J'avais "quartier libre" avant mon retour à Suna. Alors autant vous dire que je n'allais me priver d'en profiter! Je ne savais pas trop où j'étais là, ce qui était sûr; c'est que je n'étais plus à Kaminari. Heureusement. Ces types m'insupportaient! Dans le genre pèlent plus haut que leur cul, y a pas mieux, ou pire; selon comme on les voit. Même à Ame, lorsque j'étais gamine, ça ne volait pas aussi haut. Enfin, qu'à cela ne tienne... J'espérais ne plus les revoir! Je comptais pas mal sur Rei, le Kazekage; pour atténuer les tensions, pour pas foutre la merde, pas comme ce balourd de Goren... Lui aussi dans le genre je t'embrouille il était pas mal, mais je ne lui en voulais pas... Ce n'était qu'un Genin après tout, tout s'expliquait! Bref. Maintenant, ma prochaine cible; c'était une bouteille d'alcool, peu importe la quelle, je m'en foutais complètement, du moment que ça monte rapidement au cerveau, haha. Allé, quelques heures de vadrouille et je tombai enfin dans un village, ah non... Plus une petite ville en fait! Cool, au moins j'étais sûre de trouver mon bonheur, du verre et du liquide à l'intérieur. Y avait du monde ici, ça me rappelait le bon vieux temps lorsque je volais les gens pour avoir de l'argent, ou d'autres trucs, mais aujourd'hui; c'était vraiment trop l'éclate, on me payait pour que je livre des bouts de papier, ou que je démolisse des portraits... easy. J'entrai alors dans un petit bar au coin d'une rue, j'accostai au comptoir, tout sourire. Le barman s'approche avec un regard interrogateur et demande s'il peut faire quelaue chose pour une "demoiselle" comme moi.

"Cherches pas, t'es pas mon type. Par contre, je veux ça là."
"Hum... Un verre ?"
"Non, j'ai une tête à boire "un verre", barman. Nop, passe moi la bouteille, je te passe un billet et on en parle plus."
"Je ne peux pas vendre d'alcool à une mineure, désolé."
"Oh... J'ai une tête à être mineure ? Dis -je en me regardant dans la glace derrière lui. Ah oué... Effectivement, je fais assez jeune vu comme ça. Non, non; j'ai vingt six ans, et je suis vacciné mon gars, alors..."
"Je ne peux pas être sûr de cela."

Argument de choc, je sors ma plaque de Sunajin, ce bout de métal avait le fabuleux pouvoir d'ouvrir bien des portes, et déboucher bien des bouteilles. Vous n'imaginez pas à quel c'est pratique quand on a pas de décapsuleur, et qu'on a pas envie de s'abîmer les mains ou les dents, oui, parce que ça, je peux le faire toute seule. Du coup il me regarde de plus prés, plissant les yeux, comme si il cherchait une ride, non cherche pas, y en a pas; sinon tu m'aurais pas fait chier avec mon âge. Enfin, je le comprenais, il ne voulait pas risquer de perdre son job, mais il ne savait pas qui j'étais non plus, donc dans le fond, c'était tout aussi risqué de me refuser quelque chose pour des raisons bidons.

"Bon, vous êtes une Kunoichi, je suppose que vous dites vrai. Tenez, c'est cent cinquante ryos."
"Oui une Kunomachin... Aaah, merci... Faites gaffe avec vos pratiques, vous risqueriez d'y perdre bien plus qu'une place."
"Certainement, maintenant, je vous prie de bien vouloir quitter cet établissement, vous dérangez les autres clients."

Je regardai autour de moi, c'était vide. Mais, j'avais compris le message. Je pris la bouteille et quittai les lieux en ajoutant quelques mots.

"Etablissement... qu'est ce qui faut pas entendre... Allé, à plus!"

Je claquai la porte derrière moi. Je fis quelque pas, commençant à décapsuler la bouteille d'au moins un litre, avec ma plaque de Suna, vraiment trop trop pratique ce truc. Puis là, je faisais pas attention où j'allais, mais y avait personne devant moi, enfin je ne voyais personne, jusque là. Soudainement, je percutai un truc - ralentit - la bouteille m'échappe des mains, fait un long vol plané, et rencontre le sol avec toute une poésie, pulvérisée par le choc; je vois le liquide voler dans tous les sens, se rependre sur le sol et : "NoOoOoOoOoN". Le décès prématuré de cette petite bouteille d'amour me tira presque une larme. Ma main pointait vers elle, comme un genre d'adieu, ou comme pour tenter de la récupérer... mais non, s'en était fini. Un long soupire s'échappa par mes narines, qu'est ce qui avait put causer telle perte, un gros baraqué j'espère; je lui aurais pété ses deux jambes en remboursement! Mais non, pas l'ombre d'une armoire. Je regarde devant moi, et par terre vois un genre... hum... une fille. J'avais un principe, ne pas frapper les filles! Néanmoins son sexe ne retirait rien à mon désarroi.

"Oh, gamine... Tu peux pas regarder où tu vas ? Tu viens de niquer une grande fête solitaire! 'tain... J'hallucine. Là, je me mis à parler toute seule, en baragouinant. Tain... Si j'y retourne le mec va m'envoyer chier... C'est pas comme si j'étais pour mon compte... je peux pas le butter... Oh putain... J'ai trop la flemme de trouver un autre bar... Un énorme soupir de désespoir, et je la fixai. Explique moi comment je fais maintenant ? T'as une dette énorme là, au moins... quatre cent cinquante ryos, tu vois le truc ? Vas-y, donne ton nom, je te note dans mon livre des dettes... On la fait pas l'envers à Sonoshee! En sortant un carnet vert et un bout de fusain."

Je me laisse embarquer par la jeune fille, trop abasourdie par ce que je venais de subir, et surtout par ce que venait d'endurer ma précieuse. Machinalement je rangeai mon calepin dans une de mes nombreuses poches. La brune m'entraîna dans une ruelle, à l'écart des passants et autres badauds. Ah elle voulait me rembourser, me proposer son aide... hum. Je repris mes esprits qui n'étaient pas partis très loin, et la dévisageai de haut en bas. Mes yeux divaguèrent vers la bestiole qui la suivait, j'en avais jamais vu, mais je m'en foutais complètement. Je lui rendis sa main égarée sur mon front, et je la dévisageai encore plus étrangement. Ah, elle était de Kiri... bah tant mieux, écoute...

"Me rembourser, m'aider ? Ah, non; désolé mais t'es bien trop jeune pour moi. Mais en dédommagement, je veux bien ton chat là, il est trop mignon. Dis-je en le fixant d'un regard avide."

Oui, bien trop jeune; elle ne correspondait pas à ma tranche d'âge. Je supposai que d'autres, des hommes certainement, n'auraient pas eu ce problème de conscience, car oui, plus qu'une histoire de goût, c'est une histoire d'éthique et de conscience. Donc pour le paiement en nature c'était vraisemblablement mort, oui vraiment dommage tien; car si y a bien un truc qui est mieux que le fight et l'alcool, c'est le sexe; mais enfin. Puis, pour le chat, je doutais qu'elle accepte; et bien sûr je comprendrai, mais si au contraire elle concède... erf non, je ne pourrais simplement pas accepter, il mourrait trop rapidement avec moi, c'est bien pour ça que je n'avais pas d'animal de compagnie.

"Hum... non laisse tomber pour le chat, il est un peu trop gros... C'est la première fois que j'en vois un en fait... on m'a dit que c'était plus petit en fait... Mais ça correspond, longues oreilles, longue queue... hum... mouais. Reportant mon attention sur la Kunoichi. Tu me semble jeune, continuais-je de la dévisager. Je pointai sa poitrine du doigt et regardai par dessus mes lunettes de soleil jaune. Mon regard émeraude fixai, expert; la fille. Aux alentours des quatorze ans, je me trompe ? Avec des mini-boobs comme ça, je peux pas me tromper. Bref! Revenons-en au problème. T'as détruis mon seul moyen de détente, tu m'ais donc redevable, petite. Ajoutais-je en replaçant mes lunettes sur mon nez."

La pré adolescence.. Je me demandais bien ce qu'une gamine, toute ninja puisse-t-elle être, pouvait bien foutre par ici! A péter des bouteilles de nectar divin... Kiri... Oui, elle avait de la chance, car sans la frapper; j'aurais pus lui faire payer très chèrement le désagrément qu'elle m'eut occasionné! Oui, de la chance d'être une Kirijin.

"Tu peux me rappeler ton nom ? Dis-je en ressortant mon carnet vert."

Un cheval ? un cheval pour mon royaume ! Une bouteille d'alcool quelconque. Un cheval donc. Je me disais bien que cette bête était un peu trop grosse pour un chat, ça correspondait pas vraiment à la description. J'observais d'un air assez dubitatif la jeune fille, et sa monture. Elle promettait mondes et merveilles à plusieurs lieux d'ici, quelle offre alléchante, mais pas pour cette fois. J'avais des principes! C'était elle qui devait payer sa dette, pas un vendeur de pinard! Je pris mon carnet, et regardai bien son nom, Samui Yuki.. Samui. OH ! Puis, même pas le temps de réagir, elle commence à me tripoter, ou tout au moins vouloir m'aiguiller. Non! Je ne voulais pas monter sur cette créature. Je soupirai.

"Non, lâche moi, j'en veux pas de ta vinasse, je m'en fous du grand vin; j'ai pas envie de faire cent bornes pour une bouteille, qu'elle soit bonne ou pas, puis me vouvoies pas, je suis pas une vieille! Non, j'ai une meilleure idée. J'aimerai profiter de mon congé comme j'en ai envie. Alors... Je la pris par la main, la ramenai vers la grande rue, laissant derrière nous le cheval. Alors tu vois, là bas, y a un bar; je peux pas y retourner; hum, ils ne m'aiment pas trop. Tu vas y aller, et me racheter un bouteille! T'as quatorze ans, hum.. ça va être compliqué, mais; je m'en fous. Débrouilles toi. Après, on sera quitte! Oh, et je suis pleine santé et encore toute à fait sobre! Alors ne te fais pas de soucis là-dessus!"

Je la poussai alors, sans ajouter un seul mot. Et repris place à côté de l'animal. Je ne lui laissai pas le choix, quand on fait quelque chose on assume soit même jusqu'au bout. Puis, les Samui, ils avaient cette réputation d'assumer leurs erreurs, enfin c'était le souvenir que m'avait laissé un dénommé Kakeshuou. Je posai la main sur la monture, et la caressai. Bon, ce n'était pas un chat mais ça n'avait pas l'air si méchant que ça, au contraire d'ailleurs. On m'eut dit par le passé que ces bestioles là savaient à qui faire confiance et apparemment je n'étais pas malfaisante, une bonne chose en soi.

Lorsqu'elle reviendrait, je poursuivrai la conversation avec elle, car elle semblait; en dehors de son penchant à détruire des bouteilles; très sociable, à ma différence; haha. J'allais m'amuser, et en plus avec une bouteille pleine, entière, complète. On allait se marrer, c'était sûr.

Je vis une jeune se rapprocher de la ruelle une bouteille d'alcool à la main, je devinais que la jeune Kirijin avait usé d'une technique de métamorphose, mais... pourquoi n'y avais-je pas pensé ? C'était genre.. ridicule de ma part pour le coup. Mais, de toute façon c'était à elle de se démerder, et surement pas à moi de l'aider à réparer ses fautes, donc au final... Elle reprit sa forme d'ado pré-pubère, dommage, j'avais largement préféré son apparence momentanée, bien plus... attrayante. Enfin, elle arriva à ma hauteur, et me donna l'objet de mes convoitises. J'esquissai un sourire, c'était à peu de chose prés ce que je voulais. Devais-je la remercier ? Non. Elle avait rempli son devoir. Néanmoins rien ne m'empêchait d'engager la conversation, histoire de repartir sur de bonnes bases. D'ailleurs, à cet effet, je sortis mon livre vert, un fusain, et griffonnai autre chose dedans. En fit, je venais de barrer le nom de la dénommée Yuki. Je m'approchai d'elle, alors qu'elle s'était assise. M'accroupis et lui montre le contenu du livre. Des dizaines et des dizaines de pages remplies de nom et de sommes.

"Tu vois, j'ai barré ton nom, petite. T'es la seule qui m'ait remboursée aussi rapidement, ceci implique je n'aurais pas besoin de te briser le moindre os. Bon, maintenant on peut discuter un peu. Tu viens de Kiri alors ? Dis-je en débouchant la bouteille et humant le liquide. Samui Yuki hein... Tu connais pas un Keke... shuou; par hasard ? Il est ptêtre mort tu me diras."

Kakeshuou ou l'une des raisons pour la quelle j'ai accepté de rejoindre, quelques années plus tard; le clan des Ketsueki. Enfin, une bien longue histoire, bien trop longue à raconter. Je la regardai intensément, en fait je cherchais un trait de famille entre les deux, apriori "Samui", c'était une famille, ou tout au moins un clan; alors ses membres étaient certainement très... ressemblant. Peut-être, peut-être pas. En tout cas une question de géni vint éclairer ma lanterne jusque lors vide, se pourrait il que ..? Je rapprochai mon visage du sien, encore plus prés, et la dévisageai comme certainement personne ne l'avait déjà dévisagé. Puis je pris du recule, ne trouvant ce que je cherchais. J'avalai une gorgée du précieux nectar, un mélange de fruit macéré et affiné à en juger les arômes; puis repris la parole. Tout ça donc, à une vitesse folle.

"T'es peut être sa fille ?! ça correspondrait bien, haha. Mais.. vous ne vous ressemblez pas! Il est bien plus... moche."

Aussi loin que remontait mes souvenirs... il était moche, oué.

"Et toi, t'es plutôt mignonne, même si t'es bien trop jeune pour moi. Dis-je avec un soupçon de déception dans la voix."

Je ne savais pas pourquoi, je sentais que j'allais avoir une réponse inattendue. Tout au moins je l'espérais, car jusque maintenant elle s'était montrée plutôt docile; et sans grande personnalité, la seule la démarquant étant ses cheveux incroyablement... indéfinissables, et son chat... Enfin, son poney... ou cheval machin.

"Ah... Sois pas timide. Tien, t'en veux ? Sa délie les langues. Rigolais-je."

Une rencontre forte intéressante finalement. Mais cette petite enchaînait les affronts, si l'on put dire ainsi. Une gorgée de cet alcool pas si fort que ça, du moins pour moi; et la voilà out. C'était amusant. Cependant l'effet de l'alcool était différent chez toutes les personnes, avec quelques similitudes parfois. En tout cas elle l'avait gentil, l'alcool; et un peu fou aussi. Je la laissai donc faire, avec mes lunettes; elle ne se doutait pas un instant de la valeur qu'elles avaient, seules vestiges d'un passé lointain, qui me manquait. Celles-ci, si elle les brisait comme feu la précédente bouteille; il ne serait pas question de dette, et de livre; ni même de remboursement. Alors, je la surveillais avec la plus grande attention. Je repris une gorgée avant de parler.

"Un oncle éloigné... Moi, il m'a assommée, kidnappée et après on a été pourchassé par des... ninjas je suppose.. Enfin, ça remonte à longtemps maintenant."
"Ah oué... t'es pas mal, avec. Mais, rends moi ça; j'y tiens. Dis-je en les reprenant."

Rarement étais-je séparée de ces deux petits carreaux, on ne pouvait quasiment jamais voir mes yeux émeraudes d'ailleurs, leurs profondeurs; c'était un spectacle destiné à Daï, mon mentor, et qu'aux personnes qui comptaient vraiment pour moi, autant dire quasi personne. Un objet du passé, une relique mais aussi un masque derrière lequel je pouvais dissimuler bien des choses, mes craintes, mes traumatismes, mes angoisses; oui les dissimuler aux yeux des autres, car les yeux sont la porte de l'âme, et mes lunettes leur verrou. Bon, maintenant qu'elle était un peu atteinte par les effluves des degrés, peut-être pouvais je lui poser quelques questions.

"Alors, pourquoi t'es par ici; Yuki ? T'es un peu loin de Kiri non ? Ajoutais-je en replaçant mes lunettes sur le bout de mon nez."

J'avalai une nouvelle gorgée, le volume ne m'atteignait pas encore, la bouteille arrivait déjà à sa moitié. Peut être devrais-je éviter de boire aussi vite, car la claque viendrait tout aussi brusquement. Je posais alors la fillette sur le sol, la surveillant du coin de l'oeil, scrutant les mouvements de la Kirijin, qu'elle ne répande pas une nouvelle fois le chaos dans le royaume de l'ébriété. J'espérais seulement qu'elle, la gamine de Mizu; ne serait pas sèche après une gorgée, car nous ne pouvions rester là, nous ressemblions trop à des clochards autour de leur litre... Qu'elle image horrible...