Un mois, déjà. Cela faisait jour pour jour un mois que Naoki avait entreprit son périple. Il avait quitté le pays du fer au début de l’été, sous une chaleur croulante, et aujourd’hui il était à Ta no Kuni. Il était d’ailleurs là-bas depuis plus d’une semaine, son pays natal et ce dernier étant frontaliers, le voyage ne fut pas long. Le samouraï avait cependant prit tout son temps, il avait marché sans se presser, il avait trouvé chaque jour un moment pour s’exercer et étudier et se trouver de quoi manger, un abri pour la nuit ou bien même encore de s’entretenir avec l’habitant. Bien que ce n’était encore que le début, il appréciait vraiment cette vie de vagabond. Son naturel solitaire lui permettait de ne pas souffrir d’un manque de vie sociale trop important, et son besoin absolu de liberté était tout à fait comblé. Jusque-là, c’était le rêve. Néanmoins, le jeune homme gardait toujours une pensée dans un coin de sa tête, une pensée pour ses compagnons, pour son père, pour ceux qui auraient pu être ses frères d’armes si le village des nuages n’avait pas annexé, colonisé, le pays du fer. Malgré tout, il se rappela que tous avaient eu le choix, ils étaient peu à choisir de ne pas prendre part à l’actuel conflit mondial, mais ils auraient pu. Les samouraïs représentent une force guerrière qui lui permettait de vivre en paix, mais des dirigeants belliqueux avaient préféré faire de ce pays symbole de neutralité, une nation qui s’enlise dans la guerre. Après tout, c’était peut-être ça être un shinobi… Peut-être que samouraïs et shinobis étaient à mettre dans le même panier ? Peut-être, oui, mais pas Naoki. Si il pouvait être fier d’une chose, c’était de suivre ses idéaux.

Il se retrouvait donc à Ta no Kuni, un pays très agricole, mais comme anciennement Tetsu no Kuni, très prospère militairement. En effet, les moines de Maskine résidaient dans ce même pays et constituaient, à la façon des samouraïs, une force de frappe, ou plutôt de défense, importante. Jusqu’alors, personne n’avait tenté de forcer le temple de ces moines. Tout ce que Naoki savait d’eux, c’est qu’ils excellaient dans le Taijutsu, mais à mains nues. Ils devenaient intrigants, ils devaient posséder un enseignement intéressant, et le samouraï espérait de tout cœur en rencontrer un, et pourquoi pas effectuer quelques passes d’armes avec lui. De toute façon, il finirait bien par en croiser un au cours de son périple, car il comptait rester à visiter le pays encore un moment. Le cadre de vie de la région lui plaisait, c’était calme, paisible, reposant même. De plus, il y avait un grand nombre de lieux à visiter, à découvrir ; c’est d’ailleurs pourquoi il y avait tant de touristes : des voyageurs, des familles, ou encore des ermites ou des pèlerins. Outre les beaux paysages, beaucoup y cherchaient la sérénité, Ta no Kuni était un des derniers pays à l’écart des conflits, et c’était visiblement un succès. Le jeune homme appréciait de plus en plus cet endroit, et quoiqu’il advienne, il y retournerait.

Ce jour-ci, il avait beaucoup marché, et après avoir trouvé de quoi rassasier sa faim, il élimina le surplus grâce à un rude entrainement. Il y passa deux heures, dépensant son énergie à frapper, trancher, sauter, grimper, pousser, tirer, suer, et … s’écrouler. Ce fut une rude journée, un rythme intense qui lui permettait de conserver et d’affûter son endurance et de repousser les limites de son corps. C’était un entrainement essentiel afin de pouvoir prétendre être un vrai samouraï. Après cet entrainement, le jeune homme s’approcha de l’affluent de la rivière qui bordait son pseudo-camp d’entrainement et dégaina une flèche qu’il glissa le long de son arc, qu’il banda ensuite. D’un coup, la flèche partit et empala un poisson qui avait eu le malheur de sauter au même moment. Ce fut le goûter de Naoki, qu’il s’empressa d’aller faire griller au coin du feu. Il était assis par terre, en tailleur, lorsqu’il entendit quelqu’un s’approcher. Il mit la main sur le pommeau de son katana, prêt à dégainer.