Le vent soufflait calmement et c’était agréable, je le sentais s’insinuer docilement dans les mèches de mes cheveux tout en les faisant voler légèrement. Il transportait dans son sillage une vague odeur humide de nénuphar, ceux de Kiri. Je me souvenais des nénuphars car ils avaient toujours suscité chez moi une certaine empathie vis-à-vis du monde de la nature que l’homme détériorait chaque jour. De la nature je ne gardais qu’un concept : le plus fort survit tandis que le plus faible périt. C’était dur, immoral et cruel mais c’était la règle du monde. Partout il y avait prédateur et proie et c’était toujours pareil. Souvent, d’ailleurs, je comparais cette mise en situation avec la manière de vivre des shinobis, il n’y avait guère de différences entre les deux modes de vie. Je ne m’en plaignais pas mais je trouvais cela triste et inquiétant pour l’avenir de l’homme.

Néanmoins, je pouvais m’identifier à ce genre de comportement car moi aussi j’adorais le combat. J’aimais par-dessus tout la sensation de me sentir puissant face à un adversaire que je venais d’écraser. Se sentir vivant car on a le poids de la vie d’un autre individu entre les mains. Voilà qui était particulièrement singulier et intéressant. C’était pour cela que je me damnais dans des combats organisés comme cela, pour rien, juste pour le plaisir de me battre.

Toute ces tergiversions nous ramène à ce fameux jour où le vent soufflait. Il soufflait d’ailleurs de plus en plus fort et transportait toujours plus de molécules olfactives. Je le sentais approcher, je ressentais sa présence. Je ne l’aimais pas beaucoup, pas du tout même, mais il laissait une sorte de… trace dans mon esprit. Si bien que je savais lorsqu’il était là et lorsqu’il ne l’était pas. J’étais au milieu du terrain d’entrainement et j’étais assis sur un tronc d’arbre. L’épicentre de la surface de combat. Il était derrière moi. Lentement je me levai et me retournai. Je lui fis face quelques instant avant de desserrer les poings et de laisser lourdement tomber à terre mes deux chaines dans un bruit ténor de métal.

Mon expression était neutre, mes sabres étaient encore dans leur fourreau. Ce jour là j’avais jugé nécessaire de ne pas les ranger dans mon dos mais à ma ceinture histoire d’avoir l’air plus professionnel. Je ne souhaitais pas avoir l’air d’un rejeton, je me battais pas plaisir mais également pour instaurer le respect. En fait, il était plus que temps que je soumette certains de mes congénères à mon grade. Le pays était en trouble et je ne savais pas très bien où je me situais dans la chaine alimentaire. Mais même si je brûlais d’un désir ardent de l’empaler sur place, je gardais cette expression froide tout en rabaissant mon capuchon.

-Demon… C’est une belle journée aujourd’hui. Que penserais-tu du fait que l’un de nous deux la termine à l’hôpital ?

Yusuke posa ses deux mains sur les pommeaux de ses sabres et fixa à nouveau le Demon. Il lui paraissait plus mature qu’à leur dernière entrevue et… plus dangereux.

HRP:

Alors le combat était finalement sur le point de commencer. J’étais excité à l’idée de constater l’écart qui séparait nos deux forces même si la possibilité que ce jeune Demon me terrasse était bien maigre, je savais bien que je ne me laisserais pas faire. Je n’appréciais pas particulièrement le demon de Kiri mais il avait la capacité de rendre un affrontement entre collègue passionnant et surtout palpitant. Lors de ce combat, je savais que je n’hésiterai pas à le couper en morceau quitte à devoir fuir la police par la suite. Un combat est un combat et des shinobis perdent des membres tous les jours. Il n’était pas question que je me laisse faire lors de cette rencontre et pour une fois, j’allais emmener mon adversaire sur mon propre terrain de prédilection : le corps à corps.

Mais, avant de passer aux choses sérieuses, je voulais évaluer plus ou moins le niveau de mon cher confrère. Je ne voulais pas utiliser sur lui des techniques de rang trop haut pour finir le combat rapidement, non, je voulais prendre mon temps pour l’écraser. Il n’y avait rien dans ma façon quotidienne de faire les choses qui s’appelait : bâcler le travail.

-Que dirais-tu d’un petit échauffement avant de passer aux choses sérieuses ?

Je fis un bond en arrière tout en effectuant divers mudras. De la paume de mes mains jaillirent alors des boules bleues concentrées : des grenades de foudres. J’en balançais trois autour de Demon et deux directement sur son corps. Sans attendre le délai de deux secondes pour la détonation, je pratiquai d’autre mudras pour faire jaillir de ma bouche une trombe d’eau que je balançai en plein sur sa position. Enfin, je terminai mon enchainement de technique de bas étage avec quelques derniers mudras pour cracher une grosse boule de feu qui fonça directement sur lui.

Je n’avais utilisé que des techniques de rang inférieur, incapable de le blesser réellement. Je ne désirais pas le tester ni même le sous-estimer mais je voulais voir comment il allait s’y prendre pour contrer. Je voulais voir s’il était digne que je me serve de mes tranchoirs. Il allait contrer, je le savais mais je me demandais encore comment. Par précaution, j’effectuai d’autres mudras mais sans déclencher le sort directement. Je voulais être sûr que je ne gaspillerai pas de chakra s’il était trop faible…

HRP:

Je ne m’en faisais pas, le combat se déroulait parfaitement comme je le prévoyais. Le jeune Demon avait esquivé mon attaque par les airs rendant mes grenades inutilisables. Un bond plutôt impressionnant s’il en est mais probablement dû à un jutsu particulier de concentration de chakra sous la plante des pieds. Toujours est-il qu’en redescendant, quelque chose me disait qu’il valait mieux que je reste a distance, je fis donc un bond imposant en arrière tout en me réceptionnant correctement. Je n’étais pas sot, il fallait faire gaffe. En effet, lorsque Demon toucha le sol il le fit exploser et quelques débris volèrent dans ma direction. Je contrai la plupart de quelques revers de sabre mais un petit bout de pierre aiguisé vint me couper la joue. Je n’avais pas mal mais cette petite coupure était le signe évident que le jeune Demon n’était plus le même. Sa technique était d’un rang inférieur mais il avait su brillamment l’utilisé, j’allai devoir redoubler de vigilance.

Lorsque le Demon se réceptionna au sol, il fit lui aussi un bond en arrière et m’envoya un kunai. Je n’eus aucun mal à le dévier avec le manche de mon sabre et c’est à ce moment que commença le véritable combat. J’étais content et excité à la fois. Nous nous fixâmes un peu puis Demon prit la parole pour dire quelque chose de blessant. Alors comme ça je n’étais rien sans mon sabre et mon élève ne valait rien. Le pauvre bougre ne savait pas où il mettait les pieds car critiquer ma manière d’enseigner était une grosse erreur de sa part qu’il allait amèrement regretter par la suite.

Sans réfléchir, je rangeai mes sabres dans leur fourreau et montrai mes mains à mon adversaire, je voulais lui montrer que pour le battre, je n’avais nullement besoin de mes tranchoirs.

-Comme j’ai mes sabres tu as tes yeux avorton. Néanmoins je veux bien te montrer ce que je vaux au ninjutsu classique.

J’effectuai quelque mudras et, des profondeurs de la terre sortit une large et puissante rivière qui nous sépara, moi et mon adversaire d’environ dix mètres. Je continuai mes incantations avant de lancer un sort que j’aimais tout particulièrement. De la rivière agitée sortit un tourbillon d’eau qui commença à prendre forme et qui fonça à l’horizontale sur mon adversaire. La technique de la grande cataracte était un rang au dessus de mes anciennes techniques et j’appréciais le fait de l’utiliser. Maintenant la grande question était de savoir de quelle manière mon cher ennemi allait riposter face à cette offensive.

HRP:

Une contre attaque intéressante, c’est tout ce que je retirai de ce que mon cher adversaire fit juste après mon offensive. Il avait aspiré ma cataracte dans une sorte de portail et, fort heureusement, je connaissais assez bien le clan des Jisetsu (de par de nombreux livres à la bibliothèque) pour savoir que ces derniers étaient des professionnels dans ce genre de jutsu. Cela risquait bien d’être problématique à souhait ! La cataracte totalement aspirée dans le portail, je me doutai bien que mon adversaire préparait un mauvais coup. Sans penser à la consommation de chakra que cela allait me coûter, j’effectuai de nouveaux signes incantatoires. Cette technique m’avait sauvé la vie plus d’une fois et quelque part, elle était partie intégrante de moi-même. Mon armure de foudre se mit en place en un clin d’œil. L’instant d’après, juste en face de mes pupilles apparut une sorte de faille spatio-temporelle d’où jaillit une quantité astronomique d’eau. Ma cataracte avait bel et bien été transportée dans une autre dimension puis renvoyée sur moi. C’était du ninjutsu dimensionnel.

Malgré la force de l’impact, je ne bougeai pas d’un poil. Mon armure faisait office de véritable écran contre l’eau et je me contentai de rester immobile. La salve passée, deux kunais vinrent entrer en collision avec ma protection ce qui les fit virevolter dans les aires. Le Demon était là, en face de moi, à quelques mètres. Il avait bien calculé son coup. Si je me contentai d’utiliser mon ninjutsu, il se serait fait un plaisir de me renvoyer chacune de mes techniques. Je ne pouvais pas prendre ce risque. Néanmoins, il fallait que je profite du fait que ma technique était toujours en action pour encore une ou deux minutes. Sans réfléchir à nouveau, je fis quelques signes incantatoires ce qui eut pour effet de booster ma vitesse d’environ +50%. J’étais fin apte à l’attaque.

D’un bond je jaillis dans les aires et je lançai ma chaine vers le sol sous mon adversaire. Une fois qu’elle fut entrée profondément dans le sol, je me propulsais vers elle tout en maintenant une posture de coup de poing. Si mon offensive fonctionnait, le pauvre Demon allait s’en prendre plein la gueule. Si elle réussissait…

Spoil:

J’ai toujours considéré que les progress effectués par un shinobis sont toujours visible lors d’un combat lorsque celui-ci est en situation critique. En situation de force, si un ninja mène la danse, il n’a aucune raison d’aller puiser dans ses ressources pour montrer ce dont il est vraiment capable. Fort heureusement, je fus agréablement surpris de voir que le jeune Demon ne dérogeait pas à la règle et de constater qu’il avait bel et bien progressé de manière importante.

Lors de mon offensive dans les aires, le jeune Demon ne se contenta pas d’esquiver mais effectua bien des mudras pour ensuite frapper mon propre poing du sien et me bloquer dans mon élan. Etant un artiste dans l’art du Taijutsu, je savais que la prochaine attaque serait un coup puissant dans l’abdomen. Je me positionnais comme je le pouvais pour limiter le contact mais le bougre réussis néanmoins à toucher ma hanche droite.

Le malin fit ensuite un salto arrière et me laissa à ma position. Ma main n’était plus protégée par l’armure de foudre mais je la sentais néanmoins comme chauffer de l’intérieur. Pas beaucoup mais suffisamment pour que je le remarque. D’un autre côté, ma hanche droite elle me faisait réellement souffrir et avant même que je ne trouve le temps de poser une main dessus, un jet de sang explosa de son emplacement laissant une plaie quelques peu imposante. Je soufrai bien entendu beaucoup et pour une fois, la présence de Yuki m’aurait été utile. De toute évidence, mon jeune adversaire avait fait usage d’une technique d’accélération cellulaire. Un jutsu de ce rang était bien digne d’un vrai ninja.

Je souffrais d’une douleur de niveau 7 mais je me retenais néanmoins de grincer des dents pour ne pas donner cette satisfaction à mon adversaire. Il avait tenté de me tuer. Très bien, nous allions donc la jouer comme cela et sans état d’âme. Je sortis mes sabres tout en prenant soin de faire tremper la lame dans mon sang et je fixai l’adversaire. Lentement je les emboitai et commençai à les faire tournoyer. Je voyais le jeune Demon qui observait mon mouvement suspicieux. Mon sort de Genjutsu était jeté. Une fois le sort en place, et sans perdre une seconde, je fonçai d’un bond en face de mon adversaire et pratiquai sur lui une technique de Taijutsu de haut niveau commune à ma manière de manier le sabre : les 67 coups jumeaux. Normalement, et vu que mon cher Demon était dans l’incapacité de se mouvoir pendant la durée de la technique, il devait en ressortir détruit, presque inapte à terminer le combat.

Mon enchainement terminé, je fis un nouveau bond en arrière et vint me positionner au milieu de ma rivière.

-Si tu es si fort que ça, vient donc m’attaquer à distance toi le doué au ninjutsu !

HRP:

Finalement, l'attaque du démon de Kirigakure no Satô avait belle et bien porter, la blessure de Yusuke avait l'air sérieuse, cela le ralentirait surement au moins un peu. Dans un combat entre deux maitres du Taijustu, la vitesse de frappe était quelque chose de très important, car une simple seconde pouvait donner une ouverture décisive.

Le jeune manieur de temps se mit a sourire de manière arrogante malgré tout, il avait enfin fini par prendre l'avantage. Ses réserves de chakra commencer petit a petit a se vider, mais pour le moment il avait encore de quoi tenir le coup.

Finalement l'épéiste se décida enfin a dégainer ses armes... Demon eut un regard un peu plus sérieux, cela voulait dire que le blondinet s'était enfin décidé a frapper fort... Il devrait se montrer prudent, l'offensive du sabreur promettait de faire mal, il fallait maintenant voir de quelle manière il s'en servirait.

Le manieur de sabre emboita ses deux armes, et commença a les faire tournoyer, puis le d'un coup le démon senti qu'il ne pouvait plus bouger. Du genjustu ? Trop tard, le manieur de temps était pris au piège. Le sabreur avança et commença a frapper et a perforer de part en part le corps du démon, mais au bout d'une cinquantaine de coups le sabreur ralentit a cause de la douleur, et le jeune homme eux le temps de se mettre en position de garde.

Une fois l'enchainement fini, le sabreur fit un bond vers l'arrière et défia le jeune homme de l'attaquer a distance.
Le jeune homme saigner de plusieurs points, il était mal, mais il refusait de s'avouer vaincu. Le jeune homme resta debout, mais d'un air absent, il dessina un trait vertical dessous son œil, puis ensuit un trait horizontal dessous son œil, puis il se mit en position et commença a rassembler du chakra de type raiton sur son bras gauche de grande intensité et il expliqua :

-Tu es fort, mais jamais je ne m'avouerais vaincu... Un démon se bat jusqu'au bout et je ne fais pas exception a la règle.

Le jeune homme commença a courir dans la direction de son adversaire, et frappa d'un coup direct son adversaire au niveau du ventre de son adversaire, le but de cette attaque était plus de forcer l'adversaire a gaspiller encore plus de chakra.

-RAITON INGUSUREIYĀ !!

Utiliser un portail pour frapper dans une direction surprise ne servait a rien a cause de l'armure de foudre du jeune homme.

Le démon était vraiment mal parti pour gagner ce combat, mais il n'abandonnerait pas, il se battrait et il tenterait tout pour battre le sabreur.

Spoiler:

Nous arrivons à la fin de notre combat, je peux le sentir. Ma peau réagit curieusement lorsque le jeune Demon effectue ses mudras. Il prépare quelque chose de dangereux, je le pressens clairement dans chaque parcelle de mon être. Soudain sa main devient bleue, traversée par une énergie instable : du courant. La foudre à une forme vraiment spéciale, elle est à la fois instable et semble coupante comme un rasoir. Je n’ai pas besoin de réfléchir pour savoir ce qu’il compte faire avec une telle technique. Il charge directement d’ailleurs. Il est plus rapide que tout à l’heure mais pas suffisamment néanmoins. J’effectue à mon tour des mudras variés et fait sortir du styx sous mes pieds une barrière d’eau de 360 degrés juste lorsqu’il est à la bonne distance. Sa technique est donc avortée par ma protection mais je n’ai pas le temps de me reposer sur mes lauriers ! A peine la barrière levée que j’effectue d’autres mudras. Mon adversaire et moi sommes tous deux les pieds à l’intérieur de la rivière, situation cocasse. Je saute en l’air alors que la barrière s’effondre. Je balance alors de mes mains le fameux phénix de foudre qui fait ma renommée en ninjutsu. Il fonce sur mon adversaire et fais son travail sachant que l’eau sous ses pieds fera de lui un bien meilleur conducteur que d’ordinaire. J’avais d’ailleurs crée ma rivière en partie pour lancer ce sort.

J’atterris quant à moi sur la berge (si on peut appeler ça une berge) et je constate que mon adversaire est toujours debout. Je le trouve particulièrement résistant.

-Demon, tu es devenu plus fort, presque aussi fort que moi. Mais bientôt tu te rendras compte qu’il y a plus important que notre petite compétition personnelle. La guerre, les conflits, les femmes que l’on trombe et les enfants que l’on élève, tout cela n’a pas d’importance. Connaitre sa place par rapport à la barrière, ça c’est l’essentiel. Adieu Demon de Kiri.

J’effectue quelques mudras et la brume se lève. Je prends la poudre d’escampette et laisse le jeune homme se débrouiller. Je ne veux pas continuer ce combat. Je prends la route de l’hôpital pour penser mes blessures. Dans deux jours je pars pour la guerre. Je me demande comment le jeune Demon va interpréter mes paroles et s’il ne sera pas trop énervé par le fait que j’ai raccourci notre combat de manière drastique.

HRP: