Yamada Mateo:

Frontière Kaze-Kawajin.

Narrateur a écrit:

A L’ouest : Si jusqu’ici, le paysage était reposant et harmonieux avec la nature. C’est loin d’être le cas pour cette dernière partie du pays. Elle est composée d’une immense ville qui prend pratiquement toute la partie du territoire. On peut trouver de tous dans cette cité et surtout des casinos, course de chevaux et autres bâtiment qui engendrent la luxure ou la boisson.

En tailleur au sommet d'un menhir, Yamada Mateo avait les yeux tournés vers le gigantesque fleuve frontalier, au delà duquel s'étendait les première banlieues de la vaste cité de l'Ouest du pays des rivières. C'était pourtant au Sud du pays qu'il s'était heurté à la preuve foudroyante du retour de son ancien adversaire, il leur faudrait traverser cette zone urbaine gigantesque pour atteindre les landes sableuses.

Le souvenir de Sosten raviva en lui de sombres souvenirs. Les nombreux proches qu'il avait perdu à l'incendie de Cendre, et le long coma dans lequel Tion-Mei, sa fiancée, avait été faite prisonnière ce jour-là.

Plusieurs sources de chaleur se succédaient loin devant lui, dans les banlieues de la cité sur l'autre rive. Derrière, le vent chaud en provenance du désert soufflait vers Kawa, comme pour l'inviter à reprendre la route du meurtrier. Mais il fallait d'abord attendre les trois équipiers que le bureau des missions lui avait attribué... trois seulement.

Il leur avait donné rendez-vous près de ce grand pont suspendu, à la frontière. Sur le papier, il n'y avait qu'un seul shinobi vraiment expérimenté à part lui-même. Les deux autres étaient genins, même si l'un d'entre eux était réputé pour être assez brutal et destructeur dans son genre. En son for intérieur, Mateo priait pour que cela soit suffisant, et surtout que personne n'y laisse sa peau.

Une source d'énergie se rapprochait dans son dos, se dirigeant droit vers lui. C'était un corps massif. Mateo se retourna et l'examina brièvement, puis le salua d'un geste lorsqu'il fut suffisamment près.

- Goren-san, je présume?

HRP:

Alors, d'habitude, jamais je n'aurais été en retard, mais alors jamais jamais. Mais aujourd'hui était un jour assez particulier pour moi, enfin, non hier était un jour particulier, à moins que ce ne fusse avant hier, je ne sais plus; quoi qu'il en soit j'avais une assez bonne excuse pour justifier mon retard, et cette excuse s'appelait : Sonoshee. Pour expliquer la chose, j'eus le malheur qu'elle apprenne que mon anniversaire approchait, il y a de cela deux jours. La jônin savait très bien que je ne supportais pas l'alcool, alors que trouva t elle de bien à faire ? Et bien, rien de mieux que couper toutes les boissons avec un mélange de son invention.

Le pire dans tout cela c'était peut être que je ne l'avais pas invité, j'avais oublié; mais elle... quelle femme. Enfin bref, une cuite de deux jours, ou plutôt d'une nuit, et le temps de récupérer. Entre deux j'avais reçu cette missive dont on me parla bien sûr le jour même, quelques minutes avant l'heure du départ initialement prévue. Mes parents se fichaient de moi, eux ils n'aimaient pas non plus l'alcool mais le tenaient assez bien, du moins c'est ce qu'ils laissaient sous entendre.

Ce fut donc avec un mal de crâne atroce, à peine atténué par des cachets avalés à la va vite, que j'arrivai sur place, on m'attendait visiblement; aah je que je pouvais détester arriver en retard, et tout ça, finalement, à cause d'une seule et même personne, ma senseï, elle payerai un jour, ou l'autre; j'en fis le serment. Le soleil tapait déjà bien à cette heure ci, et le vent soufflait légèrement. Les trois personnages se précisèrent, un gros gabarit deux fluettes silhouettes, trois avec moi, et bien voilà qui promettait pour la suite. Je n'en connaissais aucun, ou alors de vue, si.

Je me demandais si nous formerions une équipe de bras cassés, ou pas. Déjà avec moi dans l'épique, c'était en mauvaise voie. D'ailleurs, en y repensant... être avec des inconnus pourrait peut être, à un moment où à un autre, poser problème. De récents événements, hors mon état second, rendaient la suite de ma vie à moyen terme assez compliqué, enfin, nous verrions bien... Je fus enfin à leur hauteur, je leur souriais et me présentai rapidement, j'évitais de trop m'attarder sur la rencontre, peut être pourrions ainsi éviter le sujet du retard et toute l'histoire qui va avec.

→ Salut, Rintō Katsu! Nous somme donc quatre ? Nous ne serons pas plus alors! On peut donc y aller! en m'essuyant le front.

Je jetai un coup d'œil à la missive et me rendit compte qu'elle était plutôt vague dans son ensemble... Je relevai la tête en les regardant.

→ Heu, on doit faire quoi en fait ?

Une introduction représentative de l'intérêt que portait Suna à cette mission. Mateo se demanda s'il n'aurait pas mieux fait d'y aller seul en fin de compte. Le garçon aux oreilles pointues était peut-être le moins inquiétant de tous, derrière la retardataire qui ignorait la raison de sa venue, et l'ivrogne qui était venue avec... une amie à lui??

- En fait, si tu regardes bien, Katsu, nous somme cinq.

Personne n'avait remarqué l'enfant sur l'épaule de Goren, qui s'était présentée sous le nom de Phénix. Le jônin n'eut même pas le courage d'invoquer un kage bunshin pour la raccompagner jusqu'au village.

- S'il lui arrive quoi que ce soit, ça sera ta faute, Goren. J'espère que c'est entendu.
En route. On nous attend.

Il descendit de son rocher, et partit en direction du pont.

***

Après avoir traversé la frontière, les quatre Sunajins (et demie) atteignirent bien vite la banlieue de la large Cité de l'Ouest du pays des rivières.
Le paysage était devenu urbain, sale, malfamé.

- C'est le moment de vous donner quelques informations qui n'ont pas été mentionnées dans l'ordre de mission.
Sabakyô Sosten n'est pas un nécromancien comme les autres. Quand il frappe, il libère dans le sang de sa cible deux bactéries supérieures de sa conception. La première s'empare de la tête en quelques secondes, provoquant une mort cérébrale. La seconde est gorgée de chakra et permet d'établir un lien entre le corps et Sosten, qui devient alors capable de le contrôler en lui donnant un objectif précis. En bref, s'il vous touche jusqu'au sang, vous êtes zombifiés sur place.
Ses cadavres possèdent exactement la même faculté, de sorte qu'il est capable de multiplier son armée à une vitesse folle. Ils sont reconnaissable par leur peau grise et grasse; ils n'ont cependant qu'une autonomie très limitée, puisque les bactéries consument leurs corps assez rapidement.

La seule raison pour laquelle on sous-estime ce criminel aujourd'hui, c'est qu'on le croit mort. Un homme qui lui ressemblait aurait été trouvé mort sur l'île de la Cendre, mais croyez-moi, c'était une erreur.

Ils arrivèrent à un carrefour. Mateo regarda autour de lui, puis pointa son doigt vers le Nord.

- Avant de sortir de la ville, j'ai deux informateurs à contacter.
Katsu, tu vas aller avec Goren dans ce quartier. Quelques rues plus loin, vous trouverez une auberge, "Au bord du lit". Le responsable du lieu me connaît, dites que c'est Yamada Mateo qui vous envoie, il vous dira tout ce qu'on doit savoir pour continuer.
Netsu, tu vas m'accompagner, nous irons chercher l'autre ensemble.
Rendez-vous ici dans vingt minutes.


Il s'écarta, fit un geste de la tête à Netsu, puis partit vers le Sud.

HRP:

J'obéis aux ordres de notre supérieur, le dénommé Matteo. Je me souvenais de cet homme, je l'avais vu aux alentours du palais, il y était venu plusieurs fois. Que faisais je là bas ? Rien de particulier, en fait, comme tous les jours je m'y rendais, moi et ma senseï avions pris l'habitude de nous rencontrer à ses abords. Enfin, pour dire qu'il n'était pas n'importe qui à Suna, un jûnin quand même. J'avais un profond respect pour l'autorité de toute façon, il ne faisait pas exception; par contre mon respect mis à part, je n'aimais pas trop le regard qu'il nous jetait, je parvenais à lire l'exaspération, je pouvais même la sentir. Je me doutais qu'en fait il aurait préféré avoir d'autres personnes pour sa mission, il m'avait jugé à la première rencontre, c'était ça! Je mis mon analyse de côté, et partis avec Goren, la masse de muscle, et la gamine qu'il portait sur l'épaule. En voilà une drôle d'énergumène me dis-je. Je me demandais si son QI équivalait sa carrure, moi aussi je jugeait, malgré tout, le livre à sa couverture, à la seule différence que je me trompais rarement. Je le suivais, il marchait vite; mes petites jambes peinaient à suivre.. Il causait avec son... j'aurais dis un animal de compagnie vue comme il la traitait. Ce genre de comportement m'exaspérait, j'adoptais la même idéologie que mon père, tout être vivant à droit au respect... Bref, nous entrons dans l'auberge, et je me rends compte, définitivement, que ce balourd n'est en fait qu'un tas de chair se mouvant sans cerveau, pas mieux qu'un Zombie en somme. Le mal est fait, l'assemblée, silencieuse, semble quelque peu énervée ou dépitée...

→ Je ne vois pas l'intérêt de faire ça, Goren. Y a d'autres façon de...

L'un des hommes installés à la table, dans un mouvement vif, m'agrippa le bras, mes yeux se posèrent naturellement par réflexe sur sa main, moite, suintante même. Je tentai de m'en dégager, mais il résistait. Je compris alors qu'il n'était un client ordinaire, et puis maintenant, en faisant un rapide tour de salle, je pouvais me rendre compte que ce n'était pas le seul individu au comportement étrange. La peur me gagna un instant. Et je repris mes esprits. Plusieurs d'entre eux s'étaient levés et se dirigeaient maintenant vers nous avec des intentions, supposais-je, plutôt nuisible. Pour me défaire de l'étreinte zombiesque de l'homme, euh; du résidu d'homme; j'employai une technique que m'eut appris mon senseï, un simple coup de poing. Je frappai directement son bras qui se déchira comme... rien n'était comparable à ce que je voyais à cet instant, c'était vraiment crade. Puis, je me souvins de ce qu'avait dit Matteo.

→ Faut pas qu'ils nous fassent saigner Goren ! sinon..

Une douleur vint me frapper au bras, le même que celui qu'il m'avait agrippé juste avant. Je n'avais pas fait attention mais la main séparée du reste du corps ne m'avait pas lâché, elle continuait à se resserrer sur mon poignet, et le temps que je m'en rende compte, les ongles crasseux et porteurs de germes m'éraflèrent au sang, je parvins à faire lâcher prise à la chose, mais le mal été fait. Je pus voir l'infection se propager rapidement, et les premiers maux de tête apparaître, j'allais mourir, transformée en Zombie, sans avoir pus dire au revoir à famille, à ma senseï que j'aimais tant, quelle fin cruelle. Je restai debout, sur place, alors que Goren, lui... se servait de ses muscles pour écraser les adversaires. Mon dernier souffle arrivait inexorablement, les morts vivants semblaient faire abstraction de ma personne, ils savaient que j'étais déjà contaminée, à quoi perdre du temps avec moi ? Cependant, certes le nécromancien était redoutable, agir en se servant du sang comme vecteur, c'était génial; mais est-ce que cela fonctionnait avec tout le monde ?

Je ressentais une autre douleur, que je connaissais cette fois, ma peau changeait de couleur, arborant une teinte grisâtre, mes maux de tête disparurent aussitôt et des marques tribales noires se dessinaient, se propageaient sur mon corps, il s'agissait là d'une toute autre infection et elle gagna prés de soixante pour cent de mon corps en tout juste dix secondes. Je savais ce qui se passait, je savais à quoi je ressemblais; mon apparence devait être bien plus... spéciale que celle des cadavres ambulants. Je me souvenais de ce jour où j'étais en mission dans le désert avec Sonoshee, ce jour où tout arriva; j'avais cette faculté à tout mémoriser... Un sceau maudit altérant mon ADN et donc la constitution même de mon sang, m'octroyant diverses pouvoirs.. j'étais une expérience ambulante, libre. Je posais le regard sur ma plaie, elle était refermée, est "désinfectée", je serrai les poings, l'un complètement gris bordé d'épais ongles noirs, et l'autre, couleur normal, chaire, rosés... Je me retournai brusquement et envoyai un violent coup de poing à la cible la plus proche, laquelle s'envola contre le mur de derrière, l'explosant littéralement.

Je fixai Goren de mon regard bichromatique, et lui adressai la parole, d'une voix un peu déformée et bien rassurante qu'auparavant.

→ La prochaine que tu lèves la main sur cette gamine, j' t'arrache la tête!

Spoiler:

Citation :

On saute le tour de Netsu! Il aura toujours la possibilité de nous rejoindre en cours de route, mais pour l'instant on continue sans lui.

Mateo fusait à travers les rues à une vitesse de professionnel. Pas une seule seconde à perdre.

L'informateur qu'il était allé contacter de son côté ne lui avait rien dit d'utile : en fait, ils n'avaient fait qu'échanger des banalités. C'est avec un billet manuscrit qu'il fit passer à Mateo les informations réellement pertinentes : « Tout le quartier est infecté, pas en sécurité ici. Pointe du delta de chrome, 14h. »

Ce que Tora (c'était le nom de cet informateur) ignorait, c'était que Mateo n'était pas seul, et qu'il avait quatre Sunajins avec lui. Aussitôt après avoir pris connaissance du billet, le jônin avait commencé à rebrousser son chemin à vitesse grand V. Il fallait à tout prix qu'il retrouve ses subordonnés avant qu'ils n'attirent l'attention des morts-vivants.

Il s'en voulait de ne pas avoir remarqué la proportion de zombie en pénétrant dans le quartier : pour une raison qui lui échappait, sa sensorialité thermique ne lui avait pas permis d'être lucide sur ce point. Mais une chose ne lui échappa pas : de l'agitation thermique se dégageait en masse, vers le Nord.
Droit vers l'auberge « au bord du lit ».

Redoublant de célérité, il ne chercha pas à retrouver Netsu, qui avait du s'égarer. Si Goren Katsu et Phenix étaient au centre de cette agitation, leurs vies étaient toutes en danger.

Il pénétra dans l'auberge en fracassant une fenêtre, comme une torpille. La tranche de sa main s'abattit sur le crâne d'un mort gris, et maîtrise de la chaleur à l'appui, fendit la totalité de son corps en deux. Il décapita spectaculairement deux autres zombies de la même façon.
Son regard se tourna vers les trois Sunajins, miraculeusement en bonne santé. Même si cette Katsu avait des allures à peines plus rassurantes que celles des morts-vivant.

- Suivez-moi ! On ne doit pas rester ici une seconde de plus !

Il croisa les mains, concentra deux grandes doses d'énergie et forma une paire de clones de chaleur, avant de sortir en courant de l'auberge pour montrer le chemin aux trois autres.

Pas le temps de retrouver Netsu, celui-ci devrait s'en sortir tout seul. En quelques bonds, il se propulsa sur les toits de l'immeuble le plus proche. Les zombies auraient plus de misère à venir les chercher ici, mais vu leur nombre ça ne les arrêterait pas bien longtemps...

HRP:

technique:

Voilà le genre d'homme que je hais par dessus tout, le type de gus qui donne la plus mauvaise image du sexe opposé. Je ne supportais pas l'idée qu'on puisse lever la main sur un enfant, et que j'aie pris cette forme, que je me sente plus forte, que mon envie de faire du mal se propage au fur et à mesure ne changeait rien à ma façon de penser et d'ailleurs ça l'amplifiait plutôt. Le sang bouillonnait dans mes veines, l'envie de le frapper et lui faire comprendre qu'il ne représentait rien pour moi, et tout au plus un grain de sable pour le reste du monde. Fort heureusement pour lui notre supérieur direct arriva, interférant avec ce qui allait se produire. Nous courûmes alors de toit en toit, et la barrique sur jambes trouva le moyen de passer au travers d'une des toitures, j'avais peine à y croire. Il me "lança" l'enfant, et nous continuâmes. Je n'allais pas me risquer là dedans pour lui, même si en ce moment j'étais comme immunisée contre la maladie que propageaient les marcheurs. Je suivais Matteo, avec difficultés, il était bien plus rapide, même sous cette forme malveillante, alors je me retrouvai seule sur les toits... Cool l'équipe. L'autre balourd en bas, je l'entendais vociférer, j'entendais les grognements des zombies, nous étions dans de beaux draps. Je jetai un œil à la gamine, elle semblait ne pas me voir, était-elle aveugle ? Tant mieux.

→On va en dehors de la ville, on retrouvera les autres là-bas.
→Et on retrouvera Goren aussi ?
→Ce gros con ? Ouais, t'inquiète, mais tu devrais trouver quelqu'un d'autre pour s'occuper de toi, il n'est même pas capable de s'occuper de lui..
→Non, il m'a sauvé.. et.. ta voix est étrange...
→Je sais. Allons-y. Dis-je en la serrant contre moi.

Je continuai à sauter rapidement de toit en toit, je me déplaçais bien plus vite que le genin. D'ici je voyais déjà la sortie de la ville, et un bois se profiler au loin dans le paysage. Ce fut cet endroit que je me destinais à rejoindre. Les autres finiraient par me rejoindre à un moment ou un autre. Le protocole voulait que nous nous cachions en cas de repli et quel meilleur endroit qu'une forêt ? Une volée de Kunaï, chacun se plantèrent dans une tête différente, ce furent les quatre derniers opposants. Eux en revanche ne faisaient pas le poids dans ces conditions, mes réflexes étaient accrus.

Je traversai la pleine laissant dernière la ville grondante, et rejoignis au plus vite les arbres. Le climat tempéré, et la richesse des sols permettaient une végétation luxuriantes et des arbres plus imposants que ceux que j'aie déjà eu l'occasion de voir dans ma vie. Je grimpai dans l'un d'eux, et déposai la fillette "phoenix" contre le tronc. Quant à moi, je m'asseyais à côté d'elle, restant silencieuse un moment, je lui dressai dans un soupire quelques mots.

→Je dois me reposer un peu. Dis-je en regardant les marques s'estomper peu à peu.

Puis je fermai les yeux.

- Debout, fit le clone de Mateo à Katsu. Il lui restait peut de temps d'autonomie, il avait usé beaucoup d'énergie à couvrir leurs arrières sans qu'elles s'en rendent compte.

***

Le double se désagrégea dans un flou optique et une légère vague de chaleur, après avoir mené Katsu et Phénix au Delta de Chrome. Mateo était déjà là, et Goren s'était pointé voilà quelques minutes. Sans l'autre clone du Yamada, il ne s'en serait probablement pas sorti... Quand à Netsu, il ne restait plus qu'à prier pour qu'il soit tapis quelque part au fond d'une ruelle et en bonne santé, puis continuer la mission sans lui.

Le lieu tenait son nom de la brillance métallique des pierres qui divisaient le cours d'eau, à la pointe du delta. Les zombies étaient hors de portée, c'était comme s'ils n'avaient jamais existé.

Un homme arriva soudainement du ciel, rejoignait les quatre Sunajins. Il était vêtu d'une cape rayée.

- Tora... ponctuel.

- Comme toujours.
J'aurais aimé te prévenir avant que tu débarques avec tes subordonnés, mais personne ne peut vraiment prévoir... ça. Ces zombies se comportent un peu comme une population de virus, ils se multiplient par salve, à des moments et des lieux bien précis. Quand ils ont craché toute l'énergie qu'il leur restait, ils s'effondrent tous, les uns après les autres. On ne devrait plus les revoir grouiller dans le quartier d'ici quelques temps, mais j'ai préféré vous emmener à l'écart...

- Leur point faible serait donc leur longévité ? Conclut Mateo en allumant sa pipe, assit sur un rocher d'argent.

- On peut voir ça comme ça... mais vu leur nombre ça change pas franchement grand chose. Bref, je suppose que ce qui vous intéresse c'est de remonter à la source du problème.

Il déploya une carte du pays à terre, aux yeux des quatre Sunajins, et commença à indiquer certains lieux près de la mer, au Sud.

- Les endroits que je vous indique, ce sont des nids. Ou des ruches, appelez ça comme vous voulez... d'après mes sources ces zones sont en permanence infestées de « gris » - c'est ainsi que les nomment les civils. Votre ennemi, là... Sotan...

- Sosten.

- Ouais, Sosten, voilà. Ben... si c'est vraiment lui qui tire les ficelles, je suppose qu'il se trouve au centre de l'une de ces ruches, pour renouveler constamment la population de gris.

Tora se retira ensuite, prétextant qu'il avait à faire. C'était un homme efficace et très occupé. Mateo le remercia chaleureusement pour ces informations qui, disait-il, leur épargnerait bien des misères.

Il prit une dernière bouffée de pipe, puis la rangea et remit son turban. La fin d'après-midi approchait.

- Katsu, Goren... on en a perdu un en chemin. Vous savez maintenant à quoi on se frotte, mais la vraie mission commence maintenant. Nous allons au Sud.

***

Et ils allèrent au Sud.
Des multiples ruches dont Tora leur avait indiqué la localisation, ils s'étaient naturellement dirigés vers la plus grande.

De grandes dunes, semblables à celles du désert de Kaze, s'étendaient sur le territoire. Mais à la différence du désert, on percevait le murmure des vagues au delà du sable. Bientôt, l'air salé de l'océan se montra à eux.
La ruche se situait dans une falaise, qui donnait directement sur la mer. Ils pouvaient la distinguer, à l'autre bout de la crique. Le soir était tombé.

- Je les sens... ils rentrent et sortent de la falaise comme d'une fourmilière, par des orifices. Ils l'escaladent, par dizaines.

Il soupira.

- Goren. Ton rôle sera d'appâter les gris en haut de la falaise. Ils se concentreront sur toi, et la voie sera alors libre pour Katsu et moi. Nous pourrons pénétrer dans la ruche par le bas, depuis l'océan, et la détruire de l'intérieur.

HRP:

Chacun avait son rôle bien défini, tant mieux, cela nous éviterait de nous emmêler les pinceaux et de nous faire happer par la marrée mortuaire, du moins; un peu facilement. Nous laissâmes donc Goren en arrière, il servirait d'appât avec sa "protégée", la pauvre; je la plaignais. Pour ma part, et malheureusement, je ne pourrais faire appel qu'à des techniques plus rudimentaires, en effet le recours à la marque n'était pas sans mal, bien loin de là. Nous prîmes un chemin caché, descendant dans l'eau, empruntant la voie de l'océan. Nous étions discret, silencieux, notre approche me rappela un film que j'eus l'occasion de voir quelques mois auparavant alors que j'étais en mission à Kawa no Kuni avec Sonoshee-sensei; un film militaire, d'action et d'infiltration, sauf que là c'était bien réel et le moindre faux pas pourrait nous... me coûter la vie! Le frisson de l'aventure serpenta sur ma peau, à moins que ce soit le vent sifflant sur mon corps trempé, autrement dit : le froid. Nous rejoignîmes dès lors et rapidement la rive, une petite plage qui dans d'autres circonstances auraient été un petit coin de paradis! Maintenant derrière un banc de rocaille couvert de mousse puante, nous observâmes la situation. Le balourd remplissait bien son rôle. Ce fut à cet instant, un peu avant que nous pénétrions la ruche, que je pris la parole.

→Je ressens une présence non loin d'ici... une quantité de chakra plus importante... Allons-y! chuchotais-je.

Profitant de l'occupation ponctuelle de la horde, je courus vers l'orifice qui faisait office d'entrée à la grotte. Juste à son bord, je tournai la tête et fis signe à Mateo, les Zombies étaient bel et bien occupés par le Sunajin dominant les falaises. Cependant, comme par hasard, quelques uns d'entre eux étaient restés là, à quelques mètres, on aurait qu'ils montaient la garde... Mais.. Un zombie, ça ne monte pas la garde, si ? Cette fine observation me fit comprendre, un peu plus encore; que ces pseudos morts-vivants étaient contrôlés, par qui ou par quoi... Sosten, ou pas ? Là était la question finalement. Je senti la jônin se rapprocher. Je me retournai et fus nez à nez avec lui. Sans lui laisser le temps d'en placer une, je parlai rapidement, et néanmoins discrètement.

→Il y a quatre morts marchants à quatre mètres sur la gauche. Ils ne bougent pas, ils doivent avoir un rôle particulier, ou alors ils sont contrôlés... Enfin, je pense qu'on peut y aller, je me suis rendue compte qu'en visant leur tête, on peut les abattre facilement.. Ou sinon... on attend là, qu'ils atteignent leur date de péremption... Bon, je prends les deux de gauche, et vous, les deux de droite. Ensuite, faut qu'on rentre; car ceux-là; en pointant les zombies fourmillant sur la paroi; finiront par revenir.

Je fis un signe, toujours sans attendre tellement j'étais sûre de moi, et fis apparaître entre mes doigts deux Senbons électriques.

→Ensuite, vous connaissez bien le henge ? Ne pourrait on pas prendre leur apparence ?

Je lançais les deux aiguilles raiton, je supposai que le Yamada avait aussi envoyé des projectiles... J'espérais seulement que le Jônin ne voit d'un mauvais œil mon "entreprise".