Citation :

Jisetsu Fubuki & Kaguya Tenzö
→ Un enfant a aujourd'hui été repéré en flagrant délit de tentative de désertion. Le pire, c'est qu'il passe le message à tous les nouveaux genins du village, de manière à ce qu'ils le suivent. Trouvez-le, et arrêtez sa propagande.

Ma première mission en coopération depuis des années. Enfin ! Bon ce n’était pas reluisant.  Un genin déserteur ? Un Genin ?! A kiri ?! Je ne sais pas quel âge il pouvait avoir mais il devait en avoir sacrément dans le slip. Surtout pour vouloir faire une propagande invitant d’autres à le suivre. Je veux dire on est à Kiri quand même. La brume sanglante. On n’est pas réputé pour être clément avec les traîtres… D’ailleurs il n’avait pas du vraiment déserté, car pour la faire sa propagande il devait bien y être dans Kiri ? Pour moi là, il s’agissait surtout d’un petit jeune qui voulait se la jouer rebelle. Mais enfin, une fessée, faire taire ses ragots et c’était bon… Du moins c’est ce que j’espérais. On n’allait pas s’éterniser sur cette mission quand même. Le plus dur allait sans doute être de le retrouver.  Pour le moment je trouvais dans le centre-ville. Devant un stand de grillade. Pourquoi ? Parce que j’avais la dalle. Donc oui je mangeais debout pépère en attendant mon coéquipier du moment. Jisetsu Fubuki. Je n’avais absolument aucune idée de qui c’était.

Bon de base un jisetsu. Ca promettait quand même. C’est un clan assez réputé. Après fallait voir le bonhomme pour se faire une idée. Je n’allais de toute façon pas le juger d’avance.  Bref. En l’attendant, je bouffais mes grillades et je me demandais par où nous nous allions commencer. Le trouver déjà ? Comment ? La traque ce n’était pas mon truc. Aucun talent dans ce domaine. On n’avait même pas son nom. Ni même une signature chakratique. Bref je pense que nous allions devoir simplement accepter d’aller interroger toutes les personnes qui auront eu à subir sa propagande dérisoire. Ensuite j’étais plus porté sur le raisonnement. Je n’étais pas vraiment adapte des baffes. Mais mon coéquipier pouvait aussi être de ceux-là.  Donc bon, je me sentais pas l’âme de le raisonner lui non plus… D’ailleurs quand je le vis arriver. Je découvris l’archétype du beau gosse plein d’espoir… L’inverse de moi quoi. Première chose à faire se présenter !

-Bonjour !  Bon on  ne va pas perdre dix piges en présentation je pense. Je suis assez pressé d’en finir avec cette mission moi.  Je suis Kaguya Tenzö. Donc utilisateur des os. Spécialisé Taijutsu. Je ne sais pas si tu au courant de la mission mais je suppose que comme moi ça te fait rire et t’emballes pas des masses en même temps. Tu as une idée ? Moi je te propose qu’on commence par interroger les Genin de l’académie, c’est là –bas qu’on en trouvera le plus.  On les bouscule un peu pour les faire parler et nous indiquer où se trouve  notre petit bambin récalcitrant ? Ça te convient ?

Une mission. Ils n'ont pas encore compris que tu n'as pas non plus toute une vie à consacrer à ton métier de shinobi ? Ils savent pourtant très bien que tu as un orphelinat à gérer. Et des enfants dont tu dois t'occuper un minimum. Oui, certes, Okiku est là pour t'aider, mais tu ne veux pas non plus que ce travail devienne trop envahissant pour elle. Après tout, elle est encore jeune, tu ne veux pas trop la préoccuper. Et puis, des enfants... Cela reste une certaine somme de responsabilités. Donc, même si elle commence à avoir l'habitude, tu ne veux pas non plus la surcharger. Qu'elle profite encore de ses années d'insouciance, elle aura tout le temps après... C'est ce que tu aimerais qu'elle fasse, oui. Mais, entêtée comme elle est, tu sais très bien qu'elle refuserait que tu lui tiennes un tel discours. Enfin. Tu reviens à ta préoccupation numéro un. A savoir, cette mission. Tu relis le parchemin qu'on ta fait parvenir il y a quelques heures.

Un enfant. Un enfant qui voudrait déserter. Et qui tente d’entraîner ses camarades avec lui. Tu sais bien que la politique Kirijine n'est pas toujours la plus tendre, mais s'il veut quitter les rangs de l'armée... Il n'avait qu'à ne pas s'engager dans cette voie. S'il est devenu ninja, c'est qu'il avait une raison. A moins qu'il n'y ait été forcé. En tous cas, il doit sûrement avoir une bonne raison d'agir ainsi... Du moins tu l'espères. Sinon, ce n'est que de l'inconscience. Ou une tentative stupide pour se faire remarquer. Et si c'est le cas, tu dois admettre qu'il a bien réussi.

Tu verras bien de toutes façons. Pas de jugements hâtifs. Ce serait une grossière erreur. Pour l'instant, tu dois déjà rejoindre ton coéquipier. Tu prends la direction du centre ville, recherchant le nom sur le parchemin. Ah. Voilà. Kaguya Tenzö... Un Kaguya. Comme ceux qui jouent avec leur os ? Enfin, quand tu dis jouer, cela inclus s'en servir comme d'armes. Tu finis par replier ton parchemin, arrivant sur la place. Alors... Où est-il ? Tu parcours la foule du regard pour tenter de trouver un autre Shinobi en attente. Jusqu'à ce que ce soit lui qui vienne t'aborder. Tu découvres alors un jeune homme. Probablement encore adolescent, au visage encore juvénile et aux cheveux blancs. Tu le laisses prendre la parole le premier, avant de répliquer.

Bonjour à toi. Et enchanté de faire ta connaissance. Je me prénomme Fubuki, Jisetsu de mon état. Et ne te précipite donc pas tant, l'empressement est un facteur d'erreurs. Quand à cette mission, j'aimerai moi aussi en finir rapidement. Non pas pour les mêmes raisons que toi malheureusement. Et toute cette affaire est bien loin de me faire rire. Je trouve ça même assez inquiétant qu'un enfant puisse en arriver au point de vouloir déserter.

Tu reprends quelques minutes de silence, avant de te décider à répondre à sa proposition. A première vue, il a l'air assez empressé. Et tu peux le comprendre. Toi aussi tu avais cette fougue et cette impatience lorsque tu avais son age. Mais il faut bien le reconnaître, les choses ont changé. Toi y compris.

Pour ce qui est de ton idée... Je suis assez d'accord. Mais je préfère le terme « interroger » à celui de « bousculer » si tu permets.

Tu commences alors à prendre la direction de l'académie, prenant quelques pas d'avance, avant de te retourner pour lui lancer un petit rappel des règles de politesse.

Ah. Et une petite précision. Je ne suis pas aussi jeune que j'en ai l'air tu sais. Et oui, j'ai le plaisir de t'apprendre que j'ai trente huit ans. Et que je suis de fait ton aîné. Alors surveille un peu ton langage devant moi mon jeune ami...

Tu ne sais pas s'il va bien le prendre. Mais tu tenais à lui en faire la remarque... Et il pourra en profiter pour se rappeler que, oui, les apparences peuvent être trompeuses...

Houllllllllaaaaaaa. J’étais tombé sur l’un de ces vieux personnage dont l’esprit et encore plus vieux. Il se prenait au sérieux le bonhomme avec ses airs de « respecte tes ainés ». Là on a juste envie de lui répondre. Non mais mec, être encore Genin à 38 piges, je serais toi je m’en venterais. Même à 16 ans c’est déjà la loose alors pour toi j’imagine pas. Vous comprenez le sous-entendu ? Je soufflais sans me gêner crachant au passage par terre la baguette de la grillade que je venais de manger. Oui oui. Je lui montrais clairement que son discours sur les respects entre génération je m’en tamponnais la rondelle. Bref. Revenons-en à la fameuse mission. C’était quand même ça l’important après tout. Alors lui c’était le type le plus réfléchis du monde. Vous souvenez-vous de ma remarque quand je le découvris ? Le genre de gars beau gosse, gagnant qui est réfléchis patati patata. Sans déconner je suis pas physionomiste ou bien ? Donc il préférait interroger plutôt que bousculer. Soit, toi tu causes moi je cogne, ça me va très bien.

Lui la mission, ça le faisait pas marrer. Il trouvait même cela plutôt grave. Moi je trouvais cela risible. C’était qu’un môme… Je vois pas vraiment pour quelle outrageuse raison il pouvait avoir décidé de quitter le village alors qu’il n’était qu’un genin et se ferait sans doute bouffer en dehors du pays. Et même au-delà de ça, vouloir entrainer d’autres enfants dans sa connerie… C’était pas pour rien que c’était classé mission rang C malgré qu’on parlait de désertion. Nos supérieurs devaient trouver tout cela aussi risible que moi. C’était mon opinion.

Donc, nous allions de ce pas nous rendre directement à l’académie. Cela en omettant (ignorant) totalement sa remarque sur nos âges respectifs et ce que cela incombait donc. Le crane reposé sur les mains jointe et l’air indolent je marchais à ses côtés. Je n’avais jamais vu cette fameuse académie. Oui messieurs dames, moi, quand le village fut unifier on m’a directement envoyé sur les missions avec le grade de Genin. Qu’est-ce que j’y aurais foutu de toute façon honnêtement. Comme vous l’avez sans doute remarqué, je suis pas trop du genre à lécher les bottes d’un sensei. Bref. L’académie n’était pas bien loin. Quand nous rivâmes au niveau de l’entrée, d’instinct je cherchais des gosses. Fin comme je suis, je n’ai pas un seul instant songer à aller vers des terrains d’entraînement où quoi, sans parler, sans dire quoi que ce soit à mon coéquipier, je courrais vers le premier môme que je vis sortir de la grande bâtisse. L’attrapant directement par le colbac pour le stopper dans sa course, je ne lui laissais pas le temps de réfléchir à ce qui se passait. Voilà ma stratégie, ne pas laisser le temps à l’autre de comprendre ce qu’il passait pour qu’il dise naturellement la première chose qui lui passait par la tête. C’est-à-dire la vérité.

-Hey toi ! Tu as entendu parlé du Genin déserteur qui invite les mioche dans ton genre à le suivre ? Je te préviens tu as pas intérêt à mentir ! Même si tu en as pas entendu parler dis nous qui a pu ! Tout de suite !

Hum. Voilà une mission qui s'annonce quelque peu tendue. Pourquoi ? Tout simplement parce que ton coéquipier semble être ni plus ni moins qu'un petit péteux arrogant. Et insolent de surcroît. Tu le vois cracher la baguette de ce qui semblait être une grillade par terre, presque à tes pieds. Tu croises les bras, regardant d'un air dubitatif son geste. Bien. Et qu'espère-t-il prouver ainsi ? Qu'il est le plus idiot ? Plus même que le gamin que vous cherchez ? Eh bien dans ce cas, on peut dire qu'il est bien parti. Tu fermes les yeux un court instant, soupirant intérieurement devant cet affligeant spectacle. Enfin. Tant pis. Peut être pourra-t-il apprendre quelques notions de respect. Ou peut être pas. Peu importe. A son âge, il devrait avoir quelques notions de sagesse. Malheureusement, cela ne semble pas être le cas. Il y aurait presque toute une éducation à refaire... Mais tu n'en as pas le temps.

Tu te contentes de laisser filer, et tu le suis. Vous vous dirigez tout deux en direction de l'académie. Tu le laisses passer un peu devant, attendant de voir ce qu'il va faire... Tu attends d'arriver, avant de le voir foncer sur un gamin, l'attrapant par le col en le secouant, à la limite de l'agression verbale. Tu le regardes faire, approchant, curieux de voir quels résultats va donner sa méthode. Que tu n'approuves absolument pas. En le secouant comme ça, il va plus l'apeurer qu'autre chose. Et si le gamin a peur, il ne sera pas coopératif. Une approche plus... Diplomatique aurait été préférable. Oui, tu te portes en connaisseur. Tout simplement parce que tu t'occupes chaque jour d'enfants à peu près aussi âgés. Tu le regardes alors que le gamin écarquille les yeux, balbutiant qu'il n'en sait absolument rien. Tu finis par te décider à intervenir, empoignant le bras de ton équipier pour le forcer à lâcher l'enfant.

Arrête ça.

Tu dégages alors le col du petit, avant de croiser les bras, le toisant d'un air sérieux. Tu reprends alors la parole, t'adressant au jeune garçon.

Calme toi petit, tu ne risques rien. Ou peut être que si. Il semblerait que l'un de tes camarades ait décidé de déserter. Alors si tu sais quoi que ce soit à ce sujet, le mieux serait encore de nous le dire dès maintenant. Si on apprend par la suite que tu as couvert ton camarade... Je doutes que tu t'en sortes sans avoir quelques problèmes.

Tu laisses planer la menace dans un simulacre de compassion. Enfin, si, tu t'inquiètes tout de même un peu. Mais tu ne peux guère te permettre de le laisser transparaître. Tu te contentes alors de parler avec calme, les sourcils légèrement froncés, tout en fixant le petit qui reprend ses esprits petit à petit. S'il savait quelque chose, et qu'il pouvait coopérer de suite, cela vous arrangerait. Sinon, vous devrez interroger d'autres élèves...

Ton coéquipier s'impatiente. Mais les résultats vont venir, tu le sais. C'est à ce moment que l'enfant se décide à commencer à parler. Il vous explique brièvement la situation. Un campement, rien que ça. Tu réfléchis aux endroits où ils auraient pu s'installer, alors que le jeune Kaguya embraye sur les questions. Tu arques un sourcil en entendant la réponse de l'enfant. Une dizaine de gosses. Autant que ça ? Tu restes silencieux quelques instants. La situation semble encore pire que telle que tu la voyais. Si encore il avait été seul, tu aurais pu être plus tranquille. Mais de là à savoir qu'il a embarqué dix de ses camarades avec lui... C'est impressionnant. Et légèrement inquiétant. Certes, le petit doit sans doute être bon orateur. Ou alors il a des arguments extrêmement convaincants. Tu te demanderais presque ce que font les parents de ces enfants... Ils ne les surveillent pas ? A moins que le problème ne viennent pas des plus jeunes...

Toute cette affaire t'inquiète. Peut être trop. Sans doute est-ce le cas. Tu laisses l'enfant que vous venez d'interroger repartir, tout en réfléchissant à la suite. C'est alors que ton coéquipier t'expose son plan. Tu l'écoutes calmement. Tu ne peux qu'acquiescer. Après tout, vous n'avez pas d'avantage de choix disponibles. Vous pourriez aussi tenter de les capturer en installant quelques pièges, mais... Tu préfères passer par la voie diplomatique en premier lieu. Et si tel est le cas, vous n'aurez pas beaucoup de choix par la suite. Si c'est une réussite, tant mieux. Si c'est un échec, il faudra recourir à la violence. Tu n'en as absolument pas envie, mais... On ne fait pas toujours ce que l'on veut. C'est bien dommage, mais ainsi vont les choses...

Hum. Oui, ça me va... Après tout, nous n'avons pas beaucoup d'autres choix dans une telle situation. Mais j'espère que nous n'aurons pas à engager le combat. Et même si c'est le cas, j'aimerais te demander de ne pas y aller à fond. Après tout, ce ne seront que des enfants en face de nous...

A ces mots, tu prends la direction du tunnel. Avant toute chose, vous allez devoir les trouver. Ce qui ne devrait pas être très compliqué. Une dizaine d'enfants installés dans un campement, ça n'est pas toujours des plus discret. Tu marches rapidement, quittant vite le centre ville, pour finalement arriver aux alentours du passage. Tu regardes aux alentours. Tu cherches des indices. Que tu finis par trouver, après un petit temps d'observation. Des traces de pas. C'est à ce genre de choses que tu peux aisément dire qu'il s'agit vraiment de débutants. Tu suis les traces à pas lents, te faisant plus discret, te cachant finalement dans un buisson alors que des voix commencent à se faire entendre. Tu te tournes vers ton coéquipier, lui adressant quelques mots chuchotés à voix basse.

Attends ici. Si les choses tournent mal, n'hésite pas à intervenir.

Tu sors alors du buisson, approchant du campement. Ils t'ont repéré rapidement. Tu poses une main sur la poignée de ton sabre, pour les dissuader de te sauter dessus. Tu veux leur faire comprendre que même si tu ne le dégaines pas de suite, tu en es toujours capable...

Alors jeunes gens ? Pouvez vous m'expliquer ce que vous faîtes ici ?

Silence. Pas de réponse. Puis une moquerie lancée par une voix nasillarde.

Bah ça se voit nan ? On cueille des champignons !

Intéressant. Mais je pense qu'il subsiste un problème. Le respect est à la base de tout. Je sais très bien ce qui se passe ici, et ce que vous planifiez de faire. Seulement, je ne peux me permettre de vous laisser partir. Alors livrez moi celui qui est à la base de tout ceci, et vous pourrez être tranquilles. Sinon, attendez vous à en subir les conséquences...

Aveugle. A son âge. Il ne doit pas avoir plus de seize ans et déjà mutilé par les horreurs de la guerre. Tu le regardes qui s'avance, alors qu'il dégage une certaine quantité de chakra. Impressionnant. Jamais tu n'aurais cru avoir un genin en face de toi si tu l'avais croisé dans un autre contexte. Mais le fait est qu'ils veulent faire de la résistance. Tu fermes les yeux, soupirant. Et en plus il te répond. Certes, tu peux comprendre son effronterie. Avec un tel handicap, ses motivations commencent à apparaître. Mais ce n'est pas une raison suffisante pour le laisser partir. Tu décroches les chaînes enroulées sous tes manches, accrochant ta faucille au bout de la première, laissant la deuxième libre.Tu reprends la parole, alors qu'ils semblent tenter de t'encercler.

Respect et politesse sont deux notions distinctes. Si elles étaient exactement similaires, l'une d'elle disparaîtrait. Se présenter est une part de politesse. Et je n'ai pas à en faire preuve envers une bande d'enfants insolents et inconscients. Quand à ce que je vais faire...

Tu te jettes sur le meneur du groupe. Il s'y attendait, et projette une technique à base de vent dans ta direction. Un projectile perforant. Et un second dans la direction où tu as esquivé. Enfin, la direction où il pensait que tu esquiverais. Tu te laisses blesser, la lame de vent s'enfonçant dans ton bras alors que tu projettes ta chaîne sur l'enfant, lui enserrant le bras, pour le tirer violemment vers toi. En une fraction de seconde, tu as la main sur la gorge de l'enfant, lançant ton Shunshin tout en hurlant quelques mots à ton coéquipier.

Tenzö ! Maintenant !

Tu te téléportes alors dans un nuage de fumée, emportant ton adversaire avec toi. Tu le lâches maintenant que vous vous êtes éloignés du campement, et tu arraches le projectile encore planté dans ta chair. La douleur est vive, mais supportable. Même si c'est un enfant, tu ne dois pas le sous estimer. D'autant qu'il possède un avantage sur toi avec ses jutsus fûton. Toutefois, tu possèdes une chose qu'il ne pourra sans doute pas contrer. Tes pupilles. Pour lui qui est aveugle, il aura d'avantage de mal. Du moins, tu l'espères.

Bien. Maintenant, mon camarade devrait pouvoir gérer tes petits camarades. Non, je n'étais pas seul. Mais maintenant que nous sommes tranquille, il est temps de faire les présentations. Je me nomme Fubuki, du clan Jisetsu. Et je vais m'occuper de donner la fessée au sale gosse que tu es.

Tu tires alors ta lame, te mettant en garde. Tenzö devrait pouvoir gérer les dix autres. Le plus dangereux du groupe est devant toi. Les autres devraient avoir un niveau bien inférieur. Ne serait-ce qu'au niveau de la quantité de chakra produite... Mais une chose semble étrange... Il a l'air troublé. Pourquoi ? Quelque chose est en train de se passer dans la tête de ton adversaire. Mais quoi ? Tu vas bien voir...

Il tremble. Les poings serrés. Son chakra émane de tout son corps. Impressionnant. Tout simplement impressionnant. Tu le vois alors effectuer un jutsu, te jetant sur le côté pour esquiver au cas où il frappe. C'est alors que tu vois une salve de projectiles de vent jaillir, se redirigeant tous vers toi. Merde. C'est tout ce dont tu as le temps de penser, activant ta pupille par réflexe, augmentant drastiquement ta vitesse pour esquiver l'attaque. Trop rapide. Si tes yeux n'avaient pas réagi par réflexe, tu te serais fait déchiqueter. Tu te remets en garde, alors qu'il prend la parole.

Alors toi aussi... Toi aussi. Sais-tu que quelques temps auparavant, nous aurions pu être pareils ? Mais non. J'étais naïf. Trop sur de moi. Je pensais que je pourrais aider à gagner la guerre. J'ai simplement été idiot. On m'a capturé, torturé pour m'arracher des informations. Et lorsque mes ravisseurs ont appris mon ascendance... Ils m'ont arraché les yeux pour s'approprier mon pouvoir.

Tu restes silencieux, sortant ton épée alors qu'il compose ses mudras tout en parlant. Une nouvelle salve fuse, alors qu'il exhorte.

Vois où j'en suis désormais ! Tout ceci à cause de ce stupide village !

Tu comprends mieux pourquoi il voulait déserter. Mais... Même si l'envie t'en prenait, tu ne pourrais le laisser partir. Les conséquences envers ta personne t'importent peux. Celles que ce geste aurait sur tes enfants t'inquiète plus. Si tu le laissais sciemment filer, tu serais catalogué comme complice, et par là comme déserteur. Et cela retomberait sur les petits. Sur ta jeune assistante. Mais également sur les enfants que tu as élevé. Ce qui ferait bien trop de personnes touchées. Tu dois penser à l'ensemble avant de penser à l'individuel. Alors tu vas devoir l'arrêter.

Tu esquives de nouveau son attaque, utilisant encore tes pupilles pour accélérer tes mouvements. Tu avances vers lui tout en slalomant entre les projectiles, lancés trop rapidement pour redresser à l'instant où ils allaient toucher terre. Tu les entends s'écraser un par un derrière toi, alors que tu te rapproche de plus en plus. Tu sors alors ta chaîne, lui enserrant le bras gauche avec, avant de passer derrière lui, jetant l'autre partie de ton accessoire vers un arbre, une lame courte attachée à son extrémité. Un bruit sourd, et le voilà entravé. Tu ne lui laisses pas le temps de réagir, et tu enroules ton autre chaîne autour de son bras droit, tirant dessus pour l'empêcher d'agir. Sans ses mains, plus de mudras. Et donc plus de techniques. S'il pouvait discerner tes mouvements grâce à ton chakra, il n'a pas vu venir tes chaînes. Même si sa maîtrise du ninjutsu était impressionnante, il est désormais en position d'échec.

Je comprends ton amertume. Je comprends ton ressentiment. Mais sache que la violence n'engendre que la violence. Leur cruauté a éveillé de la haine. Qui engendrera une vengeance. Et par là, de la douleur. Et un sentiment d'injustice, qui se muera en haine, et le cercle se répétera. Mais je doutes que tu sois disposé à enterrer ta haine. Alors nous reparlerons de tout ceci plus tard.

Tu exécutes alors un jutsu, enveloppant ta main de raïton, que tu produis en masse, le laissant se déverser dans la chaîne que tu tiens. Tu laisses le flux se déverser dans le corps de ton adversaire, qui supporte visiblement mal le courant électrique. Tu stoppes alors ta technique, relâchant ta chaîne, alors que l'enfant tombe, assommé par le choc. Tu t'approches alors, pour vérifier le pouls de l'enfant. Il est encore en vie... Tu te dégoûtes pour ce que tu viens de faire. Mais il s'agissait sans doute de la meilleure solution. Tu prends le jeune aveugle dans tes bras, avant de repartir à la recherche de ton coéquipier, sans d'avantage de conviction...

Tu marches lentement, la tête basse, perdu dans tes pensées. Tu ne sais guère que faire désormais. Tu comprends la douleur de cet enfant. Tu comprends ses motivations, tu comprends sa haine... Et pourtant, tes ordres indiquent que tu vas devoir le livrer. C'est un réel dilemme qui se présente à toi. Tu ne sais guère quoi faire pour le résoudre. Tu pourrais désobéir aux ordres, certes. Mais cela aura un prix. Tu sais que ton orphelinat a déjà eu des problèmes financiers. C'est grâce à tes supérieurs que tu as pu être débarrassé de tes créanciers. Avec comme contrepartie cette obligation de servir le village au sein des forces armées. Oui, en échange de ces activités de ninja, ils t'ont apporté de l'aide. Alors tu hésites. D'une part, ton envie d'aider ce gamin. De l'autre, celle de préserver ceux que tu élèves déjà. Tu fermes les yeux, t'arrêtant pour inspirer profondément. Tu dois réfléchir calmement. C'est alors que ton équipier te rejoint. Il t'annonce avoir arrêté les autres et les avoir attachés. Une bonne chose de faite.

C'est alors qu'il aborde le point le plus épineux de cette mission. Le gamin que tu tiens dans tes bras. Tu l'écoutes attentivement. Il a l'air étrangement plus calme, mais aussi plus déterminé que lorsque tu l'as abordé pour la première fois. Comme quoi il sait être sérieux. Et il se dit même prêt à se battre pour défendre son opinion... Relâcher l'enfant et mentir à vos supérieurs... Non. Tu secoues la tête, prenant la parole à ton tour.

Non. Nous n'allons pas le laisser disparaître dans la nature. Il va rester à Kiri.

Tu gardes un instant le silence, alors qu'une impression de calme pesant se fait ressentir. Tu sens la tension dans l'air, avant de la faire retomber avec la fin de ton discours.

Le laisser fuir serait trop dangereux pour lui. Il risquerait d'être traqué par des ninjas supérieurs à nous. Alors je vais l'amener à l'hôpital, en le faisant passer pour un orphelin que j'ai recueilli. Ils le soigneront, et je m'arrangerait pour lui créer une nouvelle identité. Un banal orphelin, infirme et mourant de faim et de froid puis adopté. Voilà ce que verront les gens. Mais il faudra que tout ceci reste entre nous.

Tu te tournes alors en direction du village, soupirant. Tu fais passer cet enfant malchanceux avant d'autres. Mais toi aussi, tu as connu la solitude. Et tu te doutes que ton coéquipier n'a pas eu une vie des plus simples lui non plus. Tu reprends alors la parole, pour la dernière fois. Oui, tu lui donnes encore un ordre, mais il devra bien s'y faire.

Pars au village en premier, et amène les autres gamins avec toi. Ce sera au moins ça de pris pour calmer nos supérieurs quand on leur annoncera que « le principal instigateur de cette désertion s'est enfui in-extremis ». Pendant ce temps, j'irai déposer le gamin à l’hôpital, et je te rejoindrai juste après pour présenter mon rapport.

Tu pars alors en direction du village, alors que ton coéquipier va rechercher le reste des jeunes. Vous allez devoir vous débrouiller pour masquer toute cette affaire. Mais vous ne devriez pas avoir trop de difficultés à vous en sortir avec tout ça... Du moins tu l'espères.