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 Du fond de nos cellules [feat. Oterashi Yanosah]

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Nukenin
Samui Yuki
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Message(#) Sujet: Du fond de nos cellules [feat. Oterashi Yanosah] Du fond de nos cellules [feat. Oterashi Yanosah] EmptyLun 3 Fév 2014 - 22:45

La douleur s'estompe enfin. Voilà maintenant une journée entière que je suis réveillée et donc consciente de mon incarcération dans cette prison. Vingt-quatre heures ... C'est à peu prêt le temps qui me sépare de mon réveil et j'ai envie de dormir à nouveau ... Mais la douleur était beaucoup trop présente pour me laisser un peu de temps de répits.

Pourtant, malgré tout, je profite de ces quelques minutes d'accalmie et je sombre rapidement dans un sommeil sans rêve avant d'être réveillé moins de deux heures plus tard par des nouveaux effluves de douleur. Ma tête me brule et j'ai beau essayer de bouger les bras ou concentrer mon chakra pour essayer de me soigner, il n'y a rien à faire. Ce dernier semble immédiatement absorbé par les murs de cette prison et l'utilisait deviens inutile au final.

Peut-être la mort serait une fin plus enviable que de subir autant de douleur.
Mes yeux pleuraient d'eux même, représentation extérieure de ce que je ressentais à l'intérieur. L'envie d'appeler ma mère pour qu'elle apaise ma douleur était de plus en plus forte pourtant j'essayais de la contenir du mieux que je pouvais. J'étais une shinobi après tout ... Mais pourtant, j'étais aussi une enfant .. Une enfant fragile et délicate qui avait besoin de sa maman.

Un véritable gémissement, supplication externe de ma douleur sortit de ma bouche sans que je ne puisse le contenir et toujours accroché aux barreaux de la planche métallique qui composaient le lit médicalisé, mes gémissements se transformèrent en véritables torrents de larmes.
Par chance, Kyoji devait dormir. Tant mieux, je n'avais pas envie qu'il m'entende dans cet état de panique suprême ou pire qu'il puisse un jour raconter cela.
Pourtant, à cet instant présent, l'ensemble de ma vie, de mon éducation me semblait remise en question.
Comment arrivais à suivre des préceptes de bonnes conduites quand on était aussi inconvenant que possible avec moi.
Je me doutais bien qu'être en prison ne serait pas une partie de plaisir, mais j'étais loin d'imaginer que cela serait aussi difficile. Malgré tout, je n'avais pas cédé à leur demande et je me demandais encore combien de temps il me restait avant que les persécutions reprennent.
Mon esprit divagua petit à petit vers les personnes que j'aimais. Grand-mère s'était-elle remise de sa maladie ? Et Aoji comment allait-elle ? Dire qu'il faudrait bientôt lui annoncer le décès de Tenzo ...

Mais la question qui me tracassait le plus malgré tout, c'était de savoir ce que devenait Yusuke ?
Un nouveau frisson de douleur me parcourut et je retins avec difficulté un cri de douleur lorsque soudain, j'entendis un bruissement de pas.
Les sens aux aguets j'ouvris grand les yeux et un murmure passa par ma bouche :


"Qui est là ?"

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Iwa
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Message(#) Sujet: Re: Du fond de nos cellules [feat. Oterashi Yanosah] Du fond de nos cellules [feat. Oterashi Yanosah] EmptyMar 4 Fév 2014 - 9:26

A en juger par le cycle de son organisme, qui se répétait et se muait inlassablement en phases actives et passives au fil du temps, Yanosa devait être enfermé depuis quelques jours à peine. Difficile d'estimer avec exactitude combien de temps s'écoulait, même s'il n'avait pas encore été enfermé depuis assez longtemps dans le noir pour perdre ce repère, qui lui était au demeurant aussi utile que de connaître la météo au Pays du Vent. Passant le temps en méditations diverses, régénérant ses tissus, le Nukenin était dans un premier temps parvenu à recouvrer un semblant de motricité, pour le cas où. Ses tendons d'Achille refaisaient corps avec le reste de la structure du pied, lui permettant si l'envie lui en prenait de se déplacer dans ce trou dans lequel il avait été jeté sans toutefois pouvoir forcer le moins du monde sur ses appuis. Le temps, d'une certaine façon, jouait ici en sa faveur, à mesure qu'il reprenait des forces... Ce qui n'était vraisemblablement pas le cas de tout le monde dans cette prison lugubre et sinistre.

De nuit, ou de jour -peu importait au fond, surtout quand il n'y avait aucun moyen de le savoir-, un bruit lourd se fit entendre au loin. Des roulettes, de l'acier que l'on transportait sans ménagement vers lui. Une planche de torture ? Voilà qui égayerait un peu le quotidien devenu bien monotone du jashiniste... Mais à mesure que le bruit se faisait plus proche, il ralentissait également, jusqu'à s'éteindre juste à droite de la cellule de Yanosa. Des bruits de pas, de clés et de manipulations diverses, et les gardes s'en allèrent. Tout semblait indiquer que quelque chose ou quelqu'un avait été amené dans la cellule adjacente à la sienne, mais sans chakra, impossible de dire qui ou quoi. Cette nuit-là -pour peu qu'il ait s'agit d'une nuit-, de petits souffles éreintés et ténus parvinrent jusqu'aux oreilles du Nukenin qui, bien que curieux, reprit le cours normal de ses méditations après un bref instant de décrochage, un étrange pressentiment lui étreignant l'espace d'un instant les synapses... Bien des heures plus tard, des bruits de pas résonnèrent à nouveau dans le couloir. Des bruits de clés, encore, et cette fois-ci des voix. Une voix. Les soldats kumojins violentaient, questionnaient, invectivaient et pestaient comme des veaux à l'encontre d'une jeune fille, dont le timbre de voix trouva une résonance toute trouvée chez le jashiniste. Yuki. C'était elle, là, juste à côté, et elle était visiblement très mal en point à en juger par les ersatz de phrases qu'elle parvenait à peine à formuler dans un torrent de larmes et de sanglots erratiques.

Jashin avait décidément des façons bien à lui de désigner ses objectifs à son poulain et chaque fois qu'il finissait par le faire, il arrachait à son protégé un franc sourire presque carnassier, sorte de signal qui établissait le lien entre le serviteur et le Maître. Yuki... La connaissant, elle avait du vouloir aller à la guerre, elle aussi, tous ses idéaux et ses rêves accrochés autours du cou comme autant de cibles faciles pour tous les shinobis du camp adverse. Oh, elle ne devait pas avoir démérité, certainement pas... Mais le fait était qu'elle était là, dans la même prison que celui qu'elle clamait haut et fort détester plus que tout au monde, sans doute plus amochée qu'elle ne l'avait jamais été. Ironie ou pas, Yanosa ne put s'empêcher de se relever avec peine tout en continuant à écouter la scène sordide qui se déroulait à côté de lui. S'approchant des barreaux, tendant l'oreille pour discerner le moindre détail de ce qui se tramait à sa droite, Yanosa reconnut sans mal le rythme, la tonalité et la violence d'un interrogatoire en règle. Et des règles, en vérité, il n'y en avait pas dans le monde shinobi, si bien que torturer une enfant à peine entrée dans l'adolescence devait paraître tout aussi justifié pour ces hommes que de pendre un assassin et violeur multirécidiviste. Patiemment, le Nukenin attendit la fin de cette scène pittoresque, laissant les gardes s'en aller et appuyant nonchalamment sa tête contre les barreaux de sa cellule, les mains posées sur l'une des barres horizontales.

Après quelques minutes durant lesquelles il eut tout loisir d'entendre les pleurs et sanglots incontrôlables de Yuki, qui souffrait vraisemblablement le martyre, le jashiniste laissa sa présence se faire savoir, faisant crisser légèrement sa tête sur le métal en faisant un pas de côté.

« Personne qui n'aille pas avec le décor, si tu veux mon avis... Yuki. »

Yanosa laissa un court moment s'écouler avant de reprendre, dans l'obscurité des geôles de Kaminari.

« Hehe... Je paris que tu pensais que les endroits comme ceux-là étaient réservés à des gens comme moi, je me trompe ? De même que ce... traitement qu'ils t'infligent. Je n'ai pas mérité autant d'attentions depuis mon arrivée, j'en serais presque vexé... Il faut croire qu'une jeune Kirijin a bien plus de valeur et mérite d'endurer bien plus de sévices qu'une « ignoble pourriture » comme moi. Tu as beau clamer nos différences à qui veut l'entendre, nous voici quoi qu'il en soit réunis dans cette prison...

Une joyeuse ironie si tu veux mon avis ! Car plus que jamais, nos destins sont à présent liés... Jusque dans la mort. 
»

Le ton employé était plat et monocorde, presque fataliste, alors que les yeux de braises du Nukenin fixaient le néant noir devant lui, à peine éclairé par les soubresauts d'une torches à quelques mètres de là.


Dernière édition par Oterashi Yanosa le Mar 4 Fév 2014 - 13:30, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Du fond de nos cellules [feat. Oterashi Yanosah] Du fond de nos cellules [feat. Oterashi Yanosah] EmptyMar 4 Fév 2014 - 13:01

Même dans le pire de mes cauchemars, entendre cette voix m'aurait glacé le sang. Un frisson d'horreur me parcourut alors que je réalisais qui était l'homme qui occupait la cellule voisine de la mienne. Mélange de sueur froide et de terreur, mes yeux se révulsèrent dans leur orbite alors que je ne répondais pas à ses paroles, me contentant de l'écouter avant de clore mes pupilles tout en récitant des prières qui ne seront sans doute pas attendus ... Un murmure :


" Faites qu'il se taise ... Faites qu'il se taise ... Pitié ..."


Rien à faire. La voix beaucoup trop doucereuse du nukenin continuait à affluer dans mon esprit, se mêlant à la douleur et intensifiant cette dernière. J'avais beau me concentrer pour essayer d'évincer cette dernière de ma tête, rien à faire. Il était semble-t-il en meilleur état que moi et donc beaucoup plus apte à résister à pareille torture mentale.
Finalement, je finis par lâcher prise. Mon corps se détend, mes muscles s'affaissent alors que je cesse de lutter et que j'écoute dans un trémolo de souffrance ses dernières paroles ... Nos destins sont à présent liés ... Jusqu'à dans la mort ...
Je n'ai plus de forces, pourtant, je parvins malgré tout à esquisser un sourire alors que ma bouche s'ouvre avec difficulté :


"La mort ne va pas tarder à nous frapper alors ... Vu mon état ... Je ne sais même pas comment j'arrive encore à formuler des phrases complètes ..."


C'est sans doute la première fois que je n'ai pas une parole injurieuse à son encontre. Preuve que j'ai certainement perdu tout espoir. Et pourtant ...


"Mon seul espoir est qu'elle subvienne ... Mais pas en ses lieux. Je ne veux pas leur laisser violer le sang de ma famille pour quelconque expérience génétique ... Je garderais les secrets de mon village et les emporterais avec moi dans la tombe si c'est ce qui doit arriver ..."


Je suis fatiguée à présent et je ne parviens pas à trouver un semblant de confort dans ma position, autant par le froid qui règne dans le pays des nuages que par les sévices qu'il m'a fait subir. Je suis affaibli mentalement. Vraiment affaibli. Une nouvelle fois, mes yeux se portent vers le sommet de mon crâne et une nouvelle salve de sanglot fait son apparition alors que je gémis pitoyablement :


" Je ne pensais pas le monde aussi moche ... Dire que j'étais contre cette guerre et que je n'ai rien dit ..."


Est-ce vraiment le moment d'avoir des regrets ?
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Iwa
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Message(#) Sujet: Re: Du fond de nos cellules [feat. Oterashi Yanosah] Du fond de nos cellules [feat. Oterashi Yanosah] EmptyMar 4 Fév 2014 - 19:11

Alors qu'il parlait, Yanosa n'avait pas pu s'empêcher d'entendre la réaction en chaîne que ses paroles entraînaient petit à petit chez la jeune Samui, qui semblaient psalmodier comme pour faire disparaître le guerrier rouge et l'envoyer loin, très loin d'ici, là où il ne pourrait plus lui susurrer ces mots destructeurs énoncés sur un ton presque mielleux. Puis un certain calme revint. Après le déni, l'acceptation et la résignation devaient avoir naturellement étendu leur emprise sur Yuki, la mettant devant le fait établi : Yanosa était là, juste à côté d'elle, et il n'y avait rien qu'elle puisse faire pour s'en éloigner ou le réduire au silence. De son côté, le jashiniste n'avait certes pas beaucoup plus de latitude -tout au plus pouvait-il déambuler dans ces quelques mètres carré pour se dégourdir les jambes-, mais, il le savait, l'une de ses armes les plus affûtée pouvait toujours passer entre ces barreaux et attendre sa cible, Yuki en l'occurrence. Cette dernière, acculée, choisit donc le moindre mal en répondant au Nukenin, inquiète à propos de ce qu'il adviendrait de sa dépouille et admettant sa complète désillusion face aux événements. Une certaine lucidité pragmatique qui était tout à son honneur étant donné le traitement qu'elle avait subit et subissait sans doute toujours. Présentement, la kirijin ne semblait en tout cas avoir aucun espèce d'espoir quant à une quelconque libération ou à une évasion. Un état d'esprit plutôt défaitiste que pouvait comprendre Yanosa, mais qui devrait nécessairement changer...

Décollant sa tête des barreaux d'acier froid et poussiéreux, le jashiniste lâcha un long soupir tout en éprouvant momentanément la solidité physique de la cage qui le tenait enfermé à l'aide de sa main indemne.

« Hnnnnnnn... Non, il n'est pas moche. Juste profondément imparfait, comme un énorme diamant qui attendrait d'être taillé. Mais, les velléités des Hommes, leur orgueil et leurs vices empêchent toute transformation. Le monde est tel qu'il est et t'apparaît comme un fruit pourri parce que c'est la forme qui arrange les puissants pour maintenir leur hégémonie. Ton avis, que tu le donnes ou pas... ça n'a strictement aucune incidence sur le cours des choses, crois-moi sur parole.

Il n'y a que les actes, ceux qui sont habités par une vraie foi, appuyés par la force et la volonté et qui véhiculent une véritable vision d'ensemble qui ont de la valeur.
 »

Brusquement, comme pour s'appliquer à lui-même un choc froid et déshumanisé, Yanosa plaqua à nouveau sa tête contre les barreaux, provoquant un bruit cinglant qui eut tôt fait de se voir étouffé par le manque d'oxygène qui régnait dans ces couloirs creusés dans la montagne.

« Mais je ne vais pas te refaire tout le couplet, je crois que tu le connais maintenant, et ce bien malgré toi je dois te le concéder. Il faut dire que pour quelqu'un qui me place en si haute mésestime, tu es sans doute l'une des personnes qui m'a côtoyé le plus assidûment durant toutes ces années de voyage. Curieux paradoxe... En tout cas, je ne m'intéresserais pas de trop près à la mort si j'étais à ta place. Pas encore, du moins. J'avoue avoir quelque peu... dramatisé la situation tout à l'heure. Ton destin est désormais lié au miens et inversement, c'est vrai, mais c'est plutôt une bonne nouvelle pour toi si tu veux mon avis.

Jashin ne me place jamais à un endroit par hasard, jamais... Preuve en est ta présence ici... Petit flocon rouge.
 »
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Message(#) Sujet: Re: Du fond de nos cellules [feat. Oterashi Yanosah] Du fond de nos cellules [feat. Oterashi Yanosah] EmptyMar 4 Fév 2014 - 23:38

Ma tête se faisait lourde et pourtant les paroles du nukenin me transcendèrent une nouvelle fois. Je les écoutais en essayant de retrouver un semblant de paix dans mon esprit. Mes yeux clos, j'essayais de faire le vide en moi pour arriver à me contrôler. À contrôler ma douleur comme je le faisais avant, quand j'étais plus jeune et que ma cheville me faisait souffrir le martyr.

Un élan de gratitude passa quelques secondes dans ma tête avant de disparaitre tout aussi rapidement qu'elle était venue. Je ne pouvais pas remercier cet homme, pas après tout ce qu'il m'avait fait subir.
Ses paroles éveillées pourtant en moi des sentiments que je ne connaissais pas. Des sentiments étranges et haineux. Où était les gens qui tenaient à moi ... Pourquoi ne venait-il pas m'aider ? Se soucier t'il un tant sois peu de mon état de santé ...

Yusuke ...

Il me manquait à cet instant présent et je me mis à bouger doucement contre la planche métallique, voulant rassembler mes bras autour de ma poitrine pour me réconforter autant que pour me réchauffer. Mais une fois de plus mon geste était vain et le désespoir reprit le dessus sur tout le reste.
Les paroles du Jashiniste traversèrent alors mon esprit sans que je ne parvienne vraiment à en saisir le sens. Je ne me sentais pas capable de réfléchir. J'écoutais juste l'intonation, essayant de muer cette dernière en une douce mélodie pouvant apaiser mon esprit. Pourtant, la douleur se faisait de plus en plus féroce et de grosse goutte de sueur dégoulinait de mon front et de mes cheveux emmêlés alors que je frissonnais de froid. Je n'avais pas conscience d'avoir autant de fièvre et mes lèvres s'entrouvrirent à peine :


"Continuer à parler ... Vous avez ... Une voix apaisante ..."


J'étais en train de divaguer. De perdre petit à petit pied, de sombrer dans le chaos. La mort était-elle une nouvelle fois non loin de ma porte, prête à me rendre visite encore une fois.

Un frisson me parcourut et mon corps fut longuement agité de convulsion incontrôlable, paroxysme de la douleur. Quel besoin y a-t-il d'infliger torture à quelqu'un alors que la nature s'en charge par elle-même.

Une longue minute avant que la crise ne passe. Les liens autour de mes poignets et de mes chevilles m'avaient maintenue en place en me faisant cadeau de profondes entailles par la violence du choc et une nouvelle fois ma tête tomba dans un bruit mat sur la lourde plaque métallique.
J'avais perdu connaissance.
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Iwa
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Message(#) Sujet: Re: Du fond de nos cellules [feat. Oterashi Yanosah] Du fond de nos cellules [feat. Oterashi Yanosah] EmptyJeu 6 Fév 2014 - 13:44

A mesure qu'il parlait, Yanosa sentait son « interlocutrice » lui échapper. Non pas que la petite Samui tentait encore de se défaire de ses douces paroles ou de s'échapper psychiquement de cet endroit, non, mais l'état dans lequel son corps et son esprit se trouvaient était à ce point déplorable que l'un comme l'autre se mettaient à défaillir pour un oui ou pour un non. La conscience de la kirijin semblait s'échapper malgré elle, se dérobant sous ses pieds et la faisant plonger dans un tourment de noirceurs. C'est tout du moins la conclusion à laquelle le guerrier rouge parvint relativement facilement lorsque, sans crier gare, des bruits d'agitation extrêmes et de chocs de la chair contre l'acier se firent entendre dans la cellule de sa voisine. Le silence qui s'ensuivit, quant à lui, vint apporter au jashiniste la confirmation qu'il attendait. Le souffle de Yuki s'était fait plus régulier, plus paisible, à peine perceptible même en tendant l'oreille dans ce néant sonore qu'étaient les geôles de Kumo. La petite s'était évanoui, sans doute après avoir convulsé.

Pas moins déçu que perplexe, le Nukenin recula alors de quelques pas dans sa propre cellule, prenant garde à ne pas malmener ses tendons encore très fragiles et retrouvant une position assise en tailleur, au fond du trou qui lui servait d'enclos. Les soldats de Kaminari devaient y être allé très fort avec elle pour provoquer de tels dégâts et un tel trauma physique comme psychologique. Se faisant à nouveau le bilan des blessures dont il avait lui même eu à pâtir, Yanosa fut quelque peu surpris de se dire que les kumojins qui s'étaient « occupés » de Yuki la craignaient sans doute bien plus que le shinobi qui l'avait capturé ne le craignait, lui. Il ne pouvait pas lui en vouloir, au fond, à lui comme à ses compatriotes qui avaient du se charger de la jeune Samui. Lui, le guerrier rouge, n'avait en effet encore fait étalage d'aucun pouvoir qui puisse mettre en péril un équilibre quelconque, qu'il soit militaire ou politique, et ne représentait somme toute qu'un meurtrier doué de quelques facultés physiques à leurs yeux sans l'ombre d'un doute. Elle, en revanche... Étaient-ils au courant de son appartenance à l'un des clans les plus puissant du village de la Brume pour la mettre plus bas que terre de la sorte ? En était-ce même la justification ? Avaient-il pu voir ou ne serait-ce qu'entrevoir le potentiel que lui avait discerné depuis bien longtemps chez la jeune fille ou n'étaient-ce là que tortures aveugles dans le vain espoir d'en retirer une information pertinente ?

Méditant sur ces questions en fermant les yeux et en s'évertuant à faire le vide pour assembler le peu de pièces dont il disposait pour l'heure, Yanosa se dit qu'il devrait être d’autant plus prudent à l'avenir. Jashin l'avait placé ici pour une raison précise, une raison qui pouvait encore lui échapper malgré l'indice évident que Yuki représentait mais quelque chose lui disait que, contrairement à ses habitudes, il lui faudrait cette fois protéger au lieu de détruire. Une mission qui faisait également partie de ses attributions divines et qui, bien que plus rarement, se faisait essentielle. Lui n'avait plus rien à faire de particulier pour laisser la jeune Samui glisser sur le bon chemin. Empêcher des sources extérieures de parasiter cette transition, voilà à quoi il allait devoir s'évertuer, du moins jusqu'à ce qu'ils aient tous les deux quitté cette prison. Les heures passèrent ainsi, tandis que le jashiniste nivelait le niveau de sa pensée pour revenir peu à peu sur terre. Rouvrant les yeux sur l'éternelle noirceur, il entendit alors quelques râles étouffés, comme de vagues complaintes d'une mourante qui se réveillerait au dessus de son cadavre. Sans transition, comme s'il reprenait tout bonnement là où il s'était arrêté, Yanosa reprit alors son discours.

« Les soldats de Kumo t'accordent bien trop d'importance pour que ton propre pays ne fasse pas de même. Ils viendront te chercher, sans aucun doute... Ou du moins ils essaieront. Qui sait je pourrais peut-être même leur donner un coup de main, après tout nos intérêts ont rarement autant convergé... Mais tout cela ne servira à rien si tu meurs avant leur arrivée, Yuki.

Tu dois apprendre à accepter la souffrance que le monde t'enverra à la figure, encore et encore, et ce jusqu'à la fin des temps s'il le faut. Toutes tes ambitions et tes rêves ne vaudront plus rien sans cette volonté de vivre.
 »
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Message(#) Sujet: Re: Du fond de nos cellules [feat. Oterashi Yanosah] Du fond de nos cellules [feat. Oterashi Yanosah] EmptyJeu 6 Fév 2014 - 23:17

Je ne sais combien de temps s'écoule avant que je reprennes un peu conscience. Immédiatement l'odeur âpre et désagréable me monte au nez et je sens que ma bouche est humide et mes jours trempées. Apparemment, j'ai régurgité une bonne partie de mon estomac avant de m'évanouir, mais il me faut une bonne dizaine de minute pour comprendre ses informations alors qu'une nouvelle fois la douleur revient.
Mes yeux vagabondent sur la pénombre qui règne dans ma cellule et une nouvelle fois je frémis de douleur. Ma tête me fait toujours aussi mal, de même que mes bras, à l'endroit ou le sang a coagulé.
Une nouvelle fois, je me sens déconnecté de la réalité et j'attends patiemment que le calme revienne autant dans ma respiration, que dans mon contrôle de la douleur.
La voix du Nukenin s'élève alors une nouvelle fois dans les profondeurs des prisons et j'écoute sa voix avec attention et apaisement.
Mais un petit ricanement moqueur ne tarde pas à s'échapper de ma gorge et je me mets à parler avec beaucoup de difficulté. Je force autant sur ma voix que sur mon organisme pour parvenir à faire sortir ses quelques mots :


"Je ne crois pas non ..."


Ma respiration se fait haletante, pourtant j'ai envie de continue à parler, j'ai envie de faire ressortir tout le ressentiment de ce que je ressens à cet instant présent :


"Si je ne meurs pas dans cette prison ... Je mourrais à Kiri car ils penseront que j'ai donné des informations de la plus hautes importances sur le village durant la torture ..."


Je pleure à présent, mais j'évite de transmettre mes sanglots dans ma voix. Se sont à la fois des larmes de douleurs, mais aussi de haine envers ma situation, envers ce qui m'a conduit ici :


"Je n'ai jamais voulu la guerre, on me torture en pensant que je détiens des informations sur mon village alors que je ne suis rien !"


A nouveau j'ai du mal à respirer et je sens ma poitrine se contracter avec difficulté sous le fin morceau de tissu qui la dissimule, cela n'empêche cependant pas un nouveau ricanement de sortir de ma bouche :


"Dire que je pensais pouvoir jouer les amicales sur un champs de bataille ... Je n'ai même pas eu le temps de me battre ... Je suis pitoyable ... C'est bien la mort que je mérite ..."


Dernière édition par Samui Yuki le Dim 9 Fév 2014 - 19:28, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Du fond de nos cellules [feat. Oterashi Yanosah] Du fond de nos cellules [feat. Oterashi Yanosah] EmptyVen 7 Fév 2014 - 14:12

Yanosa écouta la réponse de la jeune fille sans piper mot. Il estimait en avoir bien assez dit de toute façon, même si avec la jeunesse, il fallait avouer qu'un tantinet de répétition et d'entêtement ne faisait jamais de mal lorsque l'on voulait lui faire passer une idée. En l'occurrence, Yuki semblait bien peu confiante concernant la suite des événements. A l'image des rapports tendus qu'elle entretenait avec son supérieur familial et dont le Nukenin avait pu s'enquérir grâce à quelques sceaux espions, la Samui pensait sincèrement n'être qu'un fardeau pour son village et son clan en cet instant. Livrée à elle-même, un guerrier sanguinaire juché en haut de sa foi pour seule compagnie et surtout plus faible qu'elle ne l'avait jamais été, Yuki avait perdu toute force de volonté. Toute la vindicte qu'elle déployait d'ordinaire lorsque Yanosa lui adressait la parole s'était envolée, laissant place à une morne résignation et à des regrets. En un sens, c'était tout à l'avantage du jashiniste que la pauvre fille soit dans cet état... Plus vulnérable qu'elle ne l'avait jamais été auparavant, elle serait sans doute plus réceptive à des signaux subtilement sélectionnés et envoyés par le guerrier rouge, des signaux qui pourraient accélérer ou amplifier la transformation à venir de la jeune femme en devenir.

« Dans ta bouche, torturer quelqu'un pour quelque raison que ce soit semble si répréhensible... C'est pourtant une base incontournable de la guerre et de tous ses petits à-côtés. Même si tu ne sais rien, te briser comblera de joie au moins une ou deux personnes ici, si ce n'est même le Raikage lui-même s'il tient grief contre ton clan. »

Les sanglots transpiraient dans les mots de la jeune kirijin. Mais plutôt que de tenter de la consoler ou de lui apporter un quelconque réconfort -ce que ses propos passés auraient pu faire-, il allait plutôt enfoncer le clou. Après tout, rien ne servait d'essayer de relever quelqu'un qui désirait rester allongé sur le sol : vous y perdriez de l'énergie et un temps précieux. Clouez cette même personne au sol en la crucifiant et en faisant couler son sang, et vous obteniez des résultats autrement plus concluants pour un effort moindre et une satisfaction redoublée.

« Ton clan, d'ailleurs... S'il est à l'image de ce vieux loup des neiges et qu'il a autant d'influence qu'il se plaisait à le prétendre... Je ne sais pas. Peut-être enverront-ils un espion ou une taupe pour t'éliminer définitivement. Exfiltrer le prisonnier, c'est là après tout que repose toute la difficulté d'une mission de sauvetage. Poser une perfusion trafiquée en revanche, c'est d'une simplicité... enfantine. »

Décidant qu'être en prison ne devait pas pour autant le dispenser de conserver sa bonne forme, Yanosa décida alors de rentabiliser son temps en se mettant sur le ventre, le dos et les jambes tendus et alignés, ses avant-bras posés sur la surface rocheuse et poussiéreuse pour entamer une petite séance de gainage.

« Mais inutile d'appeler la mort pour autant, elle surviendra toujours au moment le plus inopportun, quoi qu'il arrive. Et faire des ronds de chapeau à tes adversaires ne la fera pas rappliquer plus vite. Tout au plus cela t'exposera-t-il à plus de souffrances. Mais n'ait pas la bêtise de croire que mettre ta vie en jeu ou que la servir sur un plateau à tes ennemis puisse t'amener quelque part. »
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Message(#) Sujet: Re: Du fond de nos cellules [feat. Oterashi Yanosah] Du fond de nos cellules [feat. Oterashi Yanosah] EmptyDim 9 Fév 2014 - 20:14

Les mots ne m'atteignent que partiellement lorsque Yanosah me parle et je fais aller ma tête de droite à gauche pour imprimer dans mon cerveau un mouvement d'oscillation qui me berce d'une part et me permet de rester consciente de l'autre.
Le nouveau raikage ? Se soucier de la mort d'une jeune kunoïchi sans particulière attache, sans vraiment représenter quelques choses pour le pays de l'eau. Si ce nouveau dirigeant ce souci autant soit peu d'une jeune fille comme moi, c'est qu'il est bien pitoyable malgré tout. Un léger rictus se dessine sur mon visage alors que les mots continuent à s'écouler de la bouche du jashiniste et m'atteigne avec de plus en plus de forces, s'immiscent dans mon esprit. J'en viens presque à avoir peur de ces nouvelles paroles et ai trembler de frayeur sur ma table froide. Finalement, après quelques minutes, je finis par prendre la parole :


"Il a du pouvoir oui ... Mais ma grand-mère en a plus ... Elle n'acceptera pas une telle situation telle que je la connais ... Même si ça serait la meilleure chose à faire ... De toutes façons, j'ai de grandes chances de mourir entre ces murs."


Puis à nouveau, le silence ... Seulement entrechoquer par d'immonde bruit de pas alors que le nukenin reprenait de plus belle sur sa lancée, crachant toujours un flot de paroles à la fois insensée et tellement juste dans le fond. Donner ma vie pour servir mon pays était toujours quelque chose que j'avais pensé logique, de même que donner sa vie pour une personne qui nous est chère ou un membre de ma famille. Mais là, je commençais à douter. La douleur ne m'aidait certainement pas à réfléchir, de même que la fatigue qui me prenait sans arrêt.
J'étais prise entre deux eaux, de flux contigus et il allait falloir que je fasse un choix, à un moment ou à un autre. Mes doigts se refermèrent avec violence sur les lanières de cuir qui retenait mes membres alors que j'entendais à présent une lourde grille s'ouvrir non loin de nos cellules. Quelqu'un était en train de venir rendre visite à l'un de nous ... Mais lequel.
Alors que les bruits de pas continuer à s'avancer, je m'exclamais rapidement dans un murmure :


"Silence ... Quelqu'un vient ..."


Comme s'il n'avait pas remarqué par lui-même ...

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