Me voilà maintenant Jônin. Quand on m’a attribué ce grade au retour de la bataille contre les Furyou, j’ai d’abord cru que c’était une blague. Non mais franchement… Beaucoup m’avaient dit que j’allais rapidement gravir les échelons mais je ne pensais pas à ce point. J’ai l’impression que ma promotion au grade de chûnin ne date que d’hier à peine. Le pire, c’est que je n’ai pas été la seule. Rin lui aussi est passé Jônin. À croire que l’un ne peut pas avoir de promotion sans l’autre ! Par contre, Ryosei lui est toujours genin… À croire qu’il y vraiment un truc qui bloque les supérieurs à le passé chûnin.

Cette promotion m’a fait prendre conscience d’une seule chose. Depuis le début de ma carrière de kunoichi, je n’ai absolument pas avancé dans ma quête. Certes, maintenant je connais l’existence d’être immortel… mais je ne pense pas le devenir de la même manière qu’eux. Jamais je ne laisserais un Furyou prendre possession de mon corps et me manipuler comme une vulgaire marionnette ! Ce serait un comble pour une Yamanaka de se faire posséder n’empêche. Non, moi je vais devenir immortelle tout en gardant le contrôle total de mon corps et de mon esprit. Surtout qu’eux ne le sont pas vraiment ! Regardez Makka ! Tellement immortelle qu’elle est morte.

Seulement, la piste des Furyou n’est pas à écarter non plus. Je n’ai pas encore assez creusé le sujet. Et quoi de mieux pour cela que d’aller directement voir un Furyou ? Une de ces bêtes que j’ai moi-même rencontrées et qui se trouve non loin d’ici. Oui, celui que j’ai croisé dans un bar alors que je n’étais qu’une petite Genin. Ce même Furyou qui s’est amusé à me manipuler comme une vulgaire poupée. Oui, je compte bien le revoir, et très vite. Plus vite que ce que vous imaginez puisque je suis déjà face à une porte. Derrière cette dernière, une chambre d’hôpital. Une chambre habitée par la bête.

Fiche PNJ

Seulement je ne suis plus toute seule pour l’affronter. Cette fois-ci, la dame rousse est à mes côtés. Cette femme infaillible qui m’a tout appris dans l’art des Yamanaka. Oui, je parle bien sûr de ma mère. Usant de mes yeux doux, je l’ai convaincu de m’accompagner pour une petite partie de mon entretien. Pourquoi pas la totalité ? Tout simplement parce que'elle-même ne connaît pas mon objectif, et elle ne manquera pas de me questionner sur ce que je vais demander à Kenji.

- N’ai pas peur Natsu.

Voyant mon hésitation, ma mère attrape la poignée et ouvre la porte. Nous pénétrons alors dans la chambre, tombant face à face avec l’homme. Cet homme allongé dans son lit, attaché par des sangles et avec… Une chose sur l’épaule. Une créature. Ma mère ne tarde pas à faire un commentaire sur ça d’ailleurs.

- Les animaux de compagnies ne sont pas autorisés dans l’hôpital, chasseur de visage. Difficile à croire qu’un tueur tel que vous en ayez un d’ailleurs… Ou peut-être allez-vous tuer ce hibou d’un instant à l’autre ? Comme ce que vous vouliez faire à Daiki ?

Ma mère commence fort. Après tout, ce n’est pas une visite de courtoisie. Nous ne sommes pas ici pour lui faire des papouilles. En premier temps, nous allons le provoquer un peu, voir ses réactions et ma mère me laissera la suite des opérations.

- Te souviens-tu de moi, Kenji ? Ou plutôt devrais-je t’appeler… Meteora ?

Sa voix. Rien que de l’entendre, ça me rappelle de mauvais souvenir. Lors de notre rencontre… Un simple homme qui s’avère être tout autre chose au final. Cet être qui m’a manipulé avec une facilité monstre. Après l’avoir vu, une image de peur s’est installé quand je pensais à lui… mais petit à petit, cette image a changé. Oui, quand on y pense bien, c’est logique. Une chose que personne ne peut comprendre, à part peut-être lui éventuellement. Maintenant, je n’ai absolument plus peur de lui. Au contraire, il m’intrigue, il m’impressionne, il me montre la voie. Il en devient presque un modèle, malgré toutes ses actions contre le village.

Le voilà qui recommence. Il use des paroles de ma mère pour les retourner contre elle. Quelque chose qu’il a fait de nombreuses fois lors de notre rencontre. Seulement, il assure que ce hibou sera le dernier à mourir, ce qui me surprend. Mon expression faciale ne change pas pour autant. Je reste neutre, pour lui montrer que ses propos ne m’atteignent plus. Contrairement à ma mère qui semble profondément agacée par la réponse de la bête, d’ailleurs… Sa réponse concernant Daiki ne semble pas arranger son cas.

Mais il ne laisse pas le temps à ma mère de riposter directement. Cette fois-ci, il s’adresse à moi, il pose ses yeux sur mon existence. Celle-qui-craint, voilà donc comment il me nomme. Un petit sourire s’empare de mon visage. S’il savait comment j’ai changé… comment j’ai grandi. Ce qui ne me tue pas me rend plus forte, comme dirait certain et si on suit ce chemin, c’est lui, Kenji, qui m’a rendu plus forte. La suite de son discours ne fait qu’attirer encore plus mon attention. Il vient de confirmer ce qu’on m’a dit sur les Furyou. Il est bel et bien immortel. L’immortalité, en face de moi. Je suis à la fois si proche de mon objectif et à la fois si loin.

- Tu peux toujours attendre, monstre. Tu vas rester dans nos prisons jusqu’à la fin de tes jours, et par conséquent, nous avons largement le temps. Inutile de se presser. L’automne ne changera rien pour toi. Les saisons ne te regarderont plus dans ta cellule. Tu pourriras à petit feu, immortel ou non.

La voix de ma mère me fait reprendre mes esprits. C’est bien ce que je pensais, il a déjà réussi à manipuler ma mère. Sans qu’elle ne s’en rende compte, elle est entrée dans son jeu. Or, elle ne pourra pas satisfaire sa colère et son sadisme sur un être immortel qui connaît parfaitement la douleur. Elle va s’énerver, encore et encore, et ça ne fera que rire le Furyou présent ici.

- Es-tu sûr qu’il sera le dernier à mourir ? Est-ce qu’un tueur, car c’est ce que tu es, peut vraiment protéger quelqu’un ou quelque chose ? Comment protéger quand on ne sait que détruire ? Telles sont les questions que je me pose Furyou, mais j’ai ma petite idée concernant la façon dont je vais avoir ma réponse…

Mon attention se reporte immédiatement sur ma mère à l’entente de ces mots. Je la vois lever son bras lentement, en direction du hibou. Je sais ce qu’elle compte faire. Elle va prendre possession de l’animal, tout simplement. Elle veut montrer à Kenji qu’il n’est qu’un prisonnier, un vulgaire déchet sous la domination de Konoha. Une chose que je comprends tout à fait. Quelque chose que j’aurais peut-être moi-même faite. Sauf que c’est ce que veut le monstre. Il l’a manipulé, comme il l’a fait avec moi. Il faut que j’intervienne.

Sans plus attendre, je pose ma main sur le bras de ma génitrice. Le baissant doucement, je m’adresse à elle.

- Laisse tomber maman… Je peux m’occuper de ça toute seule maintenant… merci.

Après un regard plein d’incompréhension, c’est une expression chaleureuse qu’elle me délivre. Sans un mot, elle se retourne et quitte la pièce. Je suis seule désormais, seule face à un immortel. Seule face à mon objectif. Instinctivement, un sourire amusé se dessine sur mon visage. Je m’approche un peu plus de Meteora et prends une nouvelle fois la parole, à son intention cette fois-ci.

- Celle-qui-craint... ? Cette époque est révolue Kenji. Je ne crains plus, et c’est en partie grâce à toi. Je n’ai plus peur et je ne me laisserais plus manipuler. Je suis celle qui fait craindre maintenant, je suis celle qui manipule.

Voilà qui entame bien la conversation. Lançant un regard déterminé à mon interlocuteur et ensuite à l’animal, je reprends dans le même ton.

- Je deviens comme toi Kenji. Plus le temps passe et plus je te comprends. La petite fille que tu as connue à bien grandis tu sais… Si je suis venu à toi aujourd’hui, c’est parce que tu as possède une chose que je désire… une chose qui est notre plus grande différence.

Oui, cette chose que je voulais déjà lors de notre rencontre.

- Je ne veux plus être mortelle. Je ne veux plus être une simple humaine. Je désire l’immortalité depuis très longtemps, et toi tu la possèdes, voilà pourquoi tu m'intéresses.

Comment va-t-il réagir ? Est-ce qu’il va au moins me prendre au sérieux ? Excellente question. S’il pense que ce n’est qu’une crise de gamine, il va être étonné quand je serais son égale. De toute façon, il est éternel et pourra admirer mon ascension, que ce soit demain ou dans 50 ans.