Une Nuit Macabre [Mamoru Kurei]

La rage du sang. Il s'agissait d'une partie intégrante du culte que vouait Yanosa à Jashin, son seul et unique Dieu, celui qui avait sauvé son âme et son corps d'une vie et d'une mort ternes et sans aucun but. Sans crier gare, alors qu'il mangeait, chassait, ou méditait, le Nukenin pouvait en effet à tout moment ressentir l'appel du sang, envoyé à lui d'une simple pichenette cosmique par son maître et lui intimant des consignes on ne peut plus simples et sans fioritures : il devait tuer. Tuer, encore et encore, n'importe qui, n'importe où, pour peu que les âmes quittent le corps des défunts et aillent rejoindre le torrent d'esprits déjà en possession du Dieu Destructeur. Il n'était alors plus question d'honneur, de courage ou d'une quelconque forme de morale : ne restait plus que la mort et sa propagation, aussi pure et brute qu'il lui était possible de paraître. Et en cette fin de journée, tandis que le soleil envoyait ses derniers rayons baigner les forêts touffues du Pays de Taki, c'est un appel de ce genre que reçu Yanosa, son propre sang se mettant soudainement à bouillir et son corps se mettant en mouvement presque de son propre chef alors qu'il entamait une partie de chasse au gibier pour se sustenter le soir-même.

Juché en haut d'un arbre en pleine nature, le jashiniste était loin de toute forme d'agglomération lorsque cette rage s'empara de lui. Apposant ses paumes sur son front pour calmer la douleur soudaine due au chamboulement soudain de son organisme, qui devenait inévitablement le vaisseau de la volonté divine, Yanosa sauta alors comme il le put de son promontoire, situant l'est de l'ouest et décidant tant bien que mal d'une direction à suivre pour atteindre le plus rapidement possible une forme quelconque de rassemblement de personnes, éphémère ou non, qui pourrait laisser toute son agressivité et sa rage s'exprimer jusqu'à ce que Jashin juge qu'il avait assez œuvré. Le guerrier rouge ignorait si ces crises intervenaient parce qu'il n'avait pas assez tué ou qu'il n'avait pas suffisamment fait avancer ses plans pour le renversement du système sur lequel le monde était bâti, car il comptait rarement ses victimes et se donnait parfois le temps de longues semaines de réflexions et de recherches. Mais les faits étaient là, et il n'était tout simplement pas dans la capacité de réprimer ces pulsions qui s'emparaient de lui, quand bien même il l'aurait voulu. Après tout, Jashin agissait plus comme un guide pour lui que comme un tyran, et ne faisait qu'indiquer parfois violemment au guerrier rouge quelle voie suivre plutôt qu'une autre, et à quel moment.

Ce soir-là, Yanosa dut crapahuter une longue heure à travers les bois en fonçant en ligne droite à travers les arbres pour trouver de quoi sustenter la soif céleste de son Dieu. Un modeste convoi de marchands, composée d'une demi-douzaine de remorques et de caravanes se faisant suite qui avait tardé à stopper son voyage sans doute à cause d'impératifs de livraison. Grand mal leur avait pris, puisque percer à travers la nuit naissante allait leur coûter la vie à tous... Sans même dire un mot ou annoncer son arrivée, son épée lourde large et massive à la main, Yanosa sortit en trombe des bois en se jetant d'abord sur les conducteurs qui guidaient les chevaux, transperçant, déchirant, découpant et arrachant ensuite les membres de chaque individu qui croisait ne serait-ce que fugitivement son regard. Les cris emplirent bientôt l'obscurité qui s'emparait des contrées sauvages, le sang venant noyer le sol à la lumière des quelques torches accrochées aux caravanes qui avaient amené le convoi jusqu'ici. Puis plus un bruit. Peut-être quelques-uns avaient-ils réussi à s'enfuir... Peu importait. Ce qui importait, c'était ce soulagement, qui remplit d'un seul coup Yanosa comme une fontaine de jouvence. Maculé du sang de ses victimes, son arme imposante tenue dans la main droite, il leva les bras au ciel et ferma les yeux pour accepter la reconnaissance de son Dieu.

Le calme plat était revenu dans la forêt. Le jashiniste était là, seul, avec tous ces cadavres... Et devait trouver de quoi se nettoyer. Car au delà de toute préoccupation esthétique, ce n'était pas très saint de se promener avec un bon litre de sang étranger sur la peau. Yanosa se dirigea donc vers le cour d'eau le plus proche, qu'il pouvait entendre au loin, et se mit à se rafraîchir, se gorgeant d'eau et nettoyant son épée lourde au passage pour lui rendre tout son brillant.

Kurei et Jun venait de faire leurs "alliance", ils avaient conclues qu'ils resteraient à Taki no Kuni pour faire plus amples connaissances. Ils ont donc installé leur camp derrière une des nombreuses cascades qui étaient dans ce pays. Ils se partageaient les taches à tour de rôles. Du genre, aller chercher de la nourriture ou de l'eau potable, le village le plus proche n'étant pas la porte à côté, le chemin est ennuyeux et la flemme avait de grande chance de taper un jeune de leurs ages. On ne trouve que rarement des personnes heureuses de faire les courses lorsqu'elles sont aussi jeunes. Ce jour la c'est à Kurei de s'y coller, il devait aller chercher de quoi manger pour la soirée et à boire. A la base, il devait aller au village le plus proche pour acheter la nourriture nécessaire pour qu'ils puissent se sustentés. Puis il s'est dit qu'il fallait mieux chassé le gibier, il serait plus profitable pour lui, il n'aurait pas besoin d'aller loin et il serait moins coûteux de s'y prendre de cette manière, les prix de cette actions valait entre rien et rien. Juste le peu de temps qu'il mettrait à chasser, et c'était franchement plus amusant de chasser, il y voyait une sorte d'entraînement que tout les shinobi devrait suivre, elle (la chasse) sert à apprendre au ninja à rester discret, être vigilant et rapide. Il comparait cela à une embuscade de plus petit ampleur. C'était aussi physique que mental, un shinobi doit savoir tuer si nécessaire, se mettre à l'épreuve sur un animal était un bon entraînement bien que ça soit plus difficile sur un être humain, mais bon, ce point était réglé depuis longtemps pour Kurei. Le soleil allait bientôt se coucher, il devait se dépêché d'y aller avant que sa vu soit perturbé par l'obscurité de la nuit. Il enfile sa tunique et son masque avant de partir.

"La chasse est ouverte."

Il sort enfin de sa planque, le soleil rayonnait encore lorsqu'il se mit en route pour trouver à manger. Il avançait donc rapidement dans la nature tout en restant discret pour ne pas effrayé une proie potentiel. Il commençait à s'enfoncer dans la forêt, il marchait sur une sorte de route entouré par la verdure qui remplissait son champ de vision, ce genre de route sont crée naturellement et les humains en profite pour faire passer les marchand qui se rende de village en village pour y vendre leurs produits et en pensant à sa, Kurei vit plusieurs marchand dans un convoi qui se rendait sûrement dans un village proche. Il en profite car il ne savait pas ou trouvé de l'eau potable dans cette forêt. Il intercepte donc les caravanes pour savoir si elles possédaient de l'eau potable. Par chance, ces marchand, était dans l'agroalimentaire, ils avaient donc plusieurs chose que Kurei pourrait avoir besoin. Il achète de l'eau, des épices et des légumes frais pour accompagné la viande qu'il ne devrait plus tarder à acheter à sa manière. Il leur demande s'ils avaient une dernière chose pour accompagné ce repas, ils lui propose alors du pain. Ce pain était différent de celui qu'il mangeait d'habitude, celui-ci était doux et agréable. Il met tout sa dans un sac et repart aussitôt après les avoir salués.

"Merci, et vous devrait accélérer le pas. La nuit va tomber et il est dangereux de s'aventurer ici. On parle d'un ours au teint rouge qui ferait des ravages."

Après un rire de la part de Kurei, les marchands se mettait à rire à leurs tours avant de continuer leurs routes. Cette légende est vrai et Kurei espère un jour le rencontré. Le soleil commençait peu à peu à se coucher. Il fallait agir et vite, Kurei avançait et mit une bonne heure avant de trouver quelque chose à ce mettre sous la dent. Il n'était pas décourager pour autant, lui qui ne voulait pas aller acheter à manger au village pour le temps que sa lui mettrait, il mettait encore plus de temps, et sa lui plaisait. Sa patience et sa détermination finirent par payer. Un cervidé, mi faon mi cerf, en effet il était en pleine puberté, Kurei ne savait le décrire, s'il n'avait pas d'énorme corne, mais il était plus gros qu'un enfant. Mais la question ne se posait pas, pour Kurei, peu importe que ce soit un faon ou un cerf, ou même un sanglier. Pour lui c'était juste son dîner qui l'attendait en train de brouter quelque plante à droite à gauche. Il grimpe à l'arbre le plus proche de sa cible avec une discrétion sans égal. Sa proie ne l'avait pas senti arrivé et était complètement inoffensive. Sans un bruit il saute de l'arbre pour retombé sur le crane de sa cible avec un Kunai. Son sang éclaboussait de partout sa tunique noir, la mort était immédiate pour cette bête, elle n'a pas eu le temps de souffrir. On ne voyait plus le soleil, mais il éclairait encore un peu l'horizon, Kurei revenait donc à sa planque avec le faon sur les épaules. Sur le retour il voyait le convoi de marchand arrêté et les hommes ensanglanté. Kurei cour vers eux pour savoir ce qui s'était passé. Il y en avait un qui respirait encore.

"Que s'est-il passé ??!!"

L'homme répondait avec beaucoup de mal pour s'exprimé. Il avait la gorge un peu déchiré. Il répond à Kurei avant de s'endormir à tout jamais.

"Tout...est arri...vé si vite...L'our..s Rou..ge !"

Ses yeux se sont ensuite fermer pour ne plus jamais s'ouvrir. Kurei ne pouvait malheureusement plus rien pour ces hommes, et comment pouvait-il en vouloir à cet animal qui agit de manière instinctive. il enterra rapidement les corps, Kurei était déçu de ne pas avoir pu les protéger, il s'en voulait un peu, mais il avançait. Des gens meurt tout les jours, on ne peut pas être partout en même temps, c'est impossible, il faut accepté sa place dans l'univers. Il repris son sac et son gibier, et se dit qu'il fallait mieux oublier pour mieux avancer par la suite. Il se mit en route pour sa planque, mais il fallait nettoyer sa tenue car le sang allait s’imprégner et l'odeur risquerait de ne jamais partir. Heureusement pour lui, un court d'eau se trouvait pas loin, il connaissait cette forêt comme sa poche. Il y va pour nettoyer sa tunique et son Kunai. Il en profite aussi pour nettoyer le faon pour que son sang ne coule pas sur sa tunique lors du retour. Puis il entend un bruit sur sa gauche. Une lueur rouge était apparu sur le cour d'eau.

"L'ours Rouge !! Mais attend un ours sa n'a pas d'épée ?"

Kurei décide alors de mieux regardé. Il s'agissait d'un homme à la chevelure rouge qui venait lui aussi se nettoyer du sang qui coulait sur lui. Kurei croit avoir compris d'ou venait tout ce sang et demande en souriant :

"La chasse était bonne ?"

Son calme et sa relative paix intérieure était revenus. Une plénitude qui, dans ce monde incertain et qui devrait changer tôt ou tard, était presque en décalage avec les réalités de la vie. Mais contrairement à la quasi totalité du monde existant, lui au moins savait ce qui devait être fait et par quels sacrifices il faudrait passer pour atteindre l'idéal du Dieu Destructeur : son bien être actuel était donc tout autant lié au devoir qu'il venait de remplir en massacrant ce convoi de marchands et à la certitude qu'il faisait ce qu'il fallait... Pas à pas, mesure après mesure, note après note. Paisiblement, après s'être allègrement rincé de tout ce sang qui s'était collé à lui comme autant d'aimants attirés par une sorte de magnétisme funeste, Yanosa commença donc tranquillement à nettoyer son épée, sur laquelle restait même quelques minuscules morceaux de boyaux ou d'os fichés sur le tranchant de part et d'autre de la masse d'acier, usant d'un chiffon qu'il réservait à cet usage en le trempant lui aussi dans le cour d'eau pour pouvoir enlever le plus gros des traces en quelques secondes. Puis le Nukenin passa au détail, essorant le chiffon sus-mentionné et passant un doigt dedans pour enlever les traces les plus insidieuses qui se logeaient dans les aspérités du plat de l'épée, qui faisait sur sa partie centrale au moins trois bons centimètres d'épaisseur.

Chaque fois que Yanosa passait ainsi ses mains sur son arme, il se demandait par qui et pour qui elle avait été forgée à l'origine. Il n'avait en effet aucune information sur sa provenance, hormis le fait que c'était sur un cadavre kumojin qu'il l'avait récupéré. Et malgré -ou à cause?- de cela, chaque nettoyage de cette épée plongeait le guerrier rouge dans un état presque méditatif, son regard se plongeant dans toute la pureté et la finesse qui avaient été insufflées dans cette arme exceptionnelle.

Mais le jashiniste fut bientôt tiré de sa semi-torpeur lorsqu'un individu qu'il n'avait pas remarqué jusque là s'approcha de lui par la droite, longeant le cour d'eau et venant droit à sa rencontre. L'homme était masqué et ne laissait entrevoir qu'une longue crinière brune, dont les nuances échappaient nécessairement à Yanosa en cette heure sombre où nul rayon de soleil ne perçait plus. Seule la lune, presque pleine, offrait aux deux hommes suffisamment de visibilité pour se voir grossièrement l'un l'autre. Puis vint la question, anodine, innocente, mais qui vraisemblablement faisait écho au sang que le Nukenin était en train d'essuyer et de nettoyer avec application. L'homme masqué avait-il vu le massacre perpétré par Yanosa une petite centaine de mètres plus loin, était-ce là même la raison qui le poussait à venir vers lui pour entamer une.... « conversation » ? Tout était possible en cet instant, ce qui n'empêcha pas le jashiniste écarlate de conserver toute sa décontraction.

« Pas vraiment, à vrai dire... Je n'ai rien à manger pour ce soir. »

Puis, observant d'un coup d’œil derrière l'homme masqué, le guerrier rouge remarqua la carcasse de faon, délicatement dépiautée et vidée de tout sang superflue, presque déjà prête à être embroché pour le dîner.

« Vous en revanche ça à l'air d'aller. Y en a même pour deux là dedans, à priori. Des amis avec qui le partager, sans doute... ? »

Il était vrai qu'en l'occurrence, Yanosa n'avait pas pu prendre le temps de chasser avant la tomber de la nuit, ce qui signifiait qu'il allait très probablement devoir faire disette pour ce soir.

« Bah ! Ne vous en faites pas... je n'ai pas pou habitude de piller la nourriture d'honnêtes chasseurs. Mais prenez garde, la vie sauvage peut être très dangereuse pour l'Homme. »

Sur ces mots, le Nukenin se tût en reprenant son nettoyage de plus belle, jetant malgré tout quelques regards neutres en direction de l'homme masqué pour guetter ses réactions en dépit du masque qui couvrait son visage. Sur le dos nu du jashiniste, des traces de sang subsistaient...

C'est officiel, la nuit est tombé laissant toute la forêt dans l'obscurité avec juste le soleil blanc pour l'éclairé. Le noir regnait partout sous les arbres, mais le coure d'eau avait heureusement une vision directe avec la lune. Cette vision n'était pas obstrué par les branches et les feuilles et les végétaux. Kurei se rassasiait de cette lumière en tendant son visage vers la lune, il était couvert par son masque, mais il ressentait tout de même les rayons de la lune sur lui. Il aime cette sensation, la lune est une source de vie, il le savait. Même si il préfère le soleil en raison de son affinité qui a un rapport direct avec lui. Il apprécié quand même la pureté de la lune, la clarté de cette sphère, blanche comme si toute l'impureté du monde ne pouvait la pénétré. De plus, ce soir la, la lune était pleine, donc plus de plaisir et de fraîcheur pour cet endroit.
Il retourna son visage vers le shinobi qui ressemblait à la légende de l'ours rouge, il se débarbouillait le visage, avec l'eau et la lune se réfléchissait sur lui, on dirait qu'elle l'aidait à se nettoyé. Après sa réponse à la question que lui avait posé l'homme masqué, il n'avait apparemment pas eu la même chance que lui. La chasse ne devait pas être son point fort. Mais en voyant son épée et ses habits couvert de sang, il avait sûrement réussi à touché sa cible.

"Pas grave ! La prochaine fois, je suis sûr que vous aurez plus de chance."

La scène était marrante, deux hommes qui se retrouvaient au beau milieu d'une forêt, au même endroit de retour de la chasse, même si le destin de leurs proies n'avait pas été le même, il était tout de même assez similaire, le sang sur les habilles de l'homme aux cheveux rouges, laissait prévoir la mort prochaine de sa cible manqué de peu. Kurei ne voyait pas son visage de la ou il était, il était trop éloigné pour sa. Du coup, il ne savait pas si son visage affichait une expression satisfaisante ou non. Il savait juste qu'il était assez musclé pour ce qu'il voyait. Cet homme fit ensuite une remarque sur la bête que Kurei était en train de dépecer. Il avait l'air d'être assez intrigué par le membre avec qui Kurei pourrait partagé cette bête. Il avait l'air affamé et Kurei entendait son ventre gargouillé de la ou il était.

"Pas mal hein ? Je viens de l'attrapé il y a quelques minutes seulement. Je vais la mangé avec un ami qui m'attend d'ailleurs, il va sûrement râler pour le temps d'attente. Après un petit temps d'attente, il enchaîne sur : Chez nous, on a le sens du partage, on dit que quand y'en a pour 1, y'en a pour 10. Alors si vous dîtes qu'il y en a pour deux, il y en aura sûrement pour trois. Voulez-vous partagé ce repas avec nous ?"

L'interlocuteur mystérieux de Yanosa leva un instant les yeux vers le ciel, laissant deviner sa contemplation éphémère de l'astre lunaire qui baignait presque la scène de sa lumière si pure et ténue à la fois. Et dire qu'un petit cumulonimbus seul pouvait masquer cette source de lumière et ramener l'entièreté de la civilisation droit dans l'obscurité la plus totale... Un pouvoir céleste qui resterait probablement à jamais entre les mains des dieux.

Mais la conversation fort heureusement reprit bien vite, sur un ton relativement décontracté qui tranchait, sans mauvais jeu de mot, avec les activités récentes du guerrier rouge. Malgré sa relative austérité apparente, aidé en cela par son masque qui lui permettait de garder l'anonymat, le jeune homme fit preuve d'une courtoisie certaine, avouant bien volontiers à Yanosa qu'un ami l'attendait bel et bien pour déguster ce faon qu'il avait réussi à occire pour sa viande. Sa rage de sang on ne peut plus rassasiée, le Nukenin se prit alors à se demander qui ils étaient, ces deux larrons qui campaient en forêt comme deux marginaux. Des Nukenins, comme lui ? Probable, étant donné l'accoutrement de son interlocuteur et l'absence de bandeau frontal. Il pouvait également s'agir de simples mercenaires, ou de voyageurs un peu excentriques, qui sait. Mais la possibilité même qu'il puisse s'agir de combattants méritait toute l'attention du jashiniste. Prendre contact avec autant de partis que possible faisait en effet parti intégrante de sa mission d'ascendance divine et était une étape obligée s'il voulait pouvoir, le moment venu, déchaîner les vents de la destruction sur le monde. Affichant un large sourire, Yanosa laissa donc son interlocuteur finir de parler avant de lui répondre, tout en se rhabillant et en fixant son épée lourde dans son dos au harnais de cuir qu'il portait toujours avec lui.

« C'est très aimable à vous de me proposer votre hospitalité de la sorte, alors même que votre.. compagnon est peut-être déjà en rogne. Si ça ne pose pas de problème, j'accepte donc volontiers... Après tout, il faut savoir saisir les occasions qui se présentent de faire de nouvelles rencontres, n'est-ce pas... ? »

Rassemblant ses affaires et se rapprochant de l'homme masqué, Yanosa se tint alors tout près de lui avant de rajouter :

« Et puis, dans notre condition à tous les deux... Il serait d'autant plus stupide de rater une telle opportunité... Non ? »

Le sous-entendu était à peine voilé, mais si Yanosa avait vu juste, il en aurait bien vite la confirmation, masque ou pas.

Spoiler:

"Excusez mes manières, Je me nomme Hanabishi Kurei. Et vous ?"

"Je suis originaire de Taki no Kuni, donc je connais cette forêt comme ma poche. Donc resté bien près de moi, ne vous éloignez pas trop pour ne pas vous perdre."

"On devrait y être dans peu de temps, une vingtaine de minutes."

"Alors ? Vous n'avez pas l'air d'être du coin... Qu'est-ce que vous faites dans les parages ?"

« Seth. Enchanté... »

Yanosa répondit tu tac-au-tac, sans prendre le temps de marquer une pause ou une quelconque marque d'hésitation. A vrai dire, plus encore que de manger en compagnie de ce Kurei et de son acolyte, c'était la curiosité et l'envie de savoir quelles étaient les motivations de ces deux individus qui lui importait le plus. Le Hanabishi n'avait en effet pas relevé le sous-entendu du Nukenin quant à sa non-appartenance à un village caché ou à une organisation quelle qu'elle soit, ce qui le classait d'emblée dans la catégorie des errants voire des déserteurs -quoi qu'un déserteur soit en général bien plus méfiant lorsqu'il rencontrait un inconnu-. Or donc, si Kurei était un Nukenin, alors son partenaire devait très certainement en être un lui aussi, ce qui amenait le guerrier rouge à la question suivante... Quels buts et aspirations communes pouvaient partager ces deux errants et surtout... Pourraient-ils se montrer utile à Yanosa ?

Cela bien sûr il faudrait un peu de temps pour le découvrir, les deux hommes étant certainement peur enclins à se dévoiler aussi facilement à un inconnu qu'ils ne connaissaient ni d'Eve ni d'Adam. Aussi, le jashiniste écouta attentivement Kurei lorsqu'ils se mirent tous les deux en route pour son campement, mettant précieusement de côté toute information utile comme cette origine locale de l'homme au masque, qui donnait pour le coup l'image d'un guerrier un peu frileux qui aurait eu du mal à quitter sa patrie natale. Nul doute, cependant, qu'il devait avoir bourlingué avant d'être revenu sur la terre de ses origines, terre dont il était peut-être banni qu'une façon ou d'une autre, pour ce qu'en savait Yanosa. Estimant la distance restant à parcourir pour arriver au camp de Kurei, le guerrier rouge sentit venir la question du jeune homme masqué, qui n'avait en réalité que trop tardé, et qui allait l'obliger à entrer dans une sorte de personnage improvisé, pas si éloigné que cela de sa véritable identité mais qui devrait peut-être subir quelques ajustements. Marchant dans la nuit baignée par la lumière lunaire et éclairée par une torche improvisée par Kurei, qui montra une affinité naturelle pour le Katon assez prononcée, le jashiniste prit donc le temps de répondre tout ce qu'il y avait de plus aimablement, serein qu'il était après cette séance de massacre qui, il fallait l'avouer, lui avait détendu les nerfs.

« Non, je ne suis pas d'ici effectivement. Mais qu'importent nos origines, au fond, car c'est nous qui choisissons pour qui ou contre qui nous voulons nous battre et pourquoi. Les joies de l'indépendance... Haha... Au jour d'aujourd'hui, Kurei, le Monde entier est ma maison, à dire vrai.

J'y transite, comme un voyageur qui ne finirait jamais son périple, œuvrant ça et là pour subsister. Ces derniers jours pour être honnête, c'est de la pure curiosité qui m'a mené jusqu'ici. Je n'avais encore jamais eu l'occasion de visiter le Pays de la Cascade, quand bien même mes « origines » n'étaient pas si éloignées que ça géographiquement. Une fort belle contrée que vous avez là, d'ailleurs... »

Marquant une légère pause en regardant bien où il mettait les pieds pour ne pas trébucher bêtement sur les racines épaisses qui émergeaient par endroit du sol, Yanosa reprit ensuite tout naturellement :

« Et toi, Kurei ? Je ne voudrais pas paraître indiscret alors que nous n'avons même pas encore entamé notre repas, mais... Qu'est-ce qui vous motive, toi et ton partenaire ? Peut-être préfères-tu attendre de l'avoir rejoint avant d'aborder un tel sujet... Est-ce encore loin ? »

Yanosa aimait bien jouer des personnages. Qu'ils soient éloignés ou non de sa véritable personnalité, ils lui permettaient d'arborer une façade derrière laquelle se cacher et de ne pas trop limiter ses rapports aux autres. Brodant tour à tour anecdotes et histoire personnelle modifiée dans son esprit, le jashiniste se préparait pour une entrevue qui risquerait bien d'être intéressante.

(#) Sujet: Re: Une Nuit Macabre [Mamoru Kurei] Lun 6 Jan 2014 - 17:55

*"Seth", ce nom est assez stylé. On dirait plus un surnom qu'un prénom, mais bon, je ne vais pas critiquer le prénom que ses parents lui ont donné, surtout que c'est vraiment stylé.*

*Je ne veux pas en parler c'est douloureux etc...*

"Je veux bien vous croire, ce monde est peut-être votre maison, mais avouez que vous n'avez pas de lit douillet dans votre maison ! Puis il s'esclaffe. HA HA HA HA !"

" Nos motivations, nous n'avons pas vraiment de motivations, à part profité de la vie pleinement. Des buts nous en avons, mais personnellement, je n'ai pas de vrai nindo, si ce n'est réussir ce que j'entreprend. Certaines personnes se donnent des "Nindo", sans en comprendre vraiment la définition. Un nindo n'est pas un but. C'est la manière que l'on a de concevoir sa propre vie. Ce qui motive un shinobi !"

(#) Sujet: Re: Une Nuit Macabre [Mamoru Kurei] Lun 6 Jan 2014 - 19:47

Un lit douillet... La plaisanterie avait de quoi faire tiquer Yanosa, à plus d'un titre. Mais qu'est-ce que cet imbécile pouvait bien penser ? Que le confort pouvait représenter une quelconque priorité pour lui ? Ce genre de réflexion, même lancée à la volée au second degrés, avait le don d'exaspérer le jashiniste, voire de le pousser vers de bien morbides pulsions... Le confort... C'était l'une des sources de dégénérescence les plus ancrée dans la société d'aujourd'hui et qui causait le plus inévitablement du monde son déclin programmé, inexorable et décadent. La quête de confort menait la plupart des humains à leur perte, les poussait dans des directions incongrues que leur espèce n'étaient pas sensées prendre et stimulait en eux ces sentiments de propriété, de possession et de matérialisme galopants. Le confort... Une illusion de l'esprit, une quête sans réelle finalité qui n'était que la représentation de la lâcheté qui avait commencé à habiter l'esprit du tout à chacun depuis des siècles déjà. Une maladie... Une pandémie... Voilà ce que représentait la quête de confort pour Yanosa.

Cela ne l'empêcha pas malgré tout de garder son calme en continuant à marcher au côté de Kurei, qui ouvrait très légèrement la marche à l'aide de sa torche improvisée. Face à son rire esclaffé, il ne réagit qu'en affichant un mince sourire un peu pincé, laissant échapper de sa gorge un léger râle pour manifester l'effet humoristique qu'avait eu sur lui la plaisanterie de Kurei. C'est à dire un très petit effet... Mais sans transition, le Nukenin masqué embrayait sur la réponse qu'il comptait donner à Yanosa concernant le but que lui et son acolyte poursuivaient, un thème bien plus propice à la collecte d'informations, même fragmentaires, pour le guerrier rouge. Mais en lieu et place d'une réponse franche ou d'un simple refus de communiquer quoi que ce soit sur le sujet, Kurei préféra définir ce qu'il considérait comme un Nindô... A mesure qu'il parlait, son profil se faisait aussi plat que celui d'une saule meunière aux yeux du jashiniste, qui même s'il se doutait que son interlocuteur ne lui disait pas tout, se dit malgré tout que la vie de ce jeune homme devait être bien morne et dénuée de sens. Sur le moment, il ne sut pas vraiment comment gérer cette donnée. Était-ce un bien que Kurei soit simplement consciencieux et désireux de réussir ce qu'il voulait entreprendre ? Ou bien le manque cruel de motivation profonde et ancrée en lui comme une extension de son corps n'était-elle qu'une tare, un vide qui ne servirait en rien les projets du guerrier rouge ?

A priori, la réponse qui s'imposait était la seconde. Et c'était regrettable. Kurei avait beau avoir une conception fondamentalement correcte de ce qu'était un Nindô, présentement, il n'en était pas moins dénué aux yeux de Yanosa. Et sans passion, sans envie, sans leitmotiv vous pressant de lui-même et faisant battre votre cœur au jour le jour, un guerrier n'était rien.

« Je trouve ça... Dommage. N'as-tu jamais été habité par quelque chose d'un peu plus.. Grand ? Ambitieux ? Quelque chose qui suscite en toi une passion dévorante ? Je veux dire, Kurei... Peux-tu oser me dire que tu vis et survis en ce monde simplement parce que... tu veux bien faire les choses ? Je suis navré de te le dire, mais traverser son temps sans s'y impliquer ni rechercher à accomplir quoi que ce soit, c'est... risible. »

Yanosa marqua une légère pause en tournant son regard vers le masque de Kurei, pour qu'il puisse lire dans ses yeux son honnêteté et son franc-parler, puis reprit.

« N'y vois pas une attaque personnelle : nous parlons et conversons sur des sujets vagues et parfois intangibles. Mais pour moi, quelqu'un qui décrit sa vie comme tu le fais... N'a même pas sa place sur Terre, dit-il sans animosité aucune, continuant son discours en fixant son interlocuteur.

Donc... A moins que tu ais quelque chose d'autre à me dire sur ce qui te pousse à survivre dans ce monde, je crois que... je ferais mieux de te laisser. Peut-être as-tu seulement fait preuve de pudeur, en te décrivant de la sorte. Mais même si tu n'es pas décidé à me révéler ce que c'est... J'espère entendre autre chose de ta bouche que ce ramassis de banalités. »

(#) Sujet: Re: Une Nuit Macabre [Mamoru Kurei] Jeu 9 Jan 2014 - 17:12

Seth n'était pas du tout comme Kurei, il n'avait pas du tout les même pensée que Kurei, ses ambitions étaient biens différentes. Bien que Kurei ne lui ai pas dit la vérité, les paroles de son acolyte de la forêt prouvaient bien la différence de culture qu'il y avait entre ces deux personnes. Il cachait bien son jeu, il avait l'air d'être un type sympa qui savait vivre pour l'aventure, mais sa vrai personnalité s'est montré au moment ou il parlait. Le fait de dire qu'un être humain qui se contente de survivre ne méritait pas de vivre faisait de lui une personne que Kurei ne pouvait plus du tout encadré. Décidé du destin d'un autre était contraire à Kurei, c'était l'opposé de ce qu'il pense. De quel droit se permettait-il de juger une personne, peut-être se sentait-il plus fort que certains, mais il n'a en aucun cas le droit de dire de telle sottises. Chaque être humain a son rôle dans cette vie, ils ne doivent pas . forcément être des shinobi puissant, ma loi du plus fort c'est pour les animaux. Kurei le regarde et lui répond :

"Tu dois être vraiment niais pour parlé comme ça ! Tu parle d'avoir des ambitions ? Tu ne pourras pas y arrivé seul. Sans aide on arrive à rien, vit dans la solitude, je suis curieux de voir comment tu finira dans une année ! La plupart des gens comme toi finissent fou ou mort !"

Kurei n'appréciais vraiment pas ce genre de personne qui se croit mieux que tout le monde. Cette discussion qui à la base partait d'une bonne entente, commence peu à peu à se gâter, ces nukenins commencent à se chauffer et s’énerver. Seth avait compris que Kurei ne lui disait toute la vérité, mais Kurei savait que c'était le même cas pour son interlocuteur. Il disait que si Kurei ne lui disait pas la vérité, cela ne servait à rien de continuer la route ensemble. Kurei était tout à fait d'accord avec cette affirmation, mais avant de se quitté, il lui dit ce qu'il pensait :

"Tu parle beaucoup, mais tu fait comme moi ! Tu ne dis pas toute la vérité, tu te cache. La preuve ? Tu ne m'as même pas donnée ton nom complet. Tu ne me dis pas d'ou tu viens, et tu voudrais en apprendre plus sur les autres ? Laisse moi rire, c'est toi qui est ... risible, comme tu dit ! Essaie de changé le monde et de marqué le temps, reviens me voir quand tu te sera bien cassé la figure en tombant de haut."

Kurei attendait de voir la réaction de Seth avant de partir.

(#) Sujet: Re: Une Nuit Macabre [Mamoru Kurei] Jeu 9 Jan 2014 - 18:04

La réaction du Nukenin masqué ne se fit pas attendre. Comme percé à jour dans sa propre idiotie, Kurei était piqué au vif par des propos crus, certes, mais dénués de toute animosité ou d'une quelconque agressivité. En son for intérieur, Yanosa riait à gorge déployée en écoutant parler le jeune homme brun, qui lui offrait là un florilège de ce qui se faisait de « mieux » en termes de réaction exagérée et décérébrée. Avait-il parlé d'agir seul ?... Non, pas à un seul moment. Et même si, dans les faits, le jashiniste menait jusque là ses desseins à bien en solo, jamais il n'aurait été assez orgueilleux ou prétentieux pour dire qu'il pourrait arriver à ses fins par ses seuls et uniques moyens. Du moins, pas encore... Kurei semblait donc, d’une certaine façon, parler pour lui-même, maillon faible d'une chaîne qui s'était brisée, sans doute le jour où il avait du se résoudre à errer comme un pariât. C'était également sans doute lié au fait que ce jeune Nukenin masqué était de son propre aveu accompagné par l'un de ses semblables : Kurei devait avoir, au fond, beaucoup de mal à gérer sa solitude et son désœuvrement, chose que pouvait entendre Yanosa sans toutefois le cautionner.

Kurei enchaîna ensuite sur un couplet concernant le secret et la suspicion, un thème que les shinobis déserteurs devaient maîtriser à la perfection s'ils ne désiraient pas finir leurs jours dans une geôle. Encore une fois, la réaction du jeune homme masqué fut disproportionnée, déplacée même. Kurei demandait au jashiniste de se dévoiler, de lui fournir plus d'informations sur sa personne,... Paradoxalement, alors que c'était Yanosa qui avait donné le plus d’indications véridiques à son interlocuteur, c'était Kurei qui venait réclamer plus qu'il n'en avait déjà. Jouait-il un rôle, ou bien était-il un abruti fini ? Yanosa n'aurait su répondre à cette question de prime abord, raison pour laquelle il stoppa en même temps que le Nukenin masqué pour lui répondre. Toujours dans son personnage, qui n'avait de fictif que très peu de choses en vérité, le guerrier rouge entreprit donc une dernière tentative d'amener Kurei à parler. A parler de lui, de ce qui le poussait à agir, de cet événement qui était intervenu le jour où la chaîne de son histoire s'était brisée.

« Je suis... désolé de t'avoir blessé, Kurei, je ne fais pourtant que partager avec toi ma vision du monde. Tu me crois niais et stupide car je rêve d'un idéal pour notre race ? Tu penses que je ne jure que par la solitude et l'égoïsme ? Je me demande ce qui, dans mon discours, te permets d'affirmer toutes ces choses...

Quant à mon nom, qu'il te paraisse complet ou non m'indiffère complètement. C'est le mien, celui que j'ai choisi de porter, et ce n'est pas une particule ou une appartenance à une famille ou une autre qui définira qui je suis. Tu veux tout savoir ? Je viens de Kaminari, où j'ai été élevé par de riches marchands. Cela a-t-il une quelconque incidence sur la personne que je suis ? Non ! »

Faisant résonner ce dernier mot en tendant l'index vers Kurei pour le marquer de sa résolution, Yanosa reprit ensuite.

« Je ne peux pas croire que tu me dénigres à ce point... simplement parce que je crois en quelque chose. En quelque chose de grand. Dis-moi Kurei... Qu'est-ce qui a pu te rendre aussi aigri et sans foi que tu ne sembles l'être aujourd'hui... ? »

(#) Sujet: Re: Une Nuit Macabre [Mamoru Kurei] Jeu 9 Jan 2014 - 20:19

"Ce n'est pas cela qui me dérange en réalité, ton nom, tes origines m'importes peu. Mais ne me parle pas de vérité lorsque tu ne me dévoile rien. Tu parle d'un rêve idéal pour notre race ? Mais explique moi pourquoi les hommes qui se contente de survivre ne mériterais pas de vivre ? En quoi les éradiqué rendrait ce monde plus... idéal ?! Je suis d'accord, tu n'as jamais parlé de solitude, mais si tout le monde réfléchissait comme toi, c'est à dire tuer les plus faibles qui n'ont pas la chance d'avoir de grand pouvoir et se contenterais de survivre, le monde tomberais plus dans le chaos que dans l'idéal, et le fait que je t'ai rencontré tout seul dans cette forêt prouve un minimum que ton esprit est solitaire."

"Aigri, c'est un bien grand mot, énervé plus tôt. Je n'aime pas les personnes qui se sente supérieurs, nous sommes tous différents, je n'approuve pas la violence gratuite. Tu veux savoir mon vrai but ? Je souhaite détruire ces personnes là pour rendre le monde meilleure ! Ils payeront, et se rendront compte que l'abus de pouvoir ne paye pas au contraire ! Voilà quel sont mes ambitions ! Il faudrait que tu m'éclair sur tes projets idéaliste, pour toi qu'est-ce qu'un monde idéal !"

(#) Sujet: Re: Une Nuit Macabre [Mamoru Kurei] Sam 11 Jan 2014 - 12:25

« Mais.... Kurei... Quand ai-je parler d'éradication, dis-moi ? »

Le ton était devenu presque glacial, mais revêtait encore cette part de compassion humaniste que Yanosa tentait de mettre en avant. Car non, pour lui, malgré ses sombres desseins, il n'avait jamais été question de génocide ou d'extermination à grande échelle. C'était, en vérité, une démarche totalement contre-productive que de vouloir annihiler quasiment toute présence humaine sur Terre, pour lui et son Dieu qui désiraient en réalité changer le monde et ses habitants. Il y aurait des morts, c'était évident, car un système ne pouvait pas être ébranlé et à plus forte raison balayé sans que des individuels influents ne soient évincés, tués et traqués. Certaines populations, de la même façon, devraient être utilisées pour canaliser certaines attentions, pour remuer les méninges et les passions d'autres groupes de personnes, et devraient donc en pâtir et payer le prix du sang. Mais jamais, ô grand jamais, Yanosa n'avait eu l'ambition d'éradiquer tous ceux qui ne correspondaient pas aux standards qu'il voulait fixer à la race humaine. Ce que voulait accomplir le jashiniste... c'était changer les hommes.

« Je peux admettre que j'ai laissé planer une ambiguïté sur mes ambitions, mais jamais je n'ai parler d'exterminer les faibles ! Ce dont il est question, Kurei, c'est d'élever l'humanité, pas de l'amputer d'une partie de son vivier. Mais, il faut être honnête, toute grande entreprise demande des sacrifices, et pas n'importe lesquels... Tu me demandes pourquoi ceux qui vivent leur vie pleinement sont plus méritant de rester en vie que les autres ? Tout simplement car toute vie accomplie fait résonner le meilleur autours d'elle et créer un une onde, une onde qui se propage et s'amplifie sitôt qu'elle rentre en contact avec une autre, et ainsi de suite...

Mais puisque je te parle de « vivre pleinement », il convient peut-être de qualifier cette expression pour que tu ne te méprennes pas une nouvelle fois sur mes propos... Vivre pleinement... C'est accepter que son existence doit être faite de douleurs, de souffrances, d'exaltation, de passion,... Être vivant, c'est ne renier aucune facette de notre vie terrestre et abattre les frontières qui nous séparent. Seulement ainsi l'humanité pourra-t-elle atteindre son plein potentiel... »

Durant son discours, Yanosa avait écarté les bras de part et d'autre de son corps, paumes vers le ciel en signe de démonstration, avant de les replacer lentement le long de son corps. Ceci fait, fixant toujours Kurei et son masque, il reprit ensuite.

« Mais comme tu l'as précisé, je suis seul. Pour le moment, du moins... Mais... N'est-ce pas en soit une preuve que me combat est juste ? Toi-même, tu dis abhorrer la violence, tant qu'elle est gratuite, et en ces termes, tu as sans doute raison. Mais crois-moi, il y a bien moins de violence « gratuite » que tu ne le penses. Sa grande majorité est générée de façon naturelle entre les hommes, les besoins et les envies s'entrechoquant entre elles et provoquant d'inutiles souffrances. Pour autant, comme je l'ai dit... dit-il en sortant un kunai de son ceinturon.

La souffrance fait partie de notre nature. »

Lentement, sous les yeux de Kurei, Yanosa vint alors ajouter une nouvelle cicatrice sur son corps balafré, plantant le kunai sur le haut d'un pectoral et descendant jusqu'aux abdominaux, pour finalement remonter en une sorte de virgule de l'autre côté de son torse. Le sang coula par minces filaments, qui se rejoignirent pour certains en suivant les aspérités présentes ça et là.

« De ce que je comprends... Tu cherches ta revanche contre des personnes qui t'ont fait du mal. Des personnes puissantes, que ce soit politiquement ou physiquement. Ta quête fait partie de l'ordre des choses, tel qu'il est aujourd'hui. Si tu m'en disais plus, peut-être... Peut-être trouverais-je un moyen d'allier cette quête et la mienne. Il suffit parfois d'un brin d'imagination... »

Tenant toujours son kunai ensanglanté dans la main gauche, Yanosa ne bougeait pas, inflexible et inébranlable malgré le sang qui s'écoulait jusqu'à son ceinturon. Il s'était révélé, peut-être plus que de raison, mais qu'importait au fond. De Nukenin à Nukenin, il n'y avait pas de trahison possible. Seulement de la fusion.

(#) Sujet: Re: Une Nuit Macabre [Mamoru Kurei] Mer 15 Jan 2014 - 14:50

Le nukenin avait l'air de se foutre de Kurei, il faisait comme s'il était idiot, ou peut-être qu'il l'était vraiment. En tout cas, il y mettait du siens, sur un ton glacial, il émettait ces paroles. "Mais.... Kurei... Quand ai-je parlé d'éradication, dis-moi ? " Voilà ce qu'il vient de dire. Il voulait jouer à ça avec Kurei, c'est une chose qu'il appréciait en temps normal, l'ironie, le sarcasme, mais là, il avait l'air sérieux dans ses propos. Il n'avait pas l'air de comprendre ou Kurei voulait en venir à travers ses propos. Il enchaîne ensuite sur un cour monologue où il parle de sa vision du monde, du moins, ce qu'il en pensait. C'était peu compréhensible, il parlait de sacrifice nécessaire dans toute chose que l'on entreprend, son monde serait donc dépourvu de ces personnes. C'est tout ce que Kurei comprenait. Kurei reprend sur un ton moins froid que le siens, mais il était plus énervé, il ressentait une certaine ... Haine. Il faisait ressortir ses émotions, contrairement à son vis-à-vis qui avait l'air de ne rien laissé paraître sur son visage.

"Ne te fous pas de moi ! Tu vois très bien ce que je veux dire. J'en suis certain. Tu joues sur les mots, mais ça ne fonctionne pas avec moi. Certes, j'ai déformé tes paroles, mais pour moi, quelqu'un qui dit "pour moi, quelqu'un qui décrit sa vie comme tu le fais... N'aie même pas sa place sur Terre". C'est tout simplement un synonyme de tes envies de changer le monde, et d'après ton histoire de sacrifice nécessaire, je pense avoir trouvé de qui tu as besoin pour ces "sacrifices". Je ne mens pas, je te cite te propres paroles."

Kurei repris son souffle en voyant les gestes de Seth. Il sortait un Kunai, Kurei en prenait lâchait son sac ou les arômes et épices était, et prend à son tour un kunai aussitôt de sa manche, mais il était encore invisible pour son interlocuteur. Il faisait trop noir et le kunai dépassait à peine de sa manche, il avait l'air d'un simple doigt de sa main qui dépassait, mais si le combat devait avoir lieu, Kurei était désavantagé avec ce faon sur les épaules. Heureusement pour lui, le kunai sortit par son adversaire n'était pas destiné pour Kurei, la personne ciblé par cette arme était celle qui la tenait. Kurei restait bouche-bé face à la scène qui se déroulait sous ses yeux. Il voyait Seth qui se créait une cicatrice par lui-même en disant que la souffrance faisait partie de ce monde. Il racontait aussi ce qu'il pensait de l'histoire de Kurei. Kurei ne faisait pas attention à ça au début. Il était concentré sur la scène. Après un instant, Kurei se tenait le masque avec son kunai toujours dans la main le laissant à libre vu. Puis il s'esclaffe de rire.

"HA HAAA HAAA HAA HAAA HA !!"

Son rire se faisait entendre par toute la forêt.

"Je comprends maintenant pourquoi on ne se comprenait pas... Tu es tout simplement un grand malade !"

La réaction de Kurei avait l'air abusé, mais au contraire, elle était adéquate à la discussion. L'homme d'en face venait de s'ouvrir lui-même le torse. Un rire de folie était le bienvenu dans cet acte. Il paraissait même nécessaire pour détendre l'atmosphère qui régnait dans le cerveau de Kurei. Maintenant qu'il avait compris ce qui poussait Seth à avoir ces pensées meurtrières, il répondait enfin à sa question en gardant toujours un énorme sourire derrière son masque.

"Tu te trompes complètement. Je ne recherche aucunement la vengeance de plus fort que moi. Je recherche juste une vengeance sur des personnes dont je ne connais pas l'identité. Comment pourrais-je savoir s'ils sont plus forts que moi ? Non, c'est tout simplement l'éducation que j'ai reçue qui m'empêche de voir l'abus de pouvoir. Et je pense avoir été bien éduqué, il n'y a aucun doute. Je t'ai quasiment tout dit, et je me rends compte que nos desseins sont différents, je pense comme toi, que nous n'avons plus rien à faire ensemble ! Je crois que nos routes doivent se séparer ici."

Kurei reprenait son sac à la main en attendant toujours la réaction de Seth avant de partir, craignant une attaque dans le dos, pas qu'il avait l'air lâche, mais il était plutôt fou, alors autant ne pas prendre de risque.

(#) Sujet: Re: Une Nuit Macabre [Mamoru Kurei] Mer 15 Jan 2014 - 20:22

L'imperméabilité. C'était une propriété physique, souvent connotée très positivement, qui définissait la qualité d'un matériau, sa résistance et son pouvoir de répulsion vis-à-vis d'un autre. De façon plus abstraite, on pouvait aussi appliquer ce concept à des hommes et des femmes, mais cette propriété d'ordinaire plébiscitée devenait alors parfois une tare, un poids... un obstacle. L'imperméabilité... Elle définissait parfaitement bien l'esprit et le point de vue de Kurei en cet instant. Le Nukenin masqué, apparemment incapable de comprendre des notions telles que la « nécessité » et le « sacrifice », ne cessaient en effet de s'offusquer, trouvant chaque fois un prétexte pour détourner les paroles du guerrier rouge tout en se contredisant lui-même. Il avouait avoir déformé les propos de Yanosa et l'accusait dans le même temps de jouer sur les mots... ? Cet individu, commença à penser le jashiniste, devait avoir subi un traumatisme plus grand qu'il ne l'avait présagé pour faire preuve d'aussi peu de logique... Ou bien était-il simplement stupide ? L'hypothèse semblait pertinente... Kurei enchaînait toujours les amalgames, accusant Yanosa de vouloir commettre des atrocités, des génocides caractérisés,... Il n'avait rien compris.

Envoyant un regard perplexe au Nukenin masqué lorsque ce dernier éclata d'un fou rire, le guerrier rouge estima sa cause définitivement perdue auprès de cet homme, vraisemblablement trop jeune encore pour pouvoir affronter les vérités de ce monde. Se lacérer les chairs... Disposer de son corps comme on l'entendait, le stimuler comme on le voulait, le gâtant, le flattant puis le brutalisant à volonté,... n'étaient-ce pas là des signes de la liberté la plus élémentaire ? Comment pouvait-on espérer se libérer de ses démons, quels qu'ils soient, si on ne s'appropriait pas ses propres os, son sang, ses muscles,... ? Décidément, le point de vue que partageaient moult personnes sur cette terre, il ne le comprenait point... Observant Kurei reprendre une contenance, sa gestuelle trahissant à présent une furieuse de reprendre seul la route qui le mènerait à son campement et à son camarade, Yanosa se dit que la vie de ce garçon à la vérité devait être triste. Réellement triste. Son obsession, ou du moins celle qu'il avait pris le temps de partager avec le jashiniste, ressemblait en l'état plus à une course à la chimère qu'à toute autre chose, son éducation, dont il vantait les mérites, comme seul rempart contre ce qu'il considérait être le « mal ».

« Nos routes se croiseront et se sépareront à la guise de nos destinés, Kurei, que tu le veuilles ou non. Va, mange à ta faim avec ton compagnon, convainc-toi du bien fondé de tes convictions et passe une bonne nuit de sommeil. C'est ce que tu as de mieux à faire... en attendant de pouvoir ouvrir les yeux... »

Sur ces mots, rangeant négligemment son kunai ensanglanté dans sa sacoche, Yanosa jeta un regard vers le ciel et ses étoiles, estimant une route à prendre vers l'est avant de faire les premiers pas qui le mèneraient loin de Kurei. Du moins, pour le moment...

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