Ame no Kuni n'était pas un endroit, à cette période; où il faisait très bon vivre. Le pays était en proie à la pauvreté et au banditisme en tout genre, rapts, truandages, vols... meurtres. S'endormir dans la nature sans se méfier de ce qui dort non loin, caché peut être sous un tas de feuilles, ou derrière un buisson, relève de la folie. La proie favorite de la jeune fille était justement les "aventuriers" d'un jour qui s'abandonnaient sans réfléchir à la nature. Elle n'était pas une meurtrière, elle n'était pas une kidnappeuse, non rien de tout ça. Par contre, elle était pauvre, très pauvre; aucunes possessions, rien d'autre que ses vêtements, sa peau et sa chair; et lorsqu'elle voulait quelque chose, elle le prenait. Oui, c'était une voleuse et des plus audacieuses. L'audace, non il ne s'agissait pas de ça, juste un besoin et parfois une envie de subvenir à ses besoins. Pour elle, c'était naturel, elle avait grandi dans ce milieu, avec les petites gens. En fait, elle était pauvre, mais ne manquait de rien; un paradoxe ? Non, une simple réalité. Elle était forte alors elle prenait au plus faible, et quelqu'un qui dort...

Elle l'avait vu depuis loin, tout en haut des collines. Il faisait beau pour une fois, des oiseaux chantaient même. L'Amejin s'approcha alors à pas feutrés de sa future victime. Ce fut facile et rapide. Juste à côté de ce qui semblait être un garçon, elle glissa sa main, légère et habile; dans les poches de l'assoupi. Fouillant délicatement, à la recherche d'un quelconque objet de valeur. Rien, absolument rien si ce n'était du tissu, celui de ses vêtements. Un long soupir s'échappa d'entre ses lèvres, mauvaise pioche. Bien, bien.. Maintenant qu'elle était là, et lui ici... Elle réfléchit un court instant et donna un de pied, pas trop fort mais suffisant pour réveiller le badaud. Elle le dominait de toute sa hauteur, et aussitôt lui adressa la parole, d'une voix fluette et relativement douce, trompeuse il va de soi. Alpaguer les étrangers ne la dérangeait pas, encore moins les réveiller brutalement. C'était comme un jeu pour elle. Et du haut de ses quinze, un rien pouvait l'amuser.

"Hey toi, réveille toi! J'sais pas d'où tu viens, mais je crois que t'as pas bien compris le principe du pays... Attend... Tu srais pas un genre de moine ? Les moines sont paumés dans ce monde... Le débit de ses paroles étaient très rapide, elle mangeait la moitié de ses mots. A peine réveillé, il était à supposer que le jeune individu ne comprendrait pas la moitié de ce qu'on lui disait. "

Sonoshee, elle était comme ça.

Ce garçon était inconscient, aucun autre mot pouvait décrire ce qu'il était à cet instant. Sonoshee le fixa un long moment, assez surprise de sa réaction. Puis elle regarda tout autour d'eux, personne ne semblait venir, son jour de chance dirait on dans d'autre circonstance. Néanmoins, la jeune n'était de cet avis, on ne peut pas se reposer tranquillement par ici, il faut vraiment être stupide pour le croire, ou né de la dernière pluie! Toujours aussi proche, elle lui rendit un petit coup de pied, histoire qu'il ne s'endorme pas trop vite. Elle n'allait pas en rester là, ça non; pour une raison assez obscure, mais pas tant que ça quand on la connaît un peu; elle voulait en quelque sorte le "protéger"; attention! pas le Grand mot; non le petit haha. En effet, ce serait si bête qu'il meurt à un âge si...

"T'as quel âge ? Tu sais qu'ici c'est dangereux quand même ?! Tu serais certainement plus en sécurité chez toi... Si tu cherches à terminer ta vie plus en avance que prévu, c'est le bon endroit! dit-elle de sa voix fluette sur un ton de reproche. Puis, elle lui rendit un second coup de pied. Allé! bouge toi de là, t'as juste de la chance de pas t'être fait égorger! Et c'est avec ton ptit canif là que tu ferais grand chose, crois moi! ajouta-t-elle un ton plus énervé."

La jeune Nogori, dernière survivante de sa famille; n'aimait pas qu'on lui tienne tête, et encore plus quand elle avait totalement raison, chose qui était assez rare; enfin, même si elle n'avait pas raison, de toute façon. Elle releva la tête, et observa au loin, des silhouettes étaient apparues sur le sentier à plus d'une centaine de mètres d'ici. D'ici elle pouvait distinguer des lances surmontées d'un "ponpon" rouge, c'était le signe distinctif de la pseudo armée de Ame, une bande de mercenaire ne faisait pas la distinction entre mauvaises et bonnes personnes. S'ils voyaient le sabre de ce garçon, s'ils les voyaient tous les deux en pleine nature comme ça... Une vague explication sur les bienfaits d'une sieste au soleil serait loin de les sauver, ou du moins de le sauver! Car elle, elle savait comment leur échappait. Elle s'accroupi pour dissimuler, un minimum, sa présence; mais cela ne serait que temporaire. Sonoshee attrapa la manche de "gamin" et la secoua frénétiquement.

"L'armée d'Ame approche, enfin... Une patrouille. Tu ne peux pas rester là, ils vont te tuer. chuchota-t-elle. En tout cas, moi je pars; fais ce que tu veux. En se retournant vers là d'où elle venait, un petit bois pas très loin."

D'ici, avec les soldats et très certainement un boulet qui la suivrait, il lui faudrait au moins cinq bonnes heures de marches pour rejoindre la petite ville où elle sévissait. En plus la nuit allait tomber, elle n'aimait pas l'obscurité. Aussi furtivement qu'elle fut arrivée, elle quitta les lieux, scrutant, assez inquiète, l'approche des militaires, et l'impassibilité de l'inconscient. Enfin, peut-être bientôt n'aurait elle plus à s'inquiéter ni des uns ni de l'autre; les uns élimineraient l'autre; et puis tous ses problèmes du moment s'envoleraient! Ce jeune ne savait pas à quel point il était chanceux d'avoir rencontrer cette gamine dans un aussi bon jour...

Spoiler:

Il se voulait discret, il ne l'était pas. Je l'entendais me suivre, à quelques mètres. Ces lieux m'étaient très familier, combien de fois avais je pus passer par ces bois, pour m'enfuir, me cacher ou simplement pour m'amuser... Impossible de le dire. Il n'était donc pas chez lui, dans son pays; il n'était encore qu'un jeune inconscient; limite dérivant. Il s'était perdu alors ? Difficile à dire. Son sabre me laissait entendre qu'il avait quelques notions de combat, il pouvait se défendre face à de la menue racaille, mais les soldats, ou même les... ninjas.. C'était une toute autre histoire. Maintenant que nous étions en sécurité; tout est relatif dans ce pays; je m'arrêtais. Le soleil filtrait entre les branches et les feuilles, quelques oiseaux chantaient; cet endroit était plein de vie...

"Donc, tu n'es pas chez toi... Hum.. C'est où chez toi ? Désolée, mais je suis pas sensée savoir que t'es pas du pays, y a des idiots partout; et même si t'es un idiot, ce dont je ne doute pas un instant; quand quelqu'un te sauve la vie, le minimum c'est de dire merci! Baka. Bref, n'en parlons plus. Oui, donc, c'est où chez toi ? Un autre pays ? Pourquoi être venu à Ame ? Pour voir ses légendaires pluies ? Rigolais-je. Non sûrement pas... Bon, maintenant écoutes moi et fais pas ton... idiot. Moi je vis ici, à Ame; depuis que je suis née. Je sais comment fonctionne ce pays! Si je te dis que tu peux pas dormir au bord du chemin comme ça, c'est pas pour rien. D'habitude je détrousse les gens, je leur vole leur argent, les objets de valeur; mais toi t'as rien! Tu te rends compte que tu aurais pus te faire tuer pour ... RIEN ! Non franchement mais de quel pays tu peux venir pour être si... idiot."

Je me pinçais l'arrête du nez, fermant les yeux pour réfléchir un instant, et soupirai. J'avais conscience d'être partie sur de très mauvaises bases, en plus c'était assez rare que je rencontre des gens de mon âge, à peu de chose prés. Bien sûr, je n'allais pas m'en faire un grand ami, ni l'inviter à me suivre dans mes aventures, ça c'était mort d'avance; Sonoshee ne fait pas équipe, je ne fais pas équipe. D'ailleurs, je devais le préciser, c'était très important que les gens, quels qu'ils soient comprennent ça!

"Bon, désolée de t'avoir un bousculé. Je m'appelle Sonoshee, Nogori Sonoshee. Tu peux m'appeler maîtresse si tu veux! Rigolais-je encore. J'déconne. Et toi, alors, tu viens d'où ? Tu t'appelles comment ? Et, à part essayer de dormir et de te faire tuer, tu fais quoi ici ? Ame, c'est pas vraiment le pays à la mode en ce moment, c'est pas très touristique si tu vois ce que je veux dire. Bien que, dis -je en levant les yeux. Y a un peu de soleil aujourd'hui; t'es chanceux. Bref, vas-y réponds, baka."

Je pouvais pas m'en empêcher, c'était bien plus fort que moi, cette envie de... je ne sais même pas quoi... oh oui, c'était ma personnalité, mon caractère, mon très sale caractère. En attendant qu'il soit complètement réveillé, je m'approchais d'un arbre, et m'assit en tailleur à son pied, le dos contre son tronc. Je fouillai dans ma petite poche, et sorti mes biscuits. Biscuiiiiiits...

"T'en veux ajoutais-je la bouche pleine."

Spoiler:

Je l'observais, et surtout, je l'écoutais. Intéressant. C'était certainement la première fois que je rencontrais quelqu'un qui venait de l'extérieur... De "Kiri". J'en avais entendu parler au détour d'un bar où je sévissais; mais de là à dire que je connaissais, non pas vraiment. La seule chose que je sais des shinobi, des ninja; c'était qu'il sont dangereux et souvent menteurs. Enfin, lui était jeune; donc peut être qu'il différait un peu des autres; bien que, je ne sache pas vraiment comment sont les autres, mes souvenirs les plus clairs remontent à cette nuit là... une nuit que j'essayais d'oublier. Bref. La suite de ses questions et demies affirmations me firent presque sourire, non pas que j'étais très "open mind" quant à ses propositions...

"Pour commencer, je suis pas une kuno machin, je suis pas comme toi, moi. Je connais pas ton village de Kiri, et encore moins les gens dont tu parles, tout ce que je sais, c'est que ton pays c'est celui-ci; le tien est après les terres du feu, ou quelque part par là. Si tu peux te défendre tout seul, tant mieux; mais ici... non, j'crois pas. Ame c'est pas nounours land, les gens sont pas gentils, les filles sont pas des kunomâchin; et moi... Je suis pas un guide de montagne si tu vois ce que je veux dire. Enfin, sauf si tu as de l'argent, mais apparemment t'en as pas. Soupirais-je. Alalala... Bah à ton tour de réfléchir un peu, je dois faire quoi... un mètre cinquante, j'ai pas de seins; et... enfin... hum... Non, vue que t'es un idiot, je vais te le dire! J'ai quatorze ans! Lui tirais-je la langue. Bon, et comme t'es un peu simplet sur les bords, je vais te "guider", jusqu'à la sortie. Mais ce sera pas pour tout de suite hein, j'ai d'autres trucs à faire. Alors, t'as intérêt de me suivre et pas faire de conneries, comme dormir dans la campagne en espérant pas te faire tuer. Soupirais-je à nouveau"

La Nogori n'aimait ça, devoir faire attention à quelqu'un d'autre qu'elle même, mais elle l'avait sorti de la 'merde', maintenant elle devait l'assumer. Assumer ses actes, ça c'était dans sa personnalité, et jusqu'aujourd'hui, grâce à sa grande discrétion; elle n'avait pas eu à répondre de grand chose. D'ailleurs, c'était un point à souligner.

"Puis, arranges un peu ta tenue là... on va le voir direct que t'es pas du pays... vraiment. Cache ton couteau là... aussi... ai l'air un peu... paysan, ça devrait pas être compliqué, si ? Parce que si quelqu'un voit que t'es pas d'ici, t'as des chances de te faire un peu... tuer, ou jeter en prison, je sais pas c'est quoi le mieux... Hum.. Dés qu'on passera dans le village le plus proche, par là; pointa-t-elle du doigt. On "empruntera" quelques fringues." Dit-elle en se levant. Maintenant, suis moi; et fais attention à ce que tu dis; tout le monde n'est pas aussi gentil que moi."

Puis elle prit une direction à travers la forêt.

Spoiler:

Jusque là, ça allait plutôt bien. Le garçon de l'Est restait silencieux, et me suivait sans un mot. On pouvait profiter du calme, le silence c'était vraiment bien parfois, surtout quand on a pas envie de parler. Tout allait bien, même le temps était clément, du soleil, de la chaleur.. Rares étaient les jours où je restais sèche de la tête au pied, rien que ça; c'était génial. Sauf qu'à un moment, forcément, quelque chose vient troubler l'harmonie et la sérénité qui nous entoure, et cette chose s'appelait : Kotaro. Au début je n'y fis pas attention, ce n'était pas si dramatique, mais à un moment. Je m'arrêtai sans prévenir. Je l'entendis cutter; et je me retournai en fronçant les sourcils.

"Mais t'es un gamin ou quoi ? Je croyais que t'étais un ninja; les ninjas sont pas censés être calmes et disciplinés ? Mon dieu... T'as vraiment de la chance que je sois dans un bon jour, aujourd'hui; le soleil compense ta stupidité! Idiot. Vas y relève toi! On est presque arrivé, oui."

Effectivement, je fis quelques pas de plus, et sortie de la forêt, nous étions maintenant en plein jour avec pour seul toit un ciel bleu dégagé de tout nuage, vraiment formidable. Impressionnant à quel point un rayon de soleil pouvait me rendre joyeuse, c'était surnaturel. D'ici on pouvait voir quelques cheminées fumer au loin, le village dont je parlais. Très bien. Je fis signe au ninja de me suivre. Nous descendîmes une légère pente et rejoignîmes la route principale. Nous parcourûmes deux cent ou trois cent mètres et arrivâmes aux portes du hameau, enfin; des portes... Juste une allée principale bordée de maison et quelques boutiques basiques. Je lui fis à nouveau signe de me suivre. On emprunta une ruelle qui mena droit sur un jardin où était pendu des lignes de linges, vêtements, et autres.

"Quand il fait beau, les gens pendent leur truc dehors, normal hein. Je suis vraiment trop forte. Je décrochai un kimono grisâtre penchant dans les tons beige; un chapeau de paille et lui donna. Vas-y, mets ça t'auras déjà l'air d'être autre chose qu'un ninja. Et planque ton sabre en dessous du Kimono. Ici les civils ne sont pas autorisés à porter des armes en public... Ne donnent pas une raison aux autorités de te mettre en prison. Baka. Ah... Faut que je me retourne pour que tu te changes ? Ok ..."

Je me retournai, et observai au loin; pour vérifier que personne ne venait.

"C'est bon ? Je me retourne. Ah, bah ça te va bien."

Subitement une voix retentit.

"Hey vous deux, qu'est que vous faites chez moi ?"

Ah, c'est ce qu'on pouvait appeler un imprévu!

"Kotaro... Cours !"

Je parti en courant au travers des jardins qui se succédaient. J'espérais pour lui qu'il savait courir, parce qu'il y a un truc pire que la milice Amejin : les villageois en colère!

Oh oui, les villageois étaient en furie, trop drôle; enfin un peu d'action. Par contre je n'allais pas m'amuser à les affronter, ils étaient trop nombreux, et j'étais encore trop petite! Oui un mètre cinquante contre des gaillards d'un mètre quatre vingt, c'était comme qui dirait pas très fairplay. Et ça, mon... idiot de passage, Kotaro; l'avait bien compris, il me dépassa à toute vitesse. On dit pas un truc du genre que la peur donne de l'adrénaline ou je sais pas quoi ? Oué, ça devait être ça. En tout cas cela fit marrer, intérieurement bien sûr car j'avais autre chose à faire que rire là. Nous étions bien mal tombés, aucune issue valable à l'horizon, on était presque dans un piège à cons, un pièges à Kotaro quoi. Des grillage à droite, des murs à gauches, on aurait dit que ces fichus péons avaient tout préparé en cas de vole, en même temps; ce n'était pas la première fois que je venais "m'approvisionner" par ici. Han le fils de...

Le Kiri boy avait disparu, il s'était barré, moi qui l'avait aidé ? Plantée comme ça ? Comme un vulgaire poireau ? Si je te retrouve, je ferai une entorse à mes pratiques, tu serais ma première vicitme! Je cours, je cours, je commence à m'essouffler. Et puis soudainement une main m'attrape le bras, et une autre sur plaque sur ma bouche! ça y est, c'était la fin de la gr... petite Sonoshee - quatorze ans , un mètre cinquante, cinquante kilos et pas de nénés; c'est petit - Je vis les paysans passer les un après les autres, poursuivant... du vent. Et je me rendis compte qu'on m'avait tiré à l'abri de ces phénomènes de la brousse. N'empêche, par instinct, je mordis la main qui m'empêchait de parler. Il avait plutôt bon goût! La personne me lâcha.

"Je vais te... Ah... Kotaro... hum... Là, j'avais l'air con."

Que lui ai je dis tout à l'heure ? Dire merci ? Oui, mais là je n'étais pas vraiment en danger, bon ok j'étais à bout de souffle et je me dirigeais vers une impasse, mais ça veut rien dire! Si ? Bon, ok. J'étais sûre qu'en fait il l'avait fait exprés... hum, on verra.

"Hum... Merci. Tu cours vite pour un idiot. Bon, comme tu m'as sorti d'un mauvais pas, je ne t'appellerai plus idiot, ok Baka ? Et puis peut être que je finirai par te considérer comme "quelqu'un". Qui sait. Mais bon, c'est pas demain la veille. Dis-je en regardant sa main que j'avais mordu. Et là... Ah... désolée pour ça, un réflexe. Ici, tous les moyens sont bons pour s'enfuir. Bon, maintenant; faut qu'on réussisse à se sortir de ce trou. En tout cas, les vêtements te vont bien, sans déconner; tu devrais devenir éleveur de chèvre, ce serait bien mieux que d'être un ninja ou je sais pas quoi. D'ailleurs, pourquoi t'es un ninja ? Ca te sert à quoi ? Dis-je en faisant quelques pas vers le bout de cette ruelle. Je fis dépasser ma tête pour observer, y avait personne; bah oui, ils devaient être trop occupés à nous poursuivre... trop cons ces péons."

Malgré tout, je commençais à apprécier ce gars, plutôt sympathique en fait; mais on amadoue pas Sonoshee avec un coup de main, je me suis sortie d'embrouille bien plus étranges sans l'aide de personne. Enfin, qui ne tente rien n'a rien.

La patience, et Sonoshee, le genre de truc qui fait deux. Attendre que quelqu'un revienne, le temps qu'il boive ? Oui oui, très peu pour elle. J'avançai lentement sur la longue allée, nous étions enfin tranquilles. Apparemment les villageois ne nous avaient pas bien identifié. Je passai à côté d'eux, ils ne me prêtèrent pas même un regard de curiosité, juste une gamine banale, c'était bon ça! Enfin, ça y est, monsieur Kiri me rattrapait enfin. Une bouteille d'eau à la main, visiblement il avait soif, ce n'était pas un menteur. Je souriais. Puis quand il me parla, je le perdis. En fait, il me saoulait un peu; oh pas au point que je le plante là en le laissant se démerder au milieu de nul part, mais pas loin! Il voulait savoir pourquoi je ne l'avais pas attendu. Quelle question idiote. J'avais accepté d'être son guide, et encore; ça c'était entre les lignes...

"Hey, je suis pas ton accompagnatrice hein, ni ta mère, ni ton père, ni... ta pote. Du moins pour le moment. Bien, maintenant on quitte ce village, on traverse tout le pays, et tu repars chez toi, ok ? J'sais vraiment pas comment t'as fait pour arriver là... Sérieusement... Enfin... Donc, t'es un ninja pour protéger les gens de ton village, et de ton pays quoi! Et ben... oué je confirme t'as encore du chemin à faire avant d'y parvenir. Fais déjà attention à toi, et où tu vas avant de vouloir protéger les autres, parce que pour le moment, c'est un peu qui te défend, si on met à part les paysans pas contents... Je dis pas ça pour être méchante hein. Lui dis-je sur un ton d'excuse."

Effectivement, je pouvais être un peu sèche avec les gens m'entourant, ceux que je rencontrais et les autres, mais en général je faisais preuve d'un très grand réalisme. J'avais vécu dans la rue depuis mon plus jeune âge, seule, avais dû affronter certaines qu'à un certain âge on est pas sensé voir ni savoir, enfin; une vie dure mais ô combien instructive sur les règles de vie, de survie et d'existence. Enfin. Nous avions maintenant quitté le petit village reculé. Il faisait toujours, bien qu'au loin on puisse voir quelques nuages se former. Enfin, le temps que je connaissais si bien allait refaire apparition, et le ninja allait voir le vrai visage de ce territoire. Et oui, pour quelques heures de soleil et beau temps plusieurs jours voire semaines de pluie. Les routes étaient beaucoup moins praticables par temps humide. Je soupirai maintenant.

"Hum, je me pose une autre question, normalement t'es pas sensé rester dans ton village ? C'est bizarre ça hein. J'ai entendu ça une fois, dans un bar... T'aurais pas déserté ?.. Enfin, ça me regarde ptêtre pas. Et sinon, toi; t'en poses pas beaucoup de questions.. Haha tu dois avoir peur que je te "rembarre". Rigolais-je."

Et bien, il n'était pas très actif celui-là, enfin... Je ne pouvais le blâmer, il n'était pas chez lui et c'était un débutant au final, il découvrait la vie. Je ne m'en étais pas rendue compte jusque là, mais je commençais à établir avec ce garçon un genre de contact. Jusque maintenant je ne voulais pas l'entendre, et voilà que je commençais à l'inciter à me poser des questions. Peut-être aurais-je mieux de m'abstenir. Il n'était pas très loin derrière moi, une distance de bras peut -être, pas plus. Je pouvais entendre jusqu'à son souffle, alors des paroles...

J'entendais tout, mais je ne relevais pas. Je pris simplement une profonde respiration pour chasser toutes ces pensées de mon esprit. Il aurait été si simple d'avoir une baguette magique pour me permettre d'extraire chaque souvenirs négatifs... et oui. Donc, sa phrase; je l'avais entendu. Comme une grande sœur ? S'il savait à quel point il était prés de la vérité à mon sujet, je supposais qu'il se raviserait et éviterait ce genre d'allusion. Mon petit frère avait été tué, comme mes parents, et comme il le soulignait; j'étais la dernière. Il y avait d'autres questions à poser, pensais-je. Alors pour celle là ? Au final, ce n'était vraiment qu'un idiot. Mais autre vint me titiller, comment pouvait il savoir que j'étais une orpheline, je n'en avais pas parlé...

"C'est mon caractère, c'est tout; je ne fais rien de particulier. Je suis comme toi, sauf que toi c'est dans la bêtise que tu t'obstines. dis-je en soupirant. Pour le reste, comme sais tu ça; que je suis orpheline ?"

Plusieurs solutions se présentaient, la première parce qu'il était ninja et que les ninjas savent pas mal de chose, mais lui visiblement, il ne savait pas grand chose donc c'était peu probable. La seconde, pas franchement envisageable mais que je ne pouvais non plus négliger : il savait quelque chose à propos de cette fameuse nuit d'il y a six ans, et dans ce cas il passerait un sacré mauvais quart d'heure avec possibilité de mort à la clé. Et le troisième tout aussi improbable; je lui en aurais parlé sans le vouloir, mais cela m'étonnerait, personne ne savait ça, personne ne connaissait mon histoire, absolument personne; et je faisais tout pour que personne ne la connaisse; mais... apparemment, lui; avait deviné quelque chose, ou entendu autre chose; quelque part. Oui, j'étais vraiment curieuse d'entendre sa version des faits, qu'il résolve ce mystère insoluble pour l'heure.

"Vas-y, explique moi comment tu peux affirmer que je suis la dernière de ma famille ? Je suis très intéressée. Dis-je sur un ton sérieux, en m'arrêtant et me retournant vers lui, le fixant sans sourciller."

Il avait intérêt à trouver une justification valable, parce que, peut être n'étais je pas une Kunoichi, mais j'étais capable d'infliger des douleurs insoupçonnées, et insoupçonnables.

Le temps, il me parle du temps ? Que faisait-il là ? Changer le sujet de la conversation ? Je soupirai une nouvelle fois. J'avais eu envie de lui dire : "bravo tu reconnais les nuages", mais enfin... Je n'en voyais plus l'intérêt. Puis il reprit, de son propre chef; la marche. Je repris les devants, et bien oui, puisqu'il ne savait pas vers où ils se dirigeait. Fort heureusement pour moi, la frontière n'était pas bien loin, enfin; façon de parler; on en aurait tout de même pour plusieurs heures, et sous la pluie s'il vous plaît, le grand must de ce pays.

Une fois éloignés de la ville, les villages dépassés, nous arrivâmes dans une région bien moins peuplée, bien plus tranquille, ici on ne risquait pas de croiser la milice; enfin, vous me direz; y a pas que la milice qui peut poser problème dans ces contrées, y a aussi les bandits, les détrousseurs, et autres criminels, sans compter les animaux sauvages. Voilà pourquoi on ne croisait personne, une zone bien trop malfamée en comparaison du reste du pays. Les premières gouttes vinrent s'écraser sur mes joues pâles, ça y était. Le vent lui aussi commençait à souffler. Très bien. Je repris alors la parole, parlant sereinement, sans m'énerver.

"Bientôt nous serons à la frontière avec le pays du feu. Ptêtre dans six ou sept heures. Ici y a pas l'armée d'Ame, mais y a pas mal de bandits, et de types louches. Je serais pas surprise si on en croisait sur le chemin. Mais bon, au moins avec eux; on peut négocier, à l'instar des militaires. Bref. Tu vas pouvoir voir le visage de ce pays, sous la pluie, dans la boue avec ses vrais habitants."

Oui car les vrais habitants de ce pays, ce n'étaient pas les paysans dans le fond; non, mais plutôt tous les criminels profitant du chaos gouvernemental pour se planquer, se réfugier. Maintenant, je n'avais plus qu'à prier qu'il se taise si on croisait de tels hommes, car même si je pouvais traiter avec eux, nous sortir d'affaire; et bien ils demeuraient aussi dangereux que les miliciens, et peut être encore plus imprévisibles. Je ne pouvais pas dire si je préférais croiser les "bandits" ou l'armée, surtout dans mon cas, non pas que je sois recherchée, ou une ennemis public numéro un, non pas à mon âge, mais je correspondais à une certaine description de pickpocket. Alalala le monde merveilleux d'Ame no Kuni. Cependant, peut être aurions nous de la chance au final, et que notre route ne croiserait celle de personne...

"Fais encore plus gaffe à ce que tu fais ici."

Et la plaine que nous allions devoir traverser, complètement vierge, couverte de hautes herbes, balayées par la pluie et le vent; se dévoila à nos yeux. Mes cheveux, mes vêtements, j'étais déjà complétements trempée, de la tête aux pieds, jusqu'aux os. J'espérais qu'il appréciait les déluges du pays de la pluie !