaient pas à me convaincre de lui parler. Ce qui y parvenait, c’était la curiosité, car je me demandais si tous les autres Villages shinobis souffraient de la même « décadence » intrinsèque, dans leurs fondations. Baku lui, en tout cas, ne partageaient pas mes craintes.

Je jetais un drôle de regard à mon chien. Il était clair que son charme naturel surpassait le mien bien plus largement. Je ne pus m’empêcher de rire un peu en me rendant compte qu’en tant que chien, il s’habituait plus facilement à la société humaine que moi, en tant que… humain ? La jeune femme me rappelait un peu Shio, quand elle jouait sa façade de la gentille fille, au lieu de la petite teigne agressive. Est-ce par rapport à l’autorité et mon statut d’étranger qu’elle agissait ainsi ou était-elle sincère. Immédiatement après, le charme de la jeune fille s’envola quand elle me posa quelques questions, exigeant que je me nomme. La dernière fois, ça avait mal tourné avec ce Nikkou ou un truc du genre.

- « Enchanté… C’est bien ce qu’il faut dire ? »

J’attendis pendant quelques secondes sa réponse en examinant ses réactions. J’ignorais si c’était la manière de faire entre Shinobis. Tous ces ronds de jambes m’étourdissaient un peu encore aujourd’hui, ils semblaient diluer tous aspects francs d’une discussion, pour éviter les réactions trop vives. Baku revînt vers moi, presque à regret et, pour le consoler, je lui grattais un peu la tête.

- « Vous avez participé à l’Examen Chûnin à Kiri ? Sinon, comment les choses ont été perçues ici ? »

Le sujet me semblait étrangement plus intéressant. Encore aujourd’hui, je me demandais l’utilité d’une telle rencontre entre Villages, je me demandais aussi si la motivation des gens des autres Villages était aussi morne que celle que j’avais ressentie à Konoha. Je devais avouer que j’en doutais, en voyant l’ambiance bien plus militaire du Village de la Foudre. J’espérais que la discussion offrirait un bon point de départ, pour en apprendre plus sur Kumo, mais aussi et surtout pour satisfaire ma propre curiosité par rapport à Konoha. Je me demandais aussi à quoi pouvait ressembler les critères d’évaluation.

Pourtant, dès demain nous serions sur le départ et je savais que je devrais bientôt mettre fin à l’entrevue. La fatigue venait de fondre sur moi comme un renard sur sa proie. Je sentais une certaine lassitude sur mes épaules. Baku avait largement dépensé assez d’énergie. Immédiatement après la réponse de la jeune femme, je me contentais de la remercier d’un hochement de tête avant de lui dire quelques mots polis, mais directs, pour lui signaler que je retournais me reposer. Franchement, Kumo avait le mérite de m’avoir appris beaucoup sur le monde des Shinobis…

[Comme je t’ai averti par MP, je clôture mes RPs pour préparer mon départ.]