Il avait dit quoi déjà ? A droite, puis à gauche ? Puis ...Euh ? C'était pas l'inverse en réalité ? Récapitulons : Je devais aller à gauche, puis à droite, puis tout droit, puis de nouveau à droite...Non. Ou alors ? A gauche, puis ?... Ça suffit. J'abandonne. Il y avait trop d'indications. Je ne me souvenais plus de rien. J'allai donc faire, comme à chaque fois qu'il y avait un choix à faire, trou trou. A droite ? A gauche ? Au centre ? Trou trou trou ça sera dans cette direction là ! Mon doigt montrait la direction de droite – Sachant que la bonne direction dès le départ était la gauche je vous laisse deviner ce qui m'arriva – . Puis à chaque fois qu'il y eut une direction à choisir je fis trou trou. C'est au bout d'une vingtaine de minutes que je m'arrêtai enfin pour me poser une question d'une grande intelligence : « Je ne venais pas de me perdre par hasard ? ». Visiblement oui. J'avais, par je ne savais trop quel moyen, réussi à arriver là où je m'étais malencontreusement cogné sur le jeune garçon. En somme, nous pouvions dire que je tournai en rond. Peut-être serait-il plus intelligent de tout simplement demander, comme je le faisais tout à l'heure, le chemin à des passants ? Si le Dojo Chikara était si réputé que ça, nul doute que les gens sachent où il se trouvait.
Confiant, je m'apprêtai à demander mon chemin. Mais à qui ? Il y avait tellement de monde ici que je ne savais pas à qui m'adresser. Finalement, je jetai mon dévolu sur la personne le plus proche de moi. Il s'agissait d'un homme de taille moyenne, au teint pâle et aux cheveux blonds relativement long qu'il attachait soigneusement d'une queux de cheval. Ces yeux étaient d'une couleurs dorées assez particulière qui s'alliaient parfaitement à la couleur de ses cheveux. Pour ce qui était de son âge, a première vue, le garçon devait avoir, tout comme moi, la vingtaine. Je m'avançai délicatement pour l'interpeller.
- Spoiler:
– Bonjour. Je cherche un endroit bien précis mais je ne suis pas du coin. Je ne sais donc pas vraiment par quelle direction aller. Mais peut-être que vous pourriez m'aider ? Je souhaite trouver le Dojo Chikara.
– Le Dojo Chikara hein ? Je suppose que tu veux intégrer l'école comme grand nombre de personnes maniant le sabre. Rien qu'à te voir je suis persuadé que tu n'as absolument rien à faire là-bas. Cependant je veux bien t'y emmener.
J'avais une certaine envie de lui coller mon poing à la figure rien qu'à l'entendre parler cependant je me retins. D'après ces dires, il allait m'emmener. Je m'occuperai donc de son cas une fois que je serai sur place. Pour l'heure j'avais besoin de lui. Je me tus donc et j'avançai derrière lui comme si de rien était mais croyez-moi, il ne payait rien pour attendre celui-là. J'allai lui faire ravaler son air hautain et son sourire narquois à ce blondinet. C'est au bout de quelques minutes à traverser les rues toutes plus bruyantes et déchainées les unes que les autres que nous arrivâmes enfin dans un lieu beaucoup plus calme et serein. Une sorte de grande cour où trônait au milieu une vieille bâtisse. De plus, de l'extérieur, on pouvait voir ci et là quelques fontaines, ainsi que quelques zones d'entraînements où les plus jeunes s'entraînaient avec des bâtons de bois à frapper le plus fort possible sur des mannequins de paille. Ce n'était certainement pas avec ce genre d'entraînement que j'allai devenir plus fort ou même que j'allai gagner ce fichu tournois. Non, je devais trouver le maître de ce dojo. Cette fameuse Isane afin qu'elle m'entraîne. Elle seule pouvait éventuellement m'aider à devenir plus fort. Je devais donc la rencontrer.
Cela tombait bien, car le blondinet m'emmena à l'intérieur du dojo pour « allez voir le maître » d'après ses dires. Plus nous traversions de pièces, plus les personnes qui s'entraînaient étaient âgée et douées. Au bout de quelques salles nous arrivâmes enfin dans une grande salle ou plusieurs personnes d'un certains âges et d'un certain niveaux s'entraînaient. Au centre de la salle, sur un petit siège, était assis le fameux maître : Isane. A ma grande surprise, il ne agissait absolument pas d'une vieille femme décrépit ou autre comme on pouvait en voir dans les romans. Non il s'agissait bel et bien d'un maître jeune et qui plus est relativement belle ! Sa longue chevelure noire dépassait allègrement ses épaules. Son teint légèrement pâle ainsi que ses yeux noir faisait d'elle une véritable beauté. - Ne vous méprenez pas, elle était toutefois trop vieille pour moi. Au dessus d'elle se trouvait un parchemin qui servait d'écriteaux. Était inscrit dessus, à l'encre de Chine, la phrase suivante : « Les derniers seront les premiers »
Ça serait cool ça, tient. Moi j'étais un looser d'après mes dirigeants ! Si je pouvais être le premier dans quelques chose ça m'arrangerait bien. Enfin peu importe. Je n'allai faire aucun commentaire déplacé sur ce qui semblait être son « nindo » en sa présence. Après tout, j'allai probablement avoir besoin d'elle et de son fameux entraînement dont on m'avait tant vanté les mérites. Je m'inclinai donc face à elle comme le fit le jeune blondinet avant moi. Après nous être redressé, le maître entama la discussion.
– Qui est donc cet étranger Kaio ? Et que vient-il faire ici ?
– Encore une personne qui veut devenir un de vos élèves... Cela fait le quatrième en une semaine. Voulez-vous que je m'en charge ?
Qu'est-ce qu'il était prétentieux ce blondinet ! J'allai vraiment lui mettre mon poing dans la figure s'il continuai. Comment Isane l'avait-elle appelé ? Kaio ? Ce nom ne m'était pas inconnu. C'est après quelques secondes de blanc total que je me souvins. L'hystérique de l'accueil m'en avait parlé. Ce blondinet était donc le fameux champions Kaio qui, d'après les racontars, pouvait, avec un simple sabre, détruire une roche d'une dizaine de mètres. C'était donc lui ? A première vue il ne semblait pas si fort que ça. Oui, nous pouvions dire qu'il n'avait en rien le profil du combattant aguerris. Si c'est ça le meilleur combattant du championnat je ne devrai pas avoir de mal à gagner ce tournoi pensai-je. Bref, de quoi parlait-il quand il disait « voulez-vous que je m'en charge ? » ? Voulait-il me faire passer un test ? Si oui, j'étais mal barré. Frêle ou non, le jeune homme était tout de même le champion du tournoi. Autant dire que j'avais de faible chances de gagner.
– Non, pas de combat. Cette fois-ci on fera autrement. Tu peux disposer.
Super ! Ce n'était pas lui que j'allai affronter. C'était une bonne nouvelle pour moi. Le jeune homme ne discuta point et partis je ne savais trop où, me laissant seul avec le maître du dojo... Tout compte-fait j'aurai préféré qu'il reste. Être seul avec elle n'était en rien rassurant. De plus, le « on fera autrement » me laissai présager le pire. Quel genre de test allais-je bien devoir passer ? Une chose était sûr, ce n'était pas un combat face à l'élève le plus puissant du dojo. Peut-être était-ce un combat contre le maître en personne ? Pitié, faites que ça ne soit pas ça.
– Suis - moi. On va dehors.
Qu'est-ce qu'il pouvait bien y avoir dehors ? Pour la savoir, je suivis la jeune femme. Ensemble, nous traversâmes deux petites pièces jusqu'à ce que nous arrivâmes dans une sorte de petit jardin loin des regards curieux. Dans ce jardin se trouvait quatre personnes – Dont le fameux Kaio -. Je compris vite que c'était dans ce lieux que les élèves les plus performants du maître s'entrainaient. Cependant, pourquoi m'avoir emmener ici ? Je n'étais pas censé affronté l'un d'eux d'après les précédentes déclaration de la jeune femme. Alors qu'allais-je bien pouvoir faire ? La question était posée.
– Tu dois sûrement te demander pourquoi je t'ai fais venir ici ? Comme tu as dû t'en douté, ici s'entraînent mes lèves les plus talentueux. Ceux que j'entraîne personnellement. J'ai cru comprendre que toi aussi tu voulais faire parti de mes élèves pour un certain temps. D'habitude, je fais en sorte qu'un de mes élèves affronte le prétendant afin de voir si oui ou non il est digne d'être un de mes disciples. Hors, aujourd'hui je suis d'humeur généreuse. Je vais donc te faire passer un autre test. Celui du rocher.
...Je ne savais pas pourquoi, je sentais qu'il y' allait avoir un rocher de deux mètres que j'allai devoir péter... L'homme de l'accueil m'en avait parlé. Ces gens de Tetsu no Kuni devait vraiment avoir des problèmes avec les rochers pour avoir l'insatiable envie de les trancher. La jeune femme, continuai d'avancer tout en regardant dans temps à autre si je la suivais toujours.
Bingo ! J'avais vu juste. Au bout de quelques minutes de marche seulement, un imposant rocher de deux mètres me faisait face. Isane me laissa passer devant elle. Je jetai succinctement un rapide coup d'œil au diverses personnes qui me scrutaient comme si j'étais une bête de foire. Ils devaient probablement tous attendre que j'échoue. La propriétaire du dojo Chikara me regardait elle aussi avec attention.
– Tu as le droit à un coup. Il faut que la roche s'écroule. Un conseil, ne tente pas de coup puissant ou autre. Il faut, pour que tu réussisses, que tu t'aides du poids de la roche. Si tu le fais, tu arriveras à le faire s'écrouler sans même forcer. Un coup vif, précis et rapide comme l'éclair qui fend la roche. Attaque-toi au point qui te semble le plus lourd afin de le faire tomber. Voilà ton test.
Un coup ? Ça sera largement suffisant pensai-je optimiste. Je n'avais en réalité rien écouté de ce que m'avait dit le maître. Son histoire de coup vif tout ça, c'est du pipo ! Je sortis délicatement mes deux sabres. C'était parti. Un coup, une chance, une opportunité. Je n'avais pas le droit à l'erreur. Espérons que ma loose-attitude ne refasse pas surface dans un moment aussi critique. Je fis un soudain bond afin d'essayer de trancher le rocher verticalement. Mes sabres traversèrent la roche. Mais celle-ci ne tomba pas. Je regardai à nouveau les disciples du maître qui semblaient amusé de mon échec. Puis ce fut au tour d'Isane de prendre la parole
– Tu n'as rien écouté à mes conseils. Cependant je dois avouer que la roche a bien été tranché, mais elle ne s'est pas...
Soudainement, miracle ! Le vent souffla fortement. La roche brisé en deux qui ne tenait presque plus s'écroula alors sous la force du courant d'air. Les quatre sabreurs n'en croyaient pas leurs en yeux – Et moi aussi d'ailleurs –. Ahuri, le maître reprit la phrase qu'elle avait laissé en suspend
– ...Écroulé. Tu peux dire merci à ta bonne étoile. En tant qu'un de mes élèves tu peux rester t'entraîner ici et vivre à l'internat le temps que tu le souhaiteras.
Youpi ! Je venais de gagner ma place. Ce fut juste, mais je l'avais fait ! Vivement l'entraînement. Dans une semaine jour pour jour, je devais participer au tournoi. Je n'avais donc pas de temps à perdre.
***
Trois jours étaient passés. J'avais énormément appris en leur compagnie. Qui plus est, j'avais réussi à me faire accepter de tout les disciples d'Isane. Tous, sauf un : Kaio. Il avait, je ne savais trop pourquoi, vraiment du mal à accepter le fait que j'eus intégrer le dojo au rang d'élève du maître. Par exemple, lorsque je venais sur le terrain pour m'entraîner, il partait ailleurs... Jalousie ? Ou bien, peut-être qu'il pouvait tout simplement pas me sentir ? Peu importe, moi aussi je ne l'aimais pas de toute façon. C'était de bonne guerre. En outre, il allait certainement être mon plus grand rival lors du tournoi. Je n'allai donc pas sympathiser avec l'ennemie.
Au bout de quelques heures d'entraînement, notre maître arriva en compagnie de Kaio afin de nous dire de nous préparer. Nous allions tous y aller afin de nous y inscrire...Enfin tous, Kaio et moi allions nous inscrire seulement. Un représentant par dojo ou par unité. Kaio était l'unique représentant du dojo Chikara tandis que moi – Même si je faisais à présent parti du Dojo – J'allais représenter mon village : Kiri. Les autres allaient venir tout simplement car c'était la tradition.
Une fois arrivé, je revis l'homme de l'accueil qui m'avait conseillé d'aller au Dojo Chikara.
– Dites, simple curiosité de ma part, avez-vous suivis mon conseil ?
– Oui. J'y est passé trois jours formidable. Je compte bien m'entraîner encore pendant les quatre jours restant. Normalement, Kaio mis à part, personne ne devrait m'opposer de resistance.
– Personne ? Que nenni ! Kaio est certes très puissant mais croyez-en mon œil expert, il y a de nombreux talents dans ce tournoi ! Regardez, vous voyez ce grand gaillard au long cheveux bleu au fond de la salle ? Il s'agit de Taiko représentant d'un dojo de Ta no Kuni. Le finaliste de l'an dernier. Autant dire que son niveau est presque équivalent à celui de Kaio. De plus, regardez par dessus mon épaule. Vous le voyez certainement ? L'homme basané avec les cheveux blanc. Lui aussi fais parti des outsider. Il se nomme Muroi. Demi finaliste l'année dernière et représentant d'un dojo peu connu. Il n'a pas la force de Taiko ni même la technique de Kaio mais vous pouvez être sûr qu'il sera difficile à battre !
...Et il repartit dans une longue tirade si peu intéressante que je ne vous en ferai pas part. Cependant, dans tout les cas, j'avais appris, grâce à lui, quelques chose d'important. Kaio n'allait pas être le seul obstacle à la victoire final. Taiko et éventuellement Muroi pourrait être de la partie. Autant dire qu'avec autant d'outsider cette année, le tournoi allait être ouvert. Je regardai les deux jeunes hommes signer les dossiers d'inscriptions. Je fis donc de même déterminé à gagner. C'était fait, j'étais officiellement inscrit en tant que représentant de Kiri. Je sortis donc de l'établissement.
Kaio sortit quelques minutes après moi. Les autres disciple du maître nous regardèrent fier. Isane pour célébrer notre inscription décida d'organiser une petite fête en notre honneur. C'est donc en toute logique qu'a notre retour du dojo. Tout le monde s'activa afin que tout soit prêt pour ce soir.
Les heures s'étaient écoulés à une vitesse prodigieuse. Toutes les personnes du dojos – Élève particuliers du maître ou non – avaient donné de leurs temps et de leurs énergie pour célébrer l'événement. Je n'étais là que depuis trois jours pourtant je faisais déjà plus ou moins parti de la famille. J'étais pourtant un représentant des Kiri mais cela ne semblait pas les déranger. Pour eux, j'étais Kitase Shinichi, élève d'Isane et ça, même si ce n'était qu'a temps partiel. La fête commença et tout le monde semblait heureux. Kaio et moi étions les deux vedettes de cette soirée. Tout se passait pour le mieux, les boissons coulaient à flot. Les gens discutaient ensemble et rigolaient entre eux. La fête était parfaite. Seul bémol à cette soirée, le fait que Kaio et moi nous nous évitions comme la peste. Assez triste comme tableau non ? Un fête fort sympathique mais dont les deux acteurs principaux ne semblent pas s'apprécier. Enfin, que pouvais-je bien y faire ? Rien.
Souhaitant prendre l'air quelques minutes, je sortis du dojo afin de rester réfléchir face à la cascade de la cour. Je ne savais pas pourquoi, à chaque fois que je voulais rester seul et réfléchir, j'avais besoin d'être face à une source d'eau et non loin d'un arbre. Enfin peu importe, je restai là, en plan, à méditer pendant quelques secondes quand soudainement une large ombre vint vers moi. Il s'agissait du maître de dojo ; Isane. La jeune femme s'assit à mes côtés. Une petite discussion démarra alors entre nous deux. Nous échangeâmes quelques banalités. En effet, elle me demanda si oui ou non j'avais bien réussi à m'intégrer parmi les élèves du dojo, puis elle me demanda quand comptais-je partir d'ici et plusieurs autres questions auxquelles elle connaissait très déjà les réponses. Cependant, je ne fis aucune remarque et répondais à ses questions. Elle avait beau être très forte au sabre, elle n'avait vraiment pas de talent pour la discussion. Si elle était venu me voir à l'écart des regards indiscrets c'était pour une raison bien particulière. J'attendais donc qu'elle aborde enfin le sujet pour lequel elle était initialement venu me voir.
C'est au bout de quelques minutes d'une conversation stérile que la jeune femme prit enfin les devants
– Tu dois sûrement te demander pourquoi Kaio se comporte ainsi avec toi n'est-ce pas ? Excuse-le. Il n'est pas spécialement méchant. Juste un peu désappointé. Il a l'habitude d'être le centre d'attention et c'est vrai que ta soudaine arrivé a quelques peu bouleversé son petit monde. De plus, tu as sûrement pu le voir, mes quatre disciples permanents se connaissent très bien. Et pour cause, ils ont grandis ensemble dans les anciens quartiers malfamés de Tetsu no Kuni. Je les ai recueillis alors qu'ils n'avaient qu'une dizaine d'années. Ils n'ont jamais réellement fait confiance à personnes d'autre que moi. Ceci explique en parti leurs comportements méfiant à ton égard. Cependant, pour la plupart d'entre-eux, tu es vite devenu des leurs mais pour Kaio...C'est malheureusement plus difficile.
Ils étaient tous originaires des quartiers pauvres de Tetsu no Kuni ? Leurs situations faisaient étrangement écho à la mienne. Comme moi, ils devaient être d'anciens voleurs ou d'anciens délinquants. Puis, la voie du sabre les avait remis dans le droit chemin . – Vous noterez le magnifique jeu de mot – Le fait que Kaio me détestait était donc tout à fait compréhensible. Après tout, comment l'aurais-je pris si ça avait été lui qui, du jour au lendemain aurait fait irruption dans mon monde comme si de rien était ? C'était évident, j'aurai eu énormément de mal à l'accepter. Au fond je n'étais pas si différent de lui.
Je n'avais que trop profité de leur hospitalité. J'allai donc quitter le dojo et ainsi les laisser tranquille. De toute façon, que je les quitte maintenant ou dans quatre jours ? Qu'est-ce que cela aurait changé ? Rien. Alors autant partir de suite afin de ne pas gêner Kaio. Il avait une certaine légitimité à rester ici tandis que moi non. Le soir-même, peu après ma discussion avec le maître du dojo, je laissai un petit mot dans la chambre que j'occupai afin de prévenir de mon départ. Puis je partis à l'auberge la plus proche. La prochaine fois que je reverrai Kaio et les autres, ça sera dans quatre jours pour le championnat pensai-je.
***
Le jour J. Ce fut long mais j'y étais. Les combattants ainsi que moi-même arrivâmes devant l'arène. Les règles étaient simples : Chacun d'entre nous avait le droit à une épée et rien d'autre. Le combat était terminé quand l'adversaire ne pouvait plus se défendre, ou bien qu'il était désarmé. Le ninjutsu, genjutsu ainsi que toutes formes de Fuinjutsu étaient prohibés. En bref ? Il était interdit d'utiliser d'une quelconque façon le chakra. Le gagnant allait donc être celui qui maîtrisait le mieux son arme. Et à ce petit jeu j'avais mes chances.
Le soleil était à son zénith. les combats avaient commencé depuis de nombreuses heures déjà. Sans grande surprise les favoris avaient passé leurs premiers tours sans grande difficulté. Moi ? Et bien, je n'eus aucun problème à gagner mes combats. J'étais sortis premier de ma poule. Cependant vu la nullité de celle-ci, je n'avais aucun mérite à tirer de cette performance. Je commençai même à penser que le niveau de ce tournois était bien bas. Peut-être que malgré ma loose-attitude j'allai le gagner cette fichu compétition ?! Enfin, ne nous avançons pas trop. Le championnat ne faisait que commencer. Les choses sérieuses allaient commencer. En demi final j'allai devoir un des grands favoris de la compétition. L'homme au cheveux bleu que Kaio avait vaincu en final l'année dernière. Le fameux Taiko. Dans le même temps, Kaio allait combattre en demi final contre Muroi. Autant dire que si je gagnais la demi-final, j'allais devoir affronter ce cher Kaio. Mais pour l'heure, je devais vaincre Taiko. Et ça, ça n'allait pas être chose aisée. L'arbitre nous appela, Nous sortîmes donc de nos loges respectives pour nous placer au centre de l'arène.
Face à face, chacun d'entre-nous brandissait fièrement son arme. Le jeune homme possédait une sorte de glaive géant, une arme impressionnante, certes, mais qui n'avait rien de comparable avec mon sabre à pouvoir. L'arbitre du match s'avançait puis d'un simple geste de la main il annonça le début du combat. Le jeune homme au cheveux long ne perdit pas de temps, le combat venait de commencer et déjà il semblait vouloir en finir. Le premier assaut n'était-il pas censé être, tout comme à la boxe, un « round » d'observation et de test de son adversaire ? Pas pour lui. La final, il la voulait plus que tout. De ce fait, à mort le round d'observation ! Il allait y aller de toutes ses forces et ce, dès le début de l'affrontement. J'allai donc en faire de même.
Nous courûmes l'un vers l'autre. Le choc était inévitable. Nos sabres s'entrechoquèrent. Ce qui eut pour effet de provoquer un bruit sourd. Ces deux lames de métal qui s'affrontaient, ce choc entre deux armes blanches. Un sabre et un glaive. La force du glaive face à l'habileté et à la dextérité du sabre. Une arme fine et délicate face à la force brute. L'arme des princes de sang royal - C'est à dire le sabre pour les incultes – face à celle utilisé par les plus grands guerriers antique, par les gladiateurs ! Trêve de poésie.
Pour en revenir au combat, nos deux lames s'entrechoquèrent. Une bataille de force fut donc entamée. Qu'est-ce que j'avais dit déjà ? Ah oui, l'arme des gladiateurs, celle de la force brute c'était le glaive et non le sabre ! Autant dire qu'au petit jeu du duel de force je n'avais guère l'avantage. D'autant qu'au vue de sa morphologie autant ne pas joué au plus malin avec lui. Avant de me faire désarmé bêtement, je lâchais donc prise, faisant ainsi croire à mon opposant que j'avais perdu le duel de puissance. Que nenni ! Je m'étais juste retiré pour mieux attaquer par la suite. Après mon mouvement latéral pour m'échapper du marquage de mon ennemie, celui-ci reprit de plus belle. Quelle vitesse, quelle technique ! Le fanatique de l'accueil m'avait pourtant dit que son principal atout était sa puissance ? Se pouvait-il qu'au cours de l'année qui avait passé, il se soit longuement entraîné à pallier à son manque de vitesse et de technique ? Visiblement oui. Je ne savais trop comment, le gros-lard était vif et d'une habilité sans précédent. Ses mouvements en témoignaient. Il ne faisait presque aucun déplacement superflus ainsi, il ne se fatiguait presque pas – Et dieu sait que vu son poids, il allait vite se fatiguer s'il faisait beaucoup de mouvements -. D'habitude, les gaillard telle que lui avait pour principale aptitude la force. Néanmoins, Taiko semblait allié habilité de déplacement et force brut de son glaive. Ce jeune homme était véritablement un grand maître d'arme. A chacun de ces pas, j'opposai mon arme puis me décalais légèrement. Mais tout cela ne sentait guère bon. Petit à petit, mes déplacements se faisaient de plus en plus justes. Lui n'avait que quelques pas à faire pour ré-attaquer et ne me laissai aucun répit. Le jeune homme au cheveu bleu avait parfaitement joué le coup.
Connais tes faiblesses et tu seras vainqueur comme on dit. Lui, les connaissait parfaitement. Il avait donc utilisé une stratégie adéquate pour bloquer ma vivacité en prenant en compte son talon d'Achille, c'est à dire son poids.
D'ailleurs à ce propos, qu'avait dit Isane déjà quand elle me parlait du poids de l'objet à abattre et tout cela ?... Ma mémoire semblait me jouer des tours. Si seulement j'avais écouté ce qu'elle m'avait dit ! Cependant l'avait-je fais ? Et bien non ! Shinichi n'écoute pas. Shinichi agis ! En définitive ? Shinichi est un imbécile ! En effet, je n'avais guère fait attention à ce qu'elle m'avait dit lors du test, d'ailleurs, je l'avais réussis seulement grâce à un miracle – Et accessoirement au vent –. Hors, aujourd'hui je n'allai très certainement pas avoir la même chance.
Je continuais de réfléchir à quelle action j'allai pouvoir faire tandis que Taiko continuait ses petits pas et ses attaques puissantes. Le début du match avait bien commencé depuis deux à trois minutes et je ne lui avais toujours pas porté le moindre coup – Logique en même temps, vu qu'il ne m'en laissa pas l'occasion – Qu'est-ce que j'étais pathétique. Pas fichu de mettre un maudit coup de sabre en trois minutes de combat. Je ne faisais qu'esquiver ce qui avait pour effet d'agacer profondément les spectateurs. Ceux-ci se mirent donc à me traiter de tout les noms. « Lâche » ; « Poltron » ; « Saleté de lutin » et j'en passe. Bref. J'en avais plus qu' assez d'esquiver. J'allai passer à l'attaque. Qu'importe que je perde ou non. J'en avais plus ras-le-bol. Qu'on me traite de sale lutin, cela passait encore mais de poltron ? Ah ça non ! J'allais leur montrer moi ! Il n'y avait pas d'ouverture ? Peu importe. Un coup vif, précis et rapide comme l'éclair allait sûrement venir à bout de ce colosse. Eurêka ! C'était mot pour mot ce qu'elle avait dit ! Attaquer la partie qui vous semble la plus lourde de la roche afin de la faire s'effondrer. C'était décidé, j'allai tenter cela.
Alors que pour la énième fois du combat, je fis un déplacement latéral pour éviter l'attaque, je pus voir, Taiko retenter une nouvelle offensive. Je l'avais d'ailleurs prévu. Car oui, à force d'esquiver ses coups, j'avais réussis à deviner son mode opératoire. Alors que nos lames allaient s'entrechoquer pour la deuxième fois, je frappai directement le centre de la lame du glaive. Cette partie ; C'est elle la plus lourde ; Je vais lui péter son arme à ce bougre, pensai-je. D'un geste vif, mon sabre, vint s'écraser sur ladite partie du glaive. Je n'avais presque mis aucune puissance dans ce coup. Si ce qu'avait dit Isane était vrai, j'allai grâce à ce coup provoquer un contre-poids assez important pour que sa lame s'effondre d'elle-même. Quelques fractions de secondes de pur angoisse. La lame se rapprochait de mon flanc gauche et allait me transpercer, puis soudain, le glaive se disloque. Le métal est à terre. Taiko ne tenait plus dans sa main qu'une vulgaire poignée. Je venais de désarmer mon adversaire ! Vous savez ce que cela voulait dire ? Victoire !
Je n'en croyais pas mes yeux. Un coup. Il ne m'avait fallut qu'un coup pour battre se monstre ? Deux mètres de muscles, un glaive de deux mètres quarante. Et j'avais par je ne savais trop quel miracle réussit à le vaincre. Comme quoi, ça paie d'écouter les cours ! Soit-dit en passant, où était Isane ? Ah oui, c'est vrai, elle était dans l'arène principale. Là-bas se déroulait la seconde demi-final. Sachant que je venais de gagner ma place pour le combat final, je pouvais bien y aller histoire de faire un petit tour. Néanmoins, à peine quittai-je l'arène qu'un des élèves d'Isane m'attendait afin de m'annoncer la nouvelle. Kaio avait perdu. C'était donc Muroi que j'allai affronter en final. Comment avait-il pu perdre ? Il avait pourtant gagner face à lui l'année dernière ! De plus, d'après le spécialiste de l'accueil, Muroi n'était pas un grand danger et pourtant, Kaio avait perdu face à lui ?! Il devait donc avoir fait d'incroyables progrès. Enfin, peu importe. J'allai pouvoir juger de moi-même, puisque nos deux combats étant terminé nous allions devoir remonter sur l'arène pour conclure cette journée de tournois. Le combat final. Champion ou non ? Tout se jouait sur ce match. Cette fois-ci, croyez-moi, je n'allais pas me laisser dominer bêtement comme tout à l'heure. Non, dès le début du combat j'allai lui montrer de quel bois se chauffe un lutin. Pour la dernière fois de la journée, l'arbitre nous fais signe de s'approcher. Nous fûmes donc moi ainsi que Muroi au centre de l'arène. L'arbitre fit alors un geste de la main.
– Je vais tout de suite voir comment tu as fait pour battre Kaio
A ces mots, je courrai à grande vitesse vers lui. Le coup de la roche n'allait certainement pas marcher vu sa carrure. Cependant, les coups de sabres bruts eux le pouvaient. Je fonçai donc sur lui afin de lui assener des coups. Coups qu'il esquiva avec quelques difficultés aussi de temps à autre, il tenter ci et là quelques coups avec son petit Katana. Kaio n'avait pas perdu contre ce nul ? Qu'est-ce que cela pouvait bien vouloir dire. Certes je ne l'avais jamais affronté, cependant s'il n'était pas capable de battre ce gars alors cela aurait voulu dire que je serai fortement trompé sur son compte. En effet, Muroi n'était certes pas trop mauvais, mais tout de même. Sa technique et sa vitesse n'avait rien de transcendant. C'était à peine si mon combat précédent n'avait pas été plus difficile que celui-là. Le jeune homme était cerné. Il n'arrivait à rien. Ce n'était qu'une question de temps avant qu'il perde prise.
Dix secondes, vingt secondes et à la trentième. BAM ! Touché. C'était inévitable. J'avais réussis à entailler le bras gauche de Muroi. Celui-ci avait donc, afin de récupérer un peu, fait un bond vers l'arrière. Bond auquel je ne pris pas attention. Il était naze ce gars. Je n'allai pas l'attaquer alors qu'il tentait de battre en retraite. Je n'avais pas besoin de ça. Je ne comprenais d'ailleurs toujours pas comment Kaio avait pu perdre. Le jeune homme, après s'être fait un bandage pour empêcher le sang de couler, fonçait vers moi. Une attaque de face ? Pitoyable pensai-je. Quand soudainement, sa vitesse augmenta considérablement. Par réflexe, je réussis à mettre ma lame en opposition à la mienne. Cependant rien y faisait, il m'avait eu par surprise. Son katana effleura donc mon flanc droit. Puis, allez savoir comment, il se retrouva derrière moi et continuai son offensive. Cependant, cette fois-ci j'étais sur mes gardes ce qui me permis de me protéger convenablement. Voilà donc comment Kaio avait perdu. Une vitesse hors du commun. Un style de combat très différent de celui de Taiko en somme. Taiko jouait sur la force et sur l'habilitée. Lui au contraire ne semblait jouer que la vitesse à l'état pur. Et ça semblait marcher en plus ! J'avais vraiment du mal à me défendre et donc à contre-attaquer. De plus, le coup du contre-poids ne risquait pas de marcher contre lui. J'allai donc devoir jouer le coup autrement. J'allai rester sur la défensive, et analyser les mouvements de mon adversaire. Chaque homme possède une faille. Il possédait donc la sienne. A moi de la trouver.
Les minutes passèrent, j'étais entaillé de toute parts. L'enflure et sa vitesse avait eu raison de ma concentration. Je ne comprenais pas. Ces mouvements ? Je ne pouvais pas les suivre. Je pouvais juste deviner approximativement où il allait attaquer. Et autant dire que l'approximatif dans une final de championnat n'était pas acceptable. Je payais donc le prix de mon incapacité à le contrer.
A force de le scruter, mes yeux commencèrent à divaguer. Je me concentrai tellement à essayer de voir ses mouvements en vain que j'en oubliais tout le reste... Tiens, tentons l'inverse. Fermons les yeux ! Après tout, mon sens de la vue m'est totalement inutile. Alors autant me concentrer sur autre chose. En outre, j'avais déjà rencontrer un sabreur : Nai. Il était aveugle et de ce fait, en se concentrant uniquement sur ces autres sens il pouvait discerner des choses que les autres ne discernaient pas. La suppression d'un sens mène à l'amélioration d'un autre. Bien que cela puisse paraître suicidaire, je fermai donc les yeux tout en ne pensant à rien. Mon sabre tenu à l'horizontale, j'attendais qu'il vienne à moi. Ce qu'il fit. Je réussis grâce au son à stopper légèrement son coup de katana. Néanmoins, Muroi avait réussi à me faire une large entaille au niveau de l'épaule ce qui provoqua chez moi une grande douleur.
Une grande douleur, était-ce là tout ce que j'avais sentis ? Non. Il y avait eu autre chose, du vent. Une brise. Un léger vent de dos qui accélérait fortement ses mouvement. Mon esprit fit tilt. Je venais de comprendre. L'enflure, il trichait ! Cette technique, c'était du ninjutsu qui vise à augmenter la vitesse d'un individu à l'aide du chakra Futon. Je comprenais mieux comment cet homme avait soudainement augmenter sa vitesse. Je comprenais aussi pourquoi Kaio avait perdu. Nuls doutes qu'il avait utiliser le même stratagème bidon pour gagner.
– J'ai compris comment tu as fais pour arriver jusqu'en final. Crois-moi, tu ne t'en tirera pas à si bon compte
Il voulait jouer à cela ? Nous allions jouer. Mon arme à la main, je savais quoi faire. Après tout, son petit tour de passe-passe n'était rien de plus que du ninjutsu classique. J'avais beaucoup trop paniqué et fait attention aux choses superflus. Si je voulais gagner je devais plus simplement combattre comme j'avais l'habitude de le faire. Il fonçait vers moi à toute vitesse ? J'allai en faire de même ! Il pouvait peut-être augmenter sa vitesse, je restai tout de même plus doué que lui au sabre. De plus, en retrouvant mes esprits, j'avais remarqué la faille. Cette fameuse faille que je cherchai tant. Sa vitesse avait beau augmenter, il ne pouvait faire des courses que rectiligne. Ce qui expliquait en parti pourquoi il se retrouvait automatiquement derrière moi après avoir attaquer...Quand j'y pense. Pourquoi n'y avais-je pas pensé plus tôt ? C'était pourtant d'une simplicité effarante. A croire que son tour de passe-passe m'avait vraiment déstabilisé.
Alors qu'il s'apprêtait à relancer une attaque, je fis simplement un déplacement vers la gauche, puis je positionnai mon sabre comme une lance afin de transpercer de coté ce sale tricheur. Je ne le voyais pas ? Et alors ! Si comme je le pensai, sa trajectoire était obligatoirement rectiligne il était obligé de passer par là ! Et devinez ce qui arriva ? Victoire. Mon coup avait réussit, il n'avait pas stopper sa course assez vite et mon sabre lui perfora l'abdomen. Suite à cela, l'arbitre annonça ma victoire. Mission accomplie donc. Mais je n'en avais pas encore terminé avec tout cela. J'avais encore quelques choses à faire.
Le lendemain, je me rendis au dojo Chikara que j'avais quitté il y avait de cela quelques jours pour leurs donner le trophée. Pourquoi faisais-je cela ? J'avais mes raisons. Je les exposai donc à Isane lorsque celle-ci me posa la question quant-à la raison de mon acte.
- Tout simplement, car si Muroi n'avait pas triché, Kaio m'aurait certainement affronté et battu en final. En outre, si je n'avais pas eu votre aide, je n'aurai certainement pas gagné contre Taiko. De plus, je vous doit bien cela. Vous m'avez accueillis et entraîné trois jours durant, alors bon... Ce trophée, je vous le dois bien. A vous et à votre dojo.
Un léger silence... Tout le monde semblaient abasourdis jusqu'à ce que Kaio prit la parole.
– Non. Tu peux le garder. Nous n'en avons pas besoin. Quant-à l'image du dojo, tu es que tu le veuilles ou non un de nos confrères et un des élèves d'Isane sensei. Et tu le resteras, peu importe combien de temps tu nous quittes. Le trophée qui est en ta possession est donc en quelques sorte le notre. Garde-le. Tu l'as mérité...Et pis, on a pas besoin de trophée, on a déjà ceux des années précédentes et on aura ceux des années à venir.
Tout le monde, ici présent semblaient acquiescer à ce que venait de dire Kaio. Je n'insistai donc pas plus. J'allai quitter Tetsu no Kuni le cœur remplit de souvenirs. J'avais fait de superbes rencontres et j'avais énormément appris. Les Dojos...Quel environnement agréable. C'était décidé, j'allai devenir moi aussi, comme Isane un maître de dojo.