Voilà bien longtemps que je n'ai pas fait surface et retourné à la terre ferme, mais il le fallait, je suis enfin prête à le faire. Après quelque temps d'avoir su prendre contrôle de mon sang, une chose bien sombre s'était réveillée en moi, et qui a pris forme au point d'avoir un nom, Majora. Incarnant sans doute mon côté bestial, au début je n'y prêtais pas attention et ce fut bien là mon erreur car c'est ainsi que sa forme avait le plus évolué dans ma tête. Plus les jours passaient et plus les ombres qui m'entouraient me faisaient peur. Je ne dormais plus, j'avais peur. Et puis les ombres se sont jetés sur moi sans que je ne puisse rien faire. J'étais devenu esclave de ma peur, et marionnette de Majora, cette chose hideuse qui me fit faire de belle atrocité, des atrocités dans les villages entourant Kiri. En y repensant maintenant, cette chose me faisait faire les mêmes boucheries que ce que ma mère prenait plaisir à accomplir. Ne voulant pas être pourchassé par Kiri, je disparut dans l'océan abyssal, là ou les rayon du soleil n'existaient plus que dans mes songes. Je devais lutter car je n'étais pas ma mère et ses conneries moi j'en voulais pas.
Pendant plusieurs années je restai dans les abysses, Majora me torturant l'esprit pour que je m'exécute à remonter et à recommencer ses sordides méfaits. Est-ce que ma mère avait la même chose en elle pour se complaire dans tel atrocité? Je n'aurai jamais la réponse mais cette chose prenait de plus en plus possession de moi qui était déjà bien traumatisée psychologiquement.
''Tues, mutiles, brûles! Tues, mutiles, brûles!''
Ses paroles résonnent encore en moi comme une peur irréprochable. Il m'était impossible de me battre contre la terreur que j'avais, cette terreur qui me contrôlait et qui en jouissait. Elle riait... Du plus profond des abysses, la chose en moi riait, je n'entendais plus que ça et ses ordres de tuer encore et encore. Je ne savais plus quoi faire, les abysses devenues mon lieu hanté, je devenais blessée, j'étais seule. Majora avait finit par prendre forme dans mes rêves les peux de fois que je dormais dans le noir absolu. Une femme assise sur des flaques de sang et devant des barrots, une couronne sur la tête avec un air espiègle, sadique et malsain. C'était moi en psychopathe avec pour attitude ma mère en pire les mauvais jours. Elle souriait comme un démon.
''Hunhunhun, tues, mutiles, brûles... Sais tu qui tu es réellement? Je ne laisserai pas un tel trésor gâché par tes soins, hunhunhun tues, mutiles, brûles... C'est inscrit dans tes gènes, tu as ça dans le sang, laisses toi choir, car je suis ta partie sombre, ta reine noir hunhunhun.''
De ces premières paroles et de ce qui suivit, les frissons me gagnent rien que d'y repenser. Mes yeux s'étaient ouverts par sa volonté, pas de la mienne, et je me déplaçais sans mon consentement, jusqu'à une énorme caverne abyssale. L'entrée étaient imposante et seul mes colorations fluorescentes éclairaient le peu d'eau de mer aux alentours. Comment connaissait-elle ce lieu, je n'en sais rien et elle ne veut toujours pas me le dire. Arrivée au fond, je ramassais de force un masque a moitié enseveli. Comment était-il arrivé là? Je n'en sais rien aussi. Le masque s'approchait de mon visage, j'étais terrifiée, qu'allait-il se passer? Les ombres autour de moi se rapprochaient, dans mon esprit, je laissais échapper un 'à l'aide' mais le masque était déjà sur moi. Mon corps était redevenue à moi, je n'entendais plus Majora, juste le silence abyssal. Curieusement, mon premier réflexe n'avait pas été d'enlever mon masque, trop perplexe de ne plus rien entendre. Je restais comme ça sans bouger pendant de longues minutes avant d'enlever le masque et le laisser au profondeur, j'étais enfin libérée de cette chose. Je remonte alors à la surface, réfléchissant à un baratin à raconter en revenant à Kiri. Mon alibi trouvé, le moment des explications est venue.
''Je nageai dans les profondeurs abyssal et c'est là qu'une énorme créature à trois queue m'avait pris pour cible, j'ai mis tout ce temps à essayer de m'en sortir, j'ai eut énormément de chance de mettre sorti indemne.''
Évidement, je fais référence à Sanbi, c'est assez crédible d'ailleurs, et puis cela mettra un peu de rumeurs et autres sur un possible retour de Sanbi, ahaha je suis une vrai peste. Bref, je réinvesti mes appartements bien poussiéreux et me regarde dans un miroir que je viens d'essuyer de la main, après tout, se revoir pour se sentir toute belle, ça fait toujours plaisir. Un choque arrive alors en me voyant. Mes cheveux autrefois platine sont devenus noir, mes yeux? Bleu cyan fluorescent. Des effets secondaires d'être restée si longtemps dans les profondeurs possible.
''Tues, mutiles, brûles!''
Une sueur froide s'écoule le long de mon dos, je me retourne d'où vient cette voix et c'est alors que je fondis en larme. Le masque des profondeurs est là, sur un de mes fauteuils. Les ombres foncent à nouveau sur moi, à l'aide... Que de la tristesse et de la peur se transformant en haine, je sombre dans le désespoir, mais pourquoi je suis comme ça, pourquoi ça m'arrive, je ne veux plus, je veux fuir, que l'on m'aide par pitié... J'ai la haine. Une haine incommensurable qui me brûle et me ronge de l'intérieur. Je ne peux pas échapper à cet enfer intérieur où mon esprit se trouble en une voix bien sombre. J'ai tant essayé de me libérer de cette emprise depuis tout ce temps, rien n'y fait, j'ai toujours autant la rage, m'emprisonnant de l'intérieur. Ses idées malsaines et de sang se chevauchent tel des vagues tumultueuses d'une tempête sortant des profondeurs d'un abîme noir. Finalement, j'ai la haine, la tristesse n'est plus, juste de la haine, car je vis mieux ainsi ça fait moins mal... Quoi que, si quelqu'un peut me faire sourire, j'aimerai bien.
La grande Hélia est de retour, et j'espère qu'elle n'a rien raté de croustillant depuis.
