Lorsque je me réveillai, senti une brise fraiche entrée abondamment dans ma chambre par la fenêtre qui était resté ouverte. Je relevai la couverte jusque sous mon menton, couvrant ainsi tout mon corps excepté ma tête. Je restai ainsi quelques minutes encore avant de finalement me décider à sortir du lit. La première chose que je fis fut d’aller fermer la fenêtre de moitié. Je me dirigeai ensuite vers le petit évier puis m’aspergeai le visage avec de l’eau fraîche. Je pris quelques gorgées d’eau puis j’e coupai l’eau, me dirigeant maintenant vers mon armoire où je m’habillai rapidement. Je me rendis finalement vers ma petite armurerie où j’entreposais les outils que je me procurais. Je m’équipai de mon fidèle tantô puis remplis ma poche ninja de senbons, de kunais et de shurikens. Fin prêt, je quittai ma chambre puis allais me diriger vers la sortie lorsque mon appétit sembla me ramener à l’ordre et me dire : « Hey oh! T’oublie pas quelqu’un là? ». Je pris alors la direction de la cuisine, espérant me prendre quelque chose de rapide mais non, je tombai sur ma mère qui préparait un déjeuner qui serait digne d’un daimyo. Je me servis dans quelques plats déjà prêt mais je ne m’attardai pas plus longtemps à table. J’entendis ma mère me gronder que ce n’étais pas très polie et tous.

- Désolé maman. Moi aussi je t’aime!, lui lançais-je depuis le couloir, déjà en route vers la porte.

Je lassai mes bottes à toute vitesse puis je pris la poudre d’escampette, sautant sur mon propre toit tout de suite après avoir refermé la porte derrière moi. Lorsqu’il y avait eu des travaux sur le toit, j’en avais profité pour demander au constructeur s’il ne pouvait pas me faire une espèce de perchoir duquel je pourrais avoir une assez bonne vu sur le pâté de maison au moins. C’était exactement là où je m’étais rendu. Du haut de mon perchoir, je pouvais quand même voir une bonne partie du quartier Hyûga. À cette heure relativement tôt de la journée, le quartier était des plus calmes. Il ne devenait pas tant occupé de toute façon, même en plein après-midi. Après mon petit tour de vigile, je me tournai vers les Grande Portes puis je m’élançai vers celle-ci. Je bifurquai avant de franchir celle-ci pour passer par un petit chemin pas secret, mais pas très connu. Il n’était pas caché, mais il fallait savoir qu’il était là. Je m’arrêtai un petit peu avant la fameuse porte en grillage, vérifiant que personne ne m’observait, puis je soulevai le petit loquet et ouvris la porte en la faisant grincer. Je me dépêchai puis refermai la porte derrière moi sans plus attendre. Je jetai un dernier coup d’œil, vérifiant que personne ne serait sorti puis je m’élançai sur le petit sentier qui zigzaguait légèrement entre les arbres. Le simple fait de se rendre aux terrains d’entraînement en était un lui-même.

Je m’arrêtai aux abords des terrains pour vérifier encore une fois s’il ne s’y trouvait pas quelqu’un. Je relâchai mon Byakugan puis inspectai les environs pour n’y trouver aucun signe de shinobi. Je sortis de ma cachette puis je me dirigeai dans mon coin habituel des terrains. Je commençai par quelques minutes de méditation active, qui prépare mon corps à l’effort physique. Je poursuivi ensuite avec une révision des bases du Jukken, puis augmentai graduellement la difficulté des techniques sans même me rendre compte que j’avais des spectateurs.

Quand je me pointai le bout du nez dehors ce matin, je sus avec certitude que l’été était bel et bien terminé et qu’à partir d’aujourd’hui, ça n’irait qu’en refroidissant. Je frissonnai et resserrai autour de moi le manteau que j’avais enfilé avant de partir. Même quand je m’étais réveillé un peu plus tôt, j’avais aussitôt été accueilli par la température automnale qui régnait aussi dans la maison. La première chose que je fis en sortant du lit fut de mettre un peu de chaleur dans mon appartement. Enfin, après une quinzaine de minutes à me tortiller dans mon lit, refusant de sortir de couvertures. Évidemment, Aka était bien trop occupé à dormir pour me donner un peu de chaleur. Normalement, nous dormons collé l’un contre l’autre. Pas cette nuit il fallait croire. Une fois la maison réchauffée, je m’attelai à la tâche de me faire à manger avant d’aller m’entraîner. Eh oui, même en automne je ne dérogeais pas à mon horaire personnel. Le plein d’énergie fait, j’allais m’habiller – sans oublier de rajouter une petite couche supplémentaire – et sortis de la maison, accompagné de mon ninken.

Cela ne prit que quelques secondes avant que je ne m’habitue à la température ambiante, si on peut vraiment s’y habituer, et je pus ensuite continuer ma marche vers le terrain d’entraînement. Je dis marche, mais c’était plutôt un jogging léger question de commencer l’échauffement avec Aka qui trottinait à côté de moi. Une fois rendu aux portes connues de tous les shinobis, j’entendis aussitôt des cris. À la vitesse qu’ils fusaient, je sus immédiatement que je n’allais pas être le seul au terrain. J’aurais bien aimé un petit entraînement juste en duo, avec Akamori et moi, mais j’aimais bien rencontré des gens au Terrain d’entraînement. Après tout, c’était presque l’un des lieux les plus visités du village, il était normal que je crois fréquemment différentes personnes. Curieux de voir qui j’allais découvrir en train de s’entraîner, et aussi curieux de savoir si je connaissais cette personne, j’avançais silencieusement. Je ne voulais pas que la personne s’arrête simplement parce qu’elle entendait quelqu’un arriver. Quelle ne fut pas ma surprise, agréable surprise au moins, de voir qu’il s’agissait de nul autre que Tenshi, mon ami du clan Hyûga.

À sa vue, je sentis quelque chose en moi bouger et réalisai que j’étais simplement très heureux de le revoir. Cela faisait des mois que je n’avais pas eu de ses nouvelles et dans un monde comme le nôtre, on s’attend toujours au pire quand on n’a pas de nouvelles. Peu de temps après les événements de l’année dernière, Tenshi était venu m’annoncer qu’il partait pour parfaire son entraînement et qu’il n’avait aucune idée de quand il allait revenir. Au début, j’avais fait tout mon possible pour l’en empêcher, mais il avait tenu son bout jusqu’à ce qu’au final c’est moi qui abandonne l’idée de le convaincre. Je n’avais pu que le laisser partir en espérant le revoir un jour. Et maintenant il était là, devant moi, pratiquant plusieurs prises du Jukken que j’avais déjà vu des dizaines de fois. Je ne soufflai mots pendant plusieurs minutes, ne faisant qu’observer mon ami se pratiquer. Même si la force du Poing Souple n’était plus à rediscuter, je m’émerveillai que tant de force puisse s’allier avec autant de grâce, donnant tout son sens au terme souple. Lorsque je vis la sueur illuminé son front et entendis son halètement, je me dis qu’il était peut-être bon pour une petite pause. C’est à cet instant que je décidai de faire mon entrée.

- Alors comme ça on revient au village et on ne prend même pas la peine d’aller voir son meilleur ami? Je dois dire, je ne suis pas très impressionné… Je pensais que notre amitié comptait plus que ça.

Ainsi interpellé, l’Hyûga se retourna vivement dans ma direction, se demandant sûrement qui pouvait dire une chose pareille. Nos regards se croisèrent et je sus qu’il m’avait reconnu. Riant, je m’avançai vers Tenshi et allai le rejoindre, pour ensuite l’étreindre dans mes bras en lui tapant amicalement le dos. Nous dirigeant vers la rivière, nous allâmes nous asseoir et nous discutâmes longtemps, de tout et de rien autant que de ce qu’il avait fait ces derniers mois. Je me sentis également obligé de lui parler de ce qui s’était passé depuis son départ, mais il m’affirma qu’il avait lui aussi reçu le message de Sa Majesté d'où il était, peu importe où cela pouvait être. Évidemment, je ne lui dis pas que je m’étais gravé ladite lettre afin d’avoir une petite assurance si jamais nous n’arrivions pas à trouver une solution à temps. Même Akamori ignorait que je m’étais marqué, bien que mes instincts me disaient qu’il était tout de même au courant. C’est alors que je décidai de changer de sujet, ne voulant pas vraiment m’étendre sur le sujet des Marques.

- Je sais que tu viens juste de terminer ton entraînement, mais serais-tu partant pour un petit entraînement à deux? En souvenir du bon vieux temps?

Je souris, attendant la réponse de Tenshi avec impatience. Car s’il était vrai que s’entraîner ensemble nous rappellerait le bon vieux temps, où la plus grande menace était un village voisin et non des entités superpuissante sortis de nulle part, il y avait néanmoins une autre raison. En effet, je voulais aussi voir les progrès qu’il avait fait pendant tout le temps qu’il était parti. Étant mon meilleur ami, je me considérais un peu en éternel compétition contre lui. Il l’ignorait sûrement, s’en foutait probablement aussi, mais je ne voulais pas que Tenshi ne prenne trop d’avance sur moi. C’était pourquoi j’avais proposé un petit entraînement, question de voir ses avancements. Restait qu’à savoir s’il serait d’accord pour allonger un peu son entraînement quotidien. Après tout, j’étais venu ici pour m’entraîner, moi!