Des papiers, encore des papiers et toujours des papiers. Cela n'en finissait pas, même entre deux séance de doléance je devais me taper un tas de paperasse dont je ne comprenais même pas tout... Je m’efforçais de tout lire hein ne croyons pas le contraire... Histoire de savoir ce que je signais au moins. Mais pour être la moitié de ces papelards ne servaient à rien. Ils aimaient l’administration lourde ici ! Chose que j'allais assurément changer sous peu ! Parce que les papiers et moi hein, ou alors j'allais filer une procuration à ma secrétaire. C'est à dire Aoji. C'est vrai quoi, si on a une femme faut bien s'en servir ! Bref je m'égare. Croulant sous les papiers je n'avais pas entendu frapper à la porte. Du moins, si le curieux personnage qui y rentrait avait frappé. Car vu cette façon de pénétrer dans la pièce j'en doutais dès l'instant où je le vis. La pauvre assistante le suivit en courant toute paniquée... Et moi ? Tandis que le vieux machin beuglait comme une vache aux mamelles pleines j’arquais un sourcil dubitatif l'air de dire "d'où il sort cet engin là ?" Je fis un geste de main simple à la jeune fille qui suivait pour lui stipuler de sortir et que tout allait bien.

-Fermez la porte en sortant s'il vous plait.

Le bouquant j'entendis plus tôt. Il devait en être responsable. Le mec rageait visiblement avant même que j'ouvre la bouche. En plus il me tutoyait, genre nous étions pote. Bon je sais bien qu'à mon âge on en impose pas tant que ça, mais je suis Mizukage quand même merde... Hormis mes proches c'est pas la foire dans mon palais. En plus, le mec que je connais absolument pas, Shinobi parmi d'autre puisque tous les Junnin et membre du Misuto j'avais déjà vu leur tronche dans les dossiers. Alors en quoi sa présence à lui comportait le fait que cette rencontre soit importante ? Il avait l'air de me prendre directement de haut si vous voulez. Et si y'a bien un truc à ne pas faire avec moi c'est bien ça ! Aussi je me levais du bureau. Comme avec chacun, je ne restais jamais assis derrière, je fis le tour pour m’asseoir dessus comme un gars tranquille en tailleur. A même les dossiers dessus... Trifouillant ma tignasse mal coiffé je ne fis pas un pli de la suite en prenant ma respiration avant de répondre enfin.

-Djà tu te présentes. Tu es au palais du Mizukage là pas dans un bordel. Ensuite avant de dire que ce rendez-vous est de premier ordre, je te rappelle que tout le monde est au même titre. C'est une journée de doléance n'importe qui peut me voir. Le tutoiement maintenant que c'est fait hein, je m'en tape un peu les mirettes en réalité mais rien que parce que tu as l'air de croire que tu peux me prendre de haut pour je ne sais quoi. Je te remets à ta place. Je suis Mizukage. Tu es shinobi de Kiri. Donc à moins que je t'ai collé une baffe sans raison tu me parles bien. Maintenant que les choses sont plus clair. Tu vas pouvoir m'expliquer pourquoi tu juges que ce rendez-vous est de premier ordre. Vous les vieux vous êtes toujours à croire que votre âge impose le silence et le respect. Pendant la grande guerre en attendant ce sont les vieux qui ont envoyés les jeunes comme moi se faire charcuter pendant qu'ils parlaient "stratégie". Alors molo les basses, le respect ça se mérite. Sauf quand on est Mizu et ouais.

Et oui. Le gaillard ne savait pas à qui il s'adressait. Vétéran de guerre moi aussi. J'y avais fais mon éducation pour ainsi dire comme tant d'autre. Et surtout, esprit et caractère aussi libre qu'insoumis. Si j'avais viré les gus qui m'avaient placés sur le trône c'était bien pour une raison ! C'est à dire n'avoir à rendre de compte qu'à moi-même.

-Ha et au fait. Prochain coup tu m'appelles "le Kaguya" je te fou aux arrêts dans les mains de la section interrogatoire du Misuto. Je répète, je suis pas le boulanger du coin. C'est Tenzö-Sama ou Mizukage-Sama. Le jour ou on aura bu un sake ensemble tu pourras me parler comme un chartier pour le moment c'est pas le cas. Allez approche assis-toi et explique.

je lui présentais donc le fauteuil en face de mon bureau... L'oeil perçant que je lui lançais en disait déjà long sur la tournure que prenait les choses.

Une lueur téméraire, farouche et surtout sanguine jaillit de mon regard dès qu’il me répondit. Semblable à un chien errant, pourvu de toute la vulgarité du monde tant il fut oublié d’être dressé, mais surtout libre et insoumis. Voici ce qui transparu sous l’œil aiguisé que je lui rendis pour première réponse. Honteuse comparaison. Lui, vieillard, abrupte, fier de sa connaissance du sang, comparait son expérience et la mienne sur la durée. Moi, jeune freluquet, ne savait donc selon son avis ce que pouvait la guerre clanique du passé, ces peines et ses douleurs. Et tandis droit et épaules relâchées je demeurais immobile je lâchais un bruit de bouche menaçant transcendant ainsi une œillade qui se voulait d’abord offusquée et désormais menaçante. Même si, aucun son ne sortit, un pas en avant se fit dans sa direction. Samui, arrogant, suffisant, tellement qu’il n’imaginait pas ce que six ans de guerre dans une jungle pouvaient prendre en proportion dans la psyché d’un si jeune garçon. Tandis qu’il s’assit et ajoutait que le respect se méritait effectivement. Il avait déjà perdu le mien. Comparé ainsi les drames de la guerre. Il venait de résumer une pensée si peu partagée. Mettre chacun au même titre sans comparer les titres, les durées, les puissances et les épreuves. Le concours de bite n’aurait plus lieu dans Kiri tant que je vivrais et cela il allait vite le comprendre. Heureusement tandis qu’il continuait, rien de ma gestuelle ne fit apparaître une quelconque menace.

La suite ? J’ignorais si je devais rire ou pleurer. Le fait qu’il soit Samui faisait quoi ? Il croyait être le seul ? Comme si cela m’intéressait… D’ailleurs je dodelinais déjà de la tête dépité… Le mec se prenait pas pour de la merde. Limite il venait représenter les Samui à lui tout seul. Elle était pas mal celle-là fallait l’avouer. J’éprouvais le même ressentit concernant le conflit entre Kaguya et Samui. Une menace déguisée. Ce n’était rien de plus. Peut-être fut-il envoyé par son clan pour me mettre en garde. Auquel cas, il fallait du culot pour venir me jeter cela à la figure dans mon propre palais… Son culot allait d’autant plus loin qu’il ajoutait d’autres clans à l’histoire qu’il ne connaissait probablement pas ! A commencer par le mien. Ainsi, un vieux Samui vint me donner des leçons jusque dans mon propre palais. Partagé entre le dégout et l’amusement. J’aurais aisément pu lui rappeler sa place à cet homme en le faisant envoyer aux geôles dans les mains de la section d’interrogatoire. Mais curieusement, les titres ont un drôle d’effet. Kage… C’est une position si grande qu’on n’existe plus qu’en tant que Kage une fois qu’on l’est devenu.

Je n’écoutais même pas la fin tandis que je me rendais vers la fenêtre pour lui tourner le dos en croisant les bras. Immobile, inerte et le village dirigé au lointain. Voilà qui m’inspirait une tirade, non, mieux, une vertu. Ce qu’il pensait ce Samui je m’en moquais en vérité. Je savais que j’étais et ce que je voulais bien avant qu’il ne pénètre cette salle. Et j’avais conscience des problèmes que poserait un Kaguya dès que je fus nommé. Ainsi les premières réformes allaient être compliqué à faire passer mais que m’importait. C’est le ton grave et désintéressé de sa personne que je répondis enfin.

-Les clans… Kiri c’est un village. Composé de plusieurs clans et pas des clans composant un village. Vos querelles ne m’intéressent pas. Le conseil clanique vous met désormais tous sur le même pied d’égalité. Je me contre fou de vos anciennetés, de vos traditions, de vos fiertés et de vos combats passés. Ici, désormais ce qui prime c’est Kiri ! Tu parles de la guerre ? J’ai plus de raison de haïr les Samui que beaucoup. Qu’ils s’estiment heureux. Ils ne sont pas abaissés, j’ai élevé les autres clans à leur niveau. Alors venez pas me la jouer violon. Les autres clans ne m’en veulent pas. Vous les Samui êtes les seuls à ne pas supporter mon accession. Un Kaguya Mizukage ? Quelle honte cela doit être pour vous ! Je rappelle que Mahan faillit déclencher une guerre pour une seule raison. La fierté. Je ne me laisserais pas prendre à ce jeu c’est clair ? Je veux que les clans soient maintenant unis, s’ils veulent la jouer solitaire, je ne les retiens pas qu’ils partent. Si tu veux connaître ma politique. Tu n’as qu’à lire c’est écrit partout. Tout est accessible. Tu crois que j’ai que ça à foutre de refaire un détaillé ? Bonne blague. Maintenant écoute bien ce que je vais te dire Samui. Moi, je suis l’homme du vrai, seul le village compte, sa réputation et sa puissance. Mon peuple ne souffrira d’aucune interdiction absurde qui conduit à des idiotie. Tel les prostitués sur les trottoirs au lieu d'être au chaud et surveiller dans un lieu fait pour, mes clans aimeront leur pays avant de s’aimer eux-mêmes. Et moi, je serais le premier à crever s’il faut un sacrifice pour le sauvegarder. Allez fou le camp maintenant j’ai perdu assez de temps.

Alors là… Non mais là… Je me retournais sur le Samui tandis qu’il se dirigeait à la porte. Vous imaginez un instant le culot qu’il faut pour balancez un truc pareil à un Mizukage dans son propre palais ? Le mec annonçait simplement que d’une part il désertait, d’une autre il fomentait une révolte, et enfin qu’il comptait me prendre une de mes conquêtes et me faire tomber du village… La peine de mort à Kiri elle a court ou pas ? Merde je sais plus… Faudra que je me penche sur les lois pour en avoir le cœur net d’ailleurs… Parce qu’il est sans doute le premier à la mériter ! Est-ce que je me marrais ? Pas tellement non… Pourtant je n’avais pas l’air non plus hors de moi. Je me tenais droit, détendu, les bras ballant le long du corps, ne laissant rien présager de ce qui pouvait me traverser l’esprit alors.

Puis d’un geste de main rapide je déployais cinq phalanges d’os qui allèrent se planter directement dans le mur. Mais aucune ne l’atteignit. Il avait sa force de me déclarer la guerre. J’avais la mienne. Je l’avais déjà à un autre shinobi. Samui ou non je ne me laisserais pas chier dans les bottes. En plus, je me voyais déjà vainqueur avec un meneur pareil. Déjà, j’espérais qu’il comprendrait qu’il ne sortirait pas vivant du village. Il ne fallait pas déconner. Ensuite niveau stratégie. Bah excusez-moi mais on a fait mieux. Y’a quand même des gars bien plus malin que lui… C’était ce dont j’allais tout de suite lui faire part, mais alors que j’employais ton bas et confiant pourvu d’une certaine menace, ma posture elle ne bougea absolument pas.

-Tu as été élu représentant comment toi dis-moi ? Tu m’annonces une rébellion ici, comme ça ? Tu t’es cru au cinéma ou quoi ? C’est tellement stupide que je n’ai même pas envie de te tabasser moi-même. Les Samui et quoi ? Un seul clan ? Contre tout un village ? Le Misuto à lui seul saurait vous mater tu en as conscience ? Tu l’aurais joué fine en te faisant élire au conseil Clanique ou gouverneur tu aurais pu mener une véritable révolte efficace sans te faire massacrer toi et les tiens j’espère que tu le sais… Là tu viens de commettre la plus grosse erreur de ta vie. Fou le camp, et genre maintenant. La suite tu t’en doutes. Je vais t’apprendre comment ça fonctionne l’armée. Parce que c’est village militaire ici au cas où tu ne l’aurais pas compris. Cinquante pige le mec, il parle comme un sage mais agis comme un ado. Et c’est moi le tebé primitif ! Je ne parle peut-être pas comme, mais au moins s je sais ce que je fais. La porte c’est là. On se retrouve au QG du Misuto. Tu vas voir ils sont bien tendre là-bas.

Je me retournais alors vers la fenêtre pour stipuler au personnage que je l’ignorais complètement dès maintenant. Ce type… Dommage qu’un gars aussi courageux soit si con. La vérité c’est qu’il n’avait rien compris à ma politique et que le seul fait que je sois Kaguya, et bien en fait c’était le seul problème. J’étais Kaguya. Je virais des gens de mon propre clan et Samui de mes deux me reprochait de faire de favoritisme. Elle était bonne celle la… Dans quel monde vivait-on je vous jure… Ma foi, j’allais vite la régler cette histoire. Croire que tout le clan Samui allait le suivre dans sa connerie c’était du. Mais ma foi… Je me devais de m’en assurer.