Cela fait 50 ans maintenant. 50 ans que la découverte du siècle nipponne, les nekos, ont été créés pour la première fois en laboratoire.
Cela aurait dû être idyllique! Tous ces êtres serviles et sans aucun statut juridique, moins que des animaux, tout juste des meubles, disponibles pour réaliser toutes les tâches les plus ingrates, et subir tous ce que vous dicterait votre imagination! Chaque foyer de l'archipel Japonais aurait dû avoir son propre hybride. Plus de ménage à faire en rentrant du travail. Plus de frustration sexuelle. Plus besoin de faire la cuisine, de garder les enfants, de faire surveiller la maison pendant les vacances, votre dévoué petit neko est là pour s'en charger à votre place, tout en vous inondant de son amour et de sa fidélité malgré les mauvais traitements éventuels.
Ces hybrides auraient dû se retrouver un peu partout dans la société, efficaces, souriants, rendant-services, obéissants, et surtout irrémédiablement soumis.

Cela aurait dû. Et cela fut... Mais pas sans douleurs.

Car des nekos, malgré bien des précautions de la part des laboratoires et des éleveurs, ont fini par s'enfuir, se reproduire, retourner à la nature. Leur nombre est en expansion et dans certains quartiers les rues ne sont plus sûres la nuit. Le gouvernement est dépassé, des associations exigent leur extermination comme s'il s'agissait de vulgaires nuisibles, ou au contraire la reconnaissance de leurs droits comme de vrais animaux voir des égaux des humains... Une belle pagaille!
Côté nekos de compagnie, les choses ne s'améliorent pas : certains se rebiffent, d'autres se rebellent carrément. Pour bien des propriétaires le rêve vire au cauchemar.

Malgré les efforts incessants des fourrières pour traquer les hybrides sans maîtres, le nombre de nekos errants n'a cessé de croître ces dernières années. Face à cette masse de créatures incontrôlables, l’État a aidé au lancement d'un ambitieux projet de recherches : découvrir un virus ou une bactérie inoffensive pour les humains mais fatale aux nekos, ainsi que le vaccin ou l'antidote approprié. L'objectif est simple : tuer rapidement et efficacement des centaines voir des milliers d'hybrides errants par jour tout en épargnant ceux qui ont un maître, et ainsi nettoyer nos rues de cette vermine.
Malheureusement, le virus s'est retrouvé en circulation avant qu'un antidote ne soit mis au point.
La pandémie fait son œuvre et certains nekos, apprivoisés ou non, ont déjà succombé. De nombreux hybrides sont malades et leurs maîtres s’en plaignent...

Pour parer au problème, les directeurs de Fourrières ainsi que les scientifiques se sont alliés pour résoudre efficacement cette catastrophe : au lieu d'être envoyés dans une fourrière, tout neko errant et malade sera attrapé et renvoyé au laboratoire pour être soigné. Enfin officiellement... En réalité, tout neko errant, qu’il soit malade ou non, rebelle ou juste perdu, sera attrapé et renvoyé au labo pour être euthanasié.
Voilà comment résoudre d’une pierre deux coup le cas des nekos malades et des nekos rebelles fauteurs de troubles.

Leur courte histoire n'était pas bien joyeuse, et voilà que déjà une nouvelle ère sombre s'élève pour les nekos...

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