« Bonjour père, vous m’avez demandé. »

« Oui, et je t’ai déjà dit de ne pas m’appeler comme ça, enfin passons. J’ai une mission pour toi, tu dois porter ce courrier à la doyenne de notre clan Samui Chifumi afin de lui transmettre le rapport de la dernière réunion du conseil. Comme tu le sais toi ainsi que quatre autres ninjas seront envoyé au combat afin de libérer les membres de notre famille retenus captifs. Expose lui le plan et réponds à ses questions si nécessaire, je me chargerai de notre chef. »

« Bien. »

Samui Hideaki, père de Rei était un membre des têtes pensantes du village comme le furent de nombreux autres avant lui. Le premier Mizukage était lui-même un Samui du nom de Mahan, honorant ainsi les efforts de tout un clan afin de réunir les différentes familles. Clan respecté par son prestige et la valeur de ses membres, le retour de deux de ses Jonin dans la défaite ne devait pas se voir d’un bon œil. Ancrée sont les traditions ainsi que le culte de la réussite, Rei lui-même avait manqué d’en souffrir à cause de sa non-maîtrise du Hyoton. Le jeune homme ne parvenait à contrôler son pouvoir héréditaire que depuis son entrainement avec Ao’. Il était simplement parvenu à créer une fine couche de glace ou dessus d’une surface d’eau mais les faits étaient là, il se garda toutefois d’en informer sa famille, l’heure n’était pas à l’entrainement mais à la préparation et le service que lui demandait son père lassa le Samui.

Sa mère lui avait rapidement décrit la femme du nom de Samui Chifumi, c’était une femme réputé pour sa droiture et sa sévérité, aurait-elle simplement pu s’imposer à sa position si ce ne fut pas le cas. Elle arborait de long cheveux noirs formant un chignon, vêtu élégamment elle faisait partie des plus grandes manipulatrice du Hyoton du clan. Rei avait déjà rencontré sa petite fille par le passé, il l’avait croisé dans la rue accompagnée de la Kaguya. Sa mission était également de la ramener au village accompagné de son cousin. Il se prépara avec l’une de ses tenues les plus raffinées puis se dirigea vers la bâtisse. Il espérait que celle-ci ne lui prenne pas trop de temps, dans le cas contraire puisse-t-il lui apporter un quelconque bénéfice de connaissance ou de maîtrise. De nature curieuse le jeune homme restait très froid depuis son retour à Kirikagure no Sato. Profondément marqué par les événements qui le précédèrent, il ne discutait qu’en de rares occasions avec d’autres, sauf s’ils arrivaient à faire naître un intérêt aux yeux de Rei.

Lorsqu’il arriva devant l’immense demeure, il l’observa attentivement. Les symboles arboraient montraient, comme pour la sienne, la richesse et l’importance de sa famille. Les dentelles et couleurs utilisées imposaient le respect par leur simple prestance. Il frappa à la porte puis attendit quelques instants avant que quelqu’un ne vienne lui ouvrir.

« Bonjour, je suis Samui Rei, fils de Samui Hideaki. Je viens apporter à Samui Chifumi un rapport d’une grande importance. »

La personne qui se présentait devant lui n’était autre que la fille de la doyenne, Samui Yuko. La mère de famille était vêtue de belles étoffes, sa longue chevelure soyeuse se mêlait parfaitement avec son habit donnant l’impression d’une femme attentive à son apparence. Elle sourit à la vue de Rei lui donnant un accueil alors qu’aucun ne l’avait encore jamais rencontré auparavant. Yuko l’invita à rentrer ouvrant en grand la porte afin de le laisser passer, permettant d’entrevoir la grande cour intérieure liant diverses maisons de tailles très variées. La bâtisse se situant la plus à gauche était la plus imposante de toute tandis que les autres plus modestes étaient attenantes. Pour finir une dernière maisonnette semblait liée à l’écurie et la forge. Elle se rapprocha de lui et se présenta rapidement, l’informant qu’elle le conduirait à la matriarche.

« Merci, je vous suis. »

Tout en arborant le même sourire, les deux Samui s’avancèrent vers le fond de la place, passant devant la forge où semblait travailler son mari Daïsuke. Un pré s’étendait derrière le bâtiment, laissant apparaître deux chevaux. L’un paitrait paisible tandis que l’autre s’approcha dans leur direction puis s’en alla après que sa maîtresse l’eusse repoussée. Après quelques minutes de marche, une silhouette apparue le haut d’une petite colline. Il parvint à reconnaître la femme que lui avait décrite son père une fois assez proche d’elle, la mère de famille l’appela et la grand-mère descendit vers eux tenant au bras un panier d’herbes. Elle se tourna alors vers le jeune l’appelant par son nom.

« Bonjour madame, nous n’avons en effet jamais été présentés et je suis honoré que vous me connaissiez. Je suis venu ici pour vous apporter une missive de mon père, elle contient un résumer du dernier conseil du village ainsi que des informations concernant les plans à venir. »

Il lui tendit alors le morceau de papier et attendit une réaction de sa part.

La doyenne s’inclina en signe de respect lorsqu’elle prit le rapport des mains de Rei, qui accompagna son mouvement par imitation. Tout en lui présentant la maison se trouvant plus bas elle l’invita à prendre le thé avec elle afin de mieux se connaître. Le Samui ne pouvait refuser une telle proposition émanant d’une personne aussi respectée, il se décida donc à accepter humblement sa demande tout en s’inclinant encore une fois en signe de respect. Pour lui, un simple hochement de tête en plus des manières de parler appropriées suffisaient amplement, mais les traditions et codes de la société étaient de mises, Rei savait que ce n’était pas lui, un simple Chunin parmi tant d’autres qui les révolutionnerait. De plus les suivre ne le dérangeait pas, ils étaient devenus naturels à force de pratique.

Alors qu’ils étaient en train de marcher, Yuko décida de faire la discussion avec son invité. Elle lui parla de nombreuses choses dont sa fille, Yuki. Une ninja maîtrisant tout comme lui l’Iroujutsu, en plus de son don héréditaire. Elle possédait également un pacte, celui des ours qu’elle avait acquis au court de sa progression. Lorsque le jeune homme l’avait rencontré, l’enfant était encore jeune genin ne maitrisant encore que les bases des arts ninja. Maintenant elle était en tout point meilleure que lui, ce qui lui rappela douloureusement un pan de son passé. Au bout d’un certain moment Chifumi se stoppa nette, puis tituba avant de s’écrouler à genoux sur le sol. De toute évidence les nouvelles ne lui étaient pas encore parvenues. Elle bafouilla quelques questions que le Chunin répondit avec un brin de surprise.

« Nous sommes au courant depuis un bon moment maintenant, je ne connais pas les dates exactes. De ce que je sais nous n’avons aucune information concernant son état outre qu’elle est en vie… »

Mais avant même qu’il n’ait eu le temps de répondre à sa dernière question elle se retourna vers sa fille et lui fit part de la terrible nouvelle. Son regard terrifié dévisagea Rei, ce qui le mit mal à l’aise. Bien qu’antipathique une telle situation lui était inconfortable. Chifumi tenta en vain de se remettre sur ses jambes, puis elle suivit le geste de Yuko et s’accroupit à côté d’elle. Le jeune homme marque une petite pause afin qu’elle puisse digérer la nouvelle puis s’abaissa à son niveau.

« La missive vous explique en détail le plan d’action mais je vais rapidement vous l’expliquer. Deux équipes de deux shinobis seront formées, la première sera chargée de faire diversion en lançant un assaut rapide contre l’avant du convoi qui transporte votre fille ainsi que Samui Kyoji. La deuxième équipe quant à elle sera chargée de la libération des deux prisonniers. Je fais partie de cette deuxième. »

Il regarda l’air dépité des deux femmes puis continua afin de tenter de les rassurer un tant soit peu, arborant un regard confiant.

« Je suis un ninja médical, tout comme votre fille. Nous ferons tout pour la préserver mais dans le cas où elle aurait subi des blessures je peux vous assurer que je ferai tout mon possible pour la remettre en état. Nous ne faillirons pas. »

Le manque de compassion de Rei avait une raison bien particulière. Ce n’était non pas une volonté de sa part ou sa nature, mais ce qu’il était devenu. Certaines facettes de sa nouvelle le déplaisaient, mais ce ne fut pas le cas de celle-ci. A quoi bon avoir de la compassion pour ceux n’étant pas chers à ses yeux. Les deux femmes sondèrent le regard de l‘homme qui se tenait devant elles, un regard emplies de peur et de tristesse, mais aussi un regard jaugeant la valeur que pouvait avoir la présence de Rei durant la mission de sauvetage. Pendant 5 longues minutes, un silence d’or se tissa dans le paysage printanier. Un vent frais soufflait dans les herbes et les arbres tapissant la colline, le tout dansant au rythme des rafales. Puis Chifumi se releva avec toute la dignité dont elle pouvait faire preuve, refusant l’aide que lui proposait sa fille. Elle s’avança vers Rei, se plaçant face à lui tout en déposant sa lourde main sur son épaule.

« Nous allons donc nous en remettre à vous jeune homme ! »

« Je suis honoré d'avoir votre confiance madame. »

Arborant un visage de marbre, elle laissa tomber son bras le long de son corps, puis Chifumi l’invita à prendre le thé chez elle afin de parler plus amplement. Probable fut-il qu’elle ait d’autres questions à poser au jeune homme qui allait sauver sa petite fille. Elle devait laisser le sort de sa précieuse à un inconnu, outre le fait qu’il fasse partie de son clan. La vieille dame passa à côté de Rei, suivant le chemin qui descendait en bas de la clairière, joignant la maison. Le jeune homme suivit ses pas ainsi que la mère de famille, sans dire un mot. Seul le vent était audible, un silence pesant avait pris place. Lorsqu’ils arrivèrent à destination, les deux femmes invitèrent le Samui à se placer devant la table pendant que celles-ci préparèrent le thé. Il agit selon leur convenance, attendant qu’elle finisse leur décoction. Dans la continuité du reste de la bâtisse, la pièce tout en se montrant luxueuse restait modeste, dépourvue de mobilier superficiel telles que pouvaient l’être bien d’autres demeures.

Au bout de quelques minutes elle revint vers lui pour lui le précieux liquide dans une tasse, puis elle s’asseya non loin de lui, précisant qu’elle ne l’avait que peu sucré. Il but plusieurs gorgé, puis attendit que l’une d’elle brise le silence qui s’était instauré. La doyenne se décida alors à lancer le sujet de conversion que Rei craignait, celui de son passé.

« Le conseil a beaucoup débattu de votre cas jeune homme ... Votre retour a été plébiscité, mais personne ne vous a demandé votre avis ... Donc je le fais ... Comment vous sentez vous Rei après l'expérience pour le moins traumatisante que vous avez vécu ? »

« Si je peux me permettre et sans le moins du monde vouloir vous offenser, je préfère ne pas aborder le sujet. »

Il marqua un court temps de pause afin de boire une gorgée puis continua.

« Comme vous pouvez l’imaginer, c’est une expérience traumatisante qui m’a beaucoup apporté. J’ai changé, j’ai aussi compris certaines choses. J’ai ouvert les yeux. Je les ai aussi fermé. Maintenant je suis en train d’extérioriser et de poser un avis objectif sur tout cela afin de trouver des réponses. Mais en ce moment je me prépare surtout à la mission qui m’attend. Nous, ninja, devons risquer notre vie jour après jour. Je ne compte pas la perdre sur ce champ de bataille. »

Rei, à travers ces mots, n’avait rien dévoilé de ce qui s’était passé outre le fait que ce fut un moment marquant. Le jeune homme avait pris garde, lors de son discours, de ne transmettre aucune information tout en expliquant bien de quoi il en ressortait. Il voulait montrer une facette forte de lui-même, afin que ne transparaissent aucune faiblesse le concernant qui pourrait nuire à son futur. Ce que la vielle dame approuva d’un hochement de tête, bien des personnes se seraient plus intruse, in fine moins respectueuses qu’elle. Néanmoins, d’après ses dires le but de Rei avait été atteint puisque la femme avait maintenant confiance lui. Elle poussa alors vers lui un panier contenant des viennoiseries puis continua.

Chifumi semblait énervé que le conseil ne l’ait prévenu plus tôt. Ce qui étonna le jeune homme puisqu’elle était la doyenne de son clan. Il ne l’a connaissait pas, de même qu’il n’avait aucun lien avec elle, mais les conseillers devaient avoir une bonne raison d’agir ainsi. Quelque fut celle-ci, elle importait peu au jeune homme, de même que les longues discussions qu’engendrerait les conséquences d’une telle décision. Mais la nouvelle la plus surprenante, à laquelle ne s’attendait pas Rei, fut que son père le convie du clan. Lui qui appartenait à la fois à celui de la famille et du village possédait une quantité d’information conséquente sur tout ce qui se déroulait, en plus d’un pouvoir décisionnel et une pression politique importante.

S’il acceptait, il se trouverait être un des plus jeunes membres du conseil, si ce ne fut le plus jeune. Une position intéressante, mais lourde de conséquences. Une surprise pour celui qui ne s’intéressait pas une telle position. Comme beaucoup, le pouvoir représentait un intérêt certain bien qu’il soit enchainé à de lourds tributs. En plus d’un temps considérable qu’il fallait sacrifier pour se faire, parmi de nombreux autres sacrifices. Une réflexion, ainsi qu’une discussion allaient être nécessaire avec ses parents. Non pas pour qu’ils puissent décider de son choix mais afin de partager leurs expériences. Un silence s’imposa pendant plusieurs secondes afin que Rei réfléchisse à la formulation de sa réponse.

« Je suis honoré d’une telle proposition, mais je dois d’abord réfléchir avant de prendre un engagement si important. Je ne peux pas vous donner de réponse sur le champ. Mais j’en profite pour vous poser une question, excusez-moi si c’est indiscret, n’hésitez pas à me le dire. Que pensez-vous de votre position, la réflexion des conséquences, bénéfices, problèmes, et autres choses qu’induit votre rôle au sein du clan. Dîtes-mois si vous ne comprenez pas bien ma question, elle est assez mal formulée, je m’en excuse.»

Il prit une brioche dans le panier qui se tenait devant lui, attendant la réponse de la doyenne.

Un long soupir suivit la question de Rei, dont il n’arrivait pas à tirer le sens. Etait-ce de la lassitude, ou plutôt un regain d’effort afin de se rappeler d’un passé parfois douloureux. Qu’importait, Chifumi semblait décider à répondre de ses attentes. Elle prit alors une longue inspiration puis entama son explication.

La doyenne avait intégré le conseil alors qu’elle avait vingt-sept ans, enceinte de sa seconde fille. Un âge correct en ce qui s’agissait d’avoir des enfants, mais précoce quant à celui d’intégrer le conseil. De par Hideaki, Rei savait que la femme était l’une des meilleurs manipulatrice de glace de son clan. Cette position avantageuse et lourde de conséquences devait avoir penché en sa faveur en ce temps. Le poids de la fierté des Samuis qu’elle portait lui donnait un certain pouvoir politique, mais également de nombreuses responsabilités. Comme l’expliquait bien son interlocutrice, une telle position impliquait de nombreux avantages, ainsi que de conséquences. De même que pour tous les choix aussi important impliquant un bouleversement dans sa vie d’homme, Rei devait bien réfléchir avant de prendre une telle décision. Son regard se fit vide, comme il en avait l’habitude lorsqu’il se perdait dans ses pensées et ses réflexions.

Puis après un cours silence, elle lui indiqua que certaines de ces décisions influerait sur la sureté et le bien-être même du clan. Un dévouement total à celui-ci ainsi qu’un énorme sacrifice de temps afin d’y assurer sa position. L’ambition du jeune homme était certaine, mais son ignorance quant au bien être de sa famille l’était aussi. Ses objectifs ne concordaient pas avec eux, ils n’y étaient pas compris. Chifumi, afin de marquer une pause pour reprendre son souffle s’enfonça dans sa chaise tout en croisant les mains, signe de réflexion. Elle remémora alors ses sentiments de l’époque, tout d’abord difficile, cette épreuve s’était également trouvé être un moyen de faire passer ses idéaux. Patience et volonté furent nécessaires au bon déroulement de ses engagements, mais la récompense et fierté qu’elle ressentait de les voir accomplis était palpable. Preuve en était la réconciliation entre les Samuis et le clan Kaguya, rivaux depuis l’aube de Kirikagure no Sato.

« Cela t'éclaire-t-il jeune homme ? »

« En effet, je vous remercie d’avoir consacré de votre temps pour moi. Il faut maintenant que je réfléchisse bien à ce qu’une telle décision peut impliquer. Serait-ce impoli de ma part de prendre un temps de réflexion, quand est-ce que je devrai donner ma réponse ? »

La doyenne se contenta d’un simple hochement de tête pour approuver la décision de Rei. Le jeune homme préférait réfléchir et peser les différents éléments avant d’adopter une ligne de conduite, un comportement tout à son honneur et il le savait. Les agissements, les mots, tout devait être mesuré avec attention afin qu’un jour ils ne puissent se retourner contre lui, mais qu’ils penchent en sa faveur. Outre sur certains sujets, tels que Ao’, où il était intraitable. Malgré son impartialité et sa volonté de se vouloir objectif, il ne pouvait l’être pour la personne qui lui était cher, comme tout être humain.

Chifumi but une gorgée de son thé, puis informa à Rei qu’elle ferait en sorte d’expliquer sa situation à son père, Hideaki. En effet il verrait probablement d’un mauvais œil le doute du jeune homme. Bien qu’il n’attache pas une importance capitale aux anciennes traditions, il restait un membre du clan conservateur. Lorsqu’il apprendrait la décision de son fils, il voudrait en discuter et le convaincre, ce que Rei voulait éviter. Mais le jeune homme ne s’attendait pas à ce que son interlocutrice lui fasse une proposition telle qu’observer une séance en bon et due forme. Son regard surpris n’avait pas eu le temps de transformer le reste de son visage que la doyenne supplia d’un ton attristé le jeune homme de sauver sa petite fille. Sa voix tremblait de tristesse lorsqu’elle eut fini sa phrase, gorgée de larmes.

Elle porta une main à sa tempe avant de s’affaisser sur le sol, tombant à genoux sur celui-ci. Rei se leva alors brusquement de sa chaise puis s’approcha de Chifumi. Il l’aida à se stabiliser puis alla appela sa fille afin qu’elle puisse l’aider. Il porta sa main sur la tête de la vielle dame, la faisant glisser jusqu’à sa poitrine afin d’analyser la situation.

« Ce n’est pas une simple douleur n’est-ce pas ? Quelle en est la cause ? »

En effet le jeune avait rapidement comprit l’ampleur des dégâts, de par les symptômes, mais également le comportement de ses tissus lorsqu’il tenta de rapidement localiser le mal.

Peu après qu’il ait appelé Yuko, cette dernière entra dans la pièce. S’approchant immédiatement de sa mère, elle aida Rei à remettre la vielle femme sur sa chaise, puis passa à un examen plus poussé tout en la rassurant. La doctoresse examina tout d’abord les yeux de sa patiente, puis vérifia sa pression artérielle. Yuko expliqua à son compère que la doyenne souffrait de dégénérescence cérébrale. Sa petite-fille l’avait soignée, croyant qu’elle était parvenue à réparer la totalité de la lésion. Elle demanda au jeune homme de la surveiller en attendant qu’elle puisse chercher son matériel, Rei s’agenouilla donc près d’elle et tâta son cou afin de vérifier la taille de ses ganglions. Celle-ci n’avait pas changé, montrant bien l’absence d’infection ou autre, tout du moins son système immunitaire ne réagissait pas, ou ne pouvait le faire face à cette menace. Les maladies du cerveau étaient les plus vicieuses et dangereuses étant donné l’impossibilité que le corps avait d’y remédier lui-même.

Au bout de quelques minutes, Yuko revint dans la pièce une valisette à la main. Elle sortit un stéréoscope puis écouta les battements du cœur de la doyenne. Elle se tourna vers Rei et lui demanda s’il avait trouvé quelque chose.

« Je peux juste affirmer que le système immunitaire n’a pas l’air de réagir. Vous avez vérifié son pouls, le seul symptôme que nous avons est ce mal de tête qu’elle ressent. Vous ferez mieux de l’amener à l’hôpital pour lui faire des examens plus approfondis. »

Yuko demanda à Rei de prévenir la chef du clan de l’absence de la doyenne au prochain conseil, elle se chargerait personnellement de la remplacer durant cette période. Il aida la femme à préparer sa mère puis elles partirent en direction de l’hôpital. Le jeune homme les suivit jusqu’à l’extérieur de la maison puis se dirigea tout d’abord chez lui afin d’informer sa mère du résultat de sa visite, puis il partit en direction de la demeure de Masayuki. Ne lui restait plus qu’à méditer sur la proposition que lui avait faite Chifumi.